Le scandale des intoxications liées à une pizza Fraîch’Up de la marque Buitoni éclabousse sa maison mère. Fidèle à sa culture de discrétion, le géant suisse réserve sa parole sur ce dossier malgré un flot grandissant de critiques.
«La très forte émotion suscitée par l’affaire Buitoni bouleverse tous les salariés du groupe et l’information judiciaire ouverte jeudi nous force à la plus grande réserve. Une prise de parole serait prématurée.» Pierre-Alexandre Teulié, patron des affaires publiques de Nestlé France, est désolé. Mais à ses yeux, leur voix aujourd’hui est inaudible. Comme le plus souvent lorsqu’une crise s’abat sur le leader mondial de l’alimentaire. Pour le géant suisse aux 83 milliards d’euros de chiffre d’affaires qui tisse sa toile mondiale dans 187 pays depuis Vevey, en Suisse, le silence est toujours d’or.
Pourtant, l’affaire des pizzas surgelées Fraîch’Up et Four à pierre usinées à Caudry (Nord) et des Bella Napoli fabriquées à Benevento, à 75 kilomètres de Naples, scandalise.
L’intoxication de 56 personnes ayant ingurgité des pizzas, dont une majorité d’enfants, parmi lesquels deux sont décédés, pourrait leur être imputée à l’issue d’une enquête judiciaire en cours. À la justice de démontrer si les conditions de production dans leurs usines ont favorisé le développement de la bactérie E. coli retrouvée notamment dans la pâte d’une pizza Fraîch’Up. « Cette situation est d’autant plus intolérable que des enfants sont concernés, nous voulons apporter aux familles notre soutien le plus profond », rebondit Pierre-Alexandre Teulié.
Petite erreur d’appréciation, ce ne sont pas «les conditions de production dans leurs usines ont favorisé le développement de la bactérie E. coli retrouvée notamment dans la pâte d’une pizza Fraîch’Up», car la bactérie était déjà présente dans la farine. Et, ça Nestlé le sait très bien, car il y a déjà eu des précédens chez Nestlé USA, voir l’article démonstratif de Bil Marler, l’avocat spécialié en sécurité des aliments aux Etats-Unis dans Les pizzas surgelées Fraîch'Up de la marque Nestlé Buitoni ont probablement rendu malade plusieurs centaines de personnes en France.
Je reste assez étonné, et c’est un euphémisme, des premières déclarations du PDG de Nestlé sur cette affaire, voir Le dirigeant de Nestlé promet de tirer des leçons de l'épidémie à E. coli en France.
Enfin, Le Journal du Dimanche fait une allusion aux pizzas de la gamme Four à Pierre, sans trop développer ...
On lira aussi cet article du blog de novembre 2018, Farine et la sécurité des aliments, c’est toujours d’actualité !
Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.
Alors que le patron France de Ferrero a fait vendredi son mea culpa après le scandale des œufs Kinder contaminés à la salmonelle, rien de tel pour Nestlé. Sous le feu des projecteurs depuis plus de deux mois à cause de ses pizzas Buitoni Fraîch’Up contaminées à la bactérie E. coli, le géant suisse garde toujours le silence. Pourtant, sept nouvelles plaintes ont été déposées ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, et une enquête judiciaire planche sur les causes et responsabilités d’une des plus grandes secousses sanitaires qu’ait connues le leader mondial de l’alimentation (87 milliards d’euros de chiffre d’affaires).
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