mercredi 12 octobre 2022

En Nouvelle-Zélande, une police des pets de vaches ?

Dans la série, passé les bornes, il n'y a plus de limites, voici que «La Nouvelle-Zélande veut taxer les pets de vaches», source AGIR.

La Nouvelle-Zélande a dévoilé mardi son projet de taxer les émissions de gaz à effet de serre des animaux d'élevage. Cela dans le cadre d'une proposition controversée visant à lutter contre le changement climatique.

La Première ministre Jacinda Ardern a déclaré que cette taxe serait la première de ce type au monde. Les gaz naturellement émis par les 6,2 millions de vaches néo-zélandaises figurent parmi les plus gros problèmes environnementaux du pays.

Le programme prévoit que les agriculteurs paient pour les émissions de gaz de leurs animaux, comme le méthane contenu dans les pets et les rots des vaches, et le protoxyde d'azote contenu dans l'urine du bétail.

Compensation
Mme Ardern a déclaré aux agriculteurs qu'ils devraient être en mesure de récupérer leur argent, en augmentant les prix de leurs produits respectueux du climat.

Elle a déclaré que cette «proposition réaliste» réduirait les émissions agricoles tout en rendant les produits plus respectueux de l'environnement, renforçant ainsi la «marque d'exportation» de la Nouvelle-Zélande.

Le gouvernement espère aboutir à une signature de son projet d'ici à l'année prochaine et la taxe pourrait être introduite dans trois ans.

Coût électoral?
Mais avec les élections prévues dans quinze mois en Nouvelle-Zélande, ce projet pourrait coûter à Mme Ardern des bulletins de vote ruraux, car les agriculteurs ont rapidement condamné le projet.

Andrew Hoggard, président du lobby Federated Farmers, a déclaré que ce projet «arracherait les tripes des petites villes de Nouvelle-Zélande». La taxe pourrait, selon lui, inciter les agriculteurs à faire pousser des arbres sur des champs actuellement utilisés pour l'élevage.

L'organisation «Beef + Lamb New Zealand», qui représente les éleveurs d'ovins et de bovins du pays, estime de son côté que le projet ne tient pas compte des mesures rurales déjà en place pour lutter contre les gaz à effet de serre.

«Les agriculteurs néo-zélandais possèdent plus de 1,4 million d'hectares de forêts primitives sur leurs terres qui absorbent le carbone», a souligné son président Andrew Morrison.

NB : On lira aussi une version dans La France Agricole.

Complément

Marché de Noël à Strasbourg, des produits alimentaires sont autorisés, d'autres non. L'idéologie écolo en marche !

Les Strasbourgeois n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes avec cette nouvelle municipalité qui entend déconstruire à peu près tout ce qui lui tombre sous la main, dernère polémique, le Marché de Noël ...

Le Figaro du 11 octobre relate une «Polémique sur la liste des produits interdits au Marché de Noël de Strasbourg».

La municipalité écologiste est accusée de vouloir faire «la police du bon goût» et de vouloir gommer l’origine chrétienne de cette fête, qui attire deux millions de touristes chaque année.

Dans la novlangue strasbourgeoise, le crucifix est donc devenu la «croix de JC». Et sur les étals du Marché de Noël, qui s’ouvrira le 25 novembre, il sera vendu «sous réserve», au même rang que les cravates, les décapsuleurs et les cendriers, selon la liste des produits interdits et autorisés pour l’édition 2022 adressée par la mairie de Strasbourg aux commerçants. «Qui vendait des crucifix?», s’étonne Bernard Xibaut, chancelier de l’archevêché de Strasbourg. Au «Christkindelsmärik», littéralement le «Marché de l’enfant Jésus» en alsacien, apparu il y a cinq cents ans, «il y a peut-être des croix sur des poteries ou sur les couvertures de livres, au stand des protestants. Mais on y vend surtout des crèches et des santons», observe le prêtre. Et bien d’autres produits qui n’ont plus rien à voir avec Noël.

Selon un participant à la réunion sur le sujet organisée par la municipalité, la croix aurait même figuré sur la liste des objets «interdits à la vente». Mais devant les réactions…

Cela étant, ce marché continuera-t-il à s’appeler Marché de Noël ou Marché du 25 décembre ?
Polémique bien inutile au regard des traditions, mais vraisemblablement, les édiles de Strasbourg n’en ont cure, il faut déconstruire ...

Voici en haut de page, d’après le journal DNA, les produits alimentaires et non alimentaires interdits et ceux autorisés sous réserve ...

On se rapproche dangereusement de Big Brother !
Ecoutons ci-dessous, Mme Emmanuelle Ducros,

Un nouvel antibiotique provient d'une bactérie pathogène de la pommes de terre

«Un nouvel antibiotique provient d'une bactérie pathogène des pommes de terre», source ASM News.

Faits saillants
- La plupart des composés antibiotiques proviennent des microbes du sol.
- Des chercheurs ont découvert la solanimycine, un nouvel antibiotique antifongique.
- La solanimycine est produite par une série de bactéries phytopathogènes.
- La solanimycine et les composés apparentés peuvent aider à traiter les champignons pathogènes humains et végétaux.
- Les bactéries associées aux plantes sont une source potentielle d'antibiotiques qui pourraient être utilisés en clinique et en agronomie.

La menace croissante de la résistance aux antimicrobiens a conduit des chercheurs à rechercher partout de nouveaux composés. Cette semaine dans mBio, une équipe multinationale de chercheurs en Europe rapporte la découverte d'un nouvel antibiotique antifongique nommé solanimycine. Le composé, initialement isolé à partir d'une bactérie pathogène qui infecte les pommes de terre, semble être produit par un large éventail de bactéries phytopathogènes apparentées.

La solanimycine agit contre un large éventail de champignons connus pour infecter et faire des ravages sur les cultures agricoles, selon les chercheurs. Dans des études en laboratoire, le composé a également agi contre Candida albicans, un champignon qui se produit naturellement dans le corps mais qui peut provoquer des infections dangereuses. Les résultats suggèrent que la solanimycine et les composés apparentés pourraient être utiles à la fois en milieu agricole et clinique.

Les microbes du sol, en particulier du phylum Actinobacteria, produisent la plupart des antibiotiques thérapeutiques utilisés aujourd'hui. La nouvelle découverte suggère que les micro-organismes des plantes méritent d'être examinés de plus près, d'autant plus que les cultures développent une résistance aux traitements existants, déclare la microbiologiste Rita Monson de l'Université de Cambridge. Elle a codirigé l'étude avec le microbiologiste moléculaire Miguel Matilla de l'Estación Experimental del Zaidín du Conseil espagnol de la recherche de Grenade.

«Nous devons examiner de manière plus approfondie un plus grand nombre de populations microbiennes à notre disposition», a dit Monson.

La bactérie pathogène de la pomme de terre Dickeya solani, productrice de solanimycine, a été identifiée pour la première fois il y a plus de 15 ans. Des chercheurs du laboratoire du microbiologiste moléculaire de George Salmond de l'Université de Cambridge, ont commencé à étudier son potentiel antibiotique il y a environ une décennie.

«Ces souches ont émergé rapidement, et maintenant elles sont largement distribuées», a dit Matilla.

La solanimycine n'est pas le premier antibiotique découvert à partir du microbe. Dans des travaux antérieurs, des chercheurs ont découvert que D. solani produit un antibiotique appelé oocydine A, qui est très actif contre plusieurs agents pathogènes fongiques des plantes.

Ces découvertes précédentes, ainsi que l'analyse du génome de la bactérie, ont laissé entendre qu'elle pourrait synthétiser des antibiotiques supplémentaires, a dit Matilla, également avec un potentiel antifongique. Cet indice a porté ses fruits : Matilla, Monson, Salmond et leurs collègues ont découvert que lorsqu'ils réduisaient au silence les gènes responsables de la production d'oocydine A, la bactérie continuait à montrer une activité antifongique.

Cette observation a conduit à l'identification de la solanimycine et à l'identification des clusters de gènes responsables des protéines qui composent le composé.

Les chercheurs ont découvert que la bactérie utilise le composé avec parcimonie, le produisant en réponse à la densité cellulaire. Un environnement à pH acide - comme celui présent dans une pomme de terre - active également le cluster de gènes de la solanimycine. Monson a dit que cela ressemblait presque à un mécanisme de protection intelligent.

«C'est un antifongique qui, selon nous, fonctionnera en tuant les concurrents fongiques, et les bactéries en profitent tellement», a dit Monson. «Mais vous ne mettez en route que si vous êtes dans une pomme de terre.»

Monson a dit que les chercheurs ont commencé à collaborer avec des chimistes pour en savoir plus sur la structure moléculaire de la solanimycine et mieux comprendre son fonctionnement. Ensuite, Monson et Matilla ont dit qu'ils espéraient voir des tests continus du composé dans des modèles végétaux et animaux.

«Nos prochaines étapes sont axées sur l'utilisation de cet antibiotique antifongique pour la protection des plantes», a dit Matilla. L'équipe de recherche considère cette découverte comme un signe encourageant que les pathogènes des plantes - comme D. solani - pourraient être amenés à fabriquer des composés pouvant être utilisés contre les maladies des plantes et des humains.

«Nous devons nous ouvrir à l'exploration de tout ce qui existe pour trouver de nouveaux antibiotiques», a dit Matilla.

mardi 11 octobre 2022

Exposition à Paris : Face aux épidémies. De la Peste noire à nos jours

Date : du mercredi 12 octobre 2022 au lundi 6 février 2023.
Lieu : Archives nationales, 60, rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris
Entrée libre et gratuite.

Vieilles compagnes de l'humanité, les épidémies sont révélatrices de la fragilité de la vie humaine et de la vulnérabilité des sociétés. Quelle qu'en soit l'interprétation, l'irruption brutale d'une épidémie ébranle le corps social et déclenche des réactions qui se font écho par-delà les siècles. Pourtant, cette histoire n'est pas un éternel recommencement, car les attitudes et les modes d'action des individus et des sociétés face aux épidémies changent dans le temps. Ce sont ces permanences et ces transformations profondes, saisies par les archives, que met en lumière le parcours chronologique de cette exposition, de la Peste noire au VIH/sida.

Comment les épidémies ont-elles façonné nos sociétés et quelles ont été les réponses apportées pour les prévenir ? Le parcours de la nouvelle exposition des Archives nationales retrace les grands épisodes pandémiques (peste, variole, choléra VIH/sida) qui ont marqué l'Histoire et propose de porter un regard critique sur l'évolution des politiques publiques en termes de santé publiques et de prévention.


L’Institut Pasteur poursuit la célébration des 200 ans de la naissance de Louis Pasteur en organisant en décembre un grand colloque au sein de l’institut mais également en s’associant à des évènements organisés par d’autres institutions partenaires, ou en participant à des festivals ou conférences labélisés bicentenaire 2022. Retrouvez l’agenda des évènements ci-dessous et également sur www.pasteur2022.fr.

Hé les autorités sanitaires de France, surtout, ne vous pressez pas pour publier un avis de rappel. Nouvel épisode avec du tahini et Salmonella inside !

Dans un article récent, j’indiquais que pour les produits, Tahini et halva en Suède, c'est open bar pour Salmonella.

Dans un autre article, je montrais comment nos autorités sanitaires ont fait preuve d’une certaine lenteur, d’où un retard sensible entre la notification au RASFF de l’UE par la France et le rappel auprès des consommateurs, soit 12 jours d’écart, les consommateurs en France apprécieront.

Bis repetita, si je peux dire !

On ne compte plus les notifications au RASFF de l’UE et des rappels de pâte de sésame ou de tahini dans l’UE comme, mais aussi en France.

RappelConso nous informe le 11 octobre 2022 du rappel de pâte de sésame Tahin, 460 g, de la marque Sekeroglu de Turquie, pour cause de présence de Salmonella. On nous dit qu’il s’agit d’un produit concerné par un rappel à l’échelle européenne, c'est donc du sérieux, oui mais voilà, patatras, la France est très en retard avec ce rappel du 11 octobre.

En effet, l’Allemagne a notifié au RASFF de l’UE la présence de Salmonella dans ce produit le 27 sepembre 2022 et les autorités allemandes, le BVL, ont rappelé le produit le même jour !

Voici donc concernant un rappel à l’échelle européenne, la France qui met 14 jours avant de publier un avis de rappel, de mieux en mieux ... les consommateurs sont les dindons de cette inertie !

14 jours d’écart avec l’Allemagne, et dire qu’il y en a encore qui croient au couple Franco-Allemand ?

Naples, de la mandragore confondue avec des épinards = intoxication alimentaire !

«Naples, de la mandragore confondue avec des épinards: la marchandise venait des Abruzzes», source Italie News du 7 octobre 2022.

Ils ont acheté des légumes en croyant que c’était des épinards mais c’était probablement mandragore. Dix d’entre eux de la région napolitaine, Pozzuoli, se sont intoxiqués et se sont retrouvés à l’hôpital, l’un d’eux est également sur un pronostic réservé. La mandragore, semblable aux épinards et aux betteraves, dans la légende aurait des pouvoirs thaumaturgiques, est associée aux sorcières, ou potions magiques utiles pour l’amour et la fertilité, mais peut au contraire être toxique.

Mandragore, la marchandise venait des Abruzzes
Comme le rapporte Adnkronos, l’acheteur qui a acheté des palettes d’épinards à un producteur des Abruzzes, qui auraient été contaminés par la mandragore et qui auraient provoqué une intoxication, a été identifié. Ceci est le résultat des dernières mises à jour envoyées au conseiller à la santé de la municipalité de Naples, Vincenzo Santagada du Centro Agro Alimentare di Napoli (Caan). Grâce à la collaboration du même opérateur, selon la municipalité de Naples, il a été possible de tracer, avec les carabiniers et l’Azienda sanitaria locale (ASL) de Napoli 2 Nord compétents sur le territoire de Pozzuoli, la chaîne d’achats et, par conséquent, d’identifier les les marchandises potentiellement contaminées encore présentes au Caan, promptement placées sous saisie. Désormais, les autorités compétentes s’emploient à identifier les marchandises présentes dans les points de vente extérieurs au Centre.

Naples, dix personnes finissent à l’hôpital
Des personnes qui se sont retrouvées à l’hôpital font partie de familles distinctes qui, selon ce qui a été reconstitué hier matin par les carabiniers de la compagnie Pozzuoli qui sont intervenus à l’hôpital, auraient ingéré des légumes probablement vénéneux, achetés dans divers magasins des municipalités de Quarto et Mont de Procida. La symptomatologie serait imputable à la mandragore.

L’alarme à la mandragore s'est déclenchée
L’alarme s’est déclenchée immédiatement. La municipalité de Naples a invité les citoyens à «ne pas consommer d’épinards frais mais uniquement congelés jusqu’à ce que l’affaire soit réglée». Le Caan a activé les procédures de retrait du produit du marché. Les investigations des carabiniers sont immédiatement déclenchées en synergie avec la Nuclei Antisophistica e Sanita (NAS) des carabinieri et avec des personnels spécialisés de l’ASL. La chaîne de distribution a été parcourue pour tracer les lots de légumes susceptibles de présenter un risque de présence de mandragore.

Suite aux cas d'empoisonnement à la mandragore, confondus avec les banals épinards frais, la municipalité de Naples invite les citoyens à «ne pas consommer d'épinards frais mais uniquement congelés jusqu'à ce que l'affaire soit réglée».

En fait, la marchandise, qui venait des Abruzzes, était originaire des Pays-Bas. L’Italie a notifiée au RASFF de l’UE le 10 octobre 2022 la suspicion de mandragore dans des épinards des Pays-Bas. La notification rapporte intoxication de deux personnes par des parasympatholytiques (anticholinergiques et antimuscariniques) et spasmolytiques.

Il me semble que les deux personnes en question sont celles encore hospitalisées. La notification ne tient pas compte des personnes sorties de l’hôpital.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.
La photo représente de la mandragore.

De nombreux médecins généralistes français se sentent obligés de prescrire des antibiotiques. One Health ?

«Des enquêtes téléphoniques indiquent que de nombreux médecins généralistes français se sentent obligés de prescrire des antibiotiques», source CIDRAP News.

Des enquêtes téléphoniques auprès du grand public et des médecins généralistes (MGs) ont révélé que, malgré une baisse globale de l'utilisation des antibiotiques en France au cours de la dernière décennie, plus d'un tiers des cliniciens signalent une pression pour prescrire des antibiotiques, ont rapporté des chercheurs la semaine dernière dans Antimicrobial Resistance & Infection Control«Perceptions et attitudes face à la résistance aux antibiotiques dans le grand public et les médecins généralistes en France».

Pour aider à éclairer les futures campagnes nationales de sensibilisation sur la résistance aux antimicrobiens, des chercheurs de Santé publique France ont mené deux enquêtes téléphoniques en 2019 et 2020. La première a exploré la consommation d'antibiotiques et les connaissances et croyances sur la résistance aux antibiotiques auprès d'un échantillon représentatif du grand public âgé de 15 ans et plus. La seconde a exploré l'évolution des pratiques de prescription et des attitudes envers les demandes d'antibiotiques des patients parmi un échantillon représentatif de 388 médecins généralistes.

Dans l'enquête grand public, 27% des personnes interrogées ont déclaré avoir reçu des antibiotiques au cours des 12 derniers mois et 54% des personnes ayant un enfant de 6 ans et moins ont déclaré que leur enfant avait reçu un antibiotique au cours de la même période.

Dans l'enquête chez des médecins généralistes, 65% déclarent avoir réduit leur prescription d'antibiotiques au cours des 5 dernières années, et 64% déclarent ne pas prescrire automatiquement d'antibiotiques mais conseillent aux patients de les contacter dans les 2 ou 3 jours si les symptômes persistent. Parmi les médecins généralistes, 33% ont déclaré avoir souvent des patients qui insistent pour avoir des antibiotiques, et que les patients âgés présentant des comorbidités étaient parmi les plus exigeants. Seuls 3% du grand public déclarent faire pression sur leur médecin généraliste pour qu'il prescrive un antibiotique.

La grande majorité des répondants à l'enquête grand public ont exprimé leur confiance dans leur médecin généraliste, qu'il leur ait prescrit des antibiotiques (89%) ou non (91%). Seulement la moitié des personnes interrogées ont déclaré savoir que les antibiotiques n'agissent que sur les bactéries, et 38% ont déclaré comprendre exactement ce qu'est la résistance aux antibiotiques.

Une étude de 2020 de Santé publique France a révélé que, de 2009 à 2019, le nombre de prescriptions d'antibiotiques a diminué de 18% dans toutes les tranches d'âge, à l'exception des personnes âgées.

Les auteurs disent qu'une prochaine campagne de sensibilisation du public tiendra compte des résultats de l'enquête.

Dans la conclusion, les auteurs notent,
Bien que l'utilisation des antibiotiques diminue en France, la pression des patients sur les médecins généralistes pour qu'ils prescrivent des antibiotiques est très élevée. La population française n'a encore qu'une connaissance partielle de la résistance aux antibiotiques et doit être mieux informée, notamment les personnes âgées. Les médecins généralistes sont des ambassadeurs clés dans la réduction de l'utilisation des antibiotiques. Une nouvelle campagne d'information publique tiendra compte des résultats de notre enquête en 2022-2023. Elle sera précédée d'un accompagnement et d'une information des professionnels de santé.

Retour à la normale aux Pays-Bas, plus de 800 foyers de cas d'intoxication alimentaire en 2021

Eh oui, cela ressemble à un grand retour à la normale après la parenthèse COVID-19, on pourrait aussi citer la Finlande, le Danemark, ...
«Les Pays-Bas enregistrent plus de 800 foyers de cas en 2021», source article de Joe Whitworth paru le 11 octobre 2022 dans Food Safety News.

Le nombre de foyers de cas d'intoxication alimentaire aux Pays-Bas a dépassé les 800 en 2021, selon l'Institut national de la Santé publique et de l'environnement (RIVM).

Au total, 838 foyers de cas, affectant 3 517 personnes, ont été signalées en 2021. Il s'agit d'une augmentation de 14% par rapport aux 559 foyers de cas en 2020 affectant 1 907 personnes et est également en hausse par rapport aux 735 foyers de cas en 2018 et 756 en 2019.

Salmonella et Campylobacter étaient encore responsables de la plupart des foyers de cas et des maladies au cours de la dernière année. Norovirus a été signalé beaucoup moins que les années précédentes pour la deuxième année consécutive.

Les données proviennent de l'Autorité néerlandaise de sécuritédes aliments et des produits de consommation (NVWA) et du Service de santé municipal (GGD).

Pathogène inconnu pour la plupart des foyers de cas
D'après les statistiques de la NVWA, la plupart des foyers de cas concernaient deux à quatre et cinq à neuf patients. Vingt personnes malades ou plus ont été enregistrées dans 13 foyers de cas, avec 71 et 79 patients dans deux incidents à norovirus. Plus de 400 personnes ont été affectées lors d'une épidémie causée par un pathogène inconnu. D'après les données du GGD, dans 28 foyers de cas, quatre personnes sont décédées de la listériose.

Un pathogène a été retrouvé chez des patients, des aliments ou des échantillons environnementaux pour seulement 28 des 838 foyers de cas. Les experts ont dit que le pourcentage de foyers de cas où un pathogène a été identifié continue de diminuer, mais la raison en est incertaine.

Salmonella a provoqué au moins 11 foyers de cas en 2021 avec 205 cas et cinq foyers de cas de Campylobacter ont été signalées avec 11 personnes malades.

Il y a eu deux foyers de cas à Listeria monocytogenes et le virus de l’hépatite A qui ont touché respectivement neuf et 24 personnes. Les STEC et Yersinia enterocolitica étaient tous deux liés à un foyers de cas avec 12 et six infections connexes.

Les consommateurs cuisinent à la maison plus souvent qu'avant la pandémie de coronavirus et plus de foyers de cas ont été signalées en milieu domestique que les années précédentes. En 2020 et 2021, le milieu privé a été le site de préparation dans en moyenne 10 à 15% des foyers de cas. En comparaison, de 2006 à 2019, ce paramètre était lié à une moyenne de 6,6% des foyers de cas.

Incidents résolus
Un pathogène a été détecté dans des aliments dans trois cas et dans des prélèvements environnementaux dans sept foyers de cas .

Listeria monocytogenes a été retrouvé dans des prélèvements de surveillance provenant de sites de production liés, via WGS, à un groupe de patients. Il a été retrouvé sur du saumon fumé dans un foyer de cas et sur du poisson fumé dans un autre.

Les Pays-Bas ont également été affectés par une épidémie internationale à Salmonella Braenderup causée par des melons Galia du Honduras. Le pays a enregistré 34 cas.

Dans deux des 18 foyers de cas où le pathogène n'a été retrouvé que chez le patient, il y avait un lien étroit avec une source de nourriture. L'épidémie à E. coli O157 dans le nord des Pays-Bas était liée à du carpaccio, un apéritif avec de la viande ou du poisson cru. Le filet américain, un type de tartinade de viande bovine crue, était à l'origine d'une épidémie à Campylobacter avec trois cas.

Lors de la plus grande épidémie touchant 402 personnes en octobre, un groupe de 900 employés a reçu un panier-repas d'une entreprise de restauration dans le cadre d'une session de formation dans 31 sites. La source probable était un sandwich au poulet végétalien. Les prélèvements fécaux étaient négatifs pour rotavirus, adénovirus, norovirus, sapovirus, STEC, Campylobacter, Salmonella et Shigella, mais aucun test de toxine n'a été effectué.

Une inspection de l'entreprise de restauration, au cours de laquelle des prélèvements alimentaires et environnementaux ont été prélevés, n'a révélé aucune lacune. Les prélèvements d'aliments restants étaient également négatifs pour les pathogènes, mais les tests pour Bacillus cereus et Clostridium perfringens n'ont pas été inclus car les méthodes d'analyse n'étaient pas disponibles au laboratoire de recherche sur la sécurité de aliments de Wageningen qui effectue des analyses de prélèvements pour la NVWA.

Un foyer de cas à Salmonella Enteritidis a rendu 26 personnes malades depuis 2018 et l'Allemagne a également signalé deux cas d’infection. Les isolats des patients correspondaient à un échantillon environnemental d'une ferme en 2019. Des mesures avaient été imposées au producteur afin qu'il ne puisse vendre que des œufs pour une transformation ultérieure et non aux détaillants en raison de la détection de Salmonella dans les poulaillers, mais celles-ci avaient été levées quelques mois avant le lien, en raison de résultats négatifs. Les mesures ont été rétablies jusqu'à ce que l'entreprise démontre que le problème est géré.

Complément
Le titre de l'information de la NVWA est «Plus de personnes malades à cause de la nourriture de leur propre cuisine». C'est bien de de se défausser sur les consommateurs quand on ne fait pas assez de contrôles ...

Efficacité des applications répétées de bactériophages sur des graines germées contaminées par Salmonella enterica

Un article en accès libre publié dans la revue Pathogens a pour titre «Efficacy of Repeated Applications of Bacteriophages on Salmonella enterica-Infected Alfalfa Sprouts during Germination» (Efficacité des applications répétées de bactériophages sur les germes de luzerne infectés par Salmonella enterica pendant la germination).

Résumé
Salmonella enterica non typhique est l'un des principaux pathogènes responsables des épidémies d'origine alimentaire dans une multitude de produits alimentaires, y compris les germes de luzerne, qui sont couramment consommés crus. L'industrie alimentaire a couramment utilisé des lavages chlorés, mais ces méthodes peuvent ne pas être perçues comme naturelles; cela peut être préjudiciable car une grande partie des germes sont destinés au marché biologique. Une méthode antimicrobienne naturelle et abordable qui a gagné en popularité est l'utilisation de bactériophages. Cette étude a comparé l'efficacité d'applications quotidiennes répétées et d'une seule application de deux cocktails de bactériophages distincts (SE14, SE20, SF6 et SE14, SF5, SF6) contre quatre Salmonella enterica (S. enterica) sur des graines germées de luzerne en germination des jours 0 à 7. Les résultats montrent que S. Enteritidis est le plus sensible aux deux cocktails avec une diminution d'environ 2,5 log UFC/mL au jour 0 avec le cocktail SE14, SF5 et SF6. Les populations de S. enterica sur toutes les souches ont continué à croître même avec des applications quotidiennes répétées de bactériophages, mais à un taux significativement réduit (p< 0,05) par rapport à une seule application de bactériophage. L'ampleur de la réduction dépendait de la souche de S. enterica, mais les résultats montrent les avantages de l'utilisation d'applications répétées de bactériophages pendant la germination des germes pour réduire les populations de S. enterica par rapport à une seule application de bactériophage.

Conclusion
Les résultats ont indiqué que, sur la germination des graines de luzerne, deux cocktails de phages distincts ont réduit les populations de S. enterica d'environ 0,4 à 3 log UFC/mL. Les cocktails de phages étaient incapable d'éliminer complètement les populations de S. enterica, mais des applications répétées de phages ont pu réduire davantage les populations de S. enterica par rapport à une seule application de J0 à J7. La réduction liées à des applications répétées de phages dépendait de la souche, mais les résultats montrent des avantages à utiliser plus d'une application avec un seul phage.

A notre connaissance, aucune étude n'a été menée à ce jour sur plus d'une application de phages, et cette étude a donné un aperçu de l'efficacité de applications répétées des phages contre S. enterica pendant la germination des graines de luzerne.

Des recherches plus approfondies sur l'alternance entre différents cocktails de phages chaque jour pendant la germination des germes peut être bénéfique pour réduire davantage les populations de S. enterica.

Commentaire
Aux Etats-Unis, dans une étude parue en 2016, les auteurs rapportent,
Depuis 1996, la FDA a été impliquée dans 48 épidémies associées à des graines germées, entraînant 2 499 cas, 179 hospitalisations et 3 décès. La majorité des éclosions ont été attribuées aux germes de luzerne (n = 30), suivis du trèfle (n = 7), du haricot mungo (n = 6) et de la poudre de chia germée (n = 1). Salmonella était le pathogène le plus couramment identifié (n = 34), suivi de E. coli (n = 12) et de Listeria (n = 2).

A cela, il me faut ajouter l’épidémie de gastro-entérite et de syndrome hémolytique et urémique de 2011 en Allemagne et en France. L’épidémie à E. coli O104:H4 est responsable de 48 décès en Allemagne et d'un en Suède. Le nombre total de cas signalés dans l'UE, la Norvège et la Suisse est de 4 178.

lundi 10 octobre 2022

Les pénuries alimentaires sont programmées avec maestria dans l'Union Européenne : le cas des Pays-Bas par André Heitz

Je reproduits de larges extraits de cet excellent article d’André Heitz car ce qui est train d’arriver ou arrivera peut-être aux Pays-Bas, mais, Dieu nous en garde, cela peut aussi arriver en France ...

«Les pénuries alimentaires sont programmées avec maestria dans l'Union Européenne : le cas des Pays-Bas», source article d’André Heitz* paru sur son blog Agriculture, alimentation,santé publique … soyons rationnels.

Avec une assiduité et une constance remarquables, faisant fi des avertissements climatiques, géopolitiques et sociétaux, l'Union européenne et certains de ses États membres planifient des pénuries alimentaires pour «sauver» la planète. Voici le cas des Pays-Bas.

Des manifestations paysannes à bas bruit dans certains pays
Il y a ce que l'on peut appeler les manifestations conjoncturelles, essentiellement liées à l'augmentation des coûts de production et l'insuffisance des mesures compensatoires gouvernementales.

Ce fut le cas en Espagne, où les agriculteurs ont manifesté à Albacete, Bajadoz, Murcie, etc. Il y a eu des «tractorades», mais le mois d'août n'a, semble-t-il, pas été aussi «chaud» qu'annoncé.

En Italie, la sécheresse et les pertes de production sont un facteur aggravant. C'est Milan qui a été bloqué en juillet, et les agriculteurs ont menacé de rouler sur Rome.

Des manifestations ont également eu lieu en Allemagne, en particulier le 31 août 2022 à l'appel de l'organisation Landwirtschaft verbindet Deutschland (l'agriculture crée des liens en Allemagne).

Tout cela se déroule à bas bruit. Les grands médias ne prêtent guère attention à ces événements, contrairement aux réseaux alternatifs et protestataires qui tentent visiblement de monter un mécontentement plus généralisé.

L'État stratège a frappé aux Pays-Bas
Ce sont les Pays-Bas qui présentent la situation la plus préoccupante. La presse française ne s'y est guère intéressée, alors même que le pays a connu des manifestations massives et parfois violentes. Signalons tout de même un article du Monde, de bonne facture, du 13 juillet 2022.

Répondant à des objectifs européens de rétablissement de la virginité écologique, le gouvernement de M. Mark Rutte a annoncé le 10 juin 2022 un plan de réduction des émissions d'azote de 50% à l'horizon 2030. À sa décharge – partielle – un tribunal avait décidé en 2019 que le pays devait faire beaucoup plus dans ce domaine.

S'illustre ici une dérive inquiétante de nos systèmes démocratiques : des gouvernements et parlements incapables de gérer le présent adoptent des lois fixant des objectifs ambitieux, que l'on sait irréalistes. C'est pour camoufler leur inaction et leur incompétence, ou encore complaire à des franges influentes de l'électorat et de l'opinion dite «publique». Rien de sérieux ne se produisant, les activistes saisissent des tribunaux forcément liés par les textes des lois, et aussi sous l'emprise du discours apocalyptique ambiant. Et les gouvernements – souvent nouveaux – sont sommés de prendre des mesures dévastatrices (ou trouver une autre échappatoire).

Nous avons du reste connu le même phénomène en France avec l'Affaire du Siècle… les activistes trouvent intérêt à saisir la justice dans les pays démocratiques, pas dans les États autoritaires ou à gouvernement illibéral...

Tous les secteurs économiques devront contribuer à l'effort, mais c'est l'agriculture, à l’origine de 46% des émissions – de protoxyde d’azote, d’ammoniac ou de nitrates issus des engrais azotés et des effluents d’élevage – qui a été plus particulièrement visée.

Des objectifs de réduction des émissions d'azote délirants
Le plan de la ministre de l'Environnement et de l'Azote (ça ne s'invente pas !), Christianne van der Wal, et du ministre de l'Agriculture, Henk Staghouwer, prévoit des réductions pouvant aller jusqu'à 97% dans les zones Natura 2000 et 70% dans 131 zones adjacentes, avec un minimum de 12%. Les provinces sont chargées de mettre au point les plans détaillés d'ici au 1er juillet 2023.

Un premier effet de ce plan a été la démission du ministre Henk Staghouwer, qui aura été en poste pendant à peine huit mois. «Je me suis demandé si j'étais la bonne personne pour superviser les tâches qui m'incombent», a-t-il déclaré. «Je suis arrivé à la conclusion que je ne suis pas cette personne.»

L'effet majeur porte évidemment sur l'agriculture, mais aussi sur les industries d'amont et d'aval et, par voie de conséquence, sur la production agricole et alimentaire du deuxième exportateur mondial, mais aussi sur l'ensemble du tissu social en zones rurales.

* André Heitz est ingénieur agronome et fonctionnaire international du système des Nations Unies à la retraite. Il a servi l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV) et l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). Dans son dernier poste, il a été le directeur du Bureau de coordination de l’OMPI à Bruxelles.

Complément du 18 octobre 2022