lundi 24 octobre 2022

Le coût des aliments et leur impact sur la sécurité des aliments inquiètent les consommateurs britanniques, selon un sondage de la Food Standards Agency

Après Le coût, une préoccupation croissante pour les consommateurs de l'UE, suivi de près par la sécurité des aliments, voici qu’au Royaume-Uni, voici que «Le dernier sondage auprès des consommateurs britanniques suit le niveau d'inquiétude concernant le coût des aliments et leur impact sur la sécurité aliments», source Food Standards Agency du 20 octobre 2022.

De nouvelles preuves de la Food Standards Agency (FSA) ont révélé que certaines personnes prennent des risques en matière de sécurité des aliments en raison de pressions financières et de la hausse des coûts énergétiques.

Les dernières données de septembre 2022 montrent :
- 40% des participants ont déclaré s'inquiéter de pouvoir se payer de la nourriture le mois prochain
- 30% des participants ont déclaré avoir sauté un repas ou réduit la taille de leurs repas parce qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour acheter de la nourriture au cours du dernier mois
- 32% des participants ont déclaré avoir mangé des aliments dont la date limite de consommation était dépassée, au moins une fois au cours du mois précédent, car ils n'avaient pas les moyens d'acheter plus de nourriture
- 18% des participants ont éteint un réfrigérateur et/ou un congélateur contenant des aliments, au moins une fois au cours du dernier mois, pour réduire leurs factures d'énergie et économiser de l'argent

En plus de publier ces preuves, la FSA rappelle également aux personnes comment ils peuvent rester en sécurité sanitaire tout en faisant en sorte que leur nourriture aille plus loin et en économisant de l'argent.

Emily Miles, directrice générale de la FSA, a dit :
«Nous savons que de nombreuses personnes s'inquiètent actuellement de l'abordabilité de la nourriture et nos preuves montrent que les personnes trouvent des moyens d'économiser de l'argent là où ils le peuvent. Ce n'est pas une bonne idée d'éteindre le réfrigérateur ou de manger des aliments dont la date limite de consommation est dépassée, car ces choses peuvent augmenter le risque que vous tombiez malade avec une intoxication alimentaire.»

«Votre réfrigérateur est un appareil utile qui non seulement conserve vos aliments en sécurité, mais peut également aider à réduire ce que vous finissez par jeter.»

«Conservez votre réfrigérateur suffisamment froid, à 5°C ou moins, empêchera les bactéries de se multiplier sur vos aliments et les fera durer le plus longtemps possible. Vous devez également conserver les aliments avec une ‘date limite de consommation’ dans le réfrigérateur et penser à les congeler le jour de la date ou avant si vous ne comptez pas les utiliser.»

«Nous avons beaucoup plus de conseils sur notre site Internet pour aider les personnes à utiliser leur jugement et à faire des choix éclairés, tout en restant en sécurité.»

Mesures que les consommateurs peuvent prendre pour que les aliments aillent plus loin :
- Conservez votre réfrigérateur allumé pour vous aider à rester en bonne santé et à faire consommer vos aliments plus longtemps.
- L'utilisation de votre réfrigérateur à la bonne température (5°C ou moins) permet d'éviter les intoxications alimentaires. Si les aliments ne sont pas correctement refroidis, ils pourraient se dégrader plus rapidement et être dangereux à manger.
- Une date limite de consomamtion sur les aliments est une question de sécurité sanitaire. C'est la date la plus importante à retenir. Vous pouvez manger des aliments jusqu'à la date limite de consommation, mais pas après. Vous pouvez également congeler des aliments avec une date limite de consommation jusqu'à la fin de la date indiquée sur l'étiquetage.
- Une date limite d’utilisation optimale ou à consommer de préférence avant est une question de qualité des aliments. La nourriture peut être consommée sans danger après cette date, mais la qualité n'est peut-être pas optimale.
- Réglez votre congélateur sur -18°C. Cette température retarde les réactions chimiques dans les aliments et met les bactéries «en pause», ce qui nous permet de conserver les aliments plus longtemps.
- Notre vérificateur d'informations à la maison offre d'autres conseils sur la façon d'aider les aliments à aller plus loin et à rester en sécurité.

Selon un article paru le 13 septembre 2022 dans The Conversation, «Listeria: how the cost of living crisis could increase the risk of food poisoning» (Listeria : La crise du coût de la vie pourrait augmenter le risque d’intoxication alimentaire) l’article explique pourquoi l’augmentation du coût de la vie, en particulier l’augmentation des coûts de l’énergie, pourrait entraîner une augmentation du risque d’intoxication alimentaire due à Listeria monocytogenes.

Cela étant la crise peut avoir bon dos car selon une étude de 2016 sur la température des réfrigérateurs domestiques au Royaume Uni,

Cumulativement, les résultats de l'étude ont établi que la majorité des réfrigérateurs domestiques dans les foyers des consommateurs fonctionnent à des températures potentiellement dangereuses et que cela est influencé par l'utilisation des consommateurs. Les résultats de cette étude peuvent être utilisés pour éclairer le développement de tests de durée de conservation basés sur des conditions de stockage domestiques réalistes. En outre, les données peuvent éclairer le développement de futures interventions éducatives pour accroître les pratiques de réfrigération domestique sûres.

 NB : La photo est issue d’un article de la BBC du 17 août 2022.

dimanche 23 octobre 2022

Évaluation de l'efficacité des vaccins contre la coqueluche chez les enfants

Bordetella pertussis est la cause de la coqueluche, maladie infantile. Contrairement à d'autres maladies infantiles évitables par la vaccination, le nombre de cas de coqueluche a augmenté depuis les années 1980. Les raisons de cette augmentation sont multiples. Peter Gilligan parcourt l'histoire complexe du développement du vaccin contre la coqueluche.

«Évaluation de l'efficacité des vaccins contre la coqueluche chez les enfants», source ASM News du 21 octobre 2022. Le blog vous propose un extrait de cet article à lire en intégralité. Quelques éléments ont été ajoutés -aa.

La maladie se caractérise par des épisodes de toux répétitives avec une respiration sifflante compliquée de cyanose, une coloration bleutée de la peau, particulièrement fréquente chez les nourrissons, et des épisodes de vomissements liés à la toux. Ces épisodes peuvent durer jusqu'à 3 semaines. Chez les nourrissons, la toux répétitive peut entraîner une fatigue respiratoire et des épisodes apnéiques nécessitant une hospitalisation pour assistance respiratoire. Bien que souvent considéré comme une maladie infantile, les cas chez les adolescents et les adultes sont plus fréquents. Comme pour de nombreuses infections respiratoires, la mortalité, qui est faible dans le monde industrialisé, est la plus élevée chez les moins d'un an et les plus de 65 ans. Contrairement à d'autres maladies infantiles évitables par la vaccination, le nombre de cas de coqueluche a augmenté depuis les années 1980. Les raisons de cette augmentation sont complexes.

D'après les résultats du réseau hospitalier pédiatrique d'analyse de la coqueluche Renacoq, le nombre de cas chez les moins de 17 ans a augmenté de 118 en 2007 à 472 en 2012, puis a amorcé une baisse. En 2015, 128 cas de coqueluche ont été confirmés chez les moins de 17 ans dont 32% chez des nourrissons âgés de moins de 3 mois. Près de 90% des enfants dont le carnet de santé a été analysé, n'avaient pas été vaccinés ou n'avaient pas fait le rappel du vaccin contre la coqueluche.

Controverse sur le vaccin contre la coqueluche
Le DTCoq est un vaccin infantile bien établi contenant 3 composants, les anatoxines diphtérique et tétanique et des cellules entières inactivées de B. pertussis. Malgré son efficacité manifeste dans la réduction des infections à B. pertussis, on craignait que le composant B. pertussis du vaccin soit responsable de réactions post-vaccinales graves, telles que des convulsions fébriles et une encéphalopathie, ou une maladie non focale du cerveau, qui se produisaient rarement après la vaccination DTCoq.

Contrairement aux composantes diphtérie et tétanos du vaccin, qui étaient clairement définies et, lorsqu'elles étaient administrées à des adolescents et à des adultes, ne provoquaient pas ce type de réactions, la composante coqueluche était la cellule bactérienne entière, qui contient de nombreux antigènes différents et mal définis (le molécule qui déclenche la réponse immunitaire induite par un vaccin). À la fin des années 1970 et au début des années 1980, il y a eu une importante controverse concernant la sécurité du composant coquelucheux. Une grande étude menée en Angleterre entre 1976 et 1979 a suggéré que l'encéphalopathie était plus fréquente après la vaccination DTCoq, mais encore rare (1 sur 110 000 vaccinations) avec des effets à long terme observés dans 1 sur 310 000 vaccinations.

Lorsque 2 nourrissons au Japon sont décédés au printemps 1975 dans les 24 heures suivant la réception du DTCoq, le gouvernement japonais a suspendu l'administration du DTCoq pendant 2 mois. Lorsque la vaccination a repris, l'âge à la dose initiale au Japon a été relevé de 3 mois à 2 ans sur la base du raisonnement selon lequel les réactions induites par le vaccin pourraient être plus fréquentes chez les nourrissons. Étant donné que la coqueluche survient le plus souvent chez les enfants de moins d'un an, l'augmentation de 300 cas et 3 décès par coqueluche en 1975 à 40 000 cas et 41 décès en 1979 n'est pas surprenante. Ce n'est qu'en 1989, après l'introduction en 1981 d'un vaccin anticoquelucheux acellulaire à base de protéines au Japon, que le nombre de cas de coqueluche a diminué pour atteindre les niveaux observés avant l'augmentation de l'âge de la vaccination à 2 ans.

En Suède, la vaccination contre la coqueluche avec un vaccin acellulaire chez les enfants de 3,5 et 12 mois a été introduite dans le programme vaccinal en janvier 1996, soit 17 ans après le retrait du vaccin à germes entiers en 1979. En quelques mois, la couverture vaccinale avait atteint au moins 95%, principalement avec un vaccin coquelucheux à trois antigènes associé au vaccin diphtérie-tétanos (DTCoq acellulaire). Dans la région de Göteborg et ses environs, une campagne de rattrapage avec un vaccin coquelucheux à un seul antigène a débuté dans le cadre d'essais cliniques. Cet article rapporte donc l'importante chute de l'incidence de la coqueluche trois ans après la réintroduction de la vaccination en Suède. Source Santé publique France.

NB: La photo est issue de la CDC Public Health Image Library.

La Suède à la recherche de l’origine des épidémies à Cryptosporidium et à Salmonella

«La Suède à la recherche de l’origine des épidémies à Cryptosporidium et à Salmonella», source article de Joe Whitworth paru le 22 octobre 2022 dans Food Safety News.

Les autorités suédoises enquêtent sur une augmentation récente des cas signalés à Cryptosporidium parvum.

Au total, 61 personnes ont été confirmées comme étant infectées par le même type de Cryptosporidium parvum. Ces personnes sont tombées malades du 25 septembre au 10 octobre et vivent dans 10 régions différentes du pays.

Parmi les cas confirmés, 41 sont des femmes et 20 sont des hommes. Ils sont âgés de 11 à 86 ans avec une moyenne d'âge de 44 ans.

Il y a 98 autres cas d’infection possibles qui ont été signalés au cours de la même période et certaines d'entre elles peuvent également appartenir à l'épidémie.

L'Agence de santé publique de Suède (Folkhälsomyndigheten) a dit que l'augmentation faisait l'objet d'une investigation mais qu'elle pourrait être causée par des aliments largement distribués dans le pays.

Les unités locales de contrôle des infections, l'Agence suédoise de l'alimentation (Livsmedelsverket) et Folkhälsomyndigheten enquêtent sur l'épidémie pour identifier la source de l'infection.

Cryptosporidium est un parasite qui, une fois ingéré, peut provoquer une cryptosporidiose. La transmission se produit principalement par contact avec de l'eau contaminée, mais peut se faire par la nourriture ou l'exposition à des animaux infectés ou à de l'eau contaminée par les excréments d'animaux infectés.

Le principal symptôme est la diarrhée aqueuse, qui peut varier de légère à sévère. Elle s'accompagne souvent de douleurs à l'estomac, de nausées ou de vomissements, de fièvre et parfois de déshydratation et de perte de poids. Les symptômes apparaissent généralement deux à 10 jours après l'infection et durent une à deux semaines.

L'épidémie de Salmonella semble se terminer
Pendant ce temps, une épidémie à Salmonella Typhimurium a de nouveau augmenté avec 84 personnes désormais touchées, contre 54 cas à la mi-octobre.

Les personnes malades sont tombées malades entre le 17 septembre et le 6 octobre. Elles vivent dans 20 des 21 régions du pays.

Les patients sont âgés de 4 à 87 ans avec un âge moyen de 48 ans. La majorité sont des femmes avec 52 cas.

Les cas ont été reliés par le séquençage du génome entier à des prélèvements de patients. Cela signifie qu'ils sont soupçonnés d'avoir été infectés par une source commune.

Les responsables ont signalé que le nombre d'infections suspectées et confirmées avait diminué ces derniers jours, indiquant que l'épidémie touchait à sa fin. Ceci, ainsi que le début rapide de l'incident et la large répartition géographique des cas, signifie que des aliments frais avec une durée de conservation limitée sont soupçonnés d'avoir été la cause.

Des travaux pour identifier une source spécifique sont en cours entre les unités régionales de contrôle des infections, l'Agence suédoise de l'alimentation et l'Agence de santé publique de Suède.

Avenir de la sécurité sanitaire des aliments. Scénarios possibles pour les années 2022-2032, selon l'OSAV de Suisse

Nos amis suisses ont de la suite dans les idées, en l’occurrence ceux de l’OSAV (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires) qui nous proposent un vaste sujet, «Avenir de la sécurité sanitaire des aliments. Les scénarios possibles pour les années 2022-2032 et leur impact sur la sécurité sanitaire des aliments et la nutrition. Implications pour l’OSAV et les autorités de contrôle des denrées alimentaires.
A vous de voir si cela vous a séduit ...

Plusieurs théamtiques, Société ; Technologie et science ; Economie ; Environnement ; Politique.

Le blog vous propose en détail la thématique Technologie et science.

Les tendances dans le domaine de la technologie et de la science comprennent notamment les nouvelles matières premières, les développements dans la chaîne de production, l’utilisation de nouvelles méthodes de diagnostic en laboratoire et les nouvelles connaissances de la recherche fondamentale.

Au niveau des matières premières, deux scénarios se dégagent. Le premier concerne l’émergence de nouvelles sources de protéines. Le second concerne l'utilisation de nouvelles méthodes de génie génétique, comme l’édition génomique, afin d’obtenir de nouvelles matières premières. Cette méthode pourrait permettre de produire de nouvelles protéines dans le cadre de la fermentation de précision. La fermentation de précision est une technologie qui permet de programmer des micro-organismes de façon à ce qu’ils produisent des molécules organiques complexes telles que des protéines.

Concernant la chaîne de production, le changement proviendra des nouvelles méthodes d’agriculture. L’agriculture verticale (vertical farming) ou les fermes flottantes (floating farms) permettent d’utiliser de nouvelles surfaces agricoles. La numérisation et l’automatisation serviront également à optimiser l’agriculture. La numérisation de la chaîne de production la transforme en une chaîne de production intelligente (smart production chain). De nouvelles techniques de traitement et de fabrication devraient en outre s’imposer, comme l’impression 3D alimentaire ou le traitement des aliments par plasma non thermique. Dans la chaîne de production, les aliments, mais aussi leurs emballages sont objets de développement. De nouveaux matériaux d’emballage plus compatibles avec le développement durable et des emballages comestibles devraient ainsi modifier notre rapport à l’alimentation dans les années à venir.

De nouvelles méthodes de diagnostic en laboratoire devraient aussi s’imposer. Le séquençage du génome entier et l’analyse du microbiome devraient être plus souvent utilisés, que ce soit lors de contaminations ou lors des contrôles de qualité effectués dans les exploitations ou par les autorités de surveillance.

La recherche fondamentale devrait apporter de nouvelles connaissances en matière de micro- et de nanoplastiques et dans les questions portant sur les nanoparticules.

Implications pour l’OSAV et les autorités de contrôle des denrées alimentaires
- De nouvelles protéines présentent un risque d’apparition de nouveaux allergènes.
- Les nouvelles méthodes de génie génétique soulèvent des questions auxquelles il faudra répondre sur le plan politique et sociétal. Les questions de sécurité sanitaire des aliments afférentes passent plutôt au second plan.
- L’agriculture verticale et les fermes flottantes pourraient, en tant que nouveaux environnements, présenter de nouveaux risques, comme une contamination par des polluants ou des micro-organismes pathogènes.
- L’impression 3D alimentaire pourrait entraîner une prolifération de germes si la conception hygiénique était insuffisante et si les bonnes pratiques d’hygiène n’étaient pas applicables.
- Le traitement des aliments par plasma non thermique pourrait avoir des effets potentiellement négatifs au niveau moléculaire. De plus amples recherches semblent nécessaires.
- Les nouveaux matériaux d’emballage pourraient présenter des risques encore non identifiés.
- Les infections par micro-organismes pathogènes pourraient devenir plus fréquentes avec l’utilisation croissante d’emballages comestibles.
- De nouvelles méthodes de diagnostic en laboratoire sont susceptibles d’améliorer le contrôle de la qualité. Mais en raison de leurs sensibilité et spécificité accrues, ces méthodes pourraient aussi permettre de détecter davantage de cas de foyers de toxi-infection, sans que le nombre effectif de cas ait réellement augmenté pour autant.
- La recherche sur les nanotechnologies ainsi que sur les micro- et les nanoplastiques pourrait permettre d’identifier de nouveaux risques pour la santé.

samedi 22 octobre 2022

Y a-t-il un pilote au ministère de l’Agriculture ?

«Y a-t-il un pilote au ministère de l’Agriculture ?», source Alerte Environnement du 21 octobre 2022.

En déplacement à Terre de Jim début septembre, le président de la République a marqué des points auprès des professionnels d’un monde agricole particulièrement inquiet. Agacé par l’agribashing de certains, le chef de l’Etat a rappelé les dangers qui pèsent sur notre souveraineté alimentaire : «une France où on devra, pour manger, importer des produits qui viendront de l’étranger avec des standards sanitaires et écologiques nettement inférieurs aux nôtres». Des propos qui dessinent une défense plus active de notre agriculture et réitérés par le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, lors de son audition devant la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, le 21 septembre dernier. La souveraineté alimentaire «est un enjeu déterminant» que le ministère prend à bras le corps avec d’autant plus de détermination que «les événements en Ukraine» ont tout «bouleversé».

Le cap fixé est le bon, mais depuis quelques semaines, l’élan a laissé place à un doute qui prend aujourd’hui des accents amers. La faute à une certaine apathie gouvernementale. Le ministre de l’Agriculture a pourtant eu le temps nécessaire pour prendre la mesure des enjeux. A titre d’exemple, le Plan de Souveraineté dédié aux fruits et légumes n’a accouché que de deux réunions de lancement. Les problèmes évoqués sont pourtant connus depuis très longtemps et ont encore soulignés avec acuité dans un rapport sénatorial publié le 28 septembre.

Les difficultés persistent et l’inflation astronomique des prix de l’énergie vient ajouter une menace de faillite pour nombre d’exploitations. L’heure est plus que jamais à la prise de décisions. La «loi d’orientation et d’avenir agricole» qui doit être présentée au premier semestre 2023 risque déjà d’arriver trop tard.

Un double discours de l’exécutif ?
Malgré l’urgence, la machine gouvernementale tourne en rond. Les quelques réunions organisées par le ministère de l’Agriculture n’aboutissent à rien de concret ou même à un frémissement en faveur d’une évolution positive. La situation est d’autant plus préoccupante que les discours tenus aux professionnels sont différents, voire en contradiction avec les prises de position françaises au niveau européen.

Pour bien comprendre les craintes des agriculteurs et leur incompréhension croissante vis-à-vis de l’apathie du gouvernement, il suffit de s’arrêter sur la question des produits phytosanitaires. Le règlement SUR et la stratégie «Farm to Fork» prévoient une baisse spectaculaire de l’utilisation des produits phytosanitaires par les pays membres de l’UE (-50 % en moyenne d’ici à 2030). Priver ces mêmes agriculteurs de produits phytosanitaires (via les interdictions de plus en plus nombreuses de molécules et la baisse drastique des quantités utilisables) est une condamnation à des rendements bien plus faibles et une crise de la souveraineté alimentaire sans précédent. Bref, une agriculture de la décroissance et des prix très élevés pour les consommateurs.

Les actes politiques posés par la France ces dernières semaines sont en contradiction avec les objectifs déclarés lors des rencontres avec les agriculteurs. Pourquoi le ministre de l’Agriculture français n’a-t-il rien trouvé à redire – contrairement à dix de ses homologues européens – à l’étude d’impact menée par la Commission européenne sur le règlement SUR ? La non-prise en compte des événements en Ukraine et des conséquences socioéconomiques de l’interdiction d’utilisation des produits phytosanitaires dans les zones sensibles est une hérésie. Demander une «nouvelle étude d’impact améliorée» qui tient compte d’un contexte nouveau et durable serait la moindre des choses.

L’abstention du ministre de l’Agriculture à l’occasion du vote du Scopaff ou Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale relatif à la prorogation d’un an de l’autorisation d’usage du glyphosate interroge elle aussi. Un produit indispensable pour beaucoup d’agriculteurs, mais dont la défense ne suscite aucune réaction chez le ministre français. Marc Fesneau est-il un pilote d’avion ou un simple passager d’un avion sans pilote ?

Le soi disant pluralisme à France Télévisions et les lobbys écologiques

Et comme de bien entendu, la chaîne franco-allemande Arte n'est pas en reste ... 

Il était une fois les mésaventures d’un directeur de l’assurance qualité aux Etats-Unis

Bill Marler, l’avocat bien connu aux Etats-unis en sécuirté des aliments, nous relate cette triste histoire dans un article paru le 21 octobre 2022 dans le Marler Blog, «Un manager de Honey Smacks de Kellogg plaide coupable à l'introduction d'aliments contaminés par Salmonella»

Un ancien directeur de l'assurance qualité du fabricant de produits alimentaires Kerry Inc. a plaidé coupable aujourd'hui à des accusations liées à la fabrication de céréales pour petit-déjeuner liée à une épidémie de salmonellose en 2018, ou d’intoxication alimentaire à Salmonella.

Ravi Kumar Chermala, 47 ans, a plaidé coupable de trois chefs d'accusation pour avoir provoqué l'introduction d'aliments contaminés dans le commerce entre des Etats des Etats-Unis. Chermala, directeur de l'assurance qualité de Kerry jusqu'en septembre 2018, a supervisé les programmes de nettoyage-désinfection dans diverses usines de fabrication de Kerry, dont une usine à Gridley, dans l'Illinois, qui fabriquait les céréales pour petit-déjeuner Honey Smacks de Kellogg pour le client de Kerry, la société Kellogg. En plaidant coupable, Chermala a admis qu'entre juin 2016 et juin 2018, il avait ordonné à ses subordonnés de ne pas rapporter certaines informations à Kellogg's sur les conditions à l'installation de Gridley. En outre, Chermala a admis qu'il avait ordonné à des subordonnés de l'installation de Gridley de modifier le programme de l'usine pour surveiller la présence des pathogènes dans l'usine, limitant ainsi la capacité de l'installation à détecter avec précision les conditions non sanitaires.

«Les professionnels de la sécurité des aliments ne peuvent pas dissimuler des problèmes potentiellement dangereux aux clients ou aux services réglementaires gouvernementaux», a déclaré le procureur général adjoint Brian M. Boynton, chef de la division civile du ministère de la Justice. «Le ministère continuera de travailler avec ses partenaires chargés de l'application de la loi pour tenir responsables ceux qui se livrent à une telle conduite.»

«L'annonce d'aujourd'hui renforce le fait que si un individu enfreint les règles de sécurité des aliments ou dissimule des informations pertinentes, nous chercherons à le tenir pour responsable», a déclaré l'agent spécial Lynda M. Burdelik, du bureau local des enquêtes criminelles de la FDA à Chicago. «La santé des consommateurs américains et la sécurité de nos aliments sont trop importantes pour être contrecarrées par les actes criminels d'un individu ou d'une entreprise.»

En juin 2018, la FDA des États-Unis et le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont annoncé qu'une épidémie en cours de cas de salmonellose aux États-Unis pouvait être attribuée à des céréales Honey Smacks de Kellogg produites dans les installations de Kerry à Gridley. En réponse, Kellogg's a volontairement rappelé tous les Honey Smacks fabriqués à l'usine depuis juin 2017. Le CDC a finalement identifié plus de 130 cas de salmonellose liés à l'épidémie, les dates d'apparition de la maladie commençant en mars 2018. Le CDC n'a identifié aucun décès lié à ce foyer.

La salmonellose peut provoquer des symptômes tels que diarrhée, fièvre et crampes abdominales qui durent plusieurs jours chez les adultes en bonne santé. En l'absence de traitement rapide, la salmonellose peut provoquer une déshydratation sévère et même la mort chez les nourrissons, les jeunes enfants, les personnes âgées, les greffés, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

Chermala a plaidé coupable devant le juge d'instruction Jonathan E. Hawley à Peoria, Illinois. La date de condamnation est prévue pour le 30 janvier 2023. De plus amples informations sur l'affaire ont été publiées le 21 octobre 2022 sur le site Internet d'information du département de la justice dans l’affaire Etats-Unis versus Chermala.

L'affaire fait l'objet d'une enquête par l’Office of Criminal Investigations de la FDA. L'affaire est poursuivie par le procureur Cody Matthew Herche et le procureur principal James T. Nelson du département de la Justice, Direction de la protection des consommateurs de la division civile.

Un médicament à base de microbiome contre C. difficile récurrent montre une réponse durable

Voici qu’«Un médicament microbiome contre C. difficile récurrent montre une réponse durable», source CIDRAP News.

Une analyse secondaire des résultats d'un essai de phase 3 montre qu'un microbiome expérimental a réduit les taux d'infection récurrente à Clostridioides difficile (rCDI) pendant 24 semaines et a été bien toléré, ont rapporté les chercheurs cette semaine dans JAMA.

Pour l'analyse, les chercheurs ont évalué les données sur les taux de rCDI et les événements indésirables liés au traitement sur 24 semaines à partir d'ECOSPOR III, un essai multicentrique en double aveugle mené de juillet 2017 à septembre 2020. L'essai a randomisé des adultes atteints de rCDI pour recevoir quatre capsules quotidiennes de SER-109, une thérapeutique composée de spores bactériennes Firmicutes purifiées développées par Seres Therapeutics, ou un placebo pendant 3 jours. Des résultats publiés antérieurement ont montré que le SER-109 était supérieur au placebo pendant 8 semaines pour le traitement du rCDI (défini comme trois épisodes ou plus en 12 mois).

Parmi les 182 patients randomisés, 63 ont eu une rCDI pendant 24 semaines, avec une proportion significativement plus faible dans le groupe SER-109 (19 [21,3%] versus 44 [47,3%] patients placebo). Le bénéfice du SER-109 était évident à la semaine 2.

Des événements indésirables liés au traitement (notamment distension abdominale, constipation et diarrhée) sont survenus chez 5% des patients, et plus fréquemment dans le groupe SER-109 que dans le groupe placebo. Des événements indésirables graves sont survenus chez 15 patients du groupe SER-109 et 19 du groupe placebo, mais aucun n'a été considéré comme lié au médicament. Des événements indésirables ont été rapportés chez 7 patients (4 dans le groupe SER-109 et 3 dans le groupe placebo).

«Ces données soutiennent un rôle potentiel de ce microbiome oral expérimental thérapeutique dans le traitement des patients atteints de cette infection débilitante», ont écrit les auteurs.

De l'efficacité des désinfectants et de l'importance de l'essuyage pour l'élimination de norovirus

«Noroviruses Get Wiped Off ou Les norovirus se font éliminés», ainsi s’expriment les éditeurs de la revue Applied and Environmental Microbioly.

Les désinfectants de surface couramment utilisés manquent souvent d'activité contre les norovirus humains. Faircloth et al. (e00807-22) montrent que l'essuyage améliore l'efficacité de tous les produits, produisant une élimination et une inactivation complètes des virus lors de l'utilisation de formulations à base d'éthanol.

L’étude dont il s’agit a pour titre, «The Efficacy of Commercial Surface Sanitizers against Norovirus on Formica Surfaces with and without Inclusion of a Wiping Step» (L'efficacité des désinfectants de surface commerciaux contre norovirus sur des surfaces en formica avec et sans l’inclusion d'une étape d'essuyage). L’article est disponible en intéralité.

Résumé
Les désinfectants de surface couramment utilisés manquent souvent d'activité contre les norovirus humains (hNoV). L'impact de l'inactivation versus l'élimination lorsque ces produits sont appliqués par essuyage est mal caractérisé. Le but de ce travail était d'évaluer l'efficacité anti-hNoV de divers désinfectants de surface, telles qu'appliquées à un matériau stratifié couramment utilisé pour les dessus de table de restaurant, à l'aide d'essais de surface standard (ASTM E1053-11) et d'un protocole d'essuyage nouvellement développé.  

Quatre produits disponibles dans le commerce avec différents ingrédients actifs (c.-à-d. éthanol [EtOH], acide + tensioactif anionique [AAS], composé d'ammonium quaternaire [QAC] et hypochlorite de sodium [NaOCl]) et un témoin eau ont été évalués contre hNoV GII.4 Sydney, hNoV GI.6, et le virus Tulane de substitution cultivable (TuV). La concentration de virus a été évaluée à l'aide de la RNase-transcriptase inverse (RT)-PCR quantitative (qPCR) (hNoV) et du test d'infectiosité (TuV). Seul le produit à base d'EtOH a réduit de manière significative la concentration virale (> 3,5 log10 de réduction) par dosage de surface, tous les autres produits produisant ≤ 0,5 log10 de réduction. L'inclusion d'une étape d'essuyage a amélioré l'efficacité de tous les produits, produisant une élimination complète du virus pour le produit à base d'EtOH et de 1,6 à 3,8 log10 de réduction pour les autres produits chimiques. Pour les hNoV, aucun virus résiduel détectable n'a pu être récupéré à partir des serviettes en papier utilisées pour essuyer le produit à base d'EtOH, tandis que des concentrations élevées de virus ont pu être récupérées à partir de la serviette en papier utilisée et du coupon essuyé (1,5 à 2,5 log10 copies équivalentes du génome inférieur [GEC] par rapport au témoin) pour les produits à base de QAC et de AAS et pour l'eau. Ces résultats illustrent la variabilité de l'activité anti-hNoV des désinfectants de surface représentatifs et mettent en évidence la valeur de l'essuyage, dont l'efficacité semble être déterminée par une combinaison d'inactivation et d'élimination du virus.

Importance
Les norovirus humains (hNoV) sont la principale cause de gastro-entérite aiguë et de maladies d'origine alimentaire dans le monde. Les norovirus sont difficiles à inactiver, étant récalcitrants aux désinfectants couramment utilisés par le secteur de l'alimentation au détail. Cette étude comparative démontre la variabilité de l'activité anti-hNoV des désinfectants de surface représentatifs, même ceux autorisés à faire des allégations sur leur étiquetage basées sur le substitut cultivable, le calicivirus félin (FCV). Il souligne également l'importance de l'essuyage dans le processus de désinfection, qui améliore considérablement l'efficacité du produit grâce à l'action d'élimination physique des microbes de surface. Il existe un besoin pour des formulations de produits plus nombreuses et de meilleure qualité avec une efficacité démontrée contre les hNoV, ce qui nécessitera probablement l'utilisation de substituts cultivables alternatifs, tels que le virus Tulane (TuV). Ces résultats aident les professionnels de la sécurité des aliments à prendre des décisions éclairées sur la sélection des produits de désinfection et les méthodes d'application afin de réduire le risque de contamination et de transmission de hNoV dans leurs installations.

vendredi 21 octobre 2022

Possible intoxication alimentaire dans un collège de Bordeaux

«Bordeaux : des collégiens pris de vomissements après le repas d’Halloween à la cantine», source Sud Ouest.  

De nombreux élèves sont rentrés chez eux après l’incident.

Une partie des demi-pensionnaires du collège Aliénor-d’Aquitaine s’est sentie mal après le déjeuner, ce jeudi 20 octobre. L’établissement évoque une possible intoxication. Des élèves pointent la purée de citrouille. Les parents veulent comprendre

Le collège Aliénor-d’Aquitaine a été la scène d’un malaise collectif ce jeudi 20 octobre. Une trentaine de minutes après le premier service de 11h30 à la cantine, une quarantaine d’élèves se sont plaints. «Certains ont été pris de vomissements assez forts, de crampes abdominales, de frissons, ou les trois à la fois», décrit un élu de la Fédération des conseils de parents d’élèves… le reste de l’article est réservé aux abonnés ... à suivre ...

L’Anses nous avait informé dans «Attention aux courges amères», mais est-ce le cas dans ce collège ?

A l’approche d’Halloween et en pleine saison des citrouilles, potirons, potimarrons, pâtissons et autres cucurbitacées qui égaient les recettes d’automne, il est important de rappeler que toutes les «courges» ne sont pas comestibles. Certaines courges amères peuvent être à l’origine d’intoxication alimentaire parfois grave.

Ce collège n’a pas de chance car une semaine avant de cet incident alimentaire, «Trente-quatre personnes du collège Aliénor d’Aquitaine à Martignas-sur-Jalle ont été légèrement intoxiqués ce mercredi 13 octobre annonce la préfecture de la Gironde.»