dimanche 5 février 2023

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de janvier 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le Seismo de janvier 2023 (01/2023). Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

Microbiologie
Des Helicobacter pylori dans de la viande crue et prête à consommer. Classifié agent carcinogène de classe I, Helicobacter pylori est l’un des principaux agents pathogènes médicaux de préoccupation mondiale : il est principalement associé au développement d’adénocarcinomes gastriques et de lymphomes du tissu lymphoïde associé à la muqueuse gastrique ; néanmoins, sa prévalence dans l’alimentation, en particulier la viande et les produits carnés, n’est pas entièrement connue. Une étude a examiné la prévalence, la caractérisation moléculaire et les profils de résistance antimicrobienne des H. pylori résistants à la clarithromycine et au métronidazole isolés d’échantillons de viandes crue et prête à consommer vendues au détail dans la ville de Mansoura, en Égypte. Les résultats ont montré une contamination généralisée des échantillons analysés par des H. pylori résistants à plusieurs médicaments, ce qui pourrait constituer un risque considérable pour la santé publique. Int J Food Micr, 47 pages. (08.12.2022).

Présence du virus Alongshan (ALSV) chez les tiques suisses. Le virus Alongshan n’a été découvert qu’en Chine en 2017. Des chercheurs de l’Université de Zurich l’ont détecté pour la première fois dans des tiques suisses. Il semble être au moins aussi répandu que le virus de la méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE) et entraîne des symptômes similaires. On ignore à ce jour si le virus peut également se transmettre par le lait, à l’instar du virus de la MEVE. UZH News, 1 page. (07.12.2022). Publication originale : Zenodo.

Des E. coli extra-intestinaux pathogènes isolés d’aliments d’origine végétale. Une étude examine systématiquement les divers aliments d’origine végétale, tels que le concombre, la carotte, la tomate, le radis, le piment, le fenugrec, la coriandre, la menthe poivrée, l’oignon nouveau, le chou et l’épinard, pour déterminer l’éventuelle présence de Escherichia coli (ExPEC) ou de pathotypes ExPEC putatifs spécifiques, et évaluer de manière approfondie leur phylogénétique, leur virulence et leur résistance aux médicaments. 77 (15%) pathotypes ExPEC putatifs ont été trouvés dans des aliments d’origine végétale. Tous les pathotypes ExPEC putatifs ont montré une résistance multidrogue de 100 %. Int J Food Micr, (02.2023).

Présence de bactéries lactiques résistantes aux antibiotiques dans des aliments fermentés. Une étude menée en Malaisie sur des aliments et des boissons fermentés faits maison ou manufacturés a révélé un nombre élevé de souches de bactéries lactiques multirésistantes aux antibiotiques, ce qui pourrait constituer une menace pour la santé humaine. Il serait par conséquent nécessaire de surveiller les profils de résistance aux antibiotiques des bactéries lactiques dans les industries produisant des aliments fermentés. Food Control, 5 pages. (10.12.2022).

Souches de Listeria monocytogenes persistantes dans des environnements alimentaires. Des génotypes spécifiques de Listeria monocytogenes (Lm) sont adaptés aux environnements de transformation de viandes et des produits laitiers. L’analyse des génomes a identifié l’abattoir comme source de contamination des installations de transformation de viandes par Lm. Des installations de transformation des aliments en Italie ont pu être identifiées comme source de contamination persistante par Lm sur quatre ans. La persistance ne semble pas être liée à des génotypes spécifiques de Lm. Int J Food Micr, 10 pages. (02.2023).

Matériaux d’emballage alimentaire à base de fibres examinés quant à la croissance bactérienne et aux capacités de survie des bactéries. Une étude menée par l’Université de médecine de Graz a évalué la croissance et la survie d’espèces de microbes contaminant les aliments dans des matériaux d’emballage contenant différents types de fibres. Les chercheurs ont constaté que la croissance et la survie de microbes étaient les plus fortes dans un matériau d’emballage entièrement fabriqué à partir de fibres recyclées. Front Micr, (09.01.2023).

Spray antimicrobien à base de phages. Des chercheurs ont mis au point un nouvel outil très efficace pour atténuer la contamination bactérienne des aliments, y compris celle causée par des pathogènes présentant une résistance aux antimicrobiens. Cette technologie consiste à appliquer des bactériophages (phages) sur des marchandises sous la forme de microgels. Food Safety Magazine, 1 page. (09.12.2022). Publication originale : Nature Comm.

Mycotoxines dans le blé : une menace croissante pour la sécurité des aliments en Europe. Le blé européen est de plus en plus attaqué par des mycotoxines nocives, selon une étude de l’université de Bath. Près de la moitié des cultures européennes de blé sont touchées par Fusarium Head Blight, une infection fongique à l’origine des toxines. Les chercheurs soupçonnent que les changements dans l’agriculture, tels que les pratiques de conservation du sol qui fournissent un abri au champignon Fusarium, et le changement climatique jouent un rôle important dans l’augmentation des niveaux de mycotoxines dans le blé. Les chercheurs soulignent l’importance de développer de meilleures façons de protéger les cultures contre les pathogènes fongiques. Food Safety Magazine, 1 page. (20.12.2022). Publication originale : Nature Food.

Chimie
Du porc contenant des nitrites exacerbe la pathologie du cancer colorectal. Une étude menée par des scientifiques de la Queen’s University de Belfast a révélé que les saucisses contenant des nitrites pouvaient exacerber le développement du cancer colorectal (CRC) chez la souris de manière plus importante que les saucisses sans nitrites. The Guardian, 2 pages. (27.12.2022). Publication originale : npj Sci Food.

Laitue contenant des composés issus de l’abrasion des pneus. Le vent, les boues d’épuration et les eaux usées transportent des particules libérées lors de l’usure des pneus des routes vers les terres agricoles. Ces particules pourraient se retrouver dans les légumes qui poussent sur ces terres. Une nouvelle étude menée à l’université de Vienne montre que de la laitue absorbe par ses racines tous les composés étudiés libérés lors de l’usure des pneus - dont certains sont très toxiques - et les accumule dans ses feuilles. Phys.org, 2 pages. (04.01.2023). Publication originale : Env Sci Tech.

Nutrition
Qualité nutritionnelle des substituts de viande végétariens. La disponibilité d’aliments à base de protéines végétales pour remplacer la viande a augmenté de manière spectaculaire, à mesure que de plus en plus de personnes choisissent un régime à base de plantes. Parallèlement, la valeur nutritionnelle de ces produits pose de nombreux défis. Une étude révèle que de nombreux substituts de viande vendus en Suède revendiquent une forte teneur en fer mais sous une forme qui ne peut être absorbée par le corps. EurekAlert!, 2 pages. (08.12.2022). Publication originale : Nutrients.

Aspartame et anxiété. Des chercheurs américains ont établi un lien entre l’aspartame, un édulcorant artificiel présent dans près de 5000 aliments et boissons diététiques, et un comportement anxieux chez les souris. En plus de produire de l’anxiété chez les souris qui en ont consommé, l’aspartame a des effets qui peuvent s’étendre jusqu’à deux générations à compter de l’exposition des mâles à l’édulcorant. EurekAlert!, 2 pages. (08.12.2022). Publication originale : Proceedings Nat Academy of Sciences.

Le lait à l’origine de la plupart des rappels de produits alimentaires au Royaume-Uni pour cause de présence d’allergènes. Une étude récente analysant les rappels d’aliments au Royaume-Uni de 2016 à 2021 a révélé que les allergènes étaient la principale cause de rappel, et que le lait était l’allergène le plus souvent impliqué. Food Safety Magazine, 2 pages. (05.01.2023). Publication originale : Food Control.

Etiquetage préventif des allergènes : Vide juridique. Il n’existe pas de législation européenne sur l’étiquetage préventif des allergènes (EPA) pour la présence non intentionnelle d’allergènes (PNIA). Par conséquent, l’EPA est utilisé de différentes manières par différents fabricants et détaillants, ce qui ne facilite pas l’interprétation de ces informations par les consommateurs. Food Control, 20 pages. (21.12.2022).

Fraude et tromperie
Poudre de bambou dans du matériel destiné à entrer en contact avec des aliments. L’Union européenne a récemment mené une action pour lutter contre deux cas majeurs de fraude alimentaire : l’un concernait des matériaux destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires contenant de la poudre de bambou. En l’espace d’un an, 21 pays ont participé au projet. Au total, 748 cas de matériaux en plastique destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires et contenant l’additif illégal poudre de bambou ont été signalés. Les autorités ont découvert qu’une majorité des produits illégaux provenait de Chine. FoodNavigator, 2 pages. (13.12.2022). Publication originale : EU COM.

Du dioxyde de soufre dans un échantillon de viande de bœuf frais. Le Centre pour la sécurité des aliments du Département hong-kongais de l’alimentation et de l’hygiène environnementale a annoncé qu’un échantillon de bœuf frais contenait du dioxyde de soufre (766 parties par million), un agent de conservation dont l’utilisation est interdite dans la viande fraîche. CFS, 2 pages. (09.01.2023)

samedi 4 février 2023

Manque d’hygiène alimentaire dans le Val d’Oise, c'est un festival de fermetures

Il n’y aura bientôt plus besoin de la police sanitaire unique avec ce qui se passe dans le Val d’Oise, c’est un festival de fermetures et, en plus, on a du mal à suivre ce rythme ...

Le blog vous en avait déjà parlé le 1er février, ici, voici que lors de «Contrôles sanitaires : deux restaurants fermés dans le Val-d'Oise», selon La gazette du Val d’Oise.

Le préfet du Val-d'Oise a prononcé la fermeture de deux établissements de restauration rapide à Bezons, dans le Val-d'Oise, ce vendredi 3 février 2023.

Suite à des contrôles sanitaires réalisés par les services de l’État, deux sociétés basées à Bezons et spécialisées dans la restauration, sont donc fermées pour une durée d’un mois.

Les deux établissements concernés sont «La cuisine de Baba» et «Le Mandala».

Manquement à l’hygiène et à la sécurité, installations électriques non conformes, absence de formation en matière d’hygiène, entreposage des denrées dans des conditions favorisant la contamination, non traçabilité des denrées sont les éléments qui ont poussé le préfet à prononcer les fermetures administratives.

Pour rappel, cette semaine, un restaurant de Saint-Brice-sous-Forêt a été fermé suite à un contrôle sanitaire tout comme une boucherie à Cergy, pour les mêmes raisons.

Complément
On lira aussi ces restaurants qui ferment mais pas pour des raison d’hygiène …
Les fermetures de restaurants se multiplient à Forbach. Le phénomène semble s’accélérer ces dernières semaines, avec deux nouveaux cas au centre-ville, un autre au Technopôle. Les établissements invoquent surtout la hausse du prix de l’énergie, une situation intenable. Explications.

Le plus grand règlement en matière de sécurité des aliments conclu dans une affaire fédérale contre le producteur d'Honey Smacks

«Le plus grand règlement en matière de sécurité des aliments conclu dans l'affaire fédérale contre le producteur de Honey Smacks», source article de Coral Beach paru le 3 février 2023 dans Food Safety News.

Dans la plus grande affaire d'amende et de saise des avoirs en matière de sécurité des aliments, un producteur de céréales Honey Smacks a plaidé coupable d'avoir opéré dans des conditions insalubres qui ont entraîné une épidémie d'infections à Salmonella.

Le paiement de 19,2 millions de dollars fait partie d'un accord de plaidoyer fédéral avec la société de fabrication d'aliments et d'ingrédients Kerry Inc., selon une annonce du ministère américain de la Justice. L’entreprise Kerry devrait être condamné le 14 mars.

L'épidémie de 2018 a rendu malade au moins 135 personnes selon le Centers for Disease Control and Prevention. Personne n'est décédé, mais 34 personnes ont dû être hospitalisées. L'épidémie a touché 36 États. L'épidémie a été déterminée comme étant terminée en septembre 2018. Le CDC a signalé que beaucoup plus de personnes étaient probablement tombées malades lors de l'épidémie en raison des conditions de l'usine et que certaines personnes n'ont probablement pas cherché de traitement pour leur maladie.

En juin 2018, la société Kellogg's a rappelé toutes les céréales Honey Smacks fabriquées à partir de 2017.

«Des analyses en laboratoire ont identifié la souche épidémique de Salmonella Mbandaka dans un prélèvement de céréales Honey Smacks de Kellogg non ouvertes prélevées dans un point de vente au détail en Californie», selon le CDC. «Les analyses de laboratoire ont également identifié la souche épidémique dans des prélèvements de restes de céréales Kellogg's Honey Smacks prélevés chez des personnes malades du Montana, de New York et de l'Utah.»

Des documents descellés aujourd'hui ont révélé que Salmonella avait été retrouvé de manière continue à l'usine de fabrication de Kerry à Gridley, Illinois. Au cours de la période allant de juin 2016 à juin 2018, des analyses environnementales de routine ont détecté Salmonella dans l'usine 81 fois, dont au moins un prélèvement positif à Salmonella chaque mois.

Selon l'accord de plaidoyer avec la société, les employés de l'installation de Gridley ont systématiquement omis de mettre en œuvre des actions correctives et préventives pour traiter les tests positifs à Salmonella.

Dans une affaire connexe, Ravi K. Chermala, directeur de l'assurance qualité de Kerry jusqu'en septembre 2018, avait précédemment plaidé coupable de trois chefs d'accusation de délit fédéral pour avoir causé l'introduction d'aliments contaminés dans le commerce entre les Etats. Chermala a supervisé les programmes de nettoyage-désinfection dans diverses usines de fabrication de Kerry, dont l'usine de Gridley.

«En plaidant coupable, Chermala a admis qu'entre juin 2016 et juin 2018, il avait ordonné à ses subordonnés de ne pas rapporter certaines informations à Kellogg's sur les conditions dans l'établissement de Gridley», selon le ministère de la Justice.

«En outre, Chermala a admis qu'il avait demandé à des subordonnés de l'installation de Gridley de modifier le programme de surveillance de la présence de pathogènes dans l'usine, limitant ainsi la capacité de l'installation à détecter avec précision les conditions insalubres. Chermala devrait être condamné le 16 février.

La Food and Drug Administration continue d'enquêter sur la situation et peut transmettre des informations supplémentaires au ministère de la Justice demandant des mesures contre d'autres personnes ou la société Kellogg's.

Le commissaire adjoint Justin D. Green du Bureau des enquêtes criminelles de la FDA a déclaré : «Nous continuerons de poursuivre et de traduire en justice ceux qui mettent la santé publique en danger en permettant à des aliments contaminés d'entrer sur le marché américain.»

Le procureur principal du ministère de la Justice, James T. Nelson, de la Direction de la protection des consommateurs de la division civile, poursuit l'affaire. L'ancien procureur Cody Matthew Herche et l'avocat en chef associé Jason Hadges du Bureau de l'avocat en chef de la FDA ont fourni une aide substantielle.

vendredi 3 février 2023

Un médicament à base de microbiome pour lutter contre l’infection récurrente à C. difficile entraîne une meilleure qualité de vie

«Un médicament à base de microbiome pour lutter contre l’infection récurrente à C. difficile entraîne une meilleure qualité de vie», source article de Chris Dall paru le 2 février 2023 dans CIDRAP News.

Une analyse secondaire des résultats d'un essai clinique de phase 3 a révélé qu'un microbiome thérapeutique expérimental pour le traitement de l'infection récurrente à Clostridioides difficile (IrCD) était associé à des améliorations significatives de la qualité de vie par rapport au placebo, ont rapporté les chercheurs cette semaine dans JAMA Network Open.

L'analyse a examiné les données de l'essai randomisé en double aveugle ECOSPOR III, qui a randomisé des adultes atteints d’IrCD pour recevoir quatre doses quotidiennes de SER-109 - un traitement composé de spores bactériennes Firmicutes ou un placebo pendant 3 jours. Les résultats de l'essai publiés précédemment ont montré que le SER-109, qui a été développé par Seres Therapeutics, était supérieur au placebo pour le traitement de l’IrCD 8 semaines après l'administration et bien toléré.

Pour cette étude, les chercheurs ont examiné les scores de l'enquête sur la qualité de vie liée à Clostridioides difficile (Cdiff32), une enquête sur la qualité de vie liée à la santé sur la maladie spécifique, réalisée par 182 participants à l'essai (89 dans le groupe SER-109 et 93 dans le groupe placebo) au départ, à la semaine 1 et à la semaine 8.

Les scores étaient similaires entre les patients des groupes SER-109 et placebo au départ (52,0 contre 52,8, respectivement). Mais la proportion de patients présentant des résultats améliorés de la qualité de vie liée à la santé par rapport au départ dans le score total Cdiff32 et les scores du domaine physique et du sous-domaine était significativement plus élevée dans le groupe SER-109 que dans le groupe placebo à la semaine 1 (49,4% contre 26,9%) et à la semaine 8 (66,3% contre 48,4%).

Parmi les patients du groupe placebo, des améliorations de la qualité de vie liée à la santé ont été principalement observées chez les patients atteints d'ICD non récurrente, tandis que les patients du groupe SER-109 ont signalé des améliorations de la qualité de vie liée à la santé quel que soit le résultat clinique.

Les auteurs de l'étude notent également que les patients du groupe SER-109 ont montré une plus grande amélioration des scores du domaine mental et du sous-domaine, ce qui peut suggérer le rôle potentiel du microbiome dans les troubles liés à l'humeur liés à l'axe intestin-cerveau.

«Ces données suggèrent qu'une thérapeutique expérimentale du microbiome offre non seulement les avantages cliniques d'une réduction de la récidive de l'ICD, mais peut également améliorer la qualité de vie liée à la santé, un résultat important rapporté par les patients d'un grand intérêt pour les patients, les cliniciens, les payeurs et les services réglementaires», ont-ils écrit.

Du poulet et du saumon importés montrent une contamination plus élevée, selon une étude britannique

«Du poulet et du saumon importés montrent une contamination plus élevée, selon une étude britannique», source article de Joe Whitworth paru le 3 février 2023 dans Food Safety News.

Selon une étude réalisée au Royaume-Uni, du poulet et du saumon importés étaient plus susceptibles d'être contaminés que les produits nationaux.

Des chercheurs, qui ont publié leurs travaux dans la revue Food Microbiology, ont démontré la présence de divers agents pathogènes présents dans divers aliments d'origine animale et végétale.

Ils ont examiné la prévalence et la co-occurrence de E. coli en tant qu'organisme indicateur, Klebsiella, Salmonella et Vibrio dans le poulet, le porc, les crevettes, le saumon et les légumes-feuilles. Le rôle de Klebsiella provenant d’aliments en tant que risque pour la santé humaine n'est pas connu.

Le poulet congelé importé était 6,4 fois plus susceptible de contenir Salmonella que le poulet réfrigéré domestique, et le saumon importé était 5,5 fois plus susceptible d'être contaminé par E. coli. Selon l'étude, les facteurs liés à la présence de bactéries individuelles sont pertinents pour les évaluations des risques en matière de sécurité sanitaire des aliments et la conception de programmes de surveillance.

Résultats pour E. coli et Salmonella
La saisonnalité était associée à la contamination par E. coli et Klebsiella dans les légumes verts à feuilles, avec une détection plus élevée en été et en automne. Les scientifiques ont déclaré que les facteurs contributifs pourraient être les conditions de croissance, les sources d'eau ou les conditions météorologiques dans différentes régions de croissance tout au long de l'année.

Les risques de contamination par Klebsiella étaient plus élevés en été dans les échantillons de poulet et de porc.

Entre mai 2018 et novembre 2019, 203 points de vente au détail ont été visités à Norfolk, Angleterre, et 1 369 prélèvements d'aliments ont été achetés. Au total, 311 de poulets et de porcs crus, 157 de saumons crus, 217 de crevettes crues, 62 de crevettes cuites et 311 de légumes verts à feuilles ont été achetés. La méthode utilisée indiquait la présence plutôt que la charge bactérienne globale.

E. coli a été détecté dans la majorité des prélèvements de poulet cru et de porc cru et à une fréquence moindre dans les légumes verts à feuilles, le saumon et les crevettes. Les probabilités de détection étaient plus élevées dans le saumon importé que dans les produits domestiques ou non étiquetés.

Les sachets de légumes verts à feuilles lavés présentaient une prévalence significativement plus élevée de E. coli que les sachets avec un lavage non étiquetés, mais il n'y avait aucune différence entre les articles lavés et non lavés.

Salmonella a été détecté dans du poulet, du porc et des crevettes crues. Le poulet congelé était plus souvent contaminé que le poulet réfrigéré. Tous les poulets congelés contaminés ont été importés et emballés dans le même pays par neuf fournisseurs.

Quatre prélèvements de viande de porc produite dans le pays étaient positifs pour Salmonella. Sur les huit crevettes crues positives, sept étaient des crevettes tigre noires dont cinq provenaient de l'aquaculture conventionnelle.

Vibrio et co-détection
Dans les fruits de mer testés, les crevettes crues étaient principalement contaminées par Vibrio, suivies des crevettes cuites et du saumon. La contamination des crevettes crues variait entre l'importation et une origine inconnue, aucun produit national n'ayant été prélevé.

«La prévalence de Vibrio détectée dans cette étude justifie une inclusion supplémentaire de Vibrio en tant que danger microbien dans les évaluations des risques alimentaires, une espèce sentinelle des effets du changement climatique sur les systèmes alimentaires et les systèmes de surveillance de la santé publique», ont écrit les chercheurs.

Klebsiella a été retrouvé dans tous les produits, le plus souvent dans les légumes verts à feuilles lavés et le moins souvent dans les crevettes cuites. L'analyse des facteurs de risque n'a pas permis d'identifier la présentation des aliments, le type de magasin ou l'origine d'un produit pour aucun produit associé à sa présence.

«La contamination relativement élevée observée dans cette étude et la possibilité de souches hypervirulentes et multirésistantes dans les aliments prêts à consommer tels que les légumes verts à feuilles et d’autres produits réfrigérés justifient une enquête plus approfondie», ont dit les chercheurs.

Plus de 30 % des prélèvements contenaient au moins deux bactéries cibles dans le poulet, le porc et les crevettes crues. Salmonella a toujours été détectée avec d'autres bactéries, principalement E. coli, et dans une moindre mesure avec d'autres organismes.

La co-occurrence la plus courante était E. coli et Klebsiella. Dans les crevettes crues, les principaux profils de co-occurrence comprenaient Klebsiella, Vibrio et E. coli et Vibrio. Cinq prélèvements de crevettes crues contenaient les quatre bactéries testées.

Les auteurs notent en conclusion,
L'inclusion des notifications des co(occurrences dans les programmes de surveillance appuierait les fondements de la sécurité des aliments et donnerait une plus grande portée à une approche One Health de l'évaluation des risques.

5 choses à savoir sur Listeria par l'AFSCA de Belgique

L’AFSCA de Belgique communique le 3 février 2023 sur «5 choses à savoir sur la Listeria».

La Listeria est une bactérie que l'on trouve partout dans notre environnement naturel : dans l'air, le sol, l'eau... et parfois dans les aliments. Il existe plusieurs types de Listeria, mais seule la Listeria monocytogenes est principalement transmise à l'homme par l’alimentation. Dans certains cas, cela peut conduire à une infection alimentaire : la listériose.

La bactérie est-elle dangereuse, combien de personnes tombent malades chaque année et qu'en est-il des contrôles de l'AFSCA ? Ces 5 questions/réponses sur la Listeria monocytogenes vous permettront d'en savoir plus sur ce type de bactérie Listeria et vous donneront des conseils sur la manière d'éviter les infections à la maison.

1. La Listeria est principalement présente dans les produits réfrigérés prêts à consommer
La Listeria peut être présente aussi bien dans les produits d'origine animale que dans les produits d'origine végétale. Les produits à risque sont principalement des produits réfrigérés consommés sans être chauffés, comme les fromages à base de lait cru, la charcuterie, les légumes crus et le poisson fumé.

En effet, la bactérie peut encore survivre et se développer dans des climats froids et humides.

2. Plus de 2 000 cas de listériose en Europe chaque année
Dans l'Union Européenne, la bactérie Listeria monocytogenes est responsable de plus de 2 000 cas de listériose chaque année. La listériose est l'une des infections d'origine alimentaire les plus graves. Le dernier rapport de l'EFSA (l'Autorité européenne de sécurité des aliments) indique que la listériose est la cinquième zoonose (maladie qui se transmet de l'animal à l'homme) la plus fréquemment signalée chez l'homme dans l'UE.

Chez les personnes en bonne santé dont les défenses sont normales, la maladie peut se développer sans symptômes ou de légers symptômes de type grippal (fièvre, douleurs musculaires, maux de tête, problèmes gastro-intestinaux). Mais il existe aussi des groupes à haut risque pour lesquels la listeria peut provoquer une infection grave.

3. Les personnes qui consomment des aliments contaminés par la listeria ne tombent pas toutes malades
Le groupe de profils de risque est appelé YOPI. Ce terme anglais signifie Young (bébés et jeunes enfants jusqu'à 5 ans), Old (les plus de 65 ans), Pregnant (femmes enceintes) et immuno-déprimés (ce sont les personnes dont l'immunité est réduite, comme c’est le cas pour les personnes souffrant de maladies chroniques).

Pour ces personnes, il est recommandé d'éviter certains aliments car ils sont davantage susceptibles d'être contaminés par la listeria. Par exemple, il est recommandé de ne pas manger de viande ou de poisson crus, de remplacer les pâtes à tartiner à base de mayonnaise comme le poulet au curry par des salades maison, et de ne pas décongeler les aliments surgelés dans le réfrigérateur mais de les réchauffer immédiatement au micro-ondes.

Les recommandations nutritionnelles pour les personnes vulnérables se trouvent dans le tableau via ce lien (source : SPF Santé publique, Environnement et Sécurité de la chaîne alimentaire).

4. L'AFSCA examine chaque année quelque 8 000 échantillons pour détecter la présence de Listeria monocytogenes
En 2021, l'AFSCA a prélevé quelque 8 000 échantillons qui ont été analysés pour la recherche de Listeria monocytogenes. Cela signifie une moyenne de 20 échantillons par jour pendant 365 jours !

Les résultats sont rassurants, puisque 9 échantillons sur 10 ont passé le test de la listeria.

Il ne s'agit d'ailleurs que des échantillons prélevés par l'AFSCA elle-même. Saviez-vous que les entreprises alimentaires doivent également tester l'absence de bactéries pathogènes, telles que la Listeria monocytogenes, dans leurs produits ?

Si un échantillon est non conforme, toutes les mesures nécessaires sont prises par l'entreprise et/ou l'AFSCA pour protéger la santé du consommateur. Cela peut entraîner le retrait des produits du marché ou un rappel auprès des consommateurs. Pour rester informé de tous les rappels de produits, vous pouvez vous abonner à notre newsletter, ou garder un œil sur notre site web et nos médias sociaux.

5. Suivez ces 3 règles d'or pour éviter la contamination par la Listeria
Malgré toutes ces précautions, des produits contaminés peuvent se retrouver dans votre maison. Heureusement, il y a des choses simples que vous pouvez faire pour vous débarrasser de cette bactérie :

- Ouvrez le robinet : rincez bien les légumes et les herbes, lavez-vous les mains en cuisinant, trempez vos ustensiles de cuisine utilisés dans de l'eau savonneuse... Cela semble évident mais en vous assurant que tout reste propre dans la cuisine, vous pouvez réduire considérablement le risque de contamination !

- Conserver à 4°C : la température de votre réfrigérateur doit être réglée entre 0 et 4°C. Après les courses ou le déjeuner, il est préférable de mettre les produits réfrigérés au réfrigérateur le plus rapidement possible. Les jours de grande chaleur, utilisez un sac réfrigérant avec éventuellement des blocs de glace pour faire vos courses.

- Lisez l'étiquette : les produits réfrigérés ont une date limite de consommation – DLC (à consommer jusqu’au), ce qui signifie que ces aliments ne doivent pas être consommés après cette date. L'étiquette vous indique également combien de temps vous pouvez conserver le produit après l'ouverture de l'emballage.

Commentaire
Je ne crois pas que les services officiels en France aient prélevé en 2021 «quelque 8 000 échantillons qui ont été analysés pour la recherche de Listeria monocytogenes.». Mais je ne demande qu’à être démenti ...

Avenir radieux en Suisse où un groupe d'experts veut interdire les promotions sur la viande. La fin de la viande des Grisons ?

 «Un groupe d'experts veut interdire les promotions sur la viande», source Agir.

Pour préserver la sécurité alimentaire de la Suisse, il est nécessaire de prendre des mesures de grande ampleur. Un groupe de plus de 40 scientifiques propose notamment une taxe CO2 sur les denrées alimentaires et une interdiction des promotions sur la viande.

Le comité a réuni les mesures dans un guide qu'il a présenté jeudi à Berne à l'occasion du Sommet suisse sur le système alimentaire.Dans un premier temps, les scientifiques, issus d'institutions suisses renommées, recommandent la création d'ici 2025 d'un fonds de transformation qui financera des mesures d'information.

Concrètement, il pourrait s'agir par exemple de programmes de formation ou de formation continue pour les professions concernées sur l'ensemble de la chaîne de création de valeur ou de programmes d'aide à la reconversion pour les jeunes agriculteurs. Le fonds doit également servir à financer des innovations technologiques.

Mesures de régulation
A partir de 2025, le guide préconise la mise en oeuvre de mesures règlementaires et de taxes d'incitation comme une augmentation des droits de douane pour les produits animaux et une taxe CO2 sur les denrées alimentaires.

La troisième phase se concentre sur la politique agricole et le soutien aux zones rurales. Selon les scientifiques, il est possible d'envisager une adaptation des paiements directs ainsi que des allègements fiscaux pour les agriculteurs et agricultrices.

Pour la quatrième phase dès 2030, les chercheurs proposent d'introduire progressivement de nouvelles mesures de régulation, dont une interdiction des promotions sur les produits comme la viande, le lait et les œufs.
Photo issue du rapport sur l'avenir de l'alimentation en Suisse.
Tâche pour l'ensemble de la société
De telles mesures sont urgentes, écrivent les scientifiques dans le guide. La sécurité alimentaire de la Suisse est menacée par les guerres, les pandémies, le changement climatique et l'appauvrissement de la biodiversité.

La Suisse est un pays interconnecté. Elle est donc tributaire du bon fonctionnement des écosystèmes au niveau mondial, tant pour la sécurité de son approvisionnement que pour sa place économique, ajoutent-ils.

Et de souligner que la transformation du système alimentaire est une tâche qui concerne l'ensemble de la société. Outre les acteurs tels que l'industrie, l'agriculture et les consommateurs, l'Etat doit jouer un rôle-clé dans la réorientation stratégique de la politique suisse en matière de système alimentaire.

Assemblée citoyenne
Outre le guide élaboré par les scientifiques, les recommandations de l'assemblée citoyenne ont également été remises aux autorités.

Après près de six mois de travail, elle avait publié en novembre 126 mesures pour une alimentation durable. Les citoyens demandaient notamment plus de transparence, une meilleure information des consommateurs mais aussi une taxe sur les aliments à forte teneur en CO2.

Le guide des experts et l'assemblée citoyenne ont vu le jour dans le cadre du projet «Avenir alimentaire Suisse», soutenu financièrement par les offices fédéraux de l'agriculture (OFAG), de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OFAG) et de l'environnement (OFEV) ainsi que par des fondations privées. Le projet était porté par la Fondation Biovision, le Sustainable Development Solutions Network Switzerland (SDSN) et Agriculture du futur. Il s'inscrivait dans le cadre du plan d'action 2021-23 de la Stratégie pour le développement durable 2030 du Conseil fédéral.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS).

Mise à jour du 26 avril 2023
La viande, les œufs et le lait offrent des sources essentielles de nutriments particulièrement nécessaires qu’il est difficile d’obtenir dans le cadre d’une alimentation végétale, selon un nouveau rapport publié mardi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),  Contribution of terrestrial animal source food to healthy diets for improved nutrition and health outcomes (Contribution des aliments issus de l’élevage d’animaux terrestres à des régimes alimentaires sains, pour une meilleure nutrition et de meilleurs résultats de santé).  

Une cinquantaine d’athlètes de l’Insep atteints par une intoxication alimentaire

Selon le journal L’Équipe, «L'Insep touché par une intoxication alimentaire».

Depuis ce jeudi matin, plusieurs camions de pompiers interviennent à l'Insep en raison de dizaines d'athlètes sujets à des vomissements liés à une intoxication alimentaire dont l'origine (nourriture ou eau) est à l'étude.

Jeudi matin, le réveil a été plutôt perturbé du côté de l'Insep. De nombreux camions de pompiers, ainsi que le Samu et la Police se sont rendus dans l'antre du sport français au Bois de Vincennes à cause de nombreux cas d'intoxication alimentaire. En effet, depuis mercredi, où les premiers cas sont apparus, jusqu'à jeudi dans la journée, des dizaines de sportifs mais aussi membres de l'administration de l'Insep se sont plaints de vomissements et de diarrhées.

Aucun sport n'a été épargné puisque une dizaine d'athlètes ont été touchés, tout comme la moitié du pôle France de basket, des escrimeurs, des nageurs ou encore des gymnastes, alors que des compétitions importantes auront lieu ce week-end comme les Championnats de France de badminton ou le tournoi de Paris de judo.

Très vite dépêchées sur place, les autorités sanitaires ont effectué des examens dans les cuisines du self et les résultats seront connus dans les 72 heures. Une chose est sûre, la contamination est d'origine alimentaire nous a confirmé l'Insep et provient soit de l'eau, soit de la nourriture servie au sein de l'établissement.

D'ailleurs, dès jeudi midi, les cuisines du self destiné aux sportifs et encadrants, ainsi que toutes les fontaines d'eau potable en accès libres ont été fermées par mesure de précaution. «Des repas ont été livrés et le seront jusqu'à ce que nous connaissions l'origine du problème», nous a indiqué l'Insep, alors que des bouteilles d'eau ont également été distribuées à tous les résidents (300 internes). Certains n'ont d'ailleurs pas attendu ces mesures pour se restaurer, puisque jeudi midi, les livreurs de plateformes de repas se sont succédé aux portes de l'Insep, pour distribuer, à première vue, des paquets lourds en calories.

Selon CNews, Une cinquantaine d’athlètes de l’Insep, l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, ont été pris en charge par les pompiers, ce jeudi 2 février, après une intoxication alimentaire.

A suivre …

NB : Photo servant d’illustration est issue du self de l’INSEP.

Mise à jour du 17, 22 février, 1er, 4, 9 mars 2023
15 20 28 32 38 jours se sont passés et enfin, voici des informations avec ce nouvel article du blog du 9 mars 2023, ici.

Une conférence sur le glyphosate organisée par l'Afis sabotée par des opposants

Voilà ce qui devait se passer …
La mairie du 5ème arrondissement de Paris et l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) vous invitent jeudi 2 février 2023, 18h45, «Glyphosate - Santé, Environnement, Agronomie : Comment s’y retrouver ?»

Le glyphosate est au centre de polémiques médiatiques et de débats d’experts depuis de nombreuses années. Notamment, l’impact de son usage sur la santé et l’environnement font l’objet de communications contradictoires.

Comment peut-on s’y retrouver ? A qui faire confiance ? La conférence se donne pour but d’aider chacun à exercer son esprit critique sur ces sujets et à décoder certaines stratégies de communications trompeuses.

Une intervention de Hervé Le Bars, ingénieur, membre du conseil d’administration de l’afis et du comité de rédaction de la revue Sciences et Pseudo-Sciences.

Mais voilà ce qui s’est passé …

Mise à jour du 6 février 2023
On lira le communiqué de l’Afis mis en ligne le 3 février 2023, «Extinction Rebellion» tente d’interdire une conférence de l’Afis».
Notez bien que «L’ensemble de la conférence a été enregistré et sera mis à disposition sur la chaîne YouTube de l’Afis dans quelques semaines.»

jeudi 2 février 2023

Les pays nordiques évaluent la sécurité sanitaire des algues

«Les pays nordiques évaluent la sécurité sanitaire des algues», source article de Joe Whitworth paru le 2 février 2023 dans Food Safety News.

Selon un rapport, les métaux lourds sont le principal danger pour les consommateurs lorsqu'ils mangent des algues récoltées dans les pays nordiques.

Le rapport couvre la sécurité sanitaire des algues utilisées comme aliments, en mettant l'accent sur les risques chimiques et microbiologiques. Les principaux dangers pour les algues récoltées dans les pays nordiques sont l'iode, le cadmium et l'arsenic inorganique. D'autres problèmes sont le nickel, le plomb et le mercure, le bacille dans les produits traités thermiquement, l'acide kaïnique dans la dulse et les allergènes.

Les experts ont déclaré que les niveaux de métaux lourds et d'iode varient considérablement entre et au sein des espèces et peuvent être affectés par l'âge, les conditions de croissance et les méthodes de transformation. Les données sur l'iode, le cadmium, l'arsenic inorganique, le plomb et le mercure dans les algues de différents pays nordiques ont confirmé les variations.

En 2020, un projet financé par le Conseil nordique des ministres a commencé à impliquer des agences alimentaires au Danemark, Islande, îles Féroé, Suède et Norvège et un rapport a récemment été publié.

Nécessité de règles spécifiques aux algues
Les auteurs du rapport ont appelé à une approche nordique commune en raison des différences de tradition, de culture alimentaire, de méthodes de production, de qualité de l'eau de mer et des types d'espèces d'algues utilisées. Ils ont recommandé d'élaborer une législation sur la sécurité des aliments des algues, dans laquelle elles devraient être classées comme un groupe spécifique de denrées alimentaires, avec des sous-groupes pour différentes espèces.

L'Europe manque de règles spécifiques sur la sécurité des aliments des produits. Dans l'UE, l'expérience en matière d'utilisation des algues est limitée et on sait peu de choses sur les risques et avantages potentiels pour la santé humaine lorsqu'elles sont consommées. Il n'y a pas non plus de normes internationales sur la sécurité sanitaire des algues, telles que les lignes directrices du Codex Alimentarius.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié des résultats sur l'exposition alimentaire aux métaux et à l'iode dans les algues. Les taux d'occurrence moyens les plus élevés ont été signalés pour l'iode. Pour les métaux lourds, les teneurs moyennes les plus importantes concernaient l'arsenic, en particulier l'arsenic total mais aussi dans quelques échantillons l'arsenic inorganique et le cadmium. Les concentrations moyennes de mercure dans les algues étaient les plus faibles. Les niveaux les plus élevés ont été signalés pour les algues brunes, suivies des algues rouges et vertes.

En 2022, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont publié un rapport sur les risques microbiologiques, chimiques et physiques liés à la consommation d'algues et de plantes aquatiques.

Selon le rapport nordique, des orientations sont nécessaires pour les producteurs et les organismes publics afin d'assurer la sécurité des aliments, de faciliter un contrôle et un commerce uniformes et de soutenir l'innovation et la croissance.

Les espèces nordiques sont utilisées comme ingrédients dans des denrées alimentaires telles que les épices, le pain, le pesto, les gâteaux de poisson, les boissons et les compléments alimentaires et comme ingrédient principal dans les collations, les chips, les soupes, les salades, les pâtes et les smoothies. Les espèces importées, nori, kombu et wakamé, sont utilisées dans les sushis et autres plats asiatiques.

Dangers potentiels identifiés
Les algues peuvent être produites par l'aquaculture ou récoltées à partir de stocks sauvages dans la mer. Elles sont vendues fraîches ou après transformation, comme le séchage, le rinçage, le blanchiment, la congélation et la fermentation. Les méthodes de transformation peuvent modifier le risque car il est possible de réduire la teneur en iode. Cependant, certains produits peuvent en contenir des niveaux élevés après cette étape.

En général, les algues brunes ont la plus grande teneur en iode, les niveaux les plus élevés étant retrouvés dans les espèces de  laminaire sucrée, de varech ailé, de laminaire digitée et laminaire nordique. Les espèces d'algues rouges et vertes ont des niveaux d'iode inférieurs, à l'exception de l'algue rouge. La laminaire digitée peut avoir des niveaux très élevés d'arsenic inorganique, tandis que le cadmium est plus élevé dans plusieurs algues brunes et rouges.

Une épidémie en 2019 a été causée par le norovirus dans une salade d'algues wakamé congelées en provenance de Chine. La salade était soupçonnée d'être à l'origine de plus de 100 cas dans au moins 11 restaurants de différentes régions de Norvège. Une contamination microbienne peut se produire lorsque les algues sont récoltées dans de l'eau polluée ou après la récolte en raison de facteurs tels qu'une mauvaise manipulation.

D'autres problèmes peuvent inclure des dangers physiques tels que le sable et les pierres ou des allergènes d'algues ou des traces de crustacés, de mollusques ou de poissons.

Les dangers liés aux algues dans les pays nordiques pourraient changer à l'avenir, avec de nouvelles données issues de la recherche, et les conditions pourraient être affectées par le changement climatique, comme l'augmentation de la température de la mer. De nouvelles espèces d'algues pourraient également être introduites dans les eaux nordiques.

Commentaire
Cet article ne donne pas très envie d’en consommer, et l’image proposée est issue de la page de couverture du rapport. Bon appétit !