vendredi 17 mars 2023

Finlande : Il existe une relation entre les scores des inspections en sécurité des aliments et l'incidence des maladies infectieuses d'origine alimentaire

Un second volet d’un article de Food Safety News sur la Finlande que j'ai souhaité traiter à part car il mérite, à mon sens, une attention particulière ; il évoque des problèmes intéressants pour la sécurité sanitaire des consommateurs. En effet, selon une étude, «le contrôle des aliments reconnaît des non-conformités susceptibles de prédisposer aux maladies d'origine alimentaire.»

Les notes ou les scores des inspections fournissent des indices sur les intoxications alimentaires
Des chercheurs ont examiné les niveaux d'inspection et leur relation avec l'incidence des maladies d'origine alimentaire acquises en Finlande.

Ils ont utilisé les données des contrôles des aliments des entreprises locales et les données sur les maladies infectieuses de 2014 à 2019 en Finlande. Les résultats ont été publiés dans International Journal of Environmental Health Research «Association between food control inspection grades and regional incidence of infectious foodborne diseases in Finland».

Nous avons étudié les niveaux (scores ou notes) des inspections régionales au sujet du contrôle des aliments et de leur relation avec l'incidence régionale des maladies d'origine alimentaire acquises au niveau national (causées par Campylobacter spp., Salmonella spp., Escherichia coli entérohémorragique (EHEC) et Listeria monocytogenes) en utilisant les données sur les maladies de 2014 à 2019 en Finlande. Nous avons observé que les notes d'inspection globales inférieures étaient associées à une incidence accrue d’infections à Salmonella (p=0,02). Plus précisément, des notes inférieures sur la propreté des installations, des surfaces et des équipements étaient associées à une incidence accrue d'infections à Salmonella (p=0,04). Pour cette zone d'inspection topique, une taille d'effet élevée a également été observée pour les infections à Campylobacter (p=0,06).

Parmi les éléments d'inspection individuels, une association entre une incidence accrue d'infections à Campylobacter et des notes inférieures sur le stockage des denrées alimentaires (p=0,01) et la vérification des compétences en matière d'hygiène (p=0,03) a été observée.

Ces résultats suggèrent que le contrôle des aliments reconnaît des non-conformités susceptibles de prédisposer aux maladies d'origine alimentaire.

Le Chartered Institute of Environmental Health (CIEH) du Royaume-Uni a analysé l’article et voici ce qu’il en dit.

Une étude montre que des résultats d'inspection significativement moins bons dans la restauration collective confirme le lien entre de mauvais résultats d'inspection en matière d'hygiène alimentaire et un risque plus élevé de maladies infectieuses d'origine alimentaire.

L'étude visait à déterminer s'il existait un lien entre les résultats des inspections de routine et la survenue de lmaladies infectieuses d'origine alimentaire dans les restauration commerciale et collective. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que de moins bons résultats d'inspection seraient associés à un risque élevé d'infection.

L'équipe, dirigée par Elina Leinonen, agente principale à l'Autorité alimentaire finlandaise, a examiné un total de 150 restaurants et établissements de restauration collective liés à des épidémies en Finlande entre 2015 et 2018. Ils ont comparé la dernière inspection de routine de l'établissement avant l'épidémie avec le résultat d'une inspection de routine choisie au hasard dans un point de vente témoin.

Le système de notation finlandais Oiva basé sur le risque fonctionne un peu comme le système britannique de notation de l'hygiène alimentaire, mais évalue les établissements alimentaires sur une échelle de quatre points allant d'excellent à médiocre, au lieu de cinq. Les deux dernières notes, «A corriger» et «Médiocre», suggèrent qu'il existe un certain non-respect de la sécurité des aliments et que les consommateurs peuvent être considérablement induits en erreur, par exemple, par des informations incorrectes sur les aliments.

Les épidémies d'origine alimentaire confirmées sont classées en fonction de la force des preuves, de A, preuves solides, à D, pas de preuves claires, et sont basées sur des résultats épidémiologiques descriptifs et analytiques, des analyses de laboratoire et d'éventuels facteurs contributifs.

Les chercheurs ont utilisé la force des preuves enregistrées pour chaque éclosion pour évaluer la confiance dans le résultat selon lequel un établissement de restauration particulier était associé à une éclosion.

L'étude a révélé qu'aucune différence majeure n'a été observée dans les restaurants (restauration commerciale et restauration collective), mais des résultats d'inspection significativement plus faibles ont été observés dans les établissements de la restauration collective où il y a eu une éclosion, qui comprennent aussi ceux qui ont une cuisine centrale et industrielle, un lieu de restauration et des sites qui préparent des produits alimentaires précuits pour la vente.

En restauration collective, des différences ont été observées sur des critères tels que la propreté des installations, des surfaces et des équipements, mais aussi sur leur adéquation et leur entretien.

«Le contrôle officiel vise à identifier et à corriger les facteurs de risque de maladies infectieuses d'origine alimentaire», a expliqué Leinonen. «Cependant, nous étions conscients que la détection des relations entre les résultats des inspections de routine et le risque d'épidémies d'origine alimentaire peut être influencée par de nombreux facteurs.»

En restauration collective, des différences ont été observées sur des critères tels que la propreté des installations, des surfaces et des équipements, mais aussi sur leur adéquation et leur entretien. Les chercheurs disent que cela suggère qu'un environnement de manipulation des aliments bien entretenu est essentiel pour prévenir les maladies infectieuses d'origine alimentaire. Les entreprises doivent donc prêter attention à la propreté de l'environnement et des équipements de manipulation des aliments.

«Notre étude a montré l'importance d'un environnement de manipulation des aliments propre et bien entretenu sur la sécurité des aliments. Une correction efficace des non-conformités concernant ces problèmes ainsi qu'un maintien constant d'une situation favorable par l'exploitant du secteur alimentaire sont essentiels», a conclu Leinonen.

Kate Thompson, directrice du CIEH, a déclaré : « Il s'agit d'un rapport utile, notamment parce qu'il s'ajoute à la base de preuves établissant un lien entre de mauvais résultats d'inspection en l'hygiène alimentaire et un risque plus élevé d'épidémies d'origine alimentaire. Cela concorde avec les conclusions du conseiller scientifique en chef de la FSA, qui a indiqué que les locaux «largement conformes» ont moins de risques d'épidémie de maladie d'origine alimentaire que ceux qui ne sont pas largement conformes.»

La Finlande envisage de créer un fonds Salmonella pour les éleveurs de porcs

«La Finlande envisage de créer un fonds Salmonella pour les éleveurs de porcs», source Food Safety News.

Les autorités finlandaises envisagent de créer un fonds public Salmonella pour aider les éleveurs.

Le ministère de l'Agriculture et des Forêts a dit qu'il cherchait une solution pour financer la maîtrise de Salmonella dans les élevages, car les conditions de couverture d'assurance dans ces élevages ont changé.

Un article, «Salmonella Control Programme of Pig Feeds Is Financially Beneficial in Finland», de l'Institut finlandais des ressources naturelles (Luke) a révélé que la création d'un fonds d'État pour Salmonella semble être l'option la plus viable.

Les coûts d'éradication de Salmonella peuvent atteindre plusieurs millions d'euros dans un grand élevage de porcs. Auparavant, l’élevagee et la compagnie d'assurance couvraient principalement les coûts.

Soutien potentiel de l'État
Récemment, la Finlande a été en mesure de compenser une partie de la valeur des animaux tués en raison d'une infection à Salmonella. Toutefois, cette option d'indemnisation, qui se veut une solution temporaire, s'arrêtera fin 2023 sauf à lui accorder une prolongation jusqu'en 2024.

La décision de tuer des porcs pour prévenir la propagation de l'infection à Salmonella implique l'Autorité alimentaire finlandaise (Ruokavirasto) et prend en compte des points économiques et de bien-être animal, ainsi qu'un engagement du propriétaire des animaux à effectuer le nettoyage et la désinfection du site.

Une solution permanente pourrait inclure la collecte de paiements auprès des éleveurs, qui seraient versés dans le fonds et une compensation serait versée aux producteurs pour les coûts d'éradication des cas de maladie et des épidémies. Des fonds publics similaires pour les maladies animales existent dans d'autres pays européens. Les variables comprennent le nombre d'animaux dans une exploitation, la taille de l'exploitation et le niveau de protection contre les maladies.

Une majorité d'au moins les deux tiers des suffrages exprimés au parlement serait requise pour approuver un tel projet de loi.

Luke a entrepris une enquête pour obtenir les points de vue des assureurs et des éleveurs de porcs sur l'assurance Salmonella et leurs réflexions sur les aides d'État.

Les coûts des rénovations liées à Salmonella dans les élevages, en particulier dans le secteur porcin, ont augmenté ces dernières années, à mesure que le nombre de cas a augmenté et que les élevages se sont agrandis. Ces facteurs ont augmenté le prix des sinistres liés à Salmonella, entraînant des primes plus élevées et des conditions d'assurance plus strictes.

Des simulations utilisant des données passées semblaient montrer que le soutien nécessaire au secteur porcin serait supérieur à ce qui devrait être nécessaire pour la production bovine et avicole.

La prévalence de Salmonella en Finlande est beaucoup plus faible que dans la plupart des autres pays. Pour cette raison, la Finlande a obtenu des garanties spéciales lors de son adhésion à l'Union européenne. La Commission européenne a également approuvé le programme national finlandais de contrôle des salmonelles. Les garanties spéciales signifient que le bœuf, le porc, la viande de volaille et les œufs importés en Finlande doivent être exempts de Salmonella (Salmonella-free).

Chronique de la sécurité des aliments en France : Une nouvelle fermeture à Pontoise dans le Val d'Oise et un curieux bilan 2022 en Indre et Loire

Encore une fermeture dans le Val d’Oise à Pontoise, très précisément,  ce département  maintient une cadence soutenue ...
Pour les amateurs de températures abusives, la photo du thermomètre indique 9,3°C, et il me semble qu’il s’agit de viande hachée, dont la température de conservation doit être à moins de 2°C !
Complément
Selon l’actu.fr, «Contrôles sanitaires : un restaurant fermé et 125 kg de denrées détruites à Pontoise».
Jeudi 16 mars 2023, sept établissements du quartier de la gare ont fait l'objet d'un contrôle sanitaire. Une fermeture d'urgence a été prononcée pour un restaurant indien.
Préserver la santé publique et protéger les consommateurs. Tels sont les objectifs de la préfecture du Val-d’Oise dans le cadre de ses multiples opérations de contrôles sanitaires menée dans les restaurants, les commerces et sur les étals des marchés du département afin de s’assurer de la qualité et de l’hygiène des produits consommés par les Valdoisiens.
Par ailleurs, les service de l’État ont prononcé deux mises en demeure, les responsables ayant l’obligation de corriger les manquements ou défauts mineurs dans un délai précis, un avertissement, et dressé deux procès verbaux pour pratiques commerciales trompeuses et pour défaut d’affichage des prix.
125 kg de denrées alimentaires, qui n’étaient pas conservées dans les bonnes ou dont la traçabilité n’était pas conforme, ont été détruites.

Dans un autre département, on apprend par France bleu et France 3 ce qui se passe en Indre et Loire en termes de sécurité des aliments.

Des contrôles plutôt cool, car les 9 agents du service de la protection des populations ont réalisé ont réalisés 400 contrôles sur l’année, soit si je ne m’abuse un peu plus de 44 contrôles par agent et par an, étonnant, non ?

«19 fois la préfecture a estimé que des bouchers, boulangers ou restaurateurs, souvent des fast-food, faisaient courir un vrai risque à leur clientèle.» Les 19 établissements fermés administrativement l'an dernier ont rouvert au bout de quelques jours, mais quelques-uns n'ont jamais fait les travaux de mises au normes. Ils n'ont donc pas repris leur activité.

15% de fermetures administratives en plus par rapport à 2019
Le nombre d'établissements fermés suite à un contrôle sanitaire insatisfaisant a donc augmenté d'environ 15% en Indre-et-Loire, en 2022, par rapport à 2019, la dernière année de référence.
Eh oui, les chiffres de 2021 ne sont pas disponibles étonnant, non ?

Ces résultats ne reflètent pas les données nationales issues du rapport d‘activité 2022 de la DGAL où il y avait 810 fermetures totales ou partielles effectives en 2022 versus 500 en 2021, soit une augmentation de 39%.

Des vents violents peuvent aggraver la propagation d'agents pathogènes dans les élevages de poulets en plein air

«Des vents violents peuvent aggraver la propagation des agents pathogènes dans les élevages de poulets en plein air», source Washington State University.

Une étude sur les élevages de poulets de l'Ouest a révélé que des vents violents augmentaient la prévalence de Campylobacter chez les troupeaux extérieurs, un pathogène bactérien chez les volailles qui est la principale cause de maladie d'origine alimentaire aux États-Unis.

Des chercheurs ont découvert qu'environ 26% des poulets individuels avaient l'agent pathogène dans les élevages «en plein air» dans l'étude, qui comprenaient des élevages de poulets bio et en plein air. Des vents violents la semaine précédant l'échantillonnage et l'emplacement des élevages dans des environnements agricoles plus intensifs étaient liés à une plus grande prévalence de Campylobacter.

«Les éleveurs doivent être conscients du risque», a dit la co-auteure principale Olivia Smith, récemment titulaire d'un doctorat de l'Université de l'État de Washington. «Ces facteurs environnementaux influencent si la volaille va avoir des agents pathogènes d'origine alimentaire, donc les éleveurs doivent être conscients de ce qui les entoure. S'il y a beaucoup de vent et s'ils sont dans des zones vraiment agricoles, c'est un problème.

Pour aider à réduire l'exposition à Campylobacter, les chercheurs ont suggéré aux éleveurs d'envisager d'installer des brise-vent et de surveiller les conditions météorologiques, afin qu'ils puissent ramener les poulets à l'intérieur pendant les périodes de vents violents qui pourraient souffler les bactéries sur leurs élevages depuis les champs et les zones d'élevage à proximité.

Pour l'étude, publiée dans la revue Animals, les chercheurs ont analysé des fientes de poulet prélevés dans 27 élevages en Californie, Oregon, Washington et Idaho, aux États-Unis, a révélé une diversité de pratiques de gestion utilisées pour élever des volailles en plein air. Ici, nous évaluons les facteurs environnementaux et de gestion qui ont un impact sur la prévalence de Campylobacter spp. dans 962 échantillons fécaux de poulets provenant de 62 troupeaux sur une période de trois ans. Nous avons détecté Campylobacter spp. dans 250/962 (26,0%) des échantillons fécaux dépistés, dans 69,4% (43/62) des troupeaux et dans 85,2% (23/27) des élevages. Nous avons découvert que la prévalence de Campylobacter spp. était prévue pour être augmentée chez les volailles dans les élevages où la vitesse moyenne du vent était plus élevée au cours des sept jours précédant l'échantillonnage chez des élevages intégrées dans des paysages plus agricoles et chez des troupeaux caractérisés par des oiseaux plus jeunes, plus de rotations, des densités de troupeaux plus élevées et la production de poulets de chair. Collectivement, nos résultats suggèrent que les élevages situées dans des zones où la vitesse du vent est plus élevée et plus d'agriculture environnante sont plus exposées au risque d’introduction de Campylobacter spp. dans leurs troupeaux.

jeudi 16 mars 2023

Norvège : Des prélèvements ont détectés Listeria lié à une éclosion chez un producteur

«Des résultats de prélèvements ont détectés Listeria 
lié à une éclosion chez un producteur», source article de Joe Whitworth publié le 16 mars 2023 dans Food Safety News.

Les autorités norvégiennes ont trouvé des problèmes avec le plan d'échantillonnage d'une entreprise liés à une épidémie à Listeria en 2022, selon un rapport.

Lors d'une inspection en octobre, l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) a découvert que le plan d'échantillonnage d’un producteur de poissons n'était pas suffisant et que des échantillons environnementaux n'avaient pas été prélevés conformément au programme interne de Troll Salmon.

Au cours de la visite, l'agence a prélevé 14 prélèvements environnementaux et l'entreprise a également procédé à un échantillonnage par la suite. L'un des tests de l'autorité s'est avéré positif et le producteur a aussi détecté Listeria dans deux prélèvements de siphons différents.

L'entreprise a été sommée de réaliser quotidiennement des prélèvements pendant une période indéterminée et de mettre à jour le plan d'échantillonnage. L’entreprise a également effectué un nettoyage et une désinfection supplémentaires des locaux et du matériel ainsi que des travaux pour trouver la source de la souche épidémique.

Cinq personnes malades
L'Institut vétérinaire a aidé l'Institut norvégien de santé publique (FHI) et l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire dans l'enquête.

D'avril à octobre 2022, l'Institut national de santé publique a détecté une listériose chez cinq personnes. Les dates de prélèvements allaient de février à octobre.

Les cas étaient deux femmes et trois hommes âgés de 50 à 95 ans avec un âge moyen de 72 ans. Ils vivaient dans quatre comtés : Nordland, Trøndelag, Viken et Oslo, et tous ont été hospitalisés.

Après des entretiens avec des patients par l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments en octobre, le poisson fumé de Troll Salmon a été considéré comme une source possible d'infection. Trois personnes ont déclaré avoir consommé du saumon fumé ou de la truite et deux ont nommé du saumon fumé de ce producteur. Deux patients étaient trop malades pour être pleinement interrogés, mais l'un d'eux a confirmé avoir mangé du saumon fumé de ce producteur avant de tomber trop malade.

Listeria avait été retrouvé dans deux produits de saumon fumé de l'entreprise plus tôt dans l'année, mais à une concentration inférieure à la limite légale, de sorte que les produits n'ont pas été rappelés. Les produits ont été obtenus dans un magasin en avril et analysés le dernier jour de la durée de conservation en mai 2022.

Des prélèvements ont été réalisés lors de la surveillance des aliments prêts à consommer dans des magasins en 2022, un programme de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments. Les séquences ont été partagées avec le FHI, qui les a ensuite comparées aux isolats de patients.

Problèmes passés possibles
La découverte de Listeria monocytogenes dans des prélèvements environnementaux du producteur a coïncidé avec la détection du cinquième cas de l'épidémie, et l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire a ordonné à l'entreprise de retirer certains produits du marché en octobre.

Il a été découvert plus tard que ces isolats avaient un profil différent de la souche épidémique, mais étaient similaires à ceux prélevés sur le saumon fumé du producteur dans le cadre du programme de surveillance de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments pour les produits prêts à consommer, ainsi que les isolats historiques des patients.

Listeria monocytogenes qui ressemble à la souche épidémique a déjà été observé parmi des cas en Norvège de 2010, 2014 et 2018. Des isolats similaires de Listeria ont été retrouvés dans un prélèvement du programme de surveillance du saumon tranché de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments, dans des prélèvements environnementaux du producteur et des patients de 2010 à 2015. Cependant, le manque de données épidémiologiques sur d'anciens patients signifie qu'il n'est pas clair s'il existe un lien ou non.

Listeria monocytogenes n'a été retrouvé dans un sachet non ouvert de saumon fumé de Troll, sorti du réfrigérateur d'un des patients. Les autorités n'ont pas indiqué si le patient avait consommé du poisson d'un autre sachet.

La découverte de Listeria dans les aliments ou dans les locaux de production n'est pas soumise à déclaration obligatoire en Norvège, mais la législation fixe des critères pour la quantité autorisée dans les aliments prêts à consommer.

Le faible nombre de cas peut être dû au fait que le type de séquence détecté a une faible virulence et que la concentration dans les aliments était initialement faible, ont déclaré des responsables de la santé.

Aucun autre pays qui a répondu à une demande de données n'avait de cas avec le même génotype que la souche épidémique de Norvège.

Le nucléaire en France, sur le mode ce n'est pas moi ...

Crédibilité de l'expertise ou qui veut la peau de l'Anses ?

La France Agricole
publie un article de l’AFP, «La crédibilité de l’Anses de plus en plus contestée»

Un rapport scientifique remet en cause l’Anses à la suite d’expertises controversées. Ce dernier invite l’agence à revoir ses procédures.  

On lira Conseil scientifique : AVIS et RAPPORT relatif à la Crédibilité de l’expertise scientifique. Mieux vaut se faire un avis par soi-même ...

Vous lirez donc les recommandations du conseil scientifique, qui ont pris comme par hasard, trois exemples d’avis sur les produits phytopharmaceutiques ou pesticides : néonicotinoïdes, glyposate et SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), sans oublier le dossier des OGM. Etonnnat, non ?

Plusieurs recommandations
À l’issue des travaux, le conseil scientifique, «soucieux de limiter les risques de mise en cause de l’expertise», formule quatre groupes de recommandations :
- Améliorer les procédures ;
- Mieux éclairer le processus de décision ;
- Intensifier les interactions avec les parties prenantes ;
- Renforcer la séparation de l’évaluation et de la gestion des risques au sein de l’Anses.

Parmi ces recommandations, figure notamment le fait de «favoriser la diversité scientifique dans les travaux», «recourir autant que nécessaire au format des auditions quand une compétence ponctuelle est requise», veiller au renouvellement régulier du vivier d’experts, affiner le traitement des liens d’intérêt ou encore renforcer les liens entre l’Anses et les organismes de recherche.

Des expertises «violemment contestées»
Ces dernières années, «les expertises produites par l’Anses (et dans certains cas les experts y ayant contribué) ont été contestées, voire violemment attaquées, directement ou par médias interposés», constatent les auteurs du rapport. Leur analyse s’est concentrée sur trois études de cas passés : le glyphosate, les néonicotinoïdes et les fongicides SDHI.

«Cette situation pourrait, si elle n’est pas gérée attentivement, menacer la crédibilité de l’agence, notamment pour la gestion des dossiers pesticides et pour le transfert programmé de l’évaluation des organismes génétiquement modifiés (OGM), autre dossier très sensible ayant notamment trait à des produits réglementés», ajoute le groupe de travail.

Le conseil scientifique dit avoir relevé trois tensions fortes s’exerçant l’expertise scientifique» :
1. Tension entre la nécessité de cadres méthodologiques et les modalités d’intégration des connaissances nouvelles ;
2. Tension entre l’urgence sanitaire et les délais nécessaires à la réalisation d’une expertise collective de qualité ;
3. Tension entre l’impératif de séparation de l‘évaluation et de la gestion des risques et la traduction des avis scientifiques dans des mesures de gestion, en particulier en situation d’incertitude.

L’Anses a répondu au conseil scientifique dans une Note de positionnement de l’Anses suite à l’avis de son Conseil scientifique intitulé «Crédibilité de l’expertise scientifique : enjeux et recommandations».

L’Anses rappelle que les trois cas d’étude choisis par le conseil scientifique ont trait aux produits phytopharmaceutiques, dont il est notoire qu’ils font l’objet d’attentions voire de controverses.

Suite aux travaux du Conseil scientifique, l’Anses va s’efforcer de mieux rendre compte de ces différents leviers d’action, de leur articulation et des limites de ses compétences dans le champ de la gestion et de la réglementation en tant qu’agence nationale d’expertise scientifique.

L’Anses dit s’investir dans quatre pistes de travail :
- La prise en compte plus explicite des incertitudes et des niveaux de preuve dans les évaluations de risque, pour un éclairage le plus juste des décideurs en charge de leur gestion ;
- L’amélioration des méthodologies d’évaluation des substances et produits, généralement développées au niveau européen ;
- L’enrichissement du dialogue avec les parties prenantes ;
- La poursuite de l’intégration de l’économie et des sciences sociales dans l’expertise.


Mise à jour du 27 mars 2023

Le vrai scandale de l'eau, par Mme Géraldine Woessner

Une curiosité sanitaire, la Moldavie est autorisée à exporter de la viande de volaille et des œufs vers l'UE

«La Moldavie est autorisée à exporter de la viande de volaille et des œufs en Europe», source Food Safety News, complété par mes soins -aa.

La Moldavie a reçu l'autorisation d'exporter de la viande de volaille transformée et des œufs de table vers les pays européens.
Voir le Règlement d’exécution (UE) 2023/514 de la Commission du 8 mars 2023 modifiant le règlement d’exécution (UE) 2021/405 en ce qui concerne les produits hautement raffinés, la liste des pays tiers ayant mis en place un plan de contrôle approuvé et l’inscription de la Moldavie sur la liste des pays tiers en provenance desquels les envois d’œufs destinés à être mis sur le marché en tant qu’œufs de la catégorie A sont autorisés à entrer dans l’Union (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE)

La décision fait suite à une réunion de février 22023 de la section Contrôles et conditions d'importation du Comité des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (PAFF), au cours de laquelle les États membres ont exprimé leur soutien au projet de législation de la Commission européenne visant à inscrire la Moldavie pour ces produits d'origine animale.

Le pays avait soumis un programme de maîtrise de Salmonella dans les troupeaux de poules pondeuses dans l'espoir d'être autorisé à envoyer des œufs de classe A vers les pays de l'UE. Les œufs de classe A sont de la plus haute qualité.

Les contrôles ont été évalués par la Commission européenne et revérifiés lors d'un audit* réalisé en avril 2022.

«Nous encourageons les entrepreneurs à investir dans des installations de transformation et de production à plus forte valeur ajoutée. De nouvelles améliorations de la qualité des produits contribueront à renforcer la position des producteurs moldaves sur le marché de l'UE», a dit la délégation de l'UE en Moldavie, qui a qualifié le processus d'accès au marché de l'UE de «complexe et long».

Des discussions sur l'autorisation des exportations de viande de volaille fraîche vers l'UE sont en cours avec la Commission européenne.

La Commission européenne a récemment publié un rapport évaluant la capacité de la Moldavie à remplir les obligations liées à l'adhésion à l'UE. La Moldavie a demandé à devenir membre en mars 2022. Il a été constaté que le pays avait un certain niveau de préparation en matière de sécurité des aliments, de politique vétérinaire et phytosanitaire.

Modifications du plan de contrôles
L'approbation de la viande de volaille transformée et des œufs de table de Moldavie vers les pays européens était l'une des nombreuses modifications récentes apportées à la législation de l'UE sur les envois d'animaux producteurs de denrées alimentaires, de produits d'origine animale et de produits composites.

Pourtant, selon ce rapport d’audit précité, il avait été noté, «Dans l’attente de la correction des lacunes constatées au cours de cet audit, y compris de la mise en œuvre de certaines mesures déjà proposées (notamment pour renforcer la capacité des laboratoires de détecter rapidement l'influenza aviaire hautement pathogène et à mettre en œuvre un programme de surveillance renforcé), la Moldavie n'est pas encore en mesure de fournir toutes les garanties zoosanitaires prévues dans le certificat d'exportation de viandes fraîches de volaille et d’œufs de table vers l’Union

*Rapport d’un audit effectué par la DG Santé et sécurité alimentaire dans la République de Moldavie du 19 avril 2021 au 24 juin 2022 afin d’évaluer les contrôles zoosanitaires mis en place dans le pays en ce qui concerne sa demande d’inscription sur la liste en vue d’exporter des viandes de volaille, des produits de volailles et des œufs vers l’Union européenne.

mercredi 15 mars 2023

Hérault : Une boucherie de Lunel fermée pour de «graves manquements aux règles d’hygiène»

Hérault : Une boucherie de Lunel fermée pour de «graves manquements aux règles d’hygiène», source 20 minutes du 15 mars 2023.

«Le risque d’intoxication est avéré», selon la préfecture qui a fermé l’établissement, une institution dans la commune

Une boucherie située à Lunel a été fermée sur ordre de la préfecture de l’Hérault. Cette fermeture administrative par la direction départementale de la protection des populations concerne «la boucherie Mailhet, à Lunel, en raison de graves manquements aux règles d’hygiène».

La préfecture évoque des locaux et équipements sales, des denrées conservées dans des conditions inadéquates et une traçabilité insuffisante. Cette succession d’entorses sanitaires entraîne «un risque d’intoxication avéré».

La décision de la préfecture de l’Hérault a été accueillie avec surprise à Lunel. L’établissement, connu pour se fournir en viande chevaline et de taureau essentiellement auprès des éleveurs de Camargue, est une institution dans la commune.