mercredi 28 juin 2023

Se baigner dans la Seine à Paris peut-il comporter des risques sanitaires ?

Mise à jour du 29 juin 2023
Propreté de Paris a réagi en ces termes,
Nous avons pris connaissance de ces images. Ces méthodes ne font évidemment pas partie de nos procédures de travail. Un rappel à l’ordre a été fait. 5 000 agents œuvrent chaque jour à la propreté de Paris et de la Seine. Nous exerçons cette mission avec la plus grande exigence. 

SUBLIM : Pour meilleure maîtrise du risque de contamination des ateliers agroalimentaires par Listeria monocytogenes

Dans le cadre des programmes de travaux de recherche pour 2023, l’Anses parle de SUBLIM en ces termes,

projet SUBLIM pour Listeria monocytognes pour les surfaces d’ateliers) permettant de mieux définir et caractériser la nature et la complexité des exposomes

L’ANR indique qu’il s’agit d’«Améliorer la sécurité sanitaire en utilisant des indicateurs biologiques et environnementaux pour prédire les risques de contamination des surfaces industrielles par Listeria monocytogenes.»

Plus concrètement, le centre Actalia rapporte dans une communication du 26 juin 2023, «SUBLIM : Détermination et évaluation d’indicateurs pour une meilleure maîtrise du risque de contamination des ateliers agroalimentaires par Listeria monocytogenes».

L’objectif du programme SUBLIM est de définir des indicateurs biologiques et environnementaux qui pourraient être ciblés pour qualifier les surfaces agroalimentaires vis-à-vis du risque d’implantation de Listeria monocytogenes.

De nombreuses études se sont concentrées sur les mécanismes moléculaires intrinsèques de L. monocytogenes pour expliquer son établissement et sa survie à long terme sur les surfaces agroalimentaires, mais ce phénomène doit être considéré comme le résultat d’une combinaison complexe de plusieurs facteurs, y compris des facteurs extrinsèques plutôt que d’un seul trait génétique ou individuel. Dans le cadre de SUBLIM, des prélèvements de surface seront réalisés au sein d’entreprises volontaires issus de 3 filières alimentaires (charcuteries, produits de la pêche et végétaux), à partir desquels il sera possible d’identifier les indicateurs corrélés ou non à la présence de L. monocytogenes sur les surfaces d’atelier. Ces indicateurs pourraient se référer à des consortia bactériens spécifiques, à des conditions physico-chimiques particulières (présence de résidus de biocides, niveau de température ou degré d’hygrométrie), et/ou à certains déterminants génétiques.

- Notamment, les analyses réalisées dans SUBLIM nous permettront de déterminer le contenu taxonomique et fonctionnel de la flore de surface, de caractériser les isolats de L. monocytogenes par séquençage du génome entier complété par des analyses ciblées de protéomique, et d’aller plus loin sur la compréhension des mécanismes impliqués dans le maintien des populations de L. monocytogenes sur les surfaces.

Les méthodologies développées pour la détection et la quantification de ces indicateurs seront à la disposition de tous les acteurs des filières agroalimentaires, et permettront la mise en place de mesures de maîtrise adaptées et efficientes pour prévenir de manière durable le risque de contamination des ateliers agroalimentaires par L. monocytogenes.

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Plein succès à ce programme même si cela ne va pas être simple ...

Danemark : Retour à la normale pour les maladies infectieuses d’origine alimentaire en 2022

«Danemark : Les chiffres des maladies d'origine alimentaire augmentent avec un retour aux niveaux d'avant la pandémie », source article de .Joe Whitworth paru le 28 juin 2023 dans Food Safety News.

Le nombre de personnes malades a augmenté au Danemark, mais le nombre de foyers de cas est resté stable en 2022, selon des données récemment publiées.

En 2022, il y a eu 5 142 cas à Campylobacter et 899 cas à Salmonella, versus 3 740 et 692 en 2021. Parmi les cas à Campylobacter et à Salmonella au cours de l'année écoulée, 28% et 40 % étaient liés à des voyages.

Selon le rapport annuel sur les zoonoses au Danemark, les chiffres globaux ont augmenté pour la deuxième année consécutive et sont revenus au même niveau qu'avant la pandémie de COVID-19.

Au total, 63 foyers de cas d'origine alimentaire, avec 1 284 patients, ont été signalées en 2022, contre 63 foyers de cas et 1 257 patients en 2021. L'incident le plus important en 2022 a touché 125 personnes.

Norovirus était la principale cause d'épidémies d'origine alimentaire, provoquant 14 éclosions affectant 614 personnes. La façon la plus courante de contracter l'infection était l'exposition à des porteurs sains symptomatiques ou asymptomatiques parmi le personnel de cuisine. Quatre foyers étaient liés aux huîtres.

Salmonella, Listeria et E. coli

Salmonella a causé 11 éclosions en 2022, avec un tiers d’incidents internationaux. Le plus important était dû à Salmonella Enteritidis, avec 24 cas signalés entre mars et septembre. La source n'a pas pu être identifiée, mais des produits de poulet en provenance de Pologne ont été suspectés.

Salmonella Enteritidis et Salmonella Typhimurium, y compris le variant monophasique, étaient les principaux types de Salmonella impliqués parmi les cas de maladie. Six cas ont été enregistrés dans une épidémie internationale à Salmonella Jukestown et trois dans une épidémie à Salmonella Ball.

Au total, 86 cas de listériose ont été signalés en 2022, contre 62 en 2021. Cela comprenait six éclosions, la source a été identifiée pour deux des plus grandes épidémies. Les sources probables étaient des rouleaux de viande épicés et tranchés prêts à consommer, connus sous le nom de rullepølse, qui ont rendu neuf personnes malades, et des galettes de poisson, qui en ont affecté 10.

Pour six éclosions plus anciennes, deux cas ou plus ont été identifiés en 2022. Trois autres éclosions ont vu huit à 14 cas au cours des trois à cinq dernières années, mais les sources restent inconnues.

Il y a eu 1 330 cas à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC), contre 927 en 2021. Lorsque les informations sur le type étaient connues, il s'agissait le plus souvent de O157, suivi de O26, O103 et O146. Un incident à STEC O26 et à Campylobacter a touché cinq personnes qui buvaient du lait cru de vache.

Focus sur Campylobacter

Le groupe central de gestion des épidémies, qui comprend le DTU National Food Institute, le Statens Serum Institut et la Danish Veterinary and Food Administration, a enquêté sur 11 épidémies à Campylobacter, dont cinq causées par de la viande de poulet danoise contaminée. L'année dernière, le groupe s'est concentré sur la détection précoce des éclosions.

«Le seuil d'enquête sur les épidémies de Campylobacter a été abaissé en 2022 à cinq cas enregistrés. Cela signifie que nous avons enquêté sur plus d'épidémies à Campylobacter que les années précédentes», a dit Annette Perge, de l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise (Fødevarestyrelsen).

En 2022, un nouveau plan d'action pour Campylobacter a été mis en place. Un aspect est que chaque abattoir sera responsable de sa capacité à garantir que la présence et la concentration de bactéries dans les produits de poulet sont maintenues en dessous de certains seuils et abaissées en dessous du niveau précédent de l'abattoir.

«Depuis 2019, la Danish Veterinary and Food Administration et le Statens Serum Institut surveillent Campylobacter dans les sources et les humains grâce au séquençage du génome entier, qui est une méthode d'analyse de l'ADN des micro-organismes. Pour cette raison, nous avons détecté de nombreuses autres épidémies et avons constaté que la source est très souvent la viande de poulet», a dit Luise Müller, épidémiologiste au Statens Serum Institut.

Les cas à Yersinia enterocolitica sont passés de 454 à 747 en 2022. Deux épidémies ont rendu 15 personnes malades mais les sources n'ont pas été trouvées.

Deux éclosions dues à des lectines étaient liées à une école et un jardin d'enfants. Dans l'école, 25 personnes sont tombées malades après avoir mangé des lentilles vertes. Au jardin d'enfants, 74 personnes sont tombées malades après avoir mangé une soupe de haricots beurre.

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Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France.

Les STEC vus par l'Anses

«Infections alimentaires à E. coli : comment protéger davantage de consommateurs ?», source communiqué de l’Anses du 27 juin 2023.

Les bactéries Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC) sont responsables d’infections d’origine alimentaire parfois sévères, principalement chez les jeunes enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées. Dans une nouvelle expertise (63 pages), l’Anses classe les souches de la bactérie responsables des formes graves d’infection. Elle émet des recommandations pour améliorer la surveillance des risques de contamination dans les produits en amont de leur mise sur le marché. L’Agence rappelle à cette occasion l’importance de continuer à respecter les mesures d’hygiène et les recommandations de cuisson et d’éviction de certains aliments par des populations sensibles.

Les EHEC sont responsables d’infections alimentaires

Si la plupart des souches d’E. coli sont sans danger pour la santé, certaines souches comme les E. coli entérohémorragiques ou EHEC sont pathogènes car elles produisent une toxine, nommée shigatoxine. Elles sont aussi dénommées STEC (Shigatoxin-producing E. coli).

Les EHEC sont responsables de troubles variés, allant d’une diarrhée bénigne à des formes plus graves, comme des diarrhées hémorragiques et des atteintes rénales sévères appelées syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les infections touchent principalement les jeunes enfants, surtout de moins de 5 ans, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. Chaque année, environ 140 cas de SHU infantiles sont recensés.

Les EHEC se transmettent principalement par l’alimentation. En France, les aliments les plus souvent mis en cause lors d’épidémies d’infections à EHEC sont les steaks hachés, consommés crus ou insuffisamment cuits, et les fromages au lait cru. Les farines pouvant également être contaminées, la consommation de pâte à pizza crue ou insuffisamment cuite a été à l’origine d’une épidémie en 2022. 

L’Anses propose une nouvelle classification des souches en quatre groupes en fonction de leur potentiel de virulence, c’est-à-dire en fonction de leur capacité à induire des formes cliniques graves (syndrome hémolytique et urémique - SHU, diarrhée sanglante). La classification ainsi proposée intègre les nouvelles connaissances sur les déterminants de la virulence des STEC, ainsi que les données sur les caractéristiques des souches à l’origine des cas d’infections en France (2017-2021). Cette classification, cohérente avec les résultats des travaux internationaux, met en exergue la virulence accrue des souches STEC possédant les sous-types stx2a et/ou stx2d. A la différence de la précédente basée sur les données de SHU infantiles, la nouvelle classification de l’Anses prend également en compte les cas de SHU chez l’adulte. L’Agence va d’ailleurs intégrer ces résultats pour actualiser sa fiche de danger microbiologique relative aux STEC, dont la dernière édition date de 2019.

L’Anses constate que les sources de contamination ne sont que rarement identifiées lors d’investigations épidémiologiques des cas d’infection. Or, les épidémies récentes en France et à l’étranger pointent vers de nouvelles sources (p.ex. Farines). … l’Anses recommande de conduire des études d’attribution des sources afin d’identifier et de quantifier la contribution relative des réservoirs animaux, de l’environnement et des aliments au fardeau sanitaire.

La liste de recommandations de l’Anses ne me paraît pas assez complète, voici celle provenant de Santé publique France, pour qui «Une prévention du SHU basée sur l’hygiène et l’éviction de certains aliments à risque».

Quelques conseils simples pour limiter les risques de transmission :

En cuisine :

- Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas ;
- les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur pour atteindre 70°C (et non pas rosées ou saignantes) ;
- le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé) ;
- les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites ;
- les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas échéant ;
- les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant consommation ;
- les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou les fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.

Lors des activités et loisirs : 
- Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, rivière, étang, etc.).
- Il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne porte ses doigts à sa bouche.

Commentaire

J’ajouterais que les graines crues et germes de graines crues ne doivent être consommées par les personnes à risques dont les enfants.

Pour la cuisson, comment atteint 70°C à cœur sans thermomètre alimentaire, la question n’est toujours pas résolue …

Concernant le nombre de cas de SHU pédiatriques, l’Anses coupe la poire en deux en signalant 140 cas (curieux), car Santé publique France évoque de 100 à 160 cas de SHU pédiatrique par an. L’année 2022, hélas, mettra tout le monde d’accord, avec, me semble-t-il, une nette hausse.

A noter aussi que l’Anses souhaite intégrer tous les SHU, pédiatriques et adultes, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Enfin, rappelons qu’un article paru dans NEJM en 2017 rapportait que «la farine a été le vecteur présumé d'éclosion d'infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) depuis 2009, lorsqu'une éclosion de maladies d'origine alimentaire dans plusieurs États des États-Unis a été liée à la pâte à cookies préemballée.» On savait donc depuis 2009 ...

Les références de cette éclosion est dans l’article suivant :

Il me semble aussi qu’il était enfin temps d'aller sur le terrain, l’Anses et l’Actia engagent un partenariat (ouf !).


Last but not the least, le titre du communiqué, comment protéger davantage de consommateurs, ne me semble pas le reflet de cet expertise.

mardi 27 juin 2023

France : Quand le glyphosate rend la justice absurde

Complément
Glyphosate : l’Efsa doit rendre ses conclusions le 4 juillet. La Plateforme Glyphosate France se dit confiante sur les résultats de l’évaluation par l’Efsa du dossier de renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Une phase plus politique démarrera ensuite.
Mais aussi une phase judiciaire ...

C'est prouvé, il n'y a pas de loup dans le Val d'Oise. Saisie de 117 moutons sur un site d’abattage clandestin à Condécourt

 «Protection animale : 40 moutons saisis chez un particulier à Osny», source Le Parisien du 22 juin 2023.

Les services de l’État ont saisi 40 moutons chez un habitant d’Osny, qui les parquait dans son jardin, à l’abri des regards sous une bâche. Le propriétaire encourt des poursuites devant le tribunal correctionnel. Les bêtes ont été confiées à diverses associations de protection animale.

Pour l’heure, les raisons de la détention de ces animaux restent inconnues. L’enquête devra le déterminer. «On ignore à quoi étaient destinés ces moutons», indique Vanessa Hummel-Fourrat, la directrice de la DDPP. Aucune hypothèse n’est privilégiée pour l’heure. Ces bêtes pouvaient très bien être destinées à l’élevage par la suite, à la revente pour l’Aïd, qui sera célébré la semaine prochaine ou encore pour de l’écopâturage chez des particuliers. Un phénomène qui se développe de plus en plus. Les moutons présentent en effet l’avantage de tondre les pelouses sans faire de dégâts sur les arbres, contrairement aux chèvres.

Commentaire
Bienvenue chez les bisounours Madame Hummel-Fourrat ! 

Mise à jour du 29 juin 2023

L'absence de Staphylococcus aureus dans des populations de poissons sauvages soutient une hypothèse de débordement

Les poissons sont-ils des hôtes naturels de Staphylococcus aureus ?
Une étude, Absence of Staphylococcus aureus in Wild Populations of Fish Supports a Spillover Hypothesis, publiée dans Microbiology Spectrum suggère que les poissons acquièrent la bactérie des humains, soutenant une hypothèse de débordement. Les résultats peuvent être importants pour prévenir les maladies chez les poissons et les humains qui les mangent.

Résumé

Staphylococcus aureus est un agent pathogène commensal et opportuniste humain qui infecte également d'autres animaux. Chez l'homme et le bétail, où S. aureus est le plus étudié, les souches sont spécialisées pour différentes espèces hôtes. Des études récentes ont également trouvé S. aureus chez divers animaux sauvages. Cependant, on ne sait toujours pas si ces isolats sont également spécialisés pour leurs hôtes ou si leur présence est due à des retombées répétées des populations sources. Cette étude se concentre sur S. aureus chez les poissons, testant l'hypothèse de débordement de deux manières.

Tout d'abord, nous avons examiné 12 isolats de S. aureus obtenus à partir des organes internes et externes d'un poisson d'élevage. Alors que tous les isolats provenaient du complexe clonal 45, la diversité génomique indique une acquisition répétée. La présence d'un prophage φSa3 contenant des gènes d'évasion immunitaire humains suggère que la source était à l'origine humaine.

Deuxièmement, nous avons testé S. aureus chez des poissons sauvages isolés de sources connues. En particulier, nous avons échantillonné 123 truites brunes et leur environnement sur 16 sites dans les Highlands écossais éloignés avec des niveaux variables d'exposition pour les humains, les oiseaux et le bétail. Cet écran n'a trouvé aucune infection à S. aureus dans aucune des populations sauvages ou leur environnement. Ensemble, ces résultats confirment que la présence de S. aureus dans les poissons et l'aquaculture est due aux retombées humaines plutôt qu'à la spécialisation. Compte tenu des tendances à l'augmentation de la consommation de poisson, une meilleure compréhension de la dynamique des retombées de S. aureus dans l'aquaculture atténuera les risques futurs pour les poissons et la santé humaine.

Importance

Staphylococcus aureus est un commensal de l'homme et du bétail, mais aussi un agent pathogène important responsable de taux de mortalité humaine élevés et de pertes économiques dans l'élevage. Des études récentes montrent que S. aureus est commun chez les animaux sauvages, y compris les poissons. Cependant, nous ne savons pas si ces animaux font partie de la gamme d'hôtes normale de S. aureus ou si l'infection est due à des événements de débordement répétés provenant de véritables hôtes de S. aureus.

Répondre à cette question a des implications pour la santé publique et la conservation. Nous trouvons un support pour l'hypothèse de débordement en combinant le séquençage du génome d'isolats de S. aureus provenant de poissons d'élevage et des écrans pour S. aureus dans des populations sauvages isolées. Les résultats impliquent qu'il est peu probable que les poissons soient une source de nouvelles souches émergentes de S. aureus, mais soulignent l'importance du débordement de bactéries résistantes aux antibiotiques provenant des humains et du bétail. Cela peut affecter à la fois le potentiel de maladies futures des poissons et le risque d'intoxication alimentaire humaine.

Une agence de renseignement américaine publie des évaluations déclassifiées des fuites du laboratoire de Wuhan sur le SARS-CoV-2

«Une agence de renseignement américaine publie des évaluations déclassifiées des fuites du laboratoire de Wuhan sur le SARS-CoV-2», source article de Lisa Schnirring paru le 26 juin 2023 dans CIDRAP News.

Le directeur de l’US Office of the Director of National Intelligence (ODNI) a publié le 23 juin un rapport déclassifié sur ce que les agences de renseignement américaines savent des liens potentiels entre l'Institut de virologie de Wuhan (WIV) et l'origine du virus SARS-CoV-2.

Début mars, les deux chambres du Congrès ont adopté une loi visant à déclassifier ce que les agences américaines ont découvert, à la suite de rapports selon lesquels deux d'entre elles, le Federal Bureau of Investigation (FBI) et le Department of Energy (DOE), ont découvert avec une faible confiance qu'une fuite de laboratoire était la cause. L’origine la plus probable. D'autres agences, également avec une faible confiance, ont déclaré qu'un saut des animaux aux humains était la source la plus probable.

Le président Biden a signé la loi le 20 mars, qui ordonnait à l'ODNI de déclassifier les informations dans un délai de 90 jours.

Selon Associated Press, quatre agences penchent toujours vers la source d'origine naturelle, tandis que le FBI et le DOE penchent toujours vers une fuite de laboratoire. Deux autres, dont la Central Intelligence Agency, n'ont pas fait d'évaluations.

Concernant les rapports de maladies parmi le personnel du WIV avant l'épidémie de pneumonie inexpliquée à Wuhan, le rapport de l'ODNI indique que plusieurs personnes sont tombées légèrement malades à l'automne 2019, avec une gamme de symptômes, notamment des rhumes et des allergies, avec des symptômes qui ne sont généralement pas associés à la COVID-19.

Certains avaient des maladies confirmées qui n'étaient pas liées au COVID. Aucune hospitalisation n'a été signalée pour des conditions similaires au COVID, bien qu'un employé de laboratoire ait pu être traité pour une affection non respiratoire.

NB : Photo NIAID / Flickr cc.

Les distributeurs britanniques partagent leurs résultats sur Campylobacter chez le poulet

Au risque de me répéter, chaque fois que je propose ce type d’article que vous allez lire, c’est qu’il s’agit de quelque chose totalement inconnue en France, et pourtant il va de la sécurité sanitaire des consommateurs, et de plus c’est tout à fait possible de le réaliser ...

Ainsi selon Santé publique France, Campylobacter : chiffres clés 2021 :

- un nombre de cas et une incidence plus élevés chez les enfants avec une incidence maximale chez les 0-9 ans (27 cas/100 000 habitants) ;
une prédominance des infections chez les hommes 15 cas pour 100 000 habitants versus - 11 cas pour 100 000 concernant les femmes (tendance moins marquée chez les personnes âgées de 20 à 39 ans) ;
- une consommation de produits de volaille en tant que premier aliment (incriminé ou suspecté) identifié comme source de contamination dans les épisodes de toxi-infections alimentaires collectives.

«Les distributeurs britanniques partagent leurs résultats sur Campylobacter chez le poulet», source article de Joe Whitworth paru le 27 juin 2023 dans Food Safety News.

Les supermarchés du Royaume-Uni ont fourni leurs résultats sur Campylobacter dans le poulet pour la fin 2022.

Le niveau cible maximal de la Food Standards Agency (FSA) est de 7% d'oiseaux avec plus de 1 000 unités formant colonie par gramme (UFC/g) de Campylobacter.

Les données des distributeurs couvrent la période d'octobre à décembre 2022 sur les découvertes élevées de Campylobacter dans les poulets réfrigérés, achetés en magasin et produits au Royaume-Uni.

Les résultats de Waitrose, Morrisons et Lidl ont augmenté tandis que Marks and Spencer, Aldi, Asda et Sainsbury's ont enregistré des niveaux de contamination inférieurs à ceux du trimestre précédent. Les chiffres de Co-op sont restés les mêmes.

Campylobacter est la cause la plus fréquente d'intoxication alimentaire bactérienne au Royaume-Uni et la dose nécessaire pour rendre les personnles malades peut être aussi faible que quelques centaines de cellules.

Tesco a cessé de publier des données car il a changé la façon dont il surveille l'agent pathogène dans le poulet, de sorte que les résultats ne sont pas comparables avec ceux d'autres distributeurs.

Résultats par distributeur

Marks and Spencer avait 1% dans la catégorie maximale en octobre, novembre et décembre sur 376 poulets échantillonnés. Cela se compare aux 6% en juillet, 2% en août et aucun en septembre.

Morrisons avait environ 2% de poulets au niveau le plus contaminé, contre près de 0,9% au troisième trimestre de 2022.

Lidl a enregistré près de 3% d'oiseaux dans la catégorie la plus élevée, contre 2% au dernier trimestre.

Waitrose and Partners avait 2,1% de tests positifs pour Campylobacter à des niveaux supérieurs à 1 000 UFC/g, contre 2% au trimestre précédent.

Les résultats de Co-op pour le cinquième trimestre consécutif ont montré qu'aucun poulet testé n'était contaminé à des niveaux supérieurs à 1 000 UFC/g.

Les résultats d'Aldi se sont améliorés avec 1,7% de poulets dans la catégorie supérieure à 1 000 UFC/g, contre 3,3% au cours du dernier trimestre.

Asda a signalé qu'aucun poulet ne dépassait 1 000 UFC/g au cours du dernier trimestre de 2022, contre 0,6% au cours des trois mois précédents. Le total en 2022 était de 1,1% supérieur à 1 000 UFC/g, contre 1,7 % en 2021.

Les résultats de Sainsbury's pour Cam pylobacter au quatrième trimestre 2022 ont montré que 1% des poulets avaient des niveaux supérieurs à 1 000 UFC/g, contre 2% au troisième trimestre.

Maladies à Campylobacter

Pendant ce temps, les cas de Campylobacter en Angleterre sont passés de 56 278 en 2018 à 56 439 en 2019, selon des données publiées récemment par la UK Health Security Agency (UKHSA).

Un peu plus de la moitié des cas confirmés en laboratoire étaient des hommes et la tranche d'âge des 50 à 59 ans était la plus touchée.

En 2019, le nombre de rapports de laboratoire par mois était supérieur à la moyenne des cinq années précédentes pour tous les mois sauf janvier et février. Le pic des rapports de laboratoire s'est produit en juillet. La majorité des échantillons étaient Campylobacter jejuni suivi de Campylobacter coli.

Deux foyers ont été enregistrés. L'un a touché 22 personnes et l'autre 15. La source était inconnue pour le premier incident mais le second était lié à du pâté de foie de volaille dans un restaurant, un café, un pub, un hôtel ou un service de restauration.

Israël : De retour après un incident à Salmonella, Strauss enregistre des résultats en amélioration début 2023

«Strauss enregistre des résultats en amélioration début 2023», source Food Safety News du 27 juin 2023.

Le groupe Strauss poursuit sa reprise en Israël suite à un rappel de chocolats contaminés par Salmonella et à la fermeture temporaire de l’usine en 2022.

Les états financiers du premier trimestre 2023 ont montré une croissance des revenus de 12,4%.

La croissance du bénéfice brut et de la marge brute s'explique en partie par le rappel au cours de la période correspondante de l'année dernière. L'amélioration du bénéfice d'exploitation et de la marge d'exploitation s'explique en grande partie par les dépenses et les effets du rappel sur les résultats au cours de la même période en 2022.

Malgré une tendance positive de la part du marché, à la fin du premier trimestre 2023, la société n'avait pas encore retrouvé ses volumes de ventes et sa part de marché aux niveaux d'avant le rappel dans certaines catégories. Les principales raisons en étaient la concurrence croissante dans les catégories concernées ainsi que la gamme actuellement limitée de produits fabriqués à l'usine de confiserie.

L'activité de confiserie a poursuivi sa reprise et sa part de marché a atteint 21,6% au premier trimestre 2023, contre 28,7% au premier trimestre 2022.

Contexte de l'incident

En avril 2022, Salmonella a été retrouvé sur certaines lignes de production de l'usine de confiserie de Nof Hagalil et sur des produits de l'usine, suite à des tests de routine. Tous les articles fabriqués à l'usine qui ont été mis sur le marché ont été rappelés. Les produits de la marque Elite avaient une large distribution, notamment aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Europe et au Royaume-Uni. Suite à un rappel, le groupe a stoppé les exportations de produits chocolatés.

Le site a été fermé jusqu'à ce que tous les systèmes de fabrication aient été nettoyés et que tout l'inventaire ait été détruit. La production a repris en août 2022 et les produits de l'usine ont recommencé à être vendus à partir de novembre.

L'effet négatif pour l'ensemble de l'année 2022 suite au rappel de confiserie était de 482 millions de NIS (121 millions de d’euros) sur les ventes, de 380 millions de NIS (95 millions d’euros) sur le bénéfice d'exploitation et de 293 millions de NIS (73 millions d’euros) sur le bénéfice net. Cela comprend les coûts de crédit des clients de l'entreprise, la collecte des produits du commerce de détail, la radiation des stocks, les coûts d'indemnisation des consommateurs, les remboursements d'assurance et les coûts estimés et le manque à gagner dû à la reprise progressive de la production.

Sept actions de recours et une pour découverte et inspection de documents sont toujours pendantes contre la société.

En août 2022, Strauss a créé un comité indépendant pour enquêter sur l'incident et faire des recommandations au conseil d'administration. Ce comité s'est réuni pour la première fois en décembre 2022. De janvier à mars 2023, il s'est réuni cinq fois. Il a également prévu huit rendez-vous et entretiens jusqu'à fin mai 2023.

Le groupe Strauss est la deuxième plus grande entreprise du marché alimentaire israélien et, au premier trimestre 2023, la part de marché en valeur du groupe, selon StoreNext, était de 12% du marché national de l'alimentation et des boissons au détail, contre 12,7% l'année dernière. Cette baisse est due au retour progressif des produits de l'usine de confiserie sur le marché après le rappel d'avril 2022.

Shai Babad, PDG du groupe Strauss, a déclaré : «Strauss a connu une croissance dans la plupart de ses activités, avec une amélioration des parts de marché et une croissance des revenus. Cependant, la nécessité de faire face à la hausse des coûts des matières premières et à l'inflation a conduit à une baisse significative des marges du groupe dans l'ensemble, notamment en Israël, alors que les augmentations de prix du groupe n'ont offert qu'une compensation partielle.»