Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de
prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour
la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers
suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.
Microbiologie
Syndrome
de Guillain-Barré (SGB) au Pérou : les recherches sur la
cause probable de l’augmentation de l’incidence du SGB au Pérou
se poursuivent, alors que les analyses de laboratoire confirment une
infection à Campylobacter jejuni dans 63% des cas de SGB sur
les 22 échantillons testés depuis la semaine épidémiologique 23.
En 2019, le Pérou avait émis une alerte épidémiologique en raison
d’une augmentation sans précédent des cas de syndrome de
Guillain-Barré dans plusieurs régions du pays, les chercheurs ayant
conclu qu’elle était liée à la présence du génotype ST2993 de
Campylobacter jejuni. OMC,
3 pages. (25.07.2023). Effets
des bactéries lactiques acidophiles : un article de synthèse
analyse les connaissances et les risques liés à l’utilisation
répandue des bactéries lactiques acidophiles (LAB). À noter que
certaines LAB au pH faible peuvent produire des amines biogènes. Le
transfert de gènes de résistance aux antibiotiques devrait
également être considéré lors de la sélection d’isolats. De
plus, la détection de DNase et de gélatinase, l’activité
hémolytique ou mucolytique de même que les gènes de virulence de
ces microorganismes acidophiles devraient faire l’objet d’une
évaluation avant que ces derniers ne soient utilisés dans le
secteur de la santé ou l’industrie alimentaire, et leur innocuité
derait être prouvée. Foods,
30 pages. (05.08.2023).
Propagation
de souches multirésistantes de Pseudomonas aeruginosa
dans les aliments d’origine animale : la propagation au niveau
mondial de souches multirésistantes de P. aeruginosa
constitue une menace pour la santé publique. Toutefois, leur
prévalence et leur diffusion dans la chaîne alimentaire est peu
prise en compte dans l’approche One health. En tout, 259 aliments
d’origine animale (168 poulets et 91 porcs) ont été analysés en
Chine. Dans l’ensemble, la prévalence de P. aeruginosa
s’élevait à 42,1%. Les tests phénotypiques de sensibilité aux
antimicrobiens ont montré que 69,7% des isolats étaient
multirésistants aux médicaments. IntJFoodMicr,
10 pages. (16.10.2023).
Émergence
au niveau mondial de souches multirésistantes de Salmonella
enterica subsp. enterica du sérotype
Infantis : ces dix dernières années, des souches
multirésistantes de Salmonella enterica subsp. enterica
du sérotype Infantis se sont propagées au niveau mondial. On les
trouve principalement dans la viande des poulets de chair. Salmonella
Infantis est porteuse d’un grand plasmide (pESI) hébergeant des
gènes de résistance aux antibiotiques, à l’arsenic et au
mercure. IntJFoodMicr,
10 pages. (16.10.2023).
C.
difficile – un germe intestinal potentiellement
pathogène : Clostridioides (C.) difficile
est une bactérie qui peut coloniser l’intestin de l’être humain
sans provoquer de symptômes. Toutefois, elle peut aussi être à
l’origine d’infections entraînant des maladies
gastrointestinales si les bactéries présentes dans l’intestin ont
été perturbées. Les causes possibles sont l’ingestion d’aliments
contaminés et le contact avec des animaux de rente. BfR,
5 pages. (20.07.2023). Informations complémentaires : OSAV.
Staphylococcus
aureus enterotoxin-like X (SElX) : un
groupe de chercheurs chinois a enquêté sur le taux de présence du
gène SElX sur 165 souches de Staphylococcus aureus isolées
lors de 95 cas d’intoxications alimentaires entre 2006 et 2019. Les
résultats ont montré que ce taux atteignait 90,30%. SElX présente
une certaine résistance au traitement thermique et à la digestion
par la pepsine (pH = 4,0 et pH = 4,5) ainsi qu’une bonne activité
superantigénique et émétique. IntJFoodMicr,
10 pages. (03.08.2023).
Chimie
Microplastiques
et bisphénol A dans du thon et de l’espadon : une étude
italienne a révélé la présence de microplastiques et de bisphénol
A dans les tissus musculaires de deux espèces de poissons populaires
pêchées en mer Méditerranée : l’espadon et le thon rouge. Cette
étude se caractérise par le fait que ces polluants sont pour la
première fois mis en évidence dans les tissus musculaires des
poissons, et donc dans des morceaux consommés par l’être humain.
Les études précédentes mettaient davantage l’accent sur la
présence de ces microplastiques dans l’appareil digestif des
poissons. Affidia,
3 pages. (28.07.2023). Publication originale : J.
Sea Res. Évaluation
des nano et microparticules libérées par les récipients en
plastique : le fait de réchauffer des biberons et des repas pour
bébé au four à micro-ondes libère des quantités considérables
de nano et microplastiques qui peuvent atteindre, dans certains cas,
2 milliards de nanoparticules et 4 milliards de microparticules par
centimètre carré de plastique composant le récipient. Des tests in
vitro ont révélé que ces particules, ingérées par les
enfants via le lait et la nourriture ainsi réchauffés, tuent les
cellules rénales. Il
Fatto Alimentare, 1 page. (24.07.2023). Communiqué
de l’Université du Nebraska. Publication originale : Environ.
Sci. Technol.
Taux
d’histamine dans des grillons comestibles : les grillons
comestibles ont capté l’attention des consommateurs et de
l’industrie alimentaire en tant qu’alternative alimentaire riche
en protéines. Cela étant, au regard de la sécurité, des
informations sur les teneurs en amines biogènes, en particulier
l’histamine, faisaient toujours défaut. Des analyses ont été
effectuées pour mesurer les taux d’histamine dans des grillons
comestibles des espèces Acheta domesticus et Gryllus
bimaculatus. Ces taux augmentaient si les grillons étaient
stockés à température ambiante. Food
Contr, 10 pages. (08.08.2023).
Toxines
T-2 et HT-2 – toxicité, présence et analyse : une nouvelle
publication fournit une évaluation concise sur la façon
d’appréhender les effets toxicologiques de T-2 et HT-2 chez les
êtres humains et les animaux, leurs voies de biosynthèse, leur
présence, l’impact du changement climatique sur leur production et
l’évaluation des méthodes d’analyse visant à les détecter.
Toxins, 42
pages. (29.07.2023).
Le
changement climatique accroît l’apparition des mycotoxines :
durant les 10 dernières années, les scientifiques ont de plus en
plus souvent tiré la sonnette d’alarme quant au réchauffement
climatique, qui favorise le développement de moisissures
productrices de mycotoxines. Selon les prédictions, A. flavus
et les aflatoxines deviendront une préoccupation majeure en Europe
dans les 50 ou 100 prochaines années. En outre, le profil de
certaines espèces de Fusarium productrices de mycotoxines ne
cesse d’évoluer, tandis que la fréquence de contamination par F.
graminearum, une espèce capable de produire plusieurs
mycotoxines, augmente dans le nord et le centre de l’Europe. Foods,
18 pages. (14.07.2023).
Présence
d’aflatoxines dans l’eau :
des études portent pour la première fois sur la présence
d’aflatoxines dans des étendues d’eau ainsi que sur les méthodes
de décontamination. Des aflatoxines ont été détectées dans les
eaux de surface, les eaux usées et de l’eau potable, y compris
dans de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille. Les sources de
contamination restent inconnues. Water
Res, 10 pages. (01.04.2023).
Microcystines
– un risque potentiel pour la santé humaine : la rapide
multiplication des microcystines menace sérieusement les écosystèmes
d’eau douce de la planète et est devenue un enjeu majeur de santé
publique au niveau mondial. Ces toxines sont extrêmement stables et
constituent les hépatotoxines les plus largement répandues. Les
voies de contamination courantes pour les êtres humains sont les
suivantes : contact physique, ingérer de l’eau ou de la nourriture
contaminée, les compléments alimentaires à base d’algue et
l’hémodialyse. Toxins,
14 pages. (06.07.2023).
Les
emballages alimentaires en plastique libèrent des antioxydants
organophosphorés : les antioxydants organophosphorés sont très
souvent ajoutés dans les produits en plastique et peuvent être
oxydés pour former des esters de phosphate organique au cours du
processus de production et d’utilisation. La présence de ces
esters et antioxydants a été détectée dans 5 emballages
alimentaires en plastique. Leur ingestion via les denrées
alimentaires emballées dans du plastique est estimée entre 2,6 et
32,7 ng/kg pour un enfant et entre 1,1 et 6,5 ng/kg pour un adulte,
ce qui représente un risque non négligeable d’exposition aux
polluants à base de phosphore sous forme organique. JAgrFoodChem,
10 pages. (20.07.2023).
Nutrition
Teneur
en nutriments des alternatives au lait : afin de comparer les
nutriments contenus dans les alternatives végétales au lait à ceux
du lait de vache, des chercheurs ont analysé plus de 200 produits
d’origine végétale vendus en guise d’alternative au lait aux
États-Unis en 2023. Par rapport au lait de vache, seuls 12 % des
produits d’origine végétale contenait des quantités équivalentes
ou supérieures pour les trois nutriments étudiés, à savoir :
calcium, vitamine D et protéines. EurekAlert!,
3 pages. (24.07.2023). Publication originale : Nutrition
2023.
Les
régimes végétariens peuvent augmenter le risque de fracture :
une récente étude réalisée au Royaume-Uni a comparé le risque de
fracture de la hanche chez des personnes consommant de la viande, des
personnes ayant opté pour un régime pescétarien et celles ayant
choisi un mode d’alimentation végétarien. Les résultats ont
montré que tant les hommes que les femmes qui suivaient un régime
végétarien présentaient un risque plus élevé de se fracturer la
hanche. MedNewsToday,
2 pages. (04.08.2023). Publication originale : BMC
Med.
L’ingestion
à long terme d’édulcorants artificiels augmente le volume des
tissus adipeux : pendant plus de 20 ans, une équipe de recherche
a étudié le mode d’alimentation quotidien de personnes, en
accordant une attention particulière aux édulcorants non nutritifs
que l’on trouve habituellement dans les édulcorants artificiels.
L’équipe a découvert que la consommation sur le long terme
d’aspartame, de saccharine et de boissons allégées était
associée à des réserves de graisses plus importantes au niveau de
l’abdomen et dans les muscles. EurekAlert!,
2 pages. (03.08.2023). Publication originale : Int
J Obes.
La
consommation de sucres ajoutés peut augmenter le risque de calculs
rénaux : une étude a montré pour la première fois qu’une
consommation accrue de sucres ajoutés pouvait probablement venir
allonger la liste des facteurs de risque des calculs rénaux.
EurekAlert!,
2 pages. (04.08.2023). Publication originale : FrontNutr.
Allergie
Émergence
de l’allergie à la viande liée à une morsure de tique :
d’après le centre américain de contrôle et de prévention des
maladies (CDC), au moins 110 000 Américains auraient reçu un
diagnostic d’allergie à la viande depuis 2010. Sur la base d’un
nombre potentiellement supérieur de cas non signalés, les
chercheurs estiment qu’aux États-Unis seulement, plus de 450 000
personnes pourraient être allergiques sans le savoir. Selon le CDC,
le déclencheur serait la morsure d’une certaine espèce de tique,
la Lone Star. Toutefois, d’autres tiques pourraient aussi être à
l’origine de l’allergie. Südkurier,
3 pages. (01.08.2023). Publication originale : CDC.
Boissons
sucrées et caractéristiques allergiques : la consommation de
boissons sucrées a augmenté chez les plus jeunes. Une étude de
cohorte a montré que la consommation de ces boissons est associée à
certaines caractéristiques allergiques chez les enfants dès 2 ans.
Nutrients, 10 pages.
(20.07.2023).
Fraude
et tromperie
De
nombreux compléments alimentaires destinés aux sportifs ne
contiennent aucune trace de leurs principaux ingrédients : à
peine 11 % des quelque 60 compléments alimentaires testés
contiennent la quantité exacte des principaux ingrédients
mentionnés sur l’étiquette. Dans 40% des cas, les analyses n’ont
pas permis de déceler la moindre trace des ingrédients en question.
Sci.
News, 2 pages. (26.07.2023). Publication originale : JAMA
Netw Open.
Commerce
illégal généralisé de produits chimiques dangereux : des
chercheurs se sont penchés sur le commerce mondial de produits
chimiques très dangereux soumis à un traité international, la
convention de Rotterdam. Près de la moitié du volume total des
produits chimiques en question franchit illégalement les frontières
nationales. Sur les 64,5 millions de tonnes qui circulent, il s’agit
dans la majorité des cas, soit 55,3 tonnes, de dichlorure
d’éthylène. En deuxième position, avec 6,3 millions de tonnes,
arrive le dioxyde d’éthylène, produit désinfectant et pesticide.
Les autres produits chimiques, pour la plupart des pesticides,
représentent une part relativement faible. CF,
2 pages. (11.07.2023). Publication originale : Nat
Sustain.