dimanche 17 septembre 2023

Trois études couvrent différentes intoxications alimentaires au Japon

«Trois études couvrent différentes intoxications alimentaires au Japon», source article de Food Safety News du 15 septembre 2023.

Trois études récemment publiées ont détaillé une éclosion de botulisme d'origine alimentaire, une infection à Bacillus subtilis et des éclosions à Campylobacter au Japon.

La première étude, publiée dans Emerging Infectious Diseases, couvrait une épidémie de botulisme en 2021 causée par Clostridium botulinum à Kumamoto.

Un repas pris dans une résidence privée était la cause suspectée, et quatre patients ont été atteints. La toxine botulique et Clostridium botulinum ont été détectés dans trois des quatre échantillons. Un plat de poulet préparé dans le commerce en était probablement la cause, mais aucun aliment n'a été laissé pour analyses.

Clostridium botulinum est divisé en groupes I à IV, et les neurotoxines botuliques (BoNT) sont classées en sept types : A à G. Le botulisme humain est principalement causé par les toxines de types A, B et E, ainsi que par des infections humaines à Clostridium botulinum groupe III, qui produit les toxines de types C et D, sont rares.

Seules cinq épidémies d'origine alimentaire dues à Clostridium botulinum du groupe III ont été enregistrées, et au Japon, un seul cas de botulisme infantile causé par le type C a été signalé.

L'analyse de la souche isolée lors de l'épidémie a révélé qu'elle possédait le gène BoNT/C et était légèrement différente du gène BoNT/C de référence. Les chercheurs ont dit que ce gène n'avait pas été signalé auparavant et ont proposé sa désignation comme nouveau sous-type de toxine de Clostridium botulinum.

«Le risque d’infection humaine par ce nouveau type de toxine devrait également être étudié dans le cadre de recherches futures. Cependant, étant donné que les infections humaines par un type de toxine similaire, Clostridium botulinum groupe III, se sont rarement produites, ce nouveau type de toxine pourrait constituer peu de menace pour la santé humaine», ont dit les scientifiques.

Deuxième épidémie

Une autre étude publiée dans la même revue a présenté un cas de bactériémie à Bacillus subtilis chez un patient ayant mangé un plat traditionnel.

Les méthodes génotypiques ont montré la présence de bactéries dans un échantillon de sang et les natto ingérés appartenaient aux mêmes souches. Le natto, aliment fermenté traditionnel au Japon, est préparé en ajoutant du Bacillus subtilis natto au soja et en le faisant fermenter.

Un homme de 65 ans atteint d'un cancer a été admis à l'hôpital universitaire d'Oita avec de la fièvre et des douleurs abdominales basses. Il avait l'habitude de manger du natto. Deux mois avant son admission, il a commencé une chimiothérapie. Après plus de deux mois, le patient est sorti de l’hôpital.

Deux autres marques de natto et celle que le patient a déclaré avoir consommé ont été analysées. L'analyse a révélé que deux marques de natto contenaient différentes souches bactériennes. De nombreuses marques sont vendues au Japon ; chacun utilise des cultivars de soja, des conditions de transformation et des souches de Bacillus subtilis natto différents. Les chercheurs ont dit que des antécédents de consommation de natto à eux seuls pourraient ne pas être associés à la cause de la bactériémie à Bacillus subtilis, car la consommation de ce produit n'est pas rare.

Les scientifiques ont dit qu'à mesure que la popularité de la cuisine japonaise augmente dans le monde entier, les cliniciens du monde entier devraient être conscients de la bactériémie à Bacillus subtilis causée par la consommation de natto.

«Notre cas et d’autres dans la littérature indiquent que les patients âgés ou immunodéprimés qui consomment du natto courent un risque d’infection grave. Les cliniciens doivent conseiller aux patients appartenant à ces groupes à risque d'éviter de manger du natto ou des produits alimentaires contenant la bactérie Bacillus subtilis.

Campylobacter et lait cru

La troisième étude, publiée dans la revue Foodborne Pathogens and Disease, a détaillé des épidémies à Campylobacter liées au lait cru.

En août 2018, il y a eu trois éclosions de campylobactériose, probablement causées par la consommation de lait cru non pasteurisé provenant de la même ferme.

Les chercheurs ont analysé les isolats de Campylobacter jejuni obtenus sur les trois sites en utilisant plusieurs méthodes.

Le séquençage du génome entier (WGS) et l'analyse des variations d’un seul nucléotide (SNV) ont fourni des preuves indiquant que la contamination était attribuée à la ferme. Les scientifiques ont déclaré que les résultats suggèrent que l’analyse SNV fournit un soutien biologique moléculaire dans les cas disposant d’informations épidémiologiques suffisantes. Des méthodes analytiques similaires peuvent être utilisées dans d’autres cas sporadiques pour déterminer leur pertinence.

samedi 16 septembre 2023

La sécurité des aliments en Inde vue par un consommateur (une série)

Message d’un consommateur mécontent à Unibic Cookies, une entreprise indienne.

Très mauvais service et fabrication de votre part. J'ai trouvé des cheveux à l'intérieur du paquet de cookies Unibic.

C’est ainsi que vous maintenez la sécurité des aliments ?
Fabriquer des aliments avec des cheveux humains ? 

Listeria monocytogenes : une bactérie aux capacités d’adaptation insoupçonnées, selon le projet européen Listadapt

«Listeria monocytogenes : une bactérie aux capacités d’adaptation insoupçonnées», source communication de l’Anses du 11 septembre 2023.

Dans les aliments, chez les animaux d’élevage et sauvages, dans le sol, l’eau, la végétation… Listeria monocytogenes est une bactérie très largement répandue. Le projet européen Listadapt s’est intéressé aux capacités d’adaptation des souches de cette bactérie à ces différents milieux. Il a révélé que ces capacités sont indépendantes du milieu d’origine des souches ou de leur appartenance à un sous-groupe donné.

Listeria monocytogenes est la bactérie responsable de la listériose chez l’être humain. En France, la maladie reste rare mais représente la deuxième cause de décès d’origine alimentaire. Elle peut entraîner une septicémie ou une infection du système nerveux central. L’infection chez la femme enceinte peut provoquer un avortement, un accouchement prématuré ou une infection néonatale grave.

Le projet européen Listadapt avait pour objectif de comprendre les mécanismes d’adaptation des souches de Listeria à leur environnement. En effet, la bactérie comprend de nombreuses souches qui ne vivent pas dans les mêmes milieux : «nous avions précédemment constaté que certaines souches étaient présentes dans les aliments mais pas chez les animaux ni dans l’environnement naturel, et inversement.», explique Sophie Roussel, coordinatrice du projet et responsable de l’équipe de recherche de l’unité Salmonella et Listeria au sein du laboratoire de sécurité des aliments de l’Anses à Maisons-Alfort.

Connaître leurs mécanismes d’adaptation permettrait notamment de savoir quelles souches sont susceptibles de proliférer au contact des aliments et quelles sont celles pouvant être par exemple résistantes à un désinfectant ou à un antibiotique. Listadapt a été financé de 2018 à 2020 par le programme One Health EJP, coordonné par l’Anses. Le projet réunissait 8 partenaires de 7 pays européens. Au sein de l’Anses, en plus du laboratoire de sécurité des aliments qui a coordonné le projet, celui de Fougères a été impliqué dans l’étude de la résistance aux antibiotiques et aux produits biocides, tandis que celui de Ploufragan-Plouzané-Niort a contribué à l’obtention des génomes avec sa plateforme de séquençage à haut débit.

1 485 nouvelles souches de bactéries

Grâce à la collaboration d’instituts et de laboratoires dans toute l’Europe, les membres du projet ont rassemblé 1 485 nouvelles souches de Listeria monocytogenes. Certaines ont été prélevées spécialement dans le cadre de Listadapt. D’autres provenaient de collections existantes mais n’avaient pas encore été étudiées. « Ces souches couvrent toute la diversité de Listeria monocytogenes, souligne la scientifique. Elles ont des origines variées et appartiennent à 80 familles clonales.» Les familles clonales, appelées aussi complexes clonaux sont des sous-groupes de Listeria monocytogenes différenciés sur la base de certains gènes. Premier constat : certaines familles clonales sont préférentiellement présentes dans des environnements spécifiques. Mais contrairement à ce que les scientifiques pouvaient supposer, ceci ne s’explique pas par une capacité accrue à survivre dans ces milieux.

Des caractéristiques différentes entre les souches d’une même famille clonale

Parmi les souches collectées, les scientifiques ont sélectionné un sous-panel de 100 souches environnementales ou animales et 100 souches alimentaires pour étudier finement leurs caractéristiques. «Nous avons par exemple découvert que certaines souches prélevées dans les aliments peuvent survivre dans le sol et d’autres non, même si elles appartiennent à une même famille clonale», explique Sophie Roussel. Les capacités des bactéries à former des biofilms, à adhérer à des surfaces et à résister à des désinfectants et des antibiotiques ont également été étudiées. Là aussi, une grande variabilité au sein d’une même famille clonale a été constatée.

Certains résultats suggèrent que les différences de capacité d’adaptation des souches pourraient venir de l’effet cumulé de petites variations génétiques. Des études supplémentaires sont cependant nécessaires pour confirmer cette piste. «Il y a énormément de données. Même si le projet est officiellement terminé, il nous faudra encore 2 ou 3 ans pour tout analyser.» conclue Sophie Roussel.

En savoir plus

Commentaire

En attendant, Listeria monocytogenes reste, et de loin, la première cause de rappel de produits alimentaires en France ...
Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.

Cas de botulisme à Bordeaux : Overture d'une enquête préliminaire pour homicide involontaire

«Botulisme : une enquête pour homicide involontaire», source article de Jean Cittone paru dans Le Figaro du 15 septembre 2023.

Les zones d'ombre se dissipent peu à peu sur les circonstances ayant mené au décès d'une femme de 32 ans et à l'hospitalisation d'une dizaine de personnes ayant contracté le botulisme, une maladie potentiellement mortelle si elle n'est pas traitée à temps. Vendredi, le parquet de Bordeaux a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour homicide involontaire.

La source de cet empoisonnement a rapidement été identifiée. Toutes les personnes intoxiquées ont en effet un point commun : elles ont fréquenté le même restaurant bordelais du centre-ville, le Tchin Tchin Wine Bar, entre le 4 et le 10 septembre.

Les premiers éléments recueillis ont permis de déterminer que la cause probable de cet empoisonnement provenait de neuf bocaux contenant chacun trois à quatre sardines, qui ont été servies aux clients. Réalisées par le restaurant lui-même, ces conserves étaient impropres à la consommation. « Le restaurateur lui-même a confirmé qu'à l'ouverture des bocaux, il y avait une mauvaise odeur et une absence de vide », explique Thierry Touzet, le directeur adjoint de la direction départementale de la protection des populations.

L'enquête préliminaire, menée conjointement par la direction zonale de la police judiciaire (DZPJ), l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et la direction départementale de protection des populations (DDPP), vise à déterminer les causes de cette vague d'empoisonnement au botulisme.

Les peines encourues sont lourdes. Les responsables risquent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende pour homicide involontaire, trois ans et 45 000 euros d'amende pour blessures involontaires, cinq ans et 600 000 euros d'amende pour mise sur le marché de denrées préjudiciables à la santé, et enfin deux ans et 300 000 euros d'amende pour vente de denrées corrompues ou toxiques. L'autopsie du corps de la femme de 32 ans décédée en Île-de-France a par ailleurs eu lieu ce vendredi. Une fois les résultats connus, l'ouverture d'une information judiciaire pourra être envisagée par le juge d'instruction.

Malgré un total d'au moins quinze personnes contaminées, l'établissement n'est pas sous le coup d'une fermeture administrative, mais n'est plus autorisé à servir de produits maison. Exprimant la « peine» de toute une profession, Franck Chaumes, président de l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie en Gironde, appelle néanmoins à « ne pas faire d'amalgame ». Selon lui, « la personne a cru bien faire en voulant stériliser ses sardines elle-même ».

En parallèle des démarches pour déterminer les raisons de cette vague inédite de botulisme, les autorités sanitaires sont en alerte, au niveau national et international, afin de retrouver le plus rapidement possible les autres clients potentiels du Tchin Tchin Wine Bar. La période d'incubation de la maladie est en moyenne de 12 à 72 heures, mais les symptômes peuvent parfois apparaître au bout de huit jours.

Parmi les victimes avérées, outre les deux personnes retournées en Île-de-France, un consommateur intoxiqué a également été identifié en Espagne. Ce restaurant étant prisé de la clientèle anglo-saxonne et Bordeaux accueillant de très nombreux touristes étrangers, a fortiori pendant la Coupe du monde de rugby qui se déroule actuellement, il est envisageable que plusieurs clients du bar aient quitté Bordeaux et développé des symptômes par la suite.

Mise à jour du 18 septembre 2023

Deux plaintes ont été déposées par la famille et le compagnon de la femme de nationalité grecque de 32 ans décédée après intoxication alimentaire dans un restaurant de Bordeaux. Source RTL.

Le système de traitement des eaux usées des hôpitaux est une «autoroute» pour les bactéries résistantes, selon une étude

«Le système de traitement des eaux usées des hôpitaux est une «autoroute» pour les bactéries résistantes, selon une étude», source article de Chris Dall paru le 15 septembre 2023 dans CIDRAP News.

Une étude menée dans un hôpital irlandais met en évidence le potentiel des systèmes de traitement des eaux usées des hôpitaux à servir de réservoir pour des agents pathogènes résistants aux antibiotiques cliniquement pertinents, ont rapporté des chercheurs la semaine dernière dans le Journal of Hospital Infection.

Dans l'étude, menée à l'hôpital universitaire de Limerick, les chercheurs ont effectué une analyse métagénomique à grande échelle des canalisations d'eaux usées d'un service qui sera bientôt rénové et qui a connu plusieurs épidémies d'infections nosocomiales multirésistantes. Pour l’analyse, ils ont traité le biofilm et extrait l’ADN de 20 échantillons de tuyaux provenant des chambres de patients, y compris des coudes en U des toilettes et des siphons de lavabos et de douches. Ils ont également analysé des isolats cliniques de patients qui se trouvaient dans le service avant la rénovation et qui étaient colonisés par des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Dans cette nouvelle étude unique, dirigée par le professeur Colum Dunne, directeur de l’École de médecine de l’Université de Limerick, avec des chercheurs de l’hôpital universitaire de Limerick et de l’École de pharmacie de l’Université Queen’s de Belfast, une analyse génomique et microbiologique à grande échelle a été réalisée sur le système de traitement des eaux usées de l’hôpital.

Le séquençage de l'ADN des échantillons de tuyaux a révélé un réservoir diversifié de gènes de résistance aux antibiotiques (GRAs), et la plupart des GRAs observés étaient ceux codant pour la résistance aux antibiotiques couramment utilisés, notamment les tétracyclines, les fluoroquinolones, les bêta-lactamines et les macrolides. De même, une gamme diversifiée de GRAs a été identifiée dans les isolats cliniques, et une comparaison des isolats cliniques avec l’ADN provenant des canalisations d’eaux usées a révélé un nombre considérable de GRAs identiques.

«Bien que ces données ne nous permettent pas de déterminer si les gènes de résistance ont été transférés du patient au système d'épuration des eaux usées ou vice versa, elles nous permettent de confirmer le croisement du résistome des agents pathogènes cliniquement pertinents et du microbiome de l'environnement des eaux usées.» ont écrit les auteurs de l’étude.

L’autoroute des eaux usées

Étant donné que tous les tuyaux et siphons du système d'égouts de l'hôpital sont reliés au même système d'égouts, les auteurs affirment que les résultats suggèrent que le système forme une «autoroute des eaux usées» qui pourrait propager les bactéries résistantes des éviers, des canalisations de douche et des toilettes dans tout l'hôpital. Ces résultats, selon eux, pourraient influencer les stratégies de contrôle des infections et de nettoyage de l'hôpital à l'avenir.

«De tels sites présentent un risque d'infections nosocomiales, et si nous pouvons empêcher l'établissement de ces réservoirs grâce à de meilleures pratiques de contrôle des infections, nous pourrons, espérons-le, empêcher les patients de contracter des infections difficiles à traiter», a dit Nuala O'Connell, co-auteur de l'étude, de l'Université de Limerick, dans un communiqué de presse.

L’OCDE appelle à un ensemble de politiques One Health pour limiter l’impact de la résistance aux antibiotiques

«L’OCDE appelle à un ensemble de politiques One Health pour limiter l’impact de la résistance aux antibiotiques», source article de Chris Dall paru le 15 septembre dans CIDRAP News.

Un nouveau rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) suggère que la mise en œuvre d'une combinaison d'interventions politiques rentables en matière de santé humaine et animale et de sécurité alimentaire pourrait limiter les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la résistance aux antimicrobiens (RAM). vérifier.

Mais les décideurs politiques doivent agir de toute urgence.

Basé sur un modèle de microsimulation et une analyse par apprentissage automatique des données sur la RAM et la consommation d'antibiotiques de l'OCDE, de l'Union européenne et de l’Espace économique européen (UE et EEE) et des pays du G20, le rapport conclut que, à moins que les gouvernements ne mettent en œuvre un ensemble de politiques One Health plus strictes pour En réduisant l’utilisation d’antibiotiques humains et vétérinaires et en prévenant les infections hospitalières et d’origine alimentaire, les niveaux de RAM resteront élevés au cours des 25 prochaines années, entraînant des dizaines de milliers de décès chaque année et des coûts de santé supérieurs à ceux observés pendant la pandémie de COVID-19.

«Le coût de l'inaction dans la lutte contre la RAM est élevé», indique le rapport. «Les résultats de l'analyse de l'OCDE démontrent qu'une action politique fondée sur une approche «One Health» est nécessaire de toute urgence pour lutter contre la RAM.»

La résistance restera élevée dans le contexte des tendances actuelles

Sur la base des données de 2000 à 2019 et des tendances actuelles, le rapport estime que la consommation totale d'antibiotiques humains et animaux dans les pays de l'OCDE, de l'UE et de l’EEE et du G20 restera aux niveaux actuels d'ici 2035 si aucune mesure supplémentaire n'est prise, malgré quelques légères baisses. consommation humaine d’antibiotiques – et des réductions encore plus importantes de l’utilisation d’antibiotiques chez le bétail et la volaille – qui ont été observées ces dernières années.

Cette projection repose sur le fait que, même si la consommation humaine d’antibiotiques se stabilise dans de nombreux pays à revenu élevé, elle augmente considérablement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En outre, l’utilisation d’antibiotiques de dernier recours, comme les carbapénèmes, devrait augmenter à mesure que le nombre d’infections multirésistantes augmente.

De même, le rapport prévoit que les tendances des proportions de résistance (c'est-à-dire la proportion d'infections causées par des bactéries résistantes), moyennes pour 12 combinaisons antibiotiques-bactéries prioritaires, resteront également essentiellement stables si les tendances actuelles de la RAM se poursuivent et qu'aucune autre mesure politique n'est prise. Mais les proportions moyennes de résistance (20% dans les pays de l’OCDE, 22% dans l’UE et l’EEE et 30% dans le G20) sont déjà préoccupantes et masquent de larges variations selon les pays.

Par exemple, alors que les proportions moyennes de résistance sont de 6% en Norvège et au Danemark, plus de 44% des infections en Turquie et en Grèce sont causées par des infections résistantes aux antibiotiques. Et cet écart va probablement se creuser sans efforts pour réduire la consommation d’antibiotiques, ce qui signifie que les pays ayant des proportions moyennes de résistance élevées seront dans une situation pire d’ici 2035.

«Cela indique que les pays situés à l'extrémité supérieure de la fourchette doivent faire davantage pour inverser les tendances actuelles, sinon ils continueront à faire face à une résistance élevée et persistante», indique le rapport.

Dans ce scénario, l’OCDE prévoit que la résistance aux antibiotiques de dernier recours nécessaires pour lutter contre les infections multirésistantes pourrait doubler d’ici 2035. D’ici 2050, l’OCDE estime que les infections résistantes pourraient coûter la vie à 79 000 personnes chaque année dans 34 pays de l’OCDE et de l’UE. Les pays de l’EEE coûtent aux systèmes de santé de ces pays environ 29 milliards de dollars américains par an au total, et coûtent à l’économie environ 36,9 milliards de dollars américains en perte de participation et de productivité de la main-d’œuvre.

Un ensemble mixte de politiques One Health

Même si de nombreux pays inclus dans l’analyse ont mis en œuvre des plans d’action nationaux contre la RAM, et certains ont avancé des programmes de lutte contre la RAM, la mise en œuvre est limitée à certaines localités et la conformité n’est pas toujours garantie. Par conséquent, conclut le rapport, «il est primordial de continuer à investir dans des politiques visant à lutter contre la RAM par le biais d'une action multisectorielle».

Grâce à une analyse de modélisation, le rapport identifie 11 interventions One Health qui, si elles étaient mises en œuvre, non seulement atténueraient l’impact de la RAM sur la santé, mais généreraient également des gains économiques.

Bien que l’on estime que les 11 interventions modélisées réduisent les infections et les décès, trois interventions dans les établissements de santé humaine – les programmes de gestion des antimicrobiens (PGAs), l’amélioration de l’hygiène des mains et l’amélioration des pratiques de nettoyage de l’environnement – apporteraient le plus grand bénéfice pour la santé, les PGAs ayant le plus grand impact. sur les infections résistantes et les décès liés à la RAM. Le modèle estime que la mise en œuvre des PGAs pourrait contribuer à éviter 298 000 infections résistantes et à prévenir de plus de 3 200 à 10 000 décès liés à la RAM chaque année dans les 34 pays analysés.

En dehors du secteur de la santé humaine, le modèle de l’OCDE estime que le renforcement des mesures d’hygiène agricole (comme l’utilisation d’équipements de protection individuelle) et une meilleure hygiène lors de la manipulation des aliments pourraient être des moyens efficaces de réduire les infections bactériennes d’origine alimentaire et de limiter l’impact de la RAM.

Si les 34 pays mettaient en œuvre un ensemble mixte de ces politiques dans les secteurs de la santé humaine et non humaine, au lieu de les mettre en œuvre de manière isolée, le modèle estime que 1,6 million d’infections résistantes et 17 000 décès pourraient être évités. Et avec la réduction des dépenses de santé et l’augmentation de la participation et de la productivité de la main-d’œuvre qui en résultent, le modèle estime que le coût annuel moyen de la mise en œuvre de ces interventions serait cinq fois inférieur aux avantages économiques projetés.

«L'augmentation des investissements dans les programmes d'actions One Health contre la RAM est abordable, avec un retour sur investissement nettement supérieur aux coûts de mise en œuvre», conclut le rapport. «Les avantages sanitaires et économiques de la mise en œuvre des politiques One Health sous forme d'ensembles de politiques dépassent de loin les avantages générés par la mise en œuvre de ces politiques de manière isolée.»

vendredi 15 septembre 2023

Deux rappels de moules de bouchot oubliés par RappelConso ?

Le dernier rappel de moules via RappelConso était le 16 août 2023. Depuis plus rien …

Le blog a signalé qu’un premier rappel de moules de bouchot par Auchan est diffusé le 13 septembre 2023 :

Moules de bouchot de la baie du Mont Saint-Michel AOP vendues à l’étal de votre rayon marée, suite à la présence de Escherichia coli.

Les produits ont été vendus dans votre magasin durant la période du 05/09/2023 au 10/09/2023.

Pas d’information de la part de RappelConso …

Le 14 septembre, Auchan diffuse un nouveau communiqué de rappel de moules, cette fois-ci, il s'agit de moules de bouchot de Pénestin.

La société Mytilimer Production procède au rappel du produit suivant : «Moules de bouchot Pénestin» et «Moule de bouchot Pénestin Label Rouge», les zones de productions des moules font l’objet d’un arrêté préfectoral de fermeture pour présence de toxines lipophiles.

Toujours pas d’information de la part de RappelConso …

Mise à jour du 20 septembre 2023

Tout arrive pour qui sait attendre un certain temps ou un temps certain !
Voici que la France a notifié au RASFF de l'UE le 20 septembre la présence de toxines lipophiles dans des moules de France, six jours après le rappel en France ...

Signalons qu'il n'y a toujours pas eu de rappel de moules de bouchot via RappelConso.

Une étude montre une augmentation des toxi-infections alimentaires en Suisse

Voici que Joe Whitworth de Food Safety News rapporte le 15 septembre 2023 «Une étude montre une augmentation des toxi-infections alimentaires en Suisse»

Des chercheurs ont mis en évidence une augmentation des épidémies d’origine alimentaire en Suisse au cours des 15 dernières années.

Les toxi-infections alimentaires dans le pays sont identifiées par les autorités cantonales et signalées à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et vétérinaire (OSAV). Entre 2007 et 2021, 200 foyers de cas ont été enregistrés. Le nombre le plus élevé a été enregistré au cours de la période d’étude en 2021 et le nombre le plus faible a été enregistré en 2012.

Au moins 4 668 personnes sont tombées malades, 303 ont été hospitalisées et 18 sont décédées. Les principaux agents pathogènes détectés étaient Salmonella, Campylobacter, norovirus et les staphylocoques coagulase positive. D'autres incidents ont été causés par une intoxication par des scombroides, Bacillus, Listeria et Clostridium perfringens.

Les toxi-infections alimentaires ont eu lieu dans des restaurants, des cantines et des sites de restauration, des ménages privés, des jardins d'enfants et des écoles, ainsi que des établissements de plats à emporter, selon l'étude publiée dans le Journal of Consumer Protection and Food Safety, «Foodborne outbreak reports in Switzerland from 2007 to 2021».

Les produits alimentaires signalés lors des toxi-infections alimentaires comprenaient des produits mélangés (tels que des repas composés), du poisson et des produits à base de poisson, du lait et des produits laitiers, ainsi que de la viande et des produits carnés.

Données manquantes et exemples d’épidémies

Dans près de la moitié des foyers de toxi-infections alimentaires, ni un pathogène causal, ni un agent n’ont pu être identifiés. Dans environ un tiers des toxi-infections alimentaires, aucun aliment en cause n’a pu être identifié.

Quatorze des 18 décès ont été attribués à Listeria monocytogenes. Deux étaient causées par le virus de l’hépatite E et un par Campylobacter et norovirus.

Des incidents ponctuels ont eu un impact important sur les chiffres. En 2015, l’eau potable contaminée par norovirus a entraîné 1 194 cas de maladie et cinq hospitalisations. Cette toxi-infection alimentaire a été utilisée pour tester dans quelle mesure les réseaux sociaux pouvaient être utilisés pour une identification précoce des toxi-infections alimentaires.

Une autre épidémie de contamination de l'eau potable s'est produite en 2008. Campylobacter jejuni a été identifié comme étant l'agent pathogène. Au total, 185 personnes sont tombées malades et une personne a été hospitalisée.

Une épidémie de listériose à l’échelle nationale en 2020 a été attribuée à une fromagerie. Le séquençage du génome entier (WGS) a été crucial pour montrer la relation étroite entre les isolats d’un échantillon de fromage et l’environnement et pour relier les cas de 2018 à l’épidémie de 2020. Au total, 34 personnes sont tombées malades et dix sont décédées.

Une augmentation des cas d’hépatite E a été observée entre janvier et mai 2021, avec 105 cas d’infection signalés dans toute la Suisse. Sur près de 200 échantillons, deux foies de porc et trois saucisses cuites se sont révélés positifs au virus de l’hépatite E par PCR. Le séquençage des isolats de virus n'a été possible qu'avec un foie de porc, qui ne correspondait pas aux échantillons humains, de sorte qu'aucune source d'infection n'a été identifiée.

«La tendance des épidémies augmente et devrait continuer à augmenter avec de nouvelles méthodes de typage biologique moléculaire telles que le WGS», ont dit les chercheurs.

Cependant, il est difficile de réaliser des études épidémiologiques détaillées au niveau local. Il s’agit notamment du manque de ressources humaines ou techniques, de priorités contradictoires en matière de santé publique, de la détection tardive des toxi-infections alimentaires et du manque d’expérience dans la conduite de telles études. Cela signifie que de nombreuses épidémies ne peuvent pas être retracées ni résolues.

Pour gérer les toxi-infections alimentaires, l’OSAV fournit de la documentation et des outils pour maîtriser les intoxications collectives d’origine alimentaire. Ces informations s’adressent aux autorités cantonales et fédérales chargées d’enquêter sur la multiplication du nombre de cas de maladies, ainsi que la plate-forme numérique. appelée ALEK qui comprend un site Internet, un guide pratique et un ensemble de quatre manuels pour différents scénarios.

Val d'Oise : Opération de contrôles au marché Héloïse d'Argenteuil. 480 kg de denrées alimentaires détruites

C'est mieux qu'à la braderie de Lille où seulement 451kg  de denrées ont été retirées.

Cette opération a été menée par Laetitia Cesari-Giordani, secrétaire générale de la préfecture du Val d’Oise, les agents de la Direction départementale de la protection de la population, de la police aux frontières et des policiers nationaux.

Fraudes, arnaques, non-respect de la chaîne du froid, tromperies sur les prix... L’Etat dans le Val d’Oise assure également votre sécurité sur les marchés !  

Réaction d'un internaute après cette opération,

Belgique : Plusieurs cas de contamination par Shigella dans un restaurant

Ce n’est pas une histoire belge, mais plus sérieusement la présence de
Shigella qui a contaminé de nombreuses personnes à deux reprises. Dans ces conditions, l’AFSCA a ordonné une fermeture temporaire par ‘précaution’. Apparemment le nettoyage serait à l’origine de la contamination puisqu’il est exigé par une entreprise extérieure. Je ne crois que cela soit une garantie d’efficacité, bref, nous verrons ...

«Contaminations par la Shigella dans l’établissement Zandberghoeve à Beernem: L’AFSCA et le Departement flamand Zorg ferment l’établissement par précaution et mènent une enquête approfondie pour identifier la source de contamination», source communiqué de l’AFSCA du 14 septembre 2013.

Ces deux derniers week-ends, des personnes ont été infectées par la bactérie Shigella après une réception au sein de l’établissement Zandberghoeve de Beernem. Afin de protéger le consommateur, une fermeture temporaire de l’ensemble de l’établissement est imposée par mesure de précaution. L’AFSCA exige également un nettoyage de l’ensemble du bâtiment par une firme externe et prélève des échantillons de l’environnement de travail. Le Departement Zorg étend l’analyse des échantillons de selles à l’ensemble des membres du personnel.

Joris Moonens, porte-parole du Departement Zorg : «Au départ, les contaminations semblaient se limiter à un groupe d’une cinquantaine de personnes ayant participé à une fête organisée à la «Zandberghoeve» le week-end du 2 septembre. Après un suivi actif du Departement Zorg, aucune autre personne malade n’a été signalée parmi les autres groupes présents dans les salles de la Zandberghoeve ce week-end-là. Mais dans un groupe de 8 personnes ayant fréquenté le restaurant de la Zandberghoeve samedi dernier, nous comptons désormais 6 personnes présentant des symptômes de la shigellose. Chez l’une d’entre elles, ce diagnostic a été confirmé avec certitude. Il est possible que d’autres cas soient identifiés dans d’autres groupes du week-end dernier. Cela indiquerait la présence d’une source de contamination au sein de la Zandberghoeve. Il peut s’agir d’une personne ou d’une denrée alimentaire ou un objet contaminé.».

Hélène Bonte, porte-parole de l’AFSCA : «Nous enquêtons sur la source de contamination en collaboration avec le Departement Zorg. Dans ce contexte, nos contrôleurs ont prélevé des échantillons de nourriture ainsi que des échantillons de l’environnement. À ce jour, l’AFSCA et le Departement Zorg ne sont pas encore parvenus à une conclusion. Afin de protéger le consommateur, nous sommes dès lors contraints de procéder à la fermeture temporaire de l’ensemble de la «Zandberghoeve». L’exploitant est tenu de faire désinfecter l’ensemble des lieux par une entreprise de nettoyage professionnel.»

Le Departement Zorg poursuit son enquête en parallèle afin de détecter d’éventuelles contaminations parmi le personnel. Après la première série de contaminations, des échantillons de selles avaient déjà été prélevés chez les membres du personnel ayant servi ce groupe. L’analyse de ces échantillons par le laboratoire national de référence et Sciensano est en cours. Plusieurs échantillons de selles vont désormais être prélevés chez tous les membres du personnel. Ces derniers ne pourront reprendre le travail que si ces échantillons de selles montrent qu’ils ne sont pas contaminés. Le Departement Zorg va également interroger le personnel et les invités au sujet des points communs et contacts communs entre les groupes au sein desquels des cas de maladie apparaissent.

Sur base des résultats des échantillons prélevés dans l’environnement et auprès du personnel, et après le nettoyage des lieux par une firme externe, l’AFSCA évaluera, en concertation avec le Departement Zorg, quand la Zandberghoeve pourra rouvrir ses portes au public.