jeudi 13 juin 2019

Enquête sur la viande de cheval en Irlande et fraude aux steaks hachés en France

« Enquête sur la viande de cheval en Irlande et fraude aux steaks hachés en France », tel est le titre d'un article paru dans FoodSafety News le 12 juin 2019.

Le blog vous avait déjà entretenu de la fraude aux steaks hachés en France ici.

La police irlandaise, a fouillé sept sites la semaine dernière dans le cadre d'une enquête sur une fraude liée à la viande de cheval.

La police irlandaise, des agents du ministère de l'agriculture, de l'alimentation et de la marine (DAFM pour Department of Agriculture, Food and the Marine) et de l'autorité irlandaise de la sécurité des aliments (FSAI) ont effectué des recherches planifiées à Roscommon, Leitrim, Sligo, Westmeath et Kilkenny. Les sites consultés comprenaient des exploitations agricoles, des maisons et un bâtiment commercial.

Des perquisitions ont eu lieu au cours d'une enquête sur des infractions liées à des pratiques frauduleuses relatives à la falsification de passeports d'identité et à la micropuce de chevaux présentés à l'abattoir dans ces zones.

La FSAI est l'agence qui a mis en lumière le scandale de la viande de cheval en janvier 2013 après avoir effectué des analyses sur des burgers contenant de l'ADN de cheval. La question s'est ensuite répandue dans toute l'Europe.

En avril de cette année en France, l’ancien directeur de l’entreprise de viande Spanghero, Jacques Poujol, a été condamné à 24 mois de prison, dont 18 avec sursis. Patrice Monguillon, directeur de l'usine de Spanghero, a été condamné à un an de prison avec sursis. Johannès Fasen, un trader néerlandais, a été condamné à deux ans et Hendricus Windmeijer, qui travaillait pour Fasen, a été condamné à un an de prison avec sursis.

Le système de contrôle irlandais
Le DAFM a la présence permanente d'un vétérinaire officiel et d'une équipe technique dans tous les abattoirs agréés, y compris les deux sites d'abattage de chevaux approuvés par le DAFM. Tous les abattoirs dont la viande est destinée à la consommation humaine doivent satisfaire aux exigences fixées dans les réglementations européennes en matière de sécurité des aliments.

Lorsqu'un cheval équin est présenté à l'abattoir, le système irlandais est vérifié pour s'assurer qu'il est éligible pour la chaîne alimentaire. Si les informations figurant dans la base de données diffèrent du passeport, elles sont exclues de la chaîne et le cheval ne peut pas être abattu.

Tous les équidés présentés dans les abattoirs sont soumis à un examen ante mortem effectué par le DAFM afin de s'assurer de leur aptitude à être abattus. Ils sont également scannés pour rechercher une micropuce et les détails sont comparés aux données du passeport et enregistrés par le DAFM. Des contrôles post mortem sont également effectués sur les équidés abattus.

Les agents du Criminal Assets Bureau, Garda National Drugs and Organized Crime Bureau et du Garda National Cyber Crime Bureau ont aussi soutenu l’enquête.

L'Irlande a été impliquée dans trois alertes notifiées au RASFF cette année concernant de la viande de cheval. Deux pour des enregistrements de traçabilité médiocres impliquant des passeports pour la viande de cheval réfrigérée et la troisième pour les dioxines présentes dans de la viande de cheval réfrigérée.

Une des alertes de traçabilité a conduit Lackmann Tuschonka Konskaya à rappeler de la viande de cheval en conserve en mai. Le produit de 400 g venait d'Allemagne et avait une date de péremption au 8 juillet.

Fraude aux steaks hachés découverte en France
Entre-temps, les autorités françaises ont révélé un stratagème frauduleux qui aurait faussement déformer la qualité de la viande hachée congelée donnée à certaines associations pour aider les nécessiteux du pays.

La Croix-Rouge française, la Fédération française des banques alimentaires, les Restaurants du Cœur et le Secours Populaire ont alerté les autorités. Les associations ont cessé la distribution de ces produits en février.

Après avoir été informés en mars, les enquêteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la lutte antifraude (DGCCRF) ont prélevé des dizaines d'échantillons de produits pour analyse et résultats entre la mi-mai et le mois de juin. Ils ont constaté des non-conformités avec les règles de qualité en excès de graisse et des défauts de composition.

Une société française a fourni les produits, provenant d'un fabricant polonais. Une autre entreprise française aurait joué le rôle d'intermédiaire. Les analyses microbiologiques ont montré qu'il n'y avait pas de danger pour la santé des consommateurs.

L'aide alimentaire aux plus démunis reçoit de l'argent d'un Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) pour acheter de la nourriture pour les quatre associations.

Les chefs des deux entreprises françaises anonymes ont été interrogés par les autorités et les résultats de l'enquête seront communiqués aux procureurs dès son achèvement.

NB : Comme vous pourrez le constater, cet article comme d'autres ne cite pas FranceAgriMer ...

mercredi 12 juin 2019

Les intoxications alimentaires à l'histamine pourraient augmenter en Europe

« Les intoxications alimentaires à l'histamine pourraient augmenter en Europe », source article de Joe Whitworth paru le 12 juin 2019 dans Food Safety News.

Selon des chercheurs, le risque d'intoxication alimentaire à l'histamine ou intoxication histaminique, également appelé scombrotoxisme, pourrait augmenter à l'avenir si les tendances des échanges commerciaux se poursuivaient.

Des scientifiques ont fait cette remarque dans la revue Eurosurveillance lors d'une investigation sur un foyer de cas en 2017 lié à du thon en France.

La contamination par l'histamine est généralement due à une réfrigération inadéquate du poisson et peut survenir à n'importe quel stade de la chaîne alimentaire. Une fois formé, l'histamine n'est pas détruite par la cuisson, le fumage ou la congélation.

Les chercheurs prévoient que le risque d'intoxication alimentaire à l'histamine pourrait augmenter dans les années à venir, car les importations de thon frais en Europe ont augmenté de 5% en moyenne par an entre 2011 et 2015. Si la tendance se maintient, il est probable que l'intoxication va suivre.

Selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), 599 foyers de HFP ont été signalés dans l'Union européenne entre 2010 et 2017. Le pic d'intoxications alimentaires à l'histamine a été atteint en 2017, avec 117 foyers impliquant 572 patients, principalement signalés. par la France et l'Espagne.

L'Italie a notifié les 10 dernières alertes d'intoxication par des poissons scombridés d'Espagne, du Sri Lanka ou d'Inde depuis 2010 sur le portail du RASFF, avec la plus récente notification au mois de juin. Dix notifications cette année ont mentionné l'histamine.

La surveillance nationale en France montre que les intoxications alimentaires à l'histamine ont représenté 3,6%, soit 263 des 7 346 foyers de cas d'origine alimentaire signalées entre 2010 et 2016. Sur ce nombre, seulement 62 ont été confirmées en laboratoire, ce qui souligne les difficultés de l'investigation.

L’intoxication alimentaire à l’histamine est une réaction de type allergique provoquée par la consommation de poisson ou d’aliments fermentés contenant une forte concentration d’histamine. Les poissons scombridés tels que le thon et le maquereau, ainsi que certains poissons non scombridés, tels que le mahi-mahi, les sardines, les pilchards, le hareng, sont couramment impliqués.

Intoxication à l'histamine en France
En avril 2017, une épidémie d'intoxication à l'histamine s'est produite dans une unité militaire française près de Paris. Au total, 40 cas ont été identifiés parmi les 241 personnes ayant mangé au centre de restauration.

L'âge médian des cas était de 38 ans, avec une fourchette globale de 18 à 58 ans. Soixante-huit pour cent, 21 sur 31 étaient des hommes. Les symptômes communs étaient des maux de tête, des bouffées de chaleur, des éruptions cutanées, des nausées, des palpitations et de la diarrhée. Six patients ont été hospitalisés, tous pendant moins de quelques heures.

« Lors de cette éclosion, l'apparition initiale de symptômes chez deux personnes manipulant des aliments aurait pu alerter le personnel dès le début; cependant, leurs symptômes étaient, selon eux, inattendus pour une épidémie d'origine alimentaire et n'ont donc pas été immédiatement associés au thon », ont dit les chercheurs.

Les chercheurs ont mené une étude cas-témoins sur 31 cas et 63 sujets témoins. Parmi les cas, 30 avaient consommé du thon, alors que seulement 12 des 63 sujets témoins en avaient consommé.

Une analyse multivariée a montré que les filets de thon jaune cuits étaient la source probable de l'intoxication alimentaire. L'intoxication à l'histamine a été rapidement suspectée en raison des symptômes d'allergie des patients, de l'apparition rapide après un repas et de la consommation de thon. Dès que cela a été suspecté, le thon non cuit restant a été retiré du centre de restauration militaire.

Le thon jaune frais provenait de La Réunion et a été livré sous vide et emballé avec des glaçons sur le principal marché alimentaire de Paris (Rungis). Aucune question liée à la chaîne du froid n'a pu être établie dans les chaînes d'approvisionnement en amont et en aval.

Enquête de traçabilité
Un test de dépistage réalisé par le fournisseur local à la Réunion avant son transport en France a révélé que la concentration en histamine était inférieure à 200 milligrammes par kilogramme.

La concentration d'histamine s'est établie à 1 720 mg/kg dans les restes de thon cru et à 3 720 mg/kg dans les échantillons témoins de thon cuit, bien au-dessus des valeurs limites définies par la réglementation européenne de 200 mg/kg.

La présence de Klebsiella variicola et de Pantoea agglomerans, micro-organismes de l'ordre des Enterobacterales qui produiraient de l'histamine, a été confirmée dans les restes de thon cru.

« La concentration peut varier dans la chair d'un thon ou entre différents poissons d'un même lot. Cela pourrait expliquer pourquoi toutes les personnes qui ont mangé du thon ne sont pas tombées malades et pourquoi l'analyse effectuée par le fournisseur local à la Réunion était normale », ont écrit des chercheurs.

Les valeurs de température enregistrées peuvent être retracées du bateau de pêche à l'installation militaire autonome. Elles étaient conformes aux exigences réglementaires comprises entre 0°C et +2°C pour les produits de la pêche crus.

L’évaluation du processus de restauration et des installations n’a pas mis en évidence d’écart par rapport aux pratiques de conservation et d’hygiène des aliments. Aucune odeur anormale, ni changement d'apparence du thon n'a été observé par les cuisiniers.

Les chercheurs ont supposé que la contamination pouvait s'être produite tôt dans la phase de pêche, y compris le temps passé dans l'eau après la mort ou lors de la préparation initiale du poisson, telle que la découpe et l'éviscération.

En France comme aux Etats-Unis, le site officiel des avis de rappel est 'out of order'


Le site Internet de la FDA vient d'arrêter le flux RSS, les avis de rappel sont toujours disponible sur le site, nous apprend Food Safety News.

On pourrait faire un parallèle avec la France, où le site Internet officiel des avis de rappel est toujours 'out of order', la page Internet ne peut donc pas être trouve (Page not found), puisque le site Internet n'existe toujours pas, malgré de vagues promesses officielles ...

Si vous êtes abonné au flux RSS des avis de rappels de la FDA, vous avez peut-être remarqué qu’ils ne fonctionnaient pas actuellement. Les responsables de l'agence disent que le service sera bientôt rétabli.

Pas de chance que le service soit rétabli en France, puisque malheureusement, il n'existe pas!

« La FDA n'a pas cessé son flux RSS des avis de rappel. Cela étant, l'information sur les avis de rappel. En raison d ela récente migration de FDA.gov, nous avons actuellement désactivé le flux RSS pour les avis de rappel », a déclaré un porte-parole de la FDA.

« Cependant, les informations sur les rappels restent disponibles sur FDA.gov»

Une fois le processus de migration et de suivi terminés, la FDA a l'intention de réactiver les flux RSS pour les avis de rappel, ce qui devrait se faire dans les prochains jours, selon le porte-parole.

Food Safety News propose son propre flux RSS pour les rappels d’aliments publié par la FDA, le ministère de l’agriculture des États-Unis et l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Nous proposons également des flux RSS aux rédacteurs et rédacteurs individuels, ainsi que sur différents sujets sur les épidémies de maladies d’origine alimentaire, l’éducation des consommateurs, etc.

En France, si vous souhaitez connaître le flux des avis de rappel des produits alimentaires,  près d'un avis de rappel par jour depuis le début de l'année 2019, il n'y a qu'une seule adresse, Oulah.fr.

Vérifiez et comparez avec les autres sites susceptibles de vous une information fiable, vous verrez, comme l'on dit, y'a pas photo ...

NB: En informatique, l’erreur 404 est un code d’erreur du protocole de communication HTTP sur le réseau Internet. Ce code est renvoyé par un serveur HTTP pour indiquer qu'aucune ressource (généralement une page web) n'a été trouvée à l'adresse demandée.

mardi 11 juin 2019

Une association eau électrolysée et ultrasons réduit la charge bactérienne lors du pré-refroidissement de carcasses de poulet


« Une nouvelle association entraine une réduction bactérienne bactéries lors du pré-refroidissement de poulets », source article de Julie Larson Bricher paru dans Meatingplace.

Des scientifiques ont découvert que l'association d’ultrasons et d’eau électrolysée légèrement acide au cours du pré-refroidissement de carcasses de poulet entraînait une réduction microbienne plus élevée par rapport aux procédés traditionnels.

Dans une étude récente, des poitrines de poulet ont été pré-refroidis pendant 10 minutes à 10°C avec de l'eau électrolysée légèrement acide et à différentes fréquences d'ultrasons (25 et 130 kHz). Les chercheurs ont indiqué que cette association entraînait une réduction efficace (P <0,05) des entérobactéries, des bactéries mésophiles, des bactéries lactiques et des bactéries psychrotrophes.

Les résultats ont également montré que l'oxydation des lipides et des protéines, la force de cisaillement, la glycolyse anaérobie et la structure musculaire n'étaient pas affectées (P> 0,05) par le traitement.

Voir le résumé en ligne dans la revue International Journal of Food Microbiology.

Les auteurs indiquent que l'association de ces deux technologies peut être prometteuse dans la phase de pré-refroidissement des carcasses de poulet.

Quand une épidémie de gastro-entérite virale devient une épidémie d'intoxication alimentaire à Cryptosporidium parvum


Voici une affaire de sécurité sanitaire intéressante …

Si parmi les titres de certains sites publiés à l'époque, on ne devait en retenir qu'un ce serait celui de France bleu du 30 novembre 2017 :
Saint-Philbert-de-Grand-Lieu : c'est une gastro et pas la cantine qui a rendu malades les collégiens.
C'est une gastro-entérite qui a causé 166 absences la semaine dernière au collège de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu près de Nantes. L'enquête menée par l'Agence régionale de santé écarte l'intoxication alimentaire

On lira, si l'envie vous en prend, d'autres faits similaires rapportés ici et ici.

La réalité des faits est désormais connue avec la publication au BEH de juin 2019*, il ya bien eu une épidémie d'intoxication alimentaire et plus précisément une épidémie de cryptosporidiose dans un collège de l’ouest de la France, en novembre 2017 …

Résumé.
Introduction. Le jeudi 23 novembre 2017, une épidémie de gastro-entérite était signalée dans un collège de Loire-Atlantique, avec plus de 150 malades. Diverses investigations épidémiologiques, microbiologiques et environnementales ont été conduites.

Méthode. Une étude de cohorte rétrospective des élèves et adultes du collège a été réalisée par un questionnaire mis en ligne le lendemain sur le site internet du collège. Des prélèvements de selles ont fait l’objet de recherches successives de bactéries, virus et parasites. Des échantillons environnementaux ont été prélevés pour analyses.

Résultats. Le taux d’attaque était de 61% (180/293), avec un gradient d’âge allant de 75% chez les 6e à 45% chez les adultes. Un pic de 75 cas a été enregistré le 22 novembre. Les consommations d’eau du réseau de distribution n’étaient pas associées à la survenue de la maladie ; le fait d’être demi-pensionnaire y était associé (risque relatif, RR=1,6 [1,1-2,3]). Suite aux analyses bactériologiques et virologiques négatives (15 prélèvements), l’utilisation d’une méthode de détection par PCR de 22 agents pathogènes révélait la présence du parasite Cryptosporidium parvum IIaA15G2R1.

Parmi les aliments servis six jours avant (durée d’incubation) à tous les demi-pensionnaires, figurait du fromage blanc biologique au lait non pasteurisé. Le génotype hypertransmissible C. parvum IIaA15G2R1, considéré comme zoonotique, a été retrouvé dans des échantillons de fèces de veaux à proximité du laboratoire de fabrication de fromages.

Discussion. La cryptosporidiose humaine apparaît largement sous-diagnostiquée en France. Les prescriptions de routine pour le diagnostic biologique de diarrhées persistantes devraient être améliorées en spécifiant une recherche parasitologique (dont cryptosporidies).
Les auteurs indiquent que « L’enquête a été réalisée sous l’hypothèse initiale d’une contamination à norovirus (durée d’incubation de 1 à 2 jours) et a recherché une exposition autour des deux jours d’école des lundi 20 et mardi 21 novembre 2017. »
Quinze prélèvements de selles ont fait l’objet de recherches biologiques de 1re puis de 2e intention : aucun agent bactérien ou viral n’a été identifié. Les recherches d’autres agents pathogènes sur deux prélèvements pris au hasard ont révélé la présence du parasite Cryptosporidium sp. L’ensemble des prélèvements a alors été soumis à une recherche spécifique de Cryptosporidium sp.: 12 étaient positifs à l’espèce C. parvum.
L’identification de C. parvum a été tardive du fait de l’absence de recherche en routine de parasites face à un cas de gastro-entérite. De plus, lorsqu’un examen parasitologique est spécifiquement prescrit, les recherches en routine par les laboratoires d’analyse de biologie médicale ne couvrent pas Cryptosporidium. L’utilisation d’une méthode moléculaire de détection de 22 agents pathogènes gastro-intestinaux a permis de détecter C. parvum et de réorienter les investigations vers la recherche d’une exposition à risque 6-7 jours avant le pic épidémique.
Parmi les aliments servis au cours de la période ciblée, figurait du fromage blanc au lait cru servi six jours avant le pic épidémique brutal, denrée représentant un risque potentiel pour les cryptosporidioses. Des oocystes de C. parvum ont été retrouvés dans des fèces de veaux en élevage à proximité du laboratoire de production (échantillons prélevés deux mois après l’épisode). Comme ceux retrouvés chez les malades, ils étaient de génotype IIaA15G2R1, qualifié d’hypertransmissible. La charge parasitaire était modérée pour des veaux, mais suffisante pour une contamination durable de l’environnement, les oocystes survivant plusieurs mois en conditions fraîches et humides.
Cet épisode soulève plusieurs pistes d’améliorations :
  • la cryptosporidiose apparait largement sous-diagnostiquée en population générale en France. Les prescriptions de routine pour le diagnostic biologique de diarrhées persistantes doivent être améliorées en spécifiant une recherche parasitologique incluant Cryptosporidium; 
  • l’investigation des toxi-infections alimentaires collectives repose sur la formulation d’hypothèses à vérifier s’appuyant sur les signes cliniques et une période plausible d’exposition à un aliment contaminé. Dans l’algorithme utilisé, la combinaison d’une prédominance de diarrhées sans fièvre avec étalement des débuts des signes sur plus de quatre jours devrait être ajoutée pour suggérer l’hypothèse d’une infection à Cryptosporidium et adapter la recherche d’expositions; 
  • la mise au pré précoce des veaux après leur naissance est une mesure visant à réduire les problèmes récurrents de diarrhée des veaux, mais elle ne supprime pas totalement le risque de contamination de l’environnement par excrétion d’oocystes. L’épisode rappelle que la fabrication de produits laitiers doit faire l’objet d’attentions d’hygiène particulières, notamment en milieu agricole.

On savait que les TIAC était sous-estimées, on sait désormais qu'il en est de même pour les cas d'infection à Cryptosporidium ...

Danemark : Les cas de STEC ont presque doublé en 5 ans


« Danemark : Les cas de STEC ont presque doublé en 5 ans », source article de Joe Whitworth paru le 11 juin 2019 dans Food Safety News.

Le nombre de personnes infectées par E. coli producteurs de shigatoxines a presque doublé au Danemark de 2014 à 2018.

Il y a eu 281 cas en 2014 et 495 en 2018. La plus forte augmentation a eu lieu de 2017 à 2018 et l'incidence la plus élevée a été constatée dans l'est et l'ouest du Jutland. Un grand nombre d'infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été observées au cours de l'été, de juin à septembre. Les types les plus courants de E. coli étaient O157, O26, O103 et O146.

Les données du Statens Serum Institute (SSI) indiquent que le nombre d'infections intestinales bactériennes dues aux STEC a suivi une tendance à la hausse au cours de la période.

« Une partie de l'explication peut être que les méthodes de diagnostic et les critères cliniques pour les analyses de STEC ont changé dans plusieurs départements de microbiologie au cours de la période 2014-2018. Ainsi, plus de personnes sont testées et diagnostiquées qu'auparavant », selon l'agence.

Démographie des personnes infectées
Au Danemark, les infections à STEC sont surveillées aau SSI via deux systèmes. 1 609 cas ont été rapportés au cours de la période. Onze personnes ont eu le même type de STEC pendant plus de six mois et huit ont eu plus d'un type de STEC vérifié.

Au total, 63%, soit 1 033 de tous les patients infectés par STEC, ont été enregistrés comme ayant été infectés au Danemark. Le lieu de l'infection était inconnu pour 18%, tandis que 19% étaient infectés à l'étranger, principalement en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

L'âge médian des personnes infectées était de 23 ans et un tiers des patients étaient des enfants de moins de 8 ans. Les femmes représentaient entre 53% et 58% des cas annuels.

SHU et épidémies
De 2014 à 2018, 55 cas d'infection avec syndrome hémolytique et urémique (SHU), soit 3,4% de tous les patients STEC, ont été enregistrées. Plus de cas de SHU ont été signalés dans le groupe ayant plus de 7 ans et une augmentation a été observée en 2018.

L’âge médian des cas de SHU était 6 ans et 50% avaient entre 2 ans et demi et 13 ans et la tranche d’âge était comprise entre 0 et 80 ans. Au cours de l’année écoulée, 21 patients atteints de SHU ont été accueillis, soit le nombre annuel le plus élevé jamais enregistré. Selon SSI, il est trop tôt pour dire si la hausse en 2018 s'inscrit dans une tendance annuelle plus large.

Les isolats STEC font l'objet d'un séquençage du génome complet chez SSI depuis 2014. De 2014 à 2018, 55 cas groupés ont été découverts, comptant au moins deux personnes de types génétiquement apparentés. Au total, 45 d'entre eux comprenaient deux à quatre patients et huit cas groupés comprenaient cinq à huit patients. Dans six cas groupés génétiquement liés, une infection par des aliments a pu se produire.

La période de 2016-2018 comptait un groupe plus important de 15 cas liés génétiquement et une épidémie à O26: H11 en 2018 avec 38 patients.

La plus grande épidémie au Danemark a été enregistrée en 2018 avec 38 cas. Les cas de l'épidémie à E. coli O26 se sont principalement produits chez des enfants de moins de 4 ans. C'était probablement associé à la consommation de salami de bœuf, mais la bactérie n'a pas été détectée dans les échantillons du produit.

Une autre éclosion au cours de la même année a eu lieu avec sept cas d'infection avec O111:H8. Un cas confirmé et deux cas probables ont développé un SHU. Les cas étaient dispersés à travers le Danemark et aucun n'avait voyagé à l'étranger pendant la période d'incubation. Aucune source commune ne pouvait être établie, mais la viande hachée bovine a été suspectée mais non confirmée, car il s'agissait du seul aliment que tous les patients ont déclaré avoir mangé.

La Chine, la France, l'Inde et les États-Unis sont plus semblables que différents en matière de sécurité sanitaire des aliments


Voilà qui ne va pas faire plaisir au tout nouveau directeur général de l'alimentation, dont on pourra écouter les propos soporifiques ici, car voici qu'un article paru dans Food Safety News rapporte, oh scandale, que « La Chine, la France, l'Inde et les États-Unis sont plus semblables que différents en matière de sécurité alimentaire ». Le texte ci-après est une adaptation du texte de l'article paru dans Food safety News.

Décidément cette première journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments n'aura pas été une grande réussite pour notre pays, le ministère de l'agriculture a recyclé des 'vieux' articles, dont l'un, Sécurité sanitaire des aliments : des contrôles assurés à tous les niveaux par l’État, est assez ubuesque, quand on sait que le schéma proposé n'aura plus court demain ...

Bref, dès lors comment redresser la barre en France après des années de gâchis humains liés aux pertes d'effectifs tant au ministère de l'agriculture qu'à la DGCCRF ?

Il faut aussi restaurer la confiance par une communication appropriée et une transparence à tous les niveaux de la chaîne alimentaire ... mais là, c'est très loin d'être gagné quand on écoute les discours langue de bois des responsables du ministère de l'agriculture ...

La première Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, célébrée le 7 juin, a été l’occasion de consulter l’opinion publique dans le monde entier. Et le sondage, comme le disent les sponsors, Mérieux Nutrisciences et bioMérieuxattire l’attention sur le fait que la sécurité des aliments est cruciale dans toutes les régions géographiques et concerne tout le monde.

À 96%, les habitants de la Chine sont les plus confiants quant à la sécurité des aliments qu’ils consomment. La confiance en la sécurité des aliments était également élevée en Inde (93%) et aux États-Unis (90%). En France, cependant, les consommateurs sont plus méfiants et 52% ont déclaré se sentir bien moins informés pour avoir confiance en la sécurité des aliments.

Mérieux Nutrisciences et bioMérieux, deux entreprises de classe mondiale, ont mené un sondage de la consommation internationale pour comprendre les perceptions et les comportements en matière de sécurité des aliments dans quatre pays: les États-Unis, la Chine, la France et l'Inde.

« Même si la sécurité alimentaire semble être une préoccupation croissante pour ces quatre pays, les résultats mettent en évidence des perceptions et des attentes différentes d'un pays à l'autre », selon un communiqué des deux entreprises.

À ce titre, l’un des grands enseignements de ce sondage international est qu’en France, les consommateurs ont nettement moins confiance dans les aliments qu’ils consomment qu’en Chine, aux États-Unis ou en Inde et ne se sentent pas suffisamment informés sur la sécurité alimentaire.

Pourtant les normes sanitaires en vigueur en France figurent parmi les plus exigeantes. Or, en France, seulement 65 % des consommateurs affirment avoir confiance dans les aliments qu’ils consomment. Alors qu’en Chine les consommateurs ont confiance à 96 % dans les aliments qu’ils consomment, en Inde à 93 % et aux États-Unis à 90 %. Dans l’Hexagone, ce manque de confiance s’accompagne d’un sentiment d’être mal informé exprimé par environ la moitié des personnes interrogées.

L'enquête a révélé que les dates limite de consommation étaient les plus importantes en Inde, où 66% des personnes interrogées ont déclaré les utiliser, et aux États-Unis, où 61% les utilisaient. Seuls 33% des Français considèrent les dates de péremption comme une garantie. En France, la traçabilité a atteint 71% des réponses, la composition du produit 63% et l'étiquetage de qualité 41%.

Les marques des produits ne sont pas considérées comme une garantie essentielle de la sécurité des aliments en France avec seulement 11% qui se fient à elles. Elles sont mieux classées en Chine et en Inde, avec respectivement 42% et 43% des personnes interrogées, qui utilisent les marques comme indicateurs de sécurité sanitaire.

« Cette enquête, que nous avons co-financée, révèle que même si la définition de la sécurité alimentaire peut varier d’un pays à l’autrela préoccupation principale commune aux quatre pays étudiés est la présence de bactéries dans les aliments. Cela illustre l’importance de la qualité microbiologique des aliments et des boissons pour les consommateurs de ces pays », précise Nicolas Cartier, Directeur Exécutif, Unité Microbiologie Industrielle de bioMérieux. 

« En tant que leader du contrôle microbiologique alimentaire, nous sommes engagés au service de la protection de la santé des consommateurs. Cette enquête révèle également que pour les Français la sécurité des aliments ne s’entend pas uniquement à court terme. Ils attachent beaucoup d’importance à l’impact des aliments sur leur santé, et ce à long terme. »

S'agissant des produits chimiques, la fraude alimentaire, les pathogènes et les allergènes, enquête internationale a révélé que les Américains étaient moins inquiets (64%) que les Français (78%), les Indiens (81%) et les Chinois (89%).

« Quand on regarde l'avenir, la garantie qu'un produit ne présente pas de risque bactériologique ou d'intoxication reste essentielle. Il deviendra également important de veiller à ce que le produit soit exempt de conservateur, non cancérogène, bio et d'une empreinte carbone acceptable », a déclaré Philippe Sans, président-directeur général de Mérieux NutriSciences.

Les résultats de l'enquête impliquent des changements comportementaux majeurs dans de nombreux pays, selon les deux entreprises. Concernant les emballages, 92% des Français, 72% des Chinois, 87% des Indiens et 83% des Américains sont prêts à accepter l’évolution des emballages moins individuels, moins de plastique et des emballages plus recyclables. Cependant, une minorité de 45% des répondants en France et 49% en Amérique accepterait de payer plus pour des aliments plus sains et plus sûrs. En Inde, 72% seraient prêts à payer plus et 73% en Chine.

lundi 10 juin 2019

Les agences écossaise et anglaise insistent pour que l'accent soit mis sur la sécurité des aliments tout au long de l'année


« Les agences écossaise et anglaise insistent pour que l'accent soit mis sur la sécurité des aliments tout au long de l'année », source Food Safety News.

La Food Standards Scotland (FSS) a rappelé aux consommateurs de bien faire cuire à cœur le poulet et de respecter les règles d'hygiène lors de la manipulation de la volaille crue afin d'éviter toute intoxication alimentaire à la maison et lors des pique-niques. L'agence a fait cette déclaration avant la saison des barbecues d'été et pour marquer la première Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments le 7 juin.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) entendent faire de la journée internationale un événement annuel.

Le poulet cru peut être contaminé par Campylobacter, qui est responsable d'environ 54 000 cas de maladie chaque année en Écosse. Sur les 6 000 cas signalés chaque année, environ 14% nécessitent des soins hospitaliers.

Conseils sur la cuisson du poulet
Selon les chiffres de la FSS, 14% des habitants du pays mangeraient du poulet avec une chaire rose ou qui auraient un jus rouge, bien que cela les expose à un risque élevé d'intoxication alimentaire. Une campagne de la FSS utilise un méchant poulet rose (vidéo) qui n'est pas si super que ça pour faire connaître les dangers du poulet insuffisamment cuit.

Jacqui McElhiney, responsable de la science de la protection des aliments à la FSS, a déclaré que la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments sensibilisait aux risques d'intoxication alimentaire et aux moyens de les éviter.

« Nos dernières études montrent qu’il existe un réel besoin en Écosse pour tous ceux qui cuisinent pour eux-mêmes et pour les autres de s’assurer qu’ils respectent les bonnes pratiques de sécurité des aliments », a-t-elle déclaré.

« Campylobacter est la principale cause d’intoxication alimentaire en Écosse et il est très important de bien cuire le poulet pour ne pas avoir ce type d’intoxication alimentaire vraiment désagréable. Pour être tout à fait sûr, nous vous recommandons de toujours vérifier sa température de cuisson à 75°C en utilisant un thermomètre pour aliments, car c’est la température nécessaire pour tuer toutes les bactéries pouvant provoquer une intoxication alimentaire. »

« Campylobacter peut vous donner beaucoup plus que des maux d'estomac. Cela peut être très grave - en particulier pour les très jeunes, les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes de santé existants. »

La plupart des personnes atteintes par Campylobacter se rétablissent et un traitement n'est généralement pas nécessaire en cas d'infection. La maladie peut durer environ une semaine et les symptômes incluent une diarrhée parfois sanglante, des douleurs abdominales, de la fièvre et parfois des nausées et des vomissements.

La FSS recommande aux personnes de ne pas laver le poulet cru, qui pourrait propager Campylobacter en l'éclaboussant sur les mains, les surfaces de travail, les aliments prêts à consommer et le matériel de cuisine, et d'utiliser des pinces, des ustensiles et des assiettes séparées pour le poulet cru et le poulet cuit et de se laver régulièrement les mains.

Alertes alimentaires de la FSA
La Food Standards Agency (FSA) a choisi de s’intéresser au système d’alerte alimentaire du Royaume-Uni en marge de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments. L'agence a publié 72 rappels d'aliments et 103 alertes liées aux allergènes en 2018, soit près d'une tous les deux jours.
Pour information, il y a eu en France, en 2018, 332 avis de rappel, soit presqu'un par jour … et 159 avis de rappel en cinq mois en 2019, soit un par jour …, mais de tout cela, on ne parlera pas au cours de la journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments en France !
Le Dr Colin Sullivan, directeur des opérations à la FSA, a déclaré que les alertes alimentaires informaient le public sur les produits retirés de la vente afin qu'il puisse prendre des mesures pour rester en sécurité.

« Nous mettons tout en œuvre pour publier nos alertes dès que possible et avec des informations à la fois utiles et claires. Notre conseil aux personnes est toujours basé sur les meilleures données scientifiques et preuves disponibles. »

Steve Wearne, directeur scientifique de la FSA et vice-président de la Commission du Codex Alimentarius, se félicite de la journée internationale consacrée à la prévention, à la détection et à la gestion des risques d'origine alimentaire.

« La sécurité sanitaire des aliments est l’affaire de tous, que vous produisiez, transformiez, vendiez ou prépariez des aliments, vous avez donc un rôle à jouer pour assurer la sécurité des aliments. Nous sommes heureux de faire notre part pour faire en sorte que les consommateurs puissent faire confiance à leurs aliments, notamment en travaillant avec les autorités locales et les entreprises du secteur alimentaire lorsqu'un rappel est nécessaire. »

France: La gestion des antibiotiques à l'hôpital révèle que les prescripteurs préfèrent l'éducation à la restriction, selon un sondage


« Un sondage sur la gestion des antibiotiques à l'hôpital révèle que les prescripteurs préfèrent l'éducation à la restriction », source CIDRAP News.

Une étude menée dans des hôpitaux français indique que les prescripteurs français préfèrent les actions de gestion des antibiotiques visant à améliorer leur capacité à prendre les décisions appropriées concernant la prescription d'antibiotiques par rapport à celles qui mettent en doute leur autorité clinique, selon une étude publiée hier dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy.

L'enquête transversale a été envoyée à tous les prescripteurs dans 27 hôpitaux français de septembre 2016 à juillet 2017. Les 27 hôpitaux avaient tous un programme de gestion des antibiotiques (PGA) et un conseil aux antibiotiques nommé (CA). Sur les 1 963 questionnaires distribués, 920 (46,9%) ont été remplis; les répondants étaient principalement des médecins traitants (71,7%) et des médecins spécialistes (61,3%).

Les répondants ont identifié deux objectifs principaux de la PGA dans leur hôpital: limiter la propagation de la résistance aux antibiotiques à l'hôpital (77,8%) et améliorer les soins et le pronostic des patients infectés (76,1%). Mais seulement 36% pensaient que le PGA visait à prévenir la résistance chez leurs patients. La plupart des répondants ont reconnu l'utilité des CAs sur les questions thérapeutiques, telles que choisir l'antibiotique approprié pour un patient (84,7%) et adapter le traitement aux antibiotiques à des situations cliniques spécifiques (89,6%), mais beaucoup moins ont estimé que les CAs étaient utiles pendant le processus de diagnostic (31,4%).

Interrogés sur l'utilité des différentes interventions du PGA, 74% des personnes interrogées ont approuvé les séances d'information destinées aux médecins expérimentés, 73%, des sessions de formation destinées aux résidents et 70%, des réunions du personnel consacrées aux cas cliniques. Mais beaucoup moins ont approuvé les ordres d’arrêt automatiques (26,8%), le retrait des antibiotiques des stocks du service (23,4%) ou l’approbation préalable du CA (28,8%).

Les auteurs du document concluent que pour que les PGAs français aient un impact plus importants sur la prescription, ils doivent aller au-delà de l'approche actuelle, selon laquelle les cliniciens recherchent des conseils lorsqu'ils en ont besoin et la confrontation avec des prescripteurs non conformes est rare. Ils décrivent le besoin de mesures restrictives parallèlement aux audits, à un retour d'information individualisé et à une sensibilisation accrue.

NB: Ce qui est très étonnant, c'est que seuls 46,9% des prescripteurs ont répondu ...

dimanche 9 juin 2019

Les bactéries actionnent un interrupteur électrique pour aggraver une intoxication alimentaire


« Des bactéries actionnent un interrupteur électrique pour aggraver une intoxication alimentaire », source EurekAlert.

Les modifications des mouvements des macrophages induites par l’infection disséminent les bactéries dans tout le corps.

Les bactéries comme Salmonella actionnent un interrupteur électrique au contact des cellules immunitaires, provoquant leur migration hors de l'intestin vers d'autres parties du corps, selon une nouvelle étude publiée le 9 avril dans la revue en libre accès PLOS Biology par Yaohui Sun et Alex Mogilner de l’Université de New York et leurs collègues. La découverte révèle un nouveau mécanisme sous-jacent à la toxicité de cet agent pathogène commun d'origine alimentaire.

Salmonella fait partie des causes les plus courantes et les plus meurtrières d'intoxication alimentaire, causant plus de 400 000 décès par an. Nombre de ces décès surviennent lorsque la bactérie s'échappe de l'intestin à l'intérieur de cellules immunitaires appelées macrophages. Les macrophages sont attirés par les bactéries présentes dans l'intestin par une variété de signaux, principalement des produits chimiques libérés par le site de l'infection. Une fois sur place, ils absorbent les bactéries dans le cadre de leur travail de lutte contre les infections. Cependant, plutôt que d'y rester, les macrophages chargés de bactéries quittent souvent le site et pénètrent dans le sang, disséminant les bactéries et augmentant considérablement la gravité de l'infection.
Champ électrique généré par l’infection au niveau de l’épithélium intestinal et modèle de la galvanotaxie des macrophages lors du déclenchement de la dissémination.

Les tissus tels que l'intestin génèrent souvent de petits champs électriques sur leurs surfaces extérieures, et ces champs électriques sont connus pour entraîner la migration des cellules, y compris des macrophages. Dans la nouvelle étude, les auteurs ont d'abord montré que la muqueuse du cæcum de souris (l'équivalent de l'appendice humain) maintenait un champ électrique inter-membranaire et que l'infection à
Salmonella modifiait ce champ et contribuait à attirer les macrophages. Les mesures de la polarité de la charge locale indiquent que les macrophages sont attirés par l'anode ou le pôle chargé positivement dans le champ électrique. Une fois les bactéries englouties, cependant, ils sont devenus attirés par la cathode et ont inversé leur direction de migration, s'éloignant de la paroi de l'intestin vers les vaisseaux du système sanguin circulant. Ce changement a été provoqué par la composition de certaines protéines de surface chargées sur les macrophages; le mécanisme par lequel le captage bactérien déclenche ce changement est encore à l'étude.


« La dissémination, plutôt que l'infection localisée, est la principale cause de mortalité due à Salmonella (et à d'autres bactéries présentes dans les aliments). Par conséquent, mieux comprendre cet interrupteur de polarité aidera probablement à mettre au point de nouveaux traitements pour réduire le nombre d'infections d'origine bactérienne d'origine alimentaire », a dit Mogilner.

Référence
Sun Y, Reid B, Ferreira F, Luxardi G, Ma L, Lokken KL, et al. (2019) Infection-generated electric field in gut epithelium drives bidirectional migration of macrophages. PLoS Biol 17(4): e3000044