mercredi 3 novembre 2021

La Cour des comptes pointe «d'importantes faiblesses» des associations de consommateurs. Mais quid des faiblesses de la DGCCRF ?

Un peu de pub et c’est bien normal pour l’excellent blog-notes d’Olivier Masbou qui nous informe, cette fois-ci, sur la Cour des comptes et les associations de consomateurs.

Il s’agit d’un rapport de la Cour des comptes sur «L’État et les associations de défense des consommateurs».

Un mouvement associatif essentiel pour la défense des consommateurs mais qui présente d’importantes faiblesses

La Cour des Comptes pointe les «faiblesses» des associations de consommateurs

Dans un récent rapport, la Cour des Comptes n’est pas tendre avec les associations de consommateurs et critique sévèrement les politiques publiques qui les accompagnent.

«La défense économique du consommateur vise à lui fournir l’assurance d’une information claire et loyale dans son acte d’achat. La mise en œuvre de cette politique publique est principalement assurée par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et s’appuie, de longue date, sur un large mouvement associatif» écrit la Cour dans son préambule. 15 associations sont agrées et subventionnées par la DGCCRF. Elles «assurent des missions d’information et de conseil auprès des consommateurs et peuvent agir en justice pour faire valoir leurs intérêts individuels et collectifs». Mais ce mouvement associatif consumériste présente «des faiblesses»: «des associations trop nombreuses, agréées sur la base de critères peu pertinents, trop dépendantes pour certaines d’entre elles de subventions publiques en constante diminution et peu à même de répondre aux évolutions des enjeux de la consommation». Quant à l’Etat, sa relation avec les associations de défense des consommateurs est «marquée par l’absence d’une stratégie claire qui permettrait de nouer un partenariat efficace avec celles-ci. La faiblesse du pilotage par la DGCCRF, le manque de complémentarité entre l’action des associations et celle de l’administration et une répartition des rôles peu satisfaisante appellent à une meilleure définition des objectifs de l’État afin d’améliorer la défense des consommateurs». Dans ses conclusions, la Cour recommande de recourir à la procédure des appels à projets, à la place des subventions. Ces appels à projets seraient la base de l’obtention d’un financement pour les associations, agréées ou non, dont les projets seraient retenus. Cela permettrait «de concentrer les moyens sur des missions clairement identifiées et d’inciter les associations à innover dans leurs pratiques, voire à coopérer davantage».

NB: De mon point de vue, plusieurs associations de consommateurs se présentent plus comme des ONG que des associations de consommateurs …

On trouve aussi dans ce rapport de la Cour des comptes, en annexe 5, des données relatives aux moyens et à l’activité de la DGCCRF.


Toutes les données selon la variation 2019/2010 sont négatives à l’exception du nombre de prélèvements pour analyse, du nombre de sites internet contrôlés et du nombre de suites correctives et répressives. Quelques exemples:

- Effectif en équivalent temps plein travaillé, -12%
- Nombre d’action de contrôles: -37,6%
- Nombre d’étalissements contrôlés: -37,8%
- Plus grave encore, les consommateurs ne font plus confiance en la DGCCRF puisque le nombre de réclamations consommateurs est de -39,4% ...

Il n’y a donc pas que les associations de consommateurs qui ont «d’importantes faiblesses», la DGCCRF également !

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mardi 2 novembre 2021

Diminution des éclosions liées aux aliments aux Pays-Bas en 2020

«Diminution des éclosions liées aux aliments aux Pays-bas en 2020», source article de Joe Whitworth paru le 2 novembre 2021 dans Food Safety News.

Le nombre d'épidémies d'origine alimentaire a diminué aux Pays-Bas l'année dernière, selon des responsables citant les mesures liées à la COVID-19 comme principale raison.

En 2020, il y a eu 559 éclosions avec 1 907 patients signalés. Cela est moins que les 756 éclosions affectant 2 805 personnes en 2018 et 735 éclosions et 3 058 malades en 2019.

Norovirus, Salmonella et Campylobacter sont toujours à l'origine de la plupart des éclosions, mais à un niveau bien inférieur à celui des années précédentes. Huit foyers de cas à Campylobacter ont été enregistrés, cinq à Salmonella et trois à norovirus. Il y a eu trois foyers de cas à Listeria et un à Bacillus cereus, Ciguatera et Shigella. L'agent était inconnu pour 537 foyers de cas.

La diminution est principalement due à la pandémie de coronavirus et aux mesures prises pour réduire sa propagation, telles que le lavage des mains, une hygiène accrue, la fermeture temporaire des entreprises de restauration et la réduction des contacts en raison des confinements, selon le rapport.

Les chiffres proviennent de l'Autorité néerlandaise de sécurité des produits alimentaires et de consommation (NVWA) et des services municipaux de santé publique (GGD) et ont été publiés par l'Institut national de la santé publique et de l'environnement (RIVM).

Éclosion à Listeria attribuée au fromage

L'année dernière, 27 hospitalisations ont été signalées, dont 23 à cause d'infections à Listeria et quatre à cause de Salmonella. Cinq personnes dans trois épidémies sont également décédées de listériose, contre un nombre total de 53 hospitalisations et six décès en 2019.

La plus grande épidémie était due à norovirus avec 63 personnes malades, suivi de 56 patients dans une épidémie à Salmonella et de 43 patients dans un incident avec un agent inconnu.

Dans l'ensemble, les épidémies à Salmonella ont touché 87 personnes, les événements à norovirus ont fait 85 patients, Campylobacter était responsable de 26 patients et Listeria de 24 patients. L'épidémie à Bacillus cereus a eu trois patients, une épidémie à Ciguatera a impliqué cinq personnes et quatre étaient malades dans une épidémie à Shigella.

Dans deux des 22 foyers dans lesquels un germe a été détecté, il s'agissait d'un agent pathogène était présent dans les aliments. Bacillus cereus a été retrouvé dans un hamburger de thon congelé et des signes de ciguatoxine ont été détectés dans du vivaneau.

Listeria monocytogenes a été retrouvé à trois reprises dans des échantillons qui, grâce au séquençage du génome entier, étaient liés à des patients. Dans les trois cas, la contamination s'est produite pendant la production ou la transformation et a été liée à du poisson à deux reprises et une fois à du fromage à pâte molle.

Aux Pays-Bas, l'épidémie liée au fromage a concerné six personnes de juin 2019 à décembre 2020 et 18 autres patients de trois autres pays entre juin 2019 et janvier 2021. Le fromage de chèvre a été rappelé fin 2020 après une contamination environnementale par Listeria. L'entreprise a pris des mesures pour améliorer l'hygiène et contrôler l'agent pathogène et aucun malade n'a été signalé depuis.

Épidémies à Salmonella, Campylobacter et à Ciguatera

Dans 17 foyers, un agent pathogène n'a été retrouvé que chez le patient. Une épidémie à Salmonella Enteritidis avec 56 patients en août 2020 était liée à une pizza turque d'une entreprise de restauration. L'incident a d'abord affecté une institution pour handicapés mentaux et physiques, mais d'autres cas ont été identifiés dans la communauté depuis juillet par WGS.

Salmonella n'a pas été retrouvé à la sortie et l’ingrédient contaminé est resté inconnu. Salmonella a été retrouvé chez le producteur de matières premières pour le doner au poulet, mais il s'agissait d'un type différent.

Les lieux de préparation des aliments suspectés étaient principalement des restaurants et des cafétérias. Dans la moitié des foyers, les aliments suspectés ont été consommés à la maison et dans un peu moins de la moitié, ils ont été consommés au même endroit où ils ont été préparés.

En juillet 2020, deux personnes de la même famille sont tombées malades à cause de Campylobacter après avoir bu du lait non pasteurisé acheté dans une ferme, mais aucun Campylobacter n'a été retrouvé dans les échantillons de lait sur le site. Campylobacter jejuni a été détecté dans les selles d'un des patients. Le lait cru proposé à la vente doit porter une mention indiquant qu'il doit être bouilli avant consommation. On ne sait pas si les patients faisaient bouillir le lait avant de le boire.

En mai, un groupe de cinq personnes a mangé du poisson et est tombé malade d'une intoxication à la ciguatera quelques heures plus tard. Le vivaneau, originaire d'Inde, a été acheté dans un magasin et préparé à la maison. Les restes du congélateur d'un patient ont été testés et suspectés d'être supérieurs aux limites établies au niveau international.

NB: Si tout va bien, nous aurons les résulats de 2020 en France en mars 2022 ...

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Avertissement après la découverte de café contrefait Nestlé en Allemagne

Nestlé a identifié le café contrefait, qui est vendu dans ces emballages.
«Avertissement après la découverte de café contrefait Nestlé en Allemagne», source Food Safety News.

Une version contrefaite du café de la marque Nestlé a été trouvée en vente en Allemagne et peut contenir des corps étrangers.

Nestlé Deutschland a indiqué que le produit était conditionné dans un bocal en verre qui ressemblait à une ancienne version de Nescafé Gold. On craint également qu'il ne contienne du verre brisé et du plastique.

L'entreprise alimentaire a déclaré qu'elle n'avait pas fabriqué ou distribué le produit en cause et n'avait pas utilisé cette forme de verre pour Nescafé Gold depuis des années et qu'il n'était pas disponible dans le commerce.
Un exemple ci-contre de ce à quoi devait ressembler Nescafé Gold.

Le produit contrefait est connu pour avoir été vendu sur des marchés hebdomadaires et de petits magasins, mais d'autres détails sur l'incident restent flous. Il a un code EAN 405500210900, le numéro de lot 60820814B1 9:15 et la date de péremption de 10-21.

Il est conseillé aux personnes ayant acheté un pack contrefait d'informer la police et d'arrêter de consommer le café.

Nestlé a contacté les autorités compétentes et les a exhortées à enquêter et à mettre fin à la fraude.

«Nous sommes choqués par cette activité criminelle et condamnons profondément le fait que notre marque ait été illégalement contrefaite et commercialisée. La qualité et la sécurité sanitaire de nos produits sont notre priorité absolue», a déclaré un communiqué de l'entreprise.

A noter aussi un avertissement de sécurité aux Pays-Bas signalant que les corps étrangers peuvent faire près de 7 mm.


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La Roumanie intensifie ses contrôles de de viande de volaille et des œufs en provenance de Pologne. Pendant ce temps, l'USDA autorise les importations polonaises

«La Roumanie intensifie ses contrôles de viande de volaille et des œufs en provenance de Pologne. Pendant ce temps, l'USDA autorise les importations polonaises», source Food Safety News.

L'agence roumaine de sécurité sanitaire des aliments a renforcé les contrôles sur la viande de volaille et les œufs en mettant l'accent sur la Pologne.

L'Autorité nationale sanitaire vétérinaire et de sécurité alimentaire (ANSVSA) a déclaré que cette décision avait été prise en raison de la détection de Salmonella Enteritidis et de Salmonella Typhimurium dans la viande de volaille en provenance de Pologne.

L'agence a ajouté qu'elle avait reçu un certain nombre de notifications d'alerte via le système européen d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) pour des produits qui avaient été envoyés en Roumanie.

Par rapport aux mois d'août à octobre de l'année dernière, il y a eu une augmentation d'environ 40% au cours de la même période en 2021 des alertes concernant des produits de viande de volaille en provenance de Pologne, selon l'ANSVSA.

Depuis le début de cette année, 28 signalements ont été reçus par la Roumanie via le RASFF, concernant de la viande de volaille ou des œufs contaminés par Salmonella Enteritidis ou Salmonella Typhimurium, ont indiqué des responsables roumains.

Problème plus large

Il y a eu 46 rapports en septembre et octobre de cette année sur Salmonella dans les produits de viande de volaille en provenance de Pologne sur le portail du RASFF.

La majorité des notifications a été publiée par la Pologne dans le cadre de ses propres contrôles officiels, mais la France, la Suisse, la République tchèque, la Lettonie et la Bulgarie étaient les autres pays notifiants. Près de la moitié ont été jugés sans gravité car le type de Salmonella impliqué était Salmonella Newport, Derby ou Infantis. La réglementation de l'Union européenne sur la viande fraîche de volaille ne mentionne que la détection de Salmonella Enteritidis ou Typhimurium comme rendant un produit non conforme.

La Pologne a récemment obtenu l'autorisation d'exporter des produits de volaille vers les États-Unis à la suite d'une évaluation du Food Safety and Inspection Service (FSIS) de l'USDA. L'USDA ne considère pas Salmonella Infantis comme un contaminant dans le poulet et autorise la vente de volaille contaminée par celui-ci.

Le pays est le plus grand producteur de volaille de l'Union européenne. Selon le Foreign Agricultural Service de l'USDA, les exportations ont dépassé 1,4 million de tonnes en 2019.

L'ANSVSA a commencé à intensifier les contrôles officiels dans les entrepôts frigorifiques, les sites logistiques des supermarchés, les unités de reconditionnement de volaille et les établissements de découpe de volaille afin de réduire les risques pour la santé publique. On ne sait pas combien de temps ils dureront.

Des échantillons seront prélevés pour identifier les éventuels lots de viande de volaille fraîche contaminée par Salmonella Enteritidis ou Salmonella Typhimurium. Ceux-ci seront analysés par le réseau de laboratoires accrédités.

Un autre objectif est la commercialisation des œufs d'autres États membres pour vérifier si les normes sont respectées.

L'ANSVSA a déclaré que le but des contrôles supplémentaires est d'identifier les non-conformités à la législation pour la commercialisation de la viande de volaille et des œufs de table afin de s'assurer que ces produits destinés à la consommation humaine ne présentent pas de risque pour la santé de la population.


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lundi 1 novembre 2021

Allemagne: Une majorité considère que les aliments sont sûrs, selon une enquête du BfR

«Point de vue des consommateurs: une majorité considère que les aliments en Allemagne sont sûrs», source BfR 41/2021, du 29 octobre 2021Le BfR publie la 13e édition du Consumer Monitor sur la perception des risques sanitaires.

Un peu plus de la moitié de la population classe les aliments pouvant être achetés en Allemagne comme sûrs ou très sûrs. C'est l'un des résultats de l'actuel BfR Consumer Monitor, un sondage représentatif de la population menée par l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR). Comparativement aux jouets pour enfants, aux produits de soins corporels ou aux vêtements, les aliments sont perçus comme l'une des catégories de produits les plus sûres. «En développant des méthodes de test pour la surveillance des aliments, le BfR contribue à garantir que les aliments en Allemagne sont et restent sûrs», commente le président du BfR, le professeur Andreas Hensel, à propos des résultats. 

Consultez le livret d'information du BfR Consumer Monitor 08|2021 ici.

Malgré le fort sentiment de sécurité de la population vis-à-vis des aliments, la confiance dans la science et la politique pour protéger la santé des personnes en Allemagne a légèrement diminué par rapport au début de l'année. Néanmoins, la science bénéficie d'un niveau de confiance élevé ou très élevé chez 65% des personnes interrogées, ce qui la place légèrement derrière les organisations de consommateurs (67%). Les personnes interrogées font actuellement le moins confiance à la politique (14 %), les médias (15%) et l'économie (17%).

Dans le même temps, les personnes> sont moins intéressés par les sujets de santé des consommateurs qu'ils ne l'étaient en début d'année. Alors qu'en février environ deux répondants sur trois (65%) déclaraient s'intéresser aux sujets liés à la santé des consommateurs, ce chiffre est tombé à 56% dans l'actuel Consumer Monitor.

Les plus grands risques pour la santé mentionnés spontanément par les personnes interrogées sont une constellation d’aliments, telle qu'une teneur élevée en sucre, en graisses ou en sel dans les aliments. Viennent ensuite les risques tels que les substances indésirables en général et une alimentation et un mode de vie malsains. Interrogés sur des sujets sélectionnés, les microplastiques dans les aliments sont actuellement la plus grande préoccupation des personnes interrogées. Plus de la moitié (57%) se disent préoccupés ou très préoccupés par cela. Les résistances aux antibiotiques arrivent en deuxième position avec 48%. L'inquiétude ici a diminué de 9 points de pourcentage par rapport à l'enquête précédente.

Pour la première fois, des questions ont été posées sur les sujets des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les aliments et un éventuel apport insuffisant en vitamines et minéraux. Ici, il a été démontré que seulement un répondant sur neuf avait entendu parler des PFAS dans les aliments. En revanche, lorsqu'il s'agit d'un apport insuffisant en vitamines et minéraux, deux sur cinq déclarent se sentir bien ou très bien informés sur le sujet. L'inquiétude à ce sujet était toutefois relativement faible par rapport à d'autres sujets (18% d'inquiétudes ou de très grandes inquiétudes).


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Les rappels de produits alimentaires, talon d'Achille de la sécurité des aliments en France. 389 rappels en octobre !

Le blog vous a parlé récemment de la contamination par l’oxyde d’éthylène dans une très intéressante et utile contribution d’un ancien expert, Jen-François Narbonne, dans Aliments contaminés par l’oxyde d’éthylène : quelle est la réalité des risques ?

C'est une bonne question et c'est à lire, car il fournit des réponses concrètes à ces rappels multiples sans doute inutiles ...

Même si on exclut les rappels liés à la contamination par l’oxyde d’éthylène, il y a quand même eu plus de deux rappels par jour en octobre 2021, c'est dire l'étendue du problème ...

Le bilan se situe autour de 389 rappels (versus 565 rappels de produits alimentaires en août 2021 et 377 en septembre 2021), dont les principales causes de rappels sont les suivantes:


- oxyde d’éthylène: 282
- Listeria monocytogenes: 30 (pour connaître le nom des produits rappelés en octobre ou les autres mois, cliquez ici)
- corps étrangers: 18
- erreur de DLC: 15
- Salmonella: 6
- E. coli: 2
- histamine: 2
- Escherichia coli O103:H2: 1

Le consommateur est chanceux car, paraît-il, il peut en un clic connaître les rappels de produits alimentaires. Dès lors, pourquoi se plaindre ?

Oxyde d’éthylène en France

Le nombre de produits rappelés (références et lots) contaminés par l’oxyde d’éthylène en France, depuis le 20 octobre 2020 jusqu‘au au 29 octobre 2021, est de 13 807, source DGCCRF.

Notifications au RASFF de l'UE liées aux produits contaminés par de l’oxyde d’éthylène

Le pic des notifications semble derrière nous, mais des notifications continuent à être rapportées, après un an de notifications commençées en septembre 2020, quelle honte et quel scandale ...

- octobre 2021: 29 notifications.

Notifications des produits alimentaires au RASFF de l'UE

Les notifications au RASFF de l'UE en 2021 retrouvent le rythme d'avant la pandémie de 2020, et désormais, tous les mois de l'année 2021, sans exception, sont très supérieurs, en termes de notifications, aux mois respectifs de l'année 2020. Tout va bien ...

- 417 notifications en octobre 2021 versus 405 en octobre 2020

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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le séquençage du génome entier sans jamais oser le demander

Le Comité Scientifique auprès de l’AFSCA de Belgique s’est auto-saisi dans un Avis 18-2021 du «Whole Genome Sequencing pour la détection des toxi-infections alimentaires et l'évaluation du risque bactérien» (dossier SciCom 2020/08 – auto-saisine). 43 pages. 

Il me semble que traduction de Whole Genome Sequencing serait entre autres, séquençage complet du génome ou bien séquençage du génome entier.

Contexte et termes de référence

Cet avis traite du Whole Genome Sequencing (WGS), qui consiste à déterminer la séquence d'ADN du génome d'un organisme à partir d'un isolat. La «métagénomique», dans laquelle les séquences d'ADN sont déterminées à partir d'un échantillon biologique qui peut contenir plusieurs micro-organismes, n'entre pas dans le scope du présent avis. Les virus, bien qu'également importants pour les infections d'origine alimentaire, n'entrent pas dans le champ d'application de cet avis. Cet avis concerne le WGS des bactéries, car les bactéries sont également la première priorité de l'EFSA et de l'ECDC.

Le développement technologique du Whole Genome Sequencing (WGS) offre de nouvelles possibilités pour l'identification des causes des infections et intoxications d’origine alimentaire, la caractérisation génotypique de la résistance antimicrobienne, la détermination de la virulence, le sérotypage des agents pathogènes et l'échange standardisé de données. Cependant, la mise en œuvre du WGS suscite également un certain nombre de préoccupations.

Le présent avis a été préparé par le Comité Scientifique dans le cadre d'un mandat d'autosaisine. L'avis aborde les termes de référence suivants, en mettant l'accent sur le contexte belge :

1. Les avantages de l'utilisation du WGS pour l'enquête des foyers épidémiques

2. Les avantages de l'utilisation du WGS pour l'évaluation de la sécurité alimentaire en matière de risque bactérien
3. L’interprétation du lien entre les aliments contaminés, les infections humaines et la source de contamination dans la chaîne alimentaire
4. Les recommandations sur la (poursuite de la) mise en œuvre du WGS pour la gestion de la sécurité alimentaire en Belgique
5. La validation de la méthodologie de WGS : importance, état actuel et évolutions attendues
6. Exigences - sur le plan technique et organisationnel - pour partager des données de WGS dans le contexte de la sécurité alimentaire

Avis

Le whole genome sequencing (WGS) offre de nouvelles possibilités pour améliorer la sécurité alimentaire bactérienne. Néanmoins, un certain nombre de préoccupations accompagne la mise en œuvre du WGS dans le cadre de la surveillance (inter)nationale et de la gestion de la sécurité alimentaire. L'avis porte sur différents agents pathogènes d'origine alimentaire, notamment les bactéries Salmonella, Listeria monocytogenes et Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC). Ces trois agents pathogènes sont exposés plus en détail dans la partie consacrée aux enquêtes des foyers épidémiques (Annexe 1, en anglais), parce qu'ils sont le premier et le véritable objet de la base de données de WGS commune développée par l'EFSA et l'ECDC.

Conclusion

Dans cet avis, le Comité scientifique a situé l'utilisation du WGS pour la détection des foyers de toxiinfection alimentaires et l'évaluation des risques bactériens. Le Comité scientifique a également réfléchi à la mise en œuvre du WGS dans le contexte belge. À l'avenir, le WGS deviendra la méthode privilégiée pour les enquêtes sur la sécurité alimentaire en matière de risque bactérien, en raison de son pouvoir discriminatoire élevé et de la disparition au niveau international de diverses méthodes de typage plus anciennes. Bien que les méthodes WGS et les pipelines d'analyse des données soient encore en constante évolution et amélioration, le WGS est prêt à être utilisé dans les enquêtes épidémiologiques de routine et les activités de surveillance. Le Comité scientifique formule plusieurs recommandations concernant la mise en œuvre du WGS dans le contexte belge. Pour faciliter la transition vers le WGS pour l'analyse des isolats alimentaires, y compris la surveillance de la RAM, une période de transition peut être mise en place. Cela laisse aux laboratoires le temps d'acquérir de l'expérience et de préparer les infrastructures nécessaires. Le Comité scientifique conseille à l'AFSCA de passer (progressivement) au WGS pour l'analyse des isolats alimentaires.

Cependant, en dépit des avantages du WGS, certaines limites doivent encore être prises en compte pour une mise en œuvre systématique et uniforme. Des efforts doivent être faits pour valider la méthodologie de WGS et pour faciliter le partage des données. Dans les enquêtes des foyers épidémiques, il est recommandé que les résultats du WGS relatifs à la comparaison des souches soient interprétés par une équipe multidisciplinaire (microbiologistes, biologistes moléculaires, bioinformaticiens, épidémiologistes) disposant d'une expertise suffisante. Il est également recommandé que, lors du WGS pour le sous-typage des souches dans le cadre d’une enquête des foyers épidémiques, des méthodes de WGS et des outils bioinformatiques validés ou reconnus au niveau international soient utilisés et interprétés en fonction de la clonalité de l'agent pathogène considéré. En outre, les preuves épidémiologiques et les métadonnées sur les souches doivent être prises en compte. Ces métadonnées comprennent des caractéristiques telles que les données de géolocalisation, la source d'isolement, la date de collecte, l'organisation effectuant la collecte, les noms des échantillons et des souches. Il est recommandé d'être vigilant quant à l'interprétation et la communication correctes des responsabilités des différents acteurs (autorité compétente, exploitants du secteur alimentaire, consommateurs) en cas de foyers. À cet égard, il est important de faire savoir que le risque zéro en matière de sécurité alimentaire bactérienne n'existe pas.

Par ailleurs, le Comité scientifique émet plusieurs recommandations. On trouvera un glossaire en Annexe 2.

Enfin, l’Annexe 3 comprend des réponses du Comité scientifique aux remarques formulées lors de la consultation ouverte. Ces remarques sont exclusivement de la FEVIA, Fédération de l’industrie alimentaire belge.

Remarque sur des considérations pratiques et technologiques

Fevia craint que si le WGS devient à terme «la technique standard» pour l'identification des isolats, cela ne soit restrictif pour la mise en œuvre pratique des contrôles. Puisque le WGS, comme d'autres techniques, se définit par ses avantages et inconvénients techniques. En excluant les autres techniques disponibles, nous perdrions les avantages de ces techniques.

Comité scientifique auprès de l’AFSCA

Comme indiqué dans l'avis, il est probable qu'à l'avenir, le WGS devienne la méthode privilégiée pour les enquêtes sur la sécurité alimentaire en matière de risque bactérien, en raison de son pouvoir discriminatoire élevé et de la disparition au niveau international de diverses méthodes de typage plus anciennes. Toutefois, les méthodes de typage moléculaire non WGS peuvent encore s'avérer précieuses. Par exemple, pour effectuer un premier tri afin de déterminer un sous-ensemble de souches d'intérêt pour les analyses WGS. Le Comité Scientifique est d'avis que la technique la plus appropriée doit être choisie en fonction de l'objectif poursuivi.

Remarques économiques-financières

Si l'on décide maintenant de passer (généralement) au WGS et si l'on souhaite conserver le nombre d'échantillons prélevés à l'aide des techniques d'analyse traditionnelles pour la surveillance de l'environnement, les coûts pour les entreprises alimentaires augmenteront considérablement. Tout coût supplémentaire constitue une menace pour la position concurrentielle des entreprises belges.
Fevia craint également que si le coût du WGS devient trop élevé, certains opérateurs choisissent de réduire le nombre de noms d'échantillons pour réduire les coûts. Ce ne serait pas une évolution favorable pour la sécurité alimentaire.

Comité scientifique auprès de l’AFSCA

Cet avis a mis en évidence les avantages et les inconvénients du WGS. Il n'est pas du ressort du Comité scientifique de prendre une décision concernant le passage au WGS. Le Comité scientifique est d'avis que la technique la plus appropriée doit être choisie en fonction de l'objectif poursuivi.

NB: On trouvera en France sur la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire un article sur le Whole Genome Sequencing.


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Articles les plus lus par les lecteurs du blog en octobre 2021

Je vous présente les 10 articles les plus lus au mois d'octobre 2021 par les lecteurs du blog. Voir aussi la liste des articles les plus lus de l'année 2020, ici.

Merci aux lecteurs qui sont venus sur le blog en octobre.

Une pause a été jugée nécessaire pour digérer puis demander à la revue PROCESS Alimentaire de remettre en ligne les articles qui ont soudainement disparu. Un bandeau apparaît désormais en fin d'article sous la forme d'un avis au lecteurs.

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Une étude du CDC étudie le lien entre des décorations de gâteaux avec des colorants à base de poussière lustrante et des intoxications aux métaux lourds

«Une étude du CDC étudie le lien entre des décorations de gâteaux avec des colorants à base de poussière lustrante et des intoxications aux métaux lourds», source Food Safety News

Les colorants Petal Dust ou colorants contenant une poussière lustrante sont utilisés pour agrémenter, si l’on peut dire, des gâteaux d’anniversaire, par exemple. Mis en cause dans une étude du CDC, ils sont, comme par hasard, en rupture de stock, étonnant, non?

Un autre site indique à propos d’un poudre de couleur dorée, «poudre non toxique pour des fins décoratives seulement.»

Les Centers for Disease Control and Prevention ont publié une étude sur la «poussière lustrante (luster dust)» de décoration de gâteaux associée à des empoisonnements avec des métaux toxiques. 

La décoration des aliments avec de la poussière brillante et des produits similaires est une tendance actuelle, popularisée dans les programmes télévisés, les vidéos pédagogiques, les blogs et les articles de magazines, selon les Centers for Disease Control and Prevention.

Les poussières lustrantes qui sont sans danger pour la consommation sont généralement marquées «comestibles» sur l'étiquetage. Cependant, certaines poussières lustrantes utilisées comme décorations de gâteaux ne sont pas comestibles ou de qualité alimentaire. Celles-ci sont étiquetés comme «non toxiques» ou «à des fins décoratives uniquement». Ces poussières lustrantes sont destinées à être éliminées avant consommation.

Le CDC suggère qu'un étiquetage explicite indiquant que les produits non comestibles ne sont pas sûrs pour la consommation humaine est nécessaire pour prévenir les maladies dues à une utilisation inappropriée de produits non comestibles sur les aliments.

Au cours de la période 2018-2019, le Rhode Island Department of Health et le Missouri Department of Health and Senior Services ont enquêté sur des cas d’intoxications aux métaux lourds associées à des gâteaux préparés commercialement et à domicile à l'aide de poussières lustrantes, qui contenaient des niveaux élevés de cuivre, de plomb et d'autres métaux.

Des rapports traitaient de cas d'enfants tombés malades après avoir consommé un gâteau d'anniversaire. Les cas du Rhode Island étaient associés à l'ingestion de cuivre, et le cas du Missouri était associé à une plombémie élevée chez un enfant.

À Rhode Island, les produits de poussière lustrante qui avaient été utilisés dans le glaçage des gâteaux se sont avérés contenir des niveaux élevés de plusieurs métaux.

Les entreprises qui fabriquent de la poussière lustrante comestible sont tenues par la loi d'inclure une liste d'ingrédients sur l'étiquetage.

Selon le CDC, ces événements indiquent qu'une vigilance accrue de la part des services de santé publique et des conseils supplémentaires aux consommateurs et aux boulangeries sont nécessaires pour prévenir les empoisonnements non intentionnels. Éduquer les consommateurs, les boulangers commerciaux et les professionnels de la santé publique sur les dangers potentiels des articles utilisés dans la préparation des aliments est essentiel pour prévenir les maladies et les intoxications involontaires par les métaux toxiques et d'autres ingrédients non comestibles, selon l'agence.

L'étude complète peut être consultée ici.


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