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samedi 20 mai 2023

Le 20 mai 2023, Journée mondiale des abeilles, selon l'AFSCA de Belgique

LAFSCA de Belgique nous parle du 20 mai 2023, «Journée mondiale des abeilles : l'AFSCA enregistre 10 000 apiculteurs en Belgique». Pour information, la France en compte autour de 71 000 en 2020

On ne le répétera jamais assez : nos abeilles sont en danger. Leur mortalité hivernale fluctue chaque année. Après une légère baisse du taux de mortalité pour la période 2020-2021 (17,76%), celui-ci est remonté à 21,8% pour la période 2021-2022.

les collaborateurs de l'AFSCA rendent visite à une sélection d’apiculteurs belges trois fois par an. Lors de la première visite, 6 colonies saines sont sélectionnées et suivies pendant un an. Lors des visites suivantes (en été et au printemps), l'AFSCA évalue le taux de mortalité des abeilles et réalise des enquêtes sur certaines maladies menaçant les abeilles. En 2022, 194 apiculteurs ont été suivis dans le cadre de la mortalité des abeilles.

En 2022, le varroa, un parasite, est resté la cause la plus fréquente de mortalité des abeilles. Par ailleurs, 4 foyers de loque européenne et 2 foyers de loque américaine ont également été identifiés en 2022. Lorsque ces maladies sont détectées, la colonie d'abeilles est détruite afin d'éviter toute propagation à d'autres ruches. Les ruches et autres matériaux de contact doivent également être désinfectés en profondeur. L'AFSCA prévoit une indemnisation de 125 euros par colonie détruite.

Outre les visites aux apiculteurs, l'AFSCA contrôle également l'utilisation des produits phytosanitaires par les professionnels. En effet, leur utilisation incorrecte peut avoir des effets néfastes sur nos abeilles et provoquer des intoxications aiguës aux pesticides chez les abeilles mellifères. En 2022, l'AFSCA a enquêté sur 3 cas de mortalités suspectes dues à des intoxications aiguës chez les abeilles. Aucune substance toxique n'a été trouvée.

Commentaire
Je parle de cette journée mondiale en citant l’AFSCA de Belgique, et non pas l’Anses, parce que notre agence sanitaire se situe en ce moment «en 2033, afin de plonger dans le futur au côté de nos scientifiques pour explorer comment les liens entre santé animale et santé humaine forgeront la société de demain
Chacun son truc …

Cela étant, la dernère fois que l’Anses nous a parlé de la santé des abeilles, c’était le 13 décembre 2021, pour faire le point sur les dernières recherches.

Étudier les causes de mortalité des abeilles, identifier les pathogènes qui les affectent ou mieux prendre en compte l’effet des pesticides sur leur santé. Tous les deux ans, l’Agence organise une journée de rencontre sur les travaux de recherche, d’expertise et de surveillance menés sur les abeilles. L’occasion de faire le point sur divers travaux de recherche effectués par l’Agence sur cette thématique. 

Vous lirez cela à tête reposée …

On lira aussi un article du blog, Idée reçue n°5 : les pesticides tuent les abeilles (et la faune en général).

samedi 13 mai 2023

Nouvelle nomination à la présidence du conseil d‘administration de l’Anses

Je ne sais pas au juste à quoi cela correpond, et j’avoue que je m’en moque un peu, mais un communiqué de l’Anses du 11 mai 2023 nous apprend qu'un président a été nommé au conseil d‘administration de l’Anses».

Patrick Dehaumont, inspecteur général de la santé publique vétérinaire, a été nommé, par décret du Président de la République en date du 11 mai 2023, président du conseil d’administration de l’Anses. Docteur vétérinaire, Patrick Dehaumont a dévoué sa carrière en faveur de la santé animale et de la santé publique, il a notamment été directeur général de l’alimentation. 

Le blog que j’anime le félicite de sa nomination, mais tient à faire observer que c’est pendant la période où il était à la tête de la DGAL de 2012 à 2019 que les inspections en sécurité des aliments en France sont passées de 86 239 à 58 200. 

- 2012 : 86 239
- 2013 : 82 729
- 2014 : 78 000
- 2015 : 76 000
- 2016 : 55 000
- 2017 : 54 000
- 2018 : 57 500
- 2019 : 58 200

Ce n'est qu'un pur hasard, certainement ? Il n'en est pas responsable, car il vous faut savoir que la DGAL «met en œuvre, avec les services du ministre de l'économie et le ministre des solidarités et de la santé, la politique relative au contrôle de la qualité et de la sécurité sanitaire des produits agricoles et alimentaires.»

Il y avait donc toute une chaîne de responsabilités au service de la baisse des inspections en sécurité des aliments en France.

Il semble qu’il y ait au sein de ce conseil d’administration des représentants d'associations agréées de défense des consommateurs, diront-ils quelque chose ?

samedi 29 avril 2023

A propos du gel hydroalcoolique

Source Comment le gel hydroalcoolique tue les microbes ?

Dans cette article, il est rappelé que «Le savon est déjà très utile et doit donc être utilisé en priorité. Mais quand nous sommes à l’extérieur, il n’est pas possible d’utiliser de l’eau et du savon. Dans ces cas-là, nous pouvons utiliser du gel hydroalcoolique.»

Cela étant, quelques points complémentaires méritent considération ...

Utilisez un désinfectant pour les mains à base d'alcool qui contient au moins 60% d'alcool. Surveillez les jeunes enfants lorsqu'ils utilisent un désinfectant pour les mains pour éviter d'avaler de l'alcool, en particulier dans les écoles et les garderies.
Source CDC.
En l’absence de point d’eau, lavage au gel hydoalccolique en suivant les recommandations suivantes :
- Eviter que l’enfant porte ses mains à la bouche après application de gel hydroalcoolique et lui laver les mains au savon dès que possible.
- Eviter de laisser le gel hydroalcoolique à la portée des enfants en bas âge (que ce soit pour le risque d’ingestion ou de projection dans les yeux). Privilégier, la prise du gel hydroalcoolique par l’accompagnateur qui l’appliquera lui-même sur les mains de l’enfant.
- En cas de projection dans l’œil, rincer immédiatement l’œil pendant une quinzaine de minutes à l’eau. En cas de douleur vive après rinçage, consulter un ophtalmologue (risque lésions oculaires).

Dans un autre article, Lavage des mains : le savon et le gel hydroalcoolique, selon l'Anses, j’avais signalé ce que rapportait le CDC des Etats-Unis à propos de norovirus,

Un désinfectant pour les mains ne fonctionne pas bien contre norovirus. Le lavage des mains est toujours préférable. Lavez-vous les mains à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes. Vous pouvez utiliser un désinfectants pour les mains en plus du lavage des mains, mais le désinfectant pour les mains ne remplace pas le lavage des mains à l'eau et au savon. 

mardi 25 avril 2023

Pourquoi il ne faut pas fabriquer chez vous de gaz moutarde ?

Lu sur un blog, «Une des causes fréquentes de graves accidents ménagers est le mélange entre de l'eau de javel et un acide détartrant, comme le vinaigre. Des vapeurs de chlore émanent alors de ce mélange et sont similaires au gaz moutarde utilisé lors de la première Guerre Mondiale.»

Lu sur le site de l’Anses qui cible «Désherbant « faits maison » : ne jamais mélanger javel et vinaigre».

En raison de l’interdiction de la vente aux particuliers de nombreux produits de désherbage, de plus en plus de particuliers choisissent de les fabriquer eux-mêmes. Mais mélanger certains produits comme la javel et le vinaigre peut provoquer des intoxications pouvant conduire à l’hospitalisation. L’Anses et les Centres antipoison mettent en garde contre cette pratique dangereuse pour la santé et recommandent d’utiliser uniquement les produits portant la mention «Emploi autorisé au jardin».  

Si l'Anses avait été cohérente, elle aurait dû écrire,

En raison de l’interdiction de la vente aux particuliers de nombreux produits de désherbage, dont le glyphosate, sans preuve scientifique ...

L’Anses vous propose des solutions alternatives qui, à mon sens ne fonctionnent pas, comme «Des mélanges de produits peu coûteux et d’usage courant pour remplacer des herbicides interdits.» Le blog quant à lui suggère l’huile de coude (voir photo) ...

L’Anses insiste avec raison sur «Une pratique dangereuse pouvant conduire à l’hospitalisation».

Pour en savoir plus, lire l’article du Vigil’Anses : « Désherbage : n’utilisez jamais de mélange eau de Javel et vinaigre », mars 2023.

Le blog précise qu'il n'y a pas que dans le jardin qu'il ne faut jamais utiliser de mélange eau de javel et acide, il y a aussi chez soi, notamment dans les toilettes ...

Commentaire
Je n'en voudrais d'insister mais ce phénomène était largement prévisible surtout quand l'objectif est d'interdire à peu près tout via des réglementations pas toujours basées sur des preuves scientifiques.
J'en veux pour peuve un article de Magali Labadie paru dans Vigil’Anses n°5, le bulletin des vigilances de l’Anses, de juin 2018, Datura ou les « fleurs du mal », soulignait,

Les patients intoxiqués interrogés ont indiqué avoir trouvé le datura à proximité même de leur habitation, en zone urbaine. Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville ce qui était moins le cas dans le passé.  

Et cela que ce soit en milieu urbain ou dans les champs ...
Par nouvelles dispositions réglementaires, il faut, comme souvent, entendre nouvelles dispositions d’interdiction, d'où le recours hélas à des recettes dangereuses ...

dimanche 23 avril 2023

Aliments, eaux usées et coronavirus

«Animaux, aliments et eaux : les coronavirus étudiés sous plusieurs angles», source communiqué de l'Anses du 21 avril 2023.

Pendant deux ans, le projet COVRIN a réuni 20 partenaires de 13 pays européens autour du SARS-CoV-2 et des coronavirus. Le but : mieux cerner les facteurs d’émergence et de dissémination du virus responsable du Covid-19 pour se préparer en cas d’émergence d’un nouveau coronavirus. L’Anses a été fortement impliquée sur les risques de passage de l’animal à l’être humain et la possibilité de transmission à partir de l’environnement.

N’hésitez pas à lire l’intégralité du communiqué, pour ma part, je vous livre deux aspects.

Les capacités inattendues du SARS-CoV-2 à survivre à la congélation
Outre le risque de transmission par les animaux, la possibilité de passage du SARS-CoV-2 par le contact avec l’environnement ou les eaux usées s’est aussi posée. « Pour envisager ces voies d’entrée alternatives, il faut démontrer la présence de virus capables d’infecter un humain sur les surfaces ou dans l’eau », explique Sandra Martin-Latil. La scientifique du laboratoire de sécurité des aliments s’est intéressée aux surfaces plastiques et en acier inoxydable en contact avec la nourriture. « La problématique s’est posée lorsqu’à l’été 2020 des cas ont été déclarés en Chine alors que le pays était indemne du virus, rappelle-t-elle. L’hypothèse d’une contamination par le contact avec des emballages plastiques de produits surgelés importés a été soulevée. » Cette possibilité n’avait jusque-là pas été envisagée, les virus enveloppés comme le coronavirus étant habituellement trop sensibles pour rester longtemps infectieux à la surface d’un objet. On sait désormais qu’il faut attendre une semaine pour que la quantité de virus diminue de 90% à 4°C et qu’il résiste encore plus longtemps à -20°C.

Propagation du virus par les eaux usées : une question non résolue
Pour ce qui est de la contamination des eaux par le SARS-CoV-2, on sait déjà que le génome du virus est détectable dans les eaux usées et les boues d’épuration. Cette détection est d’ailleurs utilisée pour suivre l’évolution de la pandémie au sein de la population. Cependant, comme le rappelle Ali Atoui, chercheur au sein du laboratoire d’Hydrologie de Nancy «Ce n’est pas parce que l’on détecte un fragment du virus qu’il est infectieux. Pour le savoir, il faut réussir à isoler un virus entier.» Le laboratoire a participé à l’analyse des études publiées sur la question. Pour l’instant, aucune d’elles n’a apporté la preuve de la présence de virus infectieux dans les eaux ou les boues des stations d’épuration. Il est à noter que peu d'études sur ce sujet ont été réalisées. Ceci peut s’expliquer par la complexité des méthodologies à mettre en œuvre, qui nécessitent d’être encadrées et réalisées dans un laboratoire confiné de niveau 3, ce dont ne disposent pas toutes les équipes scientifiques. De plus, les produits chimiques ou les micro-organismes présents dans les échantillons environnementaux peuvent biaiser les résultats et donc limiter leur pertinence.

Commentaire
Sur la réfrigération et la congélation, cela confirme des études antérieures. Voir ce lien.
La présence du génome du virus est un signe, certes tenu, mais utile pour comprendre la propagation du virus. Voir ce lien.

mardi 11 avril 2023

Une perspective de vaccin contre la peste porcine africaine

«Une perspective de vaccin contre la peste porcine africaine», source communiqué de l’Anses du 24 mars 2023.

La peste porcine africaine est la cause d’une épizootie qui touche l’Union européenne depuis 2014. Elle provoque des pertes importantes au sein des populations de sangliers sauvages et dans les élevages porcins. Le virus n’a pas encore été détecté en France mais il circule actuellement en Italie, en Pologne et en Allemagne. La maladie, qui ne se transmet pas à l’être humain, n’a pas de traitement.

Des résultats prometteurs pour un futur vaccin
L’équipe a réalisé une série d’études sur cette souche atténuée et a confirmé la faiblesse des symptômes chez la plupart des porcs inoculés avec ce virus par voie intramusculaire ou oronasale. Même si l’innocuité n’était pas parfaite, le taux de survie était bien plus important qu’avec la souche virale d’origine

 « La vaccination intramusculaire est la méthode la plus utilisée dans les élevages, précise Marie-Frédérique Le Potier, cheffe de l’unité virologie immuniuté porcinesLa vaccination par voie orale pourrait, elle, permettre de vacciner les sangliers sauvages à l’aide d’appâts. Cette méthode a été utilisée pour la peste porcine classique au début des années 2000 et a permis d’éliminer la maladie des zones où elle était présente en France. C’est pourquoi nous avons testé dès le début ces deux voies d’administration»

Autre résultat prometteur : les porcs infectés développent une réponse immunitaire, qui leur permet de résister à une infection par le virus de la peste porcine africaine sans présenter de symptôme et ce dès deux semaines après la vaccination. Ces résultats sont parus dans la revue Viruses en décembre 2022.

Dans son blog Agri 007, Jim Romahn écrit,
En utilisant la chaleur pour inactiver des échantillons de la souche Georgia de peste porcine africaine, le laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort de l’Anses a détecté une souche atténuée qui ne provoquait qu'une légère fièvre chez les animaux infectés, alors que l'infection par la souche Georgia tue normalement tous les porcs.
La plupart des porcs inoculés par voie intramusculaire ou oronasale avec le virus atténué n'ont présenté que des symptômes bénins. 
Selon le communiqué de l’Anses, «Même si l’innocuité n’était pas parfaite, le taux de survie était bien plus important qu’avec la souche virale d’origine.» 

Bienvenue en Absurdisthan : Quand la France s’interdit à elle-même l’exportation de céréales

Le blog vous en avait parlé dans La France, l'un des principaux acteurs mondiaux, ne pourra plus exporter de céréales hors d'Europe. Merci qui ? Merci l'Anses !

Voici une suite avec «La France, interdite d'exportations de céréales à partir du 25 avril» source article de Keren Lentschner paru dans Le Figaro le 11 avril 2023.

C'est une situation ubuesque pour l'une des principales puissances agricoles mondiales. À partir du 25 avril, la France ne pourra plus exporter sa production céréalière en dehors d'Europe.

À cette date, l'utilisation de phosphine, un insecticide, sera, en effet, interdite en France pour traiter les cargaisons de céréales dans les cales des bateaux. Or la fumigation de ce produit, utilisé en tablettes, est obligatoire dans de nombreux pays clients de l'Hexagone, à commencer par l'Afrique du nord. Sans cela pas de certificat à l’arrivée au port et les grains risquent de repartir vers l’expéditeur … À la clef, 11,5 millions de tonnes de céréales sont concernées, selon L'Opinion qui a enquêté sur les coulisses de l'affaire. Les céréaliers sont vent debout. 

En cause une décision prise enoctobre 2022 par l'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire française (Anses), à revers de la plupart des pays européens.

«C'est une situation absurde alors même que l'utilisation de cet insecticide figure dans le cahier des charges des pays à qui la France vend ses céréales», déplore Guillaume Kasbarian, député Renaissance, président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, qui a saisi l'Anses sur ce sujet. «Cela interroge aussi sur la capacité de l'Anses à prendre une décision de cette importance sans concertation avec le gouvernement et sans tenir compte du contexte européen».

Dans L'Opinion, l'Anses rejette la responsabilité sur le principal fabricant de phosphine, le Néerlandais UPL Holdings, qui ne lui aurait pas transmis le dossier complet car il aurait lui-même renoncé à l'homologation du produit... Ce que le fabricant dément. Une nouvelle audition pourrait être organisée à la Commission des affaires économiques de l'Assemblée dans les prochaines semaines. 

Complément du 9 avril 2023 
Mise à jour du 27 avril 2024
«Pesticides : les vraies raisons du bras de fer entre l’Anses et le gouvernement», source article de Mme Géraldine Woessner du 22 avril 2023 paru dans Le Point.
Depuis que l’agence a le pouvoir d’homologuer les pesticides, l’affrontement avec le ministère de l’Agriculture est devenu permanent. Plongée en absurdie. 

La France pourra finalement continuer à exporter des céréales vers les pays qui exigent une fumigation des cargaisons (pour détruire les insectes) à la phosphine. Le problème qui a suscité bien des interrogations, débats et manœuvres : une modification des conditions d'utilisation du produit qui la génère, qui mettait fin à une procédure particulière à compter du 25 avril 2023. Une modification décidée par l'ANSES dans des conditions qui, en outre, posent question.

Cet article a été rédigé avant qu'une solution ne fût trouvée. Une version en a été publiée sur Contrepoints sous un autre titre.

samedi 8 avril 2023

Rapport de l'Anses sur l'eau potable. Merci d'éclairer le consommateur lambda !

Dans une nouvelle communication peu claire, l’Anses parle de polluants émergents dans l'eau potable : le point sur les principaux résultats de la dernière campagne nationale. Cela suscite des interprétations divergentes, notamme par M. S. Foucard, journaliste et militant, du journal Le Monde.

Mise à jour du 8 avril 2023

Mise à jour du 20 avril 2023
Dans une décision prise le 20 avril, l’Anses a décidé d’interdire dès le 20 avril l’autorisation de mise sur marché en intégralité pour quatre produits phytosanitaires à base de SMétolachlore : Camix, Deflexo-S, Dual Gold Safeneur et S-Metolastar Safeneur. Elle retire également certains usages pour cinq autres produits : Amplitec, Basar, Deluge 960 EC, Mercantor Gold et S-Metolastar.
Les principaux usages du S-métolachlore, un puissant herbicide agricole dont des dérivés chimiques ont été détectés au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines, sont désormais interdits en France, selon des décisions publiées jeudi 20 avril par l’Anses.  

vendredi 7 avril 2023

La France, l'un des principaux acteurs mondiaux, ne pourra plus exporter de céréales hors d'Europe. Merci qui ? Merci l'Anses !

Les faits - L’Anses, l’autorité sanitaire française compétente, a décidé, le 26 octobre 2022, de ne plus permettre l’usage d’un insecticide en contact direct avec les céréales. Celui-ci est pourtant homologué. Source L’Opinion du 7 mars 2023 par Mme E. Ducros.
Complément du 9 avril 2023 
Mise à jour du 27 avril 2024
«Pesticides : les vraies raisons du bras de fer entre l’Anses et le gouvernement», source article de Mme Géraldine Woesner du 22 avril 2023 paru dans Le Point.
Depuis que l’agence a le pouvoir d’homologuer les pesticides, l’affrontement avec le ministère de l’Agriculture est devenu permanent. Plongée en absurdie.

La France pourra finalement continuer à exporter des céréales vers les pays qui exigent une fumigation des cargaisons (pour détruire les insectes) à la phosphine. Le problème qui a suscité bien des interrogations, débats et manœuvres : une modification des conditions d'utilisation du produit qui la génère, qui mettait fin à une procédure particulière à compter du 25 avril 2023. Une modification décidée par l'ANSES dans des conditions qui, en outre, posent question.

Cet article a été rédigé avant qu'une solution ne fût trouvée. Une version en a été publiée sur Contrepoints sous un autre titre.

lundi 3 avril 2023

Le numéro de mars 2023 de Vigil'Anses est paru !

Deux documents ont retenu mon attention,
L'exposition au psyllium : un risque nouveau chez les travailleurs de l'industrie agroalimentaire
Les produits sans gluten et végans peuvent intégrer de la poudre de psyllium comme additif. Si celui-ci est connu comme pouvant déclencher des manifestations allergiques chez les travailleurs de l’industrie pharmaceutique ou chez les professionnels de santé, de telles manifestations chez lestravailleurs du secteur agro-alimentaire sont méconnues. Or, un cas clinique a été décrit récemment dans la littérature et un cas français a été identifié par le réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P).

L’Anses a reçu trois nouveaux signalements d’intoxications chroniques de nourrisson à la vitamine D très vraisemblablement dus à un mésusage de compléments alimentaires commercialisés par la société Sundaynatural. Etant donné la sévérité des effets indésirables rapportés, l’Anses tient à nouveau à rappeler au grand public et aux professionnels de santé qu’il faut éviter de substituer la vitamine D sous forme de médicament par un complément alimentaire, dont la dose administrée par goutte ne correspondra pas forcément à celle prescrite.

jeudi 30 mars 2023

Lavage des mains : le savon et le gel hydroalcoolique, selon l'Anses

Article très pédagogique qui intéressera nombre de lecteurs du blog. 

Une seule réserve, il n'est pas fait état du rôle désinfectant du gel gel hydroalcoolique vis-à-vis de norovirus, principal virus responsable de la gastro.

Si l'on en croit le CDC des Etats-Unis à propos de norovirus, 
Un désinfectant pour les mains ne fonctionne pas bien contre norovirus. Le lavage des mains est toujours préférable. Lavez-vous les mains à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes. Vous pouvez utiliser un désinfectants pour les mains en plus du lavage des mains, mais le désinfectant pour les mains ne remplace pas le lavage des mains à l'eau et au savon. voir «Handwashing: Clean Hands Save Lives.»

lundi 27 mars 2023

Des nouvelles de Listeria

181 ! 
181 est le nombre de produits rappelés en 2023 (jusqu’au 27 mars, 86e jour de l’année) pour cause de présence de Listeria monocytogenes, selon Rappel Conso.

Cela fait beaucoup n’est-ce pas ?

460 ! 
460 est le nombre de produits rappelés en 2022 pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

276 ! 
276 est le nombre de produits rappelés en 2021 (du 1er avril au 31 décembre) pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

Ces chiffres sont tellement impressionnants qu’il n’impressionnent plus nos autorités sanitaires. Le travail à accomplir est donc immense.

Ce qui rend les choses encore plus tristes, c’est bien sûr que ces rappels auraient pu être évités, mais surtout nombre de ces rappels sont intervenus bien tardivement, bien après la date de fin de la commercialisation.

De la classique recontamination après cuisson en raison du non respect de règles de base des bonnes pratiques d’hygiène à des produits faiblement contaminés rappelés du fait de la tolérance zéro par la direction générale de l’alimentation.

Ces faits sont encore plus probants depuis la création de RappelConso le 1er avril 2021.

Selon le rapport 2021 sur les zoonoses de l'EFSA et de l'ECDC, il faudra désormais dire pour la France, 435 cas de listériose, soit 0,64 cas pour 100 000 habitants. La France a aussi rapporté le nombre de cas le plus élevé de décès (75). Santé publique France indique encore en ce moment sur la page Internet de la Listériose, 300 à 400 cas de listériose invasive sont déclarés chaque année en France. On peut raisonnablement se demander quand les données 2021 de la listériose seront publiées, idem pour les données de toxi-infections alimentaires collectives de 2021.

Parmi les autres informations, voici qu’est parue une nouvelle version, version 3, par le laboratoire de référence de l’UE sur Listeria monocytogenes (Anses) du document d'orientation du laboratoire de référence de l’Union européenne sur Listeria monocytogenes (EURL Lm) afin d’évaluer la compétence des laboratoires mettant en œuvre des challenge tests* et des études de détermination de la date limite de consommation liées à la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts à consommer Version 3 au 10/02/2023. Le document n’existe, à ma connaissance, qu’en version anglaise. Document à lire sans modération.

Ce document d'orientation a été préparé par le Laboratoire de référence de l'Union européenne pour Listeria monocytogenes (EURL Lm), en collaboration avec un groupe de travail de six représentants des Laboratoires nationaux de référence pour Listeria monocytogenes (LNR Lm). Il s'agit de la troisième version du document d'orientation de l’EURL Lm pour évaluer la compétence des laboratoires mettant en œuvre des challenge tests ou tests de croissance et des études de la durée de vie liés à Listeria monocytogenes dans des aliments prêts à consommer. Il remplace la version 2 de mai 2018.

Le but de cette révision est d'assurer la cohérence avec la version 4 du document d'orientation technique de l'EURL Lm sur les challenge tests et les études de durée de vie afin d’évaluer les études de durée de conservation des aliments prêts à consommer liés à Listeria monocytogenes (Lm), ainsi que les expériences tirées de l'évaluation des études sur la durée de conservation.

Ce document a été approuvé par la section Sécurité biologique de la chaîne alimentaire du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux de la Commission européenne lors de sa réunion du 10 février 2023.

*Un challenge test ou test de croissance permet de déterminer selon un protocole préalablement défini, si votre produit alimentaire est susceptible de permettre ou non la croissance de Listeria monocytogenes.

Peut-être, je dis bien peut-être, l'Anses devrait se poser des questions sur ces rappels si nombreux ... mais rien ne presse ...

Mise à jour du 29 mars 2023
Santé Canada vient de diffuser une mise à jour de la «Politique sur la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger (2023) : Aperçu».
L’accent est mis sur les entreprises d’aliments prets à consommer et des éléments peuvent intéresser des entreprises françaises.

jeudi 16 mars 2023

Crédibilité de l'expertise ou qui veut la peau de l'Anses ?

La France Agricole
publie un article de l’AFP, «La crédibilité de l’Anses de plus en plus contestée»

Un rapport scientifique remet en cause l’Anses à la suite d’expertises controversées. Ce dernier invite l’agence à revoir ses procédures.  

On lira Conseil scientifique : AVIS et RAPPORT relatif à la Crédibilité de l’expertise scientifique. Mieux vaut se faire un avis par soi-même ...

Vous lirez donc les recommandations du conseil scientifique, qui ont pris comme par hasard, trois exemples d’avis sur les produits phytopharmaceutiques ou pesticides : néonicotinoïdes, glyposate et SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), sans oublier le dossier des OGM. Etonnnat, non ?

Plusieurs recommandations
À l’issue des travaux, le conseil scientifique, «soucieux de limiter les risques de mise en cause de l’expertise», formule quatre groupes de recommandations :
- Améliorer les procédures ;
- Mieux éclairer le processus de décision ;
- Intensifier les interactions avec les parties prenantes ;
- Renforcer la séparation de l’évaluation et de la gestion des risques au sein de l’Anses.

Parmi ces recommandations, figure notamment le fait de «favoriser la diversité scientifique dans les travaux», «recourir autant que nécessaire au format des auditions quand une compétence ponctuelle est requise», veiller au renouvellement régulier du vivier d’experts, affiner le traitement des liens d’intérêt ou encore renforcer les liens entre l’Anses et les organismes de recherche.

Des expertises «violemment contestées»
Ces dernières années, «les expertises produites par l’Anses (et dans certains cas les experts y ayant contribué) ont été contestées, voire violemment attaquées, directement ou par médias interposés», constatent les auteurs du rapport. Leur analyse s’est concentrée sur trois études de cas passés : le glyphosate, les néonicotinoïdes et les fongicides SDHI.

«Cette situation pourrait, si elle n’est pas gérée attentivement, menacer la crédibilité de l’agence, notamment pour la gestion des dossiers pesticides et pour le transfert programmé de l’évaluation des organismes génétiquement modifiés (OGM), autre dossier très sensible ayant notamment trait à des produits réglementés», ajoute le groupe de travail.

Le conseil scientifique dit avoir relevé trois tensions fortes s’exerçant l’expertise scientifique» :
1. Tension entre la nécessité de cadres méthodologiques et les modalités d’intégration des connaissances nouvelles ;
2. Tension entre l’urgence sanitaire et les délais nécessaires à la réalisation d’une expertise collective de qualité ;
3. Tension entre l’impératif de séparation de l‘évaluation et de la gestion des risques et la traduction des avis scientifiques dans des mesures de gestion, en particulier en situation d’incertitude.

L’Anses a répondu au conseil scientifique dans une Note de positionnement de l’Anses suite à l’avis de son Conseil scientifique intitulé «Crédibilité de l’expertise scientifique : enjeux et recommandations».

L’Anses rappelle que les trois cas d’étude choisis par le conseil scientifique ont trait aux produits phytopharmaceutiques, dont il est notoire qu’ils font l’objet d’attentions voire de controverses.

Suite aux travaux du Conseil scientifique, l’Anses va s’efforcer de mieux rendre compte de ces différents leviers d’action, de leur articulation et des limites de ses compétences dans le champ de la gestion et de la réglementation en tant qu’agence nationale d’expertise scientifique.

L’Anses dit s’investir dans quatre pistes de travail :
- La prise en compte plus explicite des incertitudes et des niveaux de preuve dans les évaluations de risque, pour un éclairage le plus juste des décideurs en charge de leur gestion ;
- L’amélioration des méthodologies d’évaluation des substances et produits, généralement développées au niveau européen ;
- L’enrichissement du dialogue avec les parties prenantes ;
- La poursuite de l’intégration de l’économie et des sciences sociales dans l’expertise.


Mise à jour du 27 mars 2023