Photo issue du film d'Alfred Hichcock, La mort aux trousses. |
Dans un article intitulé, « L’Anses
lance une évaluation comparative du glyphosate avec les alternatives
disponibles : L’huile de coude bio est-elle un sérieux candidat ? »,
j’avais tenté d’être constructif et cet article avait été le plus lu parmi ceux qui
sont parus sur ce blog, très étonnant ?
Toujours dans le but d’aider l’Anses, voici une proposition
de nos amis suisses qui se sont penchés sur le sujet, nul doute que l’agence en
tiendra le plus grand compte …
Selon l'Institut
de recherche de l'agriculture biologique (FiBL) Suisse, s’agissant des
pesticides: seules les solutions
systémiques mènent à une issue.
Voici le bilan en quatre points, étayé par les chiffres et
les travaux de recherche les plus récents:
Premièrement, « Le
potentiel de réduction des pesticides chimiques de synthèse est fort ».
Des étapes partielles sont immédiatement réalisables. Les pratiques et recherches en agriculture biologique montrent que les herbicides peuvent être complètement remplacés grâce aux machines les plus modernes, aux cultures associées et aux couverts végétaux. « Agriculture suisse sans herbicides » serait une vision intéressante pour la pratique, l’exclusivité sur le marché et la politique agricole.
Deuxièmement, « Des solutions praticables et durables sont
des solutions au sein du système ».
Une protection préventive des plantes n’est pas praticable sans des effets systémiques obtenus grâce aux rotations des cultures diversifiées, cultures associées, jachères fleuries et haies, bandes fleuries ou populations résiduelles d’adventices n’ayant pas d’incidence sur le rendement. Ce sens des réalités agronomiques doit remplacer les promesses de solutions faciles basées sur des pesticides.
Troisièmement, « Sans
le choix de variétés adaptées au site et la sélection de nouvelles variétés, on
ne peut faire face à des problèmes phytosanitaires plus complexes, en
particulier en cultures spéciales ».
L’obtention de nouvelles variétés nécessite du temps et de l’argent. C’est aussi le cas pour les projets de sélection réalisés par le FiBL, par exemple ceux qui portent sur une meilleure résistance des pommes aux maladies ou sur la tolérance du coton à l’égard des Hepialidae et des insectes suceurs, grâce à la sélection participative en Inde.
Quatrièmement, « Le
développement de mesures directes, alternatives et sans produits chimiques est
particulièrement coûteux ».
En Suisse, aussi bien le FiBL qu’Agroscope mènent depuis 30 ans des recherches sur la protection directe des plantes sans pesticides chimiques de synthèse. Il existe une multitude de solutions possibles, comme par exemple les ennemis naturels (insectes, virus, nématodes), les extraits de plantes ou les matériaux naturels (minéraux argileux, extraits de lait, etc.). En faire des produits phytosanitaires standardisés coûte extrêmement cher.
Et le communiqué d’ajouter que le débat public sur les
pesticides donne ses premiers résultats et que, désormais, dans l’Union européenne,
la moitié des demandes d’autorisations pour de nouvelles matières actives
concernent des produits phytosanitaires biologiques. « Le développement de méthodes préventives et
directes de protection des plantes est urgent pour pouvoir compenser les diminutions
de rendement dues au renoncement aux pesticides. Le financement des travaux de
recherche et de développement au FiBL – rendu possible grâce à des mandats des
gouvernements suisse, autrichien, allemand et de l’Union européenne ainsi que
de fondations d’utilité publique et d’entreprises innovantes – apporte une
amélioration permanente de la sécurité du rendement en agriculture, de
l’environnement et de la qualité des aliments », insiste le communiqué
qui souligne l’importance de développer une collaboration avec des partenaires
de l’industrie.
A suivre ... mais il faudrait aussi que l'agriculture biologique se débarrasse de ses propres pesticides ... mais ceci est une tout autre histoire ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.