«L'hygiène, avant la microbiologie, n'est hygiénique que dans ses intentions. C'est la science des apparences qui repose entre des mains d'aveugles : est sain ce qui est beau, bon, et ne sent pas mauvais.»
Pierre Darmon, L'homme et les microbes, Fayard, 1999.
Pour profiter en toute sécurité des piscines et spas, il est
important de maintenir la bonne qualité de l’eau avec des produits
de désinfection. Toutefois, ces produits quelle que soit leur
forme, comprimés, galets, pastilles, poudre, liquide,
contiennent le plus souvent du chlore et leur utilisation sans
précautions n’est pas dénuée de risques. Tous nos conseils pour
éviter tout accident.
A noter cependant que l’information, «Les intoxications causées
par les désinfectants pour piscine ont doublé en quatre ans» ne se
trouve que sur le tweet de l’Anses
du 24 juillet 2023, il faut donc suivre …
La
France
compte plus de 2,95 millions de piscines privées à fin 2020.
Le parc est composé à part quasi égale de piscines enterrées
(1,47 million de bassins) et de piscines hors sol (1,48 million).
Le gouvernement
a instauré un bonus réparation textile, pourquoi pas désormais une
prime pour le traitement des puces de lit ?
Voici que s'agissant des «Punaises
de lit : des conséquences sur le budget et la qualité de vie des
Français», source Anses du 19 juillet 2023.
Entre
2017 et 2022, plus d’un foyer français sur dix a été infesté
par des punaises de lit. Contrairement à une idée reçue, leur
présence ne traduit pas un manque de propreté : tout le monde
peut être victime d’une infestation à son domicile. Par ailleurs,
cette nuisance s’avère coûteuse pour les ménages français de
métropole si l’on prend en compte la lutte et les impacts
psychologiques. L’Agence recommande d’aider financièrement
certains ménages dans la prise en charge des coûts associés à
l’éradication des punaises de lit. Elle recommande également aux
professionnels et aux particuliers de privilégier des méthodes de
lutte alternatives aux insecticides chimiques.
Des
infestations en augmentation
Les punaises de lit sont de petits insectes qui se cachent le plus
souvent dans les matelas et les sommiers. Elles se nourrissent de
sang et piquent pendant la nuit. Elles sont transportées dans les
vêtements et les bagages, lors de voyages ou de l’achat de
literie, de meubles ou de vêtements de seconde main.
La recrudescence des infestations par les punaises de lit constatée
ces dernières années s’explique notamment par l’essor des
voyages et une résistance croissante des punaises aux insecticides.
Tous
les milieux socio-économiques sont concernés
L’enquête
réalisée par Ipsos pour l’Anses révèle que 11% des foyers
français ont été infestés par des punaises de lit entre 2017 et
2022. Elle montre également qu’il n’y a pas
de lien entre le niveau de revenu d’un foyer et le fait d’être
victime d’une infestation.
Un
coût économique et sanitaire pour les foyers français qui excède
300 millions d’euros par an
L’Agence
a également calculé le coût de la lutte à l’échelle nationale
pour les seuls ménages français. Il a atteint 1,4 milliard d’euros
pour la période 2017-2022, soit 230 millions d’euros par an en
moyenne.
A ce
coût s’ajoute le coût des conséquences sanitaires des
infestations par les punaises de lit. En effet, si les punaises ne
transmettent pas de maladie, leur présence peut avoir des effets
psychologiques et impacter le bien-être des personnes victimes
d’infestation à leur domicile.
En
2019, le coût sanitaire a représenté 83 millions d’euros pour
les Français, dont 79 millions d’euros associés à une
baisse de la qualité de vie, aux troubles du sommeil et aux impacts
sur la santé mentale, 1 million d’euros lié aux arrêts de
travail et 3 millions d’euros environ au titre des soins physiques.
Privilégier
les méthodes de lutte non chimiques
Que
la lutte soit réalisée par des particuliers ou des professionnels,
l’Agence recommande de privilégier lesméthodes
non chimiques,
comme le traitement
par la chaleur sèche ou la congélation.
Si les deux sont considérés comme efficaces, le traitement par la
chaleur peut être utilisé pour traiter une pièce dans son
ensemble, alors que la congélation est plus adaptée à des
vêtements ou de petits objets infestés.
Commentaire
Cela m'étonne tous les jours, le
champ d’action de l’Anses devient sans limite ...
Complément
On
lira «Subventionnement du rapiéçage de vêtements: l’apothéose
de l’État nounou» par Erwan Le Noan dans Le
Figaro.
L’Anses
avait indiqué le 15 juin 2023, «Mieux connaître et combattre les
agents pathogènes transmis par les tiques».
Il
existe près de 1 000 espèces de tiques dans le monde, seules
quelques-unes sont vectrices d’agents pathogènes. Celles-ci
représentent néanmoins les vecteurs qui transmettent la plus grande
variété d’agents pathogènes (bactéries, virus et parasites) au
monde. Elles sont responsables de maladies infectieuses pour les
humains et les animaux et sont le principal vecteur d’agents
pathogènes pour les animaux en Europe.
Quelles
maladies sont liées aux tiques ?
Les
maladies liées aux tiques peuvent être d’origine :
-
bactérienne : maladie de Lyme, rickettsiose, tularémie,
bartonellose, etc. ;
-
virale : encéphalites à tiques, fièvres hémorragiques telle que
la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, louping-ill du mouton,
etc. ;
-
parasitaire : piroplasmose canine, babesiose bovine, anaplasmose,
etc.
En
France, la principale maladie humaine liée aux tiques est la maladie
de Lyme qui est transmise par Ixodes ricinus.
L’Anses étudie à la fois les tiques et les agents pathogènes
qu’elles transmettent, afin de les identifier, de les caractériser
et de lutter contre leurs effets nocifs.
Voici
que Santé
publique France rapporte le 7 juillet 2023 à propos de
l’«Encéphalite à tiques en France : premier bilan des cas
recensés par la déclaration obligatoire entre 2021 et 2023».
Santé
publique France publie le bilan des deux premières années de
surveillance par la déclaration obligatoire des cas d’encéphalite
à tiques (TBE) sur la période mai 2021 à mai 2023.
Chiffres
clés des encéphalites à tiques en France hexagonale sur la période
2021-2023
- 71
cas ont été notifiés entre mai 2021 et mai 2023, (30 en 2021, 36
en 2022 et 5 en 2023).
-
86% des cas était des cas d’infection «autochtone» (61 cas) et
14% (10 cas) avaient été infectés dans un pays «à risque», à
l’occasion d’un voyage ou parce qu’il s’agissait de leur lieu
habituel de résidence.
Sur
les 71 cas notifiés :
- 4
cas étaient des enfants de moins de 16 ans et 15 étaient âgés de
plus de 65 ans ;
- 94%
des cas ont été hospitalisés ;
- aucun
décès survenu au moment de la déclaration.
-
15% des cas exerçaient des professions les exposant particulièrement
à des piqures de tiques : éleveur ou famille d’un éleveur ou
ouvrier d’élevage de chevaux ou ruminants (n=7), agent de l’Office
National des Forêts (ONF) (n=1), horticulteur (n=1), forestier
(n=1), étudiant en lycée agricole (n=1).
- La
Haute-Savoie est le département ayant rapporté le plus de cas au
cours de ces deux années, alors que la reconnaissance du virus y est
beaucoup plus récente qu’en Alsace.
- La
région Auvergne-Rhône Alpes est dorénavant une zone importante de
circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque,
tels que le Forez. La zone de circulation du virus atteinte au sud
l’Ardèche, département qui devrait faire l’objet d’une
vigilance particulière.
Comment
se protéger des piqûres de tiques ?
Petites
par leur taille, les tiques sont difficiles à repérer. Lorsque l’on
se promène en forêt, dans des prés ou lorsque l’on jardine,
quelques conseils à suivre permettent de se protéger des piqûres :
- se
couvrir, en portant des vêtements longs qui recouvrent les bras et
les jambes, un chapeau et rentrer le bas du pantalon dans les
chaussettes ;
-
rester sur les chemins et éviter les broussailles, les fougères et
hautes herbes ;
-
utiliser des répulsifs cutanés.
En
rentrant chez soi après une balade en forêt ou après avoir
jardiné, il est conseillé de :
-
s’examiner et vérifier soigneusement l’ensemble de son corps ;
- en
cas de piqûre, retirer le plus rapidement possible la ou les tiques
avec un tire-tique ou à défaut une pince fine.
La
vaccination contre l’encéphalite à tiques
La
vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez
les voyageurs adultes et enfants exposés en pays très endémique.
L’Anses
nous livre sa traditionnelle information du 4 janvier 2020 sur la
«Cuisson au barbecue : comment prévenir les risques pour la santé
?», pas même une petite mise à jour depuis
quatre ans,
étonnant,
non ?
Vous
la lirez à tranquillement, mais ce qui m’a intéressé, c’est la
nouvelle version de «BBQ
food safety»
ou Barbecue et sécurité des aliments par la Food Standards Agency.
Place donc à la nouveauté et jugez plutôt ...
Dans
le document britannique, les micro-organismes dangereux sont cités
explicitement.
Préparation
de votre barbecue
Avant
d'allumer le gril, démarrez votre barbecue en toute sécurité en
préparant vos aliments de manière hygiénique. Vous voudrez
peut-être aussi inspecter et nettoyer votre barbecue.
Lavez-vous
les mains et nettoyez vos ustensiles et vos surfaces
Un
nettoyage
efficace enlève les bactéries sur les mains, l'équipement et les
surfaces. Cela aide à empêcher les bactéries dangereuses de se
propager sur les aliments.
Aider
à minimiser le risque de propagation des germes en :
- se
lavant soigneusement les mains avec du savon et de l'eau chaude avant
et après avoir cuisiné et mangé ; ceci est particulièrement
important si vous avez manipulé de la viande crue ou un allume-feu.
-
conserver les aliments couverts et réfrigérés jusqu'à ce que vous
soyez prêt à les cuire sur le barbecue
-
garder propres les ustensiles et les plats de service lors de la
préparation des aliments ; assurez-vous de ne pas mélanger les
ustensiles utilisés pour préparer les plats crus et les aliments
prêts à consommer. Par exemple, utiliser différentes planches à
découper pour la viande crue et les légumes ou les fruits, ou laver
la même planche entre différentes utilisations.
- ne
lavez jamais le poulet cru ou toute autre viande ; laver la
viande crue risque d'éclabousser des germes sur vos mains, vos
ustensiles et vos plans de travail.
Nettoyer
la grille
Si
votre barbecue est resté dans le jardin pendant un certain temps,
inspectez-le et nettoyez-le. Même si vous avez récemment utilisé
votre équipement, il est recommandé de nettoyer et de sécher la
grille au préalable.
Cuire
et éviter la contamination croisée lors d'un barbecue
Le
risque de viande insuffisamment cuite et de contamination
croisée (ou de transfert de contamination) peut
augmenter lors d'un barbecue.
Décongélation
de la viande
La
viande congelée a tendance à ne pas bien cuire sur un barbecue.
Planifiez à l'avance et décongelez les aliments pendant la nuit au
réfrigérateur, en vous assurant que les jus ne coulent pas sur
d'autres aliments. Utilisez un plat avec un rebord et placez-le dans
le bas du réfrigérateur.
Si
cela n'est pas possible ou s'il n'a pas complètement décongelé à
temps, utilisez un micro-ondes sur le réglage de décongélation
juste avant la cuisson. Une fois les aliments décongelés,
faites-les cuire et consommez-les dans les 24 heures.
Vérifier
les dates limites de consommation
La
date
limite de consommation figure sur les emballages
alimentaires pour une raison. Manger des aliments dont la DLC est
dépassée peut vous rendre malade. Les DDM (parfois indiquées comme
BBE ou best before end) concernent la qualité. Les aliments pourront
être consommés en toute sécurité après la date de péremption,
mais peuvent ne pas être à leur meilleur niveau de qualité.
Éviter
la contamination croisée
La
contamination croisée (ou transfert de contamination) est plus
susceptible de se produire lorsque des aliments crus touchent ou
coulent sur des aliments prêts à consommer, des ustensiles ou des
surfaces.
Prévenir
la contamination croisée en :
- en
entreposant la viande crue séparément des aliments prêts à
consommer.
- en
utilisant différents ustensiles, assiettes et planches à découper
pour les aliments crus et cuits
se laver les mains après avoir
touché de la viande crue et avant de manipuler des aliments prêts à
manger.
Les marinades sont un moyen populaire d'aromatiser les aliments lors
d'un barbecue. Ne réutilisez pas une sauce ou une marinade, qui a
déjà été mise sur de la viande crue, avec des aliments cuits ou
prêts à consommer. Veillez à ne pas faire couler le jus de viande
et du poisson des aliments crus sur les aliments prêts à consommer.
Cuisson
au charbon de bois
Si
vous utilisez du charbon de bois (plutôt qu'un barbecue au gaz),
assurez-vous que les charbons soient suffisamment chauds avant de
commencer à cuire. Ils doivent être rouge vif avec une surface
grise et poudreuse.
Cuire
d'abord la viande au four
Envisagez
d'abord de faire cuire le poulet et le porc au four, puis de leur
donner une finition finale sur votre barbecue. Vos amis et votre
famille expérimenteront toujours ce goût de barbecue grillé, et
vous saurez que vous avez cuit la viande bien à cœur. Si vous
attendez beaucoup de monde, cela peut également accélérer le temps
de service.
Faire
d'abord cuire de la viande au four peut également vous aider à
éviter d'autres problèmes, comme le fait que les charbons du
barbecue ne soient pas assez chauds ou qu'il y ait trop d’aliments
sur la grille du barbecue.
- la
viande rouge telle que les steaks peut être servie rosée, saignante
ou saignante et pourra être consommée en toute sécurité tant que
la surface a été correctement saisie
-
les autres viandes, comme le poulet et le porc, ainsi que les
produits de viande hachée tels que les hamburgers,
les brochettes et les saucisses, ne doivent pas être servis roses ou
saignants car des bactéries peuvent se trouver dans la viande.
Retournez
régulièrement votre viande sur le gril et déplacez-la pour vous
assurer qu'elle est cuite uniformément sur tous les côtés. Essayez
de garder la viande crue à l'écart de la viande cuite sur la grille
du barbecue- et envisagez de dédier une section du barbecue à la
viande cuite.
Rappelez-vous
que carbonisé à l'extérieur ne signifie pas toujours cuit à
l'intérieur.
Avant
de servir du poulet, du porc, des saucisses et des burgers que vous
avez cuits au barbecue, vérifiez toujours que :
- la
viande est cuiye uniformément
- il
n'y a pas de viande rosée visible lorsque vous coupez dans la partie
la plus épaisse
-
les jus de viande doivent être clairs.
Évitez
les burgers rosés et les saucisses pas assez cuites
À
la maison, vous devez servir des hamburgers bien cuits. Cela
signifie ne
pas servir de burgers saignants ou rosés. En effet,
cela signifie ne pas servir de hamburgers saignats ou rosés. En
effet, lorsque la viande est hachée pour produire des hamburgers,
toutes les bactéries dangereuses de la surface de la viande crue se
propagent dans tout le hamburger.
À
moins que le hamburger ne soit bien cuit, ces bactéries peuvent
rester vivantes à l'intérieur. Ceci s'applique également à tous
les aliments à base de viande hachée, tels que les saucisses et les
brochettes. La qualité de la viande que vous achetez n'affecte pas
le risque potentiel de bactéries dangereuses.
Les bactéries Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC)
sont responsables d’infections d’origine alimentaire parfois
sévères, principalement chez les jeunes enfants, les personnes
âgées ou immunodéprimées. Dans une nouvelle
expertise (63 pages), l’Anses classe les souches de la bactérie
responsables des formes graves d’infection. Elle émet des
recommandations pour améliorer la surveillance des risques de
contamination dans les produits en amont de leur mise sur le marché.
L’Agence rappelle à cette occasion l’importance de continuer à
respecter les mesures d’hygiène et les recommandations de cuisson
et d’éviction de certains aliments par des populations sensibles.
Les
EHEC sont responsables d’infections alimentaires
Si
la plupart des souches d’E. coli sont
sans danger pour la santé, certaines souches comme les E.
coli entérohémorragiques
ou EHEC sont pathogènes car elles produisent une toxine, nommée
shigatoxine. Elles sont aussi dénommées STEC
(Shigatoxin-producing
E. coli).
Les
EHEC sont responsables de troubles variés, allant d’une diarrhée
bénigne à des formes plus graves, comme des diarrhées
hémorragiques et des atteintes rénales sévères
appelées syndrome
hémolytique et urémique (SHU).
Les infections touchent principalement les jeunes enfants, surtout de
moins de 5 ans, les personnes âgées et les personnes
immunodéprimées. Chaque année, environ
140 cas de SHU infantiles sont recensés.
Les
EHEC se transmettent principalement par
l’alimentation.
En France, les aliments les plus souvent mis en cause lors
d’épidémies d’infections à EHEC sont les steaks
hachés, consommés
crus ou insuffisamment cuits, et les fromages au
lait cru. Les farines pouvant également être contaminées, la
consommation de pâte
à pizza crue ou insuffisamment cuite a
été à l’origine d’une épidémie en 2022.
L’Anses
propose une nouvelle classification des souches en quatre groupes en
fonction de leur potentiel de virulence, c’est-à-dire en fonction
de leur capacité à induire des formes cliniques graves (syndrome
hémolytique et urémique - SHU, diarrhée sanglante). La
classification ainsi proposée intègre les nouvelles connaissances
sur les déterminants de la virulence des STEC, ainsi que les données
sur les caractéristiques des souches à l’origine des cas
d’infections en France (2017-2021). Cette classification, cohérente
avec les résultats des travaux internationaux, met en exergue la
virulence accrue des souches STEC possédant les sous-types stx2a
et/ou stx2d. A la différence de la précédente basée sur
les données de SHU infantiles, la nouvelle classification de l’Anses
prend également en compte les cas de SHU chez l’adulte. L’Agence
va d’ailleurs intégrer ces résultats pour actualiser sa fiche de
danger microbiologique relative aux STEC, dont la dernière édition
date de 2019.
L’Anses
constate que les sources de contamination ne sont que rarement
identifiées lors d’investigations épidémiologiques des cas
d’infection. Or, les épidémies récentes en France et à
l’étranger pointent vers de nouvelles sources (p.ex. Farines). …
l’Anses recommande de conduire des études d’attribution des
sources afin d’identifier et de quantifier la contribution relative
des réservoirs animaux, de l’environnement et des aliments au
fardeau sanitaire.
La
liste de recommandations de l’Anses ne me paraît pas assez
complète, voici celle provenant de Santé
publique France, pour qui «Une prévention du SHU basée sur
l’hygiène et l’éviction de certains aliments à risque».
Quelques
conseils simples pour limiter les risques de transmission :
En
cuisine :
- Le
lavage des mains doit être systématique avant la préparation des
repas ; -
les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les
préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à
cœur pour atteindre 70°C (et non pas rosées ou saignantes) ; - le
lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers
fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par
les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages à pâte
pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort), les
fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé) ; -
les préparations à base de farine (pizza/pâte à
cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées
crues ou peu cuites ; -
les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en
particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être
soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas
échéant ; -
les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments
cuits ou prêts à être consommés ; les
plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement
mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant
consommation ; -
les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact
au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou les
fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être
soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.
Lors
des activités et loisirs :
-
Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits,
rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades
(lac, rivière, étang, etc.). - Il
faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans)
avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur
environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des
mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne
porte ses doigts à sa bouche.
Commentaire
J’ajouterais
que les graines crues et germes de graines crues ne doivent être
consommées par les personnes à risques dont les enfants.
Pour
la cuisson, comment atteint 70°C à cœur sans thermomètre
alimentaire, la question n’est toujours pas résolue …
Concernant
le nombre de cas de SHU pédiatriques, l’Anses coupe la poire en
deux en signalant 140 cas (curieux), car Santé
publique France évoque de 100 à 160 cas de SHU pédiatrique par
an. L’année 2022, hélas, mettra tout le monde d’accord, avec, me
semble-t-il, une nette hausse.
A
noter aussi que l’Anses souhaite intégrer tous les SHU,
pédiatriques et adultes, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Enfin,
rappelons qu’un article
paru dans NEJM en 2017 rapportait que «la farine a été le vecteur
présumé d'éclosion d'infections à Escherichia coli
producteurs de shigatoxines (STEC) depuis 2009, lorsqu'une éclosion
de maladies d'origine alimentaire dans plusieurs États des
États-Unis a été liée à la pâte à cookies préemballée.» On
savait donc depuis 2009 ...
Les
références de cette éclosion est dans l’article suivant :
Quand la justice se substitue à nos autorités sanitaires. Analyse d'une décision de justice ubuesque annulant l'autorisation d'un produit à base de #glyphosatepic.twitter.com/nRIVnyCPhc
Glyphosate :
l’Efsa doit rendre ses conclusions le 4 juillet. La
Plateforme Glyphosate France se dit confiante sur les résultats de
l’évaluation par l’Efsa du dossier de renouvellement de
l’autorisation du glyphosate. Une phase plus politique démarrera
ensuite.
«Brucellose en France : 40 nouveaux cas déclarés en 2022 »,
source Santé
publique France.
Santé
publique France publie le bilan épidémiologique des cas de
brucellose signalés sur l’année 2022 en France. Le nombre de cas
de brucellose est revenu au niveau de 2019, en lien avec la reprise
des voyages vers les pays considérés comme endémiques.
En
France, cette maladie est désormais rare et a considérablement
diminué depuis les années 1960, en lien avec l’amélioration de
la situation de la maladie chez les ruminants. Actuellement, environ
80% des cas diagnostiqués sur le territoire français sont le
résultat d'une infection contractée lors d'un voyage dans un pays
où la maladie animale n’est pas maîtrisée. Ces infections
surviennent principalement chez des personnes ayant consommé des
produits laitiers contaminés ou ayant été en contact direct avec
un animal infecté. Des règles d’hygiène et de sécurité
permettent de prévenir la maladie.
Chiffres
clés de la brucellose en France en 2022
Entre
le 1er janvier et le 31 décembre 2022, 40 nouveaux cas de brucellose
ont été déclarés en 2022 dans 12 régions françaises dont 10
(25%) en Ile-de-France et 8 (20%) en Auvergne-Rhône-Alpes.
Trente-quatre
souches appartenaient à l’espèce Brucella melitensis,
une à l’espèce B. abortus et une n’avait pas
été caractérisée. Trente-huit (95%) cas sur 40 étaient liés à
des infections « importées » : voyage en Algérie (n=24), Turquie
(n=4), Tunisie et Djibouti (n=2 chacun), et Arménie, Chine et Liban
(n=1 chacun).
En
2022, troisième année depuis le début de la pandémie
de COVID-19, le nombre de cas de brucellose a retrouvé le niveau
de 2019 (n=42), en lien avec la reprise des voyages vers des pays
considérés comme endémiques.
Selon
l’Anses, «De nouvelles connaissances sur des bactéries Brucella
émergentes».
De
nombreuses découvertes ont été faites ces dernières années sur
les bactéries du genre Brucella : de nouvelles espèces ont été
découvertes, tandis que d’autres, déjà connues, ont été
détectées chez des animaux que l’on ne savait pas porteurs de ces
bactéries, ou encore apparaissent en Europe de l’Ouest, comme
Brucella canis. Ces bactéries pourraient-elles se transmettre
à l’être humain ? Quelles espèces animales sont
concernées ? Comment distinguer ces bactéries les unes des
autres ?
Depuis
une quinzaine d’années, de nouvelles espèces de Brucella ont
été découvertes, portées par des animaux aussi divers que des
grenouilles, des renards ou des mammifères marins. Le
projet IDEMBRU,
coordonné par l’Anses et rassemblant 9 partenaires de 8 pays
européens (Allemagne, Bulgarie, Espagne, Italie, Royaume-Uni,
Pays-Bas, Portugal et France) visait à mieux connaître ces
nouvelles bactéries.
Prédire
le risque de transmission à l’être humain
Pour
les espèces de Brucella nouvellement découvertes, l’une des
questions majeures est de savoir
si elles présentent un risque pour l’être humain.
« Nous avons
développé une méthode d’infection cellulaire in vitro qui donne
des indications sur leur pouvoir pathogène pour l’être humain.
Jusqu’à présent, peu d’indicateurs de pathogénicité
existaient pour ces bactéries, on se basait principalement sur
l’identification des bactéries en cause dans les foyers
d’infection. »,
décrit Vitomir Djokic, scientifique au sein de l’unité Zoonoses
bactériennes, qui a participé au projet.
Mise à jour du 5 juillet 2023.
Deux chiens et Brucella
L'Anses
tweete «Êtes-vous préoccupé par la brucellose canine en
Europe ? Lire la publication dans la revue Pathogens
sur les investigations moléculaires de deux premiers cas
d'infections à Brucella suis Biovar 2 chez des chiens français.»
Traduction
par mes soins -aa.
Un test PCR permettant
d’identifier rapidement et pour un faible coût les souches
de Listeria
monocytogenes à
l’origine d’infections d’origine alimentaire a été développé
par l’Anses,
en collaboration avec des laboratoires en charge de la sécurité
sanitaire des aliments de plusieurs pays européens. Ce test a déjà
été utilisé dans plusieurs pays pour investiguer l’origine de
cas humains de listériose.
L’Anses
est le laboratoire de référence européen pour Listeria
monocytogenes.
Après plusieurs années de recherche, elle a développé un test PCR
permettant d’identifier le groupe génétique auquel appartient une
souche de Listeria
monocytogenes en
moins d’un jour et pour moins de 10 euros.
Ceci constitue une avancée par rapport à la méthode utilisée
habituellement, le MultiLocus Sequencing Typing (MLST), qui nécessite
trois à cinq jours d’analyse et 150 euros par souche analysée.
Identifier
les 30 groupes de souches les plus courants
« Le
test que nous avons développé permet d’identifier les 30 groupes
génétiques de Listeria monocytogenes, appelés complexes clonaux,
les plus couramment trouvés dans l’alimentation en
Europe.» explique Benjamin Félix, chargé de projet
au sein du laboratoire de sécurité des aliments de l’Anses. «Notre
méthode est très utile pour les pays qui n’ont pas les moyens
financiers de faire des séquençages de génomes complets en routine
ou lorsqu’il faut analyser un grand nombre d’échantillons car
elle permet de faire un premier tri rapide.»
Le
test repose sur la détection de séquences d’ADN caractéristiques
de chaque groupe de souches. La nouvelle méthode a fait l’objet
d’une publication dans la revue Microbiology
Spectrum en mai dernier.
Dans
la conclusion de l’article, les auteurs notent,
Nos tests rapides, précis et précieux constituent une étape
supplémentaire vers une meilleure compréhension et gestion des
risques sanitaires associés à L. monocytogenes pour la
surveillance et a maîtrise de la contamination dans l'industrie
agroalimentaire. Les méthodes ne couvrent pas l'ensemble de la
diversité MLST décrite au sein des espèces de L.
monocytogenes, mais permettent le typage des 30 complexes clonaux
(CC) les plus abondants retrouvés dans le monde dans les produits
alimentaires. La large utilisation de ces méthodes devrait
contribuer à (i) définir la répartition mondiale des CC le long de
la chaîne alimentaire, (ii) fournir une vision précise des
structures des populations de L. monocytogenes dans les
aliments, et (iii) anticiper l'émergence de nouveaux types
génétiques. Ces tests représentent des outils clés pour
aider les laboratoires de surveillance sur le terrain à (i)
différencier les souches alimentaires représentant les risques
sanitaires les plus importants, (ii) comprendre l'entrée et le
transfert de L. monocytogenes dans la chaîne alimentaire,
(iii) évaluer les risques représentés par les souches
détectées, (iv) tracer l'origine de la contamination lors des
investigations épidémiologiques, et (v) adapter les plans de
gestion microbiologique et hygiénique dans les usines de
transformation, puis sélectionner les mesures de maîtrise les plus
appropriées en conséquence.
On s’en souvient, s’agissant du S-métolachlore, l’Ansesavait engagé la procédure de retrait des principaux usages des
produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachloreafin de
préserver la qualité des eaux souterraines ...
Mais voici ce qui se passe au niveau européen ...
Confirmation du décalage entre le calendrier européen sur le S-métolachlore et son interdiction en France. En clair : les agriculteurs français subissent encore une distorsion de concurrence. https://t.co/z9OWqI4iw6
Au travers de cet article
de l’Anses du 20 janvier 2023, «Comment éviter les
intoxications alimentaires liées aux norovirus
?», vous allez successivment
passer des
maladies (infectieuses)
d’origine
alimentaire, aux
gastroentérites aigües et enfin
auxtoxi-infections
alimentaires collectives(TIAC)
...
Ces
termes semblent recouvrir plus ou moins la même notion, mais très
souvent dans les médias, quand une épidémie de gastro survient en
restauration collective ou en EHPAD, on nous dit ce n’est pas une
TIAC, mais une gastro. On lira pour s’en convaincre un article du
blog, La
France, le pays de la suspicion d'intoxication alimentaire.
En France, les norovirus sont la principale cause de gastroentérites
aigües, toutes classes d’âge confondues. On fait le point sur
l’origine de ces virus et comment ils se transmettent.
Mais
on nous dit aussi,
La
majorité des TIAC
à nororovirus en France est liée à la consommation de coquillages
contaminés, en particulier les huîtres consommées crues.
Dans
une moindre mesure, les plats composés, comme les sandwiches ou les
salades composées, et certains végétaux consommés crus, comme les
fruits rouges, peuvent également être à l’origine de ces
intoxications.
Les
norovirus en chiffre. Les norovirus sont responsables d’un tiers
des infections d’origine alimentaires en France. Avec une
estimation de 516 000 cas par an, ils sont associés à 20% des
hospitalisations causées par de telles infections.
Comme
les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment
confirmé était Salmonella pour
43% des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (36% en
2019). Les
autres agents pathogènes les plus couramment suspectés étaient les
agents toxiniques Staphylococcus
aureus, Clostridium
perfringens et Bacillus
cereus (74% des
TIAC pour lesquelles un agent a été suspect).
Exit
donc norovirus des TIAC, il y en aurait beaucoup trop, semble-t-il,
et ils resterons donc dans
la rubrique ‘gastroentérites aigües’ ...
Un
dernier point pour ceux qui auraient mal intérprété les propos de
l’Anses, à propos de la
consommation de coquillages,il est préférable de consommer des coquillages issus d’une zone
de production autorisée et contrôlée.
Complétons cet article de l'Anses avec quelques données récentes. En
France, selon l’application RappelConso, il y aurait eu 31 rappels de décembre 2022 à ce jour :
- 7
rappels le 2 janvier 2023 - 5
rappels le 5 janvier 2023 - 2
rappels le 6 janvier 2023 - 1
rappel le 13 janvier 2023 - 6
rappels le 17 janvier 2023 - 1
rappel le 24 janvier 2023
Dans
ce contexe, signalons qu’il y a eu 26 notifications au RASSF de
l’UE pour la présence de norovirus dans des huîtres de France, de
décembre 2022 à avril 2023,
- 2
notifications en décembre 2022 - 5
notifications en janvier 2023 - 5
notifications en février 2023 - 11
notifications en mars 2023 - 3
notifications en avril 2023
Ces
chiffres montrent que 19 notifications sur 26 ont eu lieu en février,
mars et avril.
Ces
chiffres indiquent qu’il peut donc y avoir des notifications au
RASFF de l’UE pour la présence de norovirus dans des huîtres de
France et pas nécéssairement de rappel en France, mais comment
est-ce possible ?
«Moisissures dans les aliments : identifier les toxines mutagènes
et cancérigènes», source Anses.
L’utilisation
combinée de différents logiciels informatiques pourrait accélérer
l’acquisition de connaissances sur les toxines produites par les
moisissures se développant dans les aliments, appelées mycotoxines.
Cette approche innovante a été utilisée par des scientifiques de
l’Anses pour identifier les mycotoxines qui pourraient être
mutagènes et/ou cancérigènes.
Les
moisissures dans les aliments, notamment ceux d’origine végétale,
peuvent produire des toxines, les mycotoxines, dont certaines
peuvent favoriser des mutations génétiques ou des cancers chez
l’être humain ou les animaux :
«Les moisissures
peuvent se développer tout le long de la production de l’aliment,
depuis sa culture jusqu’au produit fini»,
explique Denis Habauzit, chargé de projet au sein de l’unité
Toxicologie des contaminants, du laboratoire Anses de Fougères.
Céréales, fruits ou légumes : de
nombreux aliments sont susceptibles d’être contaminés par les
mycotoxines.
La
réglementation européenne limite strictement la quantité maximale
autorisée pour les principales mycotoxines susceptibles d’être
présentes dans les aliments mis sur le marché, mais les données
manquent pour les autres : «Des travaux de recherche ont montré
que les aliments peuvent contenirdes
mycotoxines pour lesquelles nous n’avons pas ou peu d’information
concernant leur toxicité et
qui ne sont ni réglementées ni surveillées», indique
Valérie Fessard, cheffe de l’unité.
Des
outils informatiques pour repérer les molécules les plus toxiques
Afin
d’identifier les mycotoxines ayant une activité mutagène ou
cancérigène, les scientifiques de l’unité se sont appuyés sur
la modélisation
informatique. Ils
ont utilisé une combinaison de logiciels de type «Quantitative
structure-activity relationship» (QSAR), qui permettent
de prédire les
effets des molécules sur les êtres vivants selon leur structure.
Cette méthode a l’avantage de permettre une première
caractérisation des mycotoxines, qui sont difficiles à synthétiser
et à purifier. Elle évite
d’avoir à les tester et
particulièrement à avoir recours à l’expérimentation animale.
Les résultats sont parus dans la revue Environmental
Pollutionen
avril 2023.
L’équipe
a sélectionné les combinaisons de logiciels les plus performantes
en les testant sur des mycotoxines dont le potentiel cancérigène ou
mutagène est connu. Tous les logiciels sélectionnés étaient
gratuits, pour faciliter leur utilisation par d’autres équipes de
recherche. Les scientifiques ont ensuite analysé
904 mycotoxines et métabolites de mycotoxines provenant
de la base de données créée par l’équipe. Résultats : 127
auraient un potentiel mutagène et 548 pourraient être cancérigènes.
Selon
l’Anses, il s’agit d’«Un premier tri à affiner».
«Les
logiciels sont encore en développement, prévient
Denis Habauzit, un
risque d’erreur est possible. Mais cela permet d’alerter
sur certaines molécules et
d’identifier celles sur lesquelles il faudrait faire en priorité
des études de toxicologie expérimentale.»
95 de ces mycotoxines seraient à
la fois mutagènes et cancérigènes.
De ce fait, elles pourraient représenter un risque pour la santé
même en petite quantité.
En
parallèle, les effets potentiels des mycotoxines devront être
croisés avec les quantités de ces molécules retrouvées
effectivement dans l’alimentation humaine et animale,
pour déterminer le risque qu’elles représentent réellement.
Commentaire
Nous
n’en sommes pour l’instant qu’au stade des prédictions, mais
«le
changement climatique et la restriction d’usage des fongicides
pourraient favoriser le développement de moisissures et la
contamination des aliments par des mycotoxines émergentes.»
Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions
réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en
ville ce qui était moins le cas dans le passé.
Y’aurait donc du bien dans le passé, du temps pas si
lointain, où il y avait des fongicides ?