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mercredi 21 juin 2023

De la protection de norovirus par des biofilms de bactéries présentes dans les légumes et fruits frais

Une étude parue dans Applied and Environmental Microbiology a pour titre «Protective Effect of Select Bacterial Species Representative of Fresh Produce on Human Norovirus Surrogates Exposed to Disinfecting Pulsed Light» (Effet protecteur de certaines espèces bactériennes représentatives des produits frais sur les substituts de norovirus humain exposés à la lumière pulsée désinfectante).

Résumé

La contamination des baies et des légumes-verts à feuilles par norovirus humain (HuNoV) est une cause majeure d'épidémies de gastro-entérites dans le monde. En utilisant un norovirus murin de type 1 (MNV-1) et le virus Tulane, nous avons étudié l'extension possible de la persistance de HuNoV par des bactéries épiphytes productrices de biofilm sur les produits frais. Neuf espèces bactériennes fréquemment présentes à la surface des baies et des légumes verts à feuilles (Bacillus cereus, Enterobacter cloacae, Escherichia coli, Kocuria kristinae, Lactobacillus plantarum, Pantoea agglomerans, Pseudomonas fluorescens, Raoultella terrigena et Xanthomonas campestris) ont été évaluées pour leur capacité à former des biofilms et dans des microplaques de 96 puits. Les bactéries formant un biofilm ont ensuite été testées pour la liaison avec le MNV-1 et le virus Tulane et leur capacité à les protéger contre la perte d'intégrité de la capside lors d'une exposition à une lumière pulsée désinfectante à une fluence de 11,52 J/cm2.

Sur la base des réductions virales, le MNV-1 n'a pas bénéficié de l'attachement au biofilm alors que le virus Tulane était significativement plus résistant que le témoin lorsqu'il était attaché aux biofilms de E. cloacae (P ≤ 0,01), E. coli (P ≤ 0,01), K. kristinae (P ≤ 0,01), P. agglomerans (P ≤ 0,05) ou P. fluorescens (P ≤ 0,0001). La dispersion enzymatique du biofilm et les observations microscopiques suggèrent que la composition de la matrice du biofilm peut contribuer à la résistance au virus. Nos résultats indiquent que l'interaction directe virus-biofilm protège le virus Tulane contre la lumière pulsée désinfectante, et que le HuNoV sur les produits frais pourrait donc résister à un tel traitement plus que ne le suggèrent les tests de laboratoire jusqu'à présent.

Importance

Des études récentes ont montré que des bactéries peuvent être impliquées dans la fixation de HuNoV à la surface des produits frais. Étant donné que ces aliments sont difficiles à désinfecter par les méthodes conventionnelles sans compromettre la qualité du produit, des désinfectants non thermiques non chimiques tels que la lumière pulsée sont à l'étude. Nous cherchons à comprendre comment HuNoV interagit avec les bactéries épiphytes, en particulier avec les biofilms formés par les épiphytes bactériens, avec les cellules et les substances polymériques extracellulaires, et à déterminer s'il échappe ainsi à l'inactivation par la lumière pulsée.

Les résultats de cette étude devraient faire progresser la compréhension des effets des biofilms épiphytes sur la persistance de l'intégrité des particules de HuNoV après un traitement par lumière pulsée et ainsi guider la conception de nouvelles stratégies de maîtrise des pathogènes dans l'industrie alimentaire.

jeudi 15 juin 2023

Allemagne : Des centaines d'enfants contaminés par norovirus. Le dessert serait en cause

«Allemagne : Des centaines d'enfants contaminés par norovirus», source Bild du 14 juin 2023.

Le dessert à la cantine scolaire ou à la garderie est souvent la meilleure chose pour les enfants. Mais cette fois, le dessert aurait pu vous rendre malade...

373 enfants et adultes de 37 garderies et trois écoles pourraient avoir contracté norovirus. Selon la ville, l'agent pathogène aurait pu se trouver dans un dessert livré depuis une grande cuisine. Au total, plus de 1 700 portions ont été livrées à 57 garderies et crèches et huit écoles.

Après que le directeur général de la cuisine de la cantine ait découvert un grand nombre de maladies gastro-intestinales dans les institutions approvisionnées à la fin de la semaine dernière, il a alerté le bureau de protection des consommateurs de Göttingen. Le contrôle alimentaire a immédiatement vérifié l'opération. Un porte-parole de la ville: «Il n'y avait aucune indication de manque d'hygiène.»

Commentaire

Je crois que là nous avons réellement une intoxication alimentaire et non pas une suspicion d’intoxication alimentaire, mais sait-on jamais ?

NB : Merci à Joe Whitworth d’avoir communiqué cette information.

vendredi 2 juin 2023

Intoxications alimentaires et norovirus, selon l’Anses

Au travers de cet article de l’Anses du 20 janvier 2023, «
Comment éviter les intoxications alimentaires liées aux norovirus ?», vous allez successivment passer des maladies (infectieuses) d’origine alimentaire, aux gastroentérites aigües et enfin aux  toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ...

Ces termes semblent recouvrir plus ou moins la même notion, mais très souvent dans les médias, quand une épidémie de gastro survient en restauration collective ou en EHPAD, on nous dit ce n’est pas une TIAC, mais une gastro. On lira pour s’en convaincre un article du blog, La France, le pays de la suspicion d'intoxication alimentaire.

En France, les norovirus sont la principale cause de gastroentérites aigües, toutes classes d’âge confondues. On fait le point sur l’origine de ces virus et comment ils se transmettent.

Mais on nous dit aussi,

La majorité des TIAC à nororovirus en France est liée à la consommation de coquillages contaminés, en particulier les huîtres consommées crues.

Dans une moindre mesure, les plats composés, comme les sandwiches ou les salades composées, et certains végétaux consommés crus, comme les fruits rouges, peuvent également être à l’origine de ces intoxications.

Les norovirus en chiffre. Les norovirus sont responsables d’un tiers des infections d’origine alimentaires en France. Avec une estimation de 516 000 cas par an, ils sont associés à 20% des hospitalisations causées par de telles infections.

Mais cela n’apparaît pas dans les «Toxi-infections alimentaires collectives en France : les chiffres 2020» publiés par Santé publique France.

Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 43% des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (36% en 2019). 
Les autres agents pathogènes les plus couramment suspectés étaient les agents toxiniques Staphylococcus aureusClostridium perfringens et Bacillus cereus (74% des TIAC pour lesquelles un agent a été suspect).

Exit donc norovirus des TIAC, il y en aurait beaucoup trop, semble-t-il, et ils resterons donc dans la rubrique ‘gastroentérites aigües’ ...

Un dernier point pour ceux qui auraient mal intérprété les propos de l’Anses, à propos de la consommation de coquillages, il est préférable de consommer des coquillages issus d’une zone de production autorisée et contrôlée.


Complétons cet article de l'Anses avec quelques données récentes. En France, selon l’application RappelConso, il y aurait eu 31 rappels de décembre 2022 à ce jour :
- 7 rappels le 2 janvier 2023
- 5 rappels le 5 janvier 2023
- 2 rappels le 6 janvier 2023
- 1 rappel le 13 janvier 2023
- 6 rappels le 17 janvier 2023
- 1 rappel le 24 janvier 2023

Dans ce contexe, signalons qu’il y a eu 26 notifications au RASSF de l’UE pour la présence de norovirus dans des huîtres de France, de décembre 2022 à avril 2023,
- 2 notifications en décembre 2022
- 5 notifications en janvier 2023
- 5 notifications en février 2023
- 11 notifications en mars 2023
- 3 notifications en avril 2023

Ces chiffres montrent que 19 notifications sur 26 ont eu lieu en février, mars et avril.

Ces chiffres indiquent qu’il peut donc y avoir des notifications au RASFF de l’UE pour la présence de norovirus dans des huîtres de France et pas nécéssairement de rappel en France, mais comment est-ce possible ?

Signalons enfin que 5 notifications sur 26 sont le fait de la France, vivement une police unique pour protéger le consommateur en France ...

jeudi 13 avril 2023

Une nouvelle approche cible norovirus, principale cause mondiale d'infection d'origine alimentaire

Légende
. Les cellules intestinales (noyaux représentés en bleu) sont infectées par une souche de rotavirus génétiquement modifiée pour porter un gène de norovirus (vert). Des chercheurs de la faculté de médecine de l'Université de Washington à Saint-Louis ont trouvé un moyen créatif de fabriquer un vaccin contre norovirus, la principale cause d'infections d'origine alimentaire, en s'appuyant sur le rotavirus, un virus non apparenté pour lequel il existe déjà plusieurs vaccins très efficaces.

«Une nouvelle approche cible norovirus, principale cause mondiale d'infection d'origine alimentaire », source communiqué de Washington University School of Medicine in St. Louis.

Le vaccin double comprenant deux virus causant la diarrhée génère des anticorps contre les deux.

Chaque année, norovirus provoque des centaines de millions de cas d'intoxication alimentaire - et la mort d'au moins 50 000 enfants, mais il n'existe aucun moyen réel de le maîtriser. Le virus s'est avéré exceptionnellement difficile à étudier en laboratoire, et les scientifiques ont eu du mal à développer des vaccins et des médicaments efficaces.

Une nouvelle étude de la Washington University School of Medicine à St. Louis décrit une manière créative de fabriquer un vaccin contre norovirus en s'appuyant sur les vaccins très efficaces contre rotavirus, un virus non apparenté qui provoque également la diarrhée.

Les chercheurs ont créé un vaccin expérimental combiné rotavirus-norovirus en ajoutant une protéine clé du norovirus à une souche inoffensive de rotavirus. Les souris qui ont reçu le vaccin expérimental ont produit des anticorps neutralisants contre le rotavirus et le norovirus. L'étude, disponible en ligne dans Proceedings of the National Academy of Sciences, décrit une approche innovante pour prévenir l'une des infections virales les plus courantes et les plus incurables.

«Presque tout le monde a eu un norovirus à un moment donné», a déclaré l'auteur principal Siyuan Ding, professeur adjoint de microbiologie moléculaire. «Vous sortez pour manger, et la prochaine chose que vous savez, c'est que vous vomissez et avez la diarrhée. Vous récupérerez, mais ça va être dur pendant trois jours environ. Cependant, pour les enfants des pays en développement qui n'ont pas accès à de l'eau potable, cela peut être mortel. Les vaccins contre rotavirus fonctionnent très bien, et il existe déjà des systèmes de distribution mondiaux mis en place pour eux, donc sur cette base, nous avons vu une opportunité de faire enfin des progrès contre norovirus.»

Avant le lancement des premiers vaccins contre rotavirus en 2006, un demi-million d'enfants dans le monde mouraient chaque année de diarrhée causée par une infection à rotavirus. Maintenant, le nombre est estimé à environ 200 000, c’est toujours élevé mais c’est une énorme amélioration. Quatre vaccins contre rotavirus sont utilisés dans le monde. Tous sont des vaccins à virus vivants, ce qui signifie qu'ils sont basés sur des formes affaiblies du rotavirus capables de déclencher une réponse immunitaire mais pas de rendre les gens malades.

Le norovirus humain, en revanche, a entravé la recherche scientifique pendant des décennies. Il n'infecte pas les souris ou les rats ou tout autre animal de laboratoire ordinaire, de sorte que les types d'expériences qui ont conduit au développement de vaccins contre le rotavirus ont été impossibles à reproduire avec le norovirus.

Ding et ses collègues, dont le premier auteur Takahiro Kawagishi, un scientifique du laboratoire de Ding, et l'auteur co-correspondant Harry B. Greenberg, professeur émérite de médecine à l'Université de Stanford, ont eu l'idée d'utiliser le rotavirus pour contourner les difficultés techniques de travailler avec le norovirus. Ils ont travaillé avec une souche de laboratoire de rotavirus en remplacement de l'un des vaccins antirotavirus approuvés, qui sont exclusifs.

Les chercheurs ont inséré le gène de la protéine qui forme la surface externe du norovirus humain dans le génome de la souche de laboratoire de rotavirus. Ensuite, ils ont administré le rotavirus modifié à des souris infantiles immunodéprimées par voie orale, de la même manière que les vaccins antirotavirus sont administrés aux enfants. Ils ont prélevé des échantillons de sang et de matières fécales quatre, six et huit semaines plus tard. Neuf semaines après la première immunisation, les chercheurs ont administré aux souris un rappel par injection et ont de nouveau prélevé des échantillons une semaine plus tard.

Une forte réponse anticorps était évidente dans le sang de 9 sur 11 souris testées et dans les intestins des 11 souris. Mieux encore, certains des anticorps du sang et des intestins ont pu neutraliser les deux virus dans des cultures de «mini-intestin» humains in vitro. Ces cultures, également appelées organoïdes, sont cultivées à partir de cellules souches humaines et répliquent la surface de l'intestin humain.

«Traditionnellement, les études sur les vaccins se sont concentrées sur la réponse des anticorps dans le sang, car nous comprenons que cette partie de la réponse immunitaire est la meilleure», a dit Ding. «Mais norovirus et rotavirus sont des virus intestinaux, donc les anticorps dans le sang sont moins importants que ceux dans les intestins pour combattre ces virus. Le fait que nous ayons vu une forte réponse en anticorps dans les intestins est un bon signe.»

La prochaine étape consiste à montrer que les animaux immunisés avec le vaccin expérimental sont moins susceptibles de tomber malades ou de mourir de norovirus. Ding a de telles expériences en cours.

La puissance de cette étude est qu'elle décrit une nouvelle approche qui pourrait accélérer le développement de vaccins pour une variété d'organismes gênants qui causent la diarrhée, en particulier dans les pays aux ressources limitées où bon nombre de ces infections se produisent. 

«Il existe de nombreux agents pathogènes intestinaux pour lesquels nous n'avons pas de bons traitements ou vaccins», a dit Ding. «En principe, nous pourrions mettre un gène de n'importe quel organisme qui infecte le tractus intestinal dans le vaccin antirotavirus pour créer un vaccin bivalent. Il faudrait bien sûr trouver les bonnes cibles pour produire une bonne réponse immunitaire, mais le principe est simple.

«En tant que chercheur fondamental, nous avons rarement la chance de faire avancer quelque chose en clinique», a poursuivi Ding. «Nous étudions ce que fait le virus et comment l'hôte réagit à un niveau de base. Il s'agit d'une occasion rare pour notre travail d'affecter directement la santé humaine et d'améliorer la vie des gens.

vendredi 31 mars 2023

Une petite croisière, oui mais sans norovirus inside !

Vous envisagez une croisière, pas de problème, renseignez vous auparavant car «Norovirus est confirmé lors de trois croisières récentes», source CDC.

Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a annoncé que norovirus avait été confirmé comme l'agent causal de l'épidémie lors de trois voyages supplémentaires  avec les navires Celebrity Equinox et Celebrity Constellation de la compagnie Celebrity Cruises et le Ruby Princess de la compagnie Princess Cruises.

- Le voyage du 9 au 18 mars 2023 du Celebrity Equinox de la compagnie Celebrity Cruises a fait 136 cas parmi les passagers et les membres de l'équipage.
- Le voyage du Celebrity Constellation de la compagnie Celebrity Cruises du 6 au 17 mars 2023 comptait 96 passagers et membres d'équipage atteints par norovirus.
- Le voyage du Ruby Princess de la compagnie Princess Cruises du 26 février au 5 mars 2023 a enregistré 318 cas de vomissements et de diarrhée dus à norovirus.

En 2023 à ce jour, neuf voyages de navires de croisière ont fait l'objet d'enquêtes par le CDC. Quatre avaient norovirus comme étiologie, tandis que les cinq autres, cela reste inconnu.

Norovirus est une maladie virale hautement contagieuse qui porte souvent d'autres noms, tels que gastro-entérite virale, grippe intestinale et intoxication alimentaire.

Les symptômes incluent la nausée, les vomissements, la diarrhée et certaines crampes d'estomac. Parfois, les personnes ont en plus une faible fièvre, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires et un sentiment général de fatigue. La maladie commence souvent soudainement et la personne infectée peut se sentir très malade. Chez la plupart des personnes, la maladie se limite d'elle-même avec des symptômes durant environ 1 ou 2 jours. En général, les enfants ont plus de vomissements que les adultes.

Mars 2023, 12 notifications au RASFF de l'UE pour des huîtres de France. Norovirus inside !

Le blog vous en avait parlé le 22 mars 2023 dans Il était une fois des huîtres, des cas de gastro et norovirus inside, plutôt ici que là …, mais depuis la situation a un peu évolué, comme vous allez le constater ci-après.

Désormais, en mars 2023, il y a eu 14 notifications au RASFF de l'UE pour des coquillages de France dont 12 pour des huîtres en raison de la présence de norovirus.

- Notification .2023.2191 par la Suède le 30 mars de la présence de norovirus dans des huîtres de France. La Suède rapporte que 32 personnes ont été atteintes par norovirus. 
- Notification 2023.2173 par l’Italie le 30 mars 2023 de la présence de norovirus des huîtres de France.
- Notification .2023.1988 par la Suède le 23 mars de la présence de norovirus dans des huîtres de France.
- Notification 2023.1884 par l’Italie le 20 mars 2023 de la présence de norovirus des huîtres de France.
- Notification 2023.1775 par la Finlande le 15 mars 2023 de la présence de norovirus des huîtres de France.
- Notification 2023.1732 par l’Italie le 13 mars 2023 de la présence de norovirus des huîtres de France.
- Notification 2023.1718 par la France le 13 mars 2023 de biotoxines marines dans des tellines de France.
- Notification 2023.1705 par l’Espagne le 13 mars 2023 de la présence de norovirus du génogroupe I et II des huîtres de France.
- Notification 2023.1718 par la France le 13 mars de la présence de biotoxines marines dans des tellines de France
Notification 2023.1698 par la Finlande le 10 mars 2023 de la présence de norovirus des huîtres de France.
- Notification 2023.1695 par l’Espagne le 10 mars 2023 de la présence de norovirus du génogroupe II des huîtres de France.
- Notification 2023.1596 par l’Italie le 7 mars de la présence de norovirus dans des huîtres de France.
- Notification 2023.1559 par la Suède le 6 mars de la présence de noroirus dans des huîtres de France.

Il était temps que le mois de mars se termine. De façon très étonnante, aucun rappel d'huîtres en France en mars 2023. Les derniers rappels datent de janvier 2023.

NB : Photo d'illustration.

Mise à jour du 4 avril 2023
Nouvelle notification 2023.2275 au RASFF de l'UE par la Belgique le 3 avril pour la présence de norovirus dans des huîtres de France.
Mise à jour du 6 avril 2023
Nouvelle notification 2023.2326 au RASFF de l'UE par la Belgique le 5 avril pour la présence de norovirus dans des huîtres de France. La série est en cours ...

jeudi 30 mars 2023

Espagne : Des manipulateurs d'aliments infectés liés à une vaste épidémie à norovirus

«Espagne : Des manipulateurs d'aliments infectés liés à une vaste épidémie à norovirus», source article de Food Safety News du 30 mars 2023.

Selon une étude, des manipulateurs d'aliments infectés ont continué à travailler lors d’une vaste épidémie à norovirus en Espagne en 2021.

Lors de l'été 2021, une épidémie à norovirus a touché 163 patients, dont 15 manipulateurs d'aliments confirmés par norovirus, dans un hôtel de Murcie, dans le sud-est de l'Espagne. Une épidémie à norovirus similaire s'est produite dans le même hôtel en 2019.

L'enquête épidémiologique du dernier incident a révélé que la transmission de n
orovirus pourrait avoir été initiée par un manipulateur d'aliments infecté. Une inspection de la sécurité des aliments a révélé que certains manipulateurs d'aliments symptomatiques ont continué à travailler pendant leur maladie.

En juillet et août 2021, une épidémie a été signalée dans un hôtel de Murcie. Une souche rare de norovirus a été identifiée comme étant la cause. Le service régional de santé publique et l'autorité de sécurité des aliments ont enquêté pour identifier l’origine et mettre en place des mesures de maîtrise.

Au total, 163 cas ont été signalés : 156 clients et sept manipulateurs d'aliments. La tranche d'âge des patients était de 2 à 74 ans alors que plus de femmes étaient malades que d'hommes.

Aucun patient n'a été hospitalisé. Tous sauf un étaient en pension complète; ce qui signifie qu'ils vivaient et prenaient leurs repas à l'intérieur de l'hôtel, selon l'étude publiée dans la revue Microbiology Spectrum, «Rare Recombinant GI.5[P4] Norovirus That Caused a Large Foodborne Outbreak of Gastroenteritis in a Hotel in Spain in 2021.» L’article est disponible en intégralité.

Les premiers cas d’infection sont survenues en juillet et concernaient un client symptomatique probable et un manipulateur d'aliments symptomatique confirmé en laboratoire. Le lendemain, cinq manipulateurs d'aliments ont signalé des symptômes gastro-intestinaux, soutenant l'hypothèse selon laquelle ils auraient pu contribuer à la propagation initiale du virus.

L'épidémie aurait pu se propager davantage par contact de personne à personne et par contact direct avec des surfaces contaminées, ont déclaré les chercheurs.

Importance de ne pas travailler en cas de maladie
Quelques jours après qu'il a été constaté que certains membres du personnel continuaient de travailler pendant leur maladie, tous les manipulateurs d'aliments ont été temporairement suspendus de leurs fonctions. Début août, l'hôtel a fermé la cuisine et tous les services de restauration, mais deux semaines plus tard, des cas supplémentaires ont été signalés.

Une étude portant sur les aliments servis au restaurant de l'hôtel a été menée pour identifier la source de l'infection. Il comprenait 65 cas primaires probables et 14 témoins qui ont rempli le questionnaire, mais aucun aliment spécifique n'était associé à la maladie.

Au total, 17 échantillons de selles provenant de manipulateurs d'aliments symptomatiques et asymptomatiques et de clients symptomatiques étaient positifs pour le norovirus.

«Bien que la source spécifique de cette épidémie reste incertaine, sur la base de l'enquête épidémiologique, la transmission du norovirus pourrait avoir été initiée par des aliments qui avaient été manipulés manuellement par un manipulateur d'aliments infecté», ont dit des chercheurs.

«Cela souligne l'importance de l'exclusion immédiate des manipulateurs d'aliments symptomatiques, du respect des règles d'exclusion du travail par les manipulateurs d'aliments symptomatiques, des pratiques strictes d'hygiène des mains et de la décontamination des surfaces environnementales pour prévenir la contamination des produits alimentaires.»

Commentaire
Selon le CDC des Etats-Unis à propos de norovirus, le lavage des mains est La réponse:

Un désinfectant pour les mains ne fonctionne pas bien contre norovirus. Le lavage des mains est toujours préférable. Lavez-vous les mains à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes. Vous pouvez utiliser un désinfectants pour les mains en plus du lavage des mains, mais le désinfectant pour les mains ne remplace pas le lavage des mains à l'eau et au savon. voir «Handwashing: Clean Hands Save Lives.»

Lavage des mains : le savon et le gel hydroalcoolique, selon l'Anses

Article très pédagogique qui intéressera nombre de lecteurs du blog. 

Une seule réserve, il n'est pas fait état du rôle désinfectant du gel gel hydroalcoolique vis-à-vis de norovirus, principal virus responsable de la gastro.

Si l'on en croit le CDC des Etats-Unis à propos de norovirus, 
Un désinfectant pour les mains ne fonctionne pas bien contre norovirus. Le lavage des mains est toujours préférable. Lavez-vous les mains à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes. Vous pouvez utiliser un désinfectants pour les mains en plus du lavage des mains, mais le désinfectant pour les mains ne remplace pas le lavage des mains à l'eau et au savon. voir «Handwashing: Clean Hands Save Lives.»

mercredi 1 mars 2023

Gastro-entérites aiguës en 2021-2022 : Niveau comparable aux saisons pré-COVID

«Gastro-entérites aiguës : bilan des saisons hivernales 2020-2021 et 2021-2022», source Santé publique France du 28 février 2023.

Chaque année, une augmentation des gastro-entérites aiguës (GEA) est observée causée principalement par la circulation des norovirus et des rotavirus. Les norovirus sont responsables de GEA chez les personnes de tous âges alors que les rotavirus touchent majoritairement les enfants de moins de 5 ans.

Pendant la saison hivernale, Santé publique France surveille, avec son réseau de partenaires, l’évolution épidémiologique des gastro-entérites aiguës et publie chaque semaine sur son site internet des bulletins épidémiologiques nationaux et régionaux. Ces données sont également mises à disposition en open data sur Géodes.

Santé publique France publie le bilan de surveillance hivernale qui recouvre les saisons 2020-2021 et 2021-2022 en France métropolitaine et rappelle les gestes simples à adopter pour limiter le risque de contamination.

2020-2021 : une saison marquée par un niveau d’activité historiquement bas
Le faible niveau d’activité observé à partir de mars 2020 (fin de saison 2019-2020), dans le contexte de la pandémie de COVID-19, s’est poursuivi au cours de la saison 2020-2021. En médecine de ville ou encore dans les services des urgences hospitaliers, l’activité est restée relativement stable et inférieure aux années antérieures à la pandémie de COVID-19 dans toutes les régions métropolitaines.

Un retour à une activité comparable aux saisons pré-COVID pendant l’hiver 2021-2022
Les niveaux d’activité enregistrés sur toute la saison 2021-2022 étaient de nouveau comparables à ceux observés lors des saisons pré-COVID. Aux urgences hospitalières, l’activité pour gastro-entérites aiguës est restée proche des maximums historiques, de décembre 2021 à avril 2022. Les consultations chez SOS Médecins étaient similaires aux données observées avant la pandémie de COVID-19.

Conclusion
Pendant la saison hivernale 2021-2022, l’activité pour la population tout âge était de nouveau comparable aux saisons pré-COVID. Pour la population des enfants des moins de cinq ans, l’activité était particulièrement marquée par une forte hausse à partir de mi-novembre 2021, atteignant des niveaux d’activité comparables aux maximums observés lors des saisons pré-COVID à la même période. Cette reprise importante de l’activité dans cette tranche d’âge pourrait s’expliquer par le manque d’immunisation acquise contre les virus les plus fréquemment isolés (rotavirus et norovirus) chez deux cohortes d'enfants nés en 2020 et 2021, augmentant ainsi le nombre d’enfants sensibles. En effet, les mesures barrières prises pour contrôler l’épidémie COVID-19 (confinements, fermeture des écoles maternelles...) ont pu limiter la circulation des virus entériques. Source Gastro-entérite aiguë. Bilan de la surveillance hivernale en métropole, saisons 2020-2021 et 2021-2022.

Evolution hebdomadaire de la proportion de passages aux urgences hospitalières pour GEA en métropole, tout âge, données Oscour, saisons hivernales 2018-2022
Prévention: comment diminuer le risque de gastro-entérite aiguë ?
- Se laver fréquemment les mains (privilégier l’eau et le savon, sinon un produit hydro-alcoolique) est une des meilleures façons de limiter la transmission des virus entériques
- Nettoyer soigneusement et régulièrement les surfaces à risque élevé de transmission (dans les services de pédiatrie, les crèches, institutions accueillant les personnes âgées), certains virus (rotavirus et norovirus) étant très résistants dans l’environnement
- Se réhydrater précocement à l'aide des solutés de réhydratation orale (SRO), en particulier chez le nourrisson, afin de prévenir les complications de la diarrhée aiguë
- La vaccination contre les rotavirus est désormais recommandée en France pour tous les nourrissons.
Les deux vaccins disponibles ont montré en vie réelle leur très grande efficacité sur la réduction des gastroentérites et des hospitalisations associées au rotavirus dans les pays industrialisés les utilisant depuis de nombreuses années. Leur administration par voie orale facilite leur administration. La vaccination nécessite deux ou trois doses selon le vaccin. Elle doit être débutée à deux mois et être achevée à six ou huit mois au plus tard selon le vaccin.

Commentaire
Le terme ‘coquillages’ ou ‘huîtres’ n’apparaît dans les documents proposés, un oubli sans doute …

mardi 28 février 2023

Des personnes malades en Finlande après avoir mangé des huîtres. Norovirus inside !

«Des personnes malades en Finlande après avoir mangé des huîtres», source article de
Joe Whitworth paru le 28 février 2023 dans Food Safety News.

Les autorités sanitaires d'une ville de Finlande enquêtent sur plusieurs cas de maladie causés par des huîtres contaminées.

L'intoxication alimentaire à Helsinki est soupçonnée d'être liée au fait de manger dans différents restaurants et lors d'un événement depuis début février. La semaine dernière, les autorités ont signalé qu'au moins 20 personnes avaient été atteintes, mais des mises à jour dans les médias locaux suggèrent qu'il y a environ 100 personnes malades.

Les investigateurs ont analysé la nourriture des restaurants et prélevé des échantillons chez des patients et ont trouvé norovirus. Certains de ces malades ont déclaré avoir mangé des huîtres.

Quelques restaurants ont déjà été inspectés après des épidémies présumées et les importateurs d'huîtres ont commencé à émettre des retraits et des rappels.

Les responsables de la sécurité des aliments à Helsinki ont demandé aux personnes qui avaient mangé des huîtres puis qui étaient tombées malades de les contacter.

Norovirus est la cause la plus fréquemment identifiée des épidémies d'origine alimentaire en Finlande. Entre 2017 et 2021, les huîtres ont provoqué 11 épidémies à norovirus au cours desquelles plus de 110 personnes sont tombées malades, selon l'Institut finlandais de la santé et du bien-être (THL).

En octobre 2022, cinq personnes sont tombées malades dans le pays après avoir mangé des huîtres de France contaminées par norovirus.

Un problème plus large
La Finlande est le dernier pays à signaler des maladies causées par des coquillages. Les zones de récolte ont été fermées et des foyers signalés en France, bien que le nombre de personnes malades ne soit pas établi avec précision. (Aucune information de Santé publique France -aa).

Vingt personnes ont été malades en Belgique en février à cause du norovirus dans des huîtres de France. Une autre épidémie était liée aux huîtres des Pays-Bas, mais les autorités n'ont pas indiqué le nombre de personnes atteintes.

Deux foyers au Danemark de fin 2022 à début 2023 ont été causés par des coquillages. Le premier avec 19 personnes malades concernait des huîtres de France mais originaires d'Irlande. Le second avec 73 cas était lié à des huîtres de Norvège.

Les huîtres d'Irlande ont causé au moins 16 cas de maladie à Hong Kong plus tôt cette année. Des avis de rappel d'huîtres liées à norovirus ont également été publiés par des agences en Italie et au Luxembourg.

La période d'incubation d'une maladie causée par norovirus est de 12 à 48 heures. Les symptômes comprennent l'apparition soudaine de crampes, de douleurs abdominales et de nausées, suivies de vomissements. La plupart des gens ont aussi la diarrhée. Cela dure généralement de 12 à 72 heures.

Le lavage des mains à l'eau et au savon est essentiel pour lutter contre le virus. Le personnel affecté de l'industrie alimentaire doit rester à l'écart du travail pendant au moins deux jours après la disparition des symptômes pour éviter de propager l'infection. Norovirus peut être transmis directement d'une personne à une autre et par des surfaces contaminées.

Complément
La dernière notification 2023.1393 au RASFF de l’UE date du 27 février 2023 par la Finlande pour la présence de norovius dans des huîtres de France. La notification indique 10 personnes atteintes.

Il y a eu six notifications au RASFF de l’UE depuis le début de l’année 2023 et deux notifications en décembre 2022 pour des huîtres de France contaminées par norovirus.

Selon RappelConso, il y a eu 21 avis de rappels pour des huîtres de France avec pour cause norovirus entre janvier et février 2023, une suite et presque fin de ce qui avait débuté en décembre 2022 avec 11 rappels.

mercredi 15 février 2023

Des nouvelles de norovirus

Bien entendu pour avoir des nouvelles de norovirus, on lira de l’Anses la fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments de mai 2011 sur norovirus. Cela étant l’article ci-après comprend 38 références, de quoi satisfaire les plus exigeants ...

«Alors que des cas à norovirus sont en hausse, que devez-vous savoir», source article de Jenny Schell paru 11 février 2023 dans Food Poison Journal.

Une introduction à norovirus
Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) estime que norovirus causent près de 21 millions de cas de gastro-entérite aiguë chaque année, faisant de norovirus la principale cause de gastro-entérite chez les adultes aux États-Unis. [5, 9, 13, 31]

Selon un article relativement récent du New England Journal of Medicine,
L'agent de Norwalk a été le premier virus identifié comme provoquant une gastro-entérite chez l'homme, mais la reconnaissance de son importance en tant qu'agent pathogène a été limitée en raison du manque de méthodes de diagnostic disponibles, sensibles et de routine. Les progrès récents dans la compréhension de la biologie moléculaire de norovirus, associés aux applications de nouvelles techniques de diagnostic, ont radicalement modifié notre appréciation de son impact. Norovirus est désormais reconnu comme étant la principale cause d'épidémies de gastro-entérite et une cause importante de gastro-entérite sporadique chez les enfants et les adultes.

Parmi les virus, seul le rhume est signalé plus souvent qu'une infection à norovirus, également appelée gastro-entérite virale. [3]

La nature a créé un microbe ingénieux avec norovirus. [21] La structure en boule bleue ronde de norovirus est en fait une protéine entourant le matériel génétique du virus. [16, 33] Le virus se fixe à l'extérieur des cellules tapissant l'intestin, puis transfère son matériel génétique dans ces cellules. [33] Une fois que le matériel génétique a été transféré, norovirus se reproduit, tuant finalement les cellules humaines et libérant de nouvelles copies de lui-même qui s'attachent à davantage de cellules de la muqueuse intestinale. [12, 15, 33]

Norovirus (précédemment appelé «Norwalk-like virus» ou NLV) fait partie de la famille des Caliciviridae. [15, 33] Le nom dérive du latin pour calice – calice - signifiant en forme de coupe, et fait référence aux indentations à la surface du virus. [33] La famille des Caliciviridae se compose de plusieurs groupes distincts de virus qui ont d'abord été nommés d'après les endroits où les épidémies se sont produites. [30] La première de ces épidémies s'est produite en 1968 chez des écoliers de Norwalk, Ohio. [16] La souche prototype a été identifiée quatre ans plus tard, en 1972, et a été le premier virus identifié qui a spécifiquement causé la gastro-entérite chez l'homme. [16, 33] D'autres découvertes ont suivi, chaque nom de souche étant basé sur le lieu de sa découverte, par exemple, Montgomery County, Snow Mountain, Mexico, Hawaii, Parmatta, Taunton et Toronto. [15, 21] Une étude publiée en 1977 a révélé que le virus de Toronto était la deuxième cause la plus fréquente de gastro-entérite chez les enfants. [] Finalement, cette nomenclature déroutante a été résolue, d'abord en faveur d'appeler chacune des souches un virus de type Norwalk, puis simplement, norovirus le terme utilisé aujourd'hui. [16, 33]

Les humains sont le seul hôte de norovirus, et norovirus possède plusieurs mécanismes qui lui permettent de se propager rapidement et facilement. [15] Norovirus infecte les humains par une voie similaire au mode d'infection du virus de la grippe.[5, 15, 33] En plus de leurs voies infectieuses similaires, norovirus et le virus grippe évoluent également pour éviter le système immunitaire de la même manière. [21] Les deux virus sont entraînés par une forte pression de sélection immunitaire et une dérive antigénique, permettant l'évasion du système immunitaire, ce qui entraîne des épidémies. [21, 30] Norovirus est capable de survivre dans une large gamme de températures et dans de nombreux environnements différents. [15, 33] De plus, les virus peuvent se propager rapidement, en particulier dans des endroits où les personnes se trouvent à proximité, comme les navires de croisière et les vols aériens, même ceux de courte durée. [14, 15]

Comme l'a noté le CDC dans son Final Trip Report,
Norovirus peut provoquer des épidémies prolongées en raison de leur forte infectiosité, de leur persistance dans l'environnement, de leur résistance aux désinfectants courants et de la difficulté à contrôler leur transmission par des mesures sanitaires de routine. [10]

Les épidémies à norovirus peuvent résulter de l'évolution d'une souche en raison de la pression de l'immunité de la population. [12, 32] En règle générale, les épidémies à norovirus sont dominées par une souche, mais peuvent également impliquer plus d'une souche. [9, 11, 15] Par exemple, certaines épidémies associées aux coquillages contiennent jusqu'à sept souches différentes de norovirus. [30, 38] Les études suédoises sur les épidémies révèlent également un degré élevé de variabilité génétique, ce qui indique un besoin de méthodes de détection étendues lors de l'étude de ces épidémies.[23]

À titre d'exemple supplémentaire, en 2006, il y a eu une forte augmentation du nombre de cas à norovirus sur les navires de croisière. Les cas à norovirus augmentaient dans toute l'Europe et le Pacifique en même temps. [36] Un problème avec les navires de croisière est le contact étroit entre les personnes car les quartiers d'habitation sont si proches, et malgré les efforts d'éducation, il semble toujours y avoir un manque de compréhension du public concernant la façon dont la maladie se propage. [7, 14] D'un autre côté, le signalement se produit beaucoup plus rapidement dans ces situations en raison de la proximité et de la concentration de la maladie, ce qui permet une détection plus rapide des épidémies. [8] Les épidémies sur les navires de croisière se produisent souvent lorsque de nouvelles souches de norovirus apparaissent, fournissant un bon système d'indicateurs pour les nouvelles souches de norovirus. [7, 8] Dans ce cas, deux nouveaux variants sont apparues dans le génotype épidémique mondial, suggérant une forte pression pour l'évolution contre le système immunitaire humain. [12] Cela souligne la nécessité d'un système international de lignes directrices pour la traçabilité des épidémies à norovirus. [36]

Comment se transmet norovirus ?
Norovirus cause près de 60% de toutes les éclosions de maladies d'origine alimentaire. [31] Norovirus est transmis principalement par la voie fécale-orale, avec moins de 100 particules de norovirus nécessaires pour provoquer une infection. [10, 15, 33] La transmission se produit soit de personne à personne, soit par contamination des aliments ou de l'eau. [1, 15, 33] Les statistiques du CDC montrent que l’aliment est le véhicule de transmission le plus courant de norovirus ; sur 232 éclosions à norovirus entre juillet 1997 et juin 2000, 57% étaient d'origine alimentaire, 16% se sont propagées d'une personne à l'autre et 3% étaient d'origine hydrique. [6, 31] Lorsque l’aliment est le véhicule de transmission, la contamination se produit le plus souvent par un manipulateur d'aliments manipulant incorrectement un aliment juste avant qu'il ne soit mangé. [4, 9, 10]

Les personnes infectées excrètent le virus en grand nombre dans leurs vomissements et leurs selles, excrétant la plus grande quantité de particules virales lorsqu'elles sont malades. [5, 33] Le vomi en aérosols a également été impliqué comme mode de transmission des norovirus. [24] Auparavant, on pensait que l'excrétion virale cessait environ 100 heures après l'infection ; cependant, certaines personnes continuent d'excréter le norovirus longtemps après s'en être remises, dans certains cas jusqu'à 28 jours après avoir ressenti des symptômes. [28, 31, 35] L'excrétion virale peut également précéder les symptômes, qui surviennent dans environ 30% des cas. [16] Souvent, un manipulateur d'aliments infecté ne présente même pas de symptômes. [9] Dans ces cas, les personnes peuvent avoir la même charge virale que celles qui présentent des symptômes. [5, 9, 33]

Une étude japonaise a examiné la capacité des manipulateurs d'aliments asymptomatiques à transmettre norovirus. Environ 12% des manipulateurs d'aliments asymptomatiques étaient porteurs de l'un des génotypes de norovirus. [28] Il s'agissait du premier rapport d'épidémiologie moléculaire de norovirus reliant les individus asymptomatiques aux épidémies, suggérant que les individus asymptomatiques sont un maillon important dans la voie de l'infectiosité. [15, 28] Une infection asymptomatique peut survenir parce que certaines personnes peuvent avoir acquis une immunité, ce qui explique pourquoi certaines présentent des symptômes lors de l'infection et d'autres pas. [16, 28, 33] Une telle immunité ne dure cependant pas longtemps. [16, 21, 28] Ces découvertes révèlent à quel point la voie d'infection par norovirus est compliquée, ainsi que la difficulté de définir la véritable période d'infectiosité. [30] Par ailleurs, on ne sait toujours pas pourquoi certaines personnes ne tombent pas malades de norovirus même lorsqu'elles sont exposées. [16, 21, 32] On sait très peu de choses sur les différences de pratiques d'hygiène, de comportements et de sensibilité personnelle entre ceux qui sont infectés et ceux qui ne le sont pas, ce qui ouvre la voie à des recherches supplémentaires. [17] Des divergences existent dans les études publiées sur les doses infectieuses de norovirus, des études antérieures ayant utilisé une dose beaucoup plus élevée pour déclencher des réponses immunitaires, [16], des études antérieures ayant utilisé une dose beaucoup plus élevée pour déclencher des réponses immunitaires.

Symptômes et risques d'infection à norovirus
La maladie à norovirus se développe généralement 24 à 48 heures après l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés. [5, 16, 33] Les symptômes durent généralement relativement peu de temps, environ 24 à 48 heures. [5, 25] Ces symptômes comprennent des nausées, des vomissements, de la diarrhée et des douleurs abdominales. Des maux de tête et une faible fièvre peuvent également accompagner cette maladie. [5, 25, 33] Les personnes infectées par le norovirus se rétablissent généralement en deux à trois jours sans effets graves ou à long terme sur la santé. [5, 25]

Bien que les symptômes ne durent généralement qu'un à deux jours chez les personnes en bonne santé, l'infection à norovirus peut devenir assez grave chez les enfants, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. [10, 18, 33] Dans certains cas, une déshydratation sévère, la malnutrition et même la mort peuvent résulter d'une infection à norovirus, en particulier chez les enfants et chez les adultes plus âgés et immunodéprimés dans les hôpitaux et les maisons de retraite. [25, 30] En Angleterre et au Pays de Galles, 20% des personnes de plus de 65 ans meurent des suites d'une maladie infectieuse intestinale autre que Clostridium difficile. [18] Récemment, il y a eu des rapports sur certains effets à long terme associés au norovirus, y compris l'entérocolite nécrosante, la diarrhée chronique et le syndrome du côlon irritable post-infectieux, mais davantage de données sont nécessaires pour étayer ces affirmations. [37]

Diagnostiquer une infection à norovirus
Le diagnostic de la maladie à norovirus repose sur la combinaison de symptômes, en particulier la proéminence des vomissements, une faible fièvre et la courte durée de la maladie. [5, 25, 33] Si une éclosion connue de norovirus est en cours, les responsables de la santé publique peuvent obtenir des échantillons de personnes malades pour les tester en laboratoire. [5, 9] Ces tests de laboratoire consistent à identifier les norovirus au microscope électronique. Un test de réaction en chaîne par RT-PCR peut également détecter norovirus dans les aliments, l'eau, les échantillons de selles et sur les surfaces. Ces tests isolent et reproduisent le matériel génétique du virus suspecté pour analyse. [25, 33] Un test ELISA peut également être effectué, qui détecte les antigènes. Ils sont plus faciles à réaliser que la RT-PCR, mais moins sensibles et peuvent également entraîner de nombreux faux négatifs. [9, 11]

Traiter une infection à norovirus
Il n'y a pas de traitement spécifique disponible pour norovirus. [16, 33] Chez la plupart des personnes en bonne santé, la maladie est spontanément résolutive et disparaît en quelques jours ; cependant, les épidémies chez les nourrissons, les enfants, les personnes âgées et les populations immunodéprimées peuvent entraîner de graves complications chez les personnes touchées. [16, 27, 30, 33] La mort peut survenir sans mesures rapides. [5, 16, 25, 33] Le remplacement des fluides et des minéraux tels que le sodium, le potassium et le calcium - autrement appelés électrolytes - perdus en raison d'une diarrhée persistante est vital. Cela peut être fait soit en buvant de grandes quantités de liquides, soit par voie intraveineuse. [16, 25]

Des recherches récentes ont examiné la possibilité de développer un vaccin contre le norovirus. [9, 16, 37] Des chercheurs indiquent que la mise au point d'un vaccin contre norovirus serait similaire à la vaccination contre la grippe, en utilisant le dépistage afin de sélectionner les souches les plus répandues. C'est un processus assez difficile. [37] D'autres défis incluent le fait que la culture cellulaire et les modèles sur de petits animaux sont limités, que les antécédents d'exposition de l'hôte sont compliqués et qu'il existe toujours un potentiel d'évolution de nouveaux variants d'évasion immunitaire, rendant le vaccin inutile. [13, 33] De plus, les scientifiques seraient probablement confrontés à un manque de financement pour développer un vaccin car le développement d'un vaccin coûte cher.[12, 21]

Prévention de l'infection à norovirus
Les paramètres courants pour les épidémies de norovirus comprennent les restaurants et les événements avec des repas traiteur (36%), les EHPAD (23%), les écoles (13%) et les lieux de vacances ou les navires de croisière (10%). [6] Un bon lavage des mains est le meilleur moyen de prévenir la propagation du norovirus. [9, 17, 25]

La bonne nouvelle concernant le norovirus est qu'il ne se multiplie pas dans les aliments comme le font de nombreuses bactéries. [5, 31, 33] De plus, une cuisson complète détruit ce virus. [5, 25] Pour éviter les norovirus, assurez-vous que les aliments que vous mangez sont complètement cuits. [5, 9, 10] Lorsqu'ils voyagent dans des zones où les sources d'eau sont polluées, les légumes crus doivent être soigneusement lavés avant d'être servis, et les voyageurs ne doivent boire que des boissons bouillies ou des boissons gazeuses en bouteille sans glace. [9, 16]

Les coquillages (huîtres, palourdes, moules) présentent le plus grand risque et toute portion particulière peut être contaminée par norovirus ; il n'y a aucun moyen de détecter une huître, une palourde ou une moule contaminée à partir d'une autre sûre. [5, 31] Les coquillages sont contaminés lorsque leurs eaux sont contaminées, par exemple,.lorsque des eaux usées sont déversées par-dessus bord par des plaisanciers). [19, 33] Les coquillages sont des filtreurs et concentrent les particules virales présentes dans leur environnement. Avec les coquillages, seule une cuisson complète offre une protection fiable ; la cuisson à la vapeur ne tue pas le virus et n'empêche pas sa transmission. [19] Certains chercheurs suggèrent que la surveillance de norovirus dans les zones de production de coquillages pourrait également constituer une bonne stratégie de prévention. [22] Les éclosions de norovirus d'origine hydrique sont omniprésentes, mais difficiles à reconnaître. Une meilleure analyse des échantillons environnementaux aurait le potentiel d'améliorer considérablement la détection des norovirus dans les eaux coquillières. [20]

Enfin, et comme brièvement mentionné précédemment, les épidémies d'infections à norovirus sont devenues synonymes de navires de croisière. [7, 8, 36] Les établissements de santé connaissent également une incidence élevée d'épidémies de norovirus. [6, 30, 35] Le CDC a publié sur son site Internet des informations concernant la prévention des épidémies de norovirus sur les navires de croisière et dans les établissements de santé et les EHPAD. [6, 7] Une fois qu'un cas s'est produit, des mesures d'hygiène encore plus strictes que la normale sont nécessaires pour prévenir une épidémie, en particulier dans un espace clos tel qu'un navire de croisière. [17]

Complément
Dans l’actualité, signalons sept notifications au RASFF de l’UE pour la présence de norovirus dans des huîtres de France depuis le début de l’année 2023, cinq en janvier et quatre en février (mois toujours en cours). Dans une notification de février 2023, il est noté que 20 personnes ont été atteintes par norovirus en Belgique avec des huîtres de France.
Par ailleurs, en France, il est souvent question de gastro entérite virale, et non pas d’intoxication alimentaire à norovirus, une gastro, c’est dans la norme, c'est banal, mais une intoxication alimentaire, ça créé des problèmes, une enquête, etc.