La
France Agricole publie un article de l’AFP, «La crédibilité
de l’Anses de plus en plus contestée»
Un rapport scientifique remet en cause l’Anses à la suite
d’expertises controversées. Ce dernier invite l’agence à revoir
ses procédures.
On lira Conseil
scientifique : AVIS et RAPPORT relatif à la Crédibilité de
l’expertise scientifique. Mieux vaut se faire un avis par
soi-même ...
Vous lirez donc les recommandations du conseil scientifique, qui ont
pris comme par hasard, trois exemples d’avis sur les produits
phytopharmaceutiques ou pesticides : néonicotinoïdes, glyposate et
SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), sans oublier le
dossier des OGM. Etonnnat, non ?
Plusieurs recommandations
À l’issue des travaux, le conseil scientifique, «soucieux de
limiter les risques de mise en cause de l’expertise», formule
quatre groupes de recommandations :
- Améliorer les procédures ;
- Mieux éclairer le processus de décision ;
- Intensifier les interactions avec les parties prenantes ;
- Renforcer la séparation de l’évaluation et de la gestion des
risques au sein de l’Anses.
Parmi ces recommandations, figure notamment le fait de «favoriser la
diversité scientifique dans les travaux», «recourir autant que
nécessaire au format des auditions quand une compétence ponctuelle
est requise», veiller au renouvellement régulier du vivier
d’experts, affiner le traitement des liens d’intérêt ou encore
renforcer les liens entre l’Anses et les organismes de recherche.
Des expertises «violemment contestées»
Ces dernières années, «les expertises produites par l’Anses (et
dans certains cas les experts y ayant contribué) ont été
contestées, voire violemment attaquées, directement ou par médias
interposés», constatent les auteurs du rapport. Leur analyse s’est
concentrée sur trois études de cas passés : le glyphosate, les
néonicotinoïdes et les fongicides SDHI.
«Cette situation pourrait, si elle n’est pas gérée
attentivement, menacer la crédibilité de l’agence, notamment pour
la gestion des dossiers pesticides et pour le transfert programmé de
l’évaluation des organismes génétiquement modifiés (OGM), autre
dossier très sensible ayant notamment trait à des produits
réglementés», ajoute le groupe de travail.
Le conseil scientifique dit avoir relevé trois tensions fortes
s’exerçant l’expertise scientifique» :
1. Tension entre la nécessité de cadres méthodologiques et les
modalités d’intégration des connaissances nouvelles ;
2. Tension entre l’urgence sanitaire et les délais nécessaires à
la réalisation d’une expertise collective de qualité ;
3. Tension entre l’impératif de séparation de l‘évaluation et
de la gestion des risques et la traduction des avis scientifiques
dans des mesures de gestion, en particulier en situation
d’incertitude.
L’Anses a répondu au conseil scientifique dans une Note
de positionnement de l’Anses suite à l’avis de son Conseil
scientifique intitulé «Crédibilité de l’expertise scientifique
: enjeux et recommandations».
L’Anses rappelle que les trois cas d’étude choisis par le
conseil scientifique ont trait aux produits phytopharmaceutiques,
dont il est notoire qu’ils font l’objet d’attentions voire de
controverses.
Suite aux travaux du Conseil scientifique, l’Anses va s’efforcer
de mieux rendre compte de ces différents leviers d’action, de leur
articulation et des limites de ses compétences dans le champ de la
gestion et de la réglementation en tant qu’agence nationale
d’expertise scientifique.
L’Anses dit s’investir dans quatre pistes de travail :
- La prise en compte plus explicite des incertitudes et des niveaux
de preuve dans les évaluations de risque, pour un éclairage le plus
juste des décideurs en charge de leur gestion ;
- L’amélioration des méthodologies d’évaluation des substances
et produits, généralement développées au niveau européen ;
- L’enrichissement du dialogue avec les parties prenantes ;
- La poursuite de l’intégration de l’économie et des sciences
sociales dans l’expertise.
Mise à jour du 27 mars 2023