samedi 2 février 2019

Saga du horsegate : Aux Pays-Bas, trois personnes répondent devant la justice de leurs liens avec le scandale de la viande de cheval


« Aux Pays-Bas, trois personnes répondent devant la justice de leurs liens avec le scandale de la viande de cheval », source article de Joe Whitworth paru le 1er février 2019 dans Food Safety News.

Aux Pays-Bas, trois personnes risquent la prison pour leur rôle dans le scandale de la viande de cheval de 2013.

Le Dutch Public Prosecution Service (OM) a infligé des amendes allant jusqu'à 150 000 euros à trois sociétés et à leurs dirigeants pour fraude en matière de viande.

L'OM a imposé une amende de 150 000 euros à l'abattoir Van Hattem Vlees BV, aujourd'hui en faillite, et une peine de prison de trois ans à l'encontre du directeur. Maintenant, le procureur a recommandé une sanction au tribunal, l'avocat d ela défense parlera puis les prévenus.

La société de négoce de viande Meatmaster BV et la société d’entreposage frigorifique Grolleman Vrieshuis Exploitatie Maatschappij BCV ont été condamnées à une amende de 75 000 euros. Les propriétaires de ces entreprises sont passibles d'une peine de prison de 18 mois, dont six mois avec sursis, avec une période de probation de deux ans.

Le scandale de la viande de cheval est apparu début 2013 lorsque la viande de cheval a été détectée dans des produits à base de viande de bœuf en Europe. On pensait que le motif était financier: la viande de cheval était moins chère que le bœuf.

Selon l'unité de la Dutch Food and Consumer Product Safety Authority’s intelligence and investigation services (NVWA-IOD), environ 400 000 kilos de viande n'ont pas pu être retrouvées par la traçabilité, ce qui pourrait poser des risques pour la santé et saper gravement la confiance des consommateurs.

L’investigation de la NVWA-IOD a commencé après des plaintes de l'Angleterre et d’Irlande. En janvier 2013, la viande de cheval a été trouvée dans des produits à base de viande de bœuf de Van Hattem Vlees BV, basée à Dodewaard, ville des Pays-Bas. L'étiquettage indiquait que les produits ne contenaient que du bœuf. Des produits ont également été bloqués en France car ils contenaient de la viande de cheval alors que l'étiquetage indiquait qu'il s'agissait de viande de bœuf.

La NVWA-IOD a trouvé des registres de traçabilité « insuffisants » chez Van Hattem Vlees, ce qui ne permettait plus de retrouver la provenance ou le départ de la viande abattue. Les autorités ont déclaré qu'il était également « douteux » que toute la viande fournie puisse être consommée sans danger.

Les responsables de l'OM ont déclaré que Meatmaster et Vrieshuis Grolleman avaient « facilité » la fraude et la falsification de documents en n'intervenant pas. Les entreprises ont accepté les demandes du client et les ont exécutées sans vérifier si elles étaient correctes.

Procès en France
Parallèlement, un procès s'est ouvert pour quatre personnes à Paris, dans le cadre du scandale de la viande de cheval.

Jacques Poujol et Patrice Monguillon sont deux anciens employés de Spanghero, une entreprise de transformation de la viande. Johannes Fasen, patron de Draap Trading, et Hendricus (ou Hans) Windmeijer sont tous les deux néerlandais et marchands de viande.

Les anciens employés de Spanghero sont accusés de fraude. La viande de cheval étiquetée comme de la viande bovine a été vendue à Tavola, une filiale de Comigel, qui a vendu des plats surgelés à des entreprises dans toute l'Europe.

Le procès devrait se poursuivre jusqu'à la mi-février. S'ils sont reconnus coupables, ces personnes risquent jusqu'à 10 ans de prison et une amende de 1 million d'euros.

vendredi 1 février 2019

Le scandaleux feuilleton 2019 des avis de rappel des produits alimentaires : La France va-t-elle de nouveau viser le podium ?


Dans un mémoire de fin d'études sur « le rappel des produits dans le secteur agroalimentaire », Nathalie Guichard insiste dans sa conclusion sur deux outils,
Le premier consiste à insister sur l’importance de la communication. La communication doit être la plus transparente et la plus claire possible. C’est à travers elle que le public (interne ou externe à l’entreprise) pourra se faire son opinion sur l’efficacité de la procédure et sur la crédibilité des actions de l’entreprise. L’entreprise doit être consciente du rôle majeur de la communication dans le cadre d’une procédure de rappel. 
Le deuxième porte sur l’importance de l'anticipation. Chaque entreprise doit être consciente qu’elle puisse un jour se retrouver confrontée à procéder au rappel d’un de ses produits. En conséquence, les dirigeants doivent être sensibilisés sur ce point et faire en sorte de se focaliser non pas sur l’événement qui pourrait déclencher la crise comme le rappel, mais plutôt sur les vulnérabilités quant à sa gestion qui pourraient la conduire à une grave situation de crise. 
En effet, il ne faut pas voir l’annonce d’une procédure de rappel comme une fin en soi qui conduit obligatoirement l’entreprise à une situation désastreuse mais plutôt se concentrer sur les paramètres qui pourraient permettre de limiter son impact négatif.

A vous de voir si les entreprises alimentaires en 2019 ont retenu ces judicieux conseils … pas si sûr, hélas ... tant la pression des distributeurs est énorme ...

Pour le mois de janvier 2019, il y a eu 20 avis de rappel (11 avis de rappel en janvier 2018), selon le site privé Oulah!, créé et dirigé par Franck Valayer.

- Salmonella : 6
- Listeria : 6
- Allergène : 5 pour la présence d'allergène(s) non mentionnés sur l'étiquetage
- Problème de process : 1
- E. coli O26:H11 : 1
- corps étranger : 1 (métal)

A signaler que deux produits bio ont fait l'objet d'un avis de rappel.

Ni nos autorités, DGCCRF et ministère de l'agriculture, 6 avis de rappel à elles deux, ni les associations de consommateurs ne font le job ..., UFC Que Choisir en est à 15 avis de rappel ... 

Le cauchemar de la non-diffusion des avis de rappel par nos autorités va se poursuivre encore cette année, pourquoi changeraient-elles une politique qui va dans le mur, les conséquences, hélas, on les connait en termes de maladies infectieuses d'origine alimentaire, un scandale de plus !

Après un mois, on est donc de nouveau sur les bases très élevées de l'année record de 2018, comme cela a été souligné ici.

Le record à battre, rappelons-le, est 332 avis de rappels en 2018 versus 189 en 2017.

Va-t-on faire mieux, c'est possible, mais franchement, je n'aimerais pas … du tout !

Mais il n'y a pas que les avis de rappel en France, il existe aussi les notifications des produits alimentaires et des aliments pour animaux d'origine France publiées via le réseau d'alerte rapide européen, RASFF.


Le RASFF rencontre aussi de temps à autre un retard certain à l'information des consommateurs de la part des Etats membres de l'UE (information étant diffusée façon puzzle), comme cela a été montré dans quelques exemples, ici et ici.

La situation pour les notifications au RASFF à fin janvier 2019 est sur les mêmes bases qu'en 2018 (9 notifications) … comme vous pouvez le voir ci-dessous :
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Bien entendu, rien ne bouge pour l'instant dans le sens d'un site unique d'information gérée par nos autorités sanitaires … pourtant les années passent, et rien ne semble bouger ...

Où en est-on à propos de l'avis du Groupe de travail du 13 juillet 2017, « Amélioration de l’efficacité des procédures de retrait-rappel des produits de consommation courante » du Centre national de la consommation, dans lequel on peut lire, « … en application des obligations légales des professionnels, le consommateur doit être correctement informé, notamment par les informations ou mentions prévues par la réglementation. »

De même, on attends toujours la proposition de « Création un site administratif public qui recense les rappels de produits » indiqué dans cet avis du CNC, il y a plus d'un an et demi.


En attendant, puisque rien ne change, rendez-vous fin févier pour un nouveau bilan intermédiaire … 

Complément. Oulah! me signale déjà trois rappels le 1er février, il est vrai qu'il n'y a que 28 jours, il faut donc mettre les bouchées doubles ...

jeudi 31 janvier 2019

Un programme informatique aide des experts en sécurité des aliments à analyser les agents pathogènes dans les usines de transformation alimentaire


« Un programme informatique aide des experts en sécurité des aliments à analyser les agents pathogènes », source communiqué de Cornell Univerity du 24 janvier 2019.

Un programme informatique novateur pourrait être d'une grande aide pour les professionnels de la sécurité sanitaire des aliments qui s'efforcent de maintenir les installations de production alimentaires exemptes d'agents pathogènes d'origine alimentaire.

Des scientifiques de Cornell ont mis au point un programme informatique, Environmental Monitoring With an Agent-Based Model of listeria (EnABLe) ou Surveillance de l'environnement avec un modèle basé sur Listeria, pour simuler les emplacements les plus probables dans une installation de transformation où l'on pourrait trouver Listeria monocytogenes, un agent pathogène d'origine alimentaire. Les responsables de la sécurité des aliments peuvent ensuite tester la présence de la bactérie dans ces zones, ajoutant ainsi un outil important pour prévenir la contamination des aliments et l'exposition humaine à l'agent pathogène par le biais d'aliments contaminés.

Le modèle informatique, décrit dans le numéro du 24 janvier de Nature Scientific Reports, peut être modifié pour une large gamme de microbes et de lieux.
« L'objectif est de créer un outil d'aide à la décision pour maîtriser tout agent pathogène dans tout environnement complexe », a déclaré Renata Ivanek, professeure au département de médecine des populations et des sciences du diagnostic et auteure principale de l'article. L'étude a été financée par la Frozen Food Foundation grâce à une subvention accordée à Martin Wiedmann, professeur en sciences des aliments, également co-auteur de l'article.

Les chercheurs, dont le premier auteur, Claire Zoellner, postdoc au laboratoire d’Ivanek, souhaitent appliquer ce cadre à la détection de la contamination par des agents pathogènes responsables d’infections contractées en milieu hospitalier dans des hôpitaux vétérinaires ou des bactéries comme E. coli dans des usines de transformation de fruits et légumes.

Les professionnels de la sécurité sanitaire des aliments dans les installations de transformation tiennent des calendriers réguliers pour le dépistage des agents pathogènes. Ils s'appuient sur leur propre expertise et sur leur connaissance du bâtiment pour déterminer où prélever des échantillons.

« Chaque fois que nous avons un environnement complexe, nous devons toujours nous fier à l'opinion d'un expert et aux règles générales de ce système, ou de cette société, mais ce que nous essayons d'offrir est un moyen de le rendre plus quantitatif et systématique en créant cette réalité numérique », a dit Ivanek.

Pour que le système fonctionne, Zoellner, Ivanek et leurs collègues ont saisi toutes les données pertinentes dans le modèle, y compris les perspectives historiques, les commentaires des experts, les détails de l'équipement utilisé et son calendrier de nettoyage, les tâches effectuées par les utilisateurs, ainsi que les matériaux et les personnes entrant de l'extérieur de l'établissement.

« Un modèle informatique comme EnABLe connecte ces données pour aider à répondre aux questions relatives aux changements des risques de contamination, aux sources potentielles de contamination et aux approches de limitation et de management des risques », a déclaré Zoellner.

« Une seule personne ne pourra jamais conserver toute cette information en mémoire, mais si nous exécutons ce modèle sur un ordinateur, nous pouvons avoir en une itération une distribution de Listeria sur un équipement après une semaine. Et chaque fois que vous l'exécutez, ce sera différent et cela permettra de prévoir collectivement une gamme de résultats possibles », a dit Ivanek.

Le document décrit un système modèle qui trace les espèces de Listeria sur des équipements et des surfaces dans une installation de saumon fumé à froid. Les simulations ont révélé la dynamique de la contamination et les risques de contamination par la Listeria sur les surfaces des équipements. En outre, les connaissances acquises en observant les tendances observées dans les zones où Listeria est prédit peuvent éclairer la conception d'usines de transformation des aliments et le programme de surveillance de Listeria. À l'avenir, le modèle sera appliqué aux installations de produits surgelés.

Bref retour sur une intoxication alimentaire mortelle à Bacillus cereus


Maxi sciences du 29 janvier 2019 rapporte, « Un étudiant meurt après avoir mangé des pâtes restées plusieurs jours à l’air libre ».

Un triste fait divers qui s’est déroulé en Belgique vient nous rappeler la nécessité de respecter des règles élémentaires d’hygiène en ce qui concerne notre alimentation. Un jeune étudiant est décédé dans son sommeil suite à un plat de pâtes mal conservé. Explications. 
En France, on compte chaque année environ 5 cas par million d’habitants. Les infections étant généralement bénignes, selon le Ministère de l’Agriculture.
Vous lirez si vous voulez les explications mais je vous conseille plutôt de lire la publication originale qui a sans doute servi de base à cet article.

Le Journal of Clinical Microbiology de l'American Society for Microbiology, a publié un article en 2011, « Sudden Death of a Young Adult Associated with Bacillus cereus Food Poisoning ». L'article est disponible intégralement et gratuitement ;

Le résumé indique :
Un cas d'intoxication mortelle, survenu à Bruxelles, en Belgique, est décrit. Un homme de 20 ans est décédé des suites de l'ingestion de pâtes contaminées par Bacillus cereus. Des souches émétiques de B. cereus ont été isolées et de fortes concentrations de céreulide (14,8 µg/g) ont été retrouvées dans les spaghetti.
Toute la question qui peut se poser est pourquoi cette histoire fait-elle le buzz en 2019 ?

On lira pour compléter ses connaissances la fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments de septembre 2011 d el'Anses sur Bacillus cereus.

mercredi 30 janvier 2019

Belgique : Il était une fois les friteries, les bonnes pratiques d'hygiène et l'AFSCA

Comment fait-on en Belgique pour avoir des informations sur le nombre d'inspections ou de contrôles, il suffit qu'un bourgmestre (maire) ou un député pose une question au gouvernement, et on a la réponse ..., chiche qu'on fasse de même en France !

Selon un article de Sudinfo.be du 29 janvier 2019 rapporte « De nombreuses friteries mises à l’amende par l’Afsca en 2018 ».
Durant le premier semestre 2018, de nombreuses inspections ont eu lieu dans les restaurants-friteries, friteries et pita-bars non ambulants. Il y en a eu 1.426 en région bruxelloise, 6.015 en Wallonie et 9.527 en Flandre. Des inspections qui ont, dans certains cas, conduit à la fermeture des établissements concernés… « L’Afsca réalise des inspections selon une fréquence fixée à une fois tous les trois ans pour les restaurants et friteries non ambulants, et une fois tous les deux ans pour les pita-bars. Ces fréquences sont définies sur base d’une analyse de risque », répond le ministre en charge de l’Afsca, Denis Ducarme (MR), au député Gautier Calomne (MR) lors d’une question au parlement. 

De façon plus détaillée, 397 inspections liées à l’infrastructure, l’installation et l’hygiène ont été menées à Bruxelles. 22,90 % ont eu une issue favorable. En Wallonie, sur les six premiers mois de 2018, il y en a eu 2.065. 42,90 % étaient dans les normes. Pour les contrôles liés à la traçabilité, 331 se sont déroulés à Bruxelles et 1.245 en Wallonie. 68,30 % ont été positifs dans la capitale contre 80,60 % dans le sud du pays.

Vous avez noté la fréquence fixée à une fois tous les trois ans pour les restaurants et friteries non ambulants, et une fois tous les deux ans pour les pita-bars.

Très, très loin des fréquences en France ... Les restaurants contrôlés une fois tous les 20 ans, selon Monsieur le ministre de l'économie Bruno Le Maire.

Notons aussi qu' « en 2018, l’Afsca n’a pas seulement distribué des amendes, elle a aussi formé énormément de personnes ! »

Imaginez cela un seul instant en France ; par ailleurs r,appelons qu'en Belgique, les formations HACCP sont gratuites ! (1 et 2)

Dans cet autre article, on apprend que « L’AFSCA a effectué 4.894 contrôles dans les friteries en 2016 et 3.535 en 2017. »

Mais aussi en relation avec le début de l'article,
Depuis le 1er  janvier 2018, l’AFSCA renforce le suivi des opérateurs du secteur horeca ayant eu un contrôle défavorable. Tous les opérateurs, en ce compris les friteries, ayant eu un contrôle défavorable seront, en plus du recontrôle, à nouveau contrôlés de manière systématique lors d’une inspection de suivi, alors que seul un quart d’entre eux l’étaient en 2016 et 2017.

L'auteur de ce blog sait bien que les frites ne sont pas trop conseillées dans les recommandations nutritionnelles, mais les frites belges, c'est tellement bon ! 

lundi 28 janvier 2019

Canada : Les épidémies de salmonellose liées aux nuggets crus et congelés, quand ça se termine, voilà que ça recommence

Comme êtes sur un blog qui vous veut aider sur le plan nutritionnel, il vous faut donc savoir que les nouvelles recommandations sur l’alimentation de Santé publique de France ne vont pas dans le sens de la consommation de nuggets, mais plutôt vers celle de cacahuètes, les fruits à coque non salés font désormais l’objet d’une recommandation, compte tenu de leur intérêt nutritionnel ... vous voilà prévenu !

Les épidémies de salmonelloses liées aux nuggets crus et congelés sont comme la journée de la marmotte, c'est sans fin, puisque dès qu'une épidémie se termine, une autre prend la suite ... comme un jour sans fin ...


« Au Canada, 529 personnes ont été atteintes par Salmonella. La marque Croquant & Délicieux a rappelé des nuggets de poitrine de poulet », source Doug Powell du barfblog.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Il y a plus de dix ans, lorsque je suis allé dans l'État du Kansas, Chapman et Phebus et moi-même avons élaboré un projet visant à voir comment les gens préparaient des trucs de poulet crus et congelés.

L'American Meat Institute l'a financé.

Certains de ces trucs de poulet sont congelés et crus, ce qui signifie qu'ils doivent être cuits au four et leur température vérifiée à l'aide d'un thermomètre numérique à pointe sensible. Certains de ces trucs sont précuits et peuvent donc être décongelés au micro-ondes.

L’étiquetage a changé au fil des ans, mais il est toujours nécessaire de savoir ce que vous achetez.

Certains des produits crus congelés peuvent sembler être précuits ou dorés, mais ils doivent être manipulés et préparés avec prudence.

Au moyen du séquençage du génome entier, Santé Canada a identifié, au 2 novembre 2018, 474 cas à Salmonella confirmés en laboratoire, associés à 14 éclosions nationales liées à du poulet cru, y compris des produits de poulet panés crus et congelés.

L'Agence canadienne d'inspection des aliments a émis des avertissements relatifs au rappel d'aliments pour dix produits liés à certaines de ces investigations épidémiologiques.


Sofina Foods Inc. procède au rappel de Pépites de poitrine de poulet de marque Croquant & délicieux parce que ce produit pourrait être contaminé par la bactérie Salmonella.

En date du 25 janvier 2019, 529 cas confirmés en laboratoire de salmonellose ont fait l'objet d'une enquête dans le cadre des éclosions de maladie dans tout le pays : Colombie-Britannique (42), Alberta (81), Saskatchewan (18), Manitoba (25), Ontario (187), Québec (111), Nouveau-Brunswick (27), Nouvelle-Écosse (17), Île-du-Prince-Édouard (5), Terre-Neuve-et-Labrador (12), Territoires du Nord-Ouest (1), Yukon (1) et Nunavut (2). Dans le cadre de ces éclosions, 90 personnes ont été hospitalisées. Trois personnes sont décédées; toutefois, la salmonellose a été exclue comme cause du décès pour deux de ces cas, et il n'a pas été établi que la salmonelle était partiellement la cause du décès de la troisième personne. Des Canadiens et des Canadiennes de tous les âges ont été infectés.
Toutes les enquêtes actives et futures sur l'éclosion de salmonellose associée au poulet cru, y compris les produits de poulet cru, pané et congelé, et les avis de rappel d'aliments connexes seront énumérés dans la prochaine section de l'avis de santé publique pour rappeler à la population canadienne le risque que ces types de produits alimentaires continuent de présenter.

Investigations en cours
En date du 25 janvier 2019, il y a une enquête nationale en cours sur des éclosions de salmonellose associées au poulet cru, y compris les produits de poulet cru, pané et congelé, coordonnées par l'Agence de la santé publique du Canada.
25 janvier 2019 (NOUVEAU) - Salmonella Enteritidis
Il y a présentement 54 cas de maladie dans dix provinces qui sont liés à cette éclosion : Colombie-Britannique (4), Alberta (11), Saskatchewan (1), Manitoba (3), Ontario (20), Québec (4), Nouveau-Brunswick (2), Nouvelle-Écosse (5), Île-du-Prince-Édouard (3), et Terre-Neuve-et-Labrador (1). Personne n'a été hospitalisé et aucun décès n'a été signalé. Les produits de poulet cru, pané et congelé ont été identifiés comme une source de cette éclosion.

Rappel de produit le 25 janvier 2019
Pépites de poitrine de poulet, non cuites de marque Croquant & Délicieux (1,6 kg) avec une date limite du 19 juillet 2019.
Le produit a été distribué en Colombie-Britannique, au Manitoba, Ontario et Québec, et pourrait avoir été distribué dans d'autres provinces ou territoires.

Manger cinq fruits et légumes par jour, oui, à condition qu'ils ne soient pas contaminés par Listeria. Une édition avec des pêches, des nectarines et des prunes

Santé publique France a présenté le 21 janvier 2019 les nouvelles recommandations sur l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité.

Il nous faut augmenter la part de fruits et de légumes, et si possible aller vers le bio, je pense que c'est sans doute pour aller mieux et sauver la planète, deux B.A. pour le prix d'une, bref, tout ceci est résumé dans une infographie en un coup d’œil mais relativement illisible. 
Le Parisien indique que les fruits doivent être de saison …

Tout ceci pour arriver à cette information étonnante pour nous Français, « Des pêches, des nectarines et des prunes fraîches du Chili rappelées pour cause de présence de Listeria », source Food Safety News du 27 janvier 2019.
Vous me direz que ce n'est pas la saison pour manger ce type de fruits, et qu'en plus ce n'est pas bon pour le bilan carbone, mais tout de même ...

Jac. Vandenberg Inc. de Yonkers, New York, a rappelé 1 727 cartons de pêches fraîches, 1 207 cartons de nectarines fraîches et 365 cartons de prunes fraîches vendues au public par des distributeurs majeurs tels que Costco et Walmart.

Le fruit importé peut être contaminé par Listeria monocytogenes, un micro-organisme pouvant causer des infections graves, voire mortelles, chez les jeunes enfants, les personnes fragiles ou âgées et les personnes dont le système immunitaire est affaibli. D'autres peuvent ne souffrir que de symptômes à court terme, tels qu'une forte fièvre, de graves maux de tête, des raideurs, des nausées, des douleurs abdominales et de la diarrhée. L'infection à Listeria peut provoquer des fausses couches et des mortalités à la naissances chez les femmes enceintes.

Les pêches, les nectarines et les prunes fraîches ont été distribuées en Alabama, Californie, Géorgie, Illinois, Kentucky, Maine, Massachusetts, Michigan, Mississippi, New Jersey, New York, Caroline du Nord, Ohio, Pennsylvanie, Caroline du Sud, Tennessee et Virginie occidentale et en Virginie par le biais de petits établissements de vente au détail et des magasins de vente au détail suivants: Aldi, Costco, Fairway Market, Hannaford, Market Basket, Walmart.

Pour le détail, voir l'article de Food Safety News.

Aucun cas de maladie n'a été signalé à ce jour en relation avec les fruits rappelés.

Le rappel faisait suite à un programme d'échantillonnage de routine mené par l'entreprise de conditionnement qui a révélé que les produits finis contenaient la bactérie. La société a cessé la distribution du produit car la FDA et l'entreprise poursuivent l’investigation sur les causes du problème.

dimanche 27 janvier 2019

Démêlage d'une épidémie à Salmonella liée à des fromages au lait cru en France, 2015 à 2016

Dans une époque antérieure, j'avais indiquais dans un article du 6 septembre 2012,

L'affineur de fromage Dischamp a été informé, hier matin, par les services sanitaires de l'ARS que 48 personnes ont été intoxiquées par la présence de la bactérie de Salmonella Dublin dans l'un des lots de saint-nectaire fermier commercialisés. Ce lot n° D21950033 est celui de saint nectaire fermier vendu à la coupe entre le 10 août et le 5 septembre. Il représente 3.500 fromages, soit 5 tonnes.
Pour ce rappel ci-dessus, pas encore d'informations sur le site Internet du ministère de l'agriculture, ni sur celui de l'ARS Auvergne. Ce que je viens d'énoncer n'est plus exact car il y a désormais un communiqué, certes très tardif, mais il y a un communiqué du ministère de l'agriculture Le GAEC FEREYROL (producteur des fromages fermiers) et la société DISCHAMP (distributeur des fromages) procèdent à un rappel de Fromage fermier au lait cru « Saint Nectaire. » En date du 7 septembre 2012, le minstère de l'agriculture communique sur Salmonelles dans du Saint-Nectaire : deux foyers de contamination. A suivre …
Malheureusement, il n'est plus possible d'avoir accès aux liens cités dépendant du ministère de l'agriculture, qui renvoient à la loi Egalim : Tout savoir sur la loi Agriculture et Alimentation, tout un programme … mais pas d'information ...

L'exemple du Saint-Nectaire souligne que le danger est assez présent dans les fromages au lait cru, mais ce dont il va être question ci-après ne concerne ni du Saint-Nectaire, ni du Reblochon, mais du Morbier et du Mont d'Or ...

« Le cru est risqué: Salmonella Dublin dans du fromage au lait cru, France, 2015-16 », selon Doug Powell du barblogLe 'cru' étant du fromage au lait cru ...

La revue en ligne Eurosurveillance publie un article sur le « Démêlage d'une épidémie complexe à Salmonella Dublin, liée à la consommation de fromage au lait cru, à l'échelle nationale, France, 2015 à 2016 ».

ooOOoo

Salmonella non thyphi est une des principales causes d'infections d'origine bactérienne d'origine alimentaire en Europe. La majorité des infections humaines sont causées par un nombre limité de sérotypes de Salmonella parmi les 2600 décrits à ce jour. Le sérotype Dublin de Salmonella enterica (S. Dublin) est particulièrement invasif chez l'homme et conduit le plus souvent à une maladie grave et à des taux de mortalité plus élevés par rapport aux autres sérotypes. S. Dublin est adapté aux hôtes pour les bovins et est fréquemment isolé du bétail, avec du lait cru ou des fromages au lait cru comme véhicule typique des épidémies d'origine alimentaire.

En 2012, une épidémie majeure à S. Dublin est survenue en France, avec 103 cas liés à la consommation de Saint-Nectaire (fromage de lait cru bovin). En 2015, 34 cas de S. Dublin ont été rapportés liés à la consommation de Reblochon (fromage de lait cru bovin) (données non présentées; Santé publique France).

En France, le Centre national de référence (CNR) des Salmonella et l'Anses collectent et sérotypent régulièrement des isolats humains et non humains de Salmonella, respectivement, selon le schéma Kauffmann Schéma Blanc-Le Minor. Les isolats de S. Dublin collectés sont fréquemment sensibles à tous les antibiotiques et présentent un profil d'électrophorèse en champ pulsé (PFGE) indiscernable. Afin de mieux distinguer les isolats de S. Dublin, une analyse par MLVA a récemment été utilisée pour la surveillance et les investigations épidémiologiques. De plus, il a été démontré que le séquençage du génome entier (WGS) de Salmonella faisait la distinction entre des isolats étroitement apparentés de S. Dublin.

Le 18 janvier 2016, le CNRC français a signalé à Santé publique de France un excès d'infections à S. Dublin à travers le pays, avec 37 isolats de S. Dublin identifiés entre la mi-novembre 2015 et la mi-janvier. 2016, comparé à 10 isolats de S. Dublin au cours de la même période les deux années précédentes. Une équipe d’investigation épidémiologique composée d’experts de Santé publique de France, du CNR, de l’Anses et de la DGAL a lancé des investigations épidémiologiques, microbiologiques et alimentaires approfondies pour confirmer l’épidémie, identifier le vecteur de la transmission et proposer les mesures de maîtrise appropriées.

Limites
Nos investigations ont souffert de plusieurs limites. Premièrement, les cas ont été interviewés par téléphone, tandis que les témoins ont rempli un questionnaire en ligne plus court, ce qui aurait pu permettre d’obtenir des données sur l’exposition avec différents degrés de précision. Pour minimiser ce biais, nous avons utilisé les mêmes questions pour les cas et les témoins. Deuxièmement, la distribution par âge et par sexe des témoins différait de celle des cas. Nous avons donc inclus l'âge et le sexe dans l'analyse multivariée pour ajuster ces caractéristiques. Troisièmement, il était difficile d'identifier les sources exactes de contamination en raison probablement du faible taux contamination par S. Dublin des lots de fromages. La contamination du bétail étant diffuse, il était difficile d'incriminer certains producteurs de fromage de la région Bourgogne-Franche-Comté en tant que sources de la contamination. En outre, les lots suspects de fromage identifiés au cours d'enquêtes de traçabilité n'étaient plus disponibles pour des essais. Ensuite, même si des investigations épidémiologiques ont été menées sur une période très limitée pour permettre le lancement d'analyses microbiologiques ad hoc à l'appui des hypothèses émises, nous avons dû faire face à l'impossibilité de passer tout le processus en raison du manque de produits.

Conclusions et recommandations
Les preuves microbiologiques, épidémiologiques et environnementales indiquaient que deux fromages au lait cru, Morbier et Vacherin Mont d’Or, seraient des vecteurs des infections à S. Dublin. L’utilisation des méthodes de sous-typage MLVA et WGS a permis d’identifier différents groupes et les vecteurs potentiels de l’infection, en soulignant l’importance de méthodes de sous-typage adéquates lors des éclosions à Salmonella et la pertinence du système de surveillance microbiologique interne à l’entreprise. En conséquence, le WGS a maintenant été mis en œuvre de manière routinière au CNR français et les résultats de cette enquête multidisciplinaire ont abouti à un plan de contrôle renforcé des usines de transformation de fromages au lait cru afin de prévenir de futures épidémies.
ooOOoo


On y apprenait que L’Anses a été saisie le 28 juillet 2016 par la Direction générale de l’alimentation (DGAl) d’une demande d’avis relatif à l’évaluation des protocoles d’échantillonnage des laits et fromages morbier et mont d’or en vue de réduire le risque épidémique de salmonellose.

Dans cet avis de l'Anses du 24 avril 2018, on découvrait,
En région Franche-Comté, les données de surveillance des salmonelles en filière bovine indiquent une contamination régulière des laits et de certains fromages au lait cru par Salmonella Dublin. Malgré la vigilance de la filière vis-à-vis de cette contamination, une épidémie ayant touché principalement des personnes âgées ou fragilisées et responsable de 92 malades et 10 décès, a été attribuée à la consommation de morbier et mont d’or contaminés par Salmonella Dublin, au cours de la période de novembre 2015 à avril 2016. Les protocoles d’autocontrôle sur les fromages ont été renforcés à partir de février 2016. Depuis août 2016, les protocoles d’autocontrôle sur le lait ont eux aussi été renforcés.
Malgré cette vigilance, le contrôle d’un lot réalisé après la mise sur le marché, mi-juillet 2016, a révélé la présence de Salmonella Dublin dans un établissement, entraînant des mesures correctives. Dans ce contexte épidémique, la question de l’efficacité des contrôles du lait et des fromages pour les périodes considérées normales et les périodes à risque se pose.

La suite, vous la connaissez maintenant ... Ah oui, il reste un dernier point,
Un article du 28 avril 2018, on apprenait par le Dauphiné.com, Une dizaine de morts à cause de morbier et Mont-d’Or contaminés.
Une dizaine de personnes sont mortes et près de quatre-vingt ont été malades en 2015 et 2016. Elles auraient été contaminées par du fromage notamment du morbier et du Mont d’Or, selon de la cellule investigation de Radio France.