mardi 19 février 2019

Canada : Les autorités et les produits végétaliens voulant utiliser le terme 'fromage'

Selon The Globe and Mail du 18 février 2019, « Un producteur d’aliments végétaliens a reçu l’ordre de supprimer le mot 'fromage' de sa communication marketing ».

L'Agence canadienne d'inspection des aliments a informé Blue Heron, une petite fromagerie végétalienne de Vancouver, qu'elle devait cesser d'utiliser le mot 'fromage' dans la commercialisation de ses produits.

Dans un courriel envoyé le 21 janvier, un membre du personnel de l’ACIA a déclaré avoir reçu une plainte concernant « des produits étiquetés comme étant du 'fromage' alors qu’ils n'en seraient pas. Dans une correspondance ultérieure transmise au Globe and Mail, la société a été informée qu'elle ne pouvait pas utiliser des termes avec trait d'union (c.-à-d. du fromage végétalien à base de plantes et sans produits laitiers ou plant-based, dairy-free vegan cheese), même si de nombreuses petites entreprises au Canada utilisent des descriptions de produits similaires, certaines avec l'approbation de l'ACIA.

Selon l'ACIA, le nombre de plaintes relatives à des produits laitiers est passé de 294 en 2013-2018 à 415 en 2017-2018. Tout cela survient à un moment où le secteur laitier traditionnel se sent menacé par des facteurs tels que l'évolution des goûts des consommateurs, le nouveau guide alimentaire et les accords commerciaux récents qui ont augmenté la quantité de produits laitiers pouvant entrer en franchise de droits au Canada.

« Si les sociétés de fromages alternatifs végétaliens ne pouvons pas utiliser le fromage proprement dit, comme le stipule l’ACIA dans sa propre réglementation sur la prononciation phonétique, le mot cheeze, que pouvons nous utiliser », a déclaré Karen McAthy, fondatrice de Blue Heron.

D'autant que Lynda Turner, propriétaire de la Fauxmagerie Zengarry à Alexandria, Ontario, a ressenti la même frustration en 2015, lorsque l’ACIA lui a demandé de traiter, dans un délai de 30 jours, la description du produit « fromage de cajou » figurant sur son étiquetage.

Quand elle leur est revenue avec trois propositions, ils ont accepté, sans explication, « fromage de noix de cajou 100% sans produits laitiers ».

Les avocats disent que, bien que périmée, la réglementation est claire : le fromage est un nom commun défini par son standard de composition ; il doit être fabriqué à partir de lait et/ou de produits laitier et le lait vient des sécrétions lactées normales obtenues à partir des glandes mammaires des animaux.

« Bon nombre de ces normes ont été élaborées dans les années 1980 et 1990, avant même que les produits protéiques de remplacement ne deviennent une réalité, et elles reposent sur le principe selon lequel les consommateurs sont parfaitement satisfaits des produits comme les laits et les fromages non laitiers », selon Glenford Jameson avocat dans les aliments basé à Toronto. « "Mais les règles ne sont pas subjectives. »

Le non-respect, explique-t-il, constituerait une violation de la section 5(2) de la Loi sur la réglementation des aliments et drogues et pourrait donner lieu à des accusations frauduleuses d'étiquetage avec des amendes pouvant aller jusqu'à 50 000 dollars (condamnation sommaire) et 250 000 dollars (condamnation par mise en accusation). L'ACIA peut également rappeler des produits et, à compter du 15 janvier, elle a le pouvoir de révoquer les licences requises par la plupart des entreprises du secteur alimentaire en vertu de la nouvelle loi et de la réglementation sur la sécurité des aliments au Canada.

Bien que Blue Heron n'utilise pas le mot fromage sur son étiquetage, la société l'utilise sur son site Internet et sur les réseaux sociaux pour décrire ses dizaines de produits inspirés du fromage fabriqués à base de lait de coco, de noix de cajou et d'amandes.

Lisa Murphy, une porte-parole de l’ACIA, a déclaré que bien qu’elle travaille toujours avec Blue Heron pour déterminer le nom approprié de ses produits, il incombe à la société de nommer le produit de manière véridique et conforme à la réglementation.

« Elle a dit qu'il n'est pas prévu de revoir les exigences, notant qu'elles sont « flexibles et basées sur les résultats » et conformes aux normes internationales en matière d'étiquetage.

Les Producteurs laitiers du Canada ont déclaré qu'ils ne voyaient aucun besoin de changement ou de révision. « Les règles d'identité relatives aux produits laitiers ont bien servi les Canadiens et les Canadiennes pendant de nombreuses décennies et devraient continuer à être respectées », a déclaré Lucie Boileau, directrice de la communication.

Complément du 11 mai 2019. On lira dans Le Figaro.fr  la tribune de Mathieu Bock-Côté, Contre le radicalisme vegan.  

Australie : Des recommandations sont proposées dans le rapport sur le sabotage de fraises

« Des recommandations sont proposées dans le rapport sur le sabotage de fraises », source Food Safety News. Voir aussi les précédents articles sur le sujet, 1 et 2.


La réponse du gouvernement lié au sabotage des fraises australiennes au cours de l’année écoulée est arrivée à point mais des points à améliorer ont été identifiés dans un rapport de la FSANZ (Food Standards Australia New Zealand).

Ces points comprennent la centralisation de la coordination des incidents afin d'inclure les agences gouvernementales concernées, telles que la police, et l'amélioration de la cohérence et des messages associés à un tel événement. Le rapport contenait sept recommandations et évoquait l'idée que l'industrie, le gouvernement et les forces de l'ordre fassent des simulacres d'exercices pour développer leurs relations et leurs processus.

Selon le rapport, toutes les parties devraient examiner les protocoles d'intervention en cas d'incident alimentaire et s'assurer que des liens formels sont en place entre les services réglementaires, les services de santé et la police pour les incidents de contamination intentionnelle et qu'un organisme pour le secteur horticole est nécessaire pour soutenir la préparation et la réponse aux crises dans le secteur.

Une enquête a révélé une chaîne d'approvisionnement complexe nécessitant un renforcement de la traçabilité et de la planification des mesures d'urgence dans l'industrie de la fraise et d'autres secteurs horticoles à haut risque.

Les stratégies de réduction visant à protéger les aliments contre une contamination intentionnelle doivent être étayées par une évaluation de la vulnérabilité qui inclut la gravité et l'ampleur de l'impact potentiel, ainsi que le degré d'accès au produit à différents stades de la chaîne d'approvisionnement.

Mark Booth, directeur général de la FSANZ, a déclaré que les recommandations mettaient l'accent sur la nécessité d'améliorer la communication lors d'incidents.

« Les recommandations du rapport, une fois mises en œuvre, contribueront à améliorer la réaction à tout incident futur. Ces améliorations soutiendront nos producteurs et permettront aux Australiens de continuer à faire confiance à notre système efficace et réactif de sécurité des aliments. »

En septembre 2018, les premiers rapports faisant état de sabotages d'aliments impliquant des aiguilles à coudre dans des fraises australiennes ont été signalés. Cela a d’abord eu des répercussions sur le Queensland, entraînant de multiples sabotages et autres fruits dans tout le pays. Les autorités pensaient que seuls quelques-uns d’entre eux étaient associés à l’incident initial et à la plupart des canulars ou 'imitations'.

À la fin du mois de septembre, plus de 200 notifications de sabotage d’aliments avaient été faites au niveau national. Des cas crédibles ont été associés aux marques Berry Licious, Berry Obsession et Donnybrook Berries. Les médias de la police de deux autres États ont nommé d'autres marques de fraises, ce qui a compliqué la réaction et a affecté l'industrie.

« Le pouvoir et l'utilisation des réseaux sociaux ont été reconnus comme ayant un impact significatif sur cet incident, exacerbant potentiellement négativement les incidents de sabotage en cours et suscitant un soutien positif des consommateurs pour le secteur de la fraise. », selon le rapport.

Mon Ut Trinh, une ancienne ouvrière agricole, a été inculpé de six chefs de contamination et de mise en liberté sous caution en novembre.

Le gouvernement australien a réagi en retirant de la vente les fraises impliquées, en renforçant les peines de prison infligées pour sabotage d'aliments de 10 à 15 ans, et en imposant des conditions plus strictes pour l’exportation de fraises ainsi qu’un soutien financier à l’industrie.

Les fraises australiennes sont cultivées toute l'année par environ 260 producteurs répartis dans six États, principalement le Queensland et le Victoria. Au cours de l'exercice 2016-2017, la production de fraises dans le pays était évaluée à 351 millions d'euros.

Les mesures de réduction du risque comprennent l'utilisation de détecteurs de métaux, mais le coût est d'environ 17 700 à 26 500 euros et un emballage inviolable pourrait accélérer la détérioration de la qualité du produit et limiter sa durée de conservation. Le sabotage délibéré peut impliquer des contaminants physiques tels que le verre et le plastique, ou peut être chimique ou biologique.

Les vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement sont les nombreux points de contact entre le champ et le conditionnement, le transport, la vente au détail et le consommateur, la nature saisonnière du travail et les pratiques d’embauche de main-d’œuvre qui rendent difficile la surveillance des travailleurs et le regroupement des produits lorsque plusieurs produits sont combinés.

Trois plaintes concernant des fraises australiennes exportées ont été signalées et examinées en Nouvelle-Zélande. Le mois dernier, le parti national néo-zélandais a proposé des sanctions plus sévères en cas de contamination délibérée des aliments.

FSANZ fera un point conjoint de l'incident sur le sabotage des fraises au début de 2019 afin de réfléchir sur l'événement et de confirmer les modifications pouvant être nécessaires avant de présenter un rapport au gouvernement.

lundi 18 février 2019

Bacillus cereus sous la loupe des scientifiques


L'utilisation de techniques avancées de traçage génétique et le partage des données produites en temps réel pourraient limiter la propagation de bactéries, comme Bacillus cereus, responsables de maladies d'origine alimentaire, selon des chercheurs.

Dans le cadre d'une étude récente, des chercheurs de la Penn State University ont mis en œuvre le séquençage du génome complet lors d'une innvestigation sur une épidémie liée au pathogène, à la suite d'une épidémie de maladies d'origine alimentaire à New York en 2016.

« Ici, dans notre étude, nous utilisons cette approche pour la première fois sur Bacillus cereus », explique Jasna Kovac, professeur assistant en sciences des aliments à Penn State. « Nous espérons que nos recherches permettront de réaliser plus souvent le séquençage du génome entier de Bacillus, car cela nous permettra de différencier les différentes espèces de Bacillus cereus et de mettre en avant le risque de sécurité des aliments qui leur est associé. »

Le projet signale pour la première fois que des chercheurs ont effectué un séquençage du génome entier pour enquêter sur une épidémie de Bacillus cereus afin de relier des isolats provenant de cas cliniques humains à des aliments. L'épidémie de New York en 2016 a duré moins d'un mois et provenait de haricots frits contaminés servis par une petite chaîne de restaurants mexicains.

Aux États-Unis, on estime que la bactérie productrice de toxines est à l’origine de 63 400 cas de maladies d’origine alimentaire par an, mais Bacillus cereus ne reçoit pas l’attention portée aux agents pathogènes d’origine plus mortels tels que Listeria et Salmonella.

Étant donné que les maladies causées par Bacillus cereus disparaissent généralement en quelques jours et que les épidémies sont spontanément résolutives, les maladies d'origine alimentaire causées par des membres de ce groupe d'agents pathogènes sont souvent sous-déclarées. Bien que des cas d'infections graves ayant entraîné la mort subite du patient aient été signalés, les isolats du groupe Bacillus cereus liés à des cas cliniques de maladie d'origine alimentaire chez l'homme ne font généralement pas l'objet d'un séquençage du génome complet, ce qui est en train de devenir la règle pour d'autres agents pathogènes d'origine alimentaire.

Dans ce cas, le département de la santé de l'État de New York a coordonné les investigations épidémiologiques. Les méthodes employées comprenaient une étude de cohorte, une revue de la préparation des aliments, une traçabilité des produits alimentaires, des analyses de l'environnement, des aliments et de l'eau et une investigation dans une usine de production en Pennsylvanie ayant produit les haricots frits contaminés. Les chercheurs ont séquencé la majorité des isolats de Bacillus cereus, provenant d'aliments et d'humains, au Penn State Genomic Core Facility, qui fait partie du Huck Institutes of Life Sciences.
Bacillus cereus. Image Mogana Das Murtey et Patchamuthu Ramasamy
Le Comité scientifique de l'AFSCA (Belgique) a procédé à une « Évaluation du risque pour le consommateur de la présence de Bacillus cereus dans les denrées alimentaires (dossier SciCom 2018/04) », document de 29 pages.
Contexte & Questions
Il est demandé au Comité scientifique sur base de quels éléments scientifiques le risque pour le consommateur peut être évalué, lorsque des concentrations élevées de Bacillus cereus (B. cereus) (> 105 ufc/g ou ml) présentant un potentiel de production de toxines sont constatées dans une denrée alimentaire. Il est également demandé sur la base de quels critères des mesures devraient être prises suite à la constatation de nombres élevés de B. cereus. Une attention particulière est, en outre, également demandée concernant la sécurité d'utilisation de B. thuringiensis comme biopesticide. 
Résultats
L'étude bibliographique n'a livré aucune nouvelle information par rapport à l'opinion de l'EFSA de 2016 relative aux éléments permettant d'évaluer les risques que représente la présence de B. cereus dans les denrées alimentaires, tant pour les cellules végétatives que pour les spores et les toxines. Pour cette raison, le Comité scientifique n'a effectué aucune réévaluation des risques pour B. cereus. De manière générale, les souches commerciales de B. thuringiensis utilisées comme biopesticide sont considérées comme sûres en raison de leur long historique d'utilisation. Il reste toutefois important d'évaluer la sécurité de ces souches de manière individuelle. Il n'existe actuellement pas de marqueurs permettant de distinguer facilement ces souches de celles de B. cereus.
Conclusions
Sur la base d'une étude bibliographique et de l'opinion d'experts, le Comité scientifique n'a pas trouvé de nouveaux éléments scientifiques permettant de mieux évaluer le risque de B. cereus dans les denrées alimentaires. Par conséquent, le comité scientifique propose , compte tenu des incertitudes, d’appliquer une limite d’action pragmatique pour le B. cereus (105 ufc/g ou ml) et de prendre des mesures sur la base de cette limite d’action. Le Comité scientifique recommande également d’envoyer des échantillons de denrées alimentaires contenant des concentrations élevées (> 105 ufc/g ou ml) de B. cereus présumé au laboratoire de référence, pour une identification plus approfondie de l’espèce afin d'accroître les connaissances sur les souches en circulation.
Cela étant,
Le Comité scientifique souhaite également attirer l'attention sur le fait que certaines souches de B. cereus sensu stricto ne sont pas les seules à pouvoir représenter un risque potentiel pour la sécurité alimentaire, mais que cela peut être également le cas de certaines souches d'autres espèces du groupe B. cereus, comme B. thuringiensis, B. pseudomycoides ou B. cytotoxicus. Le Comité scientifique recommande donc d'appliquer la même limite d'action (105 ufc/g ou ml) aux autres espèces du groupe B. cereus, comme B. thuringiensis (y compris les souches utilisées comme biopesticide), car aucune information concluante ne peut être donnée sur leur pouvoir infectieux pour l'homme. Le Comité scientifique recommande également de réévaluer la limite d'action pour B. cereus et les autres espèces du groupe B. cereus si, le cas échéant, de nouvelles informations devenaient disponibles. Enfin, le Comité scientifique recommande de séquencer les souches de B. thuringiensis utilisées comme biopesticides et d'analyser ces souches pour la présence de gènes de résistance aux antibiotiques cliniquement pertinents. 

dimanche 17 février 2019

Message d'un agriculteur, « Respectez-nous »

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Après l'article, Appel pour un lundi vert, ce sera sans moi !, en soutien aux éleveurs, voici mon soutien aux agriculteurs au travers l'exemple démonstratif ci-dessous rapporté par La Nouvelle République.
Jacques Fortin récidive. En novembre 2016, cet agriculteur d’Athée-sur-Cher avait attelé son semoir à son tracteur et dessiné sur cinq hectares de blé le mot « Help ». Ses champs sont situés sous un couloir aérien. Il s’agissait alors d’adresser aux passagers des vols réguliers un SOS collectif au nom d’une profession « qu’on s’obstine à stigmatiser en présentant ses membres comme les principaux pollueurs de la planète ». 
En 2019, c’est sur quinze hectares que se déploient désormais les mots : « Respectez-nous ». 
« Nous sommes contraints de mettre en place un « couvert » dans le cadre des Surfaces d’intérêt écologique, mais comment voulez-vous planter lorsque la terre ne s’est pas encore remise de la sécheresse de 2018 ? Il aurait fallu que je demande une dérogation mais j’ai oublié de le faire. C’est comme pour les cultures intermédiaires piège à nitrates (CIPAN) comment voulez vous les mettre en place lorsque l'on est dans un contexte de sécheresse ? » 
L’agriculteur dit s’accommoder de la pluie, de la sécheresse, qui sont au fond le lot commun de tous les exploitants « mais pas de réglementations inadaptées résultantes du diktat d’écologistes sectaires et d’une administration tatillonne ». 

Saga SignalConso : Au menu, comment faire faire le job par les consommateurs ou bien comment palier au manque de contrôles officiels

Le menu de ce jour de la saga Signal Conso est double, c'est donc au choix, comme vous le sentez … voir mon précédent article sur la saga ici.
C'est entre ces deux questions, à mon sens, qu'il vous faut comprendre cette nouvelle application diffusée par le site de la Startup d’Etat en charge de la conception et du développement du site Signal Conso, le tout étant pilotée par la DGCCRF …

Cela répond-il à un besoin des consommateurs ? Pas du tout !

Mais cela répond-il à une demande la DGCCRF ? Très certainement ...

En effet, on nous explique benoîtement :
Plus de 60 millions de consommateurs fréquentent quotidiennement près de 10 millions d’établissements. Et pour contrôler le droit des consommateurs ? Moins de 3 000 agents de la DGCCRF.
Malgré l’action des enquêteurs, toutes les anomalies ne peuvent pas être détectées, en particulier les plus mineures et récurrentes, qui pourtant irritent et lèsent les consommateurs dans leur quotidien (absence de prix dans un magasin, une date limite dépassée sur un produit, la présence d’un produit signalé en retrait/rappel, l’absence de l’étiquette de composition sur un vêtement…).
Or, le consommateur est l’acteur le mieux placé pour repérer de possibles anomalies et pour faire valoir ses droits.
A qui la faute s'il n'y a que 300 agents de la DGCCRF, nos impôts n'ont pas cesser d'augmenter, mais il y a de moins en moins d'agents de la DGCCRF … étonnant, non ?

On en remet une couche avec ceci :
Une démarche pour les consommateurs. Le lancement du service s’appuiera sur des consommateurs, des associations de consommateurs, les services de la DGCCRF, ainsi que des associations interprofessionnelles et des entreprises intéressées pour faire avancer la démarche.

Rappelons que selon le dernier rapport public annuel 2019 sur le « Contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation : des progrès à consolider », on découvre mais on s'en doutait,
Les contrôles réalisés par la DGCCRF aux différents stades de la production et de la commercialisation des aliments relevant de ses attributions ont baissé sur l’ensemble de la période 2013-2017. La diminution la plus sensible du nombre d’inspections effectuées par cette administration concerne les établissements de distribution et de restauration (-20 % entre 2013 et 2017), ce qui porte le taux de couverture dans ce secteur à un niveau extrêmement bas (4 % en 2017). Dans le même temps, la proportion d’entreprises contrôlées présentant des anomalies a augmenté dans presque tous les secteurs inspectés par les services de la DGCCRF (le taux moyen d’anomalies est ainsi passé de 42 à 49 % entre 2013 et 2017).

Puis la cour des comptes ajoutait,
 Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État.

Voilà quelle est la situation, qui sont les responsables ?

Si ce n'est pas pas demander au consommateur de faire le job, qu'est-ce que c'est ?

Cette appli n'est ni plus ni moins que du marketing de la sécurité des aliments !

La DGCCRF travaille d’ores et déjà à la mise en œuvre des mesures les plus pertinentes du rapport de ce groupe de travail, en particulier à la création d’un site internet unique, avec les autres administrations concernées.

Où est donc ce site d'informations sur les retraits-rappels ?

Quelle était l'urgence de créer Signal conso d'autant qu'il existe déjà un service de la DGCCRF, un « baromètre à l'écoute des consommateurs » :
Le public peut contacter actuellement le 3939 (Allo Service Public 3939) et si les questions sont complexes, il sera réorienté vers le Centre national d’appel (CNA) de la DGCCRF, dénommé « Info service consommation ». Ce centre est localisé à Montpellier.
Le CNA offre aux consommateurs et aux entreprises une écoute personnalisée ; 73% des appelants sont des consommateurs, 23% sont des professionnels.

Pour moi, SignalConso, Non, merci !


Complément. Un communiqué de la CFTC-CCRF vaut plus que le détour et j'extrais cette phrase, L’administration s’inquiète du taux d’anomalies ? Des recrutements à la DGCCRF ou à tout le moins la préservation de ses effectifs devraient pouvoir répondre à ces préoccupations !

On lira aussi « Signal Conso ou comment le service public fait travailler les consommateurs à sa place » de Franck Valayer du site d'Oulah!

samedi 16 février 2019

Royaume-Uni : Des spectateurs de MasterChef ont été horrifiés lorsqu'un candidat a servi du poulet cru aux juges


« Des spectateurs de MasterChef ont été horrifiés lorsqu'un candidat a servi du poulet cru aux juges », source The Sun.

C'était, semble-t-il, un « disasterchef » !

Les juges de Masterchef, John Torode et Gregg Wallace, ont failli être empoisonnés à la télévision - lorsqu'un concurrent leur a servi du poulet cru.
Le célèbre chef John, 55 ans, a révélé la chair rose non cuite - qui peut fournir une dose dévastatrice de Salmonella, en disant : « Oh. Je ne peux pas manger ça. »

Le poulet mal cuit est souvent à l'origine de maladies d'origine alimentaire qui peuvent faire vomir des gens et les laisser confinés dans leur lit pendant une semaine.

Les téléspectateurs ont rapidement surnommé le plat « poulet à la salmonelle ». John, le directeur du marketing, a déclaré à Ottilie, la cuisinière : « Je pense que vous devez savoir quand vous arrêtez. C'est dans à peu près tout. »

Quelqu'un sur tweeter a écrit : « Quel poulet dégueulasse, c’est dégoûtant. C’est révoltant et dangereux. Comment ces gens peuvent-ils être considérés comme des professionnels? »

Un autre spectateur de MasterChef a écrit : « C'est un comble si ces personnes qui s’appliquent mettent des salmonelle dans un plat. Du poulet cru et une pompe pour l'estomac, s’il vous plaît. »

Effectivement, l'intérieur du poulet était dangereusement rose.

Rappelons que la couleur d'une viande après cuisson à cœur est indicateur toujours trompeur ...

Comment être plus réactif face un problème avec un commerçant, signalez-le à la DGCCRF, le tout en payant toujours autant d'impôts, grâce à la nouvelle appli de la « start-up nation »

Au lieu de nous concocter un site internet d'information sur les rappels de produits alimentaires, au lieu de cela qui me semblait plus urgent, la DGCCRF a choisi de faire réaliser une appli permettant au consommateur de jouer aux inspecteurs de la consommation … bien triste !

En effet, pour pallier la baisse des contrôles ou des inspections en sécurité des aliments désormais généralisée (n'oubliez pas de vous en souvenir, s'il y a un jour des élections) à la DGAL, dépendante du ministère de l'agriculture et à la DGCCRF, dépendante du ministère des finances, on va vous demander de jouer les Sherlock Holmes afin d'aider la DGCCRF dans son travail, vu que cette administration, que le monde entier nous envie, n'a plus, snif, snif, les moyens de sa politique, mais n'a que la politique de ses moyens, c'est dire, elle a développé une appli pour vous faire faire le travail … dans les magasins, commerces de proximité, cafés et restaurants, ...

France bleu relate cette expérience en ces termes :
SignalConso, c'est le nom de cette application web accessible depuis un smartphone. Mise au point par la DGCCRF, la direction générale de la Concurrence, la Consommation et la Répression des fraudes, elle sera déployée sur l'ensemble de la France fin 2019. Mais, déjà en région Centre Val de Loire, on peut s'en servir pour signaler des problèmes de consommation : des soucis d'hygiène dans un magasin ou un restaurant, des produits périmés ou encore des prix qui manquent dans un rayon. « L'idée avec cette appli, c'est de permettre au consommateur d'être plus réactif avec un outil très souple » explique Magali Marcel-Garreau, la responsable du projet à la DGCCRF. Le consommateur remplit son signalement en ligne, il doit préciser le lieu, le jour et le lieu du constat. Il peut même prendre s'il le souhaite une photo du produit ou du ticket de caisse.  
Cette application est aussi accessible par les commerçants. « Dès qu'une anomalie est signalée, le commerçant est informé. Charge à lui de procéder à un changement. Il peut même répondre via l'application au consommateur qui l'a mis en cause » explique la responsable du projet. »

Mais tout signalement ne va pas forcément se traduire par l'ouverture d'une enquête par les contrôleurs des services de l'Etat. En revanche, si les plaintes sont récurrentes sur un même commerce ou si des faits très graves sont signalés, les agents de l'Etat pourront déclencher un contrôle. « Cette application va justement nous permettre de mieux cibler nos contrôles », explique Magali Marcel-Garreau.  
Lancée en catimini à la fin de l'année dernière, l'application SignalConso a déja enregistré 200 signalements sur la Région Centre Val de Loire. Ces requêtes sont actuellement en cours de traitement. 

Cette application est une version bêta.

La question que l'on peut se poser est simple : peux-t'on aussi faire des signalements de la DGCCRF pour des avis de rappel non publiés, des retard à l'information du consommateur, etc., chiche ...

Si vous n'avez pas de smartphone, vous n'intéressez pas la DGCCRF, et de plus, vous ne faites pas partie de la start-up nation, mais rassurez-vous, ce n'est pas bien grave du tout !

Enfin, je serais curieux de savoir combien cette bagatelle a dû coûter ...

Exposition kawaii sur la merde au Japon

Le Japon est un pays curieux à plusieurs égards, jugez plutôt ... Sukhbir Cheema Mashable SE Asia a écrit que l'amour des Japonais pour des trucs bizarres ne connaît pas de frontières.

Il y aura une exposition qui montrera de la merde de toutes les formes et de toutes les tailles. Mais surtout, cette merde va être mignonne. Ou kawaii comme on dit en japonais.

Il y aura de la merde interactive et amusante pour les gens de tous les âges.

Surnommé le musée d'Unko (Merde se traduit Unko en japonais), l'exposition se déroulera du 15 mars au 15 juillet à Yokoyama.

Les visiteurs pourraient trouver de la merde mignonne et caricaturée dans toute l'exposition. Il y aura même une « zone de merde Insta » où des rouleaux de caca orneront les quatre murs - parfait pour ceux qui aiment ce genre de merde.

Il était une fois Theresa May, le Brexit, la confiture et les moisissures

Theresa May, stratège en chef du Brexit, Premier ministre et microbiologiste en fauteuil, a choqué le Royaume-Uni en déclarant mardi au conseil des ministres qu'elle « ne jetterait pas un pot de confiture s'il y avait des moisissures dessus », selon le Daily Mail.

Au lieu de cela, le journal a rapporté, « elle racle le dessus du pot de confiture et mange la bonne confiture laissée au-dessous. »
May a estimé que le reste de la confiture était « parfaitement comestible », a déclaré une source de Whitehall au Mail. Au lieu de conserver des aliments périmés, les acheteurs devraient « faire preuve de bon sens » et vérifier s’ils sont comestibles.

Cette astuce est venue lors d'une discussion du Cabinet sur la réduction du gaspillage alimentaire.

Les réseaux sociaux se sont immédiatement mis à débattre pour savoir s'il s'agissait d'un bon conseil alimentaire, mais surtout s'il s'agissait d'une métaphore du Brexit.

Nick Miller de The Canberra Times a écrit, certains se sont demandés si le Brexit était un cas de « confiture pour demain ».

Alors que le pays s'achemine vers un Brexit potentiel sans accord, comportant des pénuries potentielles d'aliments et de médicaments, un nouvel accent a été mis sur l'optimisation des ressources alimentaires locales.

Le Royaume-Uni est le plus gros producteur européen de confitures et de marmelades d’agrumes, mais la France est de loin le plus gros producteur d’autres types de confitures et de purées, suivie de l’Allemagne.

En cas de retard important des douanes, les petits-déjeuners au Royaume-Uni pourraient être perturbés.

Il est également intéressant de noter que le gouvernement britannique a simulé des immenses embouteillages qui devraient se matérialiser autour de ses ports du sud s’il y a un Brexit sans accord.

Il est intéressant de noter que le gouvernement britannique avait révélé qu'en 2016 son « Plan d’action international pour l’alimentation et les boissons » après le Brexit comprendrait une importante campagne de vente de confiture britannique en Australie.

Quand on lui a demandé mercredi si May pensait que les gens devraient suivre son exemple, le porte-parole du Premier ministre a déclaré que c’était « une affaire individuelle ».

Selon le magazine Time, en 2015, « en cas de présence de moisissure visible, ses tentacules, appelés 'filaments', ont probablement pénétré profondément dans votre aliment [à moins qu’il s’agisse d’un fromage à pâte dure], contaminant même les parties qui semblent exemptes de moisissures ».

Ils ont ajouté que l'exposition aux moisissures peut produire des mycotoxines entraînant des problèmes respiratoires, des réactions allergiques et même le cancer.

Cependant, en 2014, un « expert en matière de moisissures » a déclaré à la BBC que « les moisissures que vous trouvez sur les confitures sont en bonnes, il suffit de les gratter pour les enlever. »


vendredi 15 février 2019

Curiosités observés à propos du rappel de produits de nutrition infantile de la marque Modilac

Classiquement la plupart des notifications des Etats membres de l'UE se font par l'intermédiaire du portail du RASFF … la plupart, car il y a eu une exception de taille … récemment ...

Signalons qu'il existe un portail du RASFF et un portail du RASFF consommateurs,

Pour le portail du RASFF
Les notifications au RASFF figurant sur le portail RASFF sont des « notifications d'origine », représentant un nouveau cas signalé sur un risque pour la santé détecté dans un ou plusieurs lots d'une denrée alimentaire ou d'un aliment pour animaux. Dans ces cas, les autorités de contrôle transmettent des notifications de suivi concernant les mesures prises et les résultats des investigations. Ces notifications de suivi n'apparaissent pas dans la base de données du portail RASFF.

Lancé en juin 2014, le portail des consommateurs RASFF est un outil Internet convivial destiné aux consommateurs et fournissant les dernières informations sur les avis de rappel d'aliments. Il inclut également les avertissements de santé publique émis par les autorités de sécurité des aliments et les entreprises du secteur alimentaire. En utilisant cet outil gratuit, les consommateurs de l'UE sont en mesure d'identifier les aliments identifiés dans le système, ce qui leur permet de faire des choix plus éclairés.
Sur le portail des consommateurs RASFF, les utilisateurs ont accès à des informations pratiques sur les rappels de produits et les avertissements de santé publique dans tous les pays de l'UE. Par exemple, un consommateur britannique en vacances à Chypre pourra consulter le portail pour être informé des produits mis à jour à Chypre ou un consommateur finlandais pourra consulter les dernières notifications avant de faire ses achats hebdomadaires en Finlande.

Le sujet de mon propos concerne le portail consommateur du RASFF.

Lorsque la DGCCRF a signalé le 24 janvier le rappel de produits de nutrition infantile de la marque Modilac, elle a signalé :
L'entreprise Sodilac qui commercialise ces produits a procédé ce jour, en lien avec la DGCCRF et la DGS, au rappel de toute sa gamme de produits de nutrition infantile à base de protéines de riz et, de manière élargie, de l’ensemble des fabrications issues du site de production espagnol concerné.

Normalement la DGCCRF aurait dû notifier au RASFF de l'UE ce rappel aux autres pays ayant reçu le produit.

Rien de tout cela n'a été fait, mais on a choisi le portail consommateur du RASFF pour publier une notification, référence 2019.0224, le 21 janvier soit trois jours avant l'avis de rappel en France …

Cela m'a aussi induit en erreur car à ma connaissance le portail classique du RASFF est le canal habituel pour ce type de notification ...

Autre curiosité quand on regarde les notifications de la France et celle concernant les produits de nutrition infantile, voir photo ci-dessous, le terme 'No' (Non) est mentionné, ce qui signifie qu'il n'y a pas d'information en France sur ce sujet.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Quand on clique sur les détails de la notification deux liens apparaissent, ceux des autorités sanitaires de la Belgique et de l'Italie.

Dernière curiosité, à propos du rappel par Lactalis de produits de nutrition infantile de marque PICOT AR fabriqués dans le même usine que ceux de Modilac, on lit dans le communiqué de rappel publié par la DGCCRF,
La DGCCRF procède à la vérification d’effectivité des mesures de rappel et à l’information de ses homologues européens et étrangers, au moyen du réseau RASFF. Les investigations menées par la DGCCRF se poursuivent, en lien avec les autorités espagnoles, afin d’obtenir tout élément utile, en particulier relatifs à la traçabilité des fabrications de l’usine concernée.

Où est «la vérification d’effectivité des mesures de rappel et à l’information de ses homologues européens et étrangers, au moyen du réseau RASFF» et pourquoi il a fallu trois jours entre la notification au portail consommateur du RASFF et la publication de l'avis de rappel en France ?

On en droit d'attendre des réponses de la part de la DGCCRF ...