vendredi 1 mars 2019

L'UE voit ses cas de trichinellose augmenter

Dans la série tout va bien dans l'UE, voici « L'Europe voit ses cas de trichinellose augmenter », source Food Safety News.

Le nombre de cas de trichinellose en Europe a augmenté de plus de 50% entre 2016 et 2017, après plusieurs années de diminution.

Pour 2016, 13 pays ont signalé 166 cas d'infections et 101 cas confirmés. En 2017, 15 pays comptaient 224 cas, dont 168 ont été confirmés. L'augmentation fait suite à une tendance à la baisse avec 324 cas confirmés en 2014, contre 156 en 2015.

Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), la consommation de viande insuffisamment cuite provenant de porcs élevés dans des conditions d'hébergement non contrôlées ou de sanglier chassé présente le risque le plus élevé de contracter la maladie.

Consommer de la viande insuffisamment cuite provenant de porcs ou de sangliers chassés non testés pour Trichinella constitue un facteur de risque majeur pour la trichinellose et il est essentiel que des informations pertinentes atteignent ces consommateurs, a ajouté l'agence.

Chiffres pour 2016
Vingt-neuf pays ont communiqué des données pour 2016, dont quinze ne présentaient aucun cas. La Bulgarie, la Roumanie et l'Espagne représentent près des trois quarts des cas confirmés. La Bulgarie a signalé le taux de notification le plus élevé de la région, suivie de la Roumanie et de la Croatie.

Sur les 58 cas confirmés pour lesquels des informations sont disponibles, 89,7% ont été contractés dans le pays. Quatre pays ont signalé six cas de trichinellose liés à un voyage.

La trichinellose suit un schéma saisonnier, le nombre de cas atteignant son maximum en janvier et février. Ce pic récurrent pourrait refléter la consommation de divers produits à base de viande de porc pendant la période de Noël, ainsi que la saison de la chasse au sanglier, selon l'ECDC. Cependant, en 2017, un petit pic en août a également été observé.

Le taux de notification le plus élevé pour les cas de 2016 concernait des hommes âgés de 25 à 44 ans. Aucun cas n'a été signalé chez les enfants de moins de cinq ans.

En 2016, sept foyers à Trichinella ont été signalés à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), la majorité étant associée à la viande de porc et à ses produits, y compris le sanglier. En Bulgarie, quatre foyers ont été signalés : Trichinella britovi en raison de la viande de sanglier, Trichinella spiralis en raison de la viande de porc et deux d'origine inconnue. Un foyer à Trichinella britovi dû à de la viande de sanglier a été observé en Italie.

La réglementation de la Commission européenne impose des tests de dépistage de Trichinella chez les porcs, sangliers, chevaux et autres espèces d'animaux d'élevage ou sauvages susceptibles d'être infestés dans des exploitations non officiellement reconnues comme appliquant des conditions d'hébergement contrôlées. Les animaux abattus pour la consommation domestique ne sont pas inclus et les règles nationales diffèrent.

Augmentation du nombre de cas en 2017
Vingt-neuf pays ont communiqué des données pour 2017, dont 14 aucun cas. La Bulgarie, la Croatie et la Roumanie ont représenté 73,8% des cas confirmés. La Bulgarie affichait le taux de notification le plus élevé, suivie par la Croatie, la Lituanie et la Roumanie.

Par rapport à 2016, les taux de notification ont augmenté dans neuf pays. Une diminution a été signalée en Espagne et en Suède. Le Portugal a le premier cas depuis le début de la surveillance au niveau de l'UE en 2007 et la Grèce pour le premier cas d'infection depuis 2010. Les taux de notification étaient faibles dans les pays d'Europe du Nord et supérieurs dans les pays d'Europe orientale.

Sur les 91 cas confirmés pour lesquels des informations étaient disponibles, 84,6% étaient des infections contractées dans le pays. Cinq pays ont signalé 14 cas liés à des voyages.

Comme en 2016, le taux de notification le plus élevé concernait les hommes âgés de 25 à 44 ans. Cependant, contrairement à 2016, des infections ont été enregistrées chez les moins de cinq ans en Bulgarie, en Croatie, en Lituanie et en Roumanie.

Sept États membres ont signalé 11 foyers à l'EFSA. Quatre ont été signalés par la Croatie, deux par la Roumanie et la France, la Lituanie, la Pologne, la Bulgarie et l'Italie ont signalé un foyer chacun. Sept étaient dus à Trichinella spiralis et un à Trichinella britovi. La majorité d'entre eux étaient associés à des produits à base de viande de porc, y compris du sanglier.

Le rapport intégral, Trichinellosis - Annual Epidemiological Report for 2017, est disponible ici.

Complément

Assez tardivement par rapport à l'information ci-dessus, voici un communiqué du minsitère de l'agricluture du 11 février 2021Consommation de viande de sanglier crue ou peu cuite : attention au risque de trichinellose ! 

Des chercheurs découvrent que ceux sont les extrémistes qui savent le moins motiver l'opinion publique sur les OGM

« Des chercheurs découvrent que ceux sont les extrémistes qui savent le moins motiver l'opinion publique sur les OGM », source Food Safety News.

Selon les conclusions de chercheurs de quatre universités, les opinions sur les aliments génétiquement modifiés sont peut-être plus liées aux sentiments qu'à la science.

Selon une étude de l'Université du Colorado (CU) et de trois autres universités, publiées récemment dans « Nature Human Behavior », les opposants les plus ardents aux OGM sont les moins instruits sur la science et surestiment leur propre connaissance du sujet.

Les organismes génétiquement modifiés (OGM) ont vu leur ADN altéré ou modifié d'une manière ou d'une autre par le biais du génie génétique.

Dans une enquête scientifiquement conçue pour représenter la population des États-Unis, des chercheurs ont entrepris de mesurer les connaissances et l’attitude du public à l’égard des OGM. Ils ont découvert que ceux qui avaient obtenu le score le plus bas en connaissances scientifiques faisaient partie des opposants les plus forts aux OGM.

Des chercheurs de l'Université de Washington à Saint Louis, de l'Université de Toronto et de l'Université de Pennsylvanie ont rejoint la CU. Philip Fernbach, professeur de marketing à la CU, était l'auteur principal. Les recherches scientifiques de Fernbach sont centrées sur des sujets scientifiques qui divisent.

Dans ce article, il dit que les gens ont de nombreuses raisons de s’opposer aux OGM, mais l’équipe de recherche a découvert que le poids de l’opposition provenait des vues véhémentes des extrémistes.

Et cela va à l'encontre du fait que les OGM sont sans danger pour la consommation humaine, selon la plupart des organisations scientifiques.

Fernbach a dit que les croyances extrêmes résultent parfois de la surestimation de leurs propres connaissances scientifiques. Il soutient que les décideurs et les autres personnes impliquées dans l'enseignement au public de la science et de la technologie peuvent tirer des enseignements des résultats de la recherche sur de tels sujets.

Nick Night, un autre chercheur de la CU, a déclaré que des recherches antérieures en psychologie avaient révélé que les humains avaient tendance à surestimer leur capacité à comprendre même des choses simples. Il dit que le problème est que la tendance est plus forte chez les extrémistes.

L'université du Colorado comprend les universités publiques de Boulder, Colorado Springs, Denver et du campus médical Anschutz à Aurora.

L'épidémie liée à des nuggets crus surgelés contaminés par Salmonella se poursuit au Canada depuis 2018

Le site Canadiens en santé annonce le 27 février 2019 un nouveau « Rappel de Pépites de poulet de marque Compliments en raison de la bactérie Salmonella ».

L'avis de rappel d'aliments diffusé le 25 janvier 2019 a été mis à jour et comprend des renseignements supplémentaires sur le produit. Ces renseignements supplémentaires ont été obtenus au cours de l'enquête sur la salubrité des aliments effectuée par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).

La société Sofina Foods Inc. procède au rappel de Pépites de poulet de marque Compliments parce que ce produit pourrait être contaminé par la bactérie Salmonella.

Il s'agit d'un nouvel épisode d'un rappel qui vient de loin et le blog vous en récemment parlé ici.

Le 13 septembre 2018, le Conseil des médecins hygiénistes en chef du Canada ont publié une déclaration dans laquelle ils conseillent aux Canadiens de suivre les bonnes pratiques en matière de salubrité des aliments lorsqu'ils manipulent, préparent ou consomment des produits de poulet cru, pané et congelé, comme des pépites de poulet, des bâtonnets de poulet, des burgers de poulet, du poulet pop-corn et des frites de poulet.
Quand ils ne sont pas bien cuits, les produits de poulet pané et congelé contenant du poulet cru présentent un risque accru pour la santé des personnes qui les manipulent, préparent ou consomment. Ces aliments peuvent avoir l'apparence d'être précuits ou dorés, mais on devrait les manipuler et les préparer avec précaution. Il est possible d'éviter les maladies en suivant attentivement les instructions de cuisson et en vérifiant la température interne après la cuisson, comme il est recommandé de le faire, avant de consommer ces produits. Les produits de poulet et les morceaux de poulet cru, pané et congelé doivent être cuits à une température interne d'au moins 74°C pour faire en sorte qu'ils soient propres à la consommation. Les poulets entiers doivent être cuits à une température interne de 82°C.

Résumé des enquêtes
En mai 2017, les scientifiques du gouvernement du Canada ont commencé à utiliser une nouvelle technologie appelée « séquençage du génome entier » pour améliorer la détection d'éclosions et aider à y réagir. Depuis ce temps, les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux en matière de santé et de salubrité des aliments ont enquêté sur 15 éclosions nationales associées au poulet cru, y compris les produits de poulet pané, cru, et congelé. L'Agence canadienne d'inspection des aliments a émis des avis de rappel d'aliments concernant douze produits liés à certaines de ces enquêtes.
En date du 27 février 2019, 534 cas confirmés en laboratoire de salmonellose ont fait l'objet d'une enquête dans le cadre des éclosions de maladie dans tout le pays : Colombie-Britannique (42), Alberta (83), Saskatchewan (18), Manitoba (26), Ontario (189), Québec (111), Nouveau-Brunswick (27), Nouvelle-Écosse (17), Île-du-Prince-Édouard (5), Terre-Neuve-et-Labrador (12), Territoires du Nord-Ouest (1), Yukon (1) et Nunavut (2). Dans le cadre de ces éclosions, 90 personnes ont été hospitalisées. Trois personnes sont décédées; toutefois, la salmonellose a été exclue comme cause du décès pour deux de ces cas, et il n'a pas été établi que la salmonelle était partiellement la cause du décès de la troisième personne. Des Canadiens et des Canadiennes de tous les âges ont été infectés.

L’agence canadienne de la santé a indiqué qu’elle n’avait à ce jour qu’une « enquête nationale active sur l’épidémie à Salmonella ». L’épidémie, liée à la marque Compliments et aux produits de poulet Crispy & Delicious de marque Sofina Foods, a rendu malade 59 personnes dans 10 provinces canadiennes.


Complément. Au 1er mars 2019, il y avait 555 cas ….

jeudi 28 février 2019

Février 2019 : Le nombre de produits alimentaires rappelés continue d'augmenter … hélas !

J'avais commencé cette saga avec janvier 2019 dans Le scandaleux feuilleton 2019 des avis de rappel des produits alimentaires : La France va-t-elle de nouveau viser le podium ?

Les causes des rappels sont connues, pression de la distribution, coût des autocontrôles, maîtrise non adéquate du procédé de fabrication, etc. Bien entendu, cela a un coût. A noter qu'en France, on ne diffuse pas les volumes rappelés … mais quel gaspillage ...

L'année 2019 sera-t-elle meilleure que l'année exceptionnelle de 2018 au niveau des rappels de produits alimentaires, car selon la DGAL, 2018 a été un très bon cru ...
Le nombre d’alertes en 2017 est relativement stable par rapport aux années précédentes. A noter que ce chiffre, nous le verrons lors du prochain bilan, est en nette augmentation en 2018 (30% d’augmentation enregistrée au mois de septembre 2018).
Selon le site Oulah!, il y a eu en février 2019, 23 avis de rappels de produits alimentaires en France (20 avis de rappel en janvier 2019), dont deux concernent des produits bio ; 11 avis de rappel ont été publiés sur le site de la DGCCRF.
Pas d'avis de rappel publié sur le site du ministère de l'agriculture en février 2019.

Même si le nombre d'avis de rappel publiés sur le site de la DGCCRF s'est sensiblement amélioré, il reste encore des marges importantes de progression et de réactivité.

Les causes des rappels sont les suivantes :
  • Allergène : 6 pour cause d'étiquetage ne mentionnant pas la présence d'allergène, dont un produit bio. De quoi donner du grain à moudre au récent avis de l'Anses, Allergies alimentaires : améliorer l’information pour prévenir les risques.
  • Listeria : 5
  • Corps étranger : 4, dont un rappel pour la présence de résidus de caoutchouc et un pour la présence de verre). A noter aussi un avis de rappel pour risque d'intoxication par une pile bouton dans la fève.
  • Salmonella : 2
  • Additif interdit ou supérieur à la norme : 2
  • Présence d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) : 1 (dépassement de la norme)
  • Datura : 1 (produit bio)
  • Migration du plastifiant du couvercle du bocal (huile de soja époxydée ESBO) dans le produit fini : 1. produit ayant l'objet d'un rappel par la DGCCRF le 25 février 2019 ; l'AFSCA en Belgique l'a rappelé le 19 février 2019.
  • Complément alimentaire avec une teneur excessive en caféine : 1.
Une mention spéciale pour les différents avis de rappel de reblochons qui se font dans une grande cacophonie de distributeurs (4 ou 5 sont concernés) et un nombre de lots variables selon les distributeurs concernés et pas moins de six références de reblochons concernés : Pochat & Fils, Reel Savoy, Les Hauts de Savoie, Nos régions ont du talent et En Cuisine.


Les services du ministère de l'agriculture auraient du se saisir de ce rappel pour fournir une information unique plutôt que de laisser des sites d'informations s'emparer du sujet ... A quand le site unique d'information sur les rappels ?

Au niveau du portail 'classique' du RASFF de l'UE, pour les produits d'origine France, 15 notifications en février 2019, versus 21 en février 2018 :
  • 6 notifications pour la présence d'Anisakis dans du poisson,
  • 2 notifications pour la présence de norovirus dans des huîtres, dont une intoxication alimentaire, voir le détail ci-dessous.
  • 2 notifications pour la présence de Salmonella i) dans du kebab surgelé de Pologne avec des matières premières de Croatie, Allemagne, Italie, Autriche et France et ii) dans du reblochon de France.
  • 1 notification pour une teneur trop élevée en graines d'ambroisie (Ambrosia spp.) dans du millet blanc (alimentation animale),
  • 1 notification pour la présence de Campylobacter coli dans des filets de canard surgelés de France.
  • 1 notification pour la présence d'un allergène non mentionné dans l'étiquetage. Rappel en Belgique.
  • 1 notification pour la présence d'alcaloïdes pyrrolizidiniques (4695 µg/kg) dans un complément alimentaire de France.
  • 1 notification pour la présence de mercure dans des longes d'espadon de France.
Un bref constat, toujours des problèmes microbiologiques présents dans les causes des avis de rappels ...

Une nouveauté, la consultation du portail RASFF consommateur de l'UE : il s'agit du portail d'information des consommateurs français ou étrangers en France.

Le Commission européenne indique à propos de ce portail RASFF consommateur :
Sur le portail des consommateurs RASFF, les utilisateurs ont accès à des informations pratiques sur les rappels de produits et les avertissements de santé publique dans tous les pays de l'UE. Par exemple, un consommateur britannique en vacances à Chypre pourra consulter le portail pour être informé des produits mis à jour à Chypre ou un consommateur finlandais pourra consulter les dernières notifications avant de faire ses achats hebdomadaires en Finlande.
Il y a eu 13 informations sur des rappels en France en février 2019 :
  1. 27/02/2019 : référence 2019.0764, France, Salmonella (présence dans 50g) dans du reblochon, fromage au lait cru de France : Avis de rappel publié par Auchan et Casino le 26 février 2019 mais plusieurs autres distributeurs ont annoncé un rappel.
  2. 22/02/2019 : référence 2019.0686, France, norovirus (GI et GII /2g) dans des huîtres de France : Pas d'information en France sur les sites de nos autorités sanitaires, sauf à lire le communiqué de rappel du 23 février 2019 de Hong Kong qui cite la zone 56.09.3 dans le Morbihan. Puis en cherchant, on trouve un arrêté de la préfecture du Morbihan du 20 février 2019 qui rapporte « des cas humains survenus après la consommation d'huîtres en provenance de la zone n°56.09.3 » et « le lien épidémiologique avéré entre la survenue des cas humains groupés et la zone n°56.09.3 ». Pas simple à trouver l'information transparente ...car « La qualité sanitaire des coquillages est suivie par les services de la délégation à la mer et au littoral, au sein de la direction départementale des territoires et de la mer. »
  3. 22/02/2019 : référence 2019.0694, Espagne, crustacés non déclarés dans des compléments alimentaires d'Espagne. Pas d'information en France.
  4. 22/02/2019 : référence 2019.0696, Allemagne, cacahuètes (>100 000 mg/kg) non déclarée dans de la baklava d'Allemagne : Avis de rappel publié par la DGCCRF le 27 février 2019
  5. 22/02/2019 : référence 2019.0701, Allemagne, Salmonella (présence dans 25g) dans de la pâte de sésame du Liban via les Pays-Bas. Pas d'information en France.
  6. 21/02/2019 : référence 2019.0656, Belgique, taux de résidus au-dessus de LMR pour le levamisole (50,2 ; 85,8 µg/kg) dans des carcasses de porc de Belgique. Pas d'information en France.
  7. 19/02/2019 : référence 2019.0624, France, présence de lactose dans un mélange de protéines véganes pour des personnes sportives de Belgium : Avis de rappel publié par la DGCCRF
  8. 15/02/2019 : référence 2019.0584, Allemagne, migration de formaldéhyde (191 mg/kg) et de mélamine (7,2 mg/kg) de bols en bambou de Chine : Avis de rappel publié par la DGCCRF le 27 février 2019.
  9. 14/02/2019 : référence 2019.0571, Islande, Listeria monocytogenes (présence dans 125g) du saumon réfrigéré d'Islande : Pas d'information en France.
  10. 13/02/2019 : référence 2019.0531, Allemagne, morceaux de plastique (2 mm) du salami séché à l'air d'Allemagne. Pas d'information en France.
  11. 12/02/2019 : référence 2019.0520, Italie, noix de cajou non étiquetée dans des biscuits kamut bio avec des figues d'Italie : Avis de rappel publié par la DGCCRF le 20 février 2019.
  12. 05/02/2019 : référence 2019.0408, Belgique, morceaux de verre dans du rösti surgelé de Belgique : Avis de rappel publié très tardivement par la DGCCRF, voir cet article ici.
  13. 05/02/2019 : référence 2019.0423, Pays-Bas, E 481, lactylates de sodium, stéaroyl-2-lactylate de sodium : Pas d'information en France.
A bientôt, rendez-vous fin mars 2019 pour un nouveau bilan intermédiaire … 

mercredi 27 février 2019

Quand on confond mesure de précaution et principe de précaution, à propos des avis de rappels de produits alimentaires en France


L'exemple ci-dessus de rappel de lait infantile de janvier 2019 montre à l'évidence que l'on a confondu et que l'on confond toujours mesure de précaution et principe de précaution ...

Les clowns du marketing des entreprises alimentaires ont trouvé le filon, dès qu'un produit est rappelé on glisse, mine de rien, dans le texte du communiqué de rappel le principe de précaution.

Les exemples sont nombreux en la matière ces derniers temps et un article américain récent avait aussi pointé du doigt le terme de 'rappel volontaire', alors que le rappel n'a rien de volontaire puisqu'il fait suite à des obligations réglementaires liées à la responsabilité des opérateurs alimentaires …

Un article m'a fourni des éléments en indiquant que « Le principe de précaution et la mesure de précaution ce n’est pas pareil ! »
La définition du principe de précaution telle qu’elle figure dans notre constitution depuis 2005 est la suivante : 
Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.

Comme on le voit, cela concerne en premier lieu l'environnement, pas les rappels de produits alimentaires …
La mesure de précaution vise à limiter les risques encore hypothétiques ou potentiels, ce qui est tout à fait différent.

Quand on parle donc de principe de précaution, on ne parle pas d’une mesure de précaution.

Ainsi dans le denier communiqué de rappel du 27 février 2019 diffusé par Auchan concernant un rappel de reblochons pour cause de présence de salmonelles.
A noter qu'un autre rappel de reblochons a eu lieu chez Supercasino mais aussi chez Carrefour avec plusieurs lots concernés.

L'analyse du texte de ce communiqué diffusé par Auchan montre qu'il commence bien :
La Société Fromagère d’Eteaux procède par mesure de précaution au retrait de la vente des produits suivants …

Il s'agit bien d'une mesure de précaution d'autant que « un contrôle interne a mis en évidence, dans l’un de ces produits, la présence de Salmonelle ». La contamination microbiologique étant hétérogène, l'un de ces produits peut devenir plusieurs de ces produits et fort logiquement, l'entreprise indique « L’ensemble du lot est retiré de la consommation. »

La mesure de précaution s'impose parce qu'aussi « Certains de ces produits ont cependant été commercialisés avant la mesure de retrait. »

Puis texte dérape en indiquant,
Par principe de précaution, il est donc demandé aux personnes qui détiendraient ces produits de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente où ils ont été achetés.

Le contenu semble s'adresser aux consommateurs et on joue avec cette corde sensible car on sait que le principe de précaution est un principe qui plaît bien au consommateur.

A noter que le communiqué de rappel en Belgique de reblochons ne mentionne ni mesure de précaution, ni principe de précaution ...

Enfin, ce n'était pas le jour du reblochon, car en Belgique, il y a aussi un avis de rappel de saucisson sec avec reblochon 200g de marque Delhaize pour cause de présence de l’allergène noix non mentionné sur l’étiquette.

Un marché en devenir pour les protéines alternatives à l'agriculture traditionnelle


« Une autre société de biotechnologie se lance sur le marché des protéines alternatives », source article de Rita Jane Gabbett paru le 27/02/2019 dans Meatingplace.

Il s'agit bien entendu de production de protéines sans faire appel à l'agriculture, soleil vert n'est pas loin ...

Une société alimentaire basée à Boston, Motif Ingredients, a annoncé qu'elle avait bouclé un financement de 90 millions de dollars afin de fournir aux protéines alternatives et d'autres ingrédients alternatifs de nouvelle génération pour les sociétés alimentaires mondialisées.

Basé sur la plate-forme d'ingénierie biologique de Ginkgo Bioworks, Motif Ingredients s'appuiera sur la biotechnologie pour créer de nouveaux produits protéiques.

Parmi les investisseurs motivés, on trouve Breakthrough Energy Ventures, la société Louis Dreyfus, Fonterra et Viking Global Investors. Breakthrough Energy Ventures est un groupe d'investisseurs de premier plan, comprenant notamment le fondateur de Microsoft, Bill Gates, le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos et le fondateur du groupe Virgin, Richard Branson.

Réponse du blog à ces investisseurs
Jonathan McIntyre, ancien responsable de la R&D chez Indigo Agriculture et ancien vice-président senior de la R&D chez PepsiCo, dirigera Motif en tant que PDG. Le siège de Motif se trouvera dans les installations de Ginkgo sur le port de mer de Boston.

Dans un communiqué de presse, la société a déclaré qu’à l’aide de la biotechnologie et de la fermentation plutôt que de l’agriculture animale, « Motif va concevoir des dizaines de protéines dérivées des produits laitiers, des œufs et de la viande sans compromettre la fonctionnalité, le goût et la nutrition des ingrédients d'origine animale. »

La demande des consommateurs pour des aliments de substitution tels que des substituts de viande et des boissons à base de plantes a augmenté de 17% l’année dernière, mais des obstacles subsistent pour créer des produits qui préservent le goût, la santé et l’intégrité de leurs homologues d'origine animale.

« La durabilité et une nutrition accessible sont parmi les plus grands défis auxquels l'industrie alimentaire est confrontée aujourd'hui. Les consommateurs exigent des choix alimentaires consciencieux, mais il existe un mythe dominant selon lequel les aliments sains et à base de plantes doivent coûter plus cher, ou n'ont pas le même goût ou les mêmes fonctions que les aliments d'origine animale qu’ils visent à reproduire », a déclaré M. McIntyre. « La biotechnologie et la fermentation est notre réponse, et Motif sera la clé pour propulser la prochaine révolution alimentaire avec des ingrédients abordables, durables et accessibles qui répondent aux normes des chefs, des développeurs d’aliments et des marques visionnaires. »

Les ingrédients alimentaires, notamment les vitamines, les acides aminés, les enzymes et les arômes, sont obtenus par fermentation avec des levures et des bactéries génétiquement modifiées, selon un processus similaire à celui de la fabrication de la bière. L'identification et le développement de nouveaux ingrédients fermentés, en particulier de nouvelles protéines d'origine animale, nécessitent des ressources techniques et de l'expérience.

La société prévoit d’offrir aux entreprises du secteur alimentaire la possibilité de confier à Motif, en tant que fournisseur, le processus de R&D coûteux et fastidieux, tout en consacrant plus de temps et de ressources à la présentation de nouveaux produits et de nouvelles marques aux consommateurs.

« Pour aider à nourrir le monde et à répondre aux préférences alimentaires changeantes des consommateurs, les sources nutritionnelles traditionnelles et complémentaires doivent coexister. En tant que société mondiale de nutrition laitière, nous considérons la nutrition produite à partir de plantes et de fermentations comme complémentaire des protéines animales, et en particulier le lait de vache », a déclaré Judith Swales, chef de l’exploitation de la division Consommation et services alimentaires mondiaux de Fonterra. « Notre partenariat avec Motif nous permet de faire partie de ce secteur émergent et de répondre aux besoins nutritionnels de la population croissante du monde. »

« Des solutions innovantes ou perturbatrices sont essentielles pour répondre à la demande changeante des consommateurs et au défi de nourrir de manière durable une population mondiale croissante », a déclaré Kristen Eshak Weldon, responsable de l'innovation alimentaire et de la stratégie en aval de la société Louis Dreyfus (LDC). « En ce sens, nous sommes ravis de collaborer avec Motif, convaincus que ses ingrédients de la prochaine génération joueront un rôle vital. »

La résistance aux antimicrobiens ne montre aucun signe de ralentissement, selon un rapport de l'ECDC/EFSA. Le commissaire européen à la santé et sécurité alimentaire tire la sonnette d'alarme !

Décidément rien ne va plus dans l'UE, sensée avoir le meilleur système de sécurité des aliments au monde, un jour, on apprend que s'agissant des « Zoonoses : les progrès au point mort », un autre jour, concernant, les « Cas de Salmonella chez l'homme : évaluation des objectifs de réduction actuels de l'UE » ou plutôt on réévalue à la baisse, et maintenant on nous dit, c'est le commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire qui parle, « Le rapport de l'ECDC/EFSA tire la sonnette l'alarme », car « La résistance aux antimicrobiens ne montre aucun signe de ralentissement », selon ce communiqué de l'EFSA du 26 février 2019.

Les données publiées par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) révèlent que les antimicrobiens utilisés pour traiter les maladies transmissibles entre les animaux et les humains, telles que la campylobactériose et la salmonellose, perdent de leur efficacité.

Vytenis Andriukaitis, commissaire européen en charge de la santé et de la sécurité alimentaire, a déclaré: « Le rapport publié devrait sonner de nouveau l'alarme. Cela montre que nous entrons dans un monde où de plus en plus d’infections communes deviennent difficiles - voire parfois impossibles à traiter. Cependant, les politiques nationales ambitieuses de certains pays limitant l'utilisation d'antimicrobiens ont entraîné une diminution de la résistance aux antimicrobiens. »

« Donc, avant que les sonnettes d'alarme ne deviennent une sirène assourdissante, assurons-nous que nous agissons de plus en plus tous ensemble, dans tous les pays et dans les secteurs de la santé publique, de la santé animale et de l'environnement sous l'égide de l'approche « One Health ».

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Selon le rapport, qui fait référence aux données de 2017 de la résistance aux bactéries Campylobacter dans certains pays est telle que les fluoroquinolones (telles que la ciprofloxacine) sont si élevées que ces antimicrobiens ne sont plus efficaces dans le traitement des cas graves de campylobactériose.

La plupart des pays ont signalé que Salmonella chez l’homme est de plus en plus résistant aux fluoroquinolones. La multirésistance (résistance à trois antimicrobiens ou plus) est élevée chez Salmonella chez l’homme (28,3%) et les animaux, en particulier chez S. Typhimurium.

Chez Campylobacter, des proportions élevées à extrêmement élevées de bactéries se sont révélées résistantes à la ciprofloxacine et aux tétracyclines. Cependant, la résistance combinée aux antimicrobiens d’importance critique était faible à très faible chez Salmonella et Campylobacter chez l’homme et chez l’animal, et chez E. coli indicateur chez l’animal.

« Le moment est venu de renverser la tendance face à la résistance aux antimicrobiens, si nous voulons que les antibiotiques restent efficaces », a déclaré Mike Catchpole, scientifique en chef de l'ECDC.
« C’est particulièrement inquiétant en ce qui concerne la résistance combinée: même des proportions faibles signifient que des milliers de patients à travers l’UE ont des options de traitement limitées pour les infections graves. »

Marta Hugas, scientifique en chef de l’EFSA, a déclaré : « Nous avons constaté que lorsque les États membres ont mis en œuvre des politiques strictes, la résistance aux antimicrobiens a diminué chez les animaux. Les rapports annuels des agences européennes et nationales incluent des exemples remarquables. Cela devrait servir d'inspiration pour d'autres pays. »

Le rapport conjoint, qui présente les données collectées chez les humains, les porcs et les veaux âgés de moins d'un an dans 28 États membres de l'Union européenne, confirme l'augmentation de la résistance aux antibiotiques déjà constatée les années précédentes.

En juin 2017, la Commission européenne a adopté le plan d'action unique de l'Union européenne contre la résistance aux antimicrobiens, appelant à une action efficace contre cette menace et reconnaissant qu'il est nécessaire de lutter contre cette menace, tant en matière de santé humaine que de santé animale et d'environnement. L'utilisation prudente d'antimicrobiens est essentielle pour limiter l'émergence et la propagation de bactéries résistantes aux antibiotiques chez l'homme et les animaux.

mardi 26 février 2019

La Food Standards Scotland clarifie sa position sur les STEC dans les aliments prêts à être consommés

« La Food Standards Scotland clarifie sa position sur les STEC dans les aliments prêts à être consommés », source Food Safety News.

La présence de E. coli producteurs de shigatoxines (ou STEC pour Shiga toxin-producing E. coli) dans les aliments prêts à être consommés constitue un risque potentiel pour la santé, quelles que soient les souches ou les empreintes génétiques, selon la Food Standards Scotland (FSS).

L'agence dit vouloir préciser sa position selon laquelle ces aliments ne doivent pas contenir de STEC. La présence de STEC dans des aliments non cuits avant consommation peut provoquer une intoxication alimentaire. Les responsables de l’agence ont déclaré que les autorités locales, l’industrie et les consommateurs devaient être avisés qu’il ne devait pas y avoir de malentendu.


Les STEC sont définis comme des cellules bactériennes de E. coli qui contient un gène producteur de shigatoxine, également connu sous le nom de stx. La capacité des STEC à provoquer une maladie implique un certain nombre de facteurs et cela n'est pas entièrement compris, selon la FSS. Bien que d'autres gènes, en plus des stx, aient été liés à des infections graves, il n'est pas possible de garantir qu'un STEC sans ces autres gènes ne causera pas de maladie.

Le type d’infection à STEC le plus courant en Écosse est causé par E. coli O157, potentiellement mortel. Ce n’est cependant pas le seul à être associé à une maladie humaine. Jusqu'à 30% des STEC isolés parmi les patients dans le pays sont des souches de E. coli non-O157. Environ un tiers de ces souches sont dépourvues d'autres gènes qui, selon les articles scientifiques, sont nécessaires pour l'infection.

La FSS a consulté la Food Standards Agency, la Health Protection Scotland, la Public Health England, le Moredun Research Institute, le Royal Environmental Health Institute of Scotland, le Chartered Institute for Environmental Health, le laboratoire de référence écossais des E. coli O157/STEC et l'Association of Public Analysts Scotland, les directeurs de la santé publique en Écosse, de la faculté de santé publique du Royaume-Uni et le médecin-chef en Écosse pour la rédaction de la déclaration du communiqué.

Le professeur Norval Strachan, conseiller scientifique principal indépendant de la FSS, a déclaré que le communiqué clarifiait la situation concernant les STEC dans les aliments prêts à être consommés en Écosse.

« Les cas de maladies causées par les STEC peuvent être très graves pour les jeunes enfants et les personnes âgées en particulier, et peuvent provoquer des maladies graves, voire la mort », a déclaré Strachan. « 10 à 100 cellules de STEC peuvent causer une infection. Cela reste la principale préoccupation de la Food Standards Scotland. Nos décisions sont toujours fondées sur des preuves et prises dans le meilleur intérêt des consommateurs. »

Un rapport récent de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a établi qu'« Il n'est pas prudent de considérer une souche de STEC comme non pathogène ou ne présentant pas de risque pour la santé, car toutes les souches de STEC peuvent provoquer de la diarrhée et avoir le potentiel de causer la diarrhée et d’être un risque, en particulier pour les personnes sensibles. »

Une infection à STEC provoque généralement des douleurs abdominales et une diarrhée souvent sanglante. L'impact de l'infection peut varier, mais il est particulièrement dangereux pour les groupes vulnérables, en particulier les enfants de moins de cinq ans et les personnes âgées. Certaines personnes peuvent développer des complications graves telles que le syndrome hémolytique et urémique (SHU), cause d'insuffisance rénale et d'infection pouvant s'avérer fatale. Le SHU est plus souvent associé à des souches produisant stx2a que le gène stx1a.

Dans l’intervalle, l’Agence suédoise de la santé publique (Folkhälsomyndigheten) a publié un rapport résumant une investigation réalisée en avril 2018 sur les modalités de diagnostic des STEC dans les laboratoires de microbiologie clinique de Suède. Les diagnostics de E. coli montrent d'importantes variations entre les différents laboratoires du pays avec des taux d'isolement variables.

Trois des sept laboratoires utilisaient une PCR multiplexe directe et dans ce panel, les STEC étaient inclus. Les autres ont analysé des échantillons pour détecter les STEC selon des critères et/ou des indications spécifiques. Conformément à une précédente enquête de 2015, les critères utilisés pour analyser les échantillons de STEC variaient considérablement, de même que la méthodologie utilisée, de la détection à l'isolement.

En Suède, plus de 500 cas liés aux Escherichia coli entéroentérohémorragiques (EHEC) sont signalés chaque année chez l’homme, dont 50 à 60% sont infectés dans le pays. L'incidence la plus élevée est observée chez les 1 à 4 ans.

En France, selon l'InVS
  • Le SHU est la forme clinique sévère d’une infection à Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC)
  • Entre 100 et 150 cas de SHU pédiatrique sont notifiés chaque année en France, 164 en 2017
  • Le SHU touche particulièrement les jeunes enfants et l’incidence la plus élevée est observée chez les enfants âgés de 6 mois à 2 ans (3.3 cas /100 000 enfants-année dans cette tranche d’âge)
  • Une recrudescence estivale des cas est observée chaque année
  • En France, les trois sérogroupes de STEC observés les plus fréquemment sont : O80, O26 et O157
Complément. A noter qu'en France, dans un avis de rappel du 1er mars 2019 concernant des fromages de chèvre au lait cru contaminés par des STEC, il est noté :
D’une façon générale, il est rappelé que par précaution le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants ; il faut préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé. La même recommandation vaut pour les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.