mercredi 24 juillet 2019

Norovirus est responsable de la majorité des foyers de cas d'intoxication alimentaire en Norvège


« Norovirus lié à la majorité des éclosions en Norvège », source article de Joe Whitworth publié le 24 juillet 2019 dans Food Safety News et complété par mes soins -aa.

Selon un rapport récent, norovirus était responsable du plus grand nombre d'épidémies d'origine alimentaire en Norvège au cours de l'année écoulée.

L'Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet ou FHI) a découvert qu'il avait causé 17 foyers de cas, tandis que E. coli entérohémorragique (EHEC) et Salmonella étaient à l'origine de quatre incidents chacun.

Le nombre d'épidémies d'origine alimentaire est passé de 36 en 2017 à 52 en 2018. Au total, 1 109 personnes ont déclaré avoir contracté une maladie liée aux éclosions en 2018. Le nombre de cas variait de deux à 148 par foyer, avec une moyenne de 13.

Norovirus a été également l'agent le plus courant dans les éclosions d'origine alimentaire entre 2014 et 2016 en Finlande.

Foyers de cas et personnes malades
Dans toutes les éclosions à norovirus en Norvège, 584 personnes sont tombées malades, alors que 23 personnes étaient malades lors des quatre événements à EHEC. Deux épidémies à Salmonella spp. Avec 11 cas, un cas à Salmonella Enteritidis comptait 16 personnes et cinq cas faisaient partie d’un foyer de Salmonella Typhimurium.

Deux foyers à Yersinia enterocolitica ont été rapportés, l'un à Enterococcus spp a s'est élevé à 57 cas et l'autre à Listeria monocytogenes avec 13 patients.

Une épidémie à Campylobacter spp. a rendu malade sept personnes et Cryptosporidium a entraîné six cas de maladie. Pour 17 éclosions avec 322 cas, l'agent d'infection n'était pas connu.

La souche identifiée lors de l'éclosion à Salmonella Enteritidis n'avait pas encore été vue en Norvège. D'après des entretiens avec des patients, des épices et des légumes ont été mis en cause, mais aucune source certaine n'a été découverte.

La même souche épidémique a également été retrouvée en Allemagne avec environ 200 cas et un cas en Ecosse et au Luxembourg. Une investigation des autorités allemandes a révélé que des produits à base d'œufs ou de la salade pourraient être à l'origine de l'épidémie.

Deux foyers avec 93 malades étaient liés à des boissons, y compris de l'eau en bouteille mais pas du jus. Des produits tels que les crevettes, les crustacés, les coquillages et les mollusques ont provoqué deux épidémies avec 18 cas. Les légumes et leurs produits, y compris les jus, ont provoqué une épidémie avec 28 cas.

Les restaurants, cafés et autres restaurants étaient le lieu d’infection pour la plupart des épidémies d’origine alimentaire. Un total de 22 foyers de cas avec 408 personnes malades ont été liés à des restaurants, des cafés, des pubs ou des bars et des fast-foods.

Huit foyers avec 233 cas d'infections provenaient d'hôtels et d'autres hébergements, cinq foyers avec 187 cas d'entreprises de restauration et le même nombre de foyers, mais avec 152 personnes malades a été enregistré comme provenant de ménages privés.

Tendances des agents pathogènes en Norvège
Dans un autre rapport, FHI a constaté que le nombre d'infections d'origine alimentaire et hydrique en 2018 était à peu près identique à celui de l'année précédente.

Les cas déclarés de campylobactériose étaient inférieurs et les cas de salmonellose étaient à peu près identiques à ceux de 2017. La campylobactériose est tombée de 3 883 en 2017 à 3 669 l'an dernier et la salmonellose est passée de 992 à 961 l'an dernier.

Parmi les cas à Campylobacter, 1 215 ont été infectés en Norvège et 1 828 sont tombés malades à l’étranger, l'origine d ela contamination n’était pas connue pour 626 cas. Parmi les cas infectés en Norvège, 362 ont été hospitalisés.

Sur les 961 cas de salmonellose, 230 ont été infectés en Norvège, 587 à l’étranger et, pour 144 cas, il n’y a pas d'information. Sur l'ensemble des cas signalés, 258 ont été hospitalisés. Enteritidis était le sérotype le plus commun, suivi par Typhimurium, S. Typhimurium, Stanley et Newport, monophasiques.

La listériose a augmenté de 24 cas par rapport à 17 cas en 2017 et la yersiniose est passée de 67 cas à 105 cas d'infection. Après plusieurs années d’augmentation du nombre d’infections parasitaires telles que la giardiase et la cryptosporidiose, il y a eu un léger recul en 2018.

Vingt-trois cas à Listeria ont été infectés en Norvège, alors que ces données étaient inconnues pour une personne. Tous ont eu besoin d'être hospitalisés. L'augmentation est principalement due à une épidémie avec 13 cas causés par un rakfisk contaminé.

Pour Yersinia, 70 cas ont été infectés en Norvège, 18 à l'étranger et aucune information n'était disponible pour 17 personnes. Tous les cas signalés ont été provoqués par Yersinia enterocolitica et 29 personnes ont été hospitalisées. L'augmentation constatée en 2018 est imputable à deux épidémies nationales, l'une avec 20 cas et l'autre avec six cas.

Pour les EHEC, le nombre de cas a augmenté régulièrement au cours des 10 à 15 dernières années et, en 2018, 494 cas ont été rapportés, contre 406 en 2017 et 239 en 2016.

Sur les 494 cas, 268 ont été infectés en Norvège, 159 à l'étranger et les informations n'étaient pas connues pour 67 d'entre eux.

Parmi les personnes infectées en Norvège, la plupart (24) étaient âgées de 0 à 9 ans, 16 cas dans la tranche des 70 à 79 ans et 14 infections dans la tranche des 60 à 69 ans. L'infection a conduit à l'hospitalisation de 112 patients, dont 24 dans le groupe d'âge de 0 à 9 ans.

Huit enfants ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le sérogroupe O145 a été diagnostiqué chez trois d'entre eux, tandis que trois autres avec O157 et O26 ont été détectés chez un enfant. Aucun décès n'a été enregistré.

Il est aussi noté dans le volet « Défis et prévention » :

Le statut favorable de la Norvège par rapport à la plupart des autres pays tient à la lutte ciblée et efficace contre les agents infectieux parmi les animaux d’élevage et les produits alimentaires, fondée sur une tradition de plus de 100 ans, une inspection des aliments bien développée et une protection renforcée des importations limitant les importations de viande, d’animaux vivants et d’aliments pour animaux.

De plus, nous assistons à une mondialisation du marché des produits alimentaires et à une augmentation des importations légales et illégales de produits alimentaires en provenance de pays où la pression de l'infection est supérieure à celle de la Norvège. Les conséquences d'une défaillance de l'hygiène peuvent donc être beaucoup plus étendues qu'auparavant, car davantage de personnes peuvent être touchées.

NB
Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France. Parmi les moyens à votre disposition pour rechercher une telle information, il vous faut aller sur le site de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). C'est en regroupant ces données et celles des pays européens que l'EFSA établit chaque année la compilation intitulée « The European Union summary report on trends and sources of zoonoses, zoonotic agents and food-borne outbreaks ».

mardi 23 juillet 2019

Les responsables de la sécurité des aliments de la FDA et de l'USDA sont d'accord pour améliorer les choses


« Pas à pas, programme par programme, les responsables de la sécurité des aliments du gouvernement américain ont l'intention d'améliorer les choses », source article de Coral Beach paru le 23 juillet 2019 dans Food safety News.

Du sang neuf à la tête de la sécurité des aliments aux Etats-Unis car la FDA et l’USDA continuent de travailler sur tout, de la laitue romaine à la viande hachée de dinde.

Frank Yiannas, sous-commissaire chargé de la politique et de la réponse alimentaires à la Food and Drug Administration, et Mindy Brashears, sous-secrétaire adjointe pour la sécurité des denrées alimentaires, ont discuté lundi du travail des deux agences dans le cadre de la réunion annuelle de l'International Association for Food Protection.

Yiannas a débuté avec la FDA en décembre 2018 au cours de la deuxième épidémie de maladie d'origine alimentaire impliquant de la laitue romaine l'an passé. Brashears a prêté serment au début de cette année, car les industries de la volaille et du bœuf étaient encore sous le choc des épidémies et des rappels importants en 2018.

Tous deux ont dit que leurs agences respectives ainsi que l'industrie au travers de l'industrie alimentaire devaient mieux protéger le public contre les agents pathogènes d'origine alimentaire. Les deux ont des plans spécifiques sur la façon d'atteindre cet objectif.

Nouvelle ère de la FDA en matière de sécurité des aliments
« Une sécurité des aliments plus intelligente n'est pas qu'un slogan », a dit Yiannas.

La traçabilité est l’un des problèmes majeurs de notre système alimentaire, a dit le commissaire adjoint de la FDA. Améliorer la capacité de localiser l'origine des aliments suspects est crucial en cas d'épidémie et M. Yiannas a dit que la technologie était le moyen d'y parvenir. Le temps des enregistrements sur papier et des personnes avec des clipboards sont en voie de disparition.

Dans son précédent poste de responsable mondial de la sécurité des aliments chez Walmart, Yiannas était devenu accro au concept de blockchain. Il dit que cela permet une traçabilité à la vitesse de la pensée. C’est possible et Yiannas le sait grâce à son travail chez Walmart, où son équipe a réduit le temps de traçabilité de 6 jours, 18 heures et 26 minutes à 2,3 secondes lors de la mise au point d’un programme de blockchain pour les mangues en tranches.

Yiannas a dit qu'il y avait beaucoup de place pour plus de technologie dans l'industrie alimentaire. Il a cité le séquençage du génome complet, l'intelligence artificielle et l'internet des objets comme les meilleurs outils pour l'avenir de la sécurité sanitaire des aliments. Mais il est réaliste quant à la situation et sait que le gouvernement et l’industrie ne peuvent faire que beaucoup.

« La culture de la sécurité des aliments commence à la ferme et se termine à la maison », a dit Yiannas, en responsabilisant les consommateurs. Mais il a dit que le gouvernement et l'industrie peuvent changer les comportements des consommateurs avec un effort accru en termes d'éducation des consommateurs.

En plus de discuter de l’approche globale en matière de sécurité des aliments que poursuit la nouvelle ère de la sécurité des aliments de la FDA, Yiannas a énuméré quatre domaines sur lesquels l’agence regarde de près:

Sécurité sanitaire des produits frais: Avec les deux épidémies de laitue romaine en 2018, les gouvernements et l'industrie ont beaucoup appris sur la contamination de l'eau d'irrigation de surface et travaillent à la mise en place de nouveaux tests et traitements.

Cyclospora: Auparavant associé principalement à des produits frais d'autres pays, le parasite a été détecté dans les produits nationaux pour la première fois en 2018. Cette découverte a conduit la FDA dans une mission visant à maîtriser ces parasites avant qu'ils ne deviennent un problème plus grave.

Contamination intentionnelle: Une nouvelle règle entrera en vigueur dans les prochains jours et Yiannas a dit qu'une application stricte en découlerait.

Importations de produits alimentaires: Globalement, au moins 15% de tous les aliments consommés aux États-Unis sont importés, les pourcentages étant beaucoup plus élevés dans certains groupes, tels que les produits frais et les produits de la mer. La FDA va lutter contre les maladies d'origine alimentaire en augmentant le nombre d'inspections dans le cadre du programme de vérification des fournisseurs étrangers.

L'USDA va prendre une voie similaire
Brashears a dit aux membres de l'IAFP que sa mission en tant que responsable de la sécurité des aliments à l'USDA est assez simple.

« Mon objectif principal est de maîtriser les agents pathogènes », a dit Brashears.

Venant d'un parcours académique et de recherche à la Texas Tech University, Brashears s'appuie sur la science dans son nouveau travail. Elle a dit que les changements dans les processus d'inspection des volailles et des porcs sont des exemples de ce que l'on peut tirer de 20 années de recherche.

Des normes plus strictes pour l'industrie du poulet dans le cadre de la modernisation des programmes d'inspection font une différence, a dit Brashears. Une partie de ce succès est due à l'augmentation des activités d'inspection associées au nouveau programme. Selon Brashears, le contrôle des agents pathogènes devrait encore s'améliorer grâce aux nouvelles normes de contrôle de Campylobacter qui entreront en vigueur cette année.

Une attention accrue sur les STEC non-O157:H7 dans le bœuf est également à l'ordre du jour cette année, en s'appuyant sur les années de science et de recherche depuis que l'industrie de la viande a commencé à utiliser l'approche HACCP pour le contrôle des pathogènes.

Dans le monde du porc, la modernisation des inspections et des contrôles dans l’industrie porcine est également envisagée à l’USDA. L’agence a reçu 83 000 commentaires sur les règles proposées pour les porcs.

« Tous ont été lus et pris en compte », a dit Brashears. « Tous. Nous nous attendons à avoir la règle finale d'ici cet été. »

En discutant du nouveau programme sur le porc, Brashears a déclaré vouloir mettre les choses au clair sur un point essentiel. On croit à tort que les nouvelles règles entraîneraient moins d'inspections. Pas ainsi, a dit Brashears. Cent pour cent des carcasses seront inspectées.

Les inspections avant et après abattage se poursuivront dans le cadre du nouveau programme concernant les porcs. Les inspections hors ligne et sur ligne se poursuivront, mais il y aura une nouvelle orientation. Brashears a déclaré que le plus gros impact sur la santé publique survient au moment des inspections hors ligne, donc elles seront plus nombreuses.

Comme Yiannas, Brashears a déclaré que peu importe ce que le gouvernement et l'industrie feraient, il y a une menace de maladies d'origine alimentaire à cause des utilisateurs finaux, autrement dit des consommateurs. Elle a cité des recherches qui montraient que 98 à 99% des personnes ne se lavaient pas bien les mains lors de la préparation des repas. Cela doit s'améliorer, a-t-elle dit, et l'USDA travaille actuellement sur des programmes d'éducation des consommateurs pour atteindre un niveau supérieur de compréhension.

Les avis de rappel des produits alimentaires vont désormais par deux voire par trois pour le même produit

Comme indiqué dans un article en début de mois de juillet, la situation sur le front des avis de rappel se porte bien, voire même très bien. Au 1er juillet, il y avait eu un total de 178 en six mois, pratiquement un par jour. Mais voici qu'apparaît une nouvelle façon de faire des rappels ...

Depuis un mois à un mois et demi environ, on assiste une série de deux voire trois rappels successifs pour le même produit et cela concerne des produits alimentaires différents, jugez plutôt …

Beignets de crevettes
Le 23 juillet 2019, on apprend le rappel de « 8 beignets de crevettes 140 g de marque Saveurs d'Ailleurs (Casino) » pour cause de « présence éventuelle de Listeria ».

Casino rappelle de nouveau ce produit qui avait déjà fait l'objet d'un rappel le 18 juin, pas de chance ou pas de maîtrise sanitaire ?

La question n'est pas de savoir ce que font nos autorités sanitaires pour résoudre ce genre de souci avec l'entreprise concernée, mais de savoir si Casino va nous proposer une troisième fois ses beignets de crevettes sensées être de saveurs venues d'ailleurs ?

Ces deux rappels espacés de 36 jours ont été cité au tableau d'honneur du site Oulah!, mais hélas, ils ne sont pas les seuls ...

Truite fumé de France
Le 19 juillet 2019, Carrefour informe que « La société « Les Fumoirs de Saintonge» procède aujourd’hui au retrait de la vente de « Truite fumé de France 120g et Truite fumé de France Bio 80g» de la marque Maison Peneau, suite à la mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenes. » Un précédent rappel chez Carrefour avait eu lieu le 7 juillet 2019.

Le 19 juillet 2019, Auchan aussi signale le rappel : « La société « Les Fumoirs de Saintonge» procède aujourd’hui au retrait de la vente de « Truite fumé de France 120g » de la marque Maison Peneau, suite à la mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenes. »

Le 7 juillet 2019, Intermarché rapporte que « La société « Les Fumoirs de Saintonge» procède aujourd’hui au retrait de la vente de « Truite fumé de France 120g et Truite fumé de France Bio 80g» de la marque Maison Peneau, suite à la mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenes. »

Un vrai bazar qui aurait mériter un peu plus d'ordre, si nos autorités sanitaires réalisaient une information claire et transparente ...

Pommes de terre
Là aussi le rappel s'est fait de façon puzzle …

Le 3 juillet 2019, rappel de Pommes de terre variété Colomba de la SCEA De Papin vendues chez LIDL, suite à un dépassement de la limite maximale de résidus sur la molécule « Fosthiazate ». Pas d'information chez Lidl.

Le 5 juillet 2019, rappel de Pommes de terre Primeur 2.5 Kg de marque Auchan Mmm ! Pour les mêmes raison que celle évoquées ci-dessus.

Le 15 juillet 2019, la DGCCRF, qui avait initialement rapporté le premier rappel du 3 juillet, le lien a désormais disparu, rapporte le rappel de 6 variétés de pommes de terre :

  • Parmentine Four potage 2,5 Kg (dates de commercialisation : 17 juin au 05 juillet 2019), 
  • Parmentine Spécial Grillades 2,5 kg (dates de commercialisation :17 juin au 05 juillet 2019), 
  • Parmentine Nouvelles récoltes du Sud-ouest 2,5 kg (dates de commercialisation : 17 juin au 05 juillet 2019), 
  • Parmentine Sac à bande Four Purée potage 5 kg (dates de commercialisation : 17 juin au 05 juillet 2019), 
  • Auchan Mmm Pommes de terre Primeur 2,5 Kg (dates de commercialisation :17 juin au 05 juillet 2019), 
  • Lidl Nouvelle Récolte 2,5 Kg (dates de commercialisation : 21 juin au 26 juin 2019).
Collaboration DGCCRF et Ministère de l'agriculture
Je me dois signaler tout de même dans la rubrique collaboration DGCCRF et Ministère de l'agriculture, une broutille, une anecdote ou une curiosité l'information suivante:
La DGCCRF a retweeté l'avis de rappel publié le 22 juillet 2019 par le ministère de l'agriculture à propos de fromages de brebis, mais la DGCCRF n'a pas 'retweeté' l'information du 12 juillet 2010 sur les Cas de gastroentérites liés à la consommation de coppa contaminée par des salmonelles, c'est sans doute un oubli, comme c'est ballot … pour une alerte sanitaire !
Complément du 26 juillet 2019Nouveau rappel par la société Les Fumoirs du Saintonge de Truite de Mer fumée de France 250 g et de Saumon fumé au sel de l’île de Ré 120 g de marque Maison Peneau par Carrefour pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Toutes les DLC et tous les lots sont concernés. Il s’agit du troisième rappel en en moins d’un mois. Manifestement cette entreprise connaît de sérieux problèmes de contamination de son environnement de transformation par Listeria monocytogenes et toujours pas d’informations des autorités sanitaires.

Epidémies à Salmonella aux Etats-Unis: Au menu, volailles de basse-cour et oreilles de porc


« Deux décès constatés dans des épidémies croissantes à Salmonella liées à de la volaille », source CIDRAP News.

La semaine dernière, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis ont signalé une éclosion de maladies liées à Salmonella présents dans des volailles de basse-cour, dont deux décès, et une éclosion à Salmonella multirésistants liée à des friandises pour chiens, des oreilles de porc, a augmenté avec 48 cas d'infections, à un total de 93.

Près de 500 cas liés à des volailles vivantes
En date du 12 juillet, un total de 768 personnes infectées par des souches épidémiques de Salmonella ont été rapportées dans 48 États, soit une augmentation de 489 personnes et de 8 États par rapport à la dernière mise à jour publiée en juin.

Sur 419 patients pour lesquels des informations sont disponibles, 122 (29%) ont été hospitalisés et des patients de l'Ohio et du Texas sont décédés des suites de leurs infections.

Près du quart (24%) des infections concernent des enfants de moins de 5 ans et 237 (75%) des 315 malades ont déclaré avoir été en contact avec des poussins ou des canetons au cours des semaines précédant l'apparition des symptômes.

« Les volailles de basse-cour issues de plusieurs écloseries sont probablement la source de ces épidémies. Peu importe où elles sont achetées, elles peuvent être porteuses de germes tels que Salmonella pouvant rendre des personnes malades », a dit le CDC.

Jusqu'à présent, des infections à Salmonella de serotypes Agona, Alachua, Anatum, Braenderup, Enteritidis, Infantis, Manhattan, Montevideo, Muenchen, Newport et Oranienburg ont été associées au contact avec des volailles de basse-cour.

L'Ohio compte le plus grand nombre de cas (62), suivi du Tennessee (55) et du Texas et de la Virginie (les deux avec 39 cas).

Souche résistante liée aux friandises pour chiens
Depuis le 3 juillet, les responsables des CDC ont ajouté 48 cas, trois souches et 7 États à l’épidémie à Salmonella multirésitants, et le nombre de cas a atteint 93 dans 20 États.

En plus de Salmonella I 4,[5],12:i:-, les autorités ont confirmé la présence de souches de Salmonella Infantis, Newport et London liées au contact des oreilles de porc utilisées comme friandises.

Les dates d'apparition de la maladie vont du 1er octobre 2018 au 20 juin 2019 et les patients, de moins d'un an à 90 ans, avec un âge médian de 38 ans. Sur 67 personnes pour lesquelles des informations sont disponibles, 20 (30%) ont été hospitalisé. Ce nombre est en hausse à partir de 12 le 3 juillet.

Le séquençage du génome complet d'isolats provenant de 33 patients a prédit une résistance aux antibiotiques ou une diminution de la sensibilité à l'ampicilline, la ciprofloxacine, la gentamicine, l'acide nalidixique, la streptomycine, au sulfisoxazole et la tétracycline, a dit le CDC.

Sur les 70 patients interrogés, 63 (90%) ont signalé avoir été en contact avec un chien avant de tomber malade. Sur les 49 personnes pour lesquelles des informations sont disponibles, 34 (69%) ont déclaré avoir été en contact avec des friandises pour chiens ou avec des chiens nourris avec de telles friandises.

Ce taux est nettement plus élevé que les 16% signalés chez les personnes non atteintes de salmonellose qui ont été utilisées comme témoins.

L'Iowa a confirmé le plus grand nombre de cas, 18, suivi de l'État de New York avec 11 et le Michigan avec 9 cas.

Pet Supplies Plus de Livonia dans le Michigan a rappelé ses oreilles de porc en vrac le 3 juillet à la suite de cette éclosion.

Des chercheurs trouvent que la présence de petits animaux dans les salades n'est pas aussi rare pas qu'on le croit



Des petits animaux sont découverts dans des salades ou des feuilles de salade, le blog avait publié en son temps quelques articles sur le sujet concernant la présence d'une chauve-souris, mais surtout des grenouilles (1, 2) voire même un bébé belette.

Voilà que Food Safety News relate que « Des chercheurs trouvent que la présence d'animaux dans les salades n'est pas aussi rare qu'on le croit ».

Selon une étude de l'Université de l'Illinois, la plupart des animaux retrouvés dans des légumes frais et réfrigérés concernaient des grenouilles.

Plus de 50% des 40 incidents concernaient des grenouilles, mais des lézards, des serpents, des souris, des oiseaux et une chauve-souris ont été découverts dans des salades, des haricots verts ou des légumes mélangés. Sur dix de ces animaux, neuf grenouilles et un lézard étaient encore en vie.

Les chercheurs ont examiné la couverture médiatique en ligne de vertébrés sauvages retrouvés dans des produits préemballés par des clients aux États-Unis. Ils ont découvert 40 incidents depuis 2003, dont 95% entre 2008 et 2018, ce qui suggère que leur fréquence pourrait avoir augmenté au cours de la dernière décennie.

Au moins sept incidents concernaient des rainettes du Pacifique et, dans trois cas, il s'agissait de l'anole vert. Au moins deux grenouilles ont été relâchées dans des zones non indigènes. Six rongeurs et trois oiseaux ont également été signalés.

Probablement sous-estimé
Selon l'étude publiée dans la revue Science of the Total Environment, la plupart des articles concernaient des amphibiens (52,5%) et des reptiles (22,5%), tandis qu'un nombre inférieur des mammifères confinés (17,5%) et des oiseaux (7,5%) étaient présents.

« La sécurité des aliments suscite de vives inquiétudes à propos des animaux sauvages qui pénètrent dans les champs où poussent des produits frais, ce qui entraîne diverses mesures de contrôle, voire même des tactiques radicales », a déclaré Daniel Hughes, chercheur en postdoc au département des sciences animales de l'Université de l'Illinois et premier auteur de l'article.

Hughes estime que les 40 incidents sous-estiment l'ampleur réelle du problème, car les consommateurs peuvent signaler les problèmes directement au magasin ou à la société de production et non aux médias, ou des articles peuvent avoir été publiés dans des journaux sans avoir été publiés en ligne.

Dans les trois quarts des cas, le produit était cultivé de manière conventionnelle et biologique.

« Cela a été répété maintes et maintes fois dans ces articles: si vous achetez des produits bio, avoir une grenouille est tout à fait normale. Si cela était vrai, nous aurions vu le contraire de ce que nous avons trouvé. Nous n'avons pas tenu compte des différences de parts de marché entre les produits conventionnels et biologiques, mais ce résultat était contraire à l'opinion commune », a déclaré Hughes.

Des incidents ont été signalés dans 20 États et huit avaient au moins deux problèmes. Le Texas et la Floride ont enregistré le plus grand nombre de problèmes, avec cinq chacun, et la Californie et New York, quatre.

Risque de rage avec une chauve-souris retrouvée dans de la salade
Les médias n'ont pas indiqué dans les reportages si la présence d'animaux dans les produits constituait une problème de la sécurité des aliments ou davantage un problème de qualité alimentaire. Huit cas de produits avec des conservateurs, des produits congelés ou des conserves, provenaient de sources conventionnelles et tous les animaux étaient morts.

Les alertes n'étaient pas directement liées à des épidémies de maladies d'origine alimentaire et seul l'incident de la chauve-souris a provoqué un rappel, tandis que d'autres ont entraîné des excuses ou des offres de remplacement du produit ou de remboursement des clients.

En avril 2017, une chauve-souris morte a été retrouvée dans une salade préparée dans une épicerie de Floride. Fresh Express a rappelé des sachets d'Organic Marketside Spring Mix distribués dans certains magasins Walmart.

Le CDC a recommandé un traitement antirabique post-exposition pour deux personnes. Le virus n’a pas été détecté dans les restes de l’animal retrouvé dans la salade ensachée.

Actuellement, de nombreuses opérations préviennent l'entrée des animaux dans les champs en détruisant la végétation non cultivée près des champs en utilisant une tactique de «terre brûlée».

Avec des informations sur la faune entrant dans les produits, les agriculteurs pourraient adopter des stratégies de gestion moins drastiques, telles que tester de nouveaux matériaux de clôture pour exclure les grenouilles des champs.

Hughes espère créer un portail public permettant aux consommateurs de signaler les incidents.

« Si nous pouvions mieux suivre ces incidents, il serait peut-être possible de détecter des cas groupés géographiques où les grenouilles ou d’autres petits animaux sont plus courants ou les périodes de l’année où ils sont plus actifs. Dans ces zones ou à ces époques, il peut s’avérer aussi simple que de modifier le calendrier de rotation des cultures ou la variété de fruits et légumes afin que les animaux ne se cachent pas aussi facilement. ”

L'automatisation et la rapidité sont d'autres facteurs à prendre en compte et Hughes a déclaré qu'il était difficile de cibler les animaux en raison de la vitesse et du volume de la récolte à l'échelle industrielle.

« Vous devrez passer quelques minutes à vérifier chaque plante. La laitue romaine, par exemple, est une laitue pliée sur de la laitue, où il est facile pour les grenouilles en quête d’humidité de se cacher. D'un point de vue commercial, pouvez-vous vraiment passer quelques minutes pour vérifier chaque feuille? »

Un prélèvement d'huîtres sur trois est contaminé par norovirus en Europe selon une étude de l'EFSA


« Un prélèvement d'huîtres sur trois est contaminé par norovirus », source article de Joe Whitworth paru le 23 juillet 2019 dans Food Safety News.

Selon des données de surveillance, plus d'un tiers des échantillons d'huîtres crues provenant de zones de production en Europe étaient positifs au norovirus.

Les données soumises à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ont montré que la contamination fécale humaine est présente dans les zones de production d'huîtres.

L'enquête a révélé une différence significative entre la présence de norovirus dans les zones de production et les lots expédiés. La prévalence dans les zones de production était estimée à 34,5%, contre 10,8% pour les lots provenant des centres d’expédition.

« Les conclusions présentées selon lesquelles plus de une probabilité sur trois de la production d'huîtres dans l'UE serait contaminée par norovirus, avec une contamination de plus d'un lot sur 10 expédiés à la consommation humaine, mettent en évidence le risque potentiel de norovirus lors de la production d'huîtres destinées à la consommation mollusques bivalves vivants », selon le rapport.

Les mollusques bivalves sont une source d'infection à norovirus puisqu'ils accumulent et concentrent les particules de norovirus par filtration de l'eau contaminée par des matières fécales. La probabilité d'être infecté augmente avec la dose mais dépend des caractéristiques de l'organisme, de la matrice alimentaire et des facteurs de l'hôte.

Un problème de santé publique
Les prélèvements ont eu lieu dans 12 États membres entre novembre 2016 et octobre 2018, dans 172 zones de production et 207 centres d'expédition. La Norvège n'a prélevé que des échantillons des zones de production. Au total, 2 180 échantillons valables provenaient des zones de production et 2 129 des centres d'expédition.

Les niveaux de contamination quantitatifs indiquaient une moyenne d'environ 337 copies par gramme (cpg) dans les échantillons de la zone de production et environ la moitié avec 168 cpg dans les lots provenant des centres d'expédition.

La moitié des lots positifs (17,15% dans les échantillons de la zone de production et 5,59% dans les lots expédiés) avaient des valeurs supérieures à 200 cpg, tandis que ceux de plus de 500 cpg représentaient respectivement, 8,71% et 1,17%. Les valeurs inférieures à 100 cpg sont peu susceptibles de provoquer des épidémies, mais le risque est accru lorsque les niveaux dépassent 500 cpg.

« Cette étendue de la contamination pourrait être considérée comme une préoccupation de santé publique, mettant en évidence les risques particuliers associés à ce système de production alimentaire, soulignant la nécessité de stratégies de gestion active des risques pour atténuer le risque de norovirus dans cette chaîne alimentaire en plus de celles actuellement en place », selon l'étude.

Dans l'enquête, la méthode ISO (15216-1: 2017) basée sur la PCR en temps réel pour détecter et quantifier norovirus a été appliquée. Cette méthodologie peut potentiellement amplifier l'ARN de virus viables et non viables.

Impact saisonnier et de la zone d'échantillonnage
Les résultats pour les deux génogroupes étaient supérieurs à la limite de quantification (LOQ pour limit of quantification) respective dans moins de 10% des échantillons prélevés. Pour le génogroupe I, la limite de quantification variait entre 40 et 298 copies et la LOQ entre 13 et 264 copies. Pour le génogroupe II, la LOQ se situait entre 75 et 389 copies et la LOQ entre 20 et 196 copies.

Les analyses ont montré un fort effet saisonnier, avec une contamination plus élevée de novembre à avril, ainsi qu'une contamination plus faible pour les zones de classe A par rapport aux autres classes.

Au total, 60% des échantillons prélevés sur les sites de production provenaient de zones de classe B, 39% de classe A et moins de 1% de classe C. Les huîtres de classe A ne nécessitent pas de traitement après récolte. Ceux de la classe B doivent passer par une purification ou par un relais avant d’être mis sur le marché pour la consommation humaine directe en tant qu’animaux vivants. De manière inattendue, il a été constaté que le conditionnement était associé à des niveaux de prévalence inférieurs.

Les résultats suggèrent que l'utilisation de E. coli en tant qu'indicateur généralisé de la contamination fécale dans les réglementations européennes en matière d'hygiène des mollusques et crustacés fournit une indication utile sur la probabilité de contamination par norovirus. Cependant, les zones de classe A n'étant pas exemptes de norovirus, d'autres critères doivent être pris en compte lors de la gestion des risques.

Dans l'enquête auprès des centres d'expédition, 61% des échantillons provenaient de zones de classe A, 36% de classe B et 2,5% avaient une origine inconnue du statut de zone de production.

La prévalence de nrovirus était généralement plus faible chez les huîtres d’élevage que chez les sauvages et il existait une tendance à la prévalence plus faible chez les huîtres creuses du Pacifique, qui sont généralement élevées, que les huîtres plates européennes, qui sont généralement sauvages.

Les deux critères microbiologiques bactériologiques actuels applicables aux mollusques bivalves mis sur le marché en tant que produits alimentaires vivants pourraient être complétés par un critère norovirus pour les exploitants de centres d'expédition. Tout critère microbiologique devrait prendre en compte le point de la chaîne de production d'huîtres auquel il s'appliquerait et la variation saisonnière de l'impact.

lundi 22 juillet 2019

On nous dit que lors de l'Opération Alimentation Vacances, les contrôles sont renforcés, on a voulu vérifier ...


C'est une spécialité ou une spécificité bien de chez nous en cette période de vacances, le ministère de l'agriculture rapporte le 19 juillet 2010 que pendant l'« Opération Alimentation Vacances : des contrôles renforcés pendant la période estivale »
Les agents de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) en département participent chaque année à l'Opération Alimentation Vacances (OAV). Cette opération se déroule en 2019 du 1er juin au 15 septembre. Elle permet de renforcer les contrôles en matière de sécurité sanitaire des aliments dans les secteurs qui n’exercent leur activité qu’en période estivale et ceux qui connaissent une activité accrue durant l’été.
Renforcer les contrôles en matière de sécurité sanitaire des aliments, c'est sans doute une bonne idée, mais en même temps, on nous dit que s'agissant de la Sécurité sanitaire des aliments : des contrôles sont assurés à tous les niveaux par l’État … d'où ma question, les contrôles sont-ils vraiment renforcés ?

En 2011, l'Opération Alimentation Vacances, c'était vraiment le bon temps, il y avait 22 262 interventions dans les trois principaux secteurs de la distribution alimentaire, de la restauration commerciale et de l’activité non sédentaire sur les marchés, qui concentrent l’essentiel des contrôles lors de l’opération.
... 1 145 inspections ont été menées au stade du transport des denrées, aux fins de vérification de l’aptitude technique et sanitaire des engins utilisés.

le secteur de la restauration collective a fait l’objet de 2 737 inspections. 
Le taux d’anomalies majeures constatées lors de cette opération a été de 14,3% en distribution-métiers de bouche et de 12,6 % en restauration commerciale.
En 2017 l'Opération Alimentation Vacances, cen'est déjà plus ça, mais il y avait encore 17 400 inspections dans des établissements du secteur alimentaire, dont 10 144 dans des établissements de restauration, commerciaux ou collectifs.
... plus de 80 % des établissements inspectés ont présenté une situation satisfaisante voire très satisfaisante. Toutefois, 1 638 ont été mis en demeure de procéder à des adaptations de leurs pratiques dans des délais courts et 263 ont fait l'objet de décisions administratives telles que fermetures, suspensions d'activité partielle ou totale, destruction de denrées ... Enfin, 244 procès-verbaux d'infractions pénales ont été établis.
Et, hélas, en 2018, patatras, il n'y a eu au cours de l'Opération Alimentation Vacances, si je puis dire, que « 12 710 inspections des services du ministère de l'agriculture dans toute la France. », dont 9 444 dans des établissements de remise directe au consommateur (restauration commerciale et commerce de détail).
...85 % des établissements inspectés ont présenté une situation satisfaisante voire très satisfaisante. Toutefois, 1 687 ont été mis en demeure de procéder à des adaptations de leurs pratiques dans des délais courts et 213 ont fait l'objet de décisions administratives telles que fermetures,suspensions d'activité partielle ou totale, destruction de denrées,… Enfin, 278 procès-verbaux d'infractions ont été établis, dont 242 en remise directe, principalement en restauration commerciale.
Ce que l'on constate aussi, c'est cette persistance tant en 2011 qu'en 2017 et 2018, de 15 à 20% de récalcitrants aux règles d'hygiène … chaque année …

Où sont donc les améliorations liés à ces contrôles renforcés ?

Avec la baisse de la pression des contrôles d'année en année, dont on nous dit qu'ils s'exercent à tous les niveaux par l'Etat, on peut vraiment se demander si les contrôles sont renforcés pendant la période estivale ...