mardi 11 août 2020

Evaluation de la qualité microbiologique du lait cru en Angleterre


« Des chercheurs évaluent la qualité du lait cru en Angleterre », source Food Safety News.

Des chercheurs de Public Health England ont examiné la qualité microbiologique du lait cru de consommation et des produits laitiers non pasteurisés sur une période de six ans.

Les résultats mettent en évidence le risque pour la santé publique associé à ces produits et fournissent une justification supplémentaire de la surveillance continue et des contrôles pendant la production et tout au long de la chaîne alimentaire, selon l'étude publiée dans la revue Epidemiology and Infection.

L’étude a examiné les résultats microbiologiques de 2500 prélèvements de lait cru de consommation et produits laitiers fabriqués avec du lait non pasteurisé en Angleterre entre 2013 et 2019. Des échantillons ont été collectés au point de vente et au lieu de fabrication dans le cadre d'incidents de contamination, d'investigations sur des cas d’infection ou de surveillance de routine et ont été analysés en utilisant des méthodes standard pour les agents pathogènes et des indicateurs hygiène.

Le lait cru de vache à boire ne peut être vendu que dans des fermes et des magasins de ferme lors de la production, y compris les livraisons locales et les marchés fermiers. Ces restrictions ne s'appliquent pas au lait d'autres espèces, ni aux autres produits laitiers fabriqués à partir de lait non pasteurisé.

Résultats et éclosions
L'ensemble de données comprenait: 719 issus de lait cru de vache de 2017 à 2019, 584 de lait cru provenant d'animaux non bovins; 100 prélèvements de crème, deux de glace, 37 de beurre, 24 de kéfir et 1 063 de fromages de 2013 à 2019.

Parmi les 2 529 échantillons analysés, 69% étaient classés comme étant de qualité microbiologique satisfaisante, 10% étaient à la limite, 16% étaient insatisfaisants et 5% étaient insatisfaisants et posaient un risque potentiel pour la santé publique en raison de pathogènes.

Les résultats de la surveillance de routine ont été satisfaisants pour 62% du lait, 82% de la crème, toute la crème glacée, 51% pour le beurre, 63% pour le kéfir et 79% pour les fromages. Parmi tous les échantillons, 56 laits bovins et 79 fromages au lait de vache ou de chèvre ont été associés à six incidents d'infection. Celles-ci comprenaient trois éclosions liées au lait cru de vache en 2017 avec sept cas à STEC O157:H7, quatre infections à Campylobacter et un patient atteint par Salmonella Dublin.

Une personne a été atteinte par Salmonella Mbandaka à partir de fromages fabriqués dans la même ferme précédemment liée à une épidémie à STEC, un patient a eu une listériose et a acheté du fromage dans un magasin de ferme en 2016 et une contamination par des staphylocoques à coagulase positive (SCP) impliquait du fromage au lait de chèvre à pâte dure qui n'est pas entré dans le chaîne alimentaire en 2013.

Les résultats des analyses microbiologiques des échantillons de lait et de fromage de vache prélevés lors d’incidents et d’éclosions d’origine alimentaire ont montré une proportion plus élevée de produits potentiellement dangereux pour la santé: 44% contre 20% pour ceux prélevés pour la surveillance de routine.

Résultats de la surveillance de routine
Dans le lait cru de consommation collecté pour la surveillance de routine, le lait de vache était généralement de moins bonne qualité microbiologique que le lait de chèvre ou de brebis, en raison de la présence d’indicateurs et d’agents pathogènes. Deux échantillons de lait de chèvre insatisfaisants présentaient des niveaux élevés de SCP et des niveaux insatisfaisants de dénombrement des colonies aérobies et des coliformes: les deux échantillons provenaient de la même ferme, la même année.

Pour le lait cru de consommation de vache testé dans le cadre de la surveillance de routine, les résultats de 24 échantillons n'étaient pas satisfaisants en raison de la présence et des niveaux d'agents pathogènes. Campylobacter spp. aété isolé à partir de 18 échantillons de lait de vache, dont 13 provenaient de trois producteurs. Dans cinq autres échantillons, Salmonella Mbandaka a été isolé, un niveau insatisfaisant de coliformes a été détecté dans trois échantillons, et un dénombrement insatisfaisant de colonies aérobies a été retrouvé dans l'échantillon final. Dans un échantillon de lait de vache, il y avait un niveau insatisfaisant de Listeria monocytogenes.

Salmonella a été détecté dans trois échantillons, une fois il s'agissait de Salmonella Mbandaka et dans les deux autres, Salmonella Dublin a été isolé à différentes occasions dans la même laiterie. Dans les trois autres échantillons de lait de vache potentiellement dangereux pour la santé, des STEC ont été isolés. Deux isolats provenaient d'échantillons différents de la même ferme et étaient liés à STEC O113:H4, l'isolat final était STEC O15:H16.

Parmi les 984 types de fromages testés dans le cadre du contrôle de routine, 80% étaient de qualité microbiologique satisfaisante, 5% étaient à la limite, 10% étaient insatisfaisants et 5% potentiellement dangereux pour la santé.

Les fromages au lait de chèvre étaient de moins bonne qualité microbiologique que ceux issus du lait d'autres espèces. Les 47 fromages ont été classés comme présentant un risque pour la santé en raison des niveaux élevés de Listeria monocytogenes ou de SCP, ou de l'isolement de Salmonella, E. coli O157 ou STEC. Deux cas possibles à Salmonella Newport indiscernables isolés à partir d'un fromage au lait de vache à pâte dure ont été trouvés. Deux échantillons de kéfir n'étaient pas satisfaisants en raison de la SCP: l'un était préparé à partir de lait de vache et l'autre à partir de lait de chèvre.

Les résultats indiquent que les tests d'indicateurs hygiène réglementaires pour le lait de consommation cru ne sont pas bien corrélés avec la présence d'agents pathogènes, mais l'analyse des données du fromage a montré une association entre des niveaux croissants de l'indicateur E. coli avec des niveaux élevés de SCP et la détection des gènes stx. L'isolement des STEC était significativement associé avec des niveaux inférieurs indicateur de E. coli.

L'examen a révélé un niveau de résultats défavorables similaire à celui signalé précédemment pour les échantillons testés entre 2014 et 2016, montrant qu'il n'y a aucune preuve pour soutenir l'amélioration de la qualité microbiologique malgré les efforts de la Food Standards Agency (FSA). La FSA recommande aux entreprises d’analyser le lait cru de vache à la recherche de bactéries indicatrices (E. coli, Listeria spp., le dénombrement des colonies aérobies, les coliformes) et de bactéries pathogènes (Salmonella, STEC, Campylobacter, SCP et Listeria monocytogenes).
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Une nouvelle étude devrait révolutionner la durée de conservation de la viande rouge


 « Une nouvelle étude devrait révolutionner la durée de conservation de la viande rouge », source BMPA.

Les résultats d'une étude scientifique conjointe entre la British Meat Processors Association (BMPA) et Meat and Livestock Australia prouvent que la durée de conservation actuellement recommandée de 10 pour la viande rouge réfrigérée peut être prolongée en toute sécurité sanitaire bien au-delà des directives actuelles de la Food Standards Authority (FSA). L'étude visait à reproduire les conditions et la température auxquelles la viande est susceptible d'être conservée dans un réfrigérateur domestique.

Si ces résultats sont mis en œuvre, ce serait une grande victoire pour l'environnement et pour les consommateurs qui jettent actuellement 3 milliards £ d’aliments chaque année (souvent dans des emballages non ouverts).

Un groupe, coprésidé par la BMPA, composé de l'industrie de la Food Standards Authority et de spécialistes des organisations professionnelles, est en train de rassembler des preuves supplémentaires à présenter à la FSA à la fin du mois de septembre. Ils mèneront d'autres évaluations des risques dans le cadre d'un examen rapide et publieront un rapport peu de temps après.

Le directeur des opérations techniques de BMPA, David Lindars, a commenté: « Nous espérons que le rapport final à la FSA conclura que l’évaluation des risques et la fixation de la durée de conservation reviendront aux exploitants du secteur alimentaire, comme cela a toujours été le cas depuis plus de trente ans. Il existe déjà une législation suffisante qui couvre la sécurité des aliments des produits vendus au consommateur final - la loi de 1990 sur la sécurité des aliments en est une parmi tant d'autres. »

Il s'agit d'une nouvelle importante pour les transformateurs de viande britanniques, car elle supprime un obstacle technique important au commerce, car le Royaume-Uni est actuellement le seul pays qui a appliqué et applique cette règle des 10 jours. L'application rigide de la règle désavantage les entreprises de viande britanniques qui souvent ratent des commandes à l'exportation ou sont obligées de vendre le produit à un prix inférieur à celui de leurs concurrents étrangers, car la durée de conservation plus courte permet aux acheteurs de négocier le prix à la baisse.

M. Lindars, qui a coordonné le projet de recherche, a dit: « La durée de conservation de la viande rouge fraîche entre 3°C et 8°C est d'une grande importance pour l'industrie. Nous espérons que ces nouvelles découvertes scientifiques donneront à la FSA les preuves dont elle a besoin pour retirer la viande rouge du guide afin que les transformateurs et les détaillants puissent appliquer des durées de conservation plus longues à leurs produits. »

La BMPA a mis le rapport de recherche complet à la disposition de toutes les entreprises opérant dans l'industrie britannique de la viande et à travers le monde afin que chacun puisse bénéficier de ces nouvelles preuves scientifiques. Cette recherche a également fait l'objet d'une revue par des pairs.

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lundi 10 août 2020

Une nouvelle méthode est développée pour extraire les résidus d'antibiotiques dans les aliments à partir de sources animales


« Une nouvelle méthode est développée pour extraire les résidus d'antibiotiques dans les aliments à partir de sources animales », source Phys.org.

La coccidiose est une sorte de maladie intestinale qui affecte différents groupes d'animaux. Elle inhibe l'absorption des nutriments et la croissance de sorte que, parfois, l'animal meurt, entraînant ainsi des pertes financières dans l'industrie de l'élevage. Afin de lutter contre cette maladie, des antibiotiques comme les coccidiostatiques sont prescrits, qui sont des médicaments efficaces pour traiter la maladie mais qui peuvent également provoquer des maladies cardiovasculaires chez l'homme lorsque les concentrations sont élevées dans les produits alimentaires d'origine animale.

Le groupe de recherche sur la Supramolecular Analytical Chemistry de l'Université de Cordoue a développé une nouvelle méthode qui permet d'extraire et de déterminer ces substances dans les aliments à partir de sources animales. Selon la chercheuse principale de l'étude, Soledad González, la procédure est capable d'extraire simultanément tout le groupe d'antibiotiques ionophores (comme ceux d'une source naturelle) de tous les aliments d'origine animale qui sont légiférés dans l'Union européenne, quelque chose « est fait pour la première fois dans ce projet de recherche. »

Plus précisément, le procédé utilise des solvants supramoléculaires non toxiques connus sous le nom de SUPRAS, qui ont une grande capacité à améliorer la sélectivité et les performances des extractions, réduisant ainsi les coûts de production. Comme l'a souligné la chercheuse Soledad González, ces types de solvants permettent d'extraire simultanément les résidus d'antibiotiques et de nettoyer l'échantillon en une seule étape. De plus, « il s'agit d'une méthode peu coûteuse et respectueuse de l'environnement, car elle utilise un volume de solvant organique plus faible que d'autres techniques largement et couramment utilisées dans les laboratoires », ajoute-t-elle.

Après application de la nouvelle méthodologie sur différents produits tels que les œufs, le lait et la viande (foie, rein, muscle et graisse), les limites de détection atteintes ont été vérifiées comme étant bien inférieures à la limite légale, prouvant que cette procédure pourrait être applicable dans laboratoires de contrôle de la qualité des aliments. La nouvelle méthode a été validée suite à la décision européenne 2002/657/CE, réglementant la présence de résidus dans les produits d'origine animale, afin qu'elle puisse être intégrée dans les contrôles de routine des laboratoires. Les chercheurs Ana María Ballesteros, Soledad Rubio et Diego García-Gómez ont également participé à cette étude, García-Gómez étant de l'Université de Salamanque.

Référence
S. González-Rubio et al, A new sample treatment strategy based on simultaneous supramolecular solvent and dispersive solid-phase extraction for the determination of ionophore coccidiostats in all legislated foodstuffs, Food Chemistry (2020). DOI: 10.1016/j.foodchem.2020.126987

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COVID-19 et le port du masque en France


Hostile à de nouvelles mesures coercitives, Jean-François Delfraissy, professeur d'immunologie à la tête du Conseil scientifique, appelle à la vigilance des Français. 
Le professeur d'immunologie Jean-François Delfraissy, à la tête du Conseil scientifique chargé d'aider le gouvernement à gérer la crise sanitaire, annonce qu'une "note" va être envoyée aux maires des vingt plus grandes villes françaises pour les inciter à élaborer un plan ­anti-deuxième vague.
Rappelons que le professeur Delfraissy avait déclaré, selon Le Figaro du 5 juin 2020, qui a mené l'enquête,
 «Je n'avais jamais dit qu'il fallait confiner les personnes les plus âgées ad aeternam. Je n'ai jamais dit ça, y compris au Sénat. Ce que j'avais dit, c'est qu'elles étaient plus à risque et qu'à la sortie du confinement, elles resteraient à risque. Et c'est ce que je redis actuellement».
Tout juste a-t-il reconnu «avoir été mal compris». Mais est-ce absolument exact ? L'hypothèse d'un confinement prolongé des personnes à risque et notamment des plus âgées n'a-t-elle jamais été évoquée à haute voix par le professeur de médecine ?

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Microplastiques: le bar et les crevettes semblent sûrs. Les particules ne finissent pas dans le tissu musculaire


Pour ceux qui aiment manger du poisson et des crustacés il y a une bonne nouvelle, du moins en ce qui concerne le bar et la crevette: les microplastiques ne finissent pas dans le tissu musculaire, mais ils s'arrêtent dans le système digestif ou sont expulsés, et même lorsqu'ils sont présents, ils ne représentent pas une menace sérieuse pour la santé humaine. Cela est démontré par deux études publiées le même jours, menées de manière très différente, mais qui aboutissent à des conclusions similaires.

Dans la première étude, publiée dans Marine Pollution Bulletin, des chercheurs du Centre allemand Helmholtz pour la recherche polaire et marine (AWI) ont nourri de jeunes bars (Dicentrarchus labrax) avec des aliments pour poissons contenant de l'avoine, des vitamines et de l'huile de poisson pendant 16 semaines. avec, en plus, des microplastiques rendus fluorescents, pour pouvoir suivre leur chemin. Les particules avaient un diamètre compris entre un et cinq microns (millièmes de millimètre), semblable à celles des microparticules retrouvées dans la mer, mais ce qui était extraordinaire, c'était leur concentration, augmentée au-delà de toute mesure, pour vérifier les pires scénarios, à la fin du période d’essais, le bar avait avalé 163 millions de microplastiques.

Différents tissus ont été contrôlés, des organes digestifs du foie aux branchies et des muscles au sang. Finalement, ce qui restait a été dissous avec une solution caustique, pour vérifier ce qui s'était niché dans les muscles, et qui avait été correctement filtré et analysé avec des outils électroniques mais aussi avec les yeux des chercheurs. Et voici la première bonne nouvelle: dans 5 grammes de filet, du muscle, on ne trouve que 1 ou 2 microparticules, et il se peut même que celles-ci proviennent du sang et non du muscle. De plus, le développement des poissons ne semble pas être affecté par l'ingestion de microplastiques.

La deuxième étude est venue d'Espagne, où des chercheurs de l'Universitat Autònoma de Barcelona ont mené des recherches sur le terrain, c'est-à-dire dans les eaux espagnoles au large de Gérone, Barcelone et Tarragone (dans le delta de l'Èbre), en se concentrant sur les crevettes (Aristeus antennatus) pendant la période 2017-2018 puis en comparant certains échantillons avec d'autres prélevés dans les mêmes zones il y a dix ans.

Comme indiqué dans Environmental Pollution, ce qui est immédiatement apparu, c'est la forte contamination des crevettes par des matières d'origine anthropique dans le système digestif telles que des fibres, présentes dans trois crustacés sur quatre. Chez la moitié des crevettes, ces fibres avaient formé des dépôts non digestibles de forme sphérique, et de dimensions variables jusqu'à 30 fois selon la zone. Mais même dans ce cas, il y avait des éléments positifs: par rapport à 2007, il n'y avait pas eu d'augmentation significative de la quantité de fibres ingérées, mais seulement un changement de composition, avec une diminution des polymères acryliques et une augmentation du polyester, de même que ce qui s'est passé dans les utilisations humaines les plus courantes.

En ce qui concerne la santé des crustacés, donc, pas de conséquence évidente et pas d'effets observables dans les tissus, également dans ce cas largement contrôlés. Selon les auteurs, les fibres sont probablement éliminées immédiatement, et cela se produit toujours sauf dans les moments où l'exosquelette présente des fissures; dans ce cas, elles s'accumulent pour finir dans l'estomac, mais pas d'une manière qui pourrait inquiéter ceux qui mangent ensuite le corps. L'ingestion par cette voie, poursuivent-ils, serait inférieure - et de beaucoup - à celle qui provient de l'environnement, par exemple de l'air ou des emballages alimentaires.

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Des urinoirs 'verts' à Paris ?


N'étant pas sur les réseaux sociaux, je relaie bien volontiers ce tweet de Mme Emmanuelle Ducros, une sorte d'histoire sans parole en quelque sorte ...
Rien n'est prévu pour le lavage des mains ...

Comme l'indique un internaute, un panneau solaire sous un pont, il fallait oser ... 


Ne pas se moquer des us des Parisiens, car d'autres villes soit disant 'vertes' risquent de faire à l'identique, c'est ça l'idéologie ...

Mise à jour du 3 septembre 2020Alerte Environnement traite du sujet ainsi, Les élus écolos de Paris avaient oublié que les platanes ont des feuilles l’été…



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dimanche 9 août 2020

Comment bien utiliser un désinfectant à la maison ?


Ce n’est pas aussi scientifique que le dernier avis de l’Anses sur les biocides, il s’agit avant tout d’une vidéo d’information: « Vous utilisez mal des désinfectants. Voici ce que vous devez réellement faire, selon cette vidéo », source American Chemical Society
.
La vidéo est en anglais mais le texte en anglais est aussi sous-titré pour plus de compréhension.

Bien sûr, vous avez un produit qui dit «tue les germes» sous votre évier, mais va-t-il vraiment détruire le nouveau coronavirus sur les surfaces?

Il s'avère que si vous utilisez un désinfectant de la même manière qu'un nettoyant ordinaire, vous ne désinfecterez peut-être pas du tout.

Pour vous assurer de détruire 99,9% des virus et bactéries, il est essentiel de faire ces trois choses, entre autres choses, voir cette vidéo.



Reactions est une série vidéo produite par l'American Chemical Society et PBS Digital Studios.

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Évaluation de la résistance des biocides antimicrobiens, selon l'Anses


L’Anses s’est saisie du sujet le 9 novembre 2016 afin de proposer des méthodes d’évaluation de l’apparition d’un phénomène de résistance/résistance croisée, c’est-à-dire l’évaluation de la capacité, du niveau et du maintien d’une résistance pouvant être développés par les bactéries suite à une exposition aux substances et produits biocides. Des stratégies de gestion de la résistance seront également proposées le cas échéant.
Cette auto-saisine cible uniquement les biocides antimicrobiens à action antibactérienne, utilisés dans de très nombreux domaines, notamment celui de l’hygiène humaine, de l’élevage, de l’industrie, des eaux, aussi bien en tant que produits désinfectants que produits de protection (conservateurs).
Résistance
La résistance est la réduction de sensibilité d’un micro-organisme vis-à-vis d’un biocide antibactérien du fait de son aptitude à supporter la ou les doses d’utilisation.

Résistance croisée
La résistance croisée est un processus dans lequel un micro-organisme, résistant à une substance active ou un produit biocide antibactérien auquel il a été exposé, est aussi résistant à une (ou plusieurs) autre(s) substance(s) antibactérienne(s) auxquelles il n’a pas été exposé.

Adaptation
L’adaptation est une évolution du comportement de souches bactériennes qui acquièrent des propriétés nouvelles transitoires ou stables, visant la résistance, l’augmentation de sensibilité, l’augmentation ou la diminution de la virulence, voire d’autres propriétés. Ce terme couvre, bien au-delà d’un développement de résistance, tous les types d’évolution possibles du comportement de bactéries suite à un changement de leur environnement.

Parmi les conclusions du groupe de travail « résistance aux biocides antimicrobiens »
Le règlement Biocides stipule qu’il est nécessaire de s’assurer que chaque substance active approuvée ou produit biocide mis sur le marché n’induit pas d’effet inacceptable sur les organismes cibles en particulier une résistance ou une résistance croisée.
Une approche méthodologique afin d’évaluer la résistance bactérienne à l’usage des biocides antibactériens est à adapter au cas par cas, et doit permettre d’évaluer la capacité des bactéries à s’adapter à un biocide antibactérien, à confirmer si ce phénomène de résistance est stable et de de mesurer la stabilité et le niveau de cette résistance à ce biocide. Un exemple d’arbre décisionnel pour une mise en œuvre pratique est proposé illustrant le protocole d’évaluation de résistance d’un produit désinfectant pour les surfaces.
De manière générale, afin de prévenir l’apparition de résistance, il convient de limiter les mésusages pouvant notamment conduire à l’exposition des bactéries cibles à des concentrations sub-létales favorisant leur adaptation.
De plus, s’il est constaté que l’utilisation est susceptible de conduire au développement de phénomènes de résistance, une gestion de cette résistance doit être envisagée en considérant, au cas par cas, le besoin de développer ou non des expérimentations sur le terrain, voire de mettre en place une surveillance spécifique à l’usage d’un produit donné sur une période suffisamment longue.
Il est proposé une démarche d’évaluation de la capacité d’un biocide antibactérien à engendrer une résistance ou une résistance croisée chez les espèces cibles, au niveau Européen, au sein du groupe de travail « Efficacité » de l’ECHA, afin que des lignes directrices européennes qui serait applicables par les pétitionnaires dans le cadre des demandes d’AMM ou d’approbation de substances actives soient établies et prises en compte dans l’évaluation des dossiers biocides.
A noter, la démarche méthodologique proposée serait à faire dans le cadre d’un dossier « Produit Biocide » pour une évaluation d’un phénomène de résistance.
Dans le cas d’un Dossier « Substance Active », cette démarche peut aussi s’appliquer dans la mesure où cette évaluation devra se faire sur le produit représentatif décrit dans le dossier.
La même démarche est à suivre dans le cas d’un produit biocide ayant plusieurs substances actives.

Si cet avis pouvait faire évoluer les comportements vis-à-vis des désinfectants utilisés dans l’agro-alimentaire …, ce serait une excellente action ...

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A propos de la contamination des fruits et légumes par le perchlorate

Contamination des engrais, fruits et légumes par le perchlorate, source AFSCA du 6 août 2020.

Cette circulaire attire l'attention sur la problématique du perchlorate dans les engrais et dans les fruits et légumes, et informe le secteur à propos de l'approche européenne et belge ainsi que des teneurs maximales fixées.

Cette circulaire s’applique aux opérateurs actifs dans la production et le commerce (y compris importation) d'engrais à base d'azote et/ou de potassium et les opérateurs actifs dans la production et le commerce de fruits et légumes.

Contexte
Suite à une notification des autorités allemandes concernant la présence de perchlorate dans des tomates en grappes et des pamplemousses sur le marché allemand, cette problématique a été abordée au niveau européen. Les Etats membres ont décidé d'augmenter le nombre de contrôles visant à détecter la présence de perchlorate dans les fruits et légumes. Ce monitoring a démontré que la présence de perchlorate dans les fruits et légumes est plus fortement répandue qu'il n'était initialement admis. Le perchlorate est un inhibiteur compétitif de l'absorption d'iode par la glande thyroïde. Cela entraîne une baisse de la quantité d'iode disponible dans la thyroïde pour la synthèse des hormones thyroïdiennes. Les experts de l'EFSA ont établi une dose journalière tolérable (DJT) de 0,3 microgrammes par kilogramme de poids corporel par jour, sur la base de l'inhibition de la fixation de l'iode thyroïdien chez des adultes sains. Le perchlorate est naturellement présent dans l'environnement, dans les dépôts de nitrate et de potassium, et peut se former dans l'atmosphère et se déposer sous forme de précipitations dans le sol et la nappe phréatique. L'eau, le sol et les engrais sont donc considérés comme sources potentielles de contamination des denrées alimentaires par le perchlorate.

Teneurs maximales pour le perchlorate dans les fruits et légumes
L'AFSCA a procédé à des contrôles pour déterminer les teneurs en perchlorate des fruits et légumes sur le marché belge. Ces résultats ont été rapportés à la Commission européenne et à l'EFSA. L'EFSA a remis un avis scientifique sur les risques pour la santé publique liés à la présence de perchlorates dans les denrées alimentaires (en particulier les fruits et légumes) en octobre 2014.

Recommandations aux opérateurs concernés
Dans le cadre de leur système d'autocontrôle, les opérateurs (producteurs de fruits et légumes, fabricants, importateurs et négociants en engrais) doivent garantir que les produits ne comportent pas de danger pour la chaîne alimentaire. Le perchlorate doit être considéré également comme un danger.

Les dépassements des teneurs maximales doivent être notifiés à l'unité locale de contrôle de l’endroit où a lieu la culture, ceci dans le cadre de la notification obligatoire. On peut trouver de plus amples informations concernant la notification obligatoire sur le site web de l'AFSCA/).

Les fabricants et négociants en engrais doivent prendre les mesures nécessaires pour garantir l'absence de risques sérieux pour la chaîne alimentaire. Le principe ALARA (As Low As Reasonably Achievable) doit être appliqué pour le commerce des produits finis (et pour l’achat des matières premières). Pour ce faire, un monitoring des teneurs en perchlorate s'impose. Le risque d’avoir une contamination en perchlorate est le plus grand pour la culture sous serre. Pour ce type de culture spécifique, il est recommandé d’utiliser des engrais avec une faible teneur en perchlorate.

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samedi 8 août 2020

De la persistance de Listeria monocytogenes dans des abattoirs de porcs et leur association avec des souches de listériose dans les aliments et humaine


Une étude, publiée par des chercheurs canadiens dans PLOS ONE, a étudié la distribution, la diversité et la persistance de Listeria monocytogenes dans des abattoirs de porcs et leur association avec les souches de listériose alimentaire et humaine.

Listeria monocytogenes est l'agent étiologique de la listériose, une maladie d'origine alimentaire majeure et un problème de santé publique important. La contamination de la viande par L. monocytogenes se produit fréquemment à l'abattoir.

Nos objectifs étaient; 1) étudier la distribution de L. monocytogenes dans les zones de transformation de quatre abattoirs de porcs; 2) décrire la diversité des souches de L. monocytogenes par électrophorèse en champ pulsé; 3) identifier les souches persistantes de L. monocytogenes et décrire leur répartition; 4) étudier les associations entre la persistance des souches et leurs caractéristiques suivantes: détection dans des isolats alimentaires, détection dans des isolats cliniques humains et présence de gènes de résistance au chlorure de benzalkonium (CBA).

Diverses zones d'opération dans les quatre abattoirs de porcs ont été échantillonnées à quatre reprises. Un total de 2 496 échantillons ont été analysés et L. monocytogenes a été isolé avec succès à partir de 243 échantillons. La proportion d'échantillons positifs variait de 32 à 58% dans chaque abattoir et de 24 à 68% dans chaque zone d'opération.

Cinquante-huit pulsotypes différents ont été identifiés et huit pulsotypes, présents dans les échantillons prélevés au cours des 4 visites, ont été considérés comme persistants. Les pulsotypes persistants étaient significativement plus susceptibles d'être détectés respectivement, dans des aliments (P < 0,01, exact χ²) et des cas cliniques humains (P < 0,01, exact χ²). Parmi les pulsotypes hébergeant une cassette de gène de résistance au CBA bcrABC ou le gène transporteur de résistance à  plusieurs antibiotiques emrE, 42,8% étaient persistants contre 4,5% pour les pulsotypes sans ces gènes de résistance (P < 0,01, exact χ²).

Notre étude met en évidence l'importance des souches persistantes de L. monocytogenes dans la contamination environnementale des abattoirs, ce qui peut entraîner une contamination répétée des produits carnés. Elle montre aussi que la présence de gènes de résistance aux désinfectants est un facteur contributif important.

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