Source Guardia Civil
Dans une enquête
sur la qualité des épices publiée en 2021 par la DGCCRF, il
était noté, «Certains produits présentent un taux d’anomalie
plus important, vraisemblablement en raison de leur coût
particulièrement élevé (par exemple, seuls 15% des prélèvements
de safran étaient conformes) et continuent donc à faire l’objet
d’une surveillance soutenue de la part de la DGCCRF.»
En Espagne en mai 2021, le
blog rapportait déjà le «Démantèlement
d’une organisation dédiée à la vente frauduleuse de safran de
Castilla-La Mancha».
Bis repitita en avril 2022, voici que la Guardia Civil vient de démanteler un groupe criminel dédié à la commercialisation de safran présumé
qui s'est avéré être du gardénia moléculairement modifié. Au
cours de l'opération, 11 personnes ont été arrêtées avec la
participation de trois entreprises. La fraude agroalimentaire a
représenté plus de 3 millions d'euros de profit illicite. Les
fraudeurs ont importé de Chine un extrait de gardénia qu'ils ont
fait passer pour du safran.
La Gardia Civil, dans le
cadre de l'opération «Garden» menée par SEPRONA, a arrêté et
enquêté sur 11 personnes pour délits contre la Santé Publique
(Fraude Agroalimentaire), Fraude, Contre le Marché et les
Consommateurs et appartenance à un Groupe Criminel. De la même
manière, 3 entreprises ont été investiguées, par l'intermédiaire
desquelles les personnes impliquées commercialiseraient de l'extrait
de gardénia pulvérisé comme s'il s'agissait de safran, sur tout le
territoire national.L'opération a été réalisée à Malaga,
Barcelone, Alicante, Grenade et Almeria.
Molécules et Safran
Le groupe criminel a développé une méthodologie de fraude
agroalimentaire indétectable selon les techniques de détection de
l'époque. Ils ont réduit la concentration à presque son
élimination d'une molécule qui est la seule qui différencie le
safran en poudre du gardénia, une fleur commune.
Le gardénia bénéficie de caractéristiques de couleur similaires
au safran. Les coûts d'achat sont nettement inférieurs à ceux
nécessaires pour acquérir la même quantité de safran pour la
préparation du colorant alimentaire dérivé de ce produit. En
effet, le gardénia peut être récolté de manière intensive,
tandis que le safran doit être fait manuellement, en raison de la
délicatesse du produit. Par conséquent, le prix de récolte du
safran est 10 fois supérieur à celui du gardénia.
Le gardénia n'est pas considéré comme un aliment dans l'Union
européenne. Les autorités ont enquêté sur l'importation d'extrait
de gardénia sans respecter aucune norme de sécurité sanitaire, ne
respectant pas les protocoles européens en matière de santé et de
qualité alimentaire.
En Espagne, le safran a été introduit par les Arabes entre le VIIIe
et le Xe siècle, étendant sa culture à d'autres pays européens,
notamment ceux de la région méditerranéenne.
Plus précisément, en Espagnes, il y a une production élevée
principalement sur le plateau de Castille-La Manche, où est obtenu
le safran, considéré comme l'un des meilleurs au monde.
Concrètement, le safran de La Mancha AOP est la seule épice de
cette nature qui a cette reconnaissance de qualité, au niveau
national.
La Chine en tant qu'exportateur d'additifs
Lors de l’enquête, des personnes physiques et morales ont importé
de Chine les différents extraits de gardénia d'une usine dédiée à
la production de colorants. Ils ont fait passer ce produit pour
l'extrait de safran, en changeant les étiquettes et la documentation
technique et douanière, le tout à la demande d’entreprises
espagnoles. Une fois le produit sur le territoire national, il était
stocké et manipulé selon les exigences des clients, et il était
introduit sur le marché par le biais de grandes chaînes de
distribution, consommé par la population espagnole, qui payait comme
s'il s'agissait de safran.
Activité très rentable
En mettant ces produits sur le marché national, la principale
société investiguée aurait obtenu un bénéfice minimum estimé à
plus de 3 millions d'euros, compte tenu des données de
commercialisation de ce produit en provenance de Chine depuis 2013.
Le prix d'achat du produit était si bas que le marchand, lors de sa
commercialisation, a obtenu des bénéfices proches de 800%. De la
même manière, cela a empêché une concurrence loyale des autres
entreprises du secteur.
Plus de 2 000 kg de safran présumé frelaté d'une valeur de plus de
750 000 euros ont été saisis et ont été retirés du marché.
La sécurité des aliments
SEPRONA participe en tant que point de contact national au sein du
réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire, géré au
niveau national par le ministère de l'agriculture, de la pêche et
de l'alimentation.
L'opération a bénéficié de la participation de l'OLAF et
d'EUROPOL, s'érigeant en modèle de coopération policière efficace
dans l'Union européenne. En Espagne, il y a eu aussi la
collaboration de l'AESAN (Agence espagnole de sécurité alimentaire
et de nutrition) du ministère de la consommation.
Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis
plusieurs années avec la revue PROCESS
Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait
de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles
initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur
le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la
publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du
blog de la revue a été strictement motivé par un manque de
réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci
devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses
responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma
colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi
une publicité gratuite.