samedi 1 octobre 2022

Le tout premier atlas du mycobiome décrit des associations entre les cancers et les champignons

«Le tout premier atlas du mycobiome décrit des associations entre les cancers et les champignons», source communiqué de Université de Californie - San Diego.

Mal compris par rapport aux bactéries et aux virus, les nouveaux travaux ouvrent la porte à l'utilisation de champignons révélateurs comme outil de diagnostic, de pronostic et thérapeutique.

Une équipe internationale de scientifiques, co-dirigée par des chercheurs de la faculté de médecine de l'Université de Californie à San Diego, a créé le premier atlas pan-cancer mycobiome - une enquête sur 35 types de cancer et leurs champignons associés.

Les résultats sont publiés le 29 septembre 2022 dans la revue Cell.

Les cellules cancéreuses et les microbes ont une association longue et durable. Les deux ont coévolué au sein des écosystèmes du corps humain, s'appuyant souvent sur les mêmes ressources. La concurrence pour ces ressources affecte souvent la réplication et la survie des cellules cancéreuses, des microbes et de l'hôte humain.

L'association entre le cancer et les microbes individuels a longtemps été étudiée au cas par cas, mais une grande partie de l'attention récente se concentre sur l'ensemble du microbiome humain, en particulier dans l'intestin, qui héberge des communautés de bactéries, de virus et de champignons plus nombreuses et plus diversifiées que n'importe où ailleurs dans ou sur le corps humain.

Cependant, les rôles et l'influence des champignons associés au cancer restent largement non étudiés et inconnus. Les champignons sont des organismes plus compliqués que les virus et les bactéries. Ce sont des eucaryotes, des organismes dont les cellules contiennent des noyaux. Leurs cellules ressemblent beaucoup plus à des cellules animales qu'à des bactéries ou à des virus.

«L'existence de champignons dans la plupart des cancers humains est à la fois une surprise et prévisible», a dit Rob Knight, professeur aux départements de pédiatrie de l'UC San Diego School of Medicine et de bioingénierie et d'informatique à l'UC San Diego Jacobs School of Ingénierie, Wolfe Family Endowed Chair in Microbiome Research at Rady Children's Hospital-San Diego et co-fondateur de Micronoma, une société basée à San Diego développant des biomarqueurs microbiens dans le sang et les tissus pour diagnostiquer et traiter les cancers.

«C'est surprenant car nous ne savons pas comment les champignons peuvent pénétrer dans les tumeurs de tout le corps. Mais il est également attendu car cela correspond au modèle de microbiomes sains dans tout le corps, y compris l'intestin, la bouche et la peau, où les bactéries et les champignons interagissent dans le cadre d'une communauté complexe.

Les champignons trouvés sur le corps humain sont de deux types principaux : les champignons environnementaux, tels que les levures et les moisissures qui ne présentent généralement aucun danger pour la plupart des personnes en bonne santé, et les champignons commensaux, qui vivent sur ou à l'intérieur du corps humain et peuvent être inoffensifs, offrent un avantage telles que l'amélioration de la santé intestinale ou contribuer à la maladie, comme les infections à levures ou les maladies du foie. Les champignons jouent également un rôle dans la formation de l'immunité de l'hôte, pour le meilleur ou pour le pire, qui occupe une place importante chez les personnes immunodéprimées, y compris les patients cancéreux.

La nouvelle étude caractérise le mycobiome du cancer, des champignons liés aux cancers, dans 17 401 échantillons de tissus, de sang et de plasma de patients dans 35 types de cancer dans quatre cohortes indépendantes. Les chercheurs ont trouvé de l'ADN et des cellules fongiques en faible abondance dans de nombreux cancers humains majeurs, avec des différences dans la composition des communautés qui différaient selon les types de cancer.

«La découverte que les champignons sont couramment présents dans les tumeurs humaines devrait nous inciter à mieux explorer leurs effets potentiels et à réexaminer presque tout ce que nous savons sur le cancer à travers une «lentille du microbiome», a dit l'auteur co-correspondant Ravid Straussman, chercheur principal à l'Institut Weizmann des sciences.

Les analyses qui ont comparé les communautés fongiques avec des bactériomes (le composant bactérien du microbiome) et des immunomes (gènes et protéines constituant le système immunitaire) appariés ont révélé que les associations entre eux étaient souvent «permissives» plutôt que compétitives.

Par exemple, une espèce de champignon s'est avérée enrichie dans les tumeurs cancéreuses du sein de patients âgés de plus de 50 ans, tandis qu'une autre espèce était particulièrement abondante dans les échantillons de cancer du poumon.

Les chercheurs ont déclaré qu'il existait des corrélations significatives entre des champignons spécifiques et l'âge, les sous-types de tumeurs, le statut tabagique, la réponse à l'immunothérapie et les mesures de survie. Il reste à déterminer si les champignons sont simplement corrélés ou causalement associés.

«Ces résultats valident l'idée que le microbiome dans son intégralité est un élément clé de la biologie du cancer», a dit le co-auteur de l'étude Gregory Sepich-Poore, co-fondateur et directeur de l'analyse chez Micronoma, «et peut présenter d'importantes opportunités de traduction, non seulement dans la détection du cancer, mais aussi dans d'autres applications biotechnologiques liées au développement de médicaments, à l'évolution du cancer, à la maladie résiduelle minimale, aux rechutes et aux diagnostics compagnons.»

Articles les plus lus par les lecteurs du blog en septembre 2022

Je vous présente les 10 articles les plus lus au mois de septembre 2022 par les lecteurs du blog.

Comme indiqué dans la précédente édition, les mois de juillet et août ont été importants en fréquentation et je vous en remercie. Du coup, septembre accuse un tout peitit coup de mou, mais c'est aussi l'actualité qui décide de la fréquentation.

Les articles les plus lus de septembre ont très tôt sélectionnés par les lecteurs, l'actualité en sécurité des aliments étant omni présente.

  1. Ne pas laver votre poulet dans l'évier, qu'on se le dise !
  2. La farine est bien à l'origine de la contamination des pizzas Fraich'Up par des STEC, selon Buitoni Nestlé
  3. Un sondage britannique montre l'ampleur des erreurs en sécurité des aliments
  4. Un audit révèle des lacunes dans le système de contrôle en Islande. Les audits se suivent et se ressemblent … 
  5. Le SRAS-CoV-2 peut survivre à long terme sur de la viande congelée, selon une étude
  6. Evaluation de la situation et des contrôles en ce qui concerne Xylella fastidiosa en France par un audit de la Commission européenne
  7. Paris : soixante dix élèves victimes d'une intoxication alimentaire
  8. Le groupe Mondelez dément formellement toute rumeur de présence de Salmonella
  9. Quand les distributeurs britanniques divulguent leurs résultats de Campylobacter chez le poulet. Quid en France ?
  10. Rappels des produits alimentaires en France au mois d’août : Bienvenue en absurdie !

Septembre supérieur à juillet et août au niveau des rappels de produits alimentaires, 179 rappels !

Dans la page relookée de la DGCCRF (en Français et en Anglais, s’il vous plaît) sur les rappels de produits, on lit,

En coordination avec les autres services de l'État concernés, la gestion des risques en cas d'urgence conduit la DGCCRF à mener des interventions rapides pour faire cesser les dangers avérés. Elle reçoit des entreprises les signalements obligatoires de produits dangereux (accidents survenus et risques avérés), en application de la réglementation européenne. 

Cela étant, il y a toujours les mêmes questions, pourquoi y a-t-il des retards à l’information et pire des oublis ?

Par les autres nouvelles de cette semaine, on recrute, c’est-à-dire la police sanitaire recrute, il paraît même que cela va gonfler ses effectifs, nous verrons bien, mais pas d’enthousiasme prématuré, car il faudra juger aux résultats ...

Bref, sur le front des rappels,
179 rappels au total, dont 20 rappels pour cette dernière semaine de septembre, puis 44 rappels du 19 au 24 septembre auxquels il faut ajouter les 115 rappels dans nos deux éditions précédentes sur septembre, voir ici et ici. Le mois de septembre tonitruant est donc un très bon cru puisqu’il fait beaucoup mieux que les mois d’août et de juillet, respectivement avec 148 et 120 rappels.

Le ministère de lAgriculture ressort son document d’octobre 2020 sur «Des conseils pour bien ranger votre frigo», «Bien ranger son frigo permet de lutter contre le gaspillage alimentaire». C’est exact et profitez-en pour vérifier qu’il y a pas un produit rappelé !


26 septembre
- Présence de Listeria monocytogenes supérieure au seuil réglementaire dans de la saucisse sèche courbe IGP Ardèche 250g. Il s’agit du second rappel après celui du 22 septembre. Il faut suivre …
- Rappel pour cause de Listeria monocytogenes dans de la poitrine roulée cuite quatre tranches. Un nouvel exemple de transfert de contamination après cuisson, cette entreprise sait-elle ce que sont les zones à risques ? Cette même entreprise a déjà eu deux rappels pour un produit similaire, mais l’agent causal était Salmonella, en juin 2021, 1 et 2.
- 10 jours après le rappel par Carrefour, voici que RappelConso signale le 26 septembre le rappel de helva à la vanille pour cause de présence de Salmonella. Tout arrive pour qui sait attendre. Cela étant ce retard ne doit pas traité comme une plaisanterie, sécurité des aliments oblige. Ce produit ayant déjaà été pris en compte, il ne sera pas comptabilisé dans les produits rappelés cette semaine.
- Le feuilleton des crevettes contaminées par Vibrio vulnificus continue, avec un quatrième rappel depuis le 23 août. Il s’agit à nouveau de queues de crevettes cuites réfrigérées. De nouveau, un rappel au Luxembourg.
- Rappel d’un kit de 6 décorations cupcakes licorne de marque Unicorn Kit car le produit est impropre à la consommation en raison de force concentration en colorant E110 (167 mg/kg) soit plus de 4 fois supérieur à la limite maximal autorisé (35mg/kg).
- Rappel de filet de maquereau sous vide pour cause d’histamine.
- Rappel de sandwich et malicettes au poulet pour suspicion de présence de Listeria monocytogenes vendus du 12/09/2022 au 21/09/2022. Je doute de l’efficacité de rappel.
- Rappel de bâtonnets de surimi pour cause de présence d’entérotoxines staphylococciques.
- Rappel d’un aliment diététique pour cause de présence d’aloïne. Le même produit Glutaprotect de chez Aragan avait déjà été rappelé le 20 juillet. Cela fait neuf produits mis en cause pour la présence d’aloïne depuis le début de l’année 2022.

27 septembre
- Rappel de terrine de Grand Père pour cause de présence de Salmonella. Encore un transfert de contamination inacceptable, quand c’est cuit, ça doit rester exempt de contamination, c’est pourtant clair, arrêtez d’être au four et au moulin ! En mars 2022, cette société avait rappelé du jambon Le Torconay pour cause de présence de Salmonella.
- Le feuilleton des crevettes contaminées par Vibrio vulnificus continue, avec un cinquième rappel depuis le 23 août. Cette fois-ci le rappel concerne des queues de crevettes natures décortiquées sans sulfites ajoutés. Le produit était commercialisé du 15/09/2022 au 23/09/2022, c’est à se demander s’il y a une traçabilité de ces produits.
- Encore un rappel de helva vanille de la marque Suntat pour cause de présence de Salmonella. Il s’agit du cinquième rappel en 2022 pour la helva et/ou de la pâte de sésame ou tahini.
- Rappel de bœuf avec pommes de terre et petits pois de marque Belcando (ou Belcando rind mit kartoffel & erbsen) pour cause de corps étrangers, morceaux d’aimant. Il s’agit d’aliments pour animaux.

28 septembre
- Rappel de saucisse artisanale de l'Ardèche IGP 300g pour cause de présence de Listeria monocytogenes supérieure au seuil réglementaire. Il s’agit du troisième rappel après celui du 26 septembre et du 22 septembre. Il faut suivre … car parfois il y a des rappels de saucisse sèche de l’Ardèche pour cause de présence de corps étrangers, comme le 1er septembre et le 31 août.
- Rappel d’un aliment diététique pour cause de présence d’un dérivé de l’oxyde d’éthylène, le 2-Chloroethanol, supérieur à la limite autorisée.

29 septembre
- Rappel de parmentier de canard 100% pour cause de défaut de conservation : goût et odeur désagréables.
- Rappel de chair à saucisse pour cause de présence de Salmonella. Le produit a été vendu les 17,19 et 20 septembre, le 18 étant un dimanche. Il s’agit du troisième rappel de chair à saucisse depuis le 22 septembre.
- Rappel de truite fumée pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Quatre lots sont rappelés dont trois avec une DLC respectivement jusqu’au 16, 19 et 20 septembre. Le quatrième lot a une DLC jusqu’au 7 octobre. La fiche de rappel dit «présence de Listeria sur un produit en fin de vie». Est-ce que cela va aussi pour le produit dont la DLC va jusqu’au 7 octobre, on ne le saura pas. Il s’agit du quatrième rappel de truite fumée depuis le 25 juillet, toujours en raison de la présence de Listeria monocytogenes.

30 septembre
- Rappel de litchis bio vendus chez Biocoop pour cause de dépassement des limites autorisées de pesticides.
- Rappel de thon pour cause de présence d’histamine, vendu entre le 20 et 28 septembre 2022. Il s’agit du 11e rappel depuis le début de l’année.
- Rappel de galantine de porc aux pistaches pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Le produit a été vendu du 19/09/2022 au 27/09/2022.

Cause des rappels
- Listeria monocytogenes, 6
- Salmonella, 3
- Vibrio vulnificus, 2
- histamine, 2
- colorant E110, 1
- entérotoxines staphylococciques, 1
- présence d’aloïne, 1
- corps étrangers, 1
- 2-Chloroéthanol, 1
- défaut d’étanchéité, 1
- résidus de pesticides, 1

Conclusion
Les rappels n'émeuvent même pas nos autorités sanitaires, cela fait partie deu décor d ela sécurité des alimements en France. Je ne sais même pas si les consommateurs savent qu'il y autant de rappels ...
Le blog arrête momentanément cette rubrique des rappels sauf cas particulier.

vendredi 30 septembre 2022

Suisse : Vers une adaptation de la législation sur les denrées alimentaires

«Vers une adaptation de la législation sur les denrées alimentaires », source AGIR du 30septembre.

Une adaptation de la législation suisse sur les denrées alimentaires est en cours, qui doit permettre de placer la Suisse «au niveau des pays voisins en ce qui concerne la protection de la santé», selon les autorités. La consultation auprès des acteurs concernés a été lancée vendredi.

L'adaptation proposée concerne, outre la santé, la protection contre la tromperie et la prévention d'éventuelles entraves au commerce, annonce le Département fédéral de l'intérieur (DFI). Au total, la révision concerne 23 ordonnances.

L'idée est de permettre aux consommateurs de pouvoir mieux identifier d’où proviennent le pain et les articles de boulangerie vendus en vrac. D'après le projet, les boulangeries, les restaurants et le commerce de détail devront déclarer par écrit le pays de production, que ce soit pour le pain entier, le pain en tranches ainsi que pour les articles de boulangerie comme les croissants.

En outre, à l’avenir, le commerce de détail devrait pouvoir vendre en vrac des aliments surgelés, ce qui permettrait d’utiliser moins d’emballages. Là également, les informations nécessaires devront être mises à la disposition des consommateurs par écrit «ou d’une autre façon», précise le DFI.

Autre volet, les établissements du secteur alimentaire et les distributeurs devront s’assurer que seules les denrées alimentaires d’une qualité irréprochable seront données à des organismes. De nouvelles conditions-cadres doivent assurer la sécurité du droit en matière de don de denrées alimentaires.

Renforcer les contrôles
Il est prévu aussi de renforcer le contrôle des produits agricoles bénéficiant d’une désignation protégée, comme le vacherin fribourgeois ou le jambon cru du Valais, afin de rendre plus difficiles les imitations et la tromperie. Les interprofessions et les organisations de producteurs doivent pouvoir confier les contrôles à des organismes privés. Ceux-ci signaleront les infractions aux autorités cantonales.

La déclaration détaillée des allergènes sur les emballages alimentaires est obligatoire en Suisse, mais souvent facultative dans l’UE. Désormais, le droit suisse permettra aussi d’utiliser un terme générique (par exemple fruits à coque, céréales contenant du gluten) au lieu de spécifier l’allergène (par exemple la noisette). Cela vise à simplifier l'étiquetage. Lorsque l’indication du pays de provenance d’un ingrédient est facultative, il devra être possible d’indiquer une zone géographique plus large, comme «UE» ou «Amérique du Sud».

La consultation prendra fin le 31 janvier 2023. Le gouvernement décidera ensuite des adaptations retenues.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)

Craponne : aucun agent causal n'a été mis en évidence par des analyses au collège Rostand

Voici qu'aujourd’hui on nous dit, «Craponne : les analyses ne révèlent pas d’intoxication alimentaire au collège Rostand», source Le Progrès du 30 septembre.

Il me semble que le titre plus exact aurait été «Craponne : les analyses ont mis en évidence aucun agent causal au collège Rostand». Mais cela ne signifie pas qu'il n'y a pas d'intoxication alimentaire ...

Les 11 élèves demi-pensionnaires au collège Jean-Rostand victimes vendredi 16 septembre, de nausées et de vomissements, n’ont pas été victimes d’une intoxication alimentaire survenue pendant leur repas à la cantine. C’est ce que révèlent les résultats de l’analyse microbienne réalisée par l’inspection sanitaire.

Taboulé, carottes râpées, salade de concombres et fêta, tortilla, gratin de courgettes, carottes… un échantillon du menu complet du restaurant scolaire du collège Jean-Rostand de ce vendredi 16 septembre est passé par les éprouvettes du laboratoire départemental qui a effectué les analyses sanitaires habituelles prescrites en cas de suspicion d’intoxication alimentaire. Même les fameuses quenelles en sauce un temps pointées du doigt ont été lavées de tout soupçon.

La direction de l’établissement en a informé les familles : «Les résultats des analyses microbiennes sur les prélèvements écartent l’hypothèse d’une intoxication alimentaire.»

Santé publique France, au sujet des données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2020, indique que «Pour 18% des TIAC déclarées, aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques (16% en 2019).»

Audits de la sécurité sanitaire des aliments d'origine non animale. La France s'en sort mieux que l'Italie

Le blog avait publié un article en juillet sur un audit de l’UE en France afin d'évaluer le système de contrôles officiels relatifs à la sécurité microbienne des aliments d'origine non animale.

Un article de Food Safety News du 30 septembre 2022 traite du sujet en France et en Italie en ces termes, «L'UE critique le système de contrôle italien. La France s'en sort mieux». Je publie cet article afin de connaître et vous livrer ce qui est rapporté.

Deux audits de l'unité Santé et Sécurité des aliments de la Commission européenne ont porté sur la sécurité sanitaire des aliments d'origine non animale en Italie et en France.

Un rapport récent sur un audit à distance de la DG Santé, en septembre 2021 en Italie, a révélé que le système ne peut pas vérifier que les aliments soient produits dans des conditions conformes aux règles d'hygiène de l'UE conçues pour prévenir la contamination par des pathogènes. La législation sur les graines germées n'était pas correctement appliquée par les entreprises alimentaires et n'était pas appliquée systématiquement par les autorités. Onze recommandations ont été formulées.

L'Italie est l'un des principaux producteurs de fruits et légumes de l'UE et un important producteur de graines à germer.

Le ministère de la Santé a initialement informé l'équipe d'audit que la production primaire avant et pendant la récolte n'était pas de sa responsabilité. Il en est résulté que les contrôles officiels sur les risques microbiens n'étaient pas effectués.

Les inspecteurs rencontrés par l'équipe d'audit ont montré des lacunes dans les connaissances sur les exigences d'hygiène alimentaire au niveau de l'exploitation pour prévenir la contamination microbiologique dans la production en plein champ. Les deux régions visitées ont également signalé des pénuries de personnel.

Problèmes de production primaire
L'inspection n'est pas obligatoire pour l'enregistrement des producteurs primaires et des transformateurs et n'est pas effectuée avant l'enregistrement. L'enregistrement des producteurs primaires de graines à germer n'est pas obligatoire dans toute l'Italie.

Les inspections ne couvrent pas les aspects pertinents aux risques microbiologiques liés aux stades de croissance et à la récolte, tels que la présence et l'adéquation des toilettes et des installations de lavage des mains dans les champs.

Dans l'un des deux sites de production de graines germées évalués par les auditeurs, l'agrément a été donné alors qu'une non-conformité grave impliquant l'absence de certificat d'importation n'a pas été corrigée au moment ou lors d'éventuels contrôles dans les sept années suivantes. Cette usine utilise des graines cultivées dans un autre pays et étiquetées comme «des graines pour la consommation humaine, pas pour la germination».

Les listes de contrôle génériques pour les usines de production de germes empêchent également les inspecteurs d'effectuer des contrôles officiels cohérents.

Dans une région, les entreprises prélevaient des échantillons environnementaux pour détecter Listeria monocytogenes après nettoyage alors que les règles stipulent que cela doit être fait avant nettoyage.

Une épidémie à Listeria dans plusieurs pays liée à des légumes surgelés blanchis entre 2015 et 2018 n'a pas déclenché d'actions ciblées de la part des autorités. L'équipe d'audit a noté que le type de produit et de processus n'affecte pas de manière significative la classe de risque d'un établissement, de sorte que les légumes et les baies surgelés pourraient avoir la même fréquence d'inspection que les pommes de terre.

Suite aux notifications au RASFF, il y a un manque de contrôles sur place des risques microbiologiques lors de la production primaire, avant ou pendant la récolte. Cela signifie que la cause profonde de la contamination est souvent inconnue.

Résultats en France
Un audit à distance en France en novembre et décembre 2021 a également révélé des problèmes au niveau de la production primaire et les responsables de la DG Santé ont formulé quatre recommandations.

La France est le troisième plus grand producteur de l'UE pour les légumes frais cultivés, y compris les melons et les fraises.

L'équipe d'audit a relevé des lacunes dans les connaissances du personnel en matière de microbiologie.

Pour la production primaire, le système d'enregistrement ne fournit pas d'informations sur les producteurs de semences à germer, de sorte que les risques ne peuvent pas être pris en compte lors de la détermination de la fréquence des contrôles, ce qui empêche des contrôles officiels adéquats fondés sur les risques.

Les autorités n'ont pas été en mesure de fournir des informations sur le nombre de producteurs français de graines à germer. Cela signifie que les contrôles officiels des risques microbiologiques ne peuvent pas être priorisés.

Dans les usines de transformation, les inspecteurs se concentrent sur les résultats analytiques des produits finis. Ils ne vérifient pas si les entreprises disposent d'un système d'écouvillonnages environnementaux au stade de la production, pour prévenir la contamination des aliments par Listeria monocytogenes, comme l'exige la législation de l'UE.

Mes 5 minutes avec la FDA, par Bill Marler

C’est toujours intéressant de lire les articles de Bill Maler, l’avocat bien connu aux Etats-Unis en sécurité des aliments, car il dit vrai et parle avec franchise de ce qui va mais aussi et surtout de ce qui ne va pas bien. Voici ci-après son dernier article paru dans le Marler blog, «Mes 5 minutes avec la FDA».

C'est un long vol depuis «l'autre Washington» (Bill Marler vit à Seattle dans l’État de Washington -aa) pour mes 5 minutes de témoignage devant la Fondation Reagan-Udall pour le groupe d'experts indépendants de la FDA, mais voilà :

Depuis près de 30 ans que je viens à Washington D.C. (la capitale des Etats-Unis -aa) pour des questions de sécurité des aliments, il y a toujours eu une discussion sur la meilleure façon de faire efficacement la réglementation et de la surveillance en sécurité des aliments.

J'étais ici alors avec les parents de Brianne Kiner, un enfant qui a survécu à l'épidémie à E. coli de Jack in the Box de 1992/1993 après six mois à l'hôpital, des mois de dialyse, l'ablation de son gros intestin et la laissant avec des lésions cérébrales. et le diabète.

J'étais ici en 2006, 2007 et 2008 à l'approche de l'adoption de la loi sur la modernisation de la sécurité des aliments (FSMA pour Food Safety Modernization Act), amenant des dizaines de clients à mettre un visage humain sur les épidémies à E. coli liées aux légumes verts à feuilles et les épidémies à Salmonella liées au beurre d’arachide.

Les administrations Clinton, Bush, Obama et Trump, et presque tous les congrès au cours de ces trois décennies, et de multiples rapports gouvernementaux, industriels et de consommateurs, le refrain résonne toujours pour une seule agence de sécurité des aliments.

Comme l'a dit avec justesse une administration, il est plus que temps de s'attaquer à la «division fragmentée et illogique de la surveillance fédérale» de la sécurité des aliments.

Pendant des décennies, plusieurs experts ont cité la nécessité de réorganiser la sécurité sanitaire et la qualité de l'approvisionnement alimentaire américain, car il est désormais «régi par un système très complexe résultant d'au moins 30 lois fédérales administrées par 16 agences fédérales.»

Oui, je comprends que nous ne sommes pas ici pour revenir sur cette discussion qui dure depuis des décennies. Je le signale uniquement pour souligner que la discussion sur l'organisation, la réorganisation et la culture des agences est antérieure à bon nombre d'entre nous ici.

Au cours des dernières décennies, la discussion a porté sur la manière de rendre parfaite la sécurité des aliments. Je suis ici pour demander que nous ne fassions pas de la perfection l'ennemi du bien. Cependant, il est plus que temps pour nous de faire le bien.

En pensant à la charge que le commissaire a confiée à la Fondation Reagan-Udall et à cet auguste groupe d'experts, j'ai rappelé une décision déterminante prise en 1994 par l'administrateur du Food Safety and Inspection Service (FSIS) de l’USDA d'alors considérant E. coli O157:H7 comme un contaminant dans la viande hachée bovine.

Une décision parfaite, non. Tous les pathogènes présents dans toutes les viandes doivent-ils être considérés comme des adultérants ? Pour moi ce serait parfait. Mais cette décision de 1994 était suffisamment bonne pour que, lentement, au cours de la décennie suivante, les cas à E. coli liés à la viande bovine aient chuté, et ont tellement chuté que ce qui avait été l'essentiel du travail de mon entreprise s'est presque complètement évaporé. Le gouvernement et l'industrie m'ont essentiellement mis à l'écart de E. coli dans le commerce de la viande bovine.

Je crois que la décision de 1994 a fonctionné pour deux raisons, premièrement, la catastrophe du Jack in the Box était peut-être trop importante pour être ignorée et deuxièmement, l'organisation de l'USDA a placé une autorité claire sur la politique liée à la sécurité des aliments et les inspections entre les mains de l'administrateur de l'agence. . Cela a permis à la décision et à la mise en œuvre de se produire rapidement, pas parfaitement, mais suffisamment bien pour avoir un impact significatif sur la santé publique.

Dans la décennie qui a suivi Jack in the Box, avant la décision de considérer que des souches supplémentaires contaminantes de E. coli se soient solidifiées, je pouvais compter presque comme sur des roulettes les cas à E. coli survenant dans la viande bovine au printemps et en été. Cela s'est arrêté en 2003, et pendant un moment, j'ai volontiers concédé que j'avais choisi la mauvaise profession.

Mais bon nombre de produits alimentaires réglementés par la FDA, en particulier les légumes verts à feuilles, ont comblé ce vide.

L'épidémie d'épinards à E. coli de 2006, avec 205 malades, des dizaines d'insuffisance rénale et 5 décès, l'industrie l'a qualifiée de «son Jack in the Box». Cette épidémie, ainsi que plusieurs autres épidémies à E. coli liées à la laitue romaine et aux épidémies à Salmonella liées au beurre d’arachide, ont fait avancer la FDA et le Congrès sur la FSMA.

L'idée derrière la FSMA était de rendre la FDA et les industries qu'elle supervise, plus proactives et non réactives. Cependant, il suffit de regarder l'épidémie à E. coli de 2018 liée à la laitue romaine (encore) avec plus de 240 malades aux États-Unis et au Canada, des dizaines d'insuffisance rénale et 5 décès, que l'espoir de la FSMA n'est pas encore une réalité.

La FSMA est-elle parfaite, probablement pas. Sa mise en œuvre depuis 2010 a-t-elle été trop lente et inégale, oui. Cependant, je pense que les échecs de la FSMA ne sont pas dus à la législation elle-même, mais au manque de leadership soutenu, cohérent, efficace et responsable à la FDA en raison de la culture et de la fragmentation des fonctions essentielles de sécurité alimentaire entre les quatre principaux centres, CFSAN, ORA, CVM et OFPR.

En terminant, mon conseil est de créer des commissaires distincts, un pour les aliments et un pour les médicaments. Les deux doivent être des subordonnés directs au secrétaire à la Santé. Le côté alimentaire doit être dirigé par un expert reconnu en sécurité alimentaire chargé de tous les aspects de l'alimentation et l'ensemble de l'organisation doit être coordonné et responsable de la sécurité sanitaire de 80% de l'approvisionnement alimentaire qui relève de sa compétence.

Serait-ce parfait, probablement pas. Serait-ce assez bon? J'espère que ce serait assez bon pour faire ce que le FSIS a fait pour E. coli et la viande bovine. Il est temps de me mettre au pâturage.

Ce dont nous n'avons pas tous besoin, c'est d'un autre Lucas Parker, âgé de 4 ans, qui, en raison de la consommation de laitue romaine contaminée par E. coli en 2019, ne marchera jamais, ne parlera jamais et ne se nourrira jamais.

Il est temps pour nous tous de faire le bien.

Commentaire
Petite paranthèse, on va avoir une police sanitaire chez nous en France, c’est très bien, même si je crois que d’autres administrations vont encore conserver certaines prérogatives, mais on n’a toujours pas une seule agence chargée de la sécurité des aliments.

Propagation des souches du virus de l'hépatite A dans plusieurs pays de l'UE et au Royaume-Uni

«Propagation des souches du virus de l'hépatite A de génotype IB dans plusieurs pays de l'UE et au Royaume-Uni», source ECDC.

Des clusters et des éclosions de génotype IB du virus de l'hépatite A (VHA) avec quatre séquences de VHA uniques mais étroitement apparentées ont été signalées dans six pays de l'Union européenne (UE) et au Royaume-Uni (RU).  

Au 29 septembre 2022, 303 cas avec des souches de VHA identiques ou étroitement apparentées ont été identifiés en Autriche (7), Allemagne (8), Hongrie (161), Pays-Bas (8), Slovénie (35), Suède (8), et le Royaume-Uni (76). Les données épidémiologiques et microbiologiques actuellement disponibles suggèrent qu'une transmission interhumaine s'est produite, et peut-être aussi une transmission par des aliments contaminés.

Le 15 février 2022, la Hongrie a signalé une épidémie de VHA de génotype IB avec l'apparition du premier cas début décembre 2021. À ce jour, 161 cas (139 hommes, 22 femmes) ont été confirmés avec cette souche au Laboratoire national de référence des hépatites. en Hongrie. Le nombre hebdomadaire de cas d'hépatite A signalés est en baisse depuis juin 2022. Plusieurs personnes infectées se sont identifiées comme des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), suggérant une possible transmission entre contacts sexuels. Plusieurs patients ont été hospitalisés.

En juillet 2022, une épidémie d'origine alimentaire a été suspectée avec un lien vers un restaurant en Hongrie, où 16 personnes sont tombées malades avec une infection par le VHA IB. Certains des patients ont déclaré avoir consommé de la soupe froide de baies congelées. Au Royaume-Uni, aucune source claire d'infection n'a été identifiée, mais les enquêtes épidémiologiques indiquent jusqu'à présent d'éventuelles infections d'origine alimentaire en plus de la transmission de personne à personne. L'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède ont signalé un total de neuf cas infectés par des souches correspondant aux séquences de la souche britannique. Les enquêtes sur ces cas n'ont trouvé aucun facteur de risque clair d'infection, comme des antécédents de voyage ou la consommation de baies. D'autres enquêtes sont en cours.

Le VHA est hautement transmissible par l'eau contaminée, les aliments et par la voie féco-orale parmi les contacts étroits (par exemple, les contacts familiaux, les contacts sexuels et les contacts dans les garderies ou les écoles), avec une période d'incubation moyenne de quatre semaines, allant de deux à six semaines. Le virus est très résistant aux conditions environnementales ainsi qu'à plusieurs méthodes de conservation comme l'acidification ou la congélation. Par conséquent, une éventuelle transmission d'origine alimentaire doit être étudiée lorsque plusieurs cas sont signalés sur une courte période.

Pratiquer une bonne hygiène des mains - y compris se laver soigneusement les mains avec du savon après être allé aux toilettes, changer les couches et avant de préparer ou de manger des aliments - joue un rôle important dans la prévention de la propagation de l'hépatite A. Renforcer la surveillance pour détecter et enquêter sur les cas sporadiques et les cas groupés éventuellement associée à une transmission d'origine alimentaire en collaboration avec les autorités de sécurité sanitaire des aliments est essentielle.

Les HSH sont exposés au risque d'infection par le VHA lorsqu'ils se livrent à des pratiques sexuelles qui facilitent la transmission féco-orale du virus. La vaccination contre l'hépatite A, sûre et très efficace, est la principale option de réponse dans le contexte de la circulation actuelle du VHA de génotype IB chez les HSH. L'Organisation mondiale de la santé et la plupart des pays de l'UE/EEE recommandent la vaccination contre l'hépatite A pour les HSH.

Outre la vaccination, d'autres options peuvent contribuer à la prévention de la transmission chez les HSH : l'utilisation de préservatifs pour les relations sexuelles anales, qui ont l'avantage supplémentaire d'offrir une protection contre les autres infections sexuellement transmissibles et une bonne hygiène personnelle (par exemple se laver les mains et les parties génitales avant et après des relations sexuelles). Pour la fourniture de conseils de prévention primaire, les autorités devraient envisager de s'engager avec la société civile, les réseaux sociaux, les médias et les applications de rencontres pour sensibiliser les HSH au risque de contracter le VHA et à l'importance de la vaccination. Les HSH qui ont déjà contracté l'infection doivent être référés aux services de santé sexuelle pour des tests supplémentaires.

L'image est de l'ECDC.

jeudi 29 septembre 2022

Journée européenne sur le gaspillage alimentaire ou Journée européenne de l'oxyde d'éthylène ?

D'un côté, les pertes et gaspillages alimentaires et de l'autre tous les rappels/retraits dus à l'oxyde d'éthylène ...
Le tweet plein d’humour de Joe Whitworth est là pour illustrer cette journe internationale du gaspillage alimentaire.

Le 29 septembre 2022 est la troisième année internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture.

On pourra lire si on le souhaite, mais rien ne presse, les propos d’une commissaire européenne, «Stratégie de la ferme à la table : déclaration de la commissaire Stella Kyriakides à l'occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages alimentaires».

On pourra aussi lire du ministère de l’Agriculture, «Lutte contre le gaspillage alimentaire : les lois françaises».

Mais cette journée européenne du gaspillage alimentaire 2022 restera avec le dernier trimestre 2020, l’année 2021 et presque un semestre de 2022, la journée européenne de l’oxyde d’éthylène …

Eh oui, grâce à la Commission européenne, dans ce feuilleton qui a commencé le 9 septembre 2020, un peu plus d’une dizaine de millier de produits alimentaires ont été jetés, alors qu’on aurait pû et dû procéder différemment, comprenne qui pourra ?

Précisément, le décompte en France n’a débuté que le 20 octobre 2020. Ainsi, le blog a pointé, selon la DGCCRF, 17 936 rappels (références et lots) au 22 avril 2022.

Mais je vous rassure ou pas le feuilleton de l'UE sur l'oxyde d’éthylène n’est pas prêt de s’arrêter, une nouvelle saison est programmée pour septembre, car «L'UE va durcir la réglementation sur l'oxyde d'éthylène pour les additifs alimentaires».

Enfin, ce feuilleton oxyde d'éthylène restera dans les annales pour le silence incompréhensible de l'ensemble de nos autorités santaires, Anses inclus. C'est dire du pouvoir de nuisance de la Commission européenne ...

Alcool frelaté: 19 morts dans le nord du Maroc

«Alcool frelaté: 19 morts dans le nord du Maroc», source Le Figaro du 29 septembre 2022.

Un total de 19 personnes sont décédées à Ksar El Kebir, une ville du nord du Maroc, après avoir consommé de l'alcool frelaté, un fléau récurrent dans le royaume, ont rapporté mercredi 28 septembre au soir les médias locaux, citant une source hospitalière.

Un suspect de 48 ans a été arrêté mardi par la police pour son implication présumée dans la vente de l'alcool frelaté ayant causé la mort de certains de ses clients, selon un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Les victimes auraient consommé de l'alcool de contrebande acheté dans le magasin du suspect, d'après les médias citant des sources policières. Lors de la perquisition du commerce, les enquêteurs ont saisi près de 50 litres d'alcool de ce type.

Une trentaine de personnes hospitalisées
Une trentaine de personnes - âgées de 35 à 50 ans - ont dû être hospitalisées dans un état critique après cette intoxication, et deux d'entre elles se trouvaient toujours en réanimation. Elles souffraient de céphalées, de vomissements, de crampes à l'estomac ainsi que de rougeurs oculaires, a expliqué un chef infirmier de l'hôpital de Ksar El Kebir au site d'information Le360. Cet établissement hospitalier avait reçu mardi les corps de neuf victimes. Le bilan s'est ensuite alourdi mercredi à 19 morts, a précisé à la presse un responsable local du ministère de la Santé. Leurs cadavres ont été transférés dans un hôpital de Tanger, la préfecture de la province, pour «une autopsie afin de préciser les causes des décès», a-t-il ajouté.

Ce n'est pas la première fois qu'un tel drame se produit au Maroc mais aussi en Tunisie et en Algérie. En juillet 2021, une vingtaine de personnes sont décédées après avoir bu de l'alcool frelaté acheté chez un «guerrab» (vendeur illégal) à Oujda, dans l'est du Maroc. En théorie, la loi marocaine interdit la vente d'alcool aux musulmans, soit 99% de la population du Maroc, où l'islam est religion d'État. Mais dans les faits, on en trouve aisément dans les bars, restaurants ou encore dans des magasins sous licence qui le proposent discrètement à la vente derrière des vitres opaques ou d'épais rideaux.

NB : La photo est issue du site Le360.