jeudi 20 octobre 2022

A propos de la contamination des encres de tatouage commerciales

Environ 50% des encres de tatouage commerciales sont contaminées par des bactéries. Dans la revue MRA, des chercheurs rapportent la séquence du génome d'un membre du genre Metabacillus nouvellement proposé - retrouvé dans les sédiments marins et le sol forestier - qui a été isolé de l'encre de tatouage.  

Etats-Unis : Deux nouvelles éclosions à Salmonella dans plusieurs États liées à des dragons barbus

«Deux nouvelles éclosions à Salmonella dans plusieurs États liées à des dragons barbus», source CIDRAP News. Le dragon barbu est aussi appélé pogona ou agame barbu.

Le CDC a déclaré le 18 octobre que lui et ses partenaires de santé de l'État enquêtaient sur deux épidémies à Salmonella dans plusieurs États liées à des dragons barbus de compagnie. Les épidémies impliquent deux sous-types différents qui ont rendu malades 23 personnes dans 15 États depuis la fin mars. Dix des cas de maladie sont dues à Salmonella Vitkin et 13 sont liées à Salmonella IIIb 61:z52:z53.

Les dragons barbus de compagnie ont été à l'origine de plusieurs épidémies à Salmonella dans le passé, dont une annoncée en janvier qui était due à Salmonella Ouganda et qui a rendu malades 56 personnes de 26 États. Le CDC a déclaré l’épidémie terminée le 16 juin 2022.

Lors de la dernière épidémie, le CDC a utilisé PulseNet, la base de données nationale de séquençage, pour identifier les cas liés. Parmi les personnes atteintes de Salmonella Vitkin, six ont signalé avoir été en contact avec des dragons barbus. Parmi ceux-ci, quatre les avaient achetés dans différentes animaleries. Les enquêteurs étudient s'il existe un fournisseur commun. Les autorités enquêtent sur une source similaire d'animaux achetés par cinq personnes infectées par l'autre souche.

Les responsables de l'Utah ont identifié la souche épidémique à partir d'échantillons prélevés sur l'animal de compagnie d'un patient malade et son habitat.

Sur les 23 patients, 10 sont des enfants de moins de 1 an. Sur 17 personnes disposant d'informations disponibles, 8 ont été hospitalisées. Aucun décès n'a été signalé. La dernière apparition de la maladie a eu lieu le 13 septembre. Le séquençage de 22 prélèvements de patients a prédit une résistance à la ciprofloxacine.

Le CDC a déclaré qu'il travaillait avec l'industrie du dragon barbu et l'industrie des animaux de compagnie pour réduire les bactéries chez les dragons barbus. Il a exhorté les gens à se laver les mains après avoir manipulé les animaux et à éviter de les embrasser ou de se blottir contre eux. En outre, le CDC a conseillé aux propriétaires d'animaux de garder les dragons hors de la cuisine et de limiter le contact des jeunes enfants avec les animaux.

Où va l’agriculture française ?

«Où va l’agriculture française ?», source Académie d’Agriculture de France.

Les agriculteurs français sont préoccupés par l'évolution du monde. En effet, au-delà des difficultés conjoncturelles, que leur réserve l'avenir ? Quelles sont les difficultés auxquelles ils auront à faire face ? Quels sont les changements inévitables auxquels ils doivent se préparer ?

Une agriculture toujours en mouvement
- L’agriculture française n’est pas figée, bien au contraire. Elle évolue même sans cesse :
la surface agricole disponible diminue lentement, mais régulièrement ;
- la taille des exploitations augmente ;
- les divers statuts sociétaires prennent le pas sur l’exploitation familiale ;
- le capital investi dans les exploitations augmente, avec des machines plus performantes ;
- les producteurs s’adaptent à une demande des consommateurs qui change de plus en plus vite.

Comme elle le fait depuis plus d’un demi-siècle, l’agriculture française poursuit donc sa transformation et sa modernisation. Mais elle doit aussi intégrer la préparation des évolutions futures, qui vont nécessiter de profonds bouleversements dans toutes les exploitations et dans tous les systèmes de production.

De nombreux périls en perspective
Un monde extérieur lourd de menaces inquiète à juste titre les agriculteurs qui sont dans l’obligation d’y faire face :
- Les inéluctables changements climatiques s’accompagnent de graves dérèglements locaux, et peuvent expliquer le plafonnement des rendements de plusieurs cultures ;
- La demande des marchés français, européens et internationaux évolue vite, ce qui ne facilite pas les anticipations ;
- La concurrence européenne et internationale s’accroit rapidement et agressivement ;
- Il n’existe aucune protection contre la volatilité des prix de vente et celle des intrants ;
- La Politique Agricole Commune (PAC) apporte une aide bienvenue, mais au prix de beaucoup de complications administratives.

Les attentes des consommateurs et des citoyens
Les Français veulent protéger leur pouvoir d’achat, mais ils sont également soucieux de leur santé et donc de la qualité sanitaire des produits qu’ils consomment. Ils sont devenus très attentifs à la protection de la planète, mais aussi à celle de leur environnement proche.
Ces multiples préoccupations visent notamment à :
- La possibilité d’accéder à des prix bas pour tous;
- La disposition de produits sains, locaux et peu transformés;
- La contestation des méthodes de travail des agriculteurs, notamment l’usage de pesticides;
- La réduction de l’émission de gaz à effet de serre dans le secteur agricole.
- La réponse des agriculteurs à ces différentes revendications sera compliquée et toujours incomplète, laissant inévitablement de nombreux citoyens insatisfaits. En effet, protéger les sols et les eaux, respecter la biodiversité, améliorer le bien-être animal et lutter contre le réchauffement climatique, tout en produisant des aliments sains et bon marché, constituent un challenge difficile.

Les agriculteurs doivent donc se préparer à bien des difficultés
Le métier d’agriculteur n’a jamais été facile. Depuis deux ou trois générations, il reposait sur l’accroissement des rendements et de la productivité du travail ; or cette seule reproduction du passé ne suffit plus : il va falloir remettre en question toutes les certitudes, et innover dans un monde qui change vite.

Les voies de l’avenir
Les agriculteurs français ont assurément acquis une grande expérience professionnelle. C’est un atout qu’il faut préserver et valoriser.

L’agriculture française a su aussi tirer profit de la spécialisation des différentes régions ou terroirs, née des conditions naturelles et de l’acquis du passé. Dans ce contexte, les producteurs doivent donc continuer de faire ce qu’ils savent bien faire, et éviter les voltefaces ou les tentations de changements de pied complets.

Néanmoins, on a vu que d’importants changements se produiront dans les toutes prochaines années : il faut donc s’y préparer.

Le niveau des prix de marché reste déterminant pour tous les agriculteurs. Or ces prix semblent orientés à la hausse pour le futur. Cette tendance longue n’exclut toutefois ni une grande volatilité ni une recomposition entre les différentes productions. Ce sont des facteurs d’incertitudes pour tous les producteurs.

Les agriculteurs français doivent être à la fois inquiets et confiants pour l’avenir de leur métier. L’inquiétude est justifiée, car ils devront procéder à d’importants changements dans leurs exploitations et dans leurs modes de production. Il faut garder en tête qu’aucun gouvernement ne se désintéressera du secteur agroalimentaire, et que l’agriculture française a la capacité de conserver sa place dans le monde.

Accédez à l’intégralité de la publication en téléchargement ici.

Nouvelle-Zélande : Manifestation contre un projet de taxation des «pets» de vache»

Après En Nouvelle-Zélande, une police des pets de vaches ?, voici «Manifestation contre un projet de taxation des «pets» de vache», source AGIR du 20 octobre 2022.

Des fermiers ont manifesté jeudi en Nouvelle-Zélande contre un projet du gouvernement de taxer les émissions de gaz à effet de serre du bétail. Des convois ont convergé vers Wellington, Auckland, Christchurch et plusieurs autres communes de l'archipel.

Les participants demandaient au gouvernement de centre-gauche de renoncer à son projet de taxer «les pets et les rots» émis par les animaux d'élevage. La semaine dernière, la première ministre Jacinda Ardern a révélé un plan visant à mettre en place un impôt de ce type, ce qui constituerait une première mondiale.

Les gaz, comme le méthane, naturellement émis sous forme de pets et de rots par les 6,2 millions de vaches et 26 millions de moutons néo-zélandais, ainsi que le protoxyde d'azote contenu dans l'urine du bétail, figurent parmi les plus gros problèmes environnementaux du pays.

Vendre la viande plus chère
Le méthane est moins abondant et ne reste pas aussi longtemps dans l'atmosphère que le dioxyde de carbone, mais il constitue un facteur beaucoup plus puissant contribuant au réchauffement climatique.

Cette taxe est nécessaire pour ralentir le changement climatique, a fait valoir Mme Adern. Elle pourrait même bénéficier aux agriculteurs, qui pourront ainsi vendre une viande plus onéreuse, car respectueuse du climat.

Mais «nous n'allons pas l'accepter», lui ont répondu jeudi les fermiers. Des milliers de travailleurs du secteur agricole se sont joints à la manifestation pour décrier ce projet de loi.

«L'engagement idéologique du gouvernement en faveur de taxes punitives et contre-productives sur les émissions de la production agricole menace l'existence des communautés rurales», a déclaré Bryan McKenzie de Groundswell NZ, l'organisation à l'origine de cette manifestation.
Source : Agence Télégraphique Suisse (ATS)

Survie de Listeria monocytogenes et de Salmonella sur des surfaces dans l'environnement sec du conditionnement et efficacité du nettoyage à sec

«Survie de Listeria monocytogenes et de Salmonella sur des surfaces dans l'environnement sec du conditionnement et efficacité des processus de nettoyage à sec sur la réduction des pathogènes», source Center for Produce Safety. Il s'agit d'un programme de recherche proposé par Paul Dawson qui me semble utile d'où sa diffusion sur le blog. Merci à Food Safety News de m'avoir donné l'idée de cet article.

Points clés à retenir
- Le projet a examiné la survie de Listeria monocytogenes et de Salmonella sur des surfaces sèches d'ateliers de conditionnement de pêches simulées en laboratoire.
- Les chercheurs ont mesuré la mortalité de cellules séchées et de biofilms dans différentes conditions environnementales.
- La prochaine étape évaluera l'efficacité des désinfectants de qualité alimentaire sur les cellules et les biofilms en laboratoire.
- Conjugués aux essais en usine pilote, les résultats aideront à identifier les pratiques de management visant à réduire la présence de pathogènes dans un environnement sec.

Résumé
Salmonella et Listeria monocytogenes sont d'importants pathogènes d'origine alimentaire impliqués dans les épidémies d'origine alimentaire liées à la consommation de produits et de fruits frais. La contamination des produits frais est problématique car ces produits sont généralement consommés sans chauffage. Pour éviter les événements de contamination, l'industrie du conditionnement doit s'appuyer sur des pratiques rigoureuses de nettoyage-désinfection , y compris dans les zones sèches de l'atelier de conditionnement. Cette étude propose de développer des outils d'information sur les taux de mortalité des pathogènes exposés au stress matriciel. Des expériences permettront de réassembler les conditions du conditionnement. Des cellules planctoniques séchées et des biofilms séchés formés par le microbiote de l’atelier de conditionnement et L. monocytogenes ou Salmonella simuleront les surfaces et les conditions environnementales de l'industrie du conditionnement. Les expériences étudieront les conditions qui favorisent la transition des cellules planctoniques présentes sur les surfaces pour former des communautés intégrées ou des biofilms attachés, et la formation de cellules viables mais non cultivables. Les études d'inactivation fourniront des données sur les meilleures pratiques concernant la méthodologie de nettoyage à sec et de désinfection dans l‘atelier de conditionnement et l'élimination des pathogènes d'origine alimentaire. Ces résultats seront validés pour une utilisation pratique dans l'atelier de conditionnent, dans une grande étude d'usine pilote afin de réduire la charge de micro-organismes sur l'équipement et les produits. Les résultats de cette étude permettront d'améliorer la maîtrise des pathogènes en plus des bonnes pratiques agricoles de base.

Résumé technique
Le pourcentage de denrées alimentaires contaminées par des pathogènes d'origine alimentaire a augmenté au cours de la dernière décennie. Ces produits sont souvent consommés crus ou avec un minimum de transformation ou de préparation, ce qui contribue au risque de maladies d'origine alimentaire. Salmonella et Listeria monocytogenes sont deux pathogènes bactériens d'origine alimentaire préoccupants pour l'industrie des fruits et légumes. Une entreprise de conditionnement a émis en 2016 le premier rappel de certains fruits à noyau en raison d'inquiétudes concernant la contamination par Listeria monocytogenes. Un autre rappel dans plusieurs États de pêches en 2020 impliquait une contamination par Salmonella. De plus, Salmonella et Listeria monocytogenes sont des pathogènes importants pour d'autres produits tels que les légumes verts à feuilles, les tomates, les melons cantaloups et la mangue. En l'absence de toute pratique empêchant la survie des pathogènes sur le produit, l'exposition des produits frais à des surfaces de contact après récolte contaminées augmentera la probabilité de contamination et d'épidémies d'origine alimentaire. Dans certaines zones de l'atelier de conditionnement, la réglementation autorise l'utilisation de techniques de nettoyage à sec telles que l'aspiration ou la mise au rebut, suivies de l'utilisation de désinfectants secs pour les surfaces en contact avec les aliments ou les zones de la zone 1. L'utilisation ou la présence d'eau pourrait constituer un risque important de croissance de pathogènes d'origine alimentaire, de contamination croisée et de dissémination dans l'établissement. Cependant, les micro-organismes ont de multiples mécanismes d'adaptation microbienne et de survie dans des conditions sèches. La survie microbienne dans des conditions de faible humidité et de dessiccation présentes dans l'atelier de conditionnement peut entraîner une contamination croisée. De plus, des conditions sèches défavorables pourraient forcer les bactéries à entrer dans un état physiologique inactif, tel que viable mais non cultivable (VNC). La présence de cellules VNC a des implications sur la sécurité des aliments puisque ces micro-organismes peuvent ne pas être détectés lors d'un échantillonnage de routine pour la surveillance de l'environnement. Dans la recherche proposée, nous visons à déterminer la survie de cellules planctoniques associé à la surface sèche et des biofilms de L. monocytogenes et de Salmonella cultivés en combinaison avec la microflore généralement retrouvée sur des surfaces dans l'usine de conditionnement. Dans l'Objectif 1, les taux de mortalité des pathogènes seront déterminés ensemble pour des cellules planctoniques et des biofilms séchés sur des surfaces du conditionnement. Les expériences étudieront les conditions qui favorisent la transition des cellules planctoniques présentes sur les surfaces pour former des communautés intégrées ou des biofilms attachés (la question principale est de savoir quand et comment une cellule séchée devient un biofilm intégré). Les études d'inactivation dans l'objectif 2 fourniront des données sur les meilleures pratiques concernant la méthodologie de nettoyage à sec et de désinfection dans l’atelier de conditionnement et l'élimination des pathogènes d'origine alimentaire. L'Objectif 3, une étude en usine pilote, validera les résultats des Objectifs 1 et 2 pour une utilisation pratique dans l'usine de conditionnement, afin de réduire la charge de micro-organismes sur l'équipement et les produits. Ensemble, les données de laboratoire et les essais en usine pilote peuvent identifier les pratiques de management associées à une présence réduite de pathogènes dans l'environnement sec.

On pourra aussi retrouver une interview de Paul Dawson ici.

Types de données recueillies dans les investivations sur les éclosions d'origine alimentaire par le CDC

«Types de données recueillies dans les investivations sur les éclosions d'origine alimentaire», source CDC du 19 octobre 2022.

Trois types de données
Lorsqu'une éclosion ou une épidémie d'origine alimentaire est détectée, les responsables de la santé publique et de la réglementation travaillent rapidement pour recueillir autant d'informations que possible afin de découvrir ce qui rend les personnes malades.

Données épidémiologiques
Où et quand les personnes sont-ils tombées malades ? Le même germe a-t-il déjà causé des épidémies ? Si c'est le cas, qu'est-ce qui a rendu les personnes malades lors de ces épidémies ?
Quels aliments les personnes mangeaient-ils avant de tomber malades ?
À quels restaurants, épiceries ou événements les personnes malades se sont-elles rendues ?

Données de traçabilité
Existe-t-il un point commun dans la chaîne de distribution où les aliments auraient pu être contaminés ?
Y a-t-il quelque chose dans les installations de production alimentaire, les exploitations agricoles ou les restaurants qui rend les germes susceptibles de se propager ?

Données sur les analyses alimentaires et environnementales
Le germe à l'origine de l'épidémie se trouve-t-il également dans un aliment ou dans l'environnement de production alimentaire ?
Les germes trouvés dans les aliments ou dans l'environnement de production alimentaire ont-ils les mêmes empreintes ADN que les germes trouvés chez les personnes malades?

Actions pour arrêter l'épidémie
Les enquêteurs sur les éclosions prennent des mesures pour protéger le public lorsqu'il existe des informations claires et convaincantes montrant que des personnes sont tombées malades à cause du même aliment contaminé.
Les responsables de la santé alertent la population
Des entreprises rappellent des produits contaminés
Les restaurants ou les installations de production alimentaire ferment temporairement

Amélioration constante
Les enquêteurs ne résolvent pas toutes les épidémies. Parfois, les épidémies se terminent avant que suffisamment d'informations n'aient été recueillies pour identifier les aliments contaminés. Les enquêteurs sur les épidémies développent constamment de nouvelles façons d'enquêter et de résoudre les épidémies plus rapidemen
t.

mercredi 19 octobre 2022

Compléments alimentaires, remèdes miracles ou fausses promesses ?

L’Anses met régulièrement en ligne des documents utiles sur les compléments alimentaires ici.
L’Anses gagnerait à voir un site Internet spécialement dédié aux complements alimentaires plutôt que de naviguer de page en page, étant donné l'importance prise par ce sujet auprès des consommateurs et des problèmes de santé rencontrés. 

Ansi, le portail de la sécurité alimentaire du Luxembourg a ouvert une page spécialement dédiée aux compléments alimentaires.

Les compléments alimentaires sont des denrées alimentaires qui se présentent sous différentes formes (comprimés, poudres, solutions liquides). Leur but est de compléter l’alimentation normale. Ils peuvent contenir des vitamines, des minéraux, des plantes ou d’autres substances.

Le dépliant Les compléments alimentaires : remèdes miracles ou fausses promesses?  fournit diverses informations sur les compléments alimentaires : utilité et nécessité, le lien avec les médicaments ainsi que des conseils d’achat.

La consommation de compléments alimentaires est souvent perçue comme étant sans risque mais peut, dans certains cas, exposer le consommateur à des risques de santé. La page «Compléments alimentaires – publications» contient des fiches techniques concernant la délimitation entre médicament et complément alimentaire, des conseils de consommation ainsi que des articles sur des cas d’effets indésirables en lien avec la consommation d’un complément alimentaire.

La page des Publications regroupe des avis et recommandations concernant le statut de certains produits et la consommation de certaines substances dans les compléments alimentaires.

Sont proposés les sujets suivants :
- Complément alimentaire ou médicament?
- Conseils de consommation
- Publications des autorités de sécurité alimentaire et d’analyse de risques d’autres pays

Tous ces éléments s‘adressent aux consommateurs, mais les professionnels ne sont pas oubliés.

Par ailleurs, une nouvelle publication sur l'acétylcystéine y a été ajoutée.

L'acétylcystéine est utilisée dans des compléments alimentaires aux revendications multiples, comme par exemple protéger contre les toxines environnementales et les polluants, avoir un effet anti-âge, renforcer l’immunité ou améliorer les performances sportives, mais pour lesquelles les preuves scientifiques sont limitées. Elle est également utilisée comme médicament et peut présenter des interactions avec d’autres médicaments. Tous les détails sont présentés dans la fiche technique.

Commentaire
Ce qu’il y a de bien dans ces informations c’est qu’elles sont simples et claires pour les consommateurs comme pour les professionnels.

Mise à jour du 26 octovre 2022
On lira Enquête sur les compléments alimentaires en Suisse.
La prise de compléments alimentaires est très répandue dans les pays occidentaux. C’est ce qui a décidé l’OSAV à réaliser une enquête en ligne afin d’en savoir plus sur la consommation de compléments alimentaires en Suisse.

Une intervention synbiotique avec des lactobacilles, des bifidobactéries et de l'inuline chez des volontaires sains augmente l'abondance de bifidobactéries mais n'altère pas la diversité microbienne

Bien entendu en France, nous avons le programme de recherche «Ferments du futur», mais en attendant les résultats, voici qu’«Une intervention synbiotique avec des lactobacilles, des bifidobactéries et de l'inuline chez des volontaires sains augmente l'abondance de bifidobactéries mais n'altère pas la diversité microbienne.», source AEM.

Résumé
Les symbiotiques combinent des probiotiques et des prébiotiques et sont à l'étude pour leurs bienfaits potentiels sur la santé. Dans cet essai à groupe unique, nous avons analysé les modifications du microbiome intestinal, de la qualité des selles et du bien-être gastro-intestinal chez 15 volontaires sains après une intervention synbiotique comprenant Lacticaseibacillus rhamnosus (LGG), Lactobacillus acidophilus (LA-5), Lacticaseibacillus paracasei subsp. paracasei (L. CASEI 431) et Bifidobacterium animalis subsp. lactis BB-12 et 20 g de poudre d'inuline dérivée de la chicorée consommés quotidiennement pendant 4 semaines.

Des échantillons fécaux ont été prélevés au départ et à la fin de l'intervention, et tous les participants ont rempli un journal fécal basé sur l'échelle de Bristol (classification des selles) et ont enregistré leur bien-être gastro-intestinal. Aucun effet indésirable n'a été observé après la consommation du produit synbiotique, et la consistance et la fréquence des selles sont restées pratiquement inchangées au cours de l'essai. L'analyse du microbiome des échantillons fécaux a été réalisée à l'aide d'un séquençage shotgun suivi d'un profilage taxonomique. Aucun changement dans la diversité alpha et bêta n'a été observé après l'intervention. Une plus grande abondance relative de Bifidobacteriaceae a été observée chez 12 sujets, les espèces de bifidobactéries indigènes constituant la principale augmentation. Les quatre organismes probiotiques ont augmenté en abondance, et L. rhamnosus, B. animalis et L. acidophilus étaient différemment abondants par rapport au niveau de référence.

La comparaison des souches fécales au génome de référence de B. animalis subsp. lactis BB-12 et du produit symbiotique séquencé n'ont révélé que quelques polymorphismes mononucléotidiques différenciant le probiotique B. animalis subsp. lactis BB-12 à partir des souches fécales identifiées, indiquant que cette souche probiotique était détectable après l'intervention.

Importance
Les effets des probiotiques et/ou des synbiotiques sont rarement étudiés chez des volontaires sains ; par conséquent, cette étude est importante, en particulier compte tenu des aspects de sécurité sanitaire de plusieurs probiotiques ainsi que des fibres prébiotiques consommées par les humains. L'étude explore le potentiel d'une intervention symbiotique avec des lactobacilles, des bifidobactéries et de l'inuline chez des volontaires sains et suit la souche probiotique ingérée B. animalis ssp. lactis.

Selon les éditeurs de la revue Applied and Environmental Microbiology qui ont sélectionné l’intérêt de cet article, «Les interventions par des synbiotiques testées».

Rubin et ses collègues (e01087-22) ont testé un produit synbiotique de bactéries probiotiques intestinales et un substrat de croissance prébiotique chez des volontaires sains. L'intervention synbiotique durant 4 semaines a augmenté l'abondance relative des espèces bifidobactériennes bénéfiques sans affecter la composition du microbiome. Le produit semble donc sûr et potentiellement bénéfique pour la santé humaine.

Variole du singe : De nouvelles preuves en faveur d'une infection sexuellement transmissible. Qu'en pense Santé publique France ?

Légende de l'image. La coloration par i
mmunofluorescence démontre que le virus de la variole du singe (vert) peut être détecté dans la lumière épididymaire (rouge), site de maturation et de stockage des spermatozoïdes, d'un macaque crabier atteint d'une infection aiguë par le virus de la variole du singe. Les noyaux étaient contre-colorés en bleu. (Crédit image : Dr Xiankun (Kevin) Zeng, USAMRIID).

Peut-on mettre un mot sur certaines maladies, en l’occurrence les cas de variole du singe ?

Pour Santé publique France, il s’agit de cas d’une zoonose ou maladie transmissible de l’animal à l’homme. Bien entendu, cette maladie peut être qualifiée de zoonose, mais vu le nombre de cas dans le monde, il est plus exact, me semble-t-il, de la qualifier d’infection sexuellement transmissible. Mais est-ce politiquement correct ? Santé publique France n’a sans doute pas voulu s’attirer les foudres de quelques lobbies ...

Dans un précédent article, le blog vous avait informé, «Variole du singe, infection sexuellement transmissible ou non ?» réalisé à partir d’un communiqué de l’Académie de médecine de France, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)», et pourtant il y aurait de quoi, mais comme l’on dit pas d’amalgame.

Voici donc un nouvel élément, «Une étude chez les primates montre que la présence du virus de la variole du singe dans les testicules», source article de Stephanie Soucheray paru le 19 octobre dans CIDRAP News.

Pour la première fois, des chercheurs ont dit avoir détecté le virus de la variole du singe dans des testicules de primates non humains pendant la phase aiguë de l'infection, selon une étude publiée dans Nature Microbiology. Bien que l'étude ait impliqué des macaques, elle fournit plus de preuves que le virus de la variole du singe pourrait être transmis sexuellement chez l'homme.

L'étude a été menée par des scientifiques de l'US Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID).

Virus retrouvé dans les structures de production du sperme
«Nous avons détecté le virus du monkeypox dans les cellules interstitielles et les tubules séminifères des testicules, ainsi que dans la lumière épididymaire, qui sont les sites de production et de maturation des spermatozoïdes», a dit l'auteur principal Xiankun (Kevin) Zeng de l'USAMRIID dans un communiqué de presse.

Le virus a été retrouvé dans les testicules de deux animaux qui ont survécu à un challenge au virus d ela variole du singe pendant la phase aiguë, et le virus a été détecté dans les testicules jusqu'à 37 jours après l'infection, bien plus longtemps que ce qui était détectable à partir d'autres organes et lésions cutanées.

«Il semble donc plausible que la transmission humaine chez les patients masculins convalescents puisse se produire via le sperme», a déclaré Zeng. Le sperme des singes n'a pas été testé, car les chercheurs utilisaient des échantillons de tissus archivés.

Actuellement, la transmission humaine est comprise comme se produisant par contact direct avec des lésions cutanées, des fluides corporels et des sécrétions respiratoires. Certaines petites études menées cette année ont cependant montré la détection de l'ADN viral du monkeypox dans le sperme de patients.

«Comme le virus de la variole du singe peut être transmis par contact direct avec des fluides corporels, la compréhension de la biologie de l'infection par le virus de la variole du singe des testicules pendant les phases aiguës et de convalescence de la maladie, et l'excrétion dans le sperme, a des implications importantes pour la santé publique», ont conclu les auteurs.

Critères d'évaluation des risques liés aux plantes produites par mutagénèse dirigée, cisgénèse et intragénèse, selon l'EFSA

«Critères d'évaluation des risques liés aux plantes produites par mutagénèse dirigée, cisgénèse et intragénèse», questions les plus fréquentes par l’EFSA du 18 octobre 2022.

Dans une déclaration publiée le 18 octobre, les scientifiques de l'EFSA ont proposé six critères pour l'évaluation des risques associés à des plantes produites à l'aide des techniques génomiques de mutagenèse dirigée, cisgenèse et intragenèse. La Commission européenne a sollicité cet avis scientifique pour étayer son initiative politique en cours sur les nouvelles techniques génomiques.

La mutagénèse dirigée, la cisgénèse et l'intragénèse, c’est quoi ?
Ce sont des techniques de génie génétique, c’est-à-dire des processus qui modifient la structure génétique d'un organisme en modifiant, en supprimant ou en introduisant de l'ADN.

- La mutagénèse dirigée est un terme générique utilisé pour décrire des techniques qui induisent une ou des mutations spécifiques dans des emplacements ciblés du génome. Les changements se produisent sans insertion de matériel génétique.

- La cisgénèse fait référence à la modification du matériel génétique d'un organisme avec une séquence d’ADN de la même espèce ou d'une espèce étroitement apparentée. La nouvelle séquence contient une copie exacte de la séquence déjà présente dans la réserve génétique des phytotechniciens ; ce réservoir constitue l'ensemble de toutes les informations génétiques pour une espèce donnée disponible pour une utilisation par les sélectionneurs.

- L’intragénèse fait référence à la modification du matériel génétique d'un organisme à l’aide d’une combinaison de différentes séquences de la même espèce ou d'une espèce étroitement apparentée. La nouvelle séquence contient un copie réorganisée de séquences déjà présentes dans le réservoir génétique des sélectionneurs.

Vous trouverez des réponses (en principe) aux questions suivantes,

- En quoi les plantes produites grâce à ces nouvelles techniques génomiques sont-elles différentes des plantes produites par les techniques de génie génétique établies ou par les techniques de sélection traditionnelle ?
- Quels critères les experts proposent-ils d'utiliser pour évaluer les risques liés à des plantes produites par mutagénèse dirigée, cisgénèse ou intragénèse ?
- Qu’entend-on par «historique d'utilisation» et comment peut-il être évalué ?
- La déclaration aborde-t-elle la question des effets non ciblés ?
- Pourquoi la Commission européenne a-t-elle demandé cet avis scientifique à l’EFSA ?
- Quel est le rôle de l’EFSA dans le domaine des nouvelles techniques génomiques ?
- Les citoyens de l'UE sont-ils conscients ou préoccupés par l'utilisation de nouvelles techniques génomiques dans la production alimentaire ?
- Comment puis-je en savoir plus sur les travaux de l'EFSA en matière de nouvelles techniques génomiques ?

Il est dit que «Les travaux de l'EFSA étayeront l'initiative politique en cours de la Commission européenne dans le domaine des nouvelles techniques génomiques. Voir le site internet de la Commission (uniquement en anglais) pour en savoir plus.»

Méfiance donc, non pas sur les nouvelles techniques génomiques, mais sur ce que compte en faire la Commission européenne ...