mercredi 8 mars 2023

Ça, c’est Paris ! Gabegie à l'académie du climat !

La France signale des cas de grippe aviaire H5N1 chez des renards

«La France signale des cas de grippe aviaire H5N1 chez des renards», source extrait d’un article de Lisa Schnirring paru 7 mars 2023 dans CIDRAP News. Le titre original de l’article est «La France signale des cas de grippe aviaire H5N1 chez des renards. Plus de volailles atteintes en Amérique du Sud».

Les autorités vétérinaires françaises ont signalé de la grippe aviaire H5N1 dans des prélèvements de renards roux, faisant partie des détections en cours chez les mammifères.

Des renards français retrouvés près de goélands morts
Dans une notification à l'Organisation mondiale de la santé animale (depuis 2023, il s’agit de l’OMSA, ex OIE, Office international des épizooties) le 7 mars, des responsables français ont déclaré que le virus avait été retrouvé dans un prélèvements d'un renard, l'un des trois retrouvé mort le 10 février dans une réserve naturelle près de la ville de Meaux (Seine et Marne), à environ 35 km au nord-est. de Paris. Les renards morts ont été retrouvés près de goélands morts.

Le virus retrouvé chez le renard appartient au clade 2.3.4.4b H5N1 qui circule chez les oiseaux sauvages et les volailles - avec des détections occasionnelles de mammifères - sur plusieurs continents. Les responsables de la santé surveillent de près les développements chez les mammifères, car le virus semble avoir des mutations qui pourraient le rendre plus reconnaissable pour les cellules des voies respiratoires des mammifères. Quelques infections humaines ont été signalées impliquant le clade, toutes chez des personnes ayant été en contact étroit avec de la volaille.

D'autres pays d'Europe ont signalé des détections de H5N1 chez des mammifères, notamment le Royaume-Uni et l'Espagne, qui ont signalé une épidémie impliquant le virus dans un élevage de visons.

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire.

Une enquête révèle l'impact de la pandémie et du Brexit sur les entreprises britanniques

«
Une enquête révèle l'impact de la pandémie et du Brexit sur les entreprises», source article de Joe Whiworth paru le 7 mars 2023 dans Food Safety News.

Selon une enquête, la plupart des entreprises alimentaires estiment que quitter l'Union européenne a affecté leurs opérations, tandis que beaucoup ont déclaré que le COVID-19 n'avait pas eu d'impact sur leur capacité à répondre aux exigences réglementaires.

Le sondage, commandé par la Food Standards Agency (FSA), comprenait 400 entreprises en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, ainsi que des entretiens avec 60 entreprises. Les travaux se sont déroulés entre juin et août 2022.

Cela couvrait l'expérience des entreprises de travailler avec la FSA, l'impact de la pandémie de coronavirus, la sortie du Royaume-Uni de l'UE et la familiarité avec un programme conçu pour moderniser les approches réglementaires.

Sept sur 10 ont déclaré avoir eu une bonne expérience avec la FSA. Seuls 2% ont signalé une mauvaise expérience. Cela représentait peu de changement par rapport à la dernière enquête réalisée en 2020.

Les entreprises du secteur du vin ont été majoritairement positives. Les entreprises de viande ont également généralement eu une expérience positive, avec une augmentation significative à partir de 2020. Celles du secteur laitier étaient moins positives, mais seulement 2% ont signalé une expérience négative. Les opinions négatives couvraient des facteurs tels que l'audit non cohérent et la lenteur ou le manque de clarté du personnel dans les commentaires et les rapports.

Moins de la moitié des répondants n'étaient pas clairs sur la façon dont la FSA prend des décisions dans son travail avec les entreprises. Certains ont dit qu'il y avait des différences entre ce que la FSA pourrait leur dire de faire et ce que d'autres organisations comme Red Tractor* pourraient dire.

Au total, 37% n'étaient pas sûrs des frais qu'ils devaient payer à la FSA et 29% de la manière dont l'agence était financée. Dans l'ensemble, le secteur de la viande estime avoir une meilleure compréhension de ces aspects que ceux des produits laitiers et du vin. Selon le rapport, cela pourrait être dû au fait qu'ils ont plus de contacts avec la FSA car le personnel de l'agence est basé sur place.

Impact de la pandémie et du Brexit
Les trois quarts des répondants à l'enquête ont déclaré que la pandémie de COVID-19 n'avait eu aucun impact sur leur capacité à se conformer aux réglementations de la FSA et lors des entretiens, certains ont déclaré qu'elle avait en fait contribué à la croissance et à de nouvelles opportunités.

Un peu moins d'une entreprise sur cinq a déclaré que la pandémie avait eu un impact négatif sur la capacité de se conformer aux réglementations de la FSA, 4 % déclarant qu'elle avait rendu la conformité beaucoup plus difficile. L'impact a été le plus sévère dans le secteur de la viande, mais il a également ralenti les processus pour les producteurs laitiers. Certaines entreprises de viande ont déclaré avoir presque fermé leurs portes parce qu'elles fournissaient des établissements de restauration rapide qui ont fermé pendant les restrictions du confinement.

Dans l'ensemble, les entreprises se sont senties négativement affectées par la sortie du Royaume-Uni de l'UE, bien qu'il y ait eu quelques commentaires positifs. Les thèmes négatifs comprenaient les problèmes de recrutement, l'augmentation de la paperasserie, les problèmes liés aux douanes et les coûts plus élevés.

La majorité des entreprises ont estimé que la sortie du Royaume-Uni avait un certain impact. Les entreprises viticoles étaient les plus susceptibles de déclarer cela, suivies par celles du secteur de la viande et des produits laitiers. Cependant, cela ne semble pas avoir affecté leur opinion sur la FSA.

La grippe aviaire, le conflit entre l'Ukraine et la Russie et la hausse des coûts ont été mentionnés par une poignée d'entreprises comme des problèmes les affectant, en particulier avec des coûts plus élevés pour les aliments, les engrais et le carburant.

Opinion sur la FSA
Les trois quarts des répondants étaient satisfaits de la communication de la FSA, bien que seulement 18% se disent «très» satisfaits. Les raisons de ne pas être satisfait comprenaient la crainte que la FSA ne soit pas suffisamment proactive dans le partage d'informations sur les principaux changements apportés aux directives ou à la législation et qu'il y ait souvent des retards dans les réponses aux questions.

Les entreprises ont été interrogées sur leur satisfaction concernant les activités de la FSA, y compris les inspections, les visites inopinées et l'application des réglementations. Les exploitants du secteur laitier étaient les plus satisfaits des inspections. La satisfaction était la plus faible pour la réapprobation à la suite d'un changement d'activités.

Les préoccupations comprenaient le manque de communication et de structure pour les visites inopinées, le manque de compétences de certains évaluateurs et la cohérence dans la manière dont les vétérinaires officiels interprètent la conformité.

Sur deux entretiens avec des exploitants de coquillages en Angleterre, les deux ont critiqué les processus sur la façon dont les décisions sont prises sur la qualité de l'eau et le fonctionnement du classement. Cependant, la FSA n'est pas responsable de la qualité de l'eau.

Environ six sur 10 ont déclaré avoir trouvé facile de se conformer aux directives de la FSA. La difficulté la plus courante concernait la clarté des directives, suivie des processus compliqués et des charges croissantes sur le temps du personnel.

Moins d'un quart avaient entendu parler du programme de transformation opérationnelle, avec une notoriété plus élevée dans le secteur de la viande que dans le secteur laitier, et en Angleterre qu'au Pays de Galles. La structure et la portée de ce programme ont été modifiées depuis l'enquête.

Il y avait un mélange de prudence et d'optimisme. Alors que certains pensaient que cela pourrait permettre une approche plus efficace et ciblée de la réglementation et de la conformité, d'autres craignaient que cela n'entraîne plus de travail et se demandaient si les consommateurs soutiendraient les changements.

*Selon Wikipédia, Assured Food Standards est une société britannique qui octroie sous licence la marque de qualité Red Tractor, un programme de certification de produits qui comprend un certain nombre de programmes d'assurance agricole pour les produits alimentaires, les aliments pour animaux et les engrais.

Préparez-vous à Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments le 7 juin 2023 !

Pour les 60 ans du
Codex Alimentarius, à l’inititive de la FAO et de l’OMS, voici que va bientôt arriver la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments le 7 juin 2023.

La sécurité sanitaire des aliments sauve des vies. Elle représente une composante essentielle de la sécurité alimentaire et joue un rôle crucial dans la réduction des maladies d’origine alimentaire. Chaque année, 600 millions de personnes sont touchées par environ 200 types de maladies d’origine alimentaire. Et ce sont les populations pauvres et les jeunes qui en souffrent le plus. Par ailleurs, les maladies d’origine alimentaire sont responsables de 420 000 décès qui pourraient être évités chaque année.

La Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments est l’occasion idéale:
- de sensibiliser les populations aux questions de sécurité sanitaire des aliments;
- d’expliquer comment éviter les maladies grâce à la sécurité sanitaire des aliments;
- de discuter d’approches collaboratives pour améliorer la sécurité sanitaire des aliments dans tous les secteurs;
- de promouvoir des solutions et des moyens de renforcer la sécurité sanitaire des aliments.

«Comment savez-vous que les aliments que vous consommez sont sûrs?»

Sans doute, vous vous lavez les mains, vous lavez vos ustensiles de cuisine et vous cuisez vos aliments à la bonne température. En matière de sécurité sanitaire des aliments, toutes ces pratiques sont bonnes. Vous lisez probablement l'étiquette sur l'emballage pour savoir quels ingrédients contient le produit et comment le cuisiner. En outre, sans en avoir conscience peut-être, vous faites confiance à tous ceux qui ont veillé à cultiver, transformer, emballer, distribuer et préparer votre produit dans de bonnes conditions afin que vous puissiez le savourer sans tomber malade. Votre produit est sûr et votre confiance est justifiée, car les personnes qui ont participé à sa fabrication, que ce soit près de chez vous ou à l'autre bout du monde, ont suivi les pratiques de sécurité sanitaire des aliments établies, qui sont à la disposition de chacun, en toute transparence, sous la forme de normes. En d'autres termes, les normes alimentaires sont pour nous tous le fondement de notre confiance.

Les normes alimentaires sont un moyen de garantir la sécurité et la qualité.
Elles indiquent aux agriculteurs et aux transformateurs comment manipuler de manière hygiénique les aliments. Elles définissent les limites maximales d'additifs, de contaminants, de résidus de pesticides et de médicaments vétérinaires que chacun d'entre nous peut consommer sans danger. En outre, elles précisent comment il faut mesurer, emballer et transporter les aliments pour qu'ils restent sûrs. Grâce à l'application de normes qui concernent, par exemple, la nutrition ou l'étiquetage relatif aux allergènes, les consommateurs peuvent savoir si l'aliment sera bon pour eux.

La plupart des gouvernements et des organisations adoptent et appliquent des normes alimentaires qui sont fondées sur des évaluations scientifiques des dangers, lesquels sont de nature biologique, chimique et physique. Les normes peuvent être mises au point par un gouvernement donné ou une organisation donnée, ou par un organe régional ou intergouvernemental chargé de l'établissement de normes. La Commission du Codex Alimentarius, ou le Codex en abrégé, est un de ces organes internationaux chargés de l'établissement de normes sur la sécurité sanitaire et la qualité des aliments. Au Codex, les représentants de 188 États membres et d'une organisation membre (l'Union européenne) travaillent de concert pour que l'on puisse compter sur des aliments sans danger.

En 2023, pour les 60 ans du Codex, nous célébrons les normes alimentaires afin de montrer la voie à suivre pour que, partout, chacun ait accès à des aliments sûrs.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.

mardi 7 mars 2023

Le cas des pommes en France : « On a le droit de manger ce qu’on n’a pas le droit de produire ! »

Nestlé pourrait fermer l'usine de Caudry au centre de l'épidémie française à STEC en 2022

«Nestlé pourrait fermer l’usine au centre de l'épidémie française à E. coli en 2022», source Food Safety News du 7 mars 2023, article complété par mes soins -aa.

Nestlé envisage de fermer un site en France où des pizzas contaminées ont été produites en 2022. Deux enfants sont décédés dans l'épidémie.

Le syndicat Force Ouvrière a déclaré qu'il pensait que la raison principale du problème était l'épidémie à E. coli liée aux pizzas surgelées de la marque Fraîch'Up.

Lors d'une réunion la semaine dernière, la Société des Produits Alimentaires de Caudry (SPAC), propriété de Nestlé, a déclaré aux syndicats que les volumes attendus étaient en baisse dans le cadre des négociations commerciales. Les raisons invoquées pour cela comprenaient une concurrence accrue.

Nestlé envisage soit une réorganisation des opérations, soit la fermeture de l'usine. Une décision finale sur la marche à suivre est attendue d'ici le 30 mars. Si le site est fermé, plus de 120 salariés seraient concernés, selon Force ouvrière.

Contexte
En décembre, Nestlé a été autorisé à rouvrir partiellement l'usine Buitoni à Caudry. Agrément appliqué à la production de pizzas à pâte cuite. La ligne de fabrication de pizzas sans recuisson de pâte, comme la gamme Fraîch’Up, n’a pas été redémarrée.

Selon Santé publique France au 10 mai 2022, au total, 56 cas confirmés (55 enfants et 1 adulte) dont 54 sont liés à des souches STEC O26, et 2 à des souches STEC O103. Les 55 enfants malades sont âgés de 1 à 17 ans avec un âge médian de 6 ans ; 25 (45%) sont de sexe féminin ; 48 (87%) ont présenté un SHU, 7 (13%) une gastro-entérite à STEC. Deux enfants sont décédés. L’adulte n’a pas présenté de SHU. Le SHU est un type d'insuffisance rénale associé aux infections à E. coli qui peut entraîner de graves problèmes de santé tout au long de la vie.

Les souches épidémiques STEC O26:H11 et O103:H2 ont été isolées à partir de pizzas prélevées au domicile des patients et à l'usine de fabrication. E. coli a également été retrouvé dans la farine utilisée pour faire des pizzas.

En mars 2022, Nestlé a rappelé et retiré les pizzas incriminées, et la production de l'usine a été suspendue. Une enquête pénale sur l'incident a été ouverte en mai.

La semaine dernière également, un juge d'un tribunal de Toulon a condamné Nestlé et SPAC à verser 20 000 euros à titre d'indemnisation à la famille d'une enfant de 12 ans malade lors de l'épidémie, selon un média français.

Complément
Voici ce que rapporte Force Ouvrière dans un communiqué du 3 mars 2023.
Buitoni, vers une fermeture de l’usine de Caudry
Lors du Comité social économique du 2 mars 2023, la direction de la SPAC (Buitoni, groupe Nestlé) a annoncé aux organisations syndicales que les négociations commerciales n’ont pas permis d’obtenir les volumes espérés.

La direction a présenté les deux options qu’elle se réserve, soit une réorganisation importance, soit la fermeture de l’usine.

Pour expliquer ces difficultés commerciales, la direction a mis en avant la concurrence et la montée des marques distributeurs… Pour FO, la raison centrale de cet échec est le scandale sanitaire lié aux pizzas de la gamme Fraîch’Up, suspectées d’avoir provoqué la mort de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autres par la bactérie Escherichia coli.

L’usine vient seulement d’être mise aux normes et la direction ainsi que le groupe Nestlé portent une lourde responsabilité sociale quant à la fermeture de l’usine qui va toucher plus de 120 salariés.

La décision définitive sur la fermeture de l’usine sera rendue par Nestlé le 30 mars.

Pour la FGTA-FO et le syndicat FO SPAC, cette responsabilité oblige le groupe Nestlé à mettre les énormes moyens financiers qu’il possède pour reclasser l’ensemble des salariés ou financer leurs projets de reconversion.

FO, majoritaire sur le site, se battra pied à pied pour défendre les intérêts des salariés victimes de l’irresponsabilité de la direction.

lundi 6 mars 2023

One Health : Des bactéries résistantes à des antimicrobiens couramment utilisés sont encore fréquemment détectées chez les humains et les animaux, selon l'ECDC et l'EFSA

«Des bactéries résistantes à des antimicrobiens couramment utilisés sont encore fréquemment détectées chez les humains et les animaux»,
source EFSA du 6 mars 2023.

Une résistance de Salmonella et Campylobacter aux antimicrobiens couramment utilisés est fréquemment observée chez les humains et les animaux, révèle un rapport publié aujourd'hui par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Cependant, la résistance simultanée à des antimicrobiens d'importance critique pour les humains a généralement été détectée à de faibles concentrations, sauf pour certains types de Salmonella et de Campylobacter coli dans plusieurs pays.

«La résistance aux antimicrobiens est l’une des plus grandes menaces auxquelles nous sommes confrontés dans le monde entier et elle affecte tant les humains, que les animaux et l’environnement. Travailler ensemble reste essentiel pour résoudre ce problème complexe. Dans notre travail, nous incarnons l'approche «Une seule santé», qui tient compte des liens étroits et de l'interdépendance de la santé des humains, des animaux, des plantes et de l'environnement dans son ensemble», ont déclaré dans une déclaration conjointe Mike Catchpole et Carlos Das Neves, respectivement scientifiques en chef de l’ECDC et de l’EFSA.

Des tendances encourageantes ont été observées dans plusieurs pays, où une proportion croissante de bactéries provenant d'animaux producteurs d'aliments se sont révélées sensibles à tous les antimicrobiens testés. En outre, la prévalence des bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) et de bactéries E. coli productrices de bêta-lactamases AmpC (AmpC) diminue.

Une diminution de la résistance de Salmonella à l'ampicilline et à la tétracycline a également été observée chez les humains dans plusieurs pays au cours de la période 2013–2021. Ce phénomène était particulièrement évident pour S. Typhimurium, un type de Salmonella couramment associé aux porcs et aux veaux, qui est souvent multirésistant aux médicaments. Les données montrent également des tendances à une diminution de la résistance de Campylobacter jejuni à l'érythromycine chez les humains et les poulets de chair.

Ce type d'antimicrobien est très important dans le traitement de la campylobactériose.

Toutefois, pour la même période, le rapport montre également une tendance croissante de la résistance de S. Enteritidis et de C. jejuni à la ciprofloxacine chez les humains. S. Enteritidis et C. jeuni causent la plupart des cas d'infection à la salmonellose et à la campylobactériose chez les humains.

Des tendances similaires ont été observées chez C. jejuni provenant de poulets de chair entre 2009 et 2020, où la résistance à la ciprofloxacine a augmenté dans plusieurs pays. Le niveau de résistance à la ciprofloxacine chez Campylobacter est maintenant si élevé que cet antimicrobien ne peut plus être recommandé dans le traitement des infections graves à Campylobacter chez les humains.

La résistance de E. coli aux carbapénèmes demeure rare chez les humains et les animaux producteurs d'aliments . Les carbapénèmes étant une classe d'antimicrobiens de dernier recours, toute découverte d'une résistance chez les bactéries zoonotiques serait préoccupante. Par conséquent, il faut continuer à surveiller de près et à étudier la résistance aux carbapénèmes.

On lira dans ce contexte «La résistance aux antibiotiques en santé animale en 11 questions», document du 16 novembre 2022 de l’Anses.

L'antibiorésistance est une problématique majeure à la fois pour la santé humaine et animale. L'émergence et la diffusion de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques remettent en question l'efficacité de ces traitements. Préserver l'efficacité des antibiotiques constitue donc un réel défi de santé publique qui nécessite une approche intégrée selon le concept One Health, une seule santé humaine et animale.

Belgique : Disparités des résultats des inspections privées versus inspections publiques lors de la transformation de la viande et dans les abattoirs.

«Effet des Private Assurance Schemes (PAS) sur les résultats d'inspection du programme de contrôle de l'AFSCA dans le secteur de la transformation et dans les abattoirs (SciCom 2022/11)», source avis du conseil scientifique de l’AFSCA.

Question
Il est demandé au Comité scientifique d’examiner si la présence d'un «Private Assurance Scheme», ou «norme d'audit privée», peut avoir un effet sur la garantie de sécurité alimentaire que doivent donner les opérateurs dans la chaîne alimentaire. Il est demandé que cet effet soit mesuré sur la base d'une équivalence à partir des résultats des inspections de l’AFSCA chez les opérateurs dans la chaîne alimentaire plutôt que sur une équivalence de contenu et des lignes directrices des PAS étudiés. Pour ce faire, les résultats d'inspection entre les entreprises «certifiées PAS» (qui disposent d’un PAS pour l’une ou la totalité de leurs activités) et les entreprises «non certifiées PAS» seront comparés. Plus précisément, ces comparaisons concerneront le résultat d’inspection (favorable/favorable avec commentaires/défavorable) et certaines mesures éventuelles (PV, avertissement) suite à une inspection de l’AFSCA en fonction de :
- la validation concomitante ou non d’un système d'autocontrôle ;
- le code Lieu-Activité-Produit (LAP) ;
- le (sous-) secteur ;
- les scopes des listes de contrôle d'inspection utilisées.

Conclusions
Le Comité scientifique constate qu'il existe un effet positif global de la présence d'un PAS en l'absence d'un ACS (AutocControl System ou Système d’Autocontrôle de l’opérateur) validé dans le secteur de la transformation. En revanche, cet effet positif n'est pas démontré dans les abattoirs, ce qui y souligne l'importance des inspections de l'AFSCA et confirme la valeur ajoutée de l'ACS. Le Comité scientifique constate que la présence d'un ACS et d'un PAS permet d'améliorer les résultats et de réduire le nombre de mesures reçues concernant les éléments qui sont évalués lors d'une inspection. Sans la validation de l’ACS, une disparité plus importante entre les opérateurs pourrait donc être attendue à la suite de ce type de comparaison. En d'autres termes, la présence d'un ACS validé améliore les résultats d'inspection, comme l’avait déjà montré Jaxcsens et collaborateurs (2013), et l'effet d'un PAS est moindre si l'on dispose déjà d'un ACS validé. Cela confirme également que l'ACS peut être un bon substitut pour une partie des inspections, mais pas dans tous les secteurs.

Recommandations
Le Comité scientifique recommande d'automatiser ces analyses comparatives afin qu’elles puissent être répétées avec des données actualisées à une certaine fréquence (par exemple, annuellement). Des analyses similaires pourraient également être réalisées pour d'autres secteurs et d'autres PAS.

Le gruyère victime d’un généricide aux Etats-Unis

Un généricide est un terme utilisé pour décrire le processus volontaire au terme duquel un nom d’un produit alimentaire avec une indication géographique protégée, ici le gruyère, devient un nom générique descriptif d’un produit alimentaire américian. Défintion modifiée par mes soins issue de ce site pour rendre compte de la situation développée ci-après.

Le gruyère n'est pas seulement suisse, décide la justice américaine
Une cour d'appel américaine l'a confirmé vendredi: le terme gruyère fait bien référence aux Etats-Unis à un nom commun et ne peut être réservé aux seuls fromages de ce type originaires de Suisse ou de France.

L'interprofession du Gruyère, qui représente les acteurs du secteur en Suisse, et le Syndicat interprofessionnel du Gruyère, son pendant français, avaient bien tenté d'inscrire le terme au registre américain des marques certifiées. Mais face au refus de l'organisme, ils avaient porté plainte et avaient perdu en première instance début 2022.

Des juges d'une cour d'appel ont conforté cette décision. Il n'existe pas aux Etats-Unis les mêmes protections qu'en Europe sur l'appellation des produits alimentaires, font-ils valoir dans leur verdict. L'agence chargée de la sécurité sanitaire des aliments, la FDA, définit bien des critères pour le gruyère, comme l'existence de «petits trous» ou le fait qu'il soit vieilli pendant au moins 90 jours. Mais n'inclut pas des critères sur l'origine géographique.

Salué par le secteur laitier américain
Aussi «du fromage, peu importe où il a été produit, est étiqueté et vendu comme du gruyère aux Etats-Unis depuis des décennies». Et ce, qu'il ait été produit dans l'Etat américain du Wisconsin ou importé depuis les Pays-Bas, l'Allemagne ou l'Autriche, ajoutent-ils.

En conclusion, écrivent-ils, les plaignants ne peuvent pas aller à l'encontre de «ce qui ressort clairement du dossier: les consommateurs de fromage aux États-Unis comprennent que le terme «gruyère» fait référence à un type de fromage, ce qui rend le terme générique».

Cette décision a été saluée par plusieurs acteurs du secteur laitier aux Etats-Unis, dont la Fédération des producteurs américains de lait, qui espèrent qu'elle incitera les fédérations professionnelles françaises et suisses à «cesser de tenter d'exproprier un nom commun d'aliment» en enregistrant une marque.

Les fédérations suisse et française sont en revanche «déçues», selon leur avocat. «Nous pensons que la situation réelle sur le marché américain est différente de ce qu'a décrit la cour d'appel, et nous poursuivrons vigoureusement nos efforts pour protéger la marque de certification du produit de qualité Gruyère AOP aux États-Unis», a indiqué Richard Lehv dans un message transmis à l'AFP.

Longue bataille
Cette décision fait suite à une longue bataille juridique entre l'Interpofession du Gruyère (IPG) et une association américaine d'exportations de produits laitiers, qui s'est opposée à la labellisation de la marque «Gruyère» instaurée aux Etats-Unis en 2013.
Après sa défaite en première instance l'année dernière, l'IPG avait regretté que le gruyère suisse ne se retrouve en concurrence avec un produit «du même nom, mais totalement différent». L'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) se désolait également de cette décision qui, selon lui, ne pouvait que nuire à l'ensemble de la filière.

Les fromagers européens exhortent le 4e circuit à protéger la marque «Gruyère» du «généricide» : «Tout le monde sait qu'il a été fabriqué en France et en Suisse bien avant qu'il y en est aux États-Unis», a déclaré Richard Lehv de chez Fross Zelnick Lehrman & Zissu.
Le gruyère remonte à près 1 100 ans après JC.

A propos d'un rappel d'oranges de Tunisie en France

L’information sur un rapppel d’orange maltaise de Tunisie de la marque Orsero, El Hana et en vrac le 3 mars 2023 par RappelConso a suscité chez moi une interrog, à propos du motif du rappel : «Décision des autorités suite à la mise en place de la MUS (mission des urgences sanitaires) dans le cas d'un dépassement de LMR avec ARFD non applicable.» Quézaco pour le consommateurs ?

Hum, hum, s’agit-il de pesticide ? Pourquoi ne dit-on pas clairement !

La notification au RASFF de l’UE par la France le 3 mars 2023 est plus explicite : chlorpyrifos et imazalil au-dessus de la LMR dans des oranges de Tunisie.

Ce que ne dit pas la notification au RASFF de l’UE, c’est que produit a été aussi rappelé au Luxembourg le 3 mars en raison de la résence d’une «teneur élevée d’un résidu phytopharmaceutique».

Autre curiosité, l’affichette du rappel par les distributeurs qui est identique, tant en France qu’au Luxembourg, ne mentionne pas le motif du rappel, jugez plutôt.
Enfin, et c’est à noter, les organges ont été commercialisées du 10 au 20 février 2023 et le rappel a eu lieu le 3 mars 2023, étonnant, non ?

Le libellé du motif du rappel de RapppelConso demandant des précisions et un éclairage, le blog vous propose, dans un but d’information, des précisions ...

LMR: Limite Maximale De Résidus
Une denrée conforme à la législation européenne est considérée saine pour la santé du consommateur. Dans ce cas-là, les résidus éventuels se trouvent au-dessous de la limite maximale de résidus (LMR). Dans le cas d’un dépassement de la LMR, il est très important de vérifier si ce dépassement pose un problème pour la santé publique. En utilisant la valeur de l’ARfD et les outils de l’Agence Fédérale Belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), il est possible d’évaluer s’il existe un risque réel imminent pour la santé publique. L’AFSCA dispose d’un outil en ligne afin que vous puissiez vous-même effectuer l’analyse des risques. Pour accéder à cet outil, cliquez au lien «Calcul PSTI* - Evaluation du risque pour le consommateur en cas de dépassement d’une limite maximale en résidus de pesticides (LMR)» à cette page web de l’AFSCA**.

Qu'est-ce qu'une dose de référence aiguë (ARFD)?
L’ARfD représente la quantité de résidus de pesticides qu’un individu ne doit pas dépasser au cours d'un repas ou d’une journée et est exprimée en kg de poids vif.

Pourquoi le concept de dose de référence aiguë?
Avec l’évaluation des pesticides on a découvert qu’une seule ingestion de certains végétaux avec un taux relativement élevé de résidus pouvait conduire dans certains cas à des intoxications aiguës. Pour évaluer la possibilité d'une telle intoxication, le concept de dose aiguë (ARfD) a été mis en place. Ce concept a été ajouté à l’évaluation des effets des contaminants. Auparavant, seuls les effets chroniques étaient évalués, à partir desquels on ne faisait que mesurer les effets à long et moyen terme d’une consommation de contaminants.

La valeur estimée de consommation (PSTI, Predicted Short Terme Intake / IESTI, International Estimate of Short-Term Intake) et la donnée toxicologique de référence (ARfD) sont ensuite comparées :
Si PSTI < ARfD : Absence de risque pour le consommateur.
Si PSTI > ARfD : Risque pour le consommateur.

*Les paramètres ci-dessous permettent d’évaluer la quantité du pesticide en dépassement qui serait ingérée par le consommateur (PSTI ou IESTI):
LP : Large Portion, elle est exprimée en kg/jour et correspond à la consommation au 97,5 percentile pour la denrée considérée.
U : Poids unitaire de la denrée exprimée en kg.
FV : Facteur de variabilité dépendant du poids unitaire de la denrée.
PF : Facteur de transformation ou Facteur d’épluchage (déterminé comme le ration des résidus dans le produit transformé/pelé divisé par la concentration en résidus dans le produit non transformé/non pelé). Cette donnée n’est pas disponible pour tous les couples pesticides/produits.
pc: Poids corporel moyen.

** Ce fichier permet de d'évaluer si une denrée ne respectant pas une LMR représente un risque sérieux pour la santé des consommateurs. L'estimation de l'ingestion d'un pesticide donné au cours d'un repas/journée (Predicted Short Terme Intake [PSTI]) est effectué suivant les méthodes de calcul actuellement en vigueur dans l'UE.

Références

Mise à jour du 7 mars 2023
Patatras, RappelConso signale désormais le rappel d'orange maltaise le 7 mars en lieu et place du 3 mars indiqué dans l'article, voir aussi le rappel chez Auchan le 3 mars. Totalement incompréhensible !
Le résultat est que le Luxembourg a eu quatre jours d'avance sur la France.