samedi 24 juin 2023

Sécurité des aliments en France, quand le consommateur ne commet pas de faute

Une discussion lors du CPS Symposium aux Etats-Unis, rapportée par Food Safety News, s'est focalisée sur comment améliorer la sécurité des aliments dans le futur.

A la fin de la discussion, Bill Marler, l'avocat bien connu aux Etats Unis sur la sécurité des aliments, a laissé au public un message sincère. «Il y a des personnes qui, sans faute de leur part, ont souffert», a-t-il déclaré. «S'il y a une chose que je peux rapporter pour l'avenir, c’est qu’il y a des personnes qui, sans faute de leur part, ont été malades.

J’avais déjà évoqué cette discussion en rapportant des propos sur la transparence et la communication sur la sécurité des aliments, comme éléments-clés d ela sécurité des aliments. J’avais rapporté l’exemple des cas groupés à Salmonnella Bali dont nous ne savons rien en France, et pourtant la France est le pays le plus touché. C'est ainsi, secret défense !

Autre exemple avec cette communication de la Préfecture de Haute-Corse du 16 juin, mise à jour le 19 juin) qui nous informe qu’il y a acuellement «plusieurs patients présentant des symptômes de listériose.» On n’en saura pas plus, secret défense !

On ne saura pas non plus s’il existe un lien avec ces fromages, des rappels ont été déjà initiés précédemment :

- Le 2 juin 2023, rappels de pâte molle de chèvre 250gpâte molle de chèvre 350g et tomme Marmanu 700g pour suspicion de Listeria monocytogenes.
- Le 19 mai 2023, rappels de pâte molle de brebis 350g et de pâte molle de brebis 350g pour contamination par Listeria monocytogenes.

La sécurité des aliments au sein de l’UE est un ménage à trois, autorités sanitaires, entreprises alimentaires et consommateurs.

Mais parfois, pour ne pas dire souvent, le consommateur de ces fromages ne commet pas de faute en matière d’hygiène et de sécuirté des aliments, mais quand même, il se retrouve concerné par une malaladie infectieuse d’origine alimentaire …

Et pourtant le minsitère de l’Agriculture nous indique : que «le consommateur est responsable du respect des bonnes pratiques d’hygiène, respect des consignes de cuisson, respect des DLC, etc. Mais là, il n’y a pas de faute du consommateur ...

Mais qui sont les responsables, les deux autres acteurs du ménage à trois ?

Je serais curieux de connaître ce qui a été investigué dans cette fromagerie par nos autorités après le rappel du 19 mai, par exemple, secret défense !

Autre exemple, le rappel massif de poulet prêt à cuire. Les rappels (25 à ce jour) ont débuté le 16 juin et se sont terminés le 22 juin. La quasi totalité des produits ont été commercialisés jusqu’au 6 juin. Que peut faire le consommateurs quand il apprend 10 jours après au minimum qu’il y a une contamination par Listeria monocytogenes.

Là encore, le consommateur ne fait de faute en matière d’hygiène et de sécuirté des aliments puisque le produit est contaminé avant de le manipuler ...


Norvège : Investigation sur une épidémie à E. coli (EHEC), 6 personnes malades

«Norvège : Investigation sur une épidémie à E. coli (EHEC), 6 personnes malades», source Outbreak News Today.

L'Institut norvégien de santé publique (FHI) a découvert une épidémie nationale de la bactérie gastro-intestinale EHEC. L'infection a été détectée chez 6 personnes, vivant dans différentes parties du pays.

Le FHI a lancé une investigation sur l'épidémie en collaboration avec les médecins-chefs municipaux concernés, l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire et l'Institut vétérinaire.

Deux des six personnes sont tombées malades en octobre et novembre 2022, tandis que les quatre autres personnes sont tombées malades en février, mars et mai de cette année. Aucun d'entre eux n'a développé de maladie grave. Ils ont entre 14 et 49 ans, et cinq d'entre eux sont des hommes.

Deux des personnes vivent à Rogaland, les autres à Viken, Trøndelag, Vestland et Oslo.

La bactérie EHEC O157:H7 avec le même profil génétique a été détectée chez les six personnes infectées.

On ignore actuellement quelle est la source de l'infection, mais il est courant que les bactéries gastro-intestinales soient infectées par les aliments.

vendredi 23 juin 2023

Epidémie à Salmonella Bali dans plusieurs pays liée semble-t-il à de la viande. La France est le pays le plus touché. Transparence, information et communication, où êtes-vous ?

Dans un article récent de Food Safety News sur comment améliorer la sécurité des aliments dans le futur, un des intervenant à un colloque, Bill Marler, l’avocat bien connu en sécurité des aliments aux Etats-Unis, a appelé à une transparence et une collaboration accrues entre les organismes de réglementation et les parties prenantes de l'industrie, soulignant l'importance du partage des informations pour prévenir de futures épidémies.

Il va donc être question ci-après de transparence, d’informations et de communication sur des cas groupés de maladies d’origine alimentaire ici et là, mais surtout en France, jugez plutôt …

«Un type rare de Salmonella à l'origine d'une épidémie dans plusieurs pays », source article de Joe Whitworth paru le 23 juin 2023 dans Food Safety News.

Près de 70 personnes sont tombées malades l'année dernière dans le cadre d'une épidémie de Salmonella impliquant 11 pays, dont les États-Unis.

La France compte le plus de patients dans une épidémie à Salmonella Ball, mais deux personnes américaines, âgées de 44 et 62 ans, ont été malades en août 2022. Elles ont toutes deux déclaré avoir voyagé en France.

Salmonella Ball est très rare en Europe. Entre 2007 et 2021, seuls 52 cas ont été signalés dans 14 pays, avec une moyenne de trois par an.

Les informations ont été partagées dans un résumé de notification conjointe (JNS pour Joint Notification Summary). Celles-ci ne sont pas rendues publiques mais Food Safety News en a vu une copie. Il est préparé par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et les pays concernés.

Un porte-parole de l'ECDC a déclaré cette semaine que l'agence n'avait reçu aucune mise à jour sur le nombre de personnes ou de pays touchés depuis la production du JNS.

La France est la plus durement touchée en lien avec de la viande

En septembre 2022, la France a signalé des cas groupés à Salmonella Ball. En novembre, 38 cas d’infection confirmés dont 24 femmes et 14 hommes avaient été enregistrées entre juillet et octobre 2022. L'âge médian des patients était de 26 ans.

Les malades venaient de 10 régions de France. Trois ont été hospitalisés mais aucun décès n'a été signalé. Sur les 20 patients interrogés, 13 ont déclaré avoir voyagé en France avant l'apparition des symptômes, mais aucune destination commune n'a été identifiée. La viande hachée bovine, les hamburgers et la consommation au restaurant ou dans les établissements de restauration rapide pendant l'été ont été fréquemment mentionnés.

En novembre 2022, 69 patients, dont 54 confirmés et 15 possibles, avaient été signalés dans neuf pays de l'UE, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Le premier patient a été en France avec une date d'isolement mi-juillet 2022 et le dernier patient en Finlande, mi-octobre 2022. Les personnes malades sont âgées de 1 à 87 ans et 43 hommes et 26 femmes sont tombés malades.

Certains patients ont dit avoir voyagé une semaine avant l'apparition des symptômes, avec des destinations comprenant principalement Ibiza en Espagne et en France.

Cas confirmés et probables

Le Danemark a trois cas confirmés, la Norvège en a deux tandis que les Pays-Bas et la République tchèque en ont chacun un. L'Allemagne compte un patient confirmé et deux probables.

Les pays signalant des cas probables sont la Grèce avec huit, la Belgique avec quatre et la Finlande avec un. L'épidémie en Grèce, mi-octobre 2022, concernait un jardin d'enfants. Au total, 22 enfants de moins de 3 ans et le personnel sont tombés malades.

Quatre cas en Angleterre, un en Ecosse et un au Pays de Galles sont tombés malades entre août et octobre 2022. Ils sont âgés de 1 à 44 ans. Un cas a été découvert au Royaume-Uni en 2021.

L'analyse de l'épidémie et des cas signalés indique une consommation fréquente de produits de viande bovine ou de porc, ainsi que des hamburgers, ce qui suggère que la viande est la principale source d'infection. La détection de Salmonella Ball dans des volailles en 2019 indique une possible propagation dans la chaîne de production.

L'EFSA et l'ECDC ont déclaré que de nouveaux cas et épidémies sont susceptibles de se produire dans plusieurs pays jusqu'à ce que les sources d'infection soient identifiées et que des mesures de contrôle soient mises en œuvre. Les agences ont ajouté que des efforts supplémentaires sont nécessaires de la part des autorités de santé publique et de sécurité des aliments pour enquêter sur les épidémies à Salmonella Ball et pour identifier les sources spécifiques de l'infection.

jeudi 22 juin 2023

Angleterre : Un propriétaire d’un établissement de plats à emporter interdit à vie d’exercer dans une entreprise alimentaire

«Un propriétaire d’un établissement de plats à emporter d’Oldham interdit à vie d’exercer dans une entreprise alimentaire», source The Oldham Times. Oldham fait partie de ce qu’on appelle le Grand Manchester.

Un propriétaire d’un étalissements de plats à emporter d'Oldham s'est vu interdire à vie de posséder une entreprise alimentaire après que des rats ont été retrouvés en train de sauter dans des bacs et des cafards vus courir sur les surfaces de son magasin de poulet frit.

Nzar Hassan, 47 ans, l'ancien propriétaire de Montana Fried Chicken Ltd sur Yorkshire Street, a comparu jeudi devant le tribunal de première instance de Tameside après avoir plaidé coupable à 14 infractions en matière de sécurité des aliments et d'hygiène et à une autre infraction pour tromper les clients en affichant de fausses informations.

Hassan, de Water Road, Crumpsall, Manchester, a été traduit en justice après que des inspecteurs de l'hygiène alimentaire aient découvert que ses plats à emporter avaient été envahis par des cafards et des rats lors d'une série d'inspections entre décembre 2021 et février 2022.

Samantha Cox, inspectrice de l'hygiène du conseil d'Oldham, a visité les lieux le 29 décembre 2021.

Dans une déclaration comme témoin qu'elle a lue au tribunal, Mme Cox a déclaré que lorsqu'elle est allée pour la première fois se laver les mains dans l’établissement de plats à emporter, le robinet d'eau chaude «ne faisait que couler au goutte à goutte», ce qui, selon elle, «n'était pas suffisant pour se laver les mains», en particulier étant donné que le personnel manipule beaucoup de poulet cru.

Elle a ajouté que les robinets étaient «sales» et qu'il n'y avait pas d'installations pour se sécher les mains.

En regardant autour des plats à emporter, Mme Cox a vu des excréments de souris près du réfrigérateur, sur le sol et sur des étagères près du chauffe-poulet.

Elle a également découvert des poubelles d'huiles usées sales, des poubelles extérieures débordant de déchets, des étagères de réfrigérateur recouvertes de carton, des débris alimentaires et du matériel sale et graisseux.

En entrant dans le cellier de l’établissement, Mme Cox a trouvé des excréments de rats et une accumulation de matériaux inutilisés et de déchets. Elle a ordonné au personnel des locaux d'effectuer un nettoyage en profondeur et d'appeler immédiatement la lutte antibisibles.

À la suite de la visite, Hassan a appelé le conseil de la ville pour dire qu'il souhaitait demander une inspection de reclassement et le 26 janvier 2022, une nouvelle visite inopinée a été effectuée.

Au cours de la visite, Mme Cox a noté que bien qu'une partie des déchets ait été retirée de la cave, il y avait encore des excréments de rats sur le sol.

Elle est retournée à l'étage pour remplir des papiers et a vu un cafard vivant courir sur l'une des surfaces des plats à emporter.

Mme Cox a déclaré au tribunal: «J'ai sorti un insecticide de mon sac et j'ai pulvérisé les murs de cette zone et les cafards ont couru de derrière la surface en acier inoxydable dans les interstices du plafond.

«Les cafards sont porteurs de maladies et n'aiment pas la lumière, c'est donc une indication d'une mauvaise infestation si on les voit à la lumière.»

En raison du risque imminent pour la santé publique, elle a ordonné la fermeture immédiate de l’établissement de plats à emporter.

Quelques jours plus tard, le 31 janvier, elle a revisité les lieux et n'a vu aucun signe de cafards, et des preuves que la lutte antiparasitaire avait visité et que le nettoyage avait été effectué, ont donc permis la réouverture de l’établissement de plats à emporter.

Le personnel a été informé que la note cinq étoiles dans la fenêtre devrait cependant être supprimée immédiatement.

Mme Cox est revenue à nouveau le 4 février et a remarqué que du personnel était rassemblé près d’un évier.

Alors qu'elle allait mettre sa blouse blanche, elle a vu un cafard vivant dans la même zone et une boîte de spray anti-insectes achetée en magasin.

Mme Cox a ensuite découvert des pièges à insectes dans la poubelle avec des cafards mourants dessus. Quelques instants plus tard, elle a vu trois rats sauter d'une poubelle ouverte près de la porte arrière.

Elle a ordonné à l'entreprise de fermer à nouveau pour un traitement supplémentaire contre les cafards et a laissé un avis de fermeture et un rapport manuscrit à l’établissement de plats à emporter.

Le sticker de la note cinq étoiles (avis très stisfaisant) était toujours dans la fenêtre bien que le personnel ait été invité à la retirer, a déclaré Mme Cox.

L’étalissement de plats à emporter sont désormais gérés par de nouveaux propriétaires et ont reçu une note d'hygiène alimentaire de quatre étoiles lors de sa dernière inspection le 23 février 2022.

En 2019 Hassan a été poursuivi après que des agents d'hygiène aient trouvé des excréments de souris et des cafards au Montana Fried Chicken.

Des débris alimentaires et de la graisse sur l'équipement ont également été retrouvés dans l’établissement.

La société a été condamnée à une amende de 2 000 £ et condamnée à payer des frais de contribution de 400 £ plus une augmentation de 170 £ de compensation, soit un total global de 2 570 £.

Hassan a également été condamné à une amende de 416 £ et condamné à payer des frais de contribution de 400 £ plus une augmentation de compensation de 42 £, soit un total de 858 £.

Pour ses infractions les plus récentes, Hassan a été condamné à une amende de 2 769 £ et à une ordonnance d'interdiction lui interdit d'exploiter une entreprise alimentaire.

L'homme de 47 ans a également été condamné à payer les frais d'Oldham Council de 1 175 £ et une suramende compensatoire de 196 £. Sa société, Montana Fried Chicken Ltd, a quant à elle été condamnée à une amende de 25 000 £.

Après l'affaire, Cllr Chris Goodwin, membre du cabinet des quartiers du conseil d'Oldham, a déclaré: «Nous attendons de toutes les entreprises alimentaires qu'elles respectent les normes d'hygiène les plus élevées et la plupart le font, mais malheureusement, dans le cas de M. Hassan et de son entreprise, ils ont commis plusieurs infractions. relatives à la sécurité alimentaire, y compris l'affichage d'une mauvaise note d'hygiène, ce qui est totalement inacceptable.»

Malgré sa collaboration avec M. Hassan pour améliorer les règles de sécurité des aliments, M. Hassan a continuellement commis des infractions similaires au fil du temps, et nous nous félicitons de la décision du tribunal et espérons que cela servira d'avertissement aux autres.»

Vous pouvez voir les images de cet établissement de plats à remporter ici.

Merci à Joe Whitwoth d’avoir signalé cette information.

Val d'Oise, le département qui rend visible les actions en matière d'hygiène des aliments

 Contrôle sanitaire au marché de Garches ...
- 2 fermetures administratives des établissements «Au plaisir» et «la boucherie El Azzouzi»
- 300 kg de viande conservée en température ambiante saisis et détruits
- 1 procès verbal pour pratique commercial trompeuse
-v7 avertissements

Sur 13 établissements alimentaires contrôlés :
- 11 avertissements
- 40 produits cosmétiques dangereux détruits
- 1 consignation de produits industriels dangereux

Sur 26 établissements non alimentaires contrôlés :
- Fraudes, arnaques, conservation des produits, tromperie sur les prix…. L’État assure la sécurité du quotidien des consommateurs.
- Dans le Val d’Oise, le choix a été fait de rendre visible ces actions des services de l’Etat avec pour objectif d’alerter les consommateurs et de responsabiliser restaurateurs et vendeurs.
- Ce matin, intervention simultanée des agents de la direction départementale de la protection des populations, de la police nationale et municipale. 

Danemark : Une épidémie à Salmonella Muenchen en est désormais à 29 cas

«Une épidémie à Salmonella Muenchen séquence type 82 au Danemark», source SSI du 21 juin 2023.

En mars, avril et mai 2023, le Statens Serum Institut a enregistré 29 cas à Salmonella Muenchen. Le Statens Serum Institut, la Danish Veterinary and Food Administration et le Norwegian Food Institute DTU enquêtent sur l'épidémie.

En mars, avril et mai 2023, 29 personnes infectées par le même type de Salmonella ont été enregistrées au Statens Serum Institut. Parmi les malades figurent 12 hommes et 17 femmes. Les patients ont entre 10 et 95 ans (l'âge médian est de 73 ans). Les patients vivent dans tout le pays.

Dans un article du 29 avril 2023, Food Safety News rapportait qu’il y avait eu entre mars et avril 2023 16 cas à Salmonella Muenchen. Un décès a été aussi rapporté et sept personnes ont été hospitalisées. Voici donc que le nombre de cas est désormais de 29.

Enquête sur l'éclosion

L'épidémie est gérée par le Central Outbreak Group, qui se compose du SSI, de l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise et du DTU Food Institute. Le SSI a réalisé le séquençage du génome entier d'isolats de patients et les entretiens avec des patients ou des proches en vue d'identifier une source possible d'infection.

Souche épidémique

La bactérie est du type Salmonella Muenchen. Lors du séquençage du génome entier des bactéries isolées des patients, il a été constaté qu'elles étaient très étroitement liées et appartenaient toutes à la séquence type 82.

Généralités sur l'infection à Salmonella

Salmonella se trouve chez les animaux et peut infecter les humains par le biais d'aliments contaminés par la bactérie. Salmonella est une cause fréquente et bien connue d'infections bactériennes intestinales au Danemark. Il existe plus de 2 500 types différents de Salmonella.

Période d'incubation

Le temps qui s'écoule entre l'infection et l'apparition des symptômes varie de 6 à 72 heures. Habituellement 12 à 36 heures avant l'apparition des symptômes.

Aider les ‘bonnes’ bactéries intestinales et éliminer les ‘mauvaises’, le tout en un seul traitement

«Aider les ‘bonnes’ bactéries intestinales et éliminer les ‘mauvaises’, le tout en un seul traitement», source ACS News.

Référence «Calcium Tungstate Microgel Enhances the Delivery and Colonization of Probiotics during Colitis via Intestinal Ecological Niche Occupancy» (ou Le microgel de tungstate de calcium améliore l'administration et la colonisation des probiotiques pendant la colite via l'occupation d'une niche écologique intestinale).

Les probiotiques peuvent aider à maintenir un microbiote intestinal sain ou à restaurer les populations de «bonnes bactéries» après une cure intensive d'antibiotiques. Mais maintenant, ils pourraient également être utilisés comme stratégie de traitement efficace pour certaines maladies intestinales inflammatoire (IBD pour Instestinal Bowel Disease), comme la maladie de Crohn. Des chercheurs de l'ACS Central Science ont mis au point un système d'administration d’un microgel pour les probiotiques qui protège les «bonnes» bactéries tout en éliminant activement les «mauvaises». Chez la souris, le système a traité l'inflammation intestinale sans effets secondaires.

Dans le système digestif, il y a un équilibre délicat des populations bactériennes. Lorsque cet équilibre est perturbé, de mauvaises bactéries peuvent s'emparer du côlon, le faisant gonfler et entraîner une colite. Certaines maladies, dont les maladies inflammatoires de l'intestin et la maladie de Crohn, impliquent des colites chroniques et nécessitent actuellement des immunosuppresseurs pour les traiter. Ces médicaments sont coûteux et non spécifiques, donnant parfois naissance à des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Une stratégie alternative consiste à fournir des bactéries bénéfiques, ou probiotiques, pour aider à rétablir l'équilibre. Mais pour atteindre le côlon, un traitement doit d'abord traverser l'acide gastrique, résister à l'évacuation par l'intestin, puis se battre pour gagner de la place aux côtés des nombreuses bactéries envahissantes. L'association de probiotiques à un système d'administration de médicaments pourrait rendre cette stratégie réalisable, bien que la plupart des approches actuelles protègent simplement les probiotiques de la digestion sans affecter les microbes responsables de la maladie. Ainsi, Zhenzhong Zhang, Junjie Liu, Jinjin Shi et leurs collègues ont voulu combiner des probiotiques avec des sphères spécialisées de microgel qui pourraient non seulement protéger les bonnes bactéries, mais aussi aider activement à éliminer les mauvaises.

Pour créer leur système, les chercheurs ont combiné de l'alginate de sodium, du tungstène et des nanoparticules contenant du calcium (calcium tungstate microgel ou CTM) dans de petits microgels sphériques, puis les ont recouverts de bactéries probiotiques bénéfiques. Les gels protégeaient les bactéries lors de leur passage dans l'estomac et augmentaient leur temps de rétention dans le côlon. Une fois sur place, les protéines de calprotectine, fortement exprimées lors de la colite, se sont liées au calcium et ont désassemblé les gels, permettant au tungstène de s'échapper. En déplaçant le molybdène dans un substrat enzymatique clé de la mauvaise bactérie Enterobacteriaceae, le tungstène a inhibé la croissance du microbe tout en laissant les probiotiques inchangés. Dans des expériences utilisant un modèle de souris avec une colite, le système a permis aux probiotiques de proliférer dans l'intestin sans aucun effet secondaire. De plus, les souris avec les sphères de microgel ne présentaient pas de nombreuses caractéristiques de la colite, telles que des côlons raccourcis ou des barrières intestinales endommagées, ce qui montre que le système de délivrance pourrait être une stratégie de traitement viable. Bien que les chercheurs souhaitent également prouver son utilité dans des modèles précliniques plus avancés, ils affirment que ces travaux offrent une nouvelle perspective sur les traitements utilisant des probiotiques colonisateurs.

L’acarien varroa et le virus des ailes déformées rendent les abeilles plus sensibles aux insecticides

«L’acarien varroa et le virus des ailes déformées rendent les abeilles plus sensibles aux insecticides», source ARS USDA du 21 juin 2023.

Selon une récente étude publiée dans Environnemental Pollution, contrôler l’acarien Varroa, l’acarien parasite qui se nourrit d’abeilles butineuses et sert de vecteur pour des maladies virales comme celle des ailes déformées (DWV) peut aider à améliorer les populations d’abeilles butineuses et rendre les abeilles moins sensibles aux insecticides dangereux.

Les abeilles butineuses peuvent être directement exposées à des pulvérisations d'insecticides toxiques dans le champ ou l'exposition peut provenir des abeilles collectant et rapportant du pollen et du nectar contaminés par des pesticides dans leurs ruches pour nourrir les larves et les jeunes abeilles. La présence d'insecticides, ainsi que d'autres facteurs de stress environnementaux dans les zones agricoles, peut être un facteur entraînant des problèmes tels que la perte de colonies, un problème que les apiculteurs du monde entier tentent de surmonter.

«Des recherches antérieures ont montré comment des produits chimiques comme les pesticides rendent les abeilles plus sensibles aux acariens», a déclaré Yu-Cheng Zhu, chercheur entomologiste à la Pollinator Health in Southern Crop Ecosystems Research Unit de l'ARS à Stoneville, Mississippi. «Dans notre étude, nous voulions voir si les acariens et les infestations virales rendaient les abeilles plus sensibles aux insecticides.»

Dans une étude, des chercheurs du Service de recherche agricole (ARS) de l’USDA ont appliqué un antiacarien amitraz (Apivar), un produit couramment utilisé pour traiter les acariens Varroa, à quatre ruches d'abeilles et ont laissé quatre autres ruches non traitées. Ils ont surveillé la densité de population d'acariens mensuellement et la densité de DWV en début, milieu et fin de saison.

Les chercheurs ont collecté des abeilles dans des ruches traitées et non traitées avec des acaricides et ont quantifié les expressions géniques de quatre gènes immunitaires et de deux gènes liés à la physiologie. Ils ont également testé la sensibilité des abeilles à cinq insecticides représentatifs. De plus, des mortalités naturelles d'abeilles ont été enregistrées pendant trois saisons.

«Le traitement aux acaricides a entraîné des infestations mineures ou indétectables d'acariens et de DWV pendant toute la saison des abeilles, tandis que les colonies non traitées présentaient des infestations d'acariens et de DWV nettement plus élevées», a déclaré Zhu.

Les analyses de données ont montré que la population d'acariens Varroa fluctuait de manière irrégulière au cours de la saison des abeilles et que la densité de population d'acariens n'était pas dynamiquement ou étroitement corrélée avec le changement saisonnier de la mortalité naturelle des abeilles mellifères. Contrairement aux acariens, la densité de DWV dans les colonies non traitées a progressivement augmenté au cours de la saison des abeilles. La densité était fortement corrélée à l'augmentation saisonnière de la mortalité naturelle des abeilles mellifères.

«Dans les ruches non traitées, l'augmentation des infestations par le DWV a entraîné une diminution des fonctions physiologiques et immunitaires chez les abeilles mellifères en fin de saison, rendant les abeilles plus sensibles aux insecticides et augmentant les taux de mortalité naturelle au cours de la saison», a déclaré Zhu.

Selon Zhu, les acariens Varroa, également connus sous le nom de Varroa destructor, peuvent réduire les graisses corporelles et les fluides corporels qui contiennent d'importantes enzymes de détoxification et protéines immunitaires chez les abeilles mellifères. En conséquence, les abeilles ont des systèmes immunitaires, de détoxification et/ou de défense affaiblis et d'autres processus essentiels. L'association de ces déficiences à l'exposition aux insecticides peut être préjudiciable aux populations d'abeilles.

«Avoir une immunité affaiblie, surtout plus tard dans la saison avec moins de sources de nourriture, peut être difficile pour les abeilles», a déclaré Zhu.

Zhu, dont les travaux portent sur l'impact toxicologique des pesticides sur les insectes bénéfiques dans la région du delta du Mississippi, a déclaré que les résultats de l'étude indiquaient l'importance d'étudier les effets «ascendants» des infestations d'acariens sur la santé globale des abeilles mellifères dans le contextes du monde réel.

«Le contrôle chimique est toujours une méthode majeure pour prévenir les pertes de récoltes et contrôler les populations d'insectes nuisibles», a déclaré Zhu. «Il est important d'étudier les effets du contrôle chimique sur les populations d'abeilles mellifères afin que nous puissions trouver les meilleures pratiques pour protéger la santé des abeilles.»

NB : Photo d'illustration.

Décrue des rappels de produits alimentaires en 2023 ?

Non le titre de l'article n'est pas humoristique. Après un tsunami en 2021 lié à la présence d’oxyde d’éthylène, la décrue a commencé en 2022 et semble se poursuivre en 2023 mais ne crions pas victoire trop tôt.

En effet, nous en sommes en 2023 sur des bases à peu près identiques à celles de 2022 …

Voici quelques données :

- 3 249 rappels du 1er avril 2021 (date de création de RappelConso) au 31 décembre 2021
- 2 441 rappels sur l’année 2022
- 960 rappels depuis le début de l’année 2023, dont 167 depuis le début juin 2023 (mise à jour au 22 juin 2023). Sauf erreur de ma part, il y a eu 99 rappels sur 167 produiits rappelés en raison de la présence de Listeria monocytogenes. C’est unique !

Bien entendu, ces données sont élevées voire très élevées, uniques en Europe, et cela ne donne lieu à aucune espèce de communication ou d’information de la part de nos autorités quelles qu’elles soient, il est vrai que la transparence n’est leur fort …

Ainsi, on apprend au détour d’un communiqué de la préfecture de la Haute-Corse, (mis à jour le 19 juin) relayant un communiqué d’une entreprise alimentaire, qu’il y aurait plusieurs patients présentant des symptômes de la listériose et que la souche bactérienne retrouvée dans des fromages est similaire à celle identifiée chez ces patients. Le blog vous en avait parlé ici.

On peut toujours attendre un communiqué de l’ARS Corse ou Santé publique France !

Selon ce média corse, « Les autorités sanitaires ont annoncé un rappel de plusieurs fromages insulaires. En cause, la «forte suspicion» de la présence de Listeria monocytogenes dans les fromages, l'agent responsable de la listériose.»

A noter que d’autres fromages onté rappelés les 20 et 21 juin et les rappels sont publiés sur le compte twitter de la préfecture de Haute-Corse.

A suivre ...


Complément
Publication d'une notification d'alerte au RASFF de l'UE par l'Allemagne le 22 juin pour la présence de Listeria monocytogenes dans des fromages de brebis de France.

mercredi 21 juin 2023

Produits phytopharmaceutiques. Normes élevées d'évaluation des risques également en cas de mélanges, selon le BfR

«Produits phytopharmaceutiques - normes élevées d'évaluation des risques également en cas de mélanges», source communication n°025/2023 du 14 juin 2023 du BfR.

Les personnes sont exposés à une multitude de substances, y compris des produits chimiques naturels et artificiels. En cas de co-exposition simultanée on parle d'exposition à ce qu'on appelle des mélanges. Dans de nombreux cas, cela est inoffensif du point de vue de la santé. Autrement dit, soit parce que les substances ne sont pas présentes à des concentrations auxquelles des effets pertinents sur la santé pourraient se produire, soit parce que le corps les détoxifie, rendant les substances potentiellement dangereuses inoffensives.

Les mélanges ne deviennent pertinents sur le plan toxicologique que dans les cas où les effets des substances individuelles sont amplifiés à un degré préjudiciable à la santé humaine ou lorsque les substances interagissent les unes avec les autres de telle sorte que des effets dangereux peuvent se produire. Cela peut se produire quelle que soit la nature ou l'origine du mélange. Peu importe donc que le mélange en question ait été intentionnel ou accidentel, ni qu'il soit composé de substances naturelles ou «synthétiques-chimiques».

Cependant, les mélanges délibérément produits, c'est-à-dire les mélanges «intentionnels», ont une composition prédéfinie et sont en tant que tels plus simples à évaluer que les mélanges accidentels. Dans le cadre de sa mission de protection de la santé des consommateurs, l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) évalue également les mélanges. Les évaluations respectives font partie des bonnes pratiques toxicologiques dans la plupart des silos réglementaires pour les mélanges formulés ou dans les cas où une co-exposition à des substances critiques est prévisible.

L'évaluation des mélanges dits accidentels est également prise en compte, si elle est connue et pertinente, mais constitue un défi en raison du grand nombre de combinaisons de substances possibles. La première tâche ici consiste à identifier les substances qui peuvent interagir et pour lesquelles l'exposition est suffisamment élevée pour qu'une toxicité du mélange se produise potentiellement. Le BfR a développé un concept avec des suggestions pour l'identification d'éventuels mélanges pertinents pour la santé.

Sont également prises en compte selon l'état actuel de la science les substances pouvant avoir des effets à faible dose. Les données en attente seront idéalement évaluées selon des relations dose-réponse claires, car celles-ci s'appliquent également principalement aux mélanges. Dans les cas où une relation dose-réponse claire ne peut être établie, les évaluations respectives suivent généralement une prémisse de minimisation de l'exposition selon le principe ALARA («As Low As Reasonably Achievable»). Un cas particulier concerne les substances qui relèvent des critères dits d’exclusion réglementaires, c'est-à-dire qu'elles sont indésirables en raison de leurs effets. Ici, une utilisation ciblée est généralement exclue, les évaluations de ces substances, par exemple en tant que contaminants, étant d'autant plus strictes. Normalement, il s'agit de toutes les substances CMR de catégorie 1, c'est-à-dire des substances cancérigènes (cancérigènes), mutagènes (mutagènes) ou toxiques pour la reproduction (nuisibles à la fertilité et/ou au développement), y compris les perturbateurs endocriniens respectifs.

Les mélanges peuvent avoir des effets différents selon leur mécanisme d'action. Il existe essentiellement quatre façons dont les substances peuvent interagir dans un mélange. (1) Ils peuvent avoir des effets différents indépendamment les uns des autres ; (2) Leur effet peut s'additionner (effet additif) ; (3) Ils peuvent avoir un effet plus fort ensemble que la somme des effets individuels (effet synergique); (4) Ils peuvent affaiblir l'effet de l'autre (effet antagoniste). Dans le cas d'effets égaux/similaires, on suppose généralement que les effets seront additifs. La condition préalable est que les substances ingérées aient le même mécanisme d'action et qu'elles aient été ingérées en même temps ou dans une succession temporelle rapprochée.

Divers règlements de l'UE prescrivent déjà la prise en compte des effets cumulatifs et synergiques, par exemple, le Règlement UE (CE) n°1107/2009 concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Par conséquent et conformément à cette exigence, le BfR a élaboré une ligne directrice pour l'évaluation cumulative des produits phytopharmaceutiques, les procédures respectives étant établies depuis 2017. Essentiellement, les évaluations respectives suivent une approche nivelée pour l'évaluation cumulative des diverses substances actives, que ce soit dans les produits de protection des plantes ou dans des mélanges en cuve. En septembre 2020, les salariés et les tiers non impliqués (résidents et passants) ont également été inclus dans ces évaluations. Les études sur les effets des résidus multiples de produits phytopharmaceutiques ne permettent pas de supposer que les évaluations actuellement réalisées ne sont pas suffisamment conservatrices. Indépendamment de cela, les stratégies de test et d'évaluation respectives sont et ont été soumises à un développement continu et à des projets de recherche en cours, dont plusieurs auxquels le BfR a participé activement. Cela comprend EuroMix, PANORAMIX et PARC.

Dans le même temps, le BfR traite également d'autres questions pertinentes, par exemple, au sujet des substances perturbatrices endocriniennes (appelées perturbateurs endocriniens) pour lesquelles le BfR a publié des FAQs ainsi qu'une vidéo explicative.