dimanche 2 juillet 2023

Juin 2023 en France : 250 avis de rappel de produits alimentaires ! Est-ce un nombre conséquent ?

Rappels en France
- 3 249 rappels du 1er avril 2021 (date de création de RappelConso) au 31 décembre 2021
- 2 441 rappels sur l’année 2022
- 1 043 rappels depuis le début de l’année 2023
- 250 rappels en juin, pas mal, non ? C’est même unique !

Les causes, pour les rappels les plus importants, sont hélas bien connues,

- Listeria monocytogenes, 140 rappels, sans oublier des cas humains atteints de listériose liés à la consommation suspectée de fromages.
- Salmonella, 16 rappels.
- Escherichia coli producteurs de shigatoxines, 14 rappels
- Allergènes non déclarés, 13 rappels
- Pesticides, 8 rappels
- ...

RASFF de l’UE

En 2022, selon le rapport du réseau d'alerte et de coopération (ACN pour Alert and Cooperation Network) qui comprend le réseau du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), pour la France, il y a eu 226 notifications pour les produits d’origine. Nous étions dans le Top 3 des pays de l’UE avec la Pologne et les Pays-Bas.

En 2023, nous en sommes à fin juin avec 132 notifications pour les produits d’origine France, dont 25 pour le mois de juin.

Comme vous pouvez le constatez ce qui se voit en France se voit aussi à l’extérieur ...

J’aimerais citer deux exemples dans les notifications au RASFF de l’UE :


1. La notification au RASFF de l’UE par l’Allemagne le 22 juin, mise à jour le 28, qui concerne des fromages au lait cru de chèvre de France, présence de Listeria monocytogenes. On apprend tout d’abord que le produit a été distribué qu’en Allemagne  et France. Puis, on apprend qu’il a été aussi distribué en Italie, Pays-Bas, Suisse. La notification ne rapporte toujours pas que le produit a été aussi distribué en Belgique. En effet, l’AFSCA de Belgique informe le 30 juin du rappel de fromages de chèvre de la marque Ottavi en raison de la présence possible de Listeria monocytogenes.

Complément
Il s'agit du 20e rappel de fromages de l'entreprise. Ainsi, RappelConso nous informe le 3 juillet du rappel de fromages de chèvre/brebis de la fromagerie Ottavi en libre service et à la coupe, pour cause de suspicion de Listeria. Malheureusement malgré ce qui est indiqué, il n'est fourni de liste de produits rappelés, mais le texte suivant :
Suite aux mesures engagées pour lutter contre la bactérie et après contrôle de la sécurité de tous les lots de fromages à pâte pressées :
- les tommes emballées avant le 18/05/2023 restent retirées du marché et ne doivent pas être consommées
- les tommes emballées après le 18/05/2023 peuvent être consommées
ATTENTION : il convient de se référer à la date d'emballage et non pas à la date limite de consommation, voir la photo d'illustration sur affichette  

2. La notification par la France au RASFF de l’UE le 27 juin 2023 est consacrée à la présence de Salmonella dans de la rosette. Distribution France et Belgique.

Rappelons que le produit a été rappelé en France le 26 juin mais seulement le 29 juin en Belgique.
Le blog a avait écrit au sujet de ce rappel de rosette en France un article, Rappel très tardif de rosette de Lyon pour cause de présence de Salmonella.
Voici aussi que le 29 juin 2023, Carrefour rappelle de la rosette de Lyon véritable au jambon forme fuseau.

A la demande du fournisseur Maison Chillet, la société David Master procède à un retrait de la vente et à un rappel des produits suivants suite à la mise en évidence de Salmonelles. Ces produits ont été vendus au rayon à la coupe (traditionnel).

Pas d'avis de rappel par RappelConso pour ce dernier rappel ...

Commentaire

Le RASFF fonctionne comme il peut, la coopération entre les Etats-membres, elle est ailleurs, merci qui, merci l’UE …
Aucune autorité sanitaire est là pour commenter ces dérapages avec un nombre très conséquent de rappels, un autre gaspillage alimentaire en France !

Plus de 100 000 missions de contrôles en Belgique, selon le rapport d’activités 2022 de l’AFSCA. En France, on attendra fin 2024 pour espérer atteindre ce chiffre ...

On pouvait se demander d’où venait le chiffre de 100 000 contrôles par an fin 2014 comme nous le promet le ministre de l’Agriculture : «Augmenter de 80% le nombre d’inspections en remise directe dès 2024, soit un total de 100 000 contrôles par an».

Vous connaissez le dicton, «Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.» Nous jugerons donc sur pièces ..

En attentant, ce chiffre est déjà atteints depuis plusieurs année en Belgique, petit pays à côté du notre, «109 666 missions de contrôle ont été effectuées en 2022», de quoi relativiser un peu plus l’objectif de 100 000 contrôles prévus chez nous ...

Je sais bien que comparaison n’est pas raison mais tout de même, songez qu’en 2022 en France, la DGAL rapporte 48 960 inspections en sécurité des aliments, une misère …, mais tout ça sera bientôt du domaine du passé, hum, hum ...

Ces données belges sont extraites du communiqué sur le «Rapport d’activités de l’AFSCA 2022 : En 2022, l’AFSCA a été un interlocuteur privilégié pour les consommateurs.» Le rapport complét est ici.

Coup d’œil sur quelques chiffres-clés du rapport d’activités 2022 : 

En 2022, l'AFSCA a été plus populaire que jamais auprès des consommateurs  
- Avec près de 5 000 plaintes et quelques 6 600 questions, le Point de contact de l’AFSCA a enregistré un nombre record de signalements en 2022. Cela représente en moyenne 26 questions et 20 plaintes par jour. Sur ces 4 998 plaintes, 50% d’entre elles étaient fondées.  
- 88% des consommateurs qui ont contacté l’AFSCA se sont dit satisfaits du suivi accordé à leur plainte ou question et recommanderaient le point de contact de l’AFSCA. Chaque plainte et chaque question contribuent ainsi à la protection des consommateurs et constituent donc un moyen efficace pour sécuriser la chaîne alimentaire. 

Contrôle et surveillance de la chaîne alimentaire 

- 109 666 missions de contrôle ont été effectuées en 2022 (114 486 en 2021) et le taux de conformité reste toujours élevé : 85,3% des check-lists d’inspection sont conformes (85,7% en 2021). 
- L’AFSCA a réalisé 70 260 échantillonnages en 2022, soit une moyenne de 278 échantillonnages par jour ouvrable en Belgique. 97,8% d’entre eux étaient conformes (97,5 % en 2021). 
- Si un risque pour la sécurité alimentaire est décelé, l'AFSCA peut prendre une série de mesures telles que l'émission d'un avertissement (15 966 en 2022), la rédaction d’un procès-verbal d’infraction (10 026 en 2022), la saisie des produits ou, dans des cas exceptionnels, l'imposition d'une fermeture temporaire (294 en 2022). 
- En concertation avec l’AFSCA, les entreprises alimentaires ont procédé aux rappels ou envoyé un avertissement pour près de 400 produits : 289 produits ont fait l’objet d’un rappel auprès des consommateurs (versus 2441 rappels en France -aa). Cela représente une diminution sensible par rapport à 2021. Cette diminution est directement liée à la problématique européenne de l'oxyde d'éthylène qui s’est résolue en grande partie en 2022. 
- Avec ses (aéro)ports, la Belgique est un point d’entrée important en Europe : 127 402 envois ont été contrôlés aux postes de contrôles frontaliers belges et plus de 96% de ces envois ont été admis sur le marché européen. 
- La demande croissante d’ouverture de marchés d’exportation et l’importance des potentiels obstacles (sanitaires et phytosanitaires) à l’exportation nécessitent une approche proactive de la part de l’AFSCA qui stimule toujours plus la collaboration et l’étroite concertation avec tous les partenaires concernés (entreprises, administrations fédérales et régionales). En 2022, ce sont 36 nouveaux marchés qui ont pu s’ouvrir. 

Soutien et accompagnement des plus petites entreprises de la chaîne alimentaire  

- 135 formations gratuites ont été dispensées par l’AFSCA en 2022 à près de 2750 professionnels du secteur alimentaire et 3200 membres du personnel du secteur de la restauration et des cuisines de collectivité ont suivi l’e-learning gratuit de l’AFSCA.  
- Plus de 7 personnes sur 10 ayant suivi cet e-learning affirment qu’elles pourront mettre ces acquis en oeuvre dans le mois qui suit la formation. 

Les incidents en 2022 dans des entreprises du secteur alimentaire offrent aussi des perspectives d’avenir 

En 2022, plusieurs incidents sont survenus dans des grandes entreprises du secteur agroalimentaire. Ainsi, à quelques mois d'intervalle, deux fabricants de chocolat belges, ont été confrontés à une contamination par Salmonella. Il s'agit de Ferrero et de Barry Callebaut.

Par ailleurs, un acteur important du marché laitier a notifié un problème avec Listeria monocytogenes dans l’une de ses implantations. Il s'agit de Micobel.

De tels incidents de sécurité alimentaire démontrent une fois encore que l'autocontrôle basé sur des bonnes pratiques d'hygiène et les principes HACCP sont et restent primordiaux pour maintenir un niveau élevé de sécurité alimentaire. En collaboration avec le secteur, l'AFSCA réfléchit actuellement à la manière dont notre pays peut franchir une nouvelle étape dans le contrôle préventif de la sécurité alimentaire. C’est dans cette optique que l’Agence a proposé, fin 2022, une nouvelle approche de l'autocontrôle qui envisage également une éventuelle adaptation et un renforcement des contrôles. 

Pas moins de 29 foyers de grippe aviaire en Belgique : un triste record en 2022  

En 2022, le virus de la grippe aviaire a généré une année de travail intense pour l'AFSCA, le secteur de l’élevage avicole et les autres acteurs concernés. Pas moins de 29 foyers ont été identifiés et confirmés chez des volailles et des oiseaux captifs. Un triste bilan certes, mais plus limité que dans les autres États membres.  

Par ailleurs, quelques 220 oiseaux sauvages infectés (compétence des régions) ont également été trouvés dans tout le pays tout au long de l'année.  

Force est de constater que la grippe aviaire est de plus en plus présente tout au long de l’année. L'AFSCA conseille donc aux particuliers d'être vigilants et de toujours protéger leurs animaux des oiseaux sauvages (par exemple en les couvrant d'un filet) et appelle les détenteurs professionnels à respecter strictement les mesures de biosécurité en vigueur. 

Contamination environnementale aux substances PFAS – fin de l'enquête sur les valeurs de référence en Wallonie  

En juin 2021, une contamination historique a été mise en évidence lors des travaux de la liaison Oosterweel et semblait provenir de l'entreprise 3M de Zwijndrecht. On pouvait craindre que ces substances soient présentes dans le sol, l'eau, l'air et ... également dans les denrées alimentaires.  

Dès lors, en 2021, l'AFSCA a effectué un vaste contrôle de fond sur les aliments d'origine végétale et animale provenant de zones de Flandre qui peuvent être considérées comme non contaminées.  

En 2022, l'AFSCA a réalisé un exercice similaire en Wallonie. L'objectif de cette étude était d'obtenir une image de la présence de PFAS dans les produits alimentaires commerciaux originaires de Wallonie, plus spécifiquement des zones où il n'y a pas de contamination historique connue par les PFAS. Tous les résultats d'analyse sont inférieurs aux normes européennes qui s'appliquent depuis 2023. Il a donc été possible de conclure que les exploitations concernées ne doivent prendre aucune mesure supplémentaire pour le moment et que les produits sont propres à la consommation.  

 Le baromètre de la sécurité alimentaire 2022 est à la baisse 

Le baromètre de la sécurité alimentaire indique une diminution de 9,1% pour 2022 par rapport à 2021.  
Cette diminution est en grande partie due à une augmentation significative, par rapport à 2021, du nombre de notifications de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ; à savoir 830 en 2022 (contre 547 en 2021) et de personnes touchées par une TIAC, soit 4 247 personnes en 2022 (contre 2 070 en 2021). 

Cette augmentation sensible du nombre de notifications de TIAC, et par conséquent du nombre de personnes touchées en 2022, peut s’expliquer en partie par la reprise des activités dans les différents secteurs alimentaires après la pandémie du Covid-19 et l’engouement des consommateurs à fréquenter à nouveau les établissements HoReCa.  

Par ailleurs, les divers incidents alimentaires survenus en 2022 ont sans doute eu pour effet de sensibiliser davantage les consommateurs à l’importance de la sécurité alimentaire. Ceux-ci ont ainsi été incités à notifier plus systématiquement toute suspicion de toxi-infection alimentaire.   

NB : L'image est issue du rapport d'activités 2022 de l'AFSCA.

Un probiotique pourrait aider à réduire l'absorption du mercure dans l'intestin

«Un probiotique pourrait aider à réduire l'absorption du mercure dans l'intestin», source ASM News du 18 juin 2023.

Une nouvelle étude menée par une équipe de la Pennsylvania State University suggère que les microbes de l'intestin humain pourraient être exploités pour bloquer l'absorption des métaux toxiques comme le mercure et aider le corps à absorber les éléments nutritifs utiles, comme le fer. Le groupe a présenté ses résultats au cours de ASM Microbe 2023, la réunion annuelle de l'American Society for Microbiology (ASM).

Le méthylmercure, une neurotoxine, est particulièrement inquiétant, selon Daniela Betancurt-Anzola, étudiante diplômée à Penn State qui a dirigé la nouvelle étude. Il a une variété d'effets toxiques et nuit au développement neurologique pendant la grossesse et l'enfance, en particulier dans les communautés fortement tributaires d'une alimentation à base de poisson. La plupart des expositions au méthylmercure se font par le biais de poissons ou de crustacés, mais elles peuvent également se manifester ailleurs. «Il s'accumule dans les êtres vivants, dans les plantes et les poissons», a-t-elle dit. «Nous mangeons ces choses, et elles s'accumulent en nous.»

Betancurt-Anzola et ses collègues ont d'abord analysé des milliers de génomes de bactéries intestinales, en se concentrant sur les déterminants génétiques associés à la capacité d'interagir avec les métaux. De nombreux gènes sont connus pour être liés à la résistance aux métaux, a-t-elle dit, mais le groupe s'est concentré sur ceux qui permettent aux bactéries de convertir le mercure dangereux en des formes moins toxiques et d'absorber le métal lourd.

Pour comprendre comment ces gènes fonctionnent et impactent l'hôte, l'équipe a utilisé le séquençage métagénomique pour étudier comment les microbes humains et de souris réagissaient à l'exposition au mercure. Enfin, les chercheurs ont utilisé ces connaissances pour développer un probiotique spécialement conçu pour détoxifier un type de mercure dangereux souvent présent dans l'alimentation humaine. Ils ont inséré des gènes de la bactérie Bacillus megaterium, connue pour être très résistante au méthylmercure, dans des souches de Lacticaseibacillus, un genre de bactéries lactiques.

«C'est un probiotique parfait pour cela parce que nous avons déjà montré qu'il fonctionne chez l'homme, et maintenant nous le concevons pour le rendre encore meilleur», a dit Betancurt-Anzola. «Il est à l'intérieur de l'intestin, il attrape le méthylmercure, puis il s’en va.»

Pour l'instant, le groupe se concentre sur la compréhension de la façon dont les microbes intestinaux interagissent avec le mercure, mais ils prévoient également d'étudier d'autres métaux. Leur objectif ultime est de développer des interventions qui pourraient aider à réduire les niveaux de métaux dangereux, comme le mercure, et à stimuler l'absorption de ceux dont le corps humain a besoin. «Nous sommes intéressés à étudier comment l'ensemble de la communauté microbienne réagit aux différents métaux», a dit Betancurt-Anzola.

samedi 1 juillet 2023

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de juin 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le numéro de juin 2023
Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

L'objectif de Seismo Info la détection précoce pour la sécurité des aliments.
Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.

Microbiologie

Helicobacter pullorum : l’agent pathogène zoonotique émergent Helicobacter pullorum colonise souvent le tractus gastro-intestinal des volailles et provoque des gastro-entérites. La bactérie peut être transmise à l’être humain par de la viande contaminée et causer des colites et des hépatites. Malgré la prévalence élevée de H. pullorum, très peu d’études ont été menées sur cette bactérie. FrontMicr, 8 pages (10.04.2017).

Formation de salmonelles sur des fraises fraîches : une étude démontre pour la première fois la capacité d’une bactérie entéropathogène à former un biofilm à la surface de fraises. Salmonella enterica subsp. Enterica du sérovar Thompson a en effet réussi à survivre et à former un biofilm à la surface de fraises stockées à température ambiante (20 °C) pendant 72 heures et à des températures de réfrigération (7 et 4 °C) pendant 240 heures. Food Control, 5 pages. (05.06.2023).

Une augmentation des infections dues à E. coli O26 observée en Angleterre : des chercheurs ont examiné le complexe clonal (CC) 29 des STEC O26:H11. Entre les mois de janvier 2014 et décembre 2021, l’Agence britannique de sécurité sanitaire a procédé au séquençage de 834 isolats provenant de 724 patients et appartenant au CC 29. En 2021, le nombre de STEC O26:H11 détectées était huit fois plus élevé qu’en 2014. FSN, 2 pages. (26.05.2023). Publication originale : J. Infect.

Contamination de fruits, de légumes et de légumes-feuilles par des parasites : une étude en Equateur évalue la fréquence des contaminations des denrées précitées par des parasites dans les Andes équatoriennes. La présence de parasites a été détectée dans 63,4% des échantillons, les légumes verts à feuilles étant les plus contaminés (76,9%). Les protozoaires ont été détectés plus fréquemment (49,6%) que les helminthes (15,5%). F1000 Research, 10 pages. (23.05.2023).

Facteurs de risques d’infection par Escherichia coli producteurs de shigatoxines non-O157 : Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) provoquent des maladies diarrhéiques aiguës. Afin de déterminer les facteurs de risque d’infection par des E. coli producteurs de shigatoxines non-O157, une étude cas-témoins a été menée aux États-Unis auprès de 939 patients et d’un groupe de contrôle composé de 2464 personnes en bonne santé. La consommation de salade ou de tomates ainsi que les repas pris dans des fast-foods représentent respectivement 39%, 21% et 23% des fractions attribuables dans la population pour les infections contractées dans le pays. EID , 3 pages. (06.2023).

Impact du changement climatique sur les infections et intoxications hydriques : les changements climatiques dont les effets sont toujours plus perceptibles pourraient augmenter les risques d’infections et d’intoxications hydriques chez l’être humain, par ex. suite à une augmentation des concentrations d’agents pathogènes dans les étendues d’eau, à l’apparition de nouveaux agents pathogènes ou à d’éventuelles modifications des caractéristiques des agents pathogènes. Cet article présente des exemples d’effets possibles dus au changement climatique. Journal of Health Monitoring, 13 pages. (01.06.2023).

Risques alimentaires liés à la consommation de légumes : cette étude a montré que le pourcentage de contaminations microbiologiques et de bactéries résistantes aux antimicrobiens était plus élevé dans les légumes frais (légume verts à feuilles, légume-fruit, légume-bulbe et légume-fleur) que dans les légumes prêts à consommer (légumes verts à feuilles et salade mélangée), les contaminations aux pesticides étant à l’inverse plus fréquentes dans les derniers cités. IJFS, 1 page. (08.06.2023). Publication originale : IJFS.

Lien entre l’altération de l’ADN des aliments par la chaleur et d’éventuels risques génétiques : les régimes alimentaires riches en viande rouge et en aliments frits sont depuis longtemps associés à des risques pour la santé, notamment à celui de cancers. Une nouvelle étude menée sur des souris a révélé que la cuisson à haute température des aliments pouvait endommager l’ADN des aliments et augmenter ainsi le risque de cancer chez les consommateurs. EurekAlert!, 3 pages. (13.06.2023). Publication originale : ACS Cent. Sci..

Épidémie d’infections dues à Salmonella liée à la consommation d’une alternative végane au brie à base de noix de cajou : lors de l’analyse hebdomadaire d’isolats séquencés, le département de la santé du Tennessee a identifié, le 30 mars 2021, deux isolats de Salmonella Duisburg dont le séquençage du génome entier (WGS) avait permis de déterminer qu’ils étaient étroitement liés. Parmi les 19 patients concernés, quinze avaient mangé une alternative végétale au fromage de brie à base de noix de cajou de la même marque. Sur la base des résultats des analyses d’échantillons et de l’enquête de traçabilité de la FDA, les ingrédients à base de noix de cajou utilisés pour fabriquer les bries véganes étaient probablement à l’origine de la contamination. MMWR, 2 pages. (26.05.2023).

Profils de résistance aux antimicrobiens des isolats de Salmonella provenant de grenouilles comestibles chinoises : dans le cadre de cette étude, 103 grenouilles comestibles chinoises vivantes ont été collectées sur divers marchés de produits frais à travers Hong Kong. Une antibiorésistance (multidrug resistance) a été identifiée dans 21% des isolats. Ces résultats démontrent qu’un pourcentage élevé des grenouilles vivantes destinées à la consommation humaine qui sont vendues sur des marchés de produits frais sont porteuses de Salmonella multirésistants. Foods, 10 pages. (01.06.2023).

Chimie

Prolifération de phycotoxines sur la côte est de la Floride : les algues du genre Pseudo-nitzschia spp., qui produisent la neurotoxine acide domoïque, ont la capacité de se bioaccumuler dans les réseaux alimentaires, nuisant ainsi aux êtres humains et aux animaux. Une étude moléculaire montre la présence de l’algue dans 87% des échantillons prélevés dans l’Indian River Lagoon, Floride. L’ensemble des isolats montraient des signes de toxicité et de l’acide domoïque a été détecté dans 47% des échantillons prélevés à la surface de l’eau. EurekAlert!, 3 pages. (15.06.2023). Publication originale : Harmful Algae.

Évaluation de la contamination d’un thon de l’océan Pacifique est par des microplastiques : ce travail portait sur la pollution aux microplastiques touchant une espèce de thon de l’océan Pacifique est faisant l’objet d’un commerce important, le Katsuwonus pelamis (K. pelamis). Il est appparu que 21 des 22 K. pelamis capturés dans l’océan Pacifique souffraient d’une contamination aux microplastiques. Food Chem, 8 pages. (08.06.2023).

Microplastiques fibreux et microfibres naturelles dans des poissons : cette étude a porté sur l’ingestion de microfibres synthétiques et de fibres naturelles par deux espèces de poissons de la mer Méditerranée, importantes d’un point de vue commercial, l’anchois commun et le rouget. Les premiers résultats ont montré la présence de microfibres dans 53% des anchois communs et 60% des rougets. IJFS, 1 page. (06.06.2023).

Exposition alimentaire au cadmium via la consommation de six aliments usuels, aux États-Unis : une évaluation des risques réalisée par l’Université de l’État du Michigan a conclu que les personnes appartenant aux groupes d’âge 6-24 mois et 24-60 mois étaient les plus exposées au cadmium (Cd) contenu dans les denrées alimentaires usuelles. Les nourrissons et les jeunes enfants américains appartenant à ces catégories d’âge qui consomment régulièrement du riz, des épinards, de l’avoine, de l’orge, des pommes de terre et du blé présentent une exposition moyenne au Cd supérieure à l’apport maximum tolérable fixé par l’Agency for Toxic Substances and Disease Registry, ATSDR) Food Chem. Toxicol., 15 pages. (02.06.2023).

L’exposition chronique à des métaux augmente le risque de développer une maladie cardiovasculaire : dans le monde entier, la plupart des gens sont régulièrement exposés à des niveaux faibles ou modérés de plomb, de cadmium et d’arsenic dans l’environnement, ce qui renforce le risque de maladie coronarienne, d’AVC et de maladie artérielle périphérique. EurekAlert!, 5 pages. (12.06.2023). Publication originale : JAHA.

Nutrition

Valeurs nutritionnelles des substituts végétaux au fromage : ces substituts se sont désormais fait leur place dans les rayons des supermarchés. Après avoir examiné de près 17 de ces produits, la Verbraucherzentrale de Hambourg est parvenu la conclusion suivante : d’un point de vue nutritionnel, les substituts végétaux ne sont pas aussi intéressants que le vrai fromage, car ils contiennent en règle générale très peu de protéines et quasiment pas de calcium. FoodAktuell, 1 page. (11.05.2023). Publication originale : VZ.

Allergies

Rappels de produits en Australie - les problèmes liés aux allergènes persistent : selon des données récentes publiées par la Food Standards Autralia New Zealand (FSANZ), les allergènes étaient à l’origine de près de la moitié des rappels de produits alimentaires en Australie en 2022. Affidia, 2 pages. (17.05.2023). Publication originale : FSANZ.

Des œufs génétiquement modifiés pour mettre fin à cette allergie : une équipe de chercheurs japonais a eu recours au génie génétique pour éliminer la protéine la plus allergène de l’œuf. Si les chercheurs considèrent ces œufs modifiés comme «moins allergènes», ces derniers ne sont pas complètement sûrs pour les personnes allergiques aux œufs. Futura Sciences, 3 pages. (20.05.2023). Publication originale : Food Chem. Toxicol..

Prévalence des allergies alimentaires – des différences constatées en fonction de l’appartenance raciale et ethnique et de la réalité socio-économique : cette étude portant sur un échantillon représentatif au niveau national suggère qu’aux États-Unis la prévalence des allergies alimentaires est plus élevée chez les Asiatiques, les Hispaniques et les personnes noires d’origine non-hispanique que chez les personnes blanches d’origine non-hispanique. EurekAlert!, 2 pages. (14.06.2023). Publication originale : JAMA Netw Open.

Fraude et tromperie

Pureté et qualité de l’huile d’avocat : une étude de l’Université de Californie, à Davis, a découvert que 69% des huiles d’avocat vendues au détail contenaient des impuretés ou étaient mélangées à d’autres huiles moins chères. De plus, une grande partie des échantillons d’huile analysés présentaient un taux d’oxydation élevé, indiquant que l’huile était en train de devenir rance. New York Post, 1 page. (25.05.2023). Publication originale : Food Control.

Articles les plus lus par les lecteurs du blog en juin 2023

Fréquentation identique qu'en mai, c'est dire, merci pour votre fidélité

Parmi les articles de ce top 10 de juin, nous retrouvons les sujets habituels sur les rappels, la sécurité des aliments, mais aussi des articles scientifiques et tetchniques...
Le rappel tardif de rosette de Lyon a suscité un intérêt, mais le plus étrange est qu'il y a une suite, un nouveau rappel est en cours, sans l'aide de RappelConso, étonnant, non ?...

A noter fin mai-début juin, de nombreuses visites pour cet article qui n'était pas dans le top 10 de mai 2023, Coupe d'Europe de football et intoxication alimentaire. Curieux ...
  1. Des experts soulignent la puissance du WGS avant le lancement d'un guide de l'OMS
  2. Une nouvelle étude soulève des inquiétudes quant à la sécurité sanitaire des édulcorants artificiels couramment utilisés
  3. Rappel très tardif de rosette de Lyon pour cause de présence de Salmonella
  4. Des pesticides dans le bio ? Mais c'est connu depuis des années !
  5. Une nouvelle approche est nécessaire pour améliorer la sécurité des aliments sur les marchés informels des pays en développement
  6. Phages et aliments : lutter contre les bactéries de la ferme à la fourchette
  7. Incidents de sécurité des aliments au premier trimestre 2023, selon le réseau INFOSAN
  8. Sécurité des aliments : Une conférence de presse pour tenter d'expliquer la nouvelle police sanitaire unique en France
  9. Produits phytopharmaceutiques. Normes élevées d'évaluation des risques également en cas de mélanges, selon le BfR
  10. Un forum se concentre sur les contrôles à l'importation au Royaume-Uni

vendredi 30 juin 2023

États-Unis : Enquête sur une épidémie dans plusieurs Etats d'infections à Listeria monocytogenes liées à des légumes surgelés produits dans des installations de fabrication de légumes surgelés

Une étude parue dans le Journal of Food Protection a pour titre «Investigation of a Multistate Outbreak of Listeria monocytogenes Infections Linked to Frozen Vegetables Produced at Individually Quick-Frozen Vegetable Manufacturing Facilities» (Enquête sur une épidémie dans plusieurs Etats d'infections à Listeria monocytogenes liées à des légumes surgelés produits dans des installations de fabrication de légumes surgelés).

Faits saillants

- Il s'agit de la première épidémie de listériose signalée aux États-Unis liée à des légumes surgelés.
- Les analyses de séquençage du génome entier sont cruciales lorsque les preuves épidémiologiques sont limitées.
- Des preuves microbiologiques et épidémiologiques ont conduit à de nombreux rappels volontaires.
- La recherche et l'éducation des consommateurs et de l'industrie sur les aliments surgelés sont nécessaires.

Résumé

En 2016, la FDA des États-Unis, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et des partenaires étatiques ont investigué sur neuf cas d’infections à Listeria monocytogenes liées à des légumes surgelés. L'investigation a commencé avec deux isolats environnementaux de L. monocytogenes récupérés auprès du fabricant A, principalement un transformateur d'oignons surgelés, qui correspondaient par séquençage du génome entier à huit isolats cliniques et des isolats historiques d'oignons avec des détails de collecte limités. Les informations épidémiologiques, la distribution des produits et les preuves de laboratoire associaient des aliments suspects, y compris des produits provenant du fabricant B, également un fabricant de produits de légumes et des fruits surgelés, à un cas supplémentaire de maladie. Les isolats environnementaux ont été obtenus lors d'investigations chez les fabricants A et B. Les partenaires étatiques et fédéraux ont interrogé des personnes malades, analysé les données des cartes d'achat et collecté des échantillons des ménages et des distributeurs. Neuf personnes malades entre 2013 et 2016 ont été signalées dans quatre États. Sur quatre personnes malades pour lesquelles des informations étaient disponibles, la consommation de légumes surgelés a été signalée par trois, consommateurs avec des cartes d'achat confirmant les achats de marques du fabricant B. Deux souches épidémiques identifiées de L. monocytogenes ( souche épidémique 1 et souche épidémique 2) correspondaient à des isolats environnementaux du fabricant A et/ou à des isolats de légumes surgelés récupérés à partir d'échantillons de produits ouverts et non ouverts provenant du fabricant B ; l'investigation a donné lieu à de nombreux rappels volontaires. La relation génétique étroite entre les isolats a aidé les investigateurs à déterminer la source de l'épidémie et à prendre des mesures pour protéger la santé publique. Il s'agit de la première éclosion connue de listériose dans plusieurs États aux États-Unis liée à des légumes surgelés et souligne l'importance de l'échantillonnage et des analyses du séquençage du génome entier lorsque les informations épidémiologiques sont limitées. En outre, cette investigation met l'accent sur la nécessité de poursuivre les recherches sur les risques de sécurité des aliments associés aux aliments surgelés.

Dans la discussion, les auteurs notent,

Il y avait des limites importantes à cette investigations. Premièrement, les enquêteurs n'ont finalement pas été en mesure de déterminer si les fruits surgelés, en plus des légumes surgelés, étaient une source de maladie pour des personnes liées à cette épidémie. Bien que trois personnes malades aient déclaré avoir mangé ou avoir acheté des fruits surgelés, y compris une personne malade qui a nié avoir mangé des légumes surgelés, aucun fruit surgelé restant n'était disponible pour des analyses microbiologiques afin de déterminer s'il aurait également pu être contaminé par les souches épidémiques 1 et/ou 2. Il convient de noter que les marques de fruits surgelés signalées par les personnes malades comprenaient deux provenant du fabricant B, et que le fabricant A était connu pour transformer des myrtilles surgelées au moins une fois par mois et par an.

Deuxièmement, les informations sur la façon dont les personnes malades préparaient et mangeaient des légumes et/ou des fruits surgelés, qui pourraient éclairer les stratégies de prévention axées sur le consommateur, étaient extrêmement limitées.

En conclusion, la FDA, le CDC et les agences de santé nationales et locales ont collaboré avec succès pour identifier et arrêter la première épidémie signalée de listériose associée à des légumes surgelés aux États-Unis. Sur la base des conclusions des inspections des installations, on pense que l'absence de maîtrise du pathogène dans l'environnement de transformation des fabricants A et B a joué un rôle, soulignant l'importance d'un nettoyage et d'une désinfection appropriés des surfaces en contact et non en contact avec les aliments. pour empêcher la contamination des aliments et/ou l'établissement de pathogènes résidents dans l'environnement de l'établissement.

Bien que les fabricants puissent considérer que les légumes surgelés comme n'étant pas prêts à consommer, ils doivent fournir des instructions de cuisson, prendre des mesures pour s'assurer que ces aliments ne soient pas contaminés par l'environnement de transformation, d'autant plus que certains consommateurs peuvent utiliser ces produits sans cuisson et/ou avec une cuisson. Bien que l'étiquetage des produits alimentaires surgelés n'ait pas été examiné au cours de cette investigation, les consommateurs pourraient avoir besoin d'être informés pour suivre les instructions de cuisson du fabricant et la consommation de légumes surgelés insuffisamment cuits ou non cuits pourrait entraîner une maladie d'origine alimentaire. Une évaluation par les fabricants des instructions de cuisson sur les étiquettes des produits alimentaires surgelés, y compris l'accessibilité, la simplicité et l'efficacité, peut également être justifiée (Farber et al., 2021). Compte tenu des preuves de contamination à faible dose provoquant des éclosions de listériose chez les consommateurs très sensibles (Pouillot et al., 2016), des recherches supplémentaires sur la prévalence et le risque de L. monocytogenes dans les produits alimentaires tels que les légumes surgelés, y compris des études de dénombrement, sont justifiées. Enfin, cette investigation met en évidence comment le séquençage du génome entier est devenu un outil indispensable dans les investigations sur les épidémies, avec une mise en œuvre plus large permettant aux enquêteurs, dans certains cas, d'identifier des épidémies qui n'auraient peut-être pas été détectées autrement avant que le séquençage du génome entier ne soit disponible en tant qu'outil, i) aider à identifier de nouvelles paires pathogène-aliment ; ii) identifier la contamination dans les installations de production alimentaire qui peut être liée à des cas de maladie sur une longue période (ce qui pourrait suggérer une contamination récurrente) ; et iii) permettre une allocation plus efficace des ressources de santé publique des États et du gouvernement fédéral (Jackson et al., 2016).

États-Unis : Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments en 2022

«Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments. Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire sur 10 sites américains en 2022», source MMWR du 30 juin 2023.

Résumé

Que sait-on déjà sur ce sujet ?
Campylobacter et Salmonella sont les principales causes d'infections entériques bactériennes transmises couramment par les aliments. L'in
cidence signalée des infections entériques était plus faible pendant la pandémie de la COVID-19 (2020-2021) par rapport aux années précédentes.

Qu'apporte cet article ?

En 2022, FoodNet a identifié des incidences plus élevées d'infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines, à Yersinia, à Vibrio et à Cyclospora par rapport à 2016-2018. Les incidences de Campylobacter, Salmonella, Shigella et Listeria n'ont pas changé.

Quelles sont les implications pour la pratique de la santé publique?

Aucun progrès dans la réduction de l'incidence des infections entériques n'a été observé en 2022, car les influences de la pandémie de COVID-19 se sont atténuées. La collaboration entre les producteurs d'aliments, les transformateurs, les magasins de détail, les restaurants et les agences de réglementation est nécessaire pour réduire la contamination par des pathogènes lors de l'abattage des volailles et pour prévenir la contamination des légumes verts à feuilles.

Discussion

De nombreux facteurs liés à la pandémie de la COVID-19 influençant la transmission, la détection et la déclaration des maladies entériques ont pris fin d'ici 2022. L'incidence des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments en 2022 est généralement revenue aux niveaux observés pendant la période pré-pandémique 2016-2018. Des efforts concertés sont nécessaires maintenant pour mettre en œuvre des stratégies visant à atteindre les cibles nationales de prévention et à réduire la prévalence des infections entériques.

Cet article souligne l'absence de progrès dans la réduction de l'incidence des infections entériques. L'incidence des infections à Salmonella en 2022 était supérieure à l'objectif Healthy People 2030. En 2022 également, l'incidence des infections domestiques les plus courantes, celles causées par Campylobacter (17,4 pour 100 000 habitants), était supérieure à l'objectif Healthy People 2030. de 10.9. La viande de volaille est la source la plus couramment identifiée d'infections à Campylobacter dans de nombreux pays depuis de nombreuses années et on estime également qu'elle est la source la plus courante d'infections à Salmonella aux États-Unis.

Des efforts supplémentaires pour réduire la contamination lors de l'abattage et de la transformation de la volaille sont nécessaires pour réduire l'incidence de Campylobacter, de Salmonella et d'autres pathogènes d'origine alimentaire. En 2021, le FSIS de l’USDA a publié de nouvelles directives pour les établissements d'abattage et de transformation de la volaille afin de maîtriser Campylobacter dans la volaille crue. l'eau, les aliments et la litière des volailles. En 2022, le FSIS a proposé un nouveau cadre réglementaire pour maîtriser Salmonella dans les produits de volaille, guidé par les recommandations du National Advisory Committee on Microbiological Criteria for Foods. En 2023, le FSIS a publié une proposition d'avis de détermination visant à déclarer Salmonella comme un contaminant dans les produits de poulet panés et farcis non prêts à consommer, et la Loi sur la modernisation de la sécurité des aliments pourraient également réduire Salmonella, STEC, Listeria et d'autres pathogènes qui causent des maladies d'origine alimentaire.

En 2022, 73% des infections détectées par la surveillance FoodNet avaient un résultat d’un test sans cuture (CIDT pour culture-independent diagnostic test), allant de 24% à 100% par pathogène. Ces tests rapides et très sensibles permettent des diagnostics cliniques rapides à partir d'un large éventail d'étiologies potentielles, améliorant la détection d'infections qui, autrement, seraient restées non détectées. Cependant, l'adoption de la CIDT et l'utilisation courante des méthodes de culture ont varié selon le temps, le pathogène et les forces du marché. Ces facteurs ainsi que la sensibilité et la spécificité différentes des CIDT compliquent l'interprétation des données de surveillance. De plus, le fait d'avoir une proportion plus faible de cas avec un isolat obtenu par culture réflexe limite la réponse de santé publique en réduisant le nombre d'isolats ayant des génomes séquencés, ce qui peut entraver l'identification des épidémies d'infections génétiquement liées et la détermination des gènes codant pour la résistance aux antibiotiques.

Les résultats de cette analyse sont soumis à au moins trois limites. Premièrement, le nombre d'infections signalées pourrait être sous-estimé parce que certaines personnes malades pourraient ne pas demander de soins, et les tests recommandés pour les personnes malades pourraient ne pas toujours être effectués ; à l'inverse, des résultats faussement positifs peuvent entraîner un certain surcomptage.

Deuxièmement, les personnes répondant aux critères FoodNet d'hospitalisation ou de décès sont incluses dans cet article, bien que les raisons sous-jacentes de l'hospitalisation ou du décès puissent être inconnues.

Enfin, les décès associés à des infections entériques survenant > 1 semaine après le prélèvement d'échantillons chez les patients non hospitalisés, et survenant après le congé chez des personnes hospitalisées (p. ex., en soins palliatifs), pourraient avoir été omis.

Les incidences des infections causées par certains pathogènes signalées en 2022 étaient plus élevées que pendant la période prépandémique 2016-2018, et des progrès substantiels vers les objectifs Healthy People 2030 n'étaient pas évidents. Des mesures de prévention visant à réduire la contamination des aliments, y compris le cadre réglementaire pour Salmonella proposé par le FSIS pour réduire les maladies liées à la volaille, sont nécessaires pour réduire la prévalence des maladies et atteindre les objectifs Healthy People 2030. Une meilleure compréhension des raisons de la diminution de l'incidence des infections d'origine alimentaire pendant la pandémie de la COVID-19 (2020-2021) qui n'a pas été maintenue en 2022 pourrait aider à orienter la création de stratégies de réduction supplémentaires.

Encore peu de connaissances sur les réactions allergiques suite à la consommation d'insectes, selon le BfR

Le 15 février 2022, je vous proposais un article sur un projet de recherche sur les aspects de sécurité sanitaire des insectes comestibles par le BfR, voici «Encore peu de connaissances sur les réactions allergiques suite à la consommation d'insectes», source Communication n°29/2023 du 27 juin 2023.

En 2021, une espèce d'insecte a été approuvée pour la production alimentaire dans l'Union européenne pour la première fois, plus précisément : la larve du ver jaune de farine (Tenebrio molitor). Entre-temps, trois espèces d'insectes supplémentaires ont été approuvées et la Commission européenne a reçu de nouvelles demandes d'approbation. La mesure dans laquelle la consommation de ces aliments peut provoquer des réactions allergiques ou déclencher des allergies fait actuellement l'objet d'études scientifiques.

A ce jour, seuls quelques cas de réactions allergiques ont été rapportés suite à la consommation d'aliments contenant des farines d'insectes. Il n'existe pas non plus actuellement de données sur la fréquence des allergies alimentaires aux insectes pour l'Europe. L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) n'a pas connaissance à ce jour de cas de réactions allergiques graves en Allemagne. Il faut cependant tenir compte du fait que la consommation d'aliments à base d'insectes est encore rare.

La larve du ver de farine jaune (Tenebrio molitor) a été le premier insecte à être approuvé par la Commission européenne le 1er juin 2021. Elle a ensuite été suivie par le criquet migrateur (Locusta migratoria, approuvé le 12 novembre 2021), le grillon domestique (Acheta domesticus, le 10 février 2022) et la larve (petit ver de farine) du coléoptère (Alphitobius diaperinus, en janvier 2023). Les aliments et préparations qui en sont issus et décrits dans les demandes d'agrément respectives peuvent être commercialisés dans toute l'UE. Selon l'agrément, les insectes sont utilisés sous forme séchée, congelée, pâteuse ou en poudre. Les aliments fabriqués à partir d'insectes ou contenant des insectes sont de nouveaux aliments et doivent donc faire l'objet d'une procédure d'approbation conformément aux règles du règlement européen sur les nouveaux aliments. Une partie de cette procédure implique une évaluation des risques pour la santé par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). L'approbation par la Commission européenne n'est possible que si cette évaluation ne soulève aucun problème de sécurité sanitaire.

Pour les espèces d'insectes approuvées à ce jour, l'EFSA a recommandé dans ses avis que des recherches supplémentaires soient menées sur le potentiel allergisant des aliments à base d'insectes. La raison en est que les preuves limitées disponibles suggèrent que la consommation d'aliments à base d'insectes peut entraîner une sensibilisation allergique et déclencher des réactions allergiques à certaines protéines d'insectes. Les experts supposent que la consommation d'aliments pour insectes pourrait également provoquer des réactions allergiques chez les personnes allergiques aux crustacés et aux acariens, car certaines protéines de chaque espèce sont très similaires les unes aux autres. De tels cas sont qualifiés par les experts de réactions croisées.

L'étendue des allergies alimentaires aux insectes n'est pas connue, du moins pour l'Europe. Les quelques études qui se sont penchées sur ce sujet proviennent principalement d'Asie de l'Est, où la consommation d'insectes est plus courante. En outre, seuls quelques cas sont connus à ce jour dans lesquels des réactions allergiques sont survenues après la consommation de farine obtenue à partir d'insectes qui ont été approuvées dans l'UE.

Fondamentalement, des réactions allergiques peuvent se manifester sur la peau, sous forme d'urticaire, de démangeaisons, d'éruptions cutanées ou d'enflures. Cependant, un essoufflement, un asthme respiratoire, des nausées, une diarrhée ou, dans le pire des cas, un choc anaphylactique peuvent survenir, ce qui peut mettre la vie en danger. Dans le registre de l'anaphylaxie «ANAPHYLAXIE.NET», une base de données commune pour l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, aucun cas correspondant n'a été signalé à ce jour suite à la consommation d'aliments pour insectes, selon une enquête du BfR (au 10.03.2023).

Toujours dans la base de données des intoxications du BfR, qui enregistre les intoxications et les suspicions d'intoxication liés aux l'aliments sur la base de déclarations volontaires, aucun cas de problèmes de santé causés par des aliments à base d'insectes n'a été enregistré (à l'exception du miel).

Lors de l'examen des risques pour la santé, il faut tenir compte du fait que le marché des aliments à base d'insectes a jusqu'à présent été un marché de niche. Cela signifie que le nombre de personnes consommant de tels aliments est actuellement probablement faible.

Mise à jour du 5 juillet 2023

Tous les insectes ne sont pas comestibles, la preuve en est avec ces deux rappels le 5 juillet 2023 de thés et d’infusions de plantes Lipton et d’infusions de plantes Éléphant, 1 et 2.
Non-conformité en raison de la présence de l’insecte Lasioderma serricorne dans les produits ÉLÉPHANT et LIPTON livrés au Port de l’île de la Réunion uniquement pour les produits achetés en magasin entre le 4 juin 2023 et le 30 juin 2023.
Il faut avoir de la mémoire pour être consommateurs en France ...

États-Unis : Les infections à Cronobacter chez les bébés sont désormais une maladie à déclaration obligatoire

«États-Unis : Les infections à Cronobacter chez les bébés sont désormais une maladie à déclaration obligatoire», source article de Coral Beach paru le 29 juin 2023 dans Food Safety News.

Le CDC a annoncé qu'il commencerait à suivre les infections causées par Cronobacter, qui était à l'origine d'une épidémie en 2021-22 chez des bébés et a provoqué une pénurie de préparations pour nourrissons qui a tourmenté le pays pendant des mois.

Le conseil est l'organisme qui recommande les maladies «à déclaration obligatoire». Cette liste comprend déjà des maladies causées par d'autres agents pathogènes d'origine alimentaire, notamment E. coli, Salmonella et Listeria. Environ 120 autres maladies figurent sur la liste des agents pathogènes «à déclaration obligatoire au niveau national». Le conseil et le CDC gèrent la liste.

Lorsque la recommandation deviendra active, les infections à Cronobacter identifiées chez les nourrissons de moins d'un an seront signalées par les médecins et les laboratoires aux services de santé de l'État. Ces départements informeront alors le CDC.

Les groupes de défense des consommateurs, notamment STOP Foodborne Illness, Consumer Reports et Environmental Working Group, ont plaidé en faveur du changement pendant des années, mais ont intensifié leurs efforts lors de l'épidémie de 2021-22.

Bien que peu de données soient disponibles car les infections causées par la bactérie n'ont pas été systématiquement suivies, les chiffres actuels montrent que 40% des bébés infectés par Cronobacter décèdent.

Le Minnesota et le Michigan sont les seuls États qui ont signalé des infections à Cronobacter au CDC. La recommandation peut être adoptée désormaist par n'importe quel État, mais n'entrera officiellement en vigueur qu'en 2024.

Sur la base d'une recommandation du Council of State and Territorial Epidemiologists, les responsables du Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis ont annoncé leur décision le jeudi 29 juin.

Les responsables du Minnesota ont découvert la première infection infantile à cronobacter de l'épidémie de 2021-22 et l'ont signalée à la FDA. Cela a conduit les responsables de la santé publique locaux, étatiques et fédéraux à mettre en commun des informations et à découvrir des patients au Texas et dans l'Ohio. Après l'épidémie, des groupes de consommateurs ont déclaré que si l'infection à Cronobacter avait été une maladie à déclaration obligatoire, les maladies auraient pu être évitées et des vies auraient pu être sauvées.

«Ces efforts aideront les agences de santé publique à quantifier et à identifier la cause des infections à Cronobacter», a dit Janet Hamilton, directrice exécutive du Council of State and Territorial Epidemiologists, dans un communiqué. «(Cela) contribuera à protéger la santé des personnes les plus vulnérables. En fin de compte, nous voulons que ces infections soient évitées.»

Observation

Pour la France, la liste des maladies à déclaration obligatoire établie par Santé publique France se trouve ici.