Vous souvenez-vous ? Ces images spectaculaires de rats atteints de cancers envahissants, si gros qu’en en voit les boules sous le poil. Exhibés à la télévision. Diffusés en film, livre, articles retentissants. Et de cette formidable campagne de presse lancé par le titre choc de l’Obs : «Oui, les OGM sont des poisons».Oui, vous vous souvenez. Mais savez-vous que le 10 décembre, la revue Toxicology Sciences a publié l’un des articles de recherche montrant qu’il s’agissait d’une infox ? Certainement pas.
Revenons à ce jour de septembre 2012. L’hebdomadaire publie alors un épais dossier à l’appui de son titre. Mais un dossier étrange : ses seules sources d’information sont l’équipe du professeur Gilles-Eric Séralini, auteur principal d’une expérience publiée le même jour et des militants opposés à l’utilisation des plantes transgéniques. Comme si l’équipe de journalistes du Nouvel Observateur mobilisée pour ce coup de presse n’avait besoin de personne, en particulier d’autres experts du sujet, pour juger de la solidité de la thèse présentée par l’équipe du biologiste. Étrange puisque cette thèse s’oppose frontalement à nombre d’études déjà publiées. En affirmant que les rats nourris au maïs génétiquement modifié pour tolérer le glyphosate – principe actif des herbicides les plus utilisés dans le monde par les agriculteurs, dont le fameux Round Up inventé par Monsanto – en souffrent jusqu’à la mort.
Radios et télés enchaînent, sans plus d’enquête critique – mais c’est difficile à ce rythme – au point que le gouvernement, par la voix de son ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, annonce le soir même qu’il va demander une modification des procédures européennes destinées à expertiser les risques des plantes transgéniques avant leur mise sur le marché.
Ainsi
commence l’article lumineux du 11 décembre 2018 de Sylvestre Huet, « OGM-poisons
? La vraie fin de l’affaire Séralini ». A lire pour tout savoir
sur cette affaire désormais close …
En effet les conclusions des
travaux réalisés par le professeur G.-E. Seralini sont une nouvelle fois
démenties par une nouvelle étude de l’INRA réalisée en collaboration avec
l’iNSERM.
Un
communiqué de presse de l’INRA du 12 décembre 2018 rapporte « Maïs OGM MON 810 et NK603 : pas d’effets
détectés sur la santé et le métabolisme des rats ».
Dans le cadre du projet GMO 90+, l’INRA vient de publier son étude destinée à vérifier les conclusions des travaux de G.-E. Seralini sur l’effet sur les rats d’une alimentation avec un régime contenant soit du maïs OGM (MON 810 ou NK603) soit du maïs non OGM. Ces travaux réalisés en collaboration avec l’INSERM, publiés le 10 décembre 2018 dans la revue Toxicological Sciences, ne mettent pas en évidence d’effet délétère lié à la consommation de ces deux maïs OGM chez le rat, même pour de longues périodes d’exposition.
Cette troisième étude vient compléter les conclusions des études G-TWYST et GRACE publiées en mai 2018 et réalisées dans le cadre d’une contre-expertise des travaux de GE Seralini commandée par l’Union européenne.
Ainsi il a fallu dépenser 15 millions d’euros pour démontrer que cette campagne de communication sur les travaux de G.-E. Seralini aboutissant à accuser les OGM d’entraîner le cancer était, en fait, une campagne de désinformation. (Il est vrai aussi qu’on n’a jamais vu les photos des rats témoins...).
Tout ça pour ça pour continuer à interdire des OGM au
demeurant autorisés, tout cela n’est que de la politique manipulée par de l’idéologie
et non pas de la science, c'est bien triste …
On lira aussi cet autre
article de seppi, Gros
clap de fin scientifique et petit clap de fin médiatique (pour l'instant) pour
l'« affaire Séralini », ainsi que deux articles parus dans Le Figaro :
« Lien entre OGM et cancer : l'étude était une manipulation », « OGM : une manipulation scientifico-médiatique soigneusement préparée » et un édito de Luc Ferry : « Non, les OGM ne sont pas du poison! »
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