« Eurojust
met fin aux activités d'un groupe criminel vendant du poisson
contaminé »,
communiqué
de presse du 15 mai 2019.
Dans
le cadre d’une opération majeure, coordonnée par Eurojust, les
autorités roumaines, espagnoles, françaises, italiennes, hongroises
et portugaises ont mené une action contre un groupe du crime
organisé impliqué dans la pêche illicite dans des eaux
contaminées, l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent. Le
poisson contaminé était stocké et transporté dans plusieurs pays
de l'UE dans des conditions inappropriées et insalubres, puis vendu
à des entreprises roumaines. À la suite de la journée d'action
commune, rendue possible grâce au centre
de coordination mis en place à Eurojust, l'unité de coopération
judiciaire de l'UE, près de 250 perquisitions ont été effectuées,
13 personnes au total ont été arrêtées, 11 bateaux et 30 tonnes
de poisson contaminé ont été saisies. et retirées du marché.
Lors de la journée d'action, Eurojust a assisté en temps réel à
l'émission de trois ordonnances d'enquête européennes de la part
de la Roumanie à destination de la Hongrie, permettant ainsi un
échange d'informations en temps réel.
Les
membres du groupe du crime organisé, qui étaient d'anciens
pêcheurs, ont développé un mécanisme sophistiqué pour le
braconnage et l'achat de poisson dans les eaux territoriales
contaminées en Italie, en Espagne et en France, où la pêche est
interdite car le poisson dans ces zones est impropre à la
consommation.
Le
poisson contaminé a été vendu à des sociétés roumaines
spécialement créées pour la commercialisation de poisson fantôme
afin de servir les activités criminelles du groupe du crime
organisé.
Par
l'intermédiaire de ces sociétés, les membres du groupe du crime
organisé ont obtenu des permis de pêche et des codes de TVA pour
les échanges, mais n'ont pas obtenu les autorisations sanitaires
obligatoires pour les échanges intracommunautaires de produits
d'origine animale. Ils ont utilisé de fausses factures et d’autres
documents falsifiés pour revendre le poisson en Espagne, en France,
en Italie, en Hongrie, au Portugal et en Roumanie, engrangeant des
profits illicites substantiels, notamment en évitant de payer des
impôts et en blanchissant de l’argent. Le groupe du crime organisé
n'avait pas de structure pyramidale, mais agissait à plusieurs
niveaux sur lesquels des cellules distinctes étaient formées, en
fonction de chaque activité spécifique (braconnage de poisson,
transport de marchandises, commerce, etc.).
Eurojust
a activement soutenu la coopération entre les autorités judiciaires
et les forces de l'ordre nationales de Roumanie, d'Espagne, de
Hongrie, de France, d'Italie et du Portugal. En conséquence,
l'activité criminelle du groupe du crime organisé a été
documentée et toutes les informations recueillies ont été
utilisées pour empêcher 30 tonnes de poisson contaminé
supplémentaire d'entrer sur le marché roumain. L’Autorité
sanitaire, vétérinaire et de la sécurité alimentaire de Roumanie
a détruit la totalité du poisson saisi.
En
2018, le bureau du procureur de la cour d'appel de Constanța, en
Roumanie, a ouvert une enquête pénale sur le groupe du crime
organisé. Le juge d’instruction n°4 et le ministère public de
Lleida (Espagne) ont ouvert une enquête parallèle sur le même
groupe du crime organisé, suivis de ceux de Venise (Italie) et de
Tarascon (France). Tous les États membres ont conjugué leurs
efforts avec des échanges d'informations spontanés, également
facilités par les ordonnances d'enquête européennes (EIO pour
European Investigation Orders).
Eurojust
a aidé les autorités nationales tout au long de leurs enquêtes,
notamment en rédigeant, en diffusant, en transmettant et en
exécutant les EIOs au cours de la journée d'action. Une réunion de
coordination s'est également tenue à Eurojust, avec la
participation d'Europol, afin de décider des stratégies en matière
d'enquêtes et de poursuites et de résoudre les problèmes
judiciaires et opérationnels. Europol a aidé les enquêtes en
comparant les informations et les preuves, en établissant des liens
avec la France et l'Italie.
Au
cours de l'opération, 850 policiers ont été déployés par des
autorités répressives nationales, notamment la Guardia di Finanza
italienne, la Policía Nacional espagnole et la gendarmerie nationale
française, l'Office central de lutte contre l'environnement et la
santé publique (OCLAESP).
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