lundi 13 avril 2020

COVID-19 : La position de l’OMS et de la Chine sur la sellette


Dans un précédent article, Cent jours avec le COVID-19, j’avais évoqué le premier ‘post’ sur Promed du 30 décembre 2019, mais nous allons les jours suivants ont été riches en événements et ont peut-être contribué à une certaine impréparation … avec dans le rôle titre l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) … 

Un article du Figaro du 10 avril 2020, « Comment la Chine tire les ficelles de l’Organisation mondiale de la santé » m’a mis sur la voie et m’a incité à comprendre comment les premiers temps ont été compliqués pour l’OMS et son directeur général, mais aussi le journal Le Monde du 29 janvier 2020, « Coronavirus : comment la Chine a fait pression sur l’OMS », mais encore Sud-Ouest du 12 avril 2020, « Coronavirus : l’OMS accusée de rouler pour la Chine » ou encore Ouest-France du 13 avril 2020, « Coronavirus. Dr Tedros, le boss de l’OMS sous le feu des critiques » ...

Voici donc une série de faits qui pourraient vous aider à y voir plus clair, du moins je l’espère …

La Commission de la santé municipale de Wuhan a annoncé que l'évaluation par les experts concernés a révélé que les cas étaient compatibles avec une pneumonie virale. Pour l'instant, aucune transmission interhumaine évidente n'a été observée et aucun professionnel de santé n'a été infecté. Le pathogène responsable et la cause de l'infection sont toujours à l'étude.
... les enquêtes préliminaires ont montré qu'aucune preuve claire de transmission interhumaine n'a été trouvée, et aucune infection par le personnel médical n'a été trouvée.
Le 10 janvier 2020, un tweet de Jeremy Farrar directeur du Wellcome Trust rapportait,
Si des rumeurs de publications sur la situation de la pneumonie de Wuhan sont en préparation et soumises à Nature ou au NEJM sont vraies et que les informations essentielles de santé publique ne sont pas partagées immédiatement avec l’OMS, quelque chose ne va pas.
Le 9 janvier 2020, un communiqué de l’OMS indique,
À l'échelle mondiale, de nouveaux coronavirus émergent périodiquement dans différentes régions, notamment le SRAS en 2002 et le MERS en 2012. Plusieurs coronavirus connus circulent chez des animaux qui n'ont pas encore infecté l'homme. À mesure que la surveillance s'améliore, de plus en plus de coronavirus sont susceptibles d'être identifiés.
La Chine dispose de solides capacités et ressources en santé publique pour répondre et gérer les flambées de maladies respiratoires. En plus de traiter les patients pris en charge et d'isoler les nouveaux cas tels qu'ils peuvent être identifiés, les responsables de la santé publique restent concentrés sur la recherche continue des contacts, la réalisation d'évaluations environnementales sur le marché des fruits de mer et des enquêtes pour identifier l'agent pathogène à l'origine de l'épidémie.
Le 5 janvier, l’OMS indique
D’après les informations préliminaires fournies par l’équipe d’investigation chinoise, aucun élément n’atteste une transmission interhumaine significative et aucun cas d’infection d’un agent de santé n’a été signalé.
Étant donné qu'il n'y a aucune indication de transmission interhumaine et aucun cas détecté en dehors de la Chine, la probabilité d'introduction dans l'UE est considérée comme faible, mais ne peut être exclue. Cependant, davantage d'informations épidémiologiques et de laboratoire sont nécessaires pour élaborer une évaluation complète de cet événement et du risque possible de propagation internationale.
Un tweet de l’OMS du 14 janvier 2020 en dit long, aucune preuve irréfutable d’une transmission humaine du virus.

Le 14 janvier c’est-à-dire moins de deux mois avant que l’OMS déclare le COVID-19, une pandémie mondiale.
L’OMS a déclaré le 30 janvier 2020 que le nouveau coronavirus constituait une urgence de santé publique de portée internationale.

Le New York Post titre le 20 mars 2020, « L'OMS hantée par un vieux tweet disant que la Chine n'a trouvé aucune transmission humaine du coronavirus ».

The Guardian du 9 avril 2020 se fait l’avocat du bilan de l’OMS en ces termes,
L'OMS a averti les États-Unis et d'autres pays du risque de transmission interhumaine de Covid-19 dès le 10 janvier, et a instamment demandé des précautions, même si les premières études chinoises à ce moment-là n'avaient trouvé aucune preuve claire de cette voie de transmission. infection. 
Des notes d'orientation technique vues par The Guardian et des briefings de hauts responsables de l'OMS ont mis en garde contre une éventuelle transmission interhumaine et ont clairement indiqué qu'il y avait une menace d'attraper la maladie par le biais de gouttelettes d'eau et de surfaces contaminées, sur la base de l'expérience de précédentes flambées de coronavirus, comme Sras et Mers.
Pour autant, le tweet de l’OMS précité du 10 janvier 2020 ne dit pas cela ...


Légende de la photo : Sur les murs de Sao Paulo, au Brésil, le portrait du patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dit le Dr Tedros, s’affiche, avec son injonction « Testez, Testez, Testez ». Fernando Bizerra. EPA/MAXPPP.

Mise à jour du 15 avril 2020. Selon l'AFP
Donald Trump a annoncé hier la suspension de la contribution américaine à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), coupable à ses yeux d'avoir commis de nombreuses "erreurs" sur le coronavirus et d'être trop proche de la Chine.
Complément du 16 avril 2020. On lira un article du journal Le Temps, L’OMS survivra-t-elle à la pandémie de coronavirus?
Les Britanniques ont analysé le rôle de l’OMS dans la gestion de la pandémie, et la comparaison est cruelle avec ce qu’il s’était passé en 2003 avec Gro Harlem Brundtland, note notre chroniqueur. 

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