vendredi 10 avril 2020

Les données scientifiques ne soutiennent pas le port de masque en tissu pour limiter le COVID-19, selon des experts


« Des données ne soutiennent pas les masques en tissu pour limiter le COVID-19, selon les experts », source article de Mary Van Beusekom du 9 avril 2020 dans CIDRAP News.

Des preuves limitées et indirectes d'études en laboratoire suggèrent que les masques en tissu faits maison peuvent capturer de grosses gouttelettes respiratoires, mais il n'y a aucune preuve qu'ils entravent la transmission des aérosols impliqués dans la propagation du COVID-19, selon un article publié hier par la revue National Academy of Sciences, Engineering, and Medicine, « Rapid Expert Consultation on the Effectiveness of Fabric Masks for the COVID-19 Pandemic (April 8, 2020) ».

Dans le document, le Comité permanent des académies nationales sur les maladies infectieuses émergentes et les menaces pour la santé au 21e siècle a déclaré que, comme aucune étude n'a été menée sur l'efficacité des masques en tissu pour prévenir la transmission du coronavirus à d'autres, il est impossible d'évaluer leurs avantages, si il y en a.

Le document a été préparé par les membres du comité Richard Besser de la Fondation Robert Wood Johnson et Baruch Fischhoff de l'Université Carnegie Mellon, et deux experts en la matière y ont contribué. Il a été approuvé par le président du comité Harvey Fineberg et a été évalué par des pairs par sept autres experts américains.

En l'absence de disponibilité généralisée d'une protection plus efficace et pour préserver les masques chirurgicaux et les respirateurs pour les personnels de santé, des masques en tissu faits maison ont été proposés pour limiter la propagation du coronavirus par les porteurs qui pourraient être contagieux mais asymptomatiques ou présymptomatiques. Le Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis a récemment approuvé leur utilisation.

En France, l’Académie nationale de médecine a également approuvé leur utilisation. -aa

De nombreux facteurs sont en jeu pour mesurer l'efficacité
Les membres du comité soulignent que la recherche suggère que le COVID-19 peut se propager via des gouttelettes invisibles aussi petites que 5 microns et par de minuscules particules de bioaérosol ainsi que via des gouttelettes respiratoires visibles simplement en respirant.

Les personnes infectées mais asymptomatiques sont particulièrement préoccupantes car les particules qu'elles respirent sont principalement des bioaérosols. « Pour compliquer encore les choses, différents individus varient dans la mesure où ils émettent des bioaérosols en respirant », ont-ils déclaré.

Parce que différents masques ont des capacités de filtrations différentes et que le rôle de la taille des gouttelettes sur la transmission des maladies est inconnu, il est difficile de prédire l'efficacité de ces masques, ont déclaré les auteurs.

« L'étendue de toute protection dépendra de la façon dont les masques sont fabriqués et utilisés », ont-ils écrit. « Cela dépendra également de la façon dont l'utilisation des masques affecte les autres comportements de précaution des utilisateurs, y compris leur utilisation de meilleurs masques, lorsque ceux-ci seront largement disponibles. »

Ces comportements peuvent réduire ou améliorer les effets globaux des masques en tissu faits maison sur la santé publique, ont-ils noté. « Le niveau actuel des avantages, le cas échéant, n'est pas possible à évaluer », ont-ils déclaré.

Michael Osterholm, directeur du Center for Infectious Disease Research and Policy (CIDRAP), qui a contribué au document avec Sundaresan Jayaraman du Georgia Institute of Technology à Atlanta, a déclaré hier dans son podcast CIDRAP hebdomadaire, « parce que les aérosols jouent probablement un rôle important dans la transmission du coronavirus, les masques en tissu ne feront que peu, sinon rien, pour limiter la propagation de la maladie. »

Plus encore, il craint qu'encourager les masques en tissu encourage les personnes à essayer d'obtenir des masques chirurgicaux pour une meilleure protection, les éloignant des professionnels de la santé de première ligne, qui en ont désespérément besoin. « Si nous sommes actuellement en situation de pénurie majeure - et nous le serons pour le type de protection N95 (ou FFP2 en Europe) et de masque chirurgical, le public ne devrait jamais essayer de les obtenir », a-t-il déclaré.

Une recherche est nécessaire sur l'efficacité et les précautions
Dans le rapport, les membres du comité ont demandé que la recherche produise des instructions claires sur la façon de fabriquer, ajuster, utiliser et nettoyer correctement les masques en tissu faits maison.

Les études doivent également explorer des estimations de la protection que ces masques offrent aux utilisateurs et à d'autres personnes dans différents contextes (par exemple, dans les endroits où la probabilité de contact est plus élevée, comme les magasins d’alimentation, par rapport au port de masques partout), ont-ils écrit. En outre, ils ont déclaré que des données doivent être collectées sur le renforcement efficace d'autres précautions, telles que la distance physique (sociale).

« Cette recherche pourrait fournir aux décideurs des estimations de l'effet net d'encourager l'utilisation de masques en tissu faits maison sur la santé publique, ainsi que des estimations réalistes de la façon dont ces masques seront fabriqués et utilisés, ainsi que de la manière dont ils affecteront les autres comportements de précaution des utilisateurs et d'autres qui les observent et interagissent avec eux », ont-ils dit.

Mise à jour du 11 avril 2020. Bien entendu tous les scientifiques ne sont pas tous d’accord pour le port ou non d’un masque (en tissu ou non).


Pour des chercheurs de l’université de Cambridge, Tout le monde devrait porter des masques lors de la crise COVID-19.

Les gouvernements et les agences de santé devraient reconsidérer les lignes directrices actuelles concernant l'utilisation généralisée des masques lors de la pandémie de COVID-19 et recommander que les masques soient portés par tout le monde.

On lira à ce sujet cette étude, Covid-19: should the public wear face masks? BMJ; 9 Apr 2020; DOI: 10.1136/bmj.m1442

Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!! 

Mise à jour du 30 avril 2020. La DGCCRF publie un communiqué le 29 avril 2020, Mise en vente de masques de protection dans les enseignes de la grande distribution.
Les enseignes de la grande distribution alimentaire confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai.
Avant l'heure, on ne doit pas porter un masque, mais après le 11 mai, il faudra en porter un !

Lu dans l'éditorial du Figaro du 30 avril 2020 de Vincent Trémolet de Villers,
Après les amendes pour défaut de dérogation de sortie, le secrétaire d’État aux Transports a ajouté aux souches de son carnet de contraventions une nouvelle sanction: à partir du 11 mai, les usagers des transports pourront être sanctionnés s’ils ne portent pas de masque. Le citoyen, bonne pomme, à qui l’on a expliqué que le masque ne servait à rien, puis qu’on en manquait cruellement, puis qu’il pouvait se le fabriquer lui-même, ne devrait pas être, comme les pouvoirs publics, en retard à l’allumage. Il portera son masque. Il n’en reste pas moins que la passion de l’amende comme la compulsion fiscale participent, une fois encore, du génie français.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.