« L'ochratoxine A dans les
aliments: évaluation des risques pour la santé publique »,
source EFSA
du 13 mai 2019.
L'EFSA
a publié un avis scientifique sur les risques sanitaires liés à la
présence d'ochratoxine A (OTA) dans les aliments – une mycotoxine
naturellement produite par certaines moisissures et qui peut être
présente dans des denrées alimentaires variées, notamment des
céréales, des viandes en conserve, des fruits frais et secs ou des
fromages.
De
nouvelles données rendues disponibles depuis la dernière évaluation
de 2006 suggèrent que l'OTA peut être génotoxique en endommageant
directement l'ADN. Les experts ont confirmé qu'elle pouvait
également être cancérigène pour le rein. Par conséquent, les
experts ont calculé une marge
d'exposition (ME). La marge d’exposition est un outil utilisé
par les évaluateurs du risque pour analyser les problèmes
potentiels de sécurité liés à la présence dans l’alimentation
humaine et animale de substances qui sont à la fois génotoxiques et
cancérigènes.
Dans
son avis précédent, l'EFSA avait établi une dose
hebdomadaire tolérable (DHT) sur la base de la toxicité et de
la cancérogénicité pour le rein.
Les
experts ont cette fois utilisé une approche plus prudente grâce au
calcul de la ME et ils ont conclu qu'il pouvait exister un problème
de santé pour la majorité des groupes de consommateurs. L’avis
scientifique de l'EFSA contribuera à informer la Commission
européenne dans les discussions en cours sur les niveaux maximaux
d'OTA autorisés dans les denrées alimentaires.
L'EFSA
a consulté les parties prenantes ainsi que d'autres intervenants
lors de la préparation de son projet d'avis et les commentaires
reçus ont été pris en compte lors de la finalisation du document.
Voir le rapport complet: Risk
assessment of ochratoxin A in food.
Dans
le résumé de l’évaluation
des risques, il est
indiqué :
La
Commission européenne a demandé à l'EFSA de mettre à jour son
avis de
2006 sur l'ochratoxine A (OTA) dans les aliments.
L'OTA
est produit par des champignons du genre Aspergillus et
Penicillium et se trouve comme contaminant dans divers
aliments.
L'OTA
provoque une toxicité rénale chez différentes espèces animales et
des tumeurs rénales chez les rongeurs. L'OTA est génotoxique in
vitro et in vivo; cependant, les mécanismes de
génotoxicité ne sont pas clairs.
Les
modes d'action génotoxiques et non génotoxiques directs et
indirects pourraient chacun contribuer à la formation de tumeurs.
Étant donné que des études récentes ont soulevé une incertitude
concernant le mode d'action pour la cancérogénicité rénale, il
n'est pas approprié d'établir une valeur guide basée sur la santé
(HBGV pour health-based guidance
value) et une approche de la marge d'exposition (ME) a été
appliquée.
Pour la
caractérisation des effets non néoplasiques, une BMDL10
de 4,73 μg/k
de poids corporel (pc) par jour a
été calculée à partir des lésions rénales observées chez le
porc. Pour caractériser les effets néoplasiques, une BMDL10
de 14,5
μg/kg
pc par jour a été calculée à partir des tumeurs rénales
observées chez le rat. (Voir les définitions en fin d'article -aa).
L'estimation
de l'exposition alimentaire chronique a abouti à des niveaux moyens
et au 95e centile variant de 0,6 à 17,8 et de 2,4 à 51,7 ng/kg pc
par jour, respectivement. Les expositions médianes à l'OTA chez les
nourrissons allaités allaient de 1,7 à 2,6 ng/kg pc par jour, les
expositions au 95e percentile de 5,6 à 8,5 ng/kg pc par jour chez
les nourrissons à consommation moyenne/élevée de lait maternel,
respectivement. La comparaison des expositions avec le BMDL10
sur la base du critère d'effet non néoplasique a abouti à des ME
de plus de 200 dans la plupart des groupes de consommateurs,
indiquant un faible problème de santé à l'exception des ME pour
les gros consommateurs dans les groupes d'âge plus jeunes, indiquant
un possible problème de santé.
Par
rapport à la BMDL10 basée sur le critère d'effet
néoplasique, les ME étaient inférieures à 10 000 pour presque
tous les scénarios d'exposition, y compris les nourrissons allaités.
Cela indiquerait un problème de santé possible si la génotoxicité
est directe. L'incertitude dans cette évaluation est élevée et le
risque peut être surestimé.
*
La benchmark dose (BMD) se définit comme une dose (ou la limite
inférieure de son intervalle de confiance à 95 %: BMDL
correspondant à un niveau de réponse en excès par rapport à un
groupe témoin. Source
Utilisation
de la benchmark dose pour l’évaluation des risques sanitaires de
Nathalie BONVALLOT, Anses, 2010.
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