lundi 4 février 2019

Le Danemark construit une barrière contre la peste porcine africaine

Des barrières, des murs, des clôtures, il y  en a de toutes sortes et pour tous les usages mais voici qu'en Europe, désormais, il existe des barrières contre les sangliers ...

« Le Danemark construit une barrière contre la peste porcine africaine », source article de Jim Romahn paru sur son blog Agri007.

Le Danemark est en train de construire une clôture (ou une palissade) de 12 millions de dollars sur 50 km pour empêcher les sangliers de transporter la fièvre porcine africaine dans ses campagnes.
La clôture est aussi le long de la frontière avec l'Allemagne.
Jusqu'à présent, la Belgique est le seul pays voisin où la fièvre porcine africaine a été signalée parmi sa population de sangliers. La France a renforcé la biosécurité le long de sa frontière avec la Belgique.

Certains opposants disent que la clôture n'empêchera pas les sangliers de passer, car les sangliers vivants au bord de l’eau pourraient nager d’un pays à l’autre.

Cependant, le ministre danois de l’Environnement et de l’Alimentation, Jakob Ellemann-Jensen, a déclaré que le gouvernement était déterminé « à faire tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher la peste porcine africaine d’atteindre le Danemark. Et nous pouvons enfin commencer à ériger notre barrière de sangliers. »

La clôture aura 1,5 m de haut et au moins 0,5 m de profondeur pour empêcher les porcs de creuser dessous.

La clôture, qui doit être installée d’ici à l’été, sera suffisamment basse pour permettre aux chevreuils de sauter par-dessus et de petites ouvertures tous les 100 m permettront aux petits mammifères tels que les renards, les lièvres et les loutres de passer.

En outre, le Danemark a assoupli les restrictions en matière de chasse et augmente les amendes pour les transports de bétail mal désinfectés.

dimanche 3 février 2019

Australie : Retour sur les conclusions d'un rapport suite à la contamination de fraises par des aiguilles

« Foutaises : Selon un rapport, une réglementation médiocre a contribué à la crise australienne de manipulation de fraises », source Doug Powell du barblog.

Un nouveau rapport sur la crise australienne de contamination des fraises en 2018, qui a causé des dommages économiques catastrophiques à l’industrie, a révélé que les protocoles de traçabilité des aliments devaient être renforcés.

Lucy Stone du Sydney Morning Herald rapporte que le rapport a également révélé que le savoir-faire en matière de sécurité des aliments dans le secteur de l'horticulture était « variable » en raison de la présence de nombreuses petites entreprises, sans surveillance réglementaire ou industrielle en particulier pour les producteurs de fraises.

La « nature fragmentée » du secteur a également compliqué les chuoses: aucune réglementation ne surveillait les zones de production de fraises pendant la crise et l'utilisation de cueilleurs saisonniers ou au forfait compromettait la traçabilité.

Le ministre de la Santé, Greg Hunt, a demandé à la Food Standards Australia New Zealand (FSANZ) d'examiner la réponse à la crise de la contamination des fraises, qui a débuté le 9 septembre lorsqu'un homme a avalé une aiguille dissimulée dans une fraise.

Quelques jours plus tard, des rapports similaires avaient été signalés au Queensland Health et à la police du Queensland.

La crise a mis fin à la production de fraises au niveau national, les producteurs du Queensland déversant des milliers de tonnes de fruits qui ne pouvaient être vendus.

Une femme de Caboolture, My Ut Trinh, superviseur dune exploitation de fraises âgée de 50 ans, a été arrêtée et inculpée de six chefs de contamination d'aliments, mettant ainsi fin à la crise.

Mais plus de réglementation et de surveillance vont-elles vraiment empêcher quelqu'un de motivé par les démons d'insérer des aiguilles dans les produits?

Existe-t-il une meilleure approche pour protéger et renforcer la confiance des consommateurs à la suite d’une épidémie, d’une altération ou même d’allégations?

Le 12 juin 1996, le docteur Richard Schabas, médecin en chef de l'Ontario, Canada, a publié un avis de santé publique sur le lien présumé entre la consommation de fraises de Californie et une épidémie de maladie diarrhéique chez un e quarantaine de personnes dans la métropole de Toronto. Cette annonce faisait suite à une déclaration similaire du Department of Health and Human Services à Houston, Texas, qui enquêtait sur un groupe de 18 cas de maladie à Cyclospora parmi Des dirigeants du secteur pétrolier.

Il s'est avéré que c'étaient des framboises du Guatemala, et non pas des fraises, et personne n'était satisfait.

Les liens initiaux et ultérieurs entre Cyclospora et les fraises ou les framboises en 1996 étaient fondés sur l'épidémiologie, une association statistique entre la consommation d'un aliment particulier et l'apparition de la maladie.

L’épidémie de Toronto a été identifiée pour la première fois parce que quelque 35 invités ayant assisté à une réception d'un mariage le 11 mai 1996 avaient développé la même maladie intestinale grave sept à dix jours après le mariage et avaient par la suite été testés positifs à Cyclospora. Sur la base d'entretiens avec les victimes, les autorités sanitaires de Toronto et du Texas ont conclu que les fraises de Californie étaient la source la plus probable. Cependant, tenter de se rappeler exactement ce que l'on a mangé deux semaines plus tôt est une tâche extrêmement difficile. et les aliments plus gros, comme Des fraises, sont rappelés plus fréquemment que les aliments plus petits, comme des framboises.

Le 18 juillet 1996, le Centers for Disease Control des États-Unis a déclaré que les framboises du Guatemala - qui avaient été aspergées de pesticides mélangés à de l’eau qui aurait pu être contaminée par des eaux usées contenant Cyclospora - étaient probablement à l’origine de l’épidémie de Cyclospora qui a rendu malade 1 000 personnes en Amérique du Nord. Les autorités sanitaires et les producteurs guatémaltèques ont vigoureusement réfuté ces accusations. La California Strawberry Commission a estimé avoir perdu entre 15 et 20 millions de dollars en ventes réduites de fraises.

Les producteurs de fraises de Californie ont décidé que le meilleur moyen de minimiser les effets d’une épidémie - réelle ou supposée - était de s’assurer que tous leurs producteurs connaissaient les bases de la sécurité des aliments et qu’il existait un mécanisme de vérification. La prochaine fois que quelqu'un dira: « Je suis tombé malade et c’était vos fraises », les producteurs pourront au moins dire: «Nous ne pensons pas que c’est nous, et voici tout ce que nous faisons pour produire le produit le plus sûr possible. »

C’était essentiellement le prélude de la Food and Drug Administration des Etats-Unis qui publiait en 1998, Guidance for Industry: Guide to Minimize Microbial Food Safety Hazards for Fresh Fruits and Vegetables. Nous avions déjà entamé le même chemin et pris ces lignes directrices, ainsi que d’autres, et créé un programme de sécurité des aliments pour l'exploitation agricole pour les 220 producteurs produisant des tomates et des concombres sous la bannière de l'Ontario Greenhouse Vegetable Growers. Et en mettant en place un système de vérification crédible comportant des visites continues et rigoureuses dans les exploitations: mettre les producteurs dans une salle de classe est ennuyeux, ne rend pas compte des variations entre les différentes exploitations et ne crée aucun lien de confiance. Les audits tierce partie réalisés peuvent être des indicateurs sans espoir de sécurité sanitaire réelle au quotidien et donner l'impression que la sécurité des aliments peut être confiée à une autre personne.

Les producteurs eux-mêmes doivent posséder leur propre sécurité des aliments dans l'exploitation agricole car ce sont eux qui sont sur le marché. Les bureaucrates auront toujours leurs emplois financés par les contribuables, et les agriculteurs seront perdants.

Il y a un manque - un manque inquiétant - d'inspections de la sécurité des aliments dans les exploitations agricoles. Les agriculteurs doivent être plus conscients du potentiel de contamination par les microbes (comme celui provoqué par Listeria dans le melon cantaloup), ainsi que par le sabotage.

Il existe également un manque important d'informations des consommateurs lorsqu'ils achètent leurs produits. Que savent les vendeurs australiens de la réglementation en matière de sécurité des aliments appliquée aux produits vendus dans leurs magasins les plus populaires? De telles réglementations existent-elles? À qui peuvent-ils s'adresser afin de trouver des réponses?

Le Sydney Morning Herald note également que dans le rapport publié vendredi, la FSANZ avait formulé plusieurs recommandations visant à éviter des crises similaires à l'avenir, notamment une réglementation plus stricte du secteur.
L'absence d'une direction chargée de la réglementation des fruits à chair molle a laissé la petite Queensland Strawberry Growers Association être « submergée d'appels », alors que l'agence horticole national Growcom a par la suite aidé à gérer la communication.

La crise a amené le premier ministre, Scott Morrison, à annoncer un projet de loi visant à prolonger la peine de prison pour toute personne déclarée coupable de contamination des aliments à 15 ans.

La police a traité plus de 230 signalements de sabotage de fruits en Australie, répartis sur 68 marques, ainsi que de nombreux cas de imitateurs (copycats) et de canulars.

La Food Standards Australia New Zealand a formulé sept recommandations dans son rapport final, notamment une recommandation selon laquelle toutes les juridictions devraient examiner les protocoles d'intervention en cas d'incident alimentaire.

Une agence centrale devrait être engagée pour gérer la communication nationale lors de futurs incidents de contamination d'aliments et la communication entre les autorités chargées de réglementation, les services de santé et la police devrait être examinée, selon FSANZ.

Le déclenchement de « l'activation et du management de la contamination intentionnelle des aliments » dans le cadre du National Food Incident Response Protocol (NFIRP) doit également être revu.

Cette recommandation a été faite malgré le fait que le NFIRP n’ait pas été activé lors du problème de la contamination des fraises. Le protocole est une réponse nationale aux incidents qui peut être activée par n'importe quelle agence pour gérer les incidents liés aux aliments.

« En raison de la nature criminelle unique de cette affaire et de l'enquête associée, le protocole n'a pas été déclenché », indique le rapport.

Le secteur de l'horticulture a également besoin d'un organisme représentatif pour « soutenir la préparation et la réponse aux crises » et les mesures de traçabilité permettant de suivre les aliments dans le secteur, ce qui nécessiterait un travail plus important.

« Le gouvernement et l'industrie devraient travailler ensemble pour dresser un état des lieux actuel et identifier les options et les outils permettant d'améliorer la traçabilité », a recommandé le rapport .

Selon le rapport, il conviendrait de créer un site Internet national unique pour la contamination des denrées alimentaires afin que le public puisse être informé de manière claire.

Le rapport a révélé qu'une plus grande réglementation du secteur horticole était nécessaire et que la complexité des petites exploitations et des activités de distribution rendait l'enquête difficile.

Une suggestion selon laquelle les exploitations de fraises devraient être équipées de détecteurs de métaux a également soulevé des inquiétudes quant aux coûts et à la faisabilité, tandis que les emballages inviolables risquaient de raccourcir la durée de conservation et de déclencher des critiques concernant l'utilisation accrue d'emballages en plastique.

Depuis 20 ans, je dis aux producteurs de fruits et de légumes qu'il y a des risques. Appropriez-vous ceci : dites ce que vous faites, faites ce que vous dites et prouvez-le.

Ce que les producteurs ou les fabricants peuvent faire de mieux est de gérer et de réduire les risques avec diligence et de pouvoir prouver cette diligence devant le tribunal de l’opinion publique; et ils doivent le faire avant la prochaine épidémie.

Rappels de produits alimentaires : Communiquer c’est bien, bien communiquer c’est mieux !

Le blog fait largement appel à lui, et c'est donc plus que normal que de  publier cet article de Franck Valayer, Fondateur et Directeur de publication de Oulah, paru sur le site Mag+ de son site Oulah!, « Communiquer c’est bien, bien communiquer c’est mieux ! ».

Tous les samedis, je souris jaune (aucun rapport avec les gilets jaunes) car le journal Nice Matin publie, sur son site, une liste de rappels de produits de la semaine … incomplète.

8 rappels versus 21 rappels

En soit c’est super pour les consommateurs et lecteurs du journal niçois, cependant ce qui dommage c’est que leur source soit la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) alors que le liste des rappels de produits, de ce service du ministère chargé de l’Economie, n’est pas complète.
En effet, par exemple, pour cette semaine la DGCCRF a publié 8 rappels de produits alors que sur la même période, j’ai (Oulah!) publié 21 rappels.
Cliquez pour agrandir
Une certaine réalité

Je ne fais pas la course aux rappels mais j’essaye d’être au plus de la réalité même si je sais que je dois passer à côté de certains, vu le peu de scrupule que certains fabricants ou distributeurs ont à ne pas communiquer convenablement sur les rappels de leurs produits.
De plus, habitant Nice, je ne suis pas inconnu chez Nice Matin, puisque le journal avait fait un reportage sur moi il y a déjà 3 ans lorsque je venais de sortir l’application Oulah!.


Depuis l’application n’existe malheureusement plus (mais le site internet et la présence sur les réseaux sociaux se sont développés), je n’ai plus d’ipad car il est cassé et je ne mets plus de bague à tête de mort …bref
Tout ça pour dire que c’est bien dommage.

Dommage pour les consommateurs, dommage pour Oulah! qui, je le rappelle, est une initiative citoyenne, totalement indépendante et bénévole.

samedi 2 février 2019

Excellente communication entre la France et la Belgique à propos des rappels des produits de nutrition infantile, 6 jours de retard !

Le 24 janvier 2019, la DGCCRF rapportait :
Avis de rappel de produits de nutrition infantile de la marque Modilac pour une suspicion d’infection à Salmonella poona
Le 25 janvier 2019, la DGCCRF rapportait :
Avisde rappel de produits de nutrition infantile de marque PICOTAR  pour suspicion d’infection à Salmonella poona
Dans ce dernier communiqué, il était indiqué ce qui suit,
La DGCCRF procède à la vérification d’effectivité des mesures de rappel et à l’information de ses homologues européens et étrangers, au moyen du réseau RASFF. Les investigations menées par la DGCCRF se poursuivent, en lien avec les autorités espagnoles, afin d’obtenir tout élément utile, en particulier relatifs à la traçabilité des fabrications de l’usine concernée.
Toujours pas de communication ou d'information au RASFF à ce jour mais voilà que le 1er février 2019, l'AFSCA informe ainsi les consommateurs belges, soit près de 6 jours après les avis de rappels en France :
L'AFSCA informe et demande aux parents ayant acheté des produits de nutrition infantile des marques Modilac et Picot AR, vendus en France et en ligne, de ne plus les donner à consommer à leurs enfants.

L’AFSCA a été informée de la présence de deux bébés malades en Belgique qui avaient, entre autres, consommé des produits de nutrition infantile achetés en France de la marque Modilac, quelques heures avant l’apparition des symptômes.

Suite à notre enquête, il est apparu que la consommation de produits de nutrition infantile de la marque Modilac était la cause des symptômes d’un des deux enfants malades. Le 24 janvier, en France, plusieurs produits de nutrition infantile des marques Modilac et Picot AR ont fait l’objet d’un rappel car ces produits vendus sur le marché français pouvaient être contaminés par la bactérie Salmonella poona. Les produits concernés ne sont pas distribués sur le marché belge. Ils sont distribués en France exclusivement en pharmacies et via plusieurs associations caritatives, ou commercialisés sur des sites de vente en ligne.

Par mesure de précaution, l'Agence alimentaire souhaite informer les consommateurs belges qui auraient achetés en France ou via un site en ligne les produits concernés par ce rappel (source : DG de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes).

Plus d’informations sur les produits concernés :

L’AFSCA demande aux parents qui ont acheté ces produits en France ou via la vente en ligne de ne plus les utiliser. Dans tous les cas, si un enfant présente des symptômes de toxi-infection alimentaire (diarrhée éventuellement accompagnée de fièvre, vomissements, maux de tête et/ou douleurs abdominales), les parents sont invités à contacter un médecin dans les meilleurs délais.

L’AFSCA a pris contact avec les autorités sanitaires françaises et les administrations concernées pour, ensemble, suivre la situation de près.

L’AFSCA communique activement sur les rappels de produits via la presse nationale, son site internet, ses bulletins d’information et ses médiaux sociaux. Ces rappels de produits concernent des produits vendus sur le marché belge.

L'AFSCA insiste régulièrement sur le fait que les consommateurs doivent être conscients que les achats en ligne à l’étranger ne sont pas toujours sûrs (par exemple, des produits non conformes fabriqués dans un pays tiers et livrés directement aux consommateurs).
Pour les produits achetés à l'étranger, tant dans les magasins que via des sites internet étrangers (vente en ligne), nous conseillons aux consommateurs de s'informer des risques éventuels en consultant les sites internet des autorités sanitaires étrangères. 
Complément au Luxembourg. Contrairement à ce que les autorités du Luxembourg rapportent :

Les autorités de sécurité alimentaires ont été informées par le système d'alerte rapide d'un rappel en France de produits de nutrition infantile de la marque Modilac en raison d’une suspicion d’infection à Salmonella poona.


La France n'a toujours pas notifié quoi que ce soit au RASFF de l'UE ...

Quand les microbes font un bon café !


Selon une étude publiée le 1 er février dans la revue Applied and Environmental Microbiology, lors du traitement des grains de café, des temps de fermentation plus longs peuvent donner un meilleur goût, contrairement aux idées reçues. Les bactéries lactiques jouent un rôle positif important dans ce processus. D'autres espèces de microbes peuvent également jouer un rôle dans ce processus, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre leur rôle.

« Une tasse de café est le produit final d'une chaîne d'opérations complexe: agriculture, transformation après récolte, torréfaction et brassage », a déclaré le chercheur principal Luc De Vuyst, professeur de microbiologie industrielle et de biotechnologie alimentaire à la Vrije Universiteit Brussel, Bruxelles, Belgique.
« Il existe plusieurs variantes de traitement après récolte, parmi lesquelles le traitement par voie humide et le traitement par voie sèche sont les plus courants. » Le traitement par voie humide - couramment utilisé pour l'Arabica et les cafés de spécialité - est l'étape qui inclut la fermentation.


« Nous avons effectué la recherche dans une ferme expérimentale en Équateur selon une approche multiphasique englobant les analyses microbiologique, métabolomique et sensorielle », a dit le Dr De Vuyst.

La fermentation était d'une importance particulière. Au cours de la fermentation prolongée, les leuconostocs, un genre de bactéries lactiques utilisées dans la fermentation du chou en choucroute et dans les levains, se sont décliné en lactobacilles, a déclaré le Dr De Vuyst. Les bactéries lactiques étaient déjà présentes avant la fermentation et ces lactobacilles tolérants à l'acide ont proliféré encore plus au cours de ce processus.

« Il est toutefois difficile d'établir un lien de causalité entre le microbiote et les composés volatils présents dans les grains, ces composés contribuant à l'odeur du café, car nombre de ces composés peuvent être d'origine métabolique microbienne, endogène ou d'origine chimique », a dit Dr. De Vuyst.

« Cependant, nous avons constaté l'impact des communautés microbiennes, en particulier des bactéries lactiques », a dit le Dr De Vuyst. « Elles ont produit des notes fruitées et peuvent avoir « eu un effet protecteur sur la qualité du café pendant la fermentation en raison de leur acidification de la masse en fermentation, fournissant un environnement microbien stable et empêchant ainsi la croissance de micro-organismes indésirables qui conduisent souvent à des arômes déplorables », a-t-il dit.
«De plus, les métabolites liés à la fermentation s'accumulent dans les grains de café, ce qui affecte la qualité des grains de café et donc la qualité sensorielle des cafés ainsi préparés » a dit le Dr De Vuyst.


Le Dr De Vuyst a souligné que l'influence de chaque étape du traitement sur le goût du café reste pour la plupart inconnue. « Nous étions conscients de la présence de nombreux micro-organismes au cours de la fermentation du café en milieu humide: entérobactéries, bactéries lactiques, levures, bactéries acétiques, bacilles et champignons filamenteux », a dit le Dr De Vuyst, mais on ignore toujours comment la plupart des bactéries influencent ce processus.

Le travail était une collaboration entre la Vrije Universiteit Brussel et Nestlé Research. « Nestlé s'intéressait aux aspects fondamentaux du traitement du café, en particulier la chaîne de traitement après récolte, afin de le corréler avec le processus de torréfaction et bien sûr la qualité de la tasse finale », a déclaré le Dr De Vuyst.

Une curiosité, une épidémie de listériose associée à du lait au chocolat pasteurisé en Ontario


« Des responsables de l'Ontario décrivent en détail une éclosion inhabituelle à Listeria liée au lait pasteurisé », source CIDRAP News du 1er février 2019.

Du lait au chocolat pasteurisé - et non pas à base de lait cru – a été à l'origine d'une épidémie de listériose en Ontario en 2015 et 2016, selon une étude publiée dans Emerging Infectious Diseases.

En Ontario, environ 50 cas de listériose sont observés chaque année, la plupart des éclosions étant liées à la consommation de lait cru, de fromages à pâte molle ou d'autres produits laitiers non pasteurisés. En 2015 et 2016, les responsables ont confirmé 34 cas impliquant une hospitalisation chez 32 patients (94%) et 4 décès (12%), tous liés à du lait au chocolat pasteurisé conditionné. Des échantillons de lait recueillis auprès de distributeurs ont été testés positifs pour la souche épidémique de Listeria monocytogenes.

« La découverte de la cause de cette éclosion de listériose était difficile, car le lait au chocolat pasteurisé est un produit couramment consommé », ont déclaré les auteurs de l'étude. « Cette épidémie souligne que même les produits pasteurisés peuvent être contaminés par et favoriser la prolifération de L. monocytogenes lorsque la contamination est introduite après la pasteurisation. »

La possibilité de contamination après traitement thermique indique un besoin permanent de surveillance réglementaire et un système d'assurance qualité robustes, comprenant un échantillonnage de routine de l'environnement et des produits finis.

Comme le disent les auteurs,
Listeria monocytogenes est un formidable agent pathogène acquis principalement par le biais d'aliments contaminés. La listériose invasive est une maladie à déclaration obligatoire en Ontario, Canada; Environ 50 patients (0,4 cas/100 000 personnes) sont signalés chaque année depuis 2005. Des éclosions récentes de listériose en Amérique du Nord ont été associées à de la charcuterie, des fromages à pâte molle, des produits crus et des produits laitiers non pasteurisés. Cependant, les épidémies de listériose liées au lait de consommation pasteurisé sont rares.
Complément. Voir aussi cet article de Doug Powell du barfblog, On n'a jamais dit au public: 4 morts et 30 malades de Listeria dans du lait au chocolat pasteurisé en Ontario, novembre 2015 à juin 2016. 

Un nouveau test détecte la contamination bactérienne en 90 minutes, selon une étude


« Un nouveau test détecte la contamination bactérienne en 90 minutes, selon une étude », source Meatingplace du 2 février 2019.

Des chercheurs de l'Université Queen's à Belfast ont mis au point un nouveau test comprenant un biomarqueur enzymatique capable de détecter les marqueurs enzymatiques de maladies, appelés protéases, chez l'homme, les animaux et les produits alimentaires.

En utilisant cette approche, les protéases peuvent être détectées en 90 minutes sans recourir à du matériel de laboratoire compliqué ou coûteux et ne doivent pas nécessairement être réalisées en laboratoire, ont indiqué les chercheurs dans un communiqué de presse.


Les protéases sont essentielles à la croissance microbienne et sont responsables de la progression de nombreuses maladies. Les taux de protéases peuvent être très élevés dans l'urine des patients atteints de néphropathie diabétique ou sur les plaies infectées. Dans les aliments, les protéases produites par des bactéries contaminant la viande et les produits laitiers peuvent conduire à la rancidité, ainsi qu’à une diminution de la durée de conservation et de la qualité.

Le nanocapteur à base de nanoparticules d'or indique le moment où les protéases sont présentes lors d'une réaction visible de changement de couleur. L'approche a été testée sur du lait et de l'urine, mais elle pourrait être adaptée à plusieurs autres applications, ont rapporté les chercheurs.

Le chercheur principal, Cuong Cao, a déclaré que la portée potentielle du nouveau test est « énorme ».

« L'utilisation de molécules autres que la caséine pour recouvrir la surface a le potentiel de détecter d'autres types de biomarqueurs enzymatiques », a dit Cao. « [Cette nouvelle approche] pourrait changer le paysage de la détection et du diagnostic des biomarqueurs enzymatiques, ce qui aurait un impact non seulement sur la sécurité des aliments, mais aussi sur le diagnostic des maladies liées aux enzymes chez les animaux et chez l'homme. »

L'article est paru en accès libre dans la revue Nano Research.

Viandes avariées : Communication imprécise du ministère de l'agriculture. Pologne, business as usual ?

Selon 20 minutes.fr,
Le ministère français a d’ailleurs indiqué avoir eu connaissance de l’information « par la presse », puis avoir été informé via le Réseau d’Alerte Européen (RASFF) que neuf entreprises étaient destinataires de lots de viandes incriminés.
Selon ce que j'ai lu sur un communiqué du ministère de l'agriculture aujourd'hui 'disparu', il s'agissait du 30 janvier 2019. Comme à son habitude, le ministère adapte sa com en effaçant les communiqués précédant, c'est imparable et certain d'avoir toujours la bonne réponse …

Cela étant, une notification au RASFF par la Pologne date du mardi 29 janvier 2019, référence 2019.0311, que chacun peut vérifier.

On peut lire aussi que la France a demandé des explications une fois le 30 janvier et deux fois le 31 janvier 2019.

Le site de 20 minutes poursuit,
Gros mystère pour l’instant. Sur les 800 kilos arrivés en France « plus de 500 kilos » avaient été retrouvés à la mi-journée par les services sanitaires du ministère et détruits, a précisé la Direction générale de l’alimentation (DGAL) sur le site du ministère. Pour le reste, « on ne sait pas s’ils sont partis dans le commerce, cela a pu rester dans des frigos », a dit le ministre, interrogé ce vendredi matin sur CNews, estimant que les entreprises françaises avaient été « dupées ». Des enquêtes sont menées par les directions départementales en charge de la protection des populations (DDPP) dans les neuf établissements ciblés, qui « pour la plupart n’exercent qu’une activité de négoce sans manipulation des viandes » selon le ministère.

La nouvelle com du ministère est désormais la suivante à propos de Viandes polonaises frauduleuses : état des investigations menées en France.
La Commission européenne nous a alertés mercredi de la présence de viande de bœuf frauduleuse provenant d’un abattoir en Pologne. 13 pays européens sont concernés. Sur 2,7 tonnes exportées par la Pologne, 795 kg de viande ont été vendues en France.
On sait désormais que ce n'est pas mercredi mais mardi que la notification au RASFF de l'UE a eu lieu, et 14 pays européens, y compris la Pologne, sont concernés …
Les services du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ont identifié hier les 9 entreprises de négoce qui ont reçu en première intention cette viande frauduleuse.Des enquêtes des services vétérinaires ont été organisées sans délai. Les investigations sont conduites par les directions départementales en charge de la protection des populations.Les résultats des investigations font état, ce vendredi 1er février en fin journée, de 650 kg retrouvés sur les 795 kg. Parmi ces 650 kg, 500 kg ont été détruits et 150 kg ont été vendus au consommateur via notamment des boucheries.Ces boucheries ont mis en place dès cet après-midi des affichettes pour informer leurs clients. Ces rappels sont justifiés par la fraude et le non-respect de la réglementation.Aucune viande frauduleuse n’a été, à ce stade, retrouvée dans les circuits de la grande distribution.
Enfin, les équipes du ministère sont mobilisées pour poursuivre les recherches sur les 150 kg restants.
Un peu de bla bla pour finir,
« Je m’engage à informer en toute transparence de l’état d’avancement des investigations. La rapidité avec laquelle les investigations sont menées souligne l’efficacité de notre dispositif de traçabilité et de contrôle sanitaire en France ». Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation.
Où est l’efficacité de notre dispositif de contrôle sanitaire en France, puisque la viande est entrée comme une lettre à la poste …

Enfin, Un film secret montre des vaches malades abattues pour leur viande en Pologne. Ce film fait craindre des risques graves pour la santé d'un grand pays exportateur de l'UE, selon The Guardian du 27 janvier 2019.

« Cela semble vraiment être une activité criminelle bien organisée et bien orchestrée. Il sera extrêmement difficile, voire impossible, de savoir où est allée toute cette viande… Pour ce qui est de savoir si une partie de cette viande aurait pu entrer au Royaume-Uni, la réponse est que je n'en ai aucune idée. Dans le passé, lorsque j’examinais de la sorte les chaînes d’approvisionnement illicites, elles allaient toujours très loin, car il y avait beaucoup d’intermédiaires dans différents pays qui manipulaient cette viande, essayant de l’introduire dans des chaînes d’approvisionnement véritables. »

Et en Pologne même, la question de savoir si les allégations aboutiront à des mesures réglementaires strictes, mesures réglementaires qui, selon les observateurs, avaient fait défaut la dernière fois qu'un tel scandale a éclaté, reste posée.

« Nous sommes inquiets que la même chose se passe, comme toujours », a déclaré Tomasz Patora de Superwizjer, « que les autorités essaieront d'affirmer qu'il s'agit d'un incident isolé et qu'elles ne sont pas en faute, et que les choses vont revenir à la normale, comme toujours. »

Paweł Jakubczak, responsable de l’inspection vétérinaire de la région de Mazovie, a annoncé samedi que le vétérinaire désigné de l’abattoir et son supérieur hiérarchique au niveau du comté avaient été licenciés et que la police avait déjà ouvert une enquête.

« Je pense que la police, qui est déjà engagée dans ce dossier, n'essaiera pas pas d'expliquer le rôle des autorités de contrôle dans cette procédure criminelle illégale, répréhensible et carrément criminelle. »


Complément. On lira « Closed Polish abattoir sent meat to 13 EU countries » de Joe Whitworth paru le 2 février 2019 dans Food Safety News.


Complément du 2 février du ministère de l'agriculture. Difficile de s'y retrouver dans la com du ministère puisqu'un communiqué suivant efface le précédent …

Ce samedi 2 février, la totalité de la viande a été retrouvée. Très précisément, sur ces 795 kg, 500 kg ont été bloqués et seront détruits, 150 kg ont été vendus au consommateur via notamment des boucheries. Les 145 kg restants ont été identifiés dans des lots de viande commercialisés par des grossistes, boucheries ou restaurants. Une partie de ces lots a pu être retirée du marché.
Les boucheries concernées ont mis en place des affichettes pour informer leurs clients et rappeler ces produits frauduleux.
A ce stade, quelques dizaines de restaurants et de boucheries sont concernés, en région Ile de France principalement, et dans les départements d’Ille et Vilaine (35) et du Loiret (45). Ces chiffres seront précisés en début de semaine prochaine après consolidation des données au niveau national.
Cette viande est impropre à la consommation car elle n’a pas fait l’objet d’une inspection officielle à l’abattoir mais aucun élément ne permet à ce stade d’identifier un risque pour le consommateur. Le risque bactérien est écarté par la cuisson.
Moi qui pensait que les vaches étaient malades en Pologne et que la viande était avariée, maintenant, on nous dit que Le risque bactérien est écarté par la cuisson. Franchement, ça ne va pas du tout ! La notification au RASFF parle de viande impropre à la consommation humaine !

Didier Guillaume « Je tiens à  souligner la réactivité des services du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation et des professionnels du secteur qui se sont mobilisés pour gérer cette crise en moins de 72 h. Cela démontre bien l’efficacité de notre système de traçabilité en France ».

«  efficacité de notre système de traçabilité en France » mais qu'en est-il du système de contrôle ? Le sujet ne semble plus d'actualité ...

Autre complément« Viande avariée polonaise : l’exécutif veut une force d’inspection européenne », selon un article du Parisien du 3 février 2019.
Et si le nouveau scandale de viande avariée polonaise allait permettre la mise d’une place d’une « force européenne d’inspection sanitaire » ? C’est ce que souhaite la ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau, qui plaide pour une telle idée « depuis longtemps », afin de mieux protéger les consommateurs.
« Les Européens ont le droit de savoir ce qu’il y a dans leur assiette, la qualité de l’air qu’ils respirent et de l’eau qu’ils consomment. Parce que les produits circulent, il faut donner à l’Union européenne une responsabilité qu’elle n’a pas encore », a-t-elle déclaré ce dimanche midi sur RTL. « Aujourd’hui il n’y a pas assez d’Europe, ce sont les autorités sanitaires nationales qui ont la responsabilité de lutter contre les fraudes » a-t-elle poursuivi, en rappelant le scandale Spanghero des lasagnes au cheval en 2013, dont le procès est en cours.
C'est curieux cette manie qu'ont les politiques de demander plus d'Europe, quand on fait pas le job en France …
Oui, c'est aux autorités nationales de faire le job et non pas un soit disant corps européen d'inspection sanitaire !

Saga du horsegate : Aux Pays-Bas, trois personnes répondent devant la justice de leurs liens avec le scandale de la viande de cheval


« Aux Pays-Bas, trois personnes répondent devant la justice de leurs liens avec le scandale de la viande de cheval », source article de Joe Whitworth paru le 1er février 2019 dans Food Safety News.

Aux Pays-Bas, trois personnes risquent la prison pour leur rôle dans le scandale de la viande de cheval de 2013.

Le Dutch Public Prosecution Service (OM) a infligé des amendes allant jusqu'à 150 000 euros à trois sociétés et à leurs dirigeants pour fraude en matière de viande.

L'OM a imposé une amende de 150 000 euros à l'abattoir Van Hattem Vlees BV, aujourd'hui en faillite, et une peine de prison de trois ans à l'encontre du directeur. Maintenant, le procureur a recommandé une sanction au tribunal, l'avocat d ela défense parlera puis les prévenus.

La société de négoce de viande Meatmaster BV et la société d’entreposage frigorifique Grolleman Vrieshuis Exploitatie Maatschappij BCV ont été condamnées à une amende de 75 000 euros. Les propriétaires de ces entreprises sont passibles d'une peine de prison de 18 mois, dont six mois avec sursis, avec une période de probation de deux ans.

Le scandale de la viande de cheval est apparu début 2013 lorsque la viande de cheval a été détectée dans des produits à base de viande de bœuf en Europe. On pensait que le motif était financier: la viande de cheval était moins chère que le bœuf.

Selon l'unité de la Dutch Food and Consumer Product Safety Authority’s intelligence and investigation services (NVWA-IOD), environ 400 000 kilos de viande n'ont pas pu être retrouvées par la traçabilité, ce qui pourrait poser des risques pour la santé et saper gravement la confiance des consommateurs.

L’investigation de la NVWA-IOD a commencé après des plaintes de l'Angleterre et d’Irlande. En janvier 2013, la viande de cheval a été trouvée dans des produits à base de viande de bœuf de Van Hattem Vlees BV, basée à Dodewaard, ville des Pays-Bas. L'étiquettage indiquait que les produits ne contenaient que du bœuf. Des produits ont également été bloqués en France car ils contenaient de la viande de cheval alors que l'étiquetage indiquait qu'il s'agissait de viande de bœuf.

La NVWA-IOD a trouvé des registres de traçabilité « insuffisants » chez Van Hattem Vlees, ce qui ne permettait plus de retrouver la provenance ou le départ de la viande abattue. Les autorités ont déclaré qu'il était également « douteux » que toute la viande fournie puisse être consommée sans danger.

Les responsables de l'OM ont déclaré que Meatmaster et Vrieshuis Grolleman avaient « facilité » la fraude et la falsification de documents en n'intervenant pas. Les entreprises ont accepté les demandes du client et les ont exécutées sans vérifier si elles étaient correctes.

Procès en France
Parallèlement, un procès s'est ouvert pour quatre personnes à Paris, dans le cadre du scandale de la viande de cheval.

Jacques Poujol et Patrice Monguillon sont deux anciens employés de Spanghero, une entreprise de transformation de la viande. Johannes Fasen, patron de Draap Trading, et Hendricus (ou Hans) Windmeijer sont tous les deux néerlandais et marchands de viande.

Les anciens employés de Spanghero sont accusés de fraude. La viande de cheval étiquetée comme de la viande bovine a été vendue à Tavola, une filiale de Comigel, qui a vendu des plats surgelés à des entreprises dans toute l'Europe.

Le procès devrait se poursuivre jusqu'à la mi-février. S'ils sont reconnus coupables, ces personnes risquent jusqu'à 10 ans de prison et une amende de 1 million d'euros.