samedi 27 mars 2021

Pratiques des consommateurs et prévalence de Campylobacter, Salmonella et norovirus dans les cuisines de six pays européens

«Pratiques des consommateurs et prévalence de Campylobacter, Salmonella et norovirus dans les cuisines de six pays européens», est le tire d'un article paru dans la revue International Journal of Food Microbiology. L'article est disponible en intégralité.

Résumé

Environ 40% des infections d'origine alimentaire sont contractées à domicile. Le but de la présente étude était de suivre la contamination des agents pathogènes lors de la préparation des aliments domestiques et de lier la contamination aux pratiques de préparation. Les participants à la recherche de 87 ménages de six pays européens ont été observés et interrogés pendant les achats et la préparation d'un repas de poulet et de légumes. La présence de Salmonella spp., Campylobacter spp. et norovirus sur du poulet cru, les surfaces de l& cuisine, les torchons et les éponges a été déterminé.

La prévalence de Campylobacter sur le poulet cru variait de 8,3% en Norvège (NO) à 80% en France (FR) et au Portugal (PT), avec une prévalence moyenne de 57%. Campylobacter a été retrouvé sur la moitié des produits qui avaient été congelés et semblait être moins répandu sur le poulet des supermarchés que d'autres sources. Salmonella a été retrouvée dans 8,6% des échantillons de poulet cru, provenant exclusivement de Hongrie (HU).

Une relation entre les pratiques observées et la propagation d'agents pathogènes sur les surfaces de la cuisine n'a été retrouvée que pour l'utilisation de planches à découper pour le poulet et/ou les légumes. Après la préparation des aliments, Campylobacter et Salmonella ont été isolés à partir de 23%, respectivement des échantillons provenant de HU, Roumanie (RO), UK) et 8,7% de HU de planches à découper. Les participants à la recherche en France et au Portugal étaient plus susceptibles d'acheter des produits qui correspondaient à leur recette, avec moins de besoin d'utiliser des planches à découper. Utiliser la même planche et le même couteau pour les légumes après l'avoir utilisé pour le poulet et sans le laver avec un détergent était courant au Portugal et en Roumanie, mais pas dans les autres pays. Une contamination par Campylobacter d'autres surfaces de cuisine ou d'ustensiles de lavage a été retrouvée dans cinq ménages (RO et PT). Le rinçage du poulet dans les éviers était courant dans trois pays (PT, HU, RO), et le lavage des légumes dans le même évier était également habituel. La prévalence du norovirus était faible, avec une détection dans un des 451prélèvements. La conscience des participants du risque posé par les agents pathogènes du poulet cru différait dans les six pays, avec une plus grande sensibilisation en Norvège et au Royaume-Uni que dans les autres pays étudiés.

En conclusion, les pratiques visant à éviter la contamination croisée du poulet aux surfaces de cuisine et aux ustensiles de lavage ne sont pas établies chez les consommateurs dans tous les pays européens. Néanmoins, les événements de contamination croisée qui diffusent des doses infectieuses d'agents pathogènes semblent être rares, probablement en raison des niveaux relativement faibles d'agents pathogènes dans les aliments combinés aux préférences alimentaires. Les interventions en matière de sécurité sanitaire des aliments doivent tenir compte de la culture alimentaire nationale, des préférences, des pratiques et de la prévalence et des niveaux d'agents pathogènes dans les aliments. L'accent doit être mis sur la fourniture et la promotion de produits de poulet à faible risque (prévalence d'agents pathogènes, prêts à cuire) et l'utilisation sûre de planches à découper.

Dans la conclusion, les auteurs notent,
La prévalence de Campylobacter dans le poulet cru était élevée dans la plupart des pays, mais la propagation dans l'environnement de la cuisine en plus des planches à découper était limitée. Plusieurs pratiques associées à une contamination croisée ont été observées, mais souvent dans certains pays seulement.
L'observation de pratiques moins risquées par les consommateurs dans certains pays indique qu'il est possible de réduire la contamination croisée, mais que les barrières culturelles et autres doivent être surmontées pour obtenir des changements.
La prévalence de norovirus dans les cuisines était très faible. Les limites techniques inhérentes aux procédures employées pour la récupération du virus sur les surfaces ou les torchons/éponges de cuisine peuvent contribuer à la faible prévalence signalée.
Conseils aux autorités alimentaires: Il semble qu'il existe un lien entre les comportements à risque et la faible sensibilisation aux agents pathogènes sur le poulet, ce qui indique que l'éducation ou la communication sur les risques peut potentiellement changer le comportement dans une direction qui réduit le risque. De nombreuses autorités alimentaires indiquent que les surfaces qui ont été en contact direct avec le poulet (par exemple les planches à découper et les mains) doivent être correctement lavées avant tout contact avec des salades, du pain et d'autres aliments prêts à consommer. Cet avis est fortement étayé par les conclusions de cette investigation. Du point de vue de la sécurité des aliments, d'autres pratiques observées pourraient également être ciblées pour réduire les risques. Les consommateurs doivent également être informés que la préparation de la salade avant le poulet, en évitant le contact direct des aliments prêts à consommer avec l'évier et, en sélectionnant un produit de poulet avec des niveaux inférieurs d'agents pathogènes (par exemple du poulet congelé ou un produit qui nécessite une manipulation limitée comme du poulet découpé) réduisent également le risque de graves maladies d'origine alimentaire. Cependant, il convient de considérer que des barrières telles que la disponibilité des produits et les habitudes de préparation des aliments et les préférences alimentaires limitent cette réduction des risques dans la pratique.
Recherche: Davantage d'investigations sur la prévalence de Campylobacter et Salmonella chez les poulets chez les petits distributeurs/abatteurs sont nécessaires. En outre, la cinétique d'inactivation de Campylobacter dans les différents les produits de poulet dans les congélateurs domestiques devraient être étudiés. Etudier la contamination croisée après la préparation de poulets avec des niveaux élevés de Campylobacter donnera de meilleures informations sur le risque dans les pires situations.

Commentaire. Etude utile mais qui entérine le fait que Campylobacter soit présent dans les poulets. La recherche ne devrait pas se pencher plutôt sur comment réduire la présence de Campylobacter dans les volailles ?

Enfin je voudrais bien savoir d'où sort la phrase du résumé et d el'article selon laquelle «Environ 40% des infections d'origine alimentaire sont contractées à domicile». Rappelons qu'en France les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) liés au repas familiaux en France représentent 32% du total des TIAC en 2019.

Santé Canada en faveur de l'étition génique pour la sélection végétale

«Santé Canada juge l'amélioration génétique de la sélection végétale sûre», source article de Jim Romanh paru dans son blog Agri 007.

Santé Canada a dit que l'édition génique était sûre pour le développement de variétés végétales améliorées, une position qui est d'accord avec les États-Unis et le Japon.

Cela va aller désormais à une période de commentaires publics avant de pouvoir passer à l'approbation finale.

«Nous sommes heureux de constater que Santé Canada s’est clairement prononcé en faveur de la sécurité de la sélection végétale, et plus particulièrement de l’édition génique, dans ce document de consultation», a déclaré Pierre Petelle, président et chef de la direction de CropLife Canada, dans un communiqué de presse.

L'édition du génome, ou édition génique, est en train de changer le code génétique d'une plante avec une technologie comme CRISPR-Cas9, une technique utilisée pour couper des sections d'ADN. Des scientifiques de Californie et de France ont remporté le prix Nobel de chimie 2020 pour leur découverte de CRISPR.

Les partisans des cultures génétiquement modifiées, y compris de nombreux sélectionneurs de plantes, pensent que cela pourrait révolutionner le développement des cultures. Cela permettra aux scientifiques de modifier précisément l’ADN d’une plante pour obtenir les caractéristiques souhaitées, comme une meilleure résistance aux maladies ou des cultures plus saines.

À titre d'exemple, une entreprise du Minnesota a utilisé l'édition génique pour concevoir un soja produisant de l'huile à haute teneur en acide oléique. L'entreprise a produit quatre millions de boisseaux (141 millions de litres) de la récolte.

La proposition de Santé Canada ne couvre pas les animaux d'élevage génétiquement modifiés. Il y a un certain nombre d'idées à l'étude, telles que les bovins sans cornes et les sangliers qui ne produisent aucune des substances qui émettent des odeurs nauséabondes lorsque leur viande est cuite, mais l'édition qui peut être inversée si un éleveur de porcs décide plus tard qu'il aimerait cet animal comme un reproducteur.

On lira aussi sur le blog agricluture et environnement, «Les NBT, ce ne sont pas des OGM» déclare Julien Denormandie.

Dans un entretien accordé le  7 janvier à nos confères de l’agence Agra-Presse au sujet des NBT (New Techniques  ou nouvelles techniques d’édition génomique), le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, affirme que « es NBT, ce ne sont pas des OGM ».

« Il faut que les NBT aient une réglementation conforme à ce qu’elles sont, et pas à ce à quoi on voudrait les associer», poursuit le ministre, en insistant sur le fait qu’aujourd’hui «le cadre juridique européen n’est plus compatible avec le cadre scientifique ».

De l'incovénient d'être en Europe car il faudra attendre combien de temps avant de faire évoluer la sélection végétale ...

Mise à jpur du 28 mars 2021. On lira sur le blog Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels, Selon une étude, l'édition du génome est sur le point de garantir l'approvisionnement alimentaire mondial par Joan Conrow.

Mise à jour du 29 mars 2021. On lira Agriculture: «Les nouvelles techniques de sélection variétale, enjeu de souveraineté pour l’Europe», un article de Mme Emmanuelle Ducros sur l'Opinion du 29 mars 2021.

Bruno Tremblay (Bayer Crop Science) déplore l’impossibilité des recherches sur ces nouvelles techniques de sélection variétales en France, à cause de «la destruction régulière de parcelles expérimentales».

Et pour terminer cet article une page de pub pour le site Oulah! qui sollicite votre aide ...

vendredi 26 mars 2021

La saga SignalConso fête sa première année

Selon un communiqué du 28 mars 2019, la DGCCRF nous informait sur «SignalConso, la nouvelle plateforme de signalement à destination des consommateurs».

Cela n'empêche pas la DGCCRF de nous informer le 26 mars 2021, «La plateforme SignalConso de la DGCCRF fête sa première année !» J'ai dû rater un épisode de la saga SignalConso

Qu'en est-il de ce bilan, mis à part de faire travailler les consommateurs à sa place ?

Voici ce que l'on apprend selon la bonne vieille méthode Coué,

SignalConso, un service de la DGCCRF devenu indispensable pour moderniser et simplifier les relations avec les usagers et les professionnels.

Depuis son lancement à l’échelle nationale en février 2020, plus de 60 000 signalements ont déjà été effectués par les consommateurs sur SignalConso et de nombreux litiges ont pu être résolus à l’amiable !

Sur le nombre de lligites, on ne saura pas le nombre exact … bilan peu précis au final ...

SignalConso, une approche innovante de la relation citoyenconsommateur-entreprise-administration avec de nouvelles fonctionalités prévues pour 2021.

Permettre aux consommateurs d’effectuer un signalement sur les produits dangereux non alimentaires, notamment en lien avec le nouveau site unique des rappels de produits, RappelConso.

Petite erreur ici, car, pour mémoire, selon la DGCCRF du 25 février 2021, à propos du nouveau dispositif RappelConso, à la question, quels sont les produits concernés ?

Dès début avril, les consommateurs pourront retrouver l’intégralité des rappels de produits sur RappelConso Il s’agit en l’occurrence des produits «grand public», alimentaires ou non-alimentaires pouvant être achetés par un consommateur final, hors médicaments et dispositifs médicaux. Les aliments pour animaux sont également concernés. 

Une première année à l'image de la start-up nation, en dents de scie ...

jeudi 25 mars 2021

Un espoir semble naître, la Commission européenne entend renforcer la confiance dans les études scientifiques menées sur les produits alimentaires

Aujourd'hui, 25 mars 2021, un communiqué de presse de la Commission européenne annonce vouloir «
Renforcer la confiance dans les études scientifiques menées sur les produits alimentaires: de nouvelles règles pour plus de transparence et d'indépendance».

Chiche ! Ainsi n'interdisons pas les OGM ou le glyphosate, et faisons enfin confiance dans les études scientifiques !

Le 27 mars 2021, le règlement relatif à la transparence et à la pérennité de l'évaluation des risques de l'Union dans la chaîne alimentaire devient applicable. La proposition de la Commission relative à ce règlement a été adoptée en 2019 en réponse à une initiative citoyenne européenne. Si l'entrée en vigueur du règlement marque une avancée importante dans la modernisation de la politique de l'Union en matière de sécurité alimentaire, elle est également une parfaite illustration de l'incidence politique directe d'une initiative citoyenne européenne.

Les nouvelles règles amélioreront la transparence de l'évaluation des risques que mène l'Union sur les aliments et s'appliqueront à un large éventail de produits qui suscitent tous beaucoup d'inquiétude chez les citoyens. Le règlement renforcera la fiabilité, l'objectivité et l'indépendance des études transmises à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et conférera un rôle plus important aux États membres dans la gouvernance de l'EFSA.

Mme Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire, a déclaré: «Une plus grande transparence des travaux scientifiques de l'Union dans le domaine de l'alimentation renforcera la confiance des consommateurs. Ces nouvelles règles de transparence font directement suite aux appels lancés en ce sens par nos citoyens. Leur instauration coïncide avec la ferme détermination qu'a affichée la Commission dans sa stratégie «De la ferme à la table» de veiller à une plus grande durabilité, afin que la manière dont nous produisons et consommons nos aliments soit saine non seulement pour nous, mais aussi pour notre planète.»

Bernhard Url, directeur exécutif de l'EFSA, a déclaré: «Il s'agit d'une étape décisive pour le système de sécurité alimentaire de l'Union. L'EFSA remercie les législateurs de lui avoir donné cette formidable occasion de rendre ses travaux plus proches pour les citoyens et les parties prenantes et de profiter d'un examen plus approfondi de ses processus et méthodes de travail. Au cours des deux dernières années, nous avons engagé des moyens considérables pour que la transition vers le nouveau système se fasse de manière aussi harmonieuse et inclusive que possible pour toutes nos parties prenantes.»

Transparence accrue

À un stade précoce du processus d'évaluation des risques par l'Union, toutes les études et données scientifiques qui lui auront été transmises seront divulguées de manière proactive au public. Ces informations seront rendues publiques dans une section spécifique du site web de l'EFSA, dans un format facilement accessible (à moins que cela ne soit pas possible pour des raisons dûment justifiées de confidentialité).

De plus, afin de déterminer si d'autres données ou études scientifiques pertinentes sont disponibles, l'EFSA consultera le public et tous les autres partenaires concernés avant d'élaborer sa production scientifique.

Indépendance renforcée

Une série de mesures garantiront la qualité, la solidité et l'indépendance des études soumises par l'industrie.

Lorsque des études ont été commandées dans le but d'étayer une future demande d'autorisation ou notification à l'échelle de l'Union, les opérateurs économiques et les laboratoires concernés doivent notifier ces études à l'EFSA au cours de la phase préalable à la soumission de la demande. L'objectif de cette mesure est de garantir que les entreprises qui demandent des autorisations transmettent bien toutes les informations pertinentes et ne s'abstiennent pas de communiquer des études qui leur seraient défavorables.

Au cours des quatre prochaines années, la Commission effectuera également des missions d'enquête dans les laboratoires afin d'évaluer s'ils respectent les normes pertinentes applicables aux essais et aux études transmis à l'EFSA dans le cadre d'une procédure de demande. Ces missions permettront à la Commission de recenser et, au besoin, de corriger tout défaut de conformité ou toute déficience.

Ces derniers mois, l'EFSA a aidé ses partenaires à mieux comprendre les nouvelles règles et à s'y préparer. Elle a ainsi produit tout un éventail de supports, tels que des tutoriels animés et des foires aux questions, et a organisé une série de formations.

Meilleure gouvernance

Les États membres joueront un rôle plus important pour améliorer la gouvernance et la coopération scientifique de l'EFSA et pour assurer sa viabilité opérationnelle à long terme.

Des représentants de tous les États membres, de la Commission européenne, du Parlement européen, de la société civile et des groupes d'intérêt de la chaîne alimentaire seront associés à la gouvernance de l'EFSA. Ils seront représentés au sein de son conseil d'administration à partir du 1er juillet 2022.

De plus, la législation prévoit une participation plus active des États membres au renforcement des capacités scientifiques de l'EFSA, par l'engagement des meilleurs experts indépendants pour l'EFSA.

Mise à jour du 27 mars 2021. L'EFSA rapporte à propos de la Transparence en matière d’évaluation des risques : le début d'une nouvelle ère.

Qu'est-ce que le Règlement sur la Transparence ?

Cette réglementation a été développée en réponse à une Initiative citoyenne européenne sur les pesticides et sur la base des conclusions de la révision du règlement général sur la législation alimentaire, achevée en janvier 2018.

Entre autres dispositions, le nouveau règlement prévoit les points suivants :

  • Permet l'accès des citoyens aux études et aux informations scientifiques soumises à l'EFSA par le secteur de l'industrie dès le début du processus d'évaluation des risques.
  • Intègre les consultations publiques dans le cadre du processus d'évaluation des demandes d'approbation de produits réglementés.
  • Garantit que l'EFSA soit informée de toutes les études mandatées dans un domaine particulier afin de veiller à ce que les entreprises qui sollicitent une autorisation soumettent bien toutes les informations pertinentes.
  • Octroie à la Commission européenne la possibilité de demander à l'EFSA d’obtenir des études supplémentaires.

Mise à jour du 2 avril 2021. On lira enfin l'article que consacre l'Anses sur Le règlement européen sur la transparence : un nouveau cadre pour l’évaluation des risques et la sécurité sanitaire des aliments.

Résidus de médicaments vétérinaires : des taux de conformité toujours élevés, selon un rapport de l'EFSA

L'EFSA communique le 24 mars 2021 sur les «Résidus de médicaments vétérinaires : des taux de conformité toujours élevés».

Les données sur la présence de résidus de médicaments vétérinaires et de contaminants chez les animaux et dans les aliments d'origine animale montrent des taux élevés de conformité avec les niveaux de sécurité fixés par l’Union européenne, selon le dernier rapport de l'EFSA. Le rapport synthétise les données de surveillance recueillies en 2019.

Au total, 671 642 échantillons ont été rapportés par les États membres, l'Islande et la Norvège. Le pourcentage d'échantillons dépassant les limites maximales autorisées se montait à 0,32 %. Ce chiffre se situe dans l’intervalle compris entre 0,25% et 0,37% observé au cours de ces dix dernières années.

Par rapport aux deux années précédentes, le taux de non-conformité a légèrement augmenté pour les agents antithyroïdiens et les stéroïdes et a légèrement diminué pour les lactones d'acide résorcylique, les substances interdites, les antibactériens, les anticoccidiens et les colorants.

Pour les éléments chimiques (y compris les métaux), le taux de non-conformité s’est révélé plus élevé qu'en 2018, mais inférieur à celui de 2017.

Ces données sont disponibles sur la plateforme Knowledge Junction, le référentiel ouvert de l'EFSA conçu pour améliorer la transparence, la reproductibilité et la réutilisation des preuves dans les évaluations des risques associés à la sécurité de l’alimentation humaine et animale.

Le rapport complet, Report for 2019 on the results from the monitoring of veterinary medicinal product residues and other substances in live animals and animal products.

mercredi 24 mars 2021

Le bon probiotique peut-il fonctionner pour des bébés nourris au lait maternel?

«Le bon probiotique peut-il fonctionner pour des bébés nourris au lait maternel ?», source University of California à Davis.

Une étude révèle qu'une souche spécifique s'installe dans l'intestin du nourrisson pendant 1 an.

Les probiotiques, ces bactéries qui sont bonnes pour votre tube digestif, ont une courte durée de vie, s'installent ou colonisent rarement l'intestin. Mais une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'Université de Californie à Davis, révèle que chez les bébés nourris au lait maternel recevant le probiotique Bifidobacterium longum subsp. Infantis (B. infantis), le probiotique persistera dans l'intestin du bébé pendant jusqu'à un an et jouera un rôle précieux dans une santé système digestif. L'étude a été publiée dans la revue Pediatric Research.

«Le même groupe avait montré dans une étude précédente que donner à des bébés nourris au lait maternel B. infantis avait des effets bénéfiques qui duraient jusqu'à 30 jours après la supplémentation, mais il s'agit de la première étude à montrer une colonisation persistante jusqu'à 1 an», a dit l'auteur principal Jennifer Smilowitz du Département des sciences et technologies alimentaires de l'UC Davis.

B. infantis est un micro-organisme intestinal ami qui aide les bébés à digérer les sucres complexes, appelés oligosaccharides, présents dans le lait maternel humain. La bactérie était autrefois couramment retrouvée chez les bébés allaités, mais a largement disparu chez les nourrissons dans les pays industrialisés. On pense que la diminution spectaculaire est due à des facteurs tels que l'utilisation accrue d'antibiotiques, l'alimentation au lait maternisé et les césariennes.

«B. infantis est comme le gardien de l'intestin du nourrisson, il mange ces sucres complexes et crée un environnement indésirable pour les agents pathogènes potentiels», a dit Smilowitz.

Smilowitz a ditque le manque de B. infantis a joué un rôle dans la montée des maladies inflammatoires telles que les allergies, l'asthme et les maladies auto-immunes. La recherche a montré que la colonisation de B. infantis dans l'intestin du nourrisson diminue l'inflammation intestinale.

Dans une étude précédente de Smilowitz et d'une équipe de chercheurs, les bébés ont été complétés par B. infantis de sept jours à 28 jours après la naissance et ont trouvé une colonisation persistante jusqu'à 30 jours après la supplémentation. Dans cette étude de suivi, des échantillons fécaux ont été prélevés sur ces nourrissons âgés de 4, 6, 8, 10 et 12 mois. Smilowitz a été surpris que les probiotiques aient persisté pendant cette période, car les probiotiques ont une courte durée de vie et les nourrissons de 12 mois recevant du lait maternel mangent également généralement des aliments solides, qui affectent le microbiome intestinal.

Les aliments et ingrédient traités par ionisation en France et dans l'UE sont en baisse

Le 15 janvier 2021, la DGCCRF faisait état du Contrôle des aliments traités par ionisation et des établissements agréés pour ce procédé.

La DGCCRF réalise chaque année des contrôles relatifs à l’ionisation, traitement physique qui permet de réduire le nombre de micro-organismes dans certains aliments. D’une part, elle vérifie le bon fonctionnement des établissements agréés en France, et d’autre part, elle analyse des denrées alimentaires traitées par ce procédé. En 2019, le taux de non-conformités s’élevait à moins de 5 %.

Ce faible taux se constate aussi au niveau de l'UE selon cet article de Joe Whitworth publié le 24 mars 2021 dans Food Safety News, «Le rapport de l'UE sur l'irradiation des aliments montre un déclin continu» (article adapté par mes soins -aa).

Les cuisses de grenouilles constituaient les deux tiers des produits irradiés en europe en 2018 et 2019, mais l'utilisation de la technique de sécurité des aliments a continué de baisser, selon un rapport (Rapport de la Commission au Parlement européen et au Conseil sur les denrées et ingrédients alimentaires traités par ionisation pour les années 2018-2019).

Les trois principaux produits sont les cuisses de grenouilles congelées à 65,1%, la volaille à 20,6% et les herbes aromatiques séchées, les épices et les assaisonnements de légumes à 14%.

Le rapport va de janvier 2018 à décembre 2019 et comprend des informations envoyées à la Commission européenne par 28 États membres et la Norvège en 2018, et 27 États membres en 2019. La Lettonie n'a soumis aucune donnée pour la dernière année.

L’irradiation des denrées alimentaires est leur traitement par un type d’énergie rayonnante connue sous le nom d’ionisation. L’énergie rayonnante a des longueurs d’onde et des degrés de puissance variables, et disparaît lorsque la source d’énergie est supprimée. Les aliments irradiés ou contenant des ingrédients irradiés doivent être étiquetés. ils ne sont pas radioactifs.

L’irradiation est utilisée à des fins sanitaires et phytosanitaires pour tuer les bactéries qui peuvent provoquer une intoxication alimentaire (telles que Salmonella, Campylobacter et E. coli) et éliminer les organismes nuisibles aux végétaux ou aux produits végétaux, tels que les insectes et autres nuisibles. Elle sert aussi à retarder la maturation des fruits, à arrêter la croissance et la germination des légumes (comme les oignons et les pommes de terre) ainsi qu’à prolonger la durée de conservation des denrées alimentaires. L’irradiation des denrées alimentaires ne peut remplacer une manipulation appropriée de celles-ci. Les denrées alimentaires irradiées nécessitent encore une réfrigération et une cuisson appropriées avant leur consommation si nécessaire.

Les denrées alimentaires sont majoritairement traitées par ionisation en Belgique

Les règles relatives aux aliments et ingrédients autorisés à l'irradiation dans l'UE ne sont pas harmonisées. Certains pays l'autorisent pour les fruits et légumes, y compris les légumes-racines, céréales, flocons de céréales et farine de riz; épices et condiments; poissons et crustacés; viandes fraîches, volaille et cuisses de grenouilles; et camembert au lait cru.

Fin décembre 2019, il y avait 24 unités d'irradiation agréées dans 14 pays: la France en avait cinq, l'Allemagne quatre, la Bulgarie, les Pays-Bas et l'Espagne en avaient deux, tandis qu'il y en avait une chacune en Belgique, en République tchèque, en Croatie, en Estonie, en Italie. , Hongrie, Pologne, Roumanie et Royaume-Uni. Cependant, la Bulgarie, l'Italie, la Roumanie et le Royaume-Uni n'ont irradié aucune denrée alimentaire entre 2018 et 2019.

Un total de 7 832 tonnes de produits ont été traités par irradiation ionisante dans les pays de l'UE en 2018 et 2019, soit une baisse de 23,3% par rapport à 2016 et 2017.

Le traitement a été principalement effectué en Belgique avec 81,4 pour cent, soit 6 377 tonnes, des aliments irradiés dans l'UE, suivie de l'Espagne, de la France, de l'Allemagne et de la Hongrie.

La quantité de denrées alimentaires traitées par rayonnement ionisant dans l'UE a diminué depuis 2010 mais a légèrement augmenté en 2019 par rapport à 2018. La Commission européenne a organisé une période de commentaires publics sur le cadre juridique de l'irradiation des aliments en 2020.

Quantités de denrées alimentaires traitées par ionisation dans les unités d’irradiation agréées au sein de l’Union européenne depuis 2010.

Contrôles des produits

Au total, 9 808 échantillons ont été analysés au stade de la commercialisation du produit par 25 États membres, soit 12,1% de moins qu'en 2016 à 2017. Plus de 5 000 de ces contrôles ont été effectués par l'Allemagne, l'Italie en deuxième position, la Roumanie en troisième et la Pologne en quatrième.

Le Danemark et la Norvège n'ont procédé à aucun contrôle analytique à ce stade entre 2018 et 2019 en raison de restrictions budgétaires. Chypre a cité un manque de capacité de laboratoire et la Suède a déclaré qu'elle avait d'autres priorités de contrôle.

À partir de ces échantillons, 83 n'étaient pas conformes et 88 ont donné des résultats non concluants. Les problèmes observés étaient principalement un étiquetage incorrect et une irradiation interdite. Le pourcentage de non-conformité était légèrement plus élevé que les années précédentes. Les non-conformités les plus importantes ont été relevées en Allemagne avec 22, suivies de 18 en France et de 11 en Finlande.

La majorité des produits analysés étaient des herbes et des épices et des céréales, des graines, des légumes, des fruits et leurs produits. Les compléments alimentaires et les soupes et sauces ont également été contrôlés.

Des alertes diffusées cette année sur le portail du RASFF ont montré une irradiation non autorisée de produits de la pêche du Vietnam ainsi qu'un complément alimentaire et un extrait de grindélia, tous deux de Chine.

Les trois principaux fabricants de sandwichs pour la grande distribution sanctionnés pour "entente"

Certaines entreprises alimentaires peuvent être connues du grand public, d'autres pour des avis de rappels, d'ailleurs en ce mois de mars 2021, c'est le cas de Daunat et de Monterrat notamment, et d'autres, voire parfois les mêmes, pour des pratiques interdites ...

Voici que l'on apprend que «L’Autorité de la concurrence sanctionne pour entente les 3 principaux fabricants français de sandwichs industriels vendus sous marque de distributeur».

L’Autorité de la concurrence sanctionne les sociétés Roland Monterrat, La Toque Angevine (ci-après «LTA») et Snacking Services (ci-après «Daunat»), qui fabriquent toutes trois des sandwichs sous marque de distributeur pour les enseignes de la grande distribution, pour avoir élaboré et mis en œuvre, entre septembre 2010 et septembre 2016, un plan visant à se répartir les volumes et les clients et à s’accorder sur les prix.

Cela a duré pendant près de 6 ans !

Ainsi La Toque Angevine a été condamnée à 15 574 000 euros et Daunat à 9 000 000 euros.

On lira le communiqué de presse du 24 mars 2021 de l'Autorité de la concurrence et la décision 21-D-09 du 24 mars 2021 relative à des pratiques mises en œuvre dans le secteur de la fabrication et de la commercialisation de sandwichs sous marque de distributeur.

La campagne de vaccination en France va-t-elle aller crescendo ? Pas encore hélas ...

Quand la prise de risque paie ...Rien ne vaut un compratif des doses administrées ci-dessus qui provient des propos ci-dessous, écoutez, c'est édifiant , merci l'UE ?

Comme en écho, on lira «Plus de vaccins, moins de baratin», l’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Il était temps. Enfin, on ouvre les vaccinodromes ; enfin, il n’y a plus de week-ends ni de jours fériés pour recevoir la précieuse injection. Enfin, les limites d’âge se réduisent. Enfin, la détermination et la logistique semblent aller de pair. Certes, il nous a fallu des mois ; certes, nous installons au printemps ce que d’autres, notamment les Anglais, ont commencé au début de l’hiver, mais à quoi bon pleurer sur le vaccin renversé? Le temps qui vient est compté. Souhaitons qu’il permette sept jours sur sept, le jour comme la nuit, de compenser des semaines d’improvisation. Les doses, dans les premiers jours, risquent de manquer, mais elles finiront par arriver, et nous serons, espérons-le, fin prêts pour les accueillir. 

Le nombre de TIAC déclarées en France augmente, l'Anses découvre l'eau chaude !

Le nombre de TIAC déclarées monte, monte ...

Le blog n'est pas sur les réseaux sociaux et pourtant il est possible d'avoir accès aux tweets ici et là … en voici quelques uns de la part de l'Anses sur la résistible ascension du nombre de toxi-infections alimentaires collectives déclarées, après la publication par Santé publique de France des données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2019.

Le blog en avait parlé dans Les toxi-infections alimentaires collective en France ne sont que la partie la plus visible d’un problème plus vaste. C'est la conclusion des données 2019 selon Santé publique de France.

Tout d'abord, pour l'Anses, il s'agit de rappeler l'hygiène en cuisine, ce qui est bien, mais que se passe-t-il donc en restauration commerciale dont les chiffres du nombre de TIAC sont plus élevés que ceux des repas familiaux ?

Puis, l'Anses a retweeté une information de Santé publique de France,

Comme souvent avec la com de Santé publique de France, les chiffres les plus faibles sont mis enexergue et les chiffres les plus élevés en caractères plus petit !

+ 9% en 2019 versus 2018, mais + 24% en 2018 versus 2017, tout augmente, et l'Anses ne se pose même pas la question de savoir pourquoi on en est là (la faute au consommateur ?) et diffuse son infographie anti-TIAC sans doute pour conjurer le mauvais sort !

Bien étrange comportement d'une agence de sécurité des aliments qui n'a pas diffusé à ce jour une évaluation des risques sur la présence d'oxyde d'éthylène dans des graines de sésame, et qui voit les contrôles en sécurité des aliments se réduire année après année, sans une seule observation publique.

Le bilan du dispositif Alim'confiance serait à faire, a-t-il permis une évolution des données des TIAC en restauration commerciale et collective ? Non !

Dans les données des TIAC de 2016, Santé publique de France indiquait,

Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalisés depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l'amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.

Depuis, silence radio … la situation s'aggrave et le fiasco d'Alim'confiance se voit comme une évidence ...

Je ne parlerais même pas des avis de rappels qui augment très sensiblement, où après des années, on va peut enfin avoir un site d'information pour les consommateurs. Notons dans ce contexte, la création, prochaînement du site RappelConso, qui se veut le soit disant site officiel des rappels.

Petit détail, qui a sans doute son importance, le site RappelConso est publié sous l'égide du ministère de l'agriculture, de la DGCCRF et du ministère de la transition écologique. Exit donc le ministère de la santé ... étonnant, non ?

Merci à l'Anses de s'autosaisir de ces sujets, les consommateurs le valent bien ...

Mise à jour du 7 avril 2021. On lira l'article de Food Safety NewsFrance sees increase in foodborne outbreaks.

Dans un tweet, Joe Whitworth de Food Safety News pense que The real problem is the winter peak in #norovirus after shellfish consumption (Le vrai problème est le pic hivernal de TIAC à norovirus après la consommation de coquillages). Je serai tenté de lui répondre pas seulement Joe, pas seulement ...