vendredi 14 octobre 2022

Eclosion à Salmonella Typhimurium associée à des cubes de tomates surgelées dans un restaurant de Finlande

«Eclosion à Salmonella Typhimurium associée à des cubes de tomates surgelées dans un restaurant de l'ouest de la Finlande, de janvier à février 2021», source Eurosurveillance

Message clé de santé publique
Que vouliez-vous aborder dans cette étude ?
Notre objectif était d'identifier la source d'une épidémie gastro-intestinale causée par Salmonella multirésistant afin de prévenir l'expansion de l'épidémie et d'épidémies similaires à l'avenir.

Qu'avons-nous appris de cette étude ?
La source de l'éclosion était un produit de tomates congelées qui, à notre connaissance, n'avait jamais été signalé auparavant. Cette épidémie met en évidence l'importance des recommandations de cuisson des produits alimentaires pour prévenir les épidémies. Deux membres du personnel asymptomatiques se sont révélés positifs pour Salmonella, ce qui encourage le dépistage des manipulateurs d'aliments asymptomatiques lors d'épidémies gastro-intestinales.

Quelles sont les implications de vos découvertes pour la santé publique ?
Aucune recommandation nationale pour la cuisson des produits de tomates surgelées n'existe en Finlande. Incité par les conclusions de l'investigation sur l'éclosion, le producteur a décidé de recommander la cuisson de ses produits de tomates surgelées avant consommation. Les épidémies de souches multirésistantes provenant d'aliments contaminés peuvent contribuer à l'introduction de souches résistantes aux antibiotiques en Finlande.

Résumé
Plusieurs personnes ont signalé des symptômes gastro-intestinaux suite à des repas consommés fin janvier 2021 dans un restaurant de l'ouest de la Finlande. Nous avons mené une étude de cohorte rétrospective et défini un cas comme une personne ayant mangé au restaurant le midi entre le 27 et le 29 janvier 2021 et ayant eu des douleurs à l'estomac, des vomissements ou de la diarrhée et/ou une infection à Salmonella Typhimurium confirmée par un laboratoire dans les deux semaines suivant l'exposition. Nous avons collecté des échantillons fécaux et alimentaires pour analyse microbiologique. Les isolats de Salmonella ont été caractérisés en détail à l'aide du séquençage du génome entier (WGS) et de l'analyse du cluster par typage cgMLST. Au total, 393 plats ont été vendus et 101 personnes (qui ont mangé 142 plats) ont participé à l'étude de cohorte. Il y avait 49 cas; 23 étaient des infections confirmées en laboratoire à S. Typhimurium multirésistant.

Les isolats de S. Typhimurium provenant de cas et de cubes de tomates congelées utilisées crues dans des salades étaient étroitement liés et regroupés dans la comparaison cgMLST. Ces salades étaient consommées par 76% des cas. Sur la base du regroupement cgMLST, ils étaient la source suggérée de l'épidémie. L'association statistique n'était pas significative entre manger des salades et être un cas. À la suite de l'enquête sur l'éclosion, le producteur a décidé de recommander la cuisson de ses produits de tomates surgelées avant consommation.

Conclusion
Nous avons pu identifier un produit congelé de cubes de tomates comme source de l'épidémie en séquençant des isolats à partir de prélèvements de patients et d'un prélèvement d'aliment. Cela souligne l'importance d'un étiquetage approprié des produits alimentaires pour prévenir les épidémies. Deux membres du personnel asymptomatiques se sont révélés positifs pour Salmonella, ce qui encourage le dépistage des manipulateurs d'aliments asymptomatiques lors d'épidémies gastro-intestinales.

Commentaire
Effectivement, l’importance de l’étiquetage est un point nécéssaire, mais est-il suffisant ? Les consommateurs lisent-ils les recommandations d’emploi du produit. Le cas des nuggets de poulets panés, crus et surgelés montre que c’est loin d’être le cas.

Mise à jour du 4 novembre 2022
Tout arrive, un article de Food Safety News traite de cette éclosion, «Finnish Salmonella outbreak linked to frozen tomato product».

Persistance des problèmes de Salmonella dans la filière volaille en Pologne, selon un autit de l'UE

Joe Whitworth de Food Safety News a eu la bonne idée de faire un article sur un audit de l'UE en Pologne, où décidément les choses ne s’arrangent pas, des problèmes ne sont pas résolus. Salmonella dans la volaille reste un problème. Vous lirez son article c’est édifiant !

Cet audit relatif à la Pologne a été effectué par la DG Santé et sécurité alimentaire du 11 au 22 octobre 2021 afin d’assurer le suivi des rapports d’audit DG(SANTE)/2019-6843 sur la viande bovine, y compris la traçabilité des animaux, et DG(SANTE)/2019-6671 sur la viande de volaille et les produits qui en sont dérivés.

Dans le cadre de l’audit, on a plus précisément évalué la mise en œuvre des plans d’action présentés par les autorités compétentes pour appliquer les recommandations des rapports d’audit de 2019 sur la viande bovine, y compris la traçabilité des animaux [nºde réf.: DG (SANTE)/2019-6843] et sur la viande de volaille et les produits qui en sont dérivés [nºde réf.: DG (SANTE)/2019-6671], ainsi que l’efficacité des mesures correctrices.

La pandémie de COVID-19 a rendu impossibles les vérifications et l’évaluation sur place du fonctionnement des contrôles officiels. Par conséquent, les résultats de l’audit reposent sur un examen des documents et des comptes rendus des contrôles correspondant à la portée de l’audit, ainsi que sur des entretiens et des discussions, par vidéoconférence, avec les représentants des autorités compétentes à différents échelons.

Plusieurs des actions annoncées pour suivre les recommandations figurant dans les rapports d’audit sur la viande bovine et sur la viande de volaille, en particulier celles qui relèvent essentiellement des autorités compétentes en matière de contrôles officiels, ont été mises en œuvre. Toutefois, les autorités polonaises n’ont pas remédié à un certain nombre d’insuffisances majeures du système de contrôle ou ayant une incidence directe sur celui-ci. Il s’agit notamment de l’affectation des ressources et de la rémunération du personnel chargé des contrôles officiels, de la perception des redevances d’inspection conformément à la législation de l’UE, et du problème des conflits d’intérêts des vétérinaires habilités à réaliser des tâches de contrôle officiel. Pour ce qui est des ressources et de la rémunération, la décision de ne pas intervenir - du fait des répercussions financières perçues d’une intervention - implique que les pénuries de personnel officiel et les problèmes qui s’y rattachent ne sont pas pris en compte, et qu’ils se trouvent même fortement aggravés par l’augmentation, considérable, du nombre de vétérinaires habilités. En effet, les mécanismes du système de contrôle destinés à fournir des assurances quant à l’exécution et à la qualité des tâches confiées aux vétérinaires habilités s’appuient largement sur la supervision de ces derniers par le personnel officiel. Cette supervision est d’autant plus compromise que le déséquilibre en matière d’effectifs se creuse, et il ressort des conclusions de l’audit qu’elle n’apporte pas les assurances nécessaires.

Un autre facteur aggravant tient à ce que les modifications annoncées à l’égard des redevances perçues pour l’inspection des bovins dans les abattoirs n’ont pas été mises en place. La situation demeure non conforme aux règles de l’UE, ce qui non seulement a une incidence directe sur les ressources dont dispose l’autorité compétente, mais représente également une distorsion persistante de la concurrence sur le marché intérieur. De même, le problème des conflits d’intérêts des vétérinaires habilités, qui retentit sur la qualité et sur l’impartialité des contrôles, n’avait toujours pas été résolu au moment de l’audit.

En ce qui concerne la filière bovine, plusieurs actions ont été mises en œuvre pour remédier aux insuffisances touchant l’identification et l’enregistrement des bovins ainsi que le bien-être des animaux, sur le terrain. En conséquence, l’amélioration des fonctionnalités de la base de données centrale sur les bovins, des informations qui y sont enregistrées et des flux de communication avec l’agence chargée de sa gestion facilitent le ciblage et l’exécution des contrôles officiels. Cela étant, des insuffisances relatives à la mise en application continue de ces avancées compromettent l’efficacité des contrôles officiels dans ces domaines. C’est particulièrement le cas s’agissant des violations des dispositions relatives au bien-être animal, dont la mise en œuvre nécessite l’intervention du pouvoir judiciaire; le rejet régulier, par ce dernier, des affaires portées devant lui risque d’encourager les infractions (ou la récidive) et de décourager les autorités de contrôle d’engager des poursuites.

En ce qui concerne la filière avicole, bien que les mesures annoncées dans le plan d’action ainsi que d’autres mesures (intensification du plan d’échantillonnage officiel) aient été mises en œuvre, la contamination par les salmonelles reste un motif de vive préoccupation. Les insuffisances importantes constatées dans la conception des plans HACCP et dans les contrôles officiels y afférents — qui, en elles-mêmes, font planer des doutes sur le caractère adéquat du processus d’agrément des établissements et de leur surveillance —, ainsi que les incertitudes quant à la fiabilité de certains laboratoires privés effectuant des tests de détection des salmonelles, indiquent que le risque associé aux salmonelles n’a pas été et n’est toujours pas pris en compte ou géré correctement. C’est également ce qui ressort des constatations d’insuffisances consignées à de multiples reprises dans les rapports des audits réalisés par l’autorité centrale compétente.

Le rapport adresse des recommandations aux autorités polonaises afin que celles-ci remédient aux insuffisances constatées et renforcent encore le système de contrôles.

NB : Le blog vous a proosé un résumé du rapport d’audit. Merci de vous référer au rapport final en langue anglaise ici.

Les réponses des autorités compétentes sont ici en polonais, c’est sans doute pour cela qu’il y a une persistance des incompréhensions entre la DG SANTE de l’UE et la Pologne (humour).

jeudi 13 octobre 2022

Un tiers des sites anglais n'affichent pas leur note en hygiène des aliments, selon une enquête

«Un tiers des sites anglais n'affichent pas leur note en hygiène des aliments, selon une enquête», source article de Joe Whitworth paru le 13 octobre 2022 dans Food Safety News.

Un tiers des magasins d'alimentation en Angleterre n'affichent pas leur note en hygiène des liments, mais ce chiffre a diminué ces dernières années, selon une enquête.

En Irlande du Nord et au Pays de Galles, les entreprises sont légalement tenues d'afficher leur autocollant FHRS (Food Hygiene Rating Scheme ou système de notation de l’hygiène des aliments), mais ce n'est pas le cas en Angleterre. Le système va de 0 à 5, 5 indiquant «très bon» et 0 signifiant «amélioration urgente nécessaire».

Une étude de novembre et décembre 2021 comprenaient 1 522 audits secrets d'entreprises alimentaires en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord et 1 500 entretiens téléphoniques avec des entreprises. Il s'agissait du premier rapport de ce type depuis la pandémie de COVID-19, mais les responsables ont dit qu'il était difficile de juger de l'impact de la pandémie sur les résultats de l'enquête.

Tendances de l'affichage physique et en ligne des autocollants
En Angleterre, près des deux tiers des entreprises affichaient une note en hygiène des aliments, soit à l'intérieur, soit visible de l'extérieur de leurs locaux. Cela se compare à 61% en 2019 et à 55% en 2017.

Le chiffre d'affichage était de 84% en Irlande du Nord et de 85% au Pays de Galles en 2021. Il s'agit d'une légère baisse pour les deux pays par rapport à 2019 et il y a également eu une baisse de la proportion ayant l'autocollant dans un endroit visible de l'extérieur. Les plats à emporter et les sandwicheries étaient plus susceptibles d'afficher leur note que les établissements d'hébergement, les pubs, les bars et les discothèques.

La plupart des répondants ont convenu que l'affichage d'une note en hygiène des aliments montre aux clients qu'ils prennent l'hygiène alimentaire au sérieux. Il était également largement admis qu'une note plus élevée donnait aux entreprises un avantage concurrentiel par rapport à celles dont les résultats étaient inférieurs.

Parmi les entreprises disposant d'un site Internet, seules quelques-unes affichaient leur note en hygiène des aliments, Pays de Galles 11%, Irlande du Nord 8% et Angleterre 5%. L'affichage autodéclaré des notes sur les sites Internet était nettement plus élevé que ce qui avait été constaté lors des audits.

La plupart des entreprises ont estimé que l'affichage des notes en hygiène des aliments devrait devenir obligatoire pour au moins certaines plates-formes en ligne, mais seulement un cinquième environ ont dit que les entreprises devraient être tenues par la loi d'afficher leur note sur toutes les plates-formes Internet utilisées.

Il y a un fort soutien pour l'affichage obligatoire avec environ neuf entreprises sur 10 en Irlande du Nord et au Pays de Galles affirmant que l'exigence légale est une bonne chose. Le soutien est presque aussi élevé en Angleterre, 85% des entreprises pensant que ce serait bien. Ce chiffre est en hausse par rapport à 79% en 2019.

La FSA espérait qu'une proposition de notation obligatoire en Angleterre serait incluse dans un récent livre blanc du ministère de la Santé et des Affaires sociales. Cependant, cela a été retardé suite à la démission du Premier ministre. La FSA n'a pas été en mesure de tenir une consultation, de sorte que les projets de soumission pour la législation ont été suspendus jusqu'à l'été 2023.

Raisons du non affichage
La majorité était satisfaite de sa note en hygiène des aliments. Ceux avec un meilleur score ont montré des niveaux de satisfaction plus élevés. Les raisons signalées par les entreprises insatisfaites incluent qu'elles s'attendaient à une note plus élevée, qu'elles avaient le sentiment que la note n'était pas juste et que l'inspection s'est déroulée à un moment inopportun.

La plupart des entreprises ont estimé que la note la plus faible en matière d'hygiène des aliments dont elles seraient satisfaites serait un 5. Cependant, beaucoup ont estimé qu'un 4 serait «suffisamment bon» pour qu'elles l'affichent.

Ceux qui avaient reçu une note de 4 ou moins ont déclaré avoir apporté des modifications pour améliorer leur note. L'achat d'équipement supplémentaire et la réalisation de réparations étaient les changements les plus courants, suivis de l'amélioration de la documentation et de la tenue de dossiers.

Les raisons les plus courantes pour lesquelles les sites en Angleterre n'affichaient pas leur résultat étaient que des entreprises similaires n'affichaient pas leur autocollant et que ce n'était pas une obligation légale. Certains ont mentionné qu'ils n'aimaient pas le système d'évaluation de l'hygiène des aliments, et d'autres ont déclaré qu'ils n'avaient jamais reçu ou perdu par la suite l'autocollant.

La plupart des entreprises savaient que si elles n'étaient pas satisfaites de leur note, elles pouvaient demander une nouvelle inspection ou faire appel et elles avaient un droit de réponse. Seules quelques entreprises ont demandé une nouvelle inspection ou ont exercé leur droit de réponse.

Les principales raisons de ne pas demander une réévaluation malgré leur mécontentement étaient qu'ils n'avaient pas apporté tous les changements suggérés, que le processus coïncidait avec la pandémie de la COVID-19, que les frais étaient trop élevés et qu'ils avaient d'autres priorités concurrentes. Parmi ceux qui ont demandé une réévaluation, environ un quart ont obtenu un score plus élevé.

Commentaire
Je précise qu’en France, on n’a pas de droit de réponse suite à une inspection et on ne peut pas demander une nouvelle inspection. Les inspections sont en général peu nombreuses dans la restauration en France comme le montre ces chiffres issus d’Alim’confiance.

Depuis le début de l’année 2022, il y a eu 9 719 inspections dans la restauration commerciale qui se décompose ainsi,
Janvier, 935,
Février, 976
Mars, 1 208
Avril, 883
Mai, 1 107
Juin, 1 310
Juillet, 1 167
Août 1 213
Septembre, 927

Recherchez combien y a-t-il de restaurants en France et vous aurez une idée de la fréquence des inspections, tous les 10 à 15 ans selon les sources ...

L'Espagne signale un record d'alertes alimentaires en 2021

«L'Espagne signale un record d'alertes alimentaires en 2021», source Food Safety News du 13 octobre 2022.

Le nombre de notifications dans un système espagnol d'alerte alimentaire a établi un nouveau record en dépassant les 1 000 en 2021.

Les 1 081 notifications sur le portail du Système coordonné pour l'échange rapide d'informations (SCIRI pour Informes del Sistema Coordinado de Intercambio de Información) l'année dernière sont bien supérieures aux 634 en 2020 et aux 678 en 2019.

L'Agence espagnole de la sécurité alimentaire et de la nutrition (AESAN) coordonne les actions nationales liées aux produits alimentaires et aux matériaux en contact avec les aliments susceptibles de présenter un risque pour la santé publique.

Les notifications de refus aux frontières ont considérablement augmenté avec 324 contre 103 en 2020. Le premier pays d'origine était le Brésil, suivi du Maroc et de la Chine.

Près de 750 notifications ont été faites en Espagne, contre 523 en 2020. En 2021, plus de 100 alertes concernaient les produits de la pêche, suivis de la viande et des céréales et des produits de farine.

La plupart des notifications relatives aux mollusques bivalves vivants n'exigeaient pas une action immédiate de la part des autorités car les produits n'étaient plus censés être sur le marché.

Exemples d'incidents
Les dangers chimiques étaient liés à 475 avis suivis des dangers biologiques avec 147.

Salmonella était le principal danger biologique avec 61 mentions, suivie par E. coli avec 27 et Listeria avec 20.

Dix-sept alertes concernaient des personnes malades dont cinq mentions de Salmonella. Salmonella Typhimurium en France dans du fuet d'Espagne a touché 42 personnes. Deux incidents à Salmonella Enteritidis dans des œufs ont affectés 55 patients. Norovirus dans des mollusques bivalves de Galice a rendu malade 36 personnes. Il y a eu trois autres incidents à norovirus, deux incidents à cause de l'histamine et un à cause de Listeria.

Les dangers chimiques comprennent les additifs, les produits phytosanitaires, les médicaments vétérinaires, les métaux lourds, les mycotoxines et la migration des matériaux en contact avec les aliments. Les raisons phytosanitaires représentaient près de la moitié des notifications avec 225 cas. La plupart étaient dus à des résidus dans les produits dépassant la limite ou à l'utilisation de substances non autorisées.

Les notifications relatives aux métaux lourds comprenaient la présence de cadmium, de mercure, d'arsenic, de nickel, d'aluminium et de plomb. Le mercure dans l'espadon s'est démarqué. Les 28 notifications de mycotoxines étaient de 16 pour les aflatoxines, 11 pour l'ochratoxine A et une pour les fumonisines.

Oxyde d'éthylène et allergènes
En 2021, il y a eu 39 notifications en raison de dangers physiques tels que le plastique, le métal et une dent dans un cas.

Dans plus de 500 cas, l'origine d'un produit impliqué dans un signalement provenait d'un autre pays de l'UE tandis que d'autres nations étaient impliquées dans 221 alertes, principalement l'Inde et la Chine.

La haute place de l'Inde est due à 47 des 55 signalements relatifs à une contamination par l'oxyde d'éthylène.

Près de 200 notifications à cause de l'oxyde d'éthylène ont été gérées au SCIRI. Beaucoup d'entre elles concernaient des produits de céréales, des noix, des additifs et des épices.

En septembre 2020, la Belgique a détecté des niveaux élevés d'oxyde d'éthylène dans trois lots de graines de sésame originaires d'Inde et importées des Pays-Bas. En juin 2021, la France signale une contamination par la gomme de caroube, utilisée comme stabilisant dans les glaces.

Au total, 58 alertes liées à des problèmes d'étiquetage et à la détection de différents allergènes et intolérances non déclarés. Le lait était en première place, devant le gluten et les sulfites en deuxième, suivi du soja et de la moutarde.

Commentaire
Nos amis espagnols sont des amateurs, car chez nous, nous sommes hors catégore, lire 2021, des rappels de produits alimentaires d'une étendue sans précédent en France.

mercredi 12 octobre 2022

Espagne : Le parquet demande des peines de 11 et 10 ans de prison pour les responsables de Magrudis pour la plus grande épidémie de listériose en Europe

Il y aura donc une justice dans cette pénible affaire en Espagne, «Le parquet demande des peines de 11 et 10 ans de prison pour les responsables de Magrudis pour la plus grande épidémie de listériose en Europe», source El País.

Le ministère public considère la mairie de Séville comme étant civilement responsable, mais exonère le vétérinaire municipal des critères d'accusations.

Le parquet a requis des peines de 11 et 10 ans de prison pour les propriétaires de la société sévillane Magrudis, responsable de la plus grande épidémie de listériose en Europe, qui a fait quatre décès en 2019, provoqué sept avortements et touché 240 personnes. Le ministère public considère également la responsabilité civile subsidiaire de la mairie de Séville, mais, comme il l'a fait dans la phase d'enquête, il a décidé d'exclure de la responsabilité pénale le vétérinaire municipal qui a effectué les inspections de la viande, selon les critères des accusations et la juge d'instruction qui l'a fait figurer parmi les accusés.

Le procureur requiert 11 ans de prison pour José Antonio Marín Ponce, administrateur de facto de Magrudis, et pour son fils Sandro Marín, qui a comparu comme l'unique administrateur de l'entreprise de viande, pour deux crimes contre la santé publique, homicide par imprudence grave et mensonge dans la préparation de la déclaration responsable pour obtenir l'autorisation d'exercer l'activité. Pour Mario Marín, le fils cadet de José Antonio, et sa mère, Encarnación Rodríguez, en charge de la production et du système d'autocontrôle de l'entreprise, demande 10 ans également pour délit contre la santé publique et pour homicide par négligence grave. Pour tous, il réclame également une amende de huit mois pour un délit de fraude électronique, puisque les entrepôts où les produits ont été fabriqués ont été illégalement raccordés au réseau Endesa.

Dans son réquisitoire, le procureur conclut que les quatre prévenus, «en tant que responsables de Magrudis, savaient qu'ils menaient un processus de production présentant des carences sanitaires et un risque grave ou très grave pour les consommateurs potentiels en cas de commercialisation. Le parquet rappelle comment, malgré le fait qu'ils aient appris qu'un de leurs lots de pain de viande avait été testé positif à la listeria monocytogenes en février 2019, six mois avant la déclaration de l'épidémie le 15 août de cette année-là, ils n'ont pas informé que particulièrement la santé les autorités. Le procureur reproche également au fait qu'une fois qu'on a su que leur viande déchiquetée était infectée, ils ont omis des informations sur le fait qu'une autre entreprise de viande la commercialisait et ont caché qu'ils fabriquaient également d'autres produits qui, a posteriori, contraint de prolonger l'alerte sanitaire. «Ces omissions ont directement affecté la prise de décision des autorités sanitaires, de sorte qu'on ne savait pas exactement quels produits devaient être retirés, les clients qui en avaient, ainsi que le périmètre territorial.»

Le parquet a également condamné José Antonio y a Sandro, ainsi que l'architecte Sergio L.G., à un an et six mois de prison pour avoir falsifié un document officiel pour «défaut de vérité» dans la rédaction de la déclaration responsable.

La mairie de Séville impliquée
La mairie de Séville apparaît également comme ayant une responsabilité civile subsidiaire et devra finalement faire face à la responsabilité civile dérivée de tous les dommages et dépenses causés, dépenses que le parquet quantifie à 141 00,12 euros, causées à la mairie de Séville elle-même, 800 000 euros à la Junta de Andalucía (Région d’Andalousie) et 5 861,26 à Endesa. Le procureur ne chiffre pas dans son écrit les sommes que doivent recevoir les victimes. Les prévenus ont souscrit une assurance responsabilité civile subsidiaire auprès d'Axa pour un montant de 300 000 euros. Tout au long de la procédure, les parties civiles ont obtenu la police de responsabilité civile de la Mairie qui s'élève à 1,2 million, ce qui signifierait que la limite jusqu'à laquelle les parties pourraient prétendre s'élèverait à 1,5 million d'euros.

Le parquet considère que la mairie de Séville a échoué dans le double contrôle requis par la réglementation applicable, la santé et les autorisations. S'agissant de la première, selon le procureur, «la performance du Service d'Inspection Vétérinaire a été incontestablement déficiente, puisque la fréquence des inspections n'a pas été effectuée conformément à la réglementation en vigueur», une infraction qui est imputée «au manque de moyens et de travail surcharge, due au faible effectif» de ce service, qui ne comptait que neuf vétérinaires pour tout le district de la capitale andalouse. Un argument essentiel pour l'exclusion de la responsabilité pénale du vétérinaire municipal qui a effectué toutes les inspections avant la déclaration du foyer et après.

En ce qui concerne le contrôle des autorisations pour que Magrudis puisse fonctionner comme une entreprise de viande, le procureur rappelle que les techniciens de la mairie n'ont pas examiné la déclaration responsable - qui contenait de nombreuses irrégularités sciemment écrites par l'architecte avec la connivence de José Antonio Martín et son fils Sandro — qui a été présenté en novembre 2018 jusqu'à fin août 2019, date à laquelle l'alerte sanitaire à l'épidémie de listériose avait déjà été activée. «Tout ceci détermine la responsabilité civile de la Mairie, qui doit assumer les conséquences de son inaction, de sa mauvaise action et de son action tardive, dès lors qu'il s'agit du fonctionnement anormal d'un service public et de l'importance du résultat produit», conclut la lettre du bureau du procureur .

Commentaire
Vous lirez ici les précédents articles écrits par le blog sur cette affaire.
Partout, il manque des inspecteurs dans l’UE et on ose dire que «La Commission européenne vise à assurer un niveau élevé de sécurité alimentaire et de santé animale et végétale au sein de l'UE grâce à une politique cohérente de la ferme à la table». Assez d'hypocrisies ! Je voudrais bien savoir ce qu’en pensent les victimes ici et ailleurs du manque de personnels …
NB : Merci à Joe Whitwhorth de m’avoir transmis l’information.

Les services réglementaires envisagent de prendre en compte les programmes d’assurance volontaire par tierce partie pour mieux cibler les ressources

Je ne suis pas un spécialiste de l'assurance volontaire par tierce partie. L'article ci-après est une suite de l’article, «Le partage des données sur la sécurité des aliments reste délicat, selon des experts».

«Les services réglementaires envisagent de prendre en compte les programmes d’assurance volontaire par tierce partie pour mieux cibler les ressources», source article de Joe Whitworth paru le 12 octobre 2022 dans Food Safety News.

L'utilisation des résultats de l'industrie et d’une tierce partie en matière de sécurité des aliments pourrait aider les services réglementaires à mieux cibler les ressources, mais il y a des problèmes à surmonter des deux côtés, selon des experts.

Les orateurs ont discuté de l'utilisation des programmes d'assurance volontaire par tierce partie (vTPA pour voluntary third-party assurance) lors du Forum de Vienne sur la sécurité des aliments, organisé par l'UNIDO (Organisation des Nations unies pour le développement industriel), the Department of Agriculture, Water and the Environment of Australia and the Standards and Trade Development Facility (STDF). Ces programmes peuvent être utilisés par les autorités pour éclairer le profilage des risques en entreprise et cibler les ressources au sein des systèmes nationaux de contrôle des aliments.

Fin 2021, la Commission du Codex Alimentarius a adopté des lignes directrices sur l'évaluation et l'utilisation des programmes d'assurance volontaire par tierce partie.

Avantages et inconvénients pour les services réglementaires
Mike O'Neill, responsable de la politique et de la stratégie du Codex à la Food Standards Agency, a dit que les rôles des entreprises et des autorités ne changeaient pas.

«Le secteur alimentaire reste responsable de la production d'aliments sûrs et les services réglementaires restent responsables de vérifier que les entreprises se conforment aux exigences légales. Les données de conformité dont disposent les propriétaires de programmes d'assurance volontaire par tierce partie appartiennent aux entreprises alimentaires. Si, et quand, elles sont partagées, elles peuvent permettre au services réglementaires de profiler plus précisément les risques d'une entreprise. Il s'agit d'éviter et de supprimer une partie des doublons», a-t-il dit.

«Il est très important que toutes les parties prenantes soient conscientes qu'une telle approche est adoptée par les services réglementaires et que ces données partagées sont utilisées pour ajuster les fréquences ou les intensités d'inspection, de sorte que vous pouvez passer moins de temps dans une entreprise car vous êtes assuré par les données des programmes d'assurance volontaire par tierce partie dont l’entreprise est propriétaire.

«Lorsque quelque chose ne va pas dans une entreprise alimentaire, le risque que nous portons dans la relation avec le propriétaire de programmes d'assurance volontaire par tierce partie est que le consommateur ne va pas critiquer le propriétaire du programme d'assurance volontaire par tierce partie, il va regarder les services réglementaires et dire que vous lui avez tourné le dos. C'est pourquoi il est important pour nous d'avoir cette relation avec le propriétaire du programmes d'assurance volontaire par tierce partie et de surveiller et de résoudre les problèmes là où nous trouvons des problèmes. C'est un risque que nous portons tout le temps et nous ne pouvons pas nous endormir au travail.»

O'Neill ajouté au briefing de l'Organisation mondiale de la santé sur le sujet destiné aux pays à revenu faible et intermédiaire sera publié sous peu.

Peter Wend, de l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité des aliments (BVL) en Allemagne, a déclaré qu'il existe deux approches différentes.

«L'une est le contact direct entre l'autorité et le système d'assurance privé et l'autre est l'interaction entre l'autorité et l'industrie alimentaire. Dans un projet pilote en Allemagne, l'entreprise alimentaire a obtenu un bonus lorsqu'elle a suivi une approche d'assurance volontaire par tierce partie. Si l'évaluation est bonne, leur groupe de risque changerait et ils seraient moins contrôlés», a-t-il dit.

«Des études ont montré que les entreprises alimentaires certifiées, en général, obtiennent de meilleurs résultats lors des contrôles officiels. Nous savons que les services réglementaires ont des ressources limitées, donc si nous savons que les systèmes d'assurance privés font du bon travail, qu'ils sont accrédités et que leurs certifications améliorent la sécurité des aliments, les services réglementaires peuvent faire confiance à leurs résultats et les considérer comme des contrôles officiels. Les services réglementaires ont alors plus de temps pour se concentrer sur les parties à risque dans les entreprises.»

Wend a ajouté qu'un groupe de travail des chefs d'agences étudie également les régimes d'assurance privés.

Le Fonds pour les normes et le développement du commerce (STDF Standards and Trade Development Facility) gère plusieurs projets pilotes sur l'utilisation des programmes d'assurance volontaire par tierce partie au Rwanda et en Ouganda, avec le Mali et le Sénégal ainsi qu'au Belize et au Honduras.

Marlynne Hopper, directrice adjointe du STDF, a dit que les projets examinaient comment les pays en développement pouvaient améliorer ou modifier la manière dont ils géraient les systèmes de sécurité sanitaire des aliments.

«Ces projets pilotes font partie de la solution, cela ne va pas tout changer, mais ils envisagent une manière différente de relever une partie du défi de la sécurité des aliments dans les pays. Ils reposent sur une relation changeante entre le secteur privé et les services réglementaires. Les opportunités consistent à soutenir des approches davantage axées sur les risques, à cibler les ressources plus efficacement, à réduire le fardeau réglementaire et à améliorer la conformité. Quand on fait quelque chose différemment, il y a toujours des défis, des inquiétudes et des questions.»

Points de vue de l'industrie et du propriétaire de programmes
Gabriel Hanne, responsable de l'assurance qualité chez Metro en Allemagne, a dit qu’en principe l’approche d'assurance volontaire par tierce partie est une approche intéressante avec du potentiel.

«Si vous faites cela correctement, cela peut contribuer à des processus de management des risques plus efficaces pour toutes les parties. Cela pourrait être un point de départ prometteur pour développer davantage les systèmes nationaux de contrôle des aliments. Mais le fait est que cela se pourrait. Nous devons répondre à certaines questions pour que cela réussisse dans plus de pays. Je crois que le système de sécurité des aliments d'une entreprise avec une assurance tierce partie est plus fiable que ceux sans une telle assurance. Les normes de certification vont généralement au-delà des exigences légales. Pourquoi une autorité devrait-elle considérer les deux dans la même catégorie de risques ? Un avantage pourrait être de rendre les systèmes nationaux de contrôle des aliments plus efficients et plus efficaces. Cela pourrait donner aux autorités un outil pour utiliser les ressources disponibles et se concentrer sur les domaines les plus faibles», a-t-il dit.

«Une entreprise évaluerait soigneusement les risques et les avantages avant et la divulgation de données et d'informations confidentielles. C'est un risque évident. Une compensation appropriée de ce risque pourrait consister en une réduction de l'intensité et de la fréquence des inspections officielles ainsi que des coûts et des efforts qui y sont liés. Selon le texte actuel du Codex, cela peut réduire l'intensité et la fréquence, mais ils «peuvent», ce n'est pas un engagement ferme. L'espoir d'un bénéfice n'est peut-être pas assez concret pour inciter les entreprises alimentaires à se lancer dans une entreprise aussi courageuse mais c'est quelque chose que nous pouvons corriger lors de la mise en œuvre.»

Philippa Wiltshire, responsable des opérations chez Red Tractor, qui est un programme d'assurance volontaire par tierce partie, a dit qu'une relation avec la FSA s'est développée au cours d'une décennie.

«Nous avons connu de la nervosité au Royaume-Uni, mais avec le temps, cela s'est transformé en confiance de la part des deux parties. Nous sommes un système d'assurance national, donc lorsque nous partageons des données, nous ne donnons pas d'informations commerciales sur des chaînes d'approvisionnement particulières. Il est vraiment important que le partage de données profite aux autorités, à l’'assurance volontaire par tierce partie ou à l'entreprise alimentaire concernée et se fasse dans un environnement sécurisé. En partageant les données en tant que système d'assurance, nous pouvons donner à l'autorité l'assurance que le système est robuste», a-t-elle dit.

«C'est sur une base agrégée et la performance de l'ensemble du système et non pas sur des individus. Nous partageons nos normes, le nombre d'inspections que nous avons effectuées, la fréquence et la manière dont elles ont été effectuées et le nombre de suspensions et de retraits de certification. L'autorité partage également avec nous ce qu'elle trouve à la ferme, alors trouvons-nous les mêmes zones et les mêmes problèmes ? Les autorités fournissent des données agrégées sur les inspections afin que nous puissions revenir vers nos membres et démontrer que cet arrangement leur apporte un avantage car ils reçoivent moins d'inspections par rapport aux entreprises ne faisant pas partie de Red Tractor.»

NB : On pourra aussi relire Les sytèmes de management de la sécurité des aliments ont-ils le blues ? Ils n’ont pas vraiment d’impact sur les règles de sécurité des aliments, selon une étude.

En Nouvelle-Zélande, une police des pets de vaches ?

Dans la série, passé les bornes, il n'y a plus de limites, voici que «La Nouvelle-Zélande veut taxer les pets de vaches», source AGIR.

La Nouvelle-Zélande a dévoilé mardi son projet de taxer les émissions de gaz à effet de serre des animaux d'élevage. Cela dans le cadre d'une proposition controversée visant à lutter contre le changement climatique.

La Première ministre Jacinda Ardern a déclaré que cette taxe serait la première de ce type au monde. Les gaz naturellement émis par les 6,2 millions de vaches néo-zélandaises figurent parmi les plus gros problèmes environnementaux du pays.

Le programme prévoit que les agriculteurs paient pour les émissions de gaz de leurs animaux, comme le méthane contenu dans les pets et les rots des vaches, et le protoxyde d'azote contenu dans l'urine du bétail.

Compensation
Mme Ardern a déclaré aux agriculteurs qu'ils devraient être en mesure de récupérer leur argent, en augmentant les prix de leurs produits respectueux du climat.

Elle a déclaré que cette «proposition réaliste» réduirait les émissions agricoles tout en rendant les produits plus respectueux de l'environnement, renforçant ainsi la «marque d'exportation» de la Nouvelle-Zélande.

Le gouvernement espère aboutir à une signature de son projet d'ici à l'année prochaine et la taxe pourrait être introduite dans trois ans.

Coût électoral?
Mais avec les élections prévues dans quinze mois en Nouvelle-Zélande, ce projet pourrait coûter à Mme Ardern des bulletins de vote ruraux, car les agriculteurs ont rapidement condamné le projet.

Andrew Hoggard, président du lobby Federated Farmers, a déclaré que ce projet «arracherait les tripes des petites villes de Nouvelle-Zélande». La taxe pourrait, selon lui, inciter les agriculteurs à faire pousser des arbres sur des champs actuellement utilisés pour l'élevage.

L'organisation «Beef + Lamb New Zealand», qui représente les éleveurs d'ovins et de bovins du pays, estime de son côté que le projet ne tient pas compte des mesures rurales déjà en place pour lutter contre les gaz à effet de serre.

«Les agriculteurs néo-zélandais possèdent plus de 1,4 million d'hectares de forêts primitives sur leurs terres qui absorbent le carbone», a souligné son président Andrew Morrison.

NB : On lira aussi une version dans La France Agricole.

Complément

Marché de Noël à Strasbourg, des produits alimentaires sont autorisés, d'autres non. L'idéologie écolo en marche !

Les Strasbourgeois n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes avec cette nouvelle municipalité qui entend déconstruire à peu près tout ce qui lui tombre sous la main, dernère polémique, le Marché de Noël ...

Le Figaro du 11 octobre relate une «Polémique sur la liste des produits interdits au Marché de Noël de Strasbourg».

La municipalité écologiste est accusée de vouloir faire «la police du bon goût» et de vouloir gommer l’origine chrétienne de cette fête, qui attire deux millions de touristes chaque année.

Dans la novlangue strasbourgeoise, le crucifix est donc devenu la «croix de JC». Et sur les étals du Marché de Noël, qui s’ouvrira le 25 novembre, il sera vendu «sous réserve», au même rang que les cravates, les décapsuleurs et les cendriers, selon la liste des produits interdits et autorisés pour l’édition 2022 adressée par la mairie de Strasbourg aux commerçants. «Qui vendait des crucifix?», s’étonne Bernard Xibaut, chancelier de l’archevêché de Strasbourg. Au «Christkindelsmärik», littéralement le «Marché de l’enfant Jésus» en alsacien, apparu il y a cinq cents ans, «il y a peut-être des croix sur des poteries ou sur les couvertures de livres, au stand des protestants. Mais on y vend surtout des crèches et des santons», observe le prêtre. Et bien d’autres produits qui n’ont plus rien à voir avec Noël.

Selon un participant à la réunion sur le sujet organisée par la municipalité, la croix aurait même figuré sur la liste des objets «interdits à la vente». Mais devant les réactions…

Cela étant, ce marché continuera-t-il à s’appeler Marché de Noël ou Marché du 25 décembre ?
Polémique bien inutile au regard des traditions, mais vraisemblablement, les édiles de Strasbourg n’en ont cure, il faut déconstruire ...

Voici en haut de page, d’après le journal DNA, les produits alimentaires et non alimentaires interdits et ceux autorisés sous réserve ...

On se rapproche dangereusement de Big Brother !
Ecoutons ci-dessous, Mme Emmanuelle Ducros,

Un nouvel antibiotique provient d'une bactérie pathogène de la pommes de terre

«Un nouvel antibiotique provient d'une bactérie pathogène des pommes de terre», source ASM News.

Faits saillants
- La plupart des composés antibiotiques proviennent des microbes du sol.
- Des chercheurs ont découvert la solanimycine, un nouvel antibiotique antifongique.
- La solanimycine est produite par une série de bactéries phytopathogènes.
- La solanimycine et les composés apparentés peuvent aider à traiter les champignons pathogènes humains et végétaux.
- Les bactéries associées aux plantes sont une source potentielle d'antibiotiques qui pourraient être utilisés en clinique et en agronomie.

La menace croissante de la résistance aux antimicrobiens a conduit des chercheurs à rechercher partout de nouveaux composés. Cette semaine dans mBio, une équipe multinationale de chercheurs en Europe rapporte la découverte d'un nouvel antibiotique antifongique nommé solanimycine. Le composé, initialement isolé à partir d'une bactérie pathogène qui infecte les pommes de terre, semble être produit par un large éventail de bactéries phytopathogènes apparentées.

La solanimycine agit contre un large éventail de champignons connus pour infecter et faire des ravages sur les cultures agricoles, selon les chercheurs. Dans des études en laboratoire, le composé a également agi contre Candida albicans, un champignon qui se produit naturellement dans le corps mais qui peut provoquer des infections dangereuses. Les résultats suggèrent que la solanimycine et les composés apparentés pourraient être utiles à la fois en milieu agricole et clinique.

Les microbes du sol, en particulier du phylum Actinobacteria, produisent la plupart des antibiotiques thérapeutiques utilisés aujourd'hui. La nouvelle découverte suggère que les micro-organismes des plantes méritent d'être examinés de plus près, d'autant plus que les cultures développent une résistance aux traitements existants, déclare la microbiologiste Rita Monson de l'Université de Cambridge. Elle a codirigé l'étude avec le microbiologiste moléculaire Miguel Matilla de l'Estación Experimental del Zaidín du Conseil espagnol de la recherche de Grenade.

«Nous devons examiner de manière plus approfondie un plus grand nombre de populations microbiennes à notre disposition», a dit Monson.

La bactérie pathogène de la pomme de terre Dickeya solani, productrice de solanimycine, a été identifiée pour la première fois il y a plus de 15 ans. Des chercheurs du laboratoire du microbiologiste moléculaire de George Salmond de l'Université de Cambridge, ont commencé à étudier son potentiel antibiotique il y a environ une décennie.

«Ces souches ont émergé rapidement, et maintenant elles sont largement distribuées», a dit Matilla.

La solanimycine n'est pas le premier antibiotique découvert à partir du microbe. Dans des travaux antérieurs, des chercheurs ont découvert que D. solani produit un antibiotique appelé oocydine A, qui est très actif contre plusieurs agents pathogènes fongiques des plantes.

Ces découvertes précédentes, ainsi que l'analyse du génome de la bactérie, ont laissé entendre qu'elle pourrait synthétiser des antibiotiques supplémentaires, a dit Matilla, également avec un potentiel antifongique. Cet indice a porté ses fruits : Matilla, Monson, Salmond et leurs collègues ont découvert que lorsqu'ils réduisaient au silence les gènes responsables de la production d'oocydine A, la bactérie continuait à montrer une activité antifongique.

Cette observation a conduit à l'identification de la solanimycine et à l'identification des clusters de gènes responsables des protéines qui composent le composé.

Les chercheurs ont découvert que la bactérie utilise le composé avec parcimonie, le produisant en réponse à la densité cellulaire. Un environnement à pH acide - comme celui présent dans une pomme de terre - active également le cluster de gènes de la solanimycine. Monson a dit que cela ressemblait presque à un mécanisme de protection intelligent.

«C'est un antifongique qui, selon nous, fonctionnera en tuant les concurrents fongiques, et les bactéries en profitent tellement», a dit Monson. «Mais vous ne mettez en route que si vous êtes dans une pomme de terre.»

Monson a dit que les chercheurs ont commencé à collaborer avec des chimistes pour en savoir plus sur la structure moléculaire de la solanimycine et mieux comprendre son fonctionnement. Ensuite, Monson et Matilla ont dit qu'ils espéraient voir des tests continus du composé dans des modèles végétaux et animaux.

«Nos prochaines étapes sont axées sur l'utilisation de cet antibiotique antifongique pour la protection des plantes», a dit Matilla. L'équipe de recherche considère cette découverte comme un signe encourageant que les pathogènes des plantes - comme D. solani - pourraient être amenés à fabriquer des composés pouvant être utilisés contre les maladies des plantes et des humains.

«Nous devons nous ouvrir à l'exploration de tout ce qui existe pour trouver de nouveaux antibiotiques», a dit Matilla.

mardi 11 octobre 2022

Exposition à Paris : Face aux épidémies. De la Peste noire à nos jours

Date : du mercredi 12 octobre 2022 au lundi 6 février 2023.
Lieu : Archives nationales, 60, rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris
Entrée libre et gratuite.

Vieilles compagnes de l'humanité, les épidémies sont révélatrices de la fragilité de la vie humaine et de la vulnérabilité des sociétés. Quelle qu'en soit l'interprétation, l'irruption brutale d'une épidémie ébranle le corps social et déclenche des réactions qui se font écho par-delà les siècles. Pourtant, cette histoire n'est pas un éternel recommencement, car les attitudes et les modes d'action des individus et des sociétés face aux épidémies changent dans le temps. Ce sont ces permanences et ces transformations profondes, saisies par les archives, que met en lumière le parcours chronologique de cette exposition, de la Peste noire au VIH/sida.

Comment les épidémies ont-elles façonné nos sociétés et quelles ont été les réponses apportées pour les prévenir ? Le parcours de la nouvelle exposition des Archives nationales retrace les grands épisodes pandémiques (peste, variole, choléra VIH/sida) qui ont marqué l'Histoire et propose de porter un regard critique sur l'évolution des politiques publiques en termes de santé publiques et de prévention.


L’Institut Pasteur poursuit la célébration des 200 ans de la naissance de Louis Pasteur en organisant en décembre un grand colloque au sein de l’institut mais également en s’associant à des évènements organisés par d’autres institutions partenaires, ou en participant à des festivals ou conférences labélisés bicentenaire 2022. Retrouvez l’agenda des évènements ci-dessous et également sur www.pasteur2022.fr.