jeudi 26 janvier 2023

France : La police unique de sécurité des aliments ne sera pas opérationnelle avant le 1er janvier 2024, si Dieu le veut

Voilà un titre intéressant pour expliquer un retard, pour ne pas dire plus, «Une réforme mise en place progressivement». L’article de la Vie publique date un peu (15 décembre 2022), mais il nous renseigne quand cette police sanitaire commencera ses activités ...

La mise en œuvre effective de la réforme s’effectuera par étapes pendant l’année 2023.

Le 1er septembre 2023, la DGCCRF se retirera définitivement du champ de la sécurité sanitaire des aliments, à l’exception des missions de contrôle du respect des exigences d’hygiène dans les restaurants et autres commerces de bouche qui se poursuivront conjointement avec la DGAL jusqu’au 31 décembre 2023.

La police unique de la sécurité sanitaire pour l'ensemble du champ de l'alimentation humaine et animale sera entièrement assurée par la DGAL et les agents des services déconcentrés du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire à partir du 1er janvier 2024.

Le Gouvernement a choisi de confier le pilotage de la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments exclusivement au ministère de l’agriculture, comme l'a communiqué le ministère le 8 décembre 2022.

Pour aider le lecteur à y voir plus clair, le blog vous propose un tableau comparatif avant et après la réforme ...

Avant, il y avait trois administrations

- la Direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère en charge de l’agriculture ;
- la Direction générale de la santé (DGS) du ministère en charge de la santé.

Après, il y aura trois administrations

DGAL
- contrôle des filières de production de denrées animales ou d’origine animale ;
- contrôle des filières de production de denrées végétales ou d’origine végétale ;
- contrôle des établissements du secteur de la remise directe, qui inclut la distribution (commerces de détail, moyenne et grande distribution…), la restauration commerciale (restaurants…) et la restauration collective (cantines scolaires, restaurants d’entreprise…).
La DGAL s'assure également de l’application des réglementations relatives :
- à la sécurité sanitaire des produits spécifiques tels que les organismes génétiquement modifiés (OGM), les compléments alimentaires, les denrées alimentaires enrichies, les améliorants (additifs, arômes…), les nouveaux aliments, les allergènes ;
- aux aliments pour animaux.
DGCCRF
- contrôle la qualité et la loyauté des produits alimentaires à l’égard des consommateurs (et des professionnels) :
- le respect des règles d’étiquetage, de composition et de dénomination des marchandises ;
- la lutte contre les pratiques trompeuses sur l’origine, la qualité, les allégations relatives aux produits.
- est compétente pour le contrôle des matériaux en contact avec les aliments.
DGS
- gestion de la qualité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine.

mercredi 25 janvier 2023

Turquie : Evaluation de la maîtrise de la contamination microbiologique des aliments d'origine non animale destinés à l'exportation vers l'Union européenne, selon un audit


Résumé
L'objectif de l'audit était d'évaluer le système de contrôles officiels de la contamination microbiologique (virus et bactéries) dans les aliments d'origine non animale, en particulier les baies tendres comme les fraises (crues et surgelées), les plantes à feuilles comme la laitue et les tomates séchées destinées à être exportées vers l'Union européenne.

L'autorité compétente a mis en place un système de contrôle des denrées alimentaires d'origine non animale.

La sécurité microbiologique des aliments au niveau de la production primaire est abordée par le biais d'une inspection des «bonnes pratiques agricoles» et de systèmes de certification privés. Toutefois, la mise en œuvre de ces systèmes ne s'étend pas aux petits producteurs approvisionnant les circuits d'exportation en dehors des principales chaînes de supermarchés, et l'autorité compétente n'effectue pas d'activités de vérification concernant les mesures de prévention de la contamination microbiologique.

Lors de la transformation, des contrôles officiels des aliments d'origine non animale sont en place. Cependant, certaines lacunes ont été détectées, certains risques potentiels n'étant pas couverts par ces contrôles. En particulier, l'autorité compétente n'a pas pris en compte le processus de séchage des tomates en plein champ dans les plans de contrôle, ni le risque de contamination par Listeria chez les opérateurs manipulant des produits destinés à être consommés crus. Ces aspects compromettent la capacité de l'autorité compétente à détecter et à rectifier les manquements ou les pratiques susceptibles de présenter un risque pour le consommateur.

Le système de contrôle s'appuie sur un réseau de laboratoires suffisant, bien que cette capacité ne soit pas pleinement utilisée en raison du programme officiel limité d'échantillonnage des denrées alimentaires d'origine non animale.

Il existe des procédures correctement mises en œuvre pour gérer les notifications au RASFF. Le rapport contient des recommandations à l'autorité compétente pour remédier aux lacunes identifiées.

A propos d’une émission de télévision, «Enquête de santé – Intoxications alimentaires : menaces dans nos assiettes»

Choses lues sur l’avant-propos et la bande annonce d’une émission sur France 5, «Enquête de santé – Intoxications alimentaires : menaces dans nos assiettes», le tout assorti d’une musique anxiogène. Emission diffusée le mardi 24 janvier à 21h.

Salmonelle, Listeria ou encore Escherichia coli (E. coli) : elles sont invisibles à l’œil nu, mais ces bactéries se propagent de manière insidieuse dans nos assiettes et peuvent parfois avoir des conséquences irréversibles sur l’organisme.

Le débat qui doit avoir lieu après la diffusion d’un film ne comporte aucun membre de l’industrie alimentaire, ni d’ailleurs des services officiels ou de l’Anses, mais, à mon sens, il y a deux participants sur quatre, au moins, qui sont de parti pris. Bref, c’est le pluralisme façon service public ...

Voici le texte proposé dans l’annonce de l’émission,

Fruits et légumes mal lavés, équipements et ustensiles d’usine mal entretenus, cuisson de viande insuffisante, manque d’hygiène des mains, etc., sont très souvent les raisons de la prolifération des bactéries dans nos aliments. Chaque année en France, 1,5 million de consommateurs sont victimes d’intoxication alimentaire. Un chiffre encore trop important malgré une baisse significative depuis soixante-dix ans grâce à des avancées en microbiologie et à l’instauration de réglementation pour les grandes entreprises de fabrication.  

La phrase «Fruits et légumes mal lavés, équipements et ustensiles d’usine mal entretenus, cuisson de viande insuffisante, manque d’hygiène des mains, etc., sont très souvent les raisons de la prolifération des bactéries dans nos aliments.» peut aussi s’écrire, «Fruits et légumes mal lavés, équipements et ustensiles à la maison mal entretenus, cuisson de viande insuffisante, manque d’hygiène des mains, etc., sont très souvent les raisons de la prolifération des bactéries dans nos aliments.»

«Chaque année en France, 1,5 million de consommateurs sont victimes d’intoxication alimentaire.» D’après un article de 2019 de Santé publique France, «Les résultats indiquent que la morbi-mortalité attribuable aux maladies infectieuses d'origine alimentaire reste élevée en France, avec 1,28 à 2,23 millions de cas annuels, dont 15 800 à 21 200 hospitalisations et entre 232 et 358 décès.»

«Un chiffre encore trop important malgré une baisse significative depuis soixante-dix ans grâce à des avancées en microbiologie et à l’instauration de réglementation pour les grandes entreprises de fabrication.»

La réglementation est valable pour tout le monde, même s’il peut y avoir des adaptations pour les TPE.

A propos des E. coli entérohémorragiques pathogènes pour l’homme (et l’enfant), il est indiqué «Ces souches mutantes relativement récentes, puisqu’elles ne sont apparues qu’en 1982 dans une chaîne de fast-food américaine, interrogent de plus en plus les scientifiques.»

Je ne sais pas où les concepteurs de l’émission ont vu que les bactéries responsables de diarrhées sanglantes ou de cas de SHU sont des souches mutantes ...

Enfin, l’affaire de la chaîne de fast-food américaine, il s’agit de Jack in The Box aux États-Unis qui date de 1992-1993 et non pas 1982.

Tous les pathogènes alimentaires «interrogent de plus en plus les scientifiques.». Il suffit de voir que Listeria est toujours omni présent dans les rappels de produits alimentaires …

Je vous laisse lire les témoignages, ça peut valoir son pesant de cacahuètes ...

Cela étant, pas un mot sur la baisse continue des contrôles en sécurité des aliments par nos autorités en France depuis 2012, le très faible nombre de contrôles dans la restauration commerciale, le nombre alarmant de produits rappelés et quid de la nouvelle police sanitaire …

A regarder, éventuellement, en replay ...

Complément
«Peut-on être sûrs de ce que l’on mange», émission à venir sur Arte le dimanche 5 février 2023.
Bactérie E. coli dans les pizzas, salmonelle dans les chocolats et dans le lait infantile : ces scandales à répétition interrogent sur les méthodes de contrôles sanitaires des entreprises agroalimentaires. Comment expliquer ces manquements ? Peut-on manger sans risquer d’être contaminé ? Comment s’effectuent les contrôles des produits vendus en grande surface ?
Cette émission est comme la précédente sur France 5 est une rampe de lancement médiatique de l’ONG Foodwatch, qui entend créer en France le buzz pour le buzz, il n’y a, à mon sens, rien à attendre de ces gens, qui sont le plus souvent incompétents.

Le Bangladesh enquête sur des décès liés au virus Nipah et des liens avec du jus de dattes crues

«Le Bangladesh enquête sur des décès liés au virus Nipah et des liens avec du jus de dattes crues», source article de Lisa Schnirring dans CIDRAP News.

Les responsables de la santé au Bangladesh ont signalé deux cas mortels liés au virus Nipah chez des enfants, dont l'un pourrait être lié à la consommation de jus de dattes, selon un article du Daily Star, un journal anglophone basé au Bangladesh.

Un responsable de l'hôpital a déclaré qu'un garçon de 7 ans de Pabna était décédé, quelques jours après être tombé malade , après avoir consommé du jus de dattes.

Des responsables de l'Institut national d'épidémiologie, de contrôle et de recherche sur les maladies (IEDCR) lancent une enquête sur l'affaire, et un responsable du groupe a informé le Daily Star d'un deuxième décès par le virus Nipah impliquant une fillette de 10 ans de Faridpur décédée il y a quelques jours. Aucun autre détail n'était disponible.

Jusqu'à présent cette année, le Bangladesh a signalé trois cas de virus Nipah, tous mortels. Le Bangladesh est connu pour signaler des cas sporadiques de virus Nipah, et les données de l'IEDCR montrent trois cas pour 2022.

Plus tôt ce mois-ci, le pays a signalé la mort par le virus Nipah d'une femme de Rajash âgée de 35 ans qui est tombée malade après avoir bu du jus de dattes crues, qui peut être contaminé par l'urine ou la salive de chauves-souris frugivores porteuses du virus et se nourrissant de jus de dattes, selon le Telegraph basé à Londres. Sa mort a incité les gens à éviter de boire du jus de dattes crues.

Les personnes peuvent contracter le virus Nipah d'animaux par le biais d'aliments contaminés ou directement de personnes infectées. La maladie peut être grave, avec des symptômes tels que des problèmes respiratoires et une encéphalite pouvant entraîner le coma ou la mort. Considéré comme une menace pandémique avec un potentiel de bioterrorisme, le virus Nipah est désigné comme agent pathogène hautement prioritaire par l'Organisation mondiale de la santé et la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI).

NB : La photo est issue du Daily Star.

Mise à jour du 7 février 2023
Deux autres cas de virus Nipah ont été signalés lors de l'épidémie au Bangladesh, et 2 autres personnes sont décédées des suites de leurs infections, portant le total à 10 cas, dont 7 mortels, selon une récente mise à jour de l'Institut d'épidémiologie, de contrôle des maladies et Recherche (IEDCR). Source CIDRAP News.

Mise à jour du 20 février 2023
L'épidémie du virus Nipah au Bangladesh passe à 11 cas, 8 décès. Source CIDRAP News.

Des experts vont se rencontrer et discuter de la lutte contre Campylobacter

«Des experts vont se rencontrer et discuter de la lutte contre Campylobacter», source Food Safety News.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) organisent une réunion sur Campylobacter dans la volaille en février 2023.

Plusieurs experts des États-Unis seront présents, dont Bing Wang de l'Université du Nebraska-Lincoln, Marcos Sanchez-Plata de l'Université Texas Tech, Catherine Logue à l'Université de Géorgie. Seront également présents Nicol Janecko, de l'Institut Quadram, et Alessandra De Cesare de l'Université de Bologne.

La viande de volaille a été identifiée comme l'un des vecteurs alimentaires les plus importants pour la contamination par Campylobacter.

Dans un rapport de 2015 sur la charge mondiale des maladies d'origine alimentaire, l'OMS a estimé qu'en 2010, Campylobacter avait causé plus de 95 millions de cas de malad et 21 374 décès.

Le Joint FAO/WHO Expert Meeting on Microbiological Risk Assessment (JEMRA) a déjà mené des évaluations des risques chez les poulets de chair et évalué les mesures d'intervention utilisées dans la production de viande de poulet.

En 2022, le Comité du Codex sur l'hygiène alimentaire a demandé au JEMRA d'examiner les informations scientifiques sur Salmonella et Campylobacter dans la viande de poulet avant une éventuelle mise à jour des lignes directrices pour le contrôle de ces agents pathogènes dans ce produit.

La FAO et l'OMS tiendront une réunion d'experts sur le contrôle avant et après abattage de Campylobacter dans la viande de volaille du 6 au 10 février 2023 à Rome.

Une réunion distincte portant sur Salmonella a eu lieu en septembre 2022. Cela a révélé que plusieurs interventions sont nécessaires pour maîtriser Salmonella chez les poulets élevés pour la consommation humaine.

Moyens de réduire le problème
L'objectif de l'événement du mois prochain est de collecter, d'examiner et de discuter des mesures pertinentes pour maîtriser Campylobacter, de la production primaire à la consommation de viande de volaille.

Le champ d'application comprend la production primaire, la transformation, la distribution, la manutention, la préparation, la vente au détail et la consommation. L'accent sera mis sur l'identification et l'évaluation de solutions pour réduire la campylobactériose associée à la consommation de viande de volaille, en tenant compte de leur efficacité et de leur aspect pratique.

Les objectifs comprennent l'examen de la littérature accessible au public et des directives des autorités et des associations industrielles telles que les guides de conformité et les codes de pratique pour évaluer l'état actuel des connaissances sur la maîtrise de Campylobacter dans la viande de volaille. Les experts examineront les mesures de réduction et d'intervention utilisées à différents points de la chaîne alimentaire et évalueront leur efficacité dans la réduction de Campylobacter.

La Food Standards Agency examine les attitudes des consommateurs face à l'achat de nourriture en ligne

Voici que «La FSA examine les attitudes des consommateurs face à l'achat de nourriture en ligne», source article de Joe Whitworth paru le 25 janvier 2023 dans Food Safety News.

Selon une étude, des facteurs tels que le vendeur et le type de produit influencent la confiance des consommateurs dans l'hygiène et la sécurité des aliments vendus en ligne.

La Food Standards Agency (FSA) a commandé une étude pour comprendre les attitudes des consommateurs envers l'achat de nourriture en ligne, y compris les risques perçus.

Les résultats proviennent de 12 groupes de discussion en ligne comprenant 69 personnes en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord en février 2022. Cela couvre la commande de nourriture via des entreprises établies, qui ont une présence physique, comme les sites Internet de supermarchés et les applications de service de livraison, pour obtenir de la nourriture via les réseaux sociaux. des plateformes médiatiques comme Facebook Marketplace et des applications de partage de nourriture comme Olio et Too Good To Go.

Trois groupes ont émergé, ceux qui achètent rarement ou jamais de la nourriture en ligne, ceux qui le font mais uniquement sur les sites Internet des supermarchés et ceux qui achètent fréquemment de la nourriture en ligne, y compris via les réseaux sociaux. Les attitudes à l'égard de l'achat d'aliments en ligne étaient liées aux comportements d'achat actuels.

Les participants qui n'achetaient pas fréquemment de la nourriture en ligne avaient tendance à citer des raisons pratiques pour expliquer ce comportement et n'avaient pas de préoccupations spécifiques concernant la sécurité sanitaire ou l'hygiène. Certains répondants craignaient que les chauffeurs-livreurs des agrégateurs ne soient pas soumis aux exigences en matière de sécurité sanitaire et d'hygiène alimentaires et qu'ils ne soient pas sûrs de la régularité avec laquelle les aliments seraient transportés à la bonne température.

Facteurs influant sur la sécurité sanitaire
La commodité était la principale raison pour laquelle les gens disaient acheter de la nourriture en ligne. De nombreux participants ont déclaré le faire plus fréquemment qu'avant la pandémie de COVID-19.

Les besoins alimentaires et les hypersensibilités ont été pris en compte, les répondants expliquant que les listes d'ingrédients et les informations nutritionnelles étaient importantes.

Les facteurs qui ont influencé la mesure dans laquelle les participants faisaient confiance et avaient confiance en la sécurité des aliments achetés en ligne étaient la familiarité, le besoin des vendeurs de protéger leur réputation, les hypothèses sur la réglementation, l'approbation, le type d'aliment et les expériences négatives antérieures.

La confiance dans la nourriture en ligne était influencée par la familiarité avec les établissements, les vendeurs et les plateformes. Certains participants se sont demandé si les règles d'hygiène alimentaire étaient appliquées, surveillées ou même requises pour les plateformes d'achat de nourriture en ligne. Ils s'inquiétaient également de la façon dont les aliments étaient entreposés, conditionnés et livrés.

Il y avait des références fréquentes au fait de ne pas se sentir à l'aise d'acheter de la nourriture «d'étrangers». De nombreux participants ont été surpris que la nourriture puisse être vendue via des plateformes des réseaux sociaux, telles que Facebook Marketplace, même lorsqu'ils étaient habitués à acheter de la nourriture en ligne.

Les participants s'inquiétaient de la propreté et de l'hygiène des vendeurs individuels lors de la préparation des aliments dans leur propre cuisine, des ingrédients utilisés et d'un manque de responsabilité.

Les personnes ont mentionné différents aliments qu'ils ne se sentiraient pas à l'aise d'acheter en ligne, car ils les considéraient comme présentant un risque plus élevé, comme la viande, le poisson, les œufs, les produits laitiers et le riz.

Responsabilité et réglementation
Les expériences négatives antérieures ont influencé la confiance des participants dans la qualité et la sécurité des aliments achetés en ligne.

Il y avait peu de compréhension ou de connaissance détaillée des réglementations en place pour garantir la sécurité des aliments achetés en ligne. Les participants ont vu les rôles des plateformes en ligne, des agrégateurs, des vendeurs individuels et des autorités locales.

Les agrégateurs tels que Just Eat, Uber Eats et Deliveroo étaient considérés comme étant chargés de s'assurer que les aliments commandés via leurs plateformes étaient transportés et livrés en toute sécurité sanitaire. Les personnes pensaient que dans le cas d'un achat via Facebook Marketplace, la responsabilité du risque incombait aux consommateurs, plutôt qu'à la plate-forme, car elle n'était pas principalement axée sur la vente de nourriture.

Certaines personnes ont mentionné avoir vérifié les notes du système d'évaluation de l'hygiène alimentaire (FHRS pour Food Hygiene Rating Scheme) dans les points de vente lors de la commande via des applications d'agrégation pour avoir confiance dans la sécurité des aliments.

Les participants ont convenu que la FSA devrait être impliquée dans la réglementation des aliments vendus en ligne. Cependant, ils n'avaient généralement pas d'opinion bien arrêtée sur ce à quoi cela devrait ressembler dans la pratique.

Sujet sur le radar de la FSAI
Pendant ce temps, la Food Safety Authority of Ireland (FSAI) a récemment organisé un événement pour discuter des ventes en ligne de produits alimentaires, du point de vue des consommateurs, des régulateurs et de l'industrie.

Plus de 240 personnes se sont inscrites à l'événement virtuel avec des conférenciers irlandais et internationaux ainsi que des représentants de Deliveroo, Manna Drone Delivery et Dropchef. La session a souligné l'importance de garantir la confiance des consommateurs dans le respect des pratiques d'hygiène alimentaire et de la législation sur la sécurité des aliments.

Pamela Byrne, directrice générale de la FSAI, a dit que la sécurité des aliments doit rester au centre des préoccupations, quelles que soient les avancées technologiques ou les méthodes de livraison.

«Il doit y avoir une confiance inébranlable dans le fait que toutes les personnes impliquées dans l'approvisionnement, la production, la commercialisation et la livraison respecteront en permanence les règles les plus élevées de sécurité sanitaire et d'hygiène alimentaires. Bien que ce soit sans aucun doute une période passionnante pour l'innovation avec d'énormes opportunités d'utiliser la technologie pour développer des entreprises alimentaires et proposer de nouveaux modèles de production, de préparation et de livraison, ces opportunités posent également des défis opérationnels, réglementaires et de sécurité des aliments», a-t-elle dit.

«À la FSAI, nous continuons d'explorer les moyens de faire évoluer notre approche réglementaire, d'améliorer la transparence pour les consommateurs afin de les aider à faire des choix éclairés, et de travailler avec les entreprises dans le but commun de garantir des aliments sûrs et dignes de confiance.»

Etats-Unis : Les dragons barbus et Salmonella

«Plus de cas à Salmonella signalés dans une épidémie liée à des dragons barbus de compagnie», source article de Lisa Schnirring dans CIDRAP News.

Deux épidémies à Salmonella liées à des dragons barbus de compagnie, annoncées pour la première fois en octobre, ont rendu malade au moins neuf autres personnes dans cinq autres États, ont déclaré les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) dans une mise à jour au 20 janvier 2023.

Des cas supplémentaires portent le total à 32 cas d’infection dans 20 États. Dix personnes ont été hospitalisées et aucun décès n'a été signalé. Les épidémies impliquent deux sérotypes de Salmonella : Vitkin (12 cas) et IIIb 61:z52:z53 (20 cas).

Parmi les personnes malades, 47% étaient des enfants. Sur les 25 personnes interrogées, 16 ont été en contact avec un dragon barbu avant de tomber malade. La dernière apparition de la maladie remonte au 20 novembre.

Parmi les cas d’infections à Salmonella Vitkin, les enquêteurs travaillent toujours pour déterminer s'il existe un fournisseur commun. Quatre patients ont acheté leurs animaux de compagnie dans différents magasins. Dans l'épidémie à Salmonella IIIb 61:z52:z53, les responsables de la santé publique de l'Utah et du Colorado ont identifié la souche épidémique d'un dragon barbu chez une personne malade et dans son habitat. Les patients ont acheté leurs animaux de compagnie dans différents magasins et des efforts sont toujours en cours pour identifier un fournisseur commun. Le séquençage à partir de 30 échantillons de patients a prédit une résistance à la ciprofloxacine, bien que la plupart des personnes se rétablissent sans traitement antibiotique.

Les dragons barbus de compagnie ont été liés à plusieurs épidémies passées à Salmonella, dont une annoncée en janvier 2022 impliquant Salmonella Uganda qui a rendu malades 56 personnes dans 26 États. Le CDC exhorte les personnes à se laver les mains après avoir manipulé des dragons barbus et à éviter de les embrasser ou de se blottir contre eux.

mardi 24 janvier 2023

Choses lues sur l'interdiction en 2023 des néonicotinoïdes en France : Quand la justice européenne marche sur la tête !

On lira cet article suisse sur le sujet, «La justice de l'UE bannit les dérogations sur les néonicotinoïdes».
Aucune dérogation n'est possible à l'interdiction européenne des semences traitées aux néonicotinoïdes, y compris dans les circonstances exceptionnelles invoquées pour protéger les betteraves, a estimé jeudi la Cour de justice de l'Union européenne, compromettant les «autorisations d'urgence» octroyées par plusieurs pays dont la France. 

Voir aussi l’article d’André Heitz, «Semences de betteraves et néonicotinoïdes : la CJUE saborde l'économie au profit d'une vision rigoriste du droit.»
Mon opinion est que les juges vivent hors sol !

Les distributeurs britanniques enregistrent de bons résultats dans les analyses de Campylobacter chez le poulet

«Les distributeurs britanniques enregistrent de bons résultats dans les analyses de Campylobacter chez le poulet», source article de Joe Whitworth paru le 24 janvier 2023 dans Food Safety News.

Les supermarchés du Royaume-Uni ont annoncé leurs résultats concernant Campylobacter chez le poulet pour le troisième trimestre de 2022.

Le niveau maximum de la Food Standards Agency (FSA) ne dépasse pas 7% des oiseaux avec plus de 1 000 unités formant colonie de Campylobacter par gramme (UFC/g).

Les données des distributeurs couvrent la période de juillet à septembre 2022 sur des résultats élevés de Campylobacter dans des poulets réfrigérés, achetés en magasin et produits au Royaume-Uni.

Tesco a cessé de publier des données car il a changé la façon dont il surveille Campylobacter dans le poulet, de sorte que les résultats ne sont pas comparables avec ceux d'autres distributeurs. Dans l'ensemble du deuxième trimestre, 3% des 298 échantillons étaient supérieurs à 1 000 ufc/g.

Les résultats de Waitrose ont augmenté tandis que Lidl, Morrisons, Asda et Sainsbury's ont enregistré des niveaux de contamination inférieurs par rapport au trimestre précédent. Les chiffres pour Aldi et Co-op sont restés les mêmes.

Campylobacter est la cause la plus fréquente d'intoxication alimentaire bactérienne au Royaume-Uni et la dose nécessaire pour rendre les gens malades peut être aussi faible que quelques centaines de cellules.

Marks and Spencer n'a pas fourni à Food Safety News de résultats pour le troisième trimestre. Le distributeur avait 1% dans la catégorie maximale en avril, 4% en mai et 3% en juin sur 376 poulets prélevés.

Waitrose et Partners avaient 2% des analyses positives pour Campylobacter à des niveaux supérieurs à 1 000 ufc/g, contre aucun au trimestre précédent.

Aucun changement ou déclin
Les résultats d'Aldi sont restés les mêmes qu'au dernier trimestre avec 3,3% de poulets prélevés dans la catégorie supérieure à 1 000 ufc/g.

Les résultats de Co-op pour le quatrième trimestre consécutif ont montré qu'aucun poulet n'était contaminé à des niveaux supérieurs à 1 000 ufc/g.

Lidl a enregistré 2% d'oiseaux dans la catégorie la plus élevée, contre 8% au trimestre précédent.

Morrisons avait 0,9% de poulets au niveau le plus contaminé sur 109 oiseaux testés, contre près de 1,6% sur 101 échantillons au deuxième trimestre de 2022.

Asda a rapporté que 0,6% ont été testés positifs pour le niveau de contamination le plus élevé au cours du dernier trimestre, contre 2,4% au cours des trois mois précédents.

Les résultats de Sainsbury's pour Campylobacter au troisième trimestre de 2022 ont montré que 2% des poulets avaient des niveaux supérieurs à 1 000 ufc/g, contre 3% au cours du dernier trimestre.

Estimation des paramètres d'inactivation du bactériophage MS2 pendant le chauffage au four à micro-ondes de fraises surgelées

Il n’existe pas en France, à ma connaissance, de protocole validé permettant d’éliminer le risque de norovirus potentiellement présent dans des baies surgelées.

Le réseau INOSAN de l’OMS avait, en novembre 2022, pointé du doigt le risque d’hépatite A liée aux baies.

On lira sur le blog, Norovirus, virus de l'hépatite A et les baies, à propos d'un article scientifique paru dans Critical Reviews in Food Science and Nutrition concernant les éclosions, l'occurrence et la maîtrise de la contamination par norovirus et le virus de l'hépatite A dans des baies : une revue.

Un autre article indiquait, «Virus d’origine alimentaire inside : Pourquoi faut-il faire bouillir les petits fruits rouges surgelés ?»

D’autres articles d’une ancienne version du blog, aujourd’hui censurés par la revue PROCESS Alimentaire, rapportaient de faire bouillir pendant au moins une minute les baies congelées importées afin d’éviter norovirus et le virus de l’hépatite A.

Voici qu’un nouvel article, «Estimation des paramètres d'inactivation du bactériophage MS2 pendant le chauffage au four à micro-ondes de fraises surgelées», apporte des réponses, source article paru dans Journal of Food Protection. Article disponible en intégralité.

Faits saillants
- Trois baies chauffées pendant 60 secondes à 100% de puissance ont entraîné une réduction de 3,8 ± 0,2 log de MS2.
- Les instructions écrites sur les emballages de baies observés pour le chauffage au four à micro-ondes sont très diverses.
- L'inactivation du virus pourrait être modélisée à l'aide d'une valeur D dépendante de la température.
- Le modèle correspond bien aux données, avec une RMSE* de 0,5 ufp/g pour une réduction de 6 log.
- Il s'agit d'une première étape de modélisation de l'inactivation du virus au four à micro-ondes sur des fraises congelées.

Résumé
Des baies congelées ont été associées à plusieurs reprises des cas de gastro-entérite aiguë causée par norovirus, la cause la plus fréquente de maladie d'origine alimentaire aux États-Unis. De nombreuses directives recommandent que les baies congelées soient traitées au four à micro-ondes pendant au moins 2 minutes, mais on ne sait pas si ce traitement thermique est efficace pour inactiver norovirus.

L'objectif de cette étude était de modéliser l'effet du chauffage d’un four à micro-ondes à différents niveaux de puissance sur la survie du bactériophage MS2, un substitut du norovirus, lorsqu'il est inoculé sur des fraises congelées. Le bactériophage MS2 a été inoculé à la surface des fraises congelées avec une concentration de départ d'environ 10 log ufp/g. Des échantillons (3 ou 5 fraises entières) ont été chauffés dans un four à micro-ondes domestique d’une puissance de 1 300 watts (fréquence de 2 450 MHz) à des niveaux de puissance de 30, 50, 70 et 100% (pleine puissance), pendant des durées allant de 15 à 300 secondes pour déterminer l'inactivation. Les températures à la surface des baies ont été surveillées pendant le chauffage à l'aide de la thermométrie à fibre optique. Toutes les expériences ont été réalisées en triple. Le modèle principal d'inactivation thermique était un modèle log-linéaire de logN en fonction du temps. Le modèle secondaire était pour une valeur D diminuant linéairement avec la température et un terme ajouté qui dépendait de l'histoire thermique. Les paramètres du modèle ont été estimés à l'aide de l'historique dynamique de la température à la surface de la baie, via une régression non linéaire utilisant toutes les données simultanément. La RMSE* était ∼0,5 ufp/g avec une réduction totale de 6 log. Des réductions logarithmiques de 1,1 ± 0,4, 1,5 ± 0,5, 3,1 ± 0,1 et 3,8 ± 0,2 log ufp/g ont été observées pour des niveaux de puissance de chauffage au four à micro-ondes de 30, 50, 70 et 100% lorsque trois baies ont été chauffées pendant 60 secondes. Les valeurs D étaient respectivement de 21,4 ± 1,95 secondes et 10,6 ± 1,1 secondes à 10 et 60°C.

Ce travail démontre une approche pour estimer les paramètres d'inactivation des virus à partir des données de température dynamique pendant le chauffage par four à micro-ondes. Ces résultats seront utiles pour prédire l'effet sur la sécurité sanitaire du chauffage par four à micro-ondes des baies à la maison ou dans la restauration commerciale.

En conclusion, les auteurs notent,
Nos résultats laissent présager que la validation de la cuisson par four à micro-ondes via la modélisation seule pourrait être possible. Jusqu'à ce que davantage d’études soient effectuées pour expliquer le mécanisme dépendant de la valeur D et pour confirmer nos résultats de modélisation, des expériences d'étude de challenge seront nécessaires pour confirmer les réductions de virus pendant la cuisson au four à micro-ondes.

*RMSE (root-mean-square error), racine de l'erreur quadratique moyenne ou racine de l'écart quadratique moyen est une mesure fréquemment utilisée des différences entre les valeurs prédites par un modèle et les valeurs observées. Wikipédia.