jeudi 20 avril 2023

Bisphénol A le retour : Nouvelle saison au sein de l'UE. Malheureusement, la série est interdite en France !

Dans un article du blog, je rapportais la situation du bisphénol A au sein de l’UE.

En 2021, l’EFSA a décidé de mettre en commentaire sur le bisphénol A, un projet d'avis de l'EFSA pour réduire la dose journalière tolérable. Et le BfR d’Allemagne a publié un communiqué n°041/2021 du 15 décembre 2021 sur le Projet de nouvel avis sur le bisphénol A : Réévaluation par l'Autorité européenne de sécurité des aliments ouverte à la consultation publique.

Voici que le 19 avril 2023, l’EFSA rapporte «Le bisphénol A dans les aliments présente des risques pour la santé».

L’exposition alimentaire au bisphénol A (BPA) constitue un problème sanitaire pour les consommateurs de tous les groupes d’âge, ont conclu les experts de l’EFSA dans leur nouvelle réévaluation.

Après une évaluation approfondie des nouvelles preuves scientifiques disponibles et une consultation publique, les experts de l’EFSA ont identifié des effets potentiellement nocifs pour le système immunitaire.

La Commission européenne et les autorités nationales discuteront des mesures réglementaires appropriées pour donner suite à l’avis de l’EFSA. 

Réduction du seuil d’apport
Par rapport à la précédente évaluation de 2015, le groupe d'experts de l'EFSA a considérablement abaissé la dose journalière tolérable (DJT) pour le BPA, c'est-à-dire la quantité qui peut être ingérée quotidiennement tout au long de la vie sans présenter de risque appréciable pour la santé.

Les scientifiques de l'EFSA ont établi une DJT de 0,2 nanogramme (0,2 milliardième de gramme) par kilogramme de poids corporel par jour, remplaçant la limite temporaire précédente de 4 microgrammes (4 millionièmes de gramme) par kilogramme de poids corporel par jour. 

La nouvelle DJT est donc environ 20.000 fois moins élevée que la précédente.

Exposition au BPA
En comparant la nouvelle DJT avec les estimations de l'exposition alimentaire au BPA, nos experts ont conclu que les consommateurs ayant une exposition moyenne et élevée au BPA dans tous les groupes d'âge dépassaient la nouvelle DJT, ce qui soulève des préoccupations pour la santé.

Prochaine étape
Ce sont les décideurs de l'UE, à savoir la Commission européenne et les représentants des États membres, qui sont chargés de fixer les limites de quantité des substances chimiques susceptibles de migrer des emballages alimentaires vers les aliments.

Commentaire
L’EFSA refile donc la patate chaude aux politiques, ras le bol du bisphénol A ?
Voilà que deux agences s’opposent à cet avis de l’EFSA, le BfR d’Allemagne et l’Agence européenne du médicament (EMA) ...

Qu’en pense le BfR ?
Étant donné que les estimations actuelles de l'exposition pour la population allemande ou européenne ne sont pas disponibles, une évaluation fiable et complète des risques du BPA ne peut pas être réalisée pour le moment. Afin d'évaluer si le BPA présente ou non un risque pour la santé des consommateurs, le BfR recommande de collecter et d'évaluer des données d'exposition supplémentaires et plus actuelles.
(…)
Le BfR ne prend pas à son compte la nouvelle DJT de l'EFSA en raison de plusieurs divergences scientifiques et méthodologiques. Par exemple, il n'existe actuellement aucune preuve que les augmentations relatives observées des niveaux de cellules Th17 déclenchent des effets indésirables sur les souris étudiées, et la pertinence des résultats pour la santé humaine est discutable. Le règlement (CE) 178/2002 contient des dispositions relatives aux avis scientifiques divergents. Sur le site Internet de l'EFSA, la prise de position du BfR dans la consultation publique sur l'avis de l'EFSA et le rapport sur les points de vue divergents sont publiés. Outre le BfR, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a également présenté ses différents points de vue sur la méthodologie de la réévaluation de l'EFSA.
Sur la base d'une analyse détaillée des données scientifiques sur les effets toxicologiques de l'exposition gastro-intestinale (orale, par la bouche) au BPA, le BfR a dérivé une valeur DJT de 0,2 microgramme (ce qui correspond à 200 nanogrammes) par kilogramme de poids corporel par jour. Cette valeur est 20 fois inférieure à la précédente DJT provisoire de l'EFSA, calculée en 2015. Le BfR a utilisé une approche conservatrice, tenant également compte de plusieurs incertitudes de manière quantitative et statistique. L'évaluation s'est concentrée sur les critères d'évaluation critiques identifiés dans l'avis EFSA de 2023 (effets immunitaires, toxicité pour la reproduction, augmentation des taux sériques d'acide urique). Cependant, en raison de son caractère conservateur et sur la base d'évaluations d'autres autorités, la DJT dérivée du BfR est également protectrice vis-à-vis d'autres paramètres toxicologiques (par exemple, toxicité générale, cancérogénicité, effets sur le cerveau et le comportement). Le BfR suggère d'utiliser cette valeur DJT de 0,2 microgramme par kilogramme de poids corporel par jour comme base d'évaluation des risques.

Commentaire
Bien entendu, tout cela nous apparaît dérisoire en France, nous qui avons un texte réglementaire, la loi n°2010-729 du 30 juin 2010 modifiée par la loi n°2012-1442 du 24 décembre 2012 qui suspend la fabrication l'importation, l'exportation et la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de tout conditionnement, contenant ou ustensile comportant du bisphénol A et destiné à entrer en contact direct avec toutes les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2015.  

Heureux pays qui ignore les discussions scientifiques au niveau européen et préfère légiférer, pardon interdire ...

Mise à jour du 27 avril 2023
Bisphénol A dans les produits du quotidien : Réponses aux questions fréquemment posées. Mise à jour du BfR du 21 avril 2023.

mercredi 19 avril 2023

La France, pays de la probable d'intoxication alimentaire, une nouvelle série ...

Deux nouvelles petites informations sur le sujet controversé en France des gastro-entérites ou bien des suspicions d'intoxication alimentaire  ...

«Val-d’Oise : des écoliers victimes d’une probable intoxication alimentaire», source Le Parisien du 18 avril 2023.

Une dizaine d’écoliers ont été victimes d’une possible intoxication alimentaire mardi midi, à Bray-et-Lû (Val-d’Oise), dans le Vexin. Ils n’ont été que légèrement touchés.

Le repas du midi est mal passé pour une partie des écoliers de Bray-et-Lû (Val-d’Oise), ce mardi. Ils ont dû être pris en charge par les secours après avoir manifesté les symptômes caractéristiques d’une intoxication alimentaire. L’alerte a été rapidement donnée avec les premiers malaises sont survenus en quittant la cantine, peu avant 14 heures. Au total, une dizaine d’écoliers d’une classe de CE2-CM1 ont présenté des douleurs, des envies de vomir. Deux d’entre eux ayant effectivement vomi après le repas, a indiqué le Sdis 95 en soirée.

Les sapeurs-pompiers qui sont intervenus sur le site ont pris en charge 26 écoliers pour établir un bilan. Onze d’entre eux ont présenté les symptômes et ont été suivis en urgence relative. Ils ont pu être ensuite rapidement remis à leurs parents afin que ces derniers poursuivent une surveillance, sans qu’il soit nécessaire de les hospitaliser.

Des nuggets incriminés ?
La mairie de Bray-et-Lû a été également aussitôt mobilisée et a pris en charge la suite de l‘intervention, notamment pour déterminer l’origine de cette intoxication alimentaire, si celle-ci est avérée. « Je suis soulagée. Ce sont encore des bouts de chou. J’étais au départ très inquiète » reconnaît la maire de la commune, Corine Beaufils, jointe ce mardi soir. Elle est rassurée par les conséquences limitées sur les écoliers. «Seulement onze élèves ont présenté des problèmes ce midi. Ils étaient apparemment sur la même table et ils auraient expliqué que les nuggets n’avaient pas un bon goût. Nous avons contacté le fournisseur des repas. Nous allons attendre de voir ce qu’il va nous dire demain matin.» Elle ajoute que conformément à la procédure en pareil cas, des échantillons ont été conservés. Ce qui permettra de confirmer ou non l’hypothèse des malaises.

Commentaire
Nous verrons bien ce qu’il en adviendra, mais il n’est toujours pas systématique de retrouver un germe après analyse, même s’il y a eu intoxication alimentaire.

En 2020, pour 276 TIAC (27% de l’ensemble des TIAC déclarées), un agent pathogène a pu être confirmé sur le plan microbiologique dans l’aliment incriminé ou chez au moins une personne malade. Un agent pathogène a été suspecté sans confirmation microbiologique pour 555 TIAC (55%). Pour 179 TIAC (18%), aucun agent n’a pu être ni confirmé, ni suspecté.  

Dans cette autre nouvelle, c’est encore mieux, c’est le journal, Midi Libre, qui titre par avance, «Roquemaure : l'épidémie de gastro-entérite au collège Paul-Valery fait croire à une intoxication alimentaire.»

Il s'agirait donc d'une épidémie de gastro-entérite. Selon les premières investigations l'hypothèse d'une intoxication alimentaire est à écarter au collège Paul Valery de Roquemaure. Et la paella servie à la cantine scolaire ce vendredi 14 avril 2023 est hors de cause.

En tout cas pour l'instant, il est fort probable que le riz au poulet langoustine et autres moules, chorizo  ne soient pas à l'origine des troubles gastriques dont se sont plaints certains élèves de l'établissement.

Dans une communication faite aux familles, la direction du collège Paul Valery déclare avoir contacté le Conseil départemental du Gard. Un signalement a également été effectué  à l'Agence régionale de la santé (ARS) et à la Direction départementale de la protection des populations.

Commentaire
Il n’est pas fait, ici, état de plats témoins, donc pas d’analyses microbiologiques et sans doute pas d’investigation poussée plus avant ?

Puisque l'on est sur le sujet des toxi-infections alimentaires collectives, peut-on s'étonner de la non-publication des données de 2021 ?

Mise à jour du 20 avril 2023
Il ne s’agit plus d’une probable intoxication alimentaire, mais de cas bien réels, «Melun : questions sur un décès à l’Ehpad Edme Porta après une intoxication alimentaire ayant touché 44 résidents», source Le Parisien du 20 avril 2023.
Informée mardi 18 avril de la mort d’une résidente de l’Ehpad à Melun, l’Agence régionale de santé a engagé des démarches pour en connaître la cause. La veille, une intoxication alimentaire lui était signalée, touchant 44 résidents et six professionnels du même établissement.

Mise à jour du 3 mai 2023

Des milliers de cas à Yersinia sont potentiellement oubliés en Angleterre chaque année

Un tweet de Joe Whitworth de Food Safety News rapporte «Yersinia est déjà la 3e ou la 4e infection bactérienne d'origine alimentaire la plus courante dans l'UE, alors peut-être que cela pourrait et/ou devrait être difficile pour la 2e place ? En effet, Campylobacter et Salmonella sembent intouchables …

«Des milliers de cas à Yersinia sont potentiellement oubliés en Angleterre chaque année», source article de Joe Whitworth paru le 18 avril 2023 dans Food Safety News.

Des chercheurs ont estimé qu'environ 7 500 cas d’infections à Yersinia enterocolitica pourraient ne pas être diagnostiquées chaque année en Angleterre.

Les résultats suggèrent qu'un nombre considérable de cas de yersiniose ne sont pas enregistrés. Le montant apparemment faible est probablement dû à un manque d’analuses en laboratoire, ont dit des experts.

Des scientifiques ont examiné les données sur les cas à Yersinia en Angleterre entre 1975 et 2020 pour décrire les tendances dans le temps et pour estimer le nombre actuel de cas à Yersinia enterocolitica non diagnostiqués. Les résultats ont été publiés dans la revue Eurosurveillance, «Forgotten but not gone: Yersinia infections in England, 1975 to 2020.»

La yersiniose est l'un des agents bactériens d'origine alimentaire les plus répandus en Europe. Il existe une grande variation entre les pays, avec les taux les plus élevés au Danemark et en Finlande et les plus faibles en Roumanie et en Bulgarie. L'incidence signalée au Royaume-Uni est bien inférieure à la moyenne européenne.

Les normes britanniques stipulent que les échantillons fécaux ne doivent être testés que pour les espèces de Yersinia avec une suspicion clinique de yersiniose.

Impact d'un laboratoire
Dans l'ensemble, 8 023 cas d’infection à Yersinia confirmés en laboratoire ont été enregistrés en Angleterre entre 1975 et 2020. Les cas ont fortement augmenté au cours des années 1980 pour atteindre un pic en 1988 et 1989, suivi d'une forte diminution. L'incidence est restée faible jusqu'en 2016. La majorité des cas d’infection de 1975 à 2020 ont été causées par Yersinia enterocolitica.

De 2017 à 2020, une incidence accrue a été observée en association avec un laboratoire de Portsmouth dans le sud-est de l'Angleterre mettant en œuvre des tests PCR de routine.

Les cas à Yersinia enterocolitica signalés par le laboratoire de Portsmouth représentaient près de 60% des 546 patients signalés en Angleterre. L'incidence annuelle moyenne des infections pour la population desservie par le laboratoire était de 13,6 cas pour 100 000 habitants.

Si cette incidence était constante à travers l'Angleterre dans les populations ciblées par les laboratoires n'entreprenant pas de tests PCR de routine, une moyenne de 7 500 infections à Yersinia enterocolitica n'ont pas été diagnostiquées chaque année de 2017 à 2020, ont dit les chercheurs.

«Notre étude suggère que la véritable incidence des infections à Yersinia enterocolitica en Angleterre peut être aussi élevée, voire plus élevée que dans d'autres parties de l'Europe, que le déclin historique était artéfact et que nous manquons peut-être de bonnes données pour identifier la véritable tendance au fil du temps», ont-ils ajouté.

Sources d'infection et impact sur les patients
Les scientifiques ont dit que les changements dans l'épidémiologie de l'infection à Yersinia étaient passés inaperçus et pourraient refléter l'évolution des sources d'infection.

Il y a eu une diminution de la proportion de jeunes enfants malades et une augmentation des cas touchant les personnes âgées de 65 ans et plus. Près d'un tiers de tous les cas en Angleterre de 2017 à 2020 ont été diagnostiqués en mai et juin, alors qu'aucune tendance saisonnière de ce type n'a été observée dans les données antérieures.

Des questionnaires de surveillance ont été remplis par 45 des 115 patients couverts par le laboratoire de Portsmouth entre 2018 et 2019. Les symptômes courants étaient la diarrhée, les douleurs à l'estomac, les nausées et les maux de tête. Des douleurs articulaires et/ou dorsales, des vomissements, de la fièvre, des douleurs musculaires, du sang dans les selles et des étourdissements/évanouissements ont également été signalés.

La réalisation du questionnaire a eu lieu en moyenne 29 jours après que la date d'apparition des symptômes ait été signalée. Environ la moitié des répondants ont déclaré qu'ils étaient encore malades à ce moment-là. Pour ceux qui s'étaient rétablis, la durée moyenne de la maladie était de 16 jours. Lorsque les données étaient connues, neuf des 44 personnes avaient été admises à l'hôpital pendant une durée moyenne de deux jours.

Les résultats suggèrent que la yersiniose peut représenter un fardeau considérable pour les patients, la plupart présentant des symptômes persistants deux semaines après le début de la maladie.

Dix-huit personnes ont reçu un traitement contre la maladie avec des antibiotiques. Le voyage ou le retour au Royaume-Uni depuis l'étranger dans les sept jours précédant le signalement de la maladie a été rapporté par 10 personnes. Aucun contact avec des porcs n'a été mentionné, mais six personnes ont déclaré avoir manipulé du porc cru ou du jambon dans la semaine précédant la maladie.

Les chercheurs ont dit que les résultats fournissent un argument convaincant pour une approche de la surveillance de Yersinia en Angleterre et dans d'autres pays qui comprend des tests de routine et un suivi des cas par un questionnaire épidémiologique.

NB : L'image de Yersinia est issue du CDC.

Une nouvelle thérapie dirigée sur le microbiome intestinal semble prometteuse contre les infections récurrentes à Clostridioides difficile

«Une nouvelle thérapie dirigée sur le microbiome intestinal semble prometteuse contre les infections récurrentes à Clostridioides difficile», source article de Chris Dall paru le 18 avril 2023 dans CIDRAP News.

Une équipe de chercheurs canadiens et américains a rapporté la semaine dernière dans JAMA qu'une dose élevée d'une nouvelle thérapie orale dirigée vers le microbiome intestinal prévenait une infection récurrente à Clostridioides difficile (CDI pour Clostridioides difficile infection)  par rapport à un placebo.

Dans l'essai de phase 2, mené sur 27 sites aux États-Unis et au Canada, les chercheurs visaient à évaluer l'efficacité de VE303 (un consortium bactérien défini composé de huit souches commensales non pathogènes et non toxiques de Clostridia) à différentes doses. Ils ont assigné au hasard 79 adultes qui avaient eu un ou plusieurs épisodes antérieurs de CDI au cours des 6 mois précédents ou avaient un cas primaire et présentaient un risque élevé de récidive pour recevoir une dose élevée de VE303, une faible dose ou un placebo par voie orale pendant 14 jours .

Le critère principal d'évaluation de l'efficacité, analysé dans trois analyses prédéfinies utilisant des définitions successivement plus larges de la récidive de la CDI, était la proportion de participants présentant une récidive de la CDI à 8 semaines.

Parmi les 74 participants qui ont terminé le suivi, l'âge médian était de 65,3 ans, 70,5% étaient des femmes et 96,2% étaient de race blanche. Les caractéristiques initiales et cliniques étaient comparables dans les trois groupes de traitement.

Taux de récidive inférieurs
Dans l'analyse d'efficacité 3, qui a défini la récidive de la CDI comme une diarrhée compatible avec une CDI plus une confirmation en laboratoire ou un traitement avec un antibiotique ciblant la CDI, une récidive de la CDI s'est produite chez 4 des 29 (13,8%) patients recevant une dose élevée de VE303, contre 10 sur 27 (37,3%) pour le VE303 à faible dose et 10 sur 22 (45,5%) pour ceux qui ont reçu un placebo. L'odds ratio de récidive de la CDI pour le groupe VE303 à dose élevée par rapport au groupe placebo était de 0,19 (intervalle de confiance [IC] à 90%, 0,05 à 0,71).

Lors du suivi jusqu'à la semaine 24, une seule récidive supplémentaire de la CDI s'est produite dans le groupe VE303 à forte dose. La plupart des participants à l'essai (76 sur 79) ont présenté un ou plusieurs événements indésirables liés au traitement, qui étaient généralement d'intensité légère ou modérée et gastro-intestinaux.

Les enquêteurs disent qu'un essai de phase 3 plus important est nécessaire pour confirmer les résultats.

NB : L’image représente Clostridioides difficile, source CDC.

Et elle est où la souverainété alimentaire de la France ? Hausse des importations en février 2023 depuis les pays européens !

L’érosion de l’excédent commercial agroalimentaire provient principalement de la baisse des échanges avec les pays de l’Union européenne. Le solde se replie de 231 millions en glissement annuel et affiche un déficit de 132 millions d’euros en février 2023. «La croissance des importations (+532 millions, soit +15%) est nettement supérieure à celle des exportations (+301 millions, soit +8%)», détaille Agreste.

La hausse des importations est portée pour plus de 95% par les produits transformés, notamment les viandes et produits issus de l’abattage (+141 millions d’euros). Les achats de préparations à base de fruits et légumes et de produits laitiers (fromages) augmentent aussi, respectivement de 72 et 68 millions sur un an.

Les achats d’autres produits alimentaires (chocolats, confiseries) dans les pays de l’Union européenne progressent de 58 millions d’euros entre février 2022 et février 2023. source La France Agricole.

Une étude génomique relie la résistance aux antibiotiques au régime alimentaire, à la géographie et à la démographie

«Une étude génomique relie la résistance aux antibiotiques au régime alimentaire, à la géographie et à la démographie», source
article de Chris Dall paru le 17 avril 2023 dans CIDRAP News.

Une vaste étude génomique du microbiome intestinal suggère que l'utilisation d'antibiotiques n'est pas le seul facteur contribuant à la propagation de la résistance aux antimicrobiens (RAM) dans la population.

Les auteurs de l'étude, qui a été présentée cette semaine à l’European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ECCMID) à Copenhague, Danemark, disent que les résultats indiquent que d'autres médicaments, ainsi que la géographie, la démographie et l'alimentation, jouent également un rôle.

Abondance, diversité des gènes de résistance
Dans l'étude, une équipe dirigée par des chercheurs de l'Université de Turku en Finlande a effectué un séquençage métagénomique shotgun sur des échantillons fécaux de 7 098 adultes finlandais en bonne santé participant à l'étude FINRISK, une enquête basée sur la population réalisée tous les 5 ans. Le séquençage métagénomique shotgun consiste à prélever l'ADN de toutes les bactéries dans les échantillons, à le briser en petits morceaux et à analyser tous les morceaux pour détecter la présence de gènes de résistance aux antibiotiques (GRAs).

L'objectif de l'étude, qui s'ajoute à un nombre croissant de recherches sur les gènes de résistance dans le microbiome intestinal et le rôle qu'ils peuvent jouer dans la propagation de la RAM, était de déterminer l'abondance, la composition et la diversité des GRAs et d'examiner les associations avec les données FINRISK. Depuis 1972, l'étude FINRISK a recueilli des informations sur la santé, le mode de vie, l'alimentation et la consommation de médicaments des adultes finlandais pour une utilisation dans une variété de projets de recherche différents.

Sans surprise, l'utilisation d'antibiotiques était liée à des charges de GRAs plus élevées. Mais l'utilisation de médicaments psycholeptiques (y compris les opioïdes et les barbituriques) était également positivement corrélée à une plus grande abondance de GRAs. L'analyse a également révélé qu'une consommation plus fréquente de légumes crus et de volaille était associée à des charges et à une diversité de GRAs plus élevées.

De plus, les personnes vivant dans l'ouest de la Finlande avaient plus de GRAs et des microbiomes plus diversifiés, tout comme les personnes vivant dans des zones plus densément peuplées du pays. Les femmes et les personnes dans les tranches de revenu supérieures avaient également plus de GRAs.

«Nos résultats montrent clairement que la géographie, la démographie et l'alimentation jouent un rôle sous-estimé dans la résistance aux antibiotiques», a déclaré l'auteur principal de l'étude, Katariina Parnanen, de l'Université de Turku, dans un communiqué de presse de l'ECCMID. «Cela a des implications importantes pour la crise de la résistance aux antibiotiques, car de plus en plus de personnes vivent dans des zones et des villes densément peuplées et sont en mesure d'acheter des types d'aliments plus chers, tels que la viande et les produits frais, ainsi que des médicaments.»

Parnanen dit que les résultats suggèrent que les plans d'action nationaux pour lutter contre la RAM nécessiteront plus que la réglementation de l'utilisation des antibiotiques.

Etats-Unis : Les opérateurs du secteur bio avertis de la contamination potentielle des gants

Ce n’est pas la première fois que la société Eagle Project fait parler d’elle et de ses gants, en voici quelques exemples,
- 8 décembre 2022, Sécurité des aliments : Vos gants à usage unique sont-ils sûrs ?
- 21 janvier 2022,  A propos de la contamination trouvée sur différentes marque de gants à usage unique. Des soucis en perspective
- 16 août 2021, Les gants conformes aux normes alimentaires sont-ils toujours à la hauteur ?

Cette fois-ci, les opérateurs du secteur bio aux Etats-Unis ont semble-t-il de petits soucis, «ils viennent d’être avertis de la contamination potentielle de gants», source article de Coral Beach paru le 19 avril 2023 dans Food Safety News.

Un fournisseur de gants jetables met en garde les exploitations certifiées bio sur les risques de contamination par des gants.

Eagle Protect a annoncé que les manipulateurs, les transformateurs et les producteurs d'aliments certifiés biologiques pourraient faire face à une décertification et à des rappels d'aliments à cause de gants. Eagle Product rapporte que les gants peuvent être contaminés par des toxines chimiques et des agents pathogènes microbiens.

«Au cours des six derniers mois seulement, plusieurs produits liés à l'agriculture biologique ont été rappelés pour divers agents pathogènes, notamment Aspergillus, Listeria, E. coli, Salmonella et même des niveaux détectables de PFAS ou ‘produits chimiques étenels’. Pour éliminer le risque potentiel de ces rappels de produits coûteux, une gamme de gants en nitrile Eagle Protect est conforme aux directives et réglementations du National Organic Program (NOP) de l'USDA», a déclaré la société dans un communiqué.

Eagle Protect a récemment publié les résultats d'une étude de 5 ans mesurant le risque de contamination des gants. Des tests indépendants ont été utilisés pour déterminer la contamination de l'intérieur et de l'extérieur des gants de 26 marques différentes, neufs et usagés.

Les essais et l'analyse ont révélé des indicateurs fécaux sur jusqu'à 50% des gants, Listeria et E. coli, des fongicides, des pesticides et des fumigants, qui peuvent tous entraîner une contamination croisée dans les chaînes d'approvisionnement liées au bio», a rapporté la société. «De plus, un accélérateur utilisé dans le processus de fabrication des gants est également largement utilisé comme germicide et fongicide. Ce qu'il est important de noter, c'est que les normes de conformité alimentaire de la FDA ne garantissent pas un gant ‘sans danger pour les aliments’ (ou a ‘food safe’ glove), et ne résuisent pas non plus le risque de contamination pour les utilisateurs.

Steve Ardagh, PDG d'Eagle Protect, a déclaré que la prolifération et la vente de produits liés à l'agriculture biologique continuaient d'augmenter, tout comme le risque de contamination de la chaîne d'approvisionnement. Il a déclaré que les importateurs de gants jetables ne sont pas soumis à la surveillance de la FDA des États-Unis et qu'il existe donc un risque de contamination croisée dans l'industrie des aliments biologiques. Il a dit qu'Eagle Protect «est le seul fournisseur mondial de gants dont la gamme de produits est continuellement testée pour vérifier la conformité aux réglementations biologiques de l'USDA.»

«Sachant que les fabricants de produits biologiques adhèrent à des normes strictes de qualité, de santé et d'hygiène, nos clients de ce secteur d'activité peuvent être assurés que nos gants en nitrile répondent aux normes les plus strictes en matière de sécurité des aliments, de propreté et de performance», a déclaré Ardagh. «Notre processus de vérification Delta Zero est révélateur de notre engagement proactif à maintenir des normes d'assurance qualité fiables, protégeant à la fois nos clients et nos consommateurs.»

mardi 18 avril 2023

Les vaccins contre la COVID-19 ont sauvé au moins 1 million de vies en Europe, selon des experts

«Les vaccins contre la COVID-19 ont sauvé au moins 1 million de vies en Europe, selon des experts», source article de Stéphanie Soucheray paru le 17 avril 2023 dans CIDRAP News.

La vaccination contre la COVID-19 a directement sauvé au moins 1 004 927 vies à travers l'Europe de décembre 2020 à mars 2023, selon une nouvelle étude présentée lors de la réunion annuelle de l’European Congress of Clinical Microbiology & Infectious Diseases (ECCMID) cette semaine à Copenhague, au Danemark.

L'étude était basée sur les décès hebdomadaires signalés et les doses de vaccination dans 26 pays d'Europe collectés par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.

Les chercheurs ont noté quel variant préoccupant circulait au moment du décès, l'âge des personnes décédées et le pays pour déterminer combien de vies ont été sauvées par la vaccination.

Dans l'ensemble, 96% des vies sauvées concernaient des personnes âgées de 60 ans et plus, la première dose de rappel de vaccin ayant permis de sauver 64% du nombre total de vies sauvées en Europe au cours des 3 premières années de la pandémie. La vaccination a eu le plus d'impact pendant la vague Omicron de la pandémie, avec environ 568 064 décès évités.

«D'après nos recherches, nous constatons le grand nombre de vies sauvées grâce aux vaccins contre la COVID-19 dans toute l'Europe pendant la pandémie. Cependant, trop de personnes appartenant à des groupes vulnérables dans la Région européenne de l'OMS restent non vaccinées ou partiellement vaccinées. Nous exhortons les personnes éligibles et qui n'ont pas encore eu le vaccin pour le faire», a dit Richard Pebody, chef de l'équipe des agents pathogènes à haut risque à l'Organisation mondiale de la santé-région européenne, dans un communiqué de presse.

Espagne : Des E. coli multirésistants répandus dans des échantillons de viande des supermarchés

«Espagne : Des E. coli multirésistants répandus dans des échantillons de viande des supermarchés», source article de Chris Dall paru le 17 avril 2023 dans CIDRAP News.

Une analyse de la viande vendue dans des supermarchés en Espagne a révélé des Escherichia coli multirésistants aux antibiotiques (MDR pour multidrug-resistant) et des Klebsiella pneumoniae dans 40% des échantillons, ont rapporté des chercheurs espagnols lors de l’European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Disease (ECCMID).

Sur 100 produits de viande vendus au détail échantillonnés au hasard (25 de dinde, de poulet, de bœuf et de porc) vendus dans les supermarchés d'Ovieda, une équipe dirigée par des chercheurs de l'Université de Saint-Jacques-de-Compostelle-Lugo a effectué une analyse moléculaire de 82 E. coli de 40 des échantillons de viande et des isolats de 12 K pneumoniae de 10 échantillons de viande. Parmi les isolats de E. coli, 46 (56%) étaient des producteurs de bêta-lactamase à spectre étendu (BLSE), tandis que 10 des 12 échantillons de K. pneumoniae étaient producteurs de BLSE. La récupération de E. coli producteurs de BLSE était plus élevée chez la dinde (68%) et le poulet (56%) que dans les produits de viande bovine (16%) et de viande de porc (12%).

Cinquante-six (68,3%) isolats de E. coli ont été déterminés comme étant multirésistants par des tests de sensibilité aux antibiotiques. La prévalence la plus élevée de résistance concernait l'ampicilline, l'aztréonam, l'acide nalidixique, la ceftazidime et la céfuroxime.

L'analyse a également révélé que 27% des produits de viande contenaient des E. coli extra-intestinaux potentiellement pathogènes (dont des souches qui sont responsables d’infections humaines), 6% contenaient des E. coli uropathogènes et 1 % contenaient des E. coli porteurs du gène MCR-1, qui confère la résistance à l'antibiotique de dernier recours, la colistine.

Besoin de protection «de la ferme à la fourchette»
Les auteurs de l'étude disent que les résultats mettent en évidence la nécessité d'interventions «de la ferme à la fourchette» pour protéger les consommateurs, y compris une surveillance accrue des bactéries à haut risque chez les animaux de ferme et la viande et le développement de vaccins pour réduire la présence d'agents pathogènes MDR spécifiques dans les aliments d’origine animale«Les conseils aux consommateurs comprennent de ne pas rompre la chaîne du froid du supermarché à la maison, de bien cuire la viande, de la conserver correctement au réfrigérateur et de désinfecter les couteaux, les planches à découper et les autres ustensiles de cuisine utilisés pour préparer la viande crue de manière appropriée afin d'éviter la contamination croisée», a dit la co-auteure de l'étude, Azucena Mora Gutierrez, dans un communiqué de presse de l'ECCMID.

Complément
Les souches pathogènes extra-intestinales de Escherichia coli (ExPEC) sont impliquées dans l'infection de sites en dehors de l'intestin, normalement stériles, tels que le tractus urinaire, le sang ou les méninges. 
Selon cet article,

Les souches pathogènes extra-intestinales sont regroupées sous la dénomination commune ExPEC (extraintestinal pathogenic E. coli). Les ExPEC sont incapables de produire des infections intestinales, mais peuvent coloniser le tractus intestinal. Ainsi, ce sont des pathogènes opportunistes retrouvés dans les selles des sujets sains avec une fréquence variable selon les individus et les populations humaines étudiées. Les ExPEC peuvent constituer à l’état commensal les souches prédominantes de la flore intestinale chez des hôtes sains (jusqu’à près de 20%). L’acquisition digestive de souches ExPEC par l’hôte ne suffit donc pas à produire une infection, celles-ci doivent également avoir accès à un site extra-intestinal. La physiopathologie de l’infection par les ExPEC débute par la colonisation d’une muqueuse et par l’échappement aux systèmes de défenses de l’hôte, et se poursuit par la multiplication dans ce site, voire la dissémination vers d’autres sites, ce qui produit différents dommages chez cet hôte. 

L'USDA fait le point sur les progrès dans le développement d'un vaccin contre l'IAHP

«L'USDA fait le point sur les progrès dans le développement d'un vaccin contre l'IAHP», source Meatingplace.

À la suite de la propagation record de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), l'USDA a annoncé qu'elle testait «une série» de vaccins potentiels pour traiter le virus hautement contagieux, les premiers résultats des essaisétant attendus dans quelques mois.

L’Agricultural Research Service (ARS) de l'USDA organise déjà des essais de vaccination contre l'IAHP ; les données initiales de l'étude animale utilisant une seule dose du vaccin devraient être disponibles le mois prochain, a déclaré l'USDA dans un communiqué de presse.

Les scientifiques de l'ARS s'attendent également à obtenir les résultats des essais d'un vaccin à deux doses en juin 2023, a ajouté l'USDA.

Le programme d’essais impliquerait un vaccin de Zoetis Inc., un de chez Merck Animal Health et deux développés à l'ARS, selon un article de Reuters.

Le processus de développement devait initialement être long, et l'USDA a souligné que, si les essais réussissent à prévenir l'IAHP et sa propagation, la prochaine étape consistera à identifier les fabricants potentiels de vaccins. Les prochaines étapes impliqueront ce que l'agence a décrit comme les «20 étapes discrètes» avant que tout vaccin commercial ne soit prêt à être livré, un processus qui prend généralement entre 2,5 et trois ans, a déclaré l'USDA.

Dans le meilleur des cas, l'USDA a estimé qu'il faudrait entre 18 et 24 mois pour créer un vaccin correspondant à la souche actuelle du virus HPAI en quantités suffisantes pour protéger les volailles commerciales.