jeudi 22 juin 2023

Aider les ‘bonnes’ bactéries intestinales et éliminer les ‘mauvaises’, le tout en un seul traitement

«Aider les ‘bonnes’ bactéries intestinales et éliminer les ‘mauvaises’, le tout en un seul traitement», source ACS News.

Référence «Calcium Tungstate Microgel Enhances the Delivery and Colonization of Probiotics during Colitis via Intestinal Ecological Niche Occupancy» (ou Le microgel de tungstate de calcium améliore l'administration et la colonisation des probiotiques pendant la colite via l'occupation d'une niche écologique intestinale).

Les probiotiques peuvent aider à maintenir un microbiote intestinal sain ou à restaurer les populations de «bonnes bactéries» après une cure intensive d'antibiotiques. Mais maintenant, ils pourraient également être utilisés comme stratégie de traitement efficace pour certaines maladies intestinales inflammatoire (IBD pour Instestinal Bowel Disease), comme la maladie de Crohn. Des chercheurs de l'ACS Central Science ont mis au point un système d'administration d’un microgel pour les probiotiques qui protège les «bonnes» bactéries tout en éliminant activement les «mauvaises». Chez la souris, le système a traité l'inflammation intestinale sans effets secondaires.

Dans le système digestif, il y a un équilibre délicat des populations bactériennes. Lorsque cet équilibre est perturbé, de mauvaises bactéries peuvent s'emparer du côlon, le faisant gonfler et entraîner une colite. Certaines maladies, dont les maladies inflammatoires de l'intestin et la maladie de Crohn, impliquent des colites chroniques et nécessitent actuellement des immunosuppresseurs pour les traiter. Ces médicaments sont coûteux et non spécifiques, donnant parfois naissance à des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Une stratégie alternative consiste à fournir des bactéries bénéfiques, ou probiotiques, pour aider à rétablir l'équilibre. Mais pour atteindre le côlon, un traitement doit d'abord traverser l'acide gastrique, résister à l'évacuation par l'intestin, puis se battre pour gagner de la place aux côtés des nombreuses bactéries envahissantes. L'association de probiotiques à un système d'administration de médicaments pourrait rendre cette stratégie réalisable, bien que la plupart des approches actuelles protègent simplement les probiotiques de la digestion sans affecter les microbes responsables de la maladie. Ainsi, Zhenzhong Zhang, Junjie Liu, Jinjin Shi et leurs collègues ont voulu combiner des probiotiques avec des sphères spécialisées de microgel qui pourraient non seulement protéger les bonnes bactéries, mais aussi aider activement à éliminer les mauvaises.

Pour créer leur système, les chercheurs ont combiné de l'alginate de sodium, du tungstène et des nanoparticules contenant du calcium (calcium tungstate microgel ou CTM) dans de petits microgels sphériques, puis les ont recouverts de bactéries probiotiques bénéfiques. Les gels protégeaient les bactéries lors de leur passage dans l'estomac et augmentaient leur temps de rétention dans le côlon. Une fois sur place, les protéines de calprotectine, fortement exprimées lors de la colite, se sont liées au calcium et ont désassemblé les gels, permettant au tungstène de s'échapper. En déplaçant le molybdène dans un substrat enzymatique clé de la mauvaise bactérie Enterobacteriaceae, le tungstène a inhibé la croissance du microbe tout en laissant les probiotiques inchangés. Dans des expériences utilisant un modèle de souris avec une colite, le système a permis aux probiotiques de proliférer dans l'intestin sans aucun effet secondaire. De plus, les souris avec les sphères de microgel ne présentaient pas de nombreuses caractéristiques de la colite, telles que des côlons raccourcis ou des barrières intestinales endommagées, ce qui montre que le système de délivrance pourrait être une stratégie de traitement viable. Bien que les chercheurs souhaitent également prouver son utilité dans des modèles précliniques plus avancés, ils affirment que ces travaux offrent une nouvelle perspective sur les traitements utilisant des probiotiques colonisateurs.

L’acarien varroa et le virus des ailes déformées rendent les abeilles plus sensibles aux insecticides

«L’acarien varroa et le virus des ailes déformées rendent les abeilles plus sensibles aux insecticides», source ARS USDA du 21 juin 2023.

Selon une récente étude publiée dans Environnemental Pollution, contrôler l’acarien Varroa, l’acarien parasite qui se nourrit d’abeilles butineuses et sert de vecteur pour des maladies virales comme celle des ailes déformées (DWV) peut aider à améliorer les populations d’abeilles butineuses et rendre les abeilles moins sensibles aux insecticides dangereux.

Les abeilles butineuses peuvent être directement exposées à des pulvérisations d'insecticides toxiques dans le champ ou l'exposition peut provenir des abeilles collectant et rapportant du pollen et du nectar contaminés par des pesticides dans leurs ruches pour nourrir les larves et les jeunes abeilles. La présence d'insecticides, ainsi que d'autres facteurs de stress environnementaux dans les zones agricoles, peut être un facteur entraînant des problèmes tels que la perte de colonies, un problème que les apiculteurs du monde entier tentent de surmonter.

«Des recherches antérieures ont montré comment des produits chimiques comme les pesticides rendent les abeilles plus sensibles aux acariens», a déclaré Yu-Cheng Zhu, chercheur entomologiste à la Pollinator Health in Southern Crop Ecosystems Research Unit de l'ARS à Stoneville, Mississippi. «Dans notre étude, nous voulions voir si les acariens et les infestations virales rendaient les abeilles plus sensibles aux insecticides.»

Dans une étude, des chercheurs du Service de recherche agricole (ARS) de l’USDA ont appliqué un antiacarien amitraz (Apivar), un produit couramment utilisé pour traiter les acariens Varroa, à quatre ruches d'abeilles et ont laissé quatre autres ruches non traitées. Ils ont surveillé la densité de population d'acariens mensuellement et la densité de DWV en début, milieu et fin de saison.

Les chercheurs ont collecté des abeilles dans des ruches traitées et non traitées avec des acaricides et ont quantifié les expressions géniques de quatre gènes immunitaires et de deux gènes liés à la physiologie. Ils ont également testé la sensibilité des abeilles à cinq insecticides représentatifs. De plus, des mortalités naturelles d'abeilles ont été enregistrées pendant trois saisons.

«Le traitement aux acaricides a entraîné des infestations mineures ou indétectables d'acariens et de DWV pendant toute la saison des abeilles, tandis que les colonies non traitées présentaient des infestations d'acariens et de DWV nettement plus élevées», a déclaré Zhu.

Les analyses de données ont montré que la population d'acariens Varroa fluctuait de manière irrégulière au cours de la saison des abeilles et que la densité de population d'acariens n'était pas dynamiquement ou étroitement corrélée avec le changement saisonnier de la mortalité naturelle des abeilles mellifères. Contrairement aux acariens, la densité de DWV dans les colonies non traitées a progressivement augmenté au cours de la saison des abeilles. La densité était fortement corrélée à l'augmentation saisonnière de la mortalité naturelle des abeilles mellifères.

«Dans les ruches non traitées, l'augmentation des infestations par le DWV a entraîné une diminution des fonctions physiologiques et immunitaires chez les abeilles mellifères en fin de saison, rendant les abeilles plus sensibles aux insecticides et augmentant les taux de mortalité naturelle au cours de la saison», a déclaré Zhu.

Selon Zhu, les acariens Varroa, également connus sous le nom de Varroa destructor, peuvent réduire les graisses corporelles et les fluides corporels qui contiennent d'importantes enzymes de détoxification et protéines immunitaires chez les abeilles mellifères. En conséquence, les abeilles ont des systèmes immunitaires, de détoxification et/ou de défense affaiblis et d'autres processus essentiels. L'association de ces déficiences à l'exposition aux insecticides peut être préjudiciable aux populations d'abeilles.

«Avoir une immunité affaiblie, surtout plus tard dans la saison avec moins de sources de nourriture, peut être difficile pour les abeilles», a déclaré Zhu.

Zhu, dont les travaux portent sur l'impact toxicologique des pesticides sur les insectes bénéfiques dans la région du delta du Mississippi, a déclaré que les résultats de l'étude indiquaient l'importance d'étudier les effets «ascendants» des infestations d'acariens sur la santé globale des abeilles mellifères dans le contextes du monde réel.

«Le contrôle chimique est toujours une méthode majeure pour prévenir les pertes de récoltes et contrôler les populations d'insectes nuisibles», a déclaré Zhu. «Il est important d'étudier les effets du contrôle chimique sur les populations d'abeilles mellifères afin que nous puissions trouver les meilleures pratiques pour protéger la santé des abeilles.»

NB : Photo d'illustration.

Décrue des rappels de produits alimentaires en 2023 ?

Non le titre de l'article n'est pas humoristique. Après un tsunami en 2021 lié à la présence d’oxyde d’éthylène, la décrue a commencé en 2022 et semble se poursuivre en 2023 mais ne crions pas victoire trop tôt.

En effet, nous en sommes en 2023 sur des bases à peu près identiques à celles de 2022 …

Voici quelques données :

- 3 249 rappels du 1er avril 2021 (date de création de RappelConso) au 31 décembre 2021
- 2 441 rappels sur l’année 2022
- 960 rappels depuis le début de l’année 2023, dont 167 depuis le début juin 2023 (mise à jour au 22 juin 2023). Sauf erreur de ma part, il y a eu 99 rappels sur 167 produiits rappelés en raison de la présence de Listeria monocytogenes. C’est unique !

Bien entendu, ces données sont élevées voire très élevées, uniques en Europe, et cela ne donne lieu à aucune espèce de communication ou d’information de la part de nos autorités quelles qu’elles soient, il est vrai que la transparence n’est leur fort …

Ainsi, on apprend au détour d’un communiqué de la préfecture de la Haute-Corse, (mis à jour le 19 juin) relayant un communiqué d’une entreprise alimentaire, qu’il y aurait plusieurs patients présentant des symptômes de la listériose et que la souche bactérienne retrouvée dans des fromages est similaire à celle identifiée chez ces patients. Le blog vous en avait parlé ici.

On peut toujours attendre un communiqué de l’ARS Corse ou Santé publique France !

Selon ce média corse, « Les autorités sanitaires ont annoncé un rappel de plusieurs fromages insulaires. En cause, la «forte suspicion» de la présence de Listeria monocytogenes dans les fromages, l'agent responsable de la listériose.»

A noter que d’autres fromages onté rappelés les 20 et 21 juin et les rappels sont publiés sur le compte twitter de la préfecture de Haute-Corse.

A suivre ...


Complément
Publication d'une notification d'alerte au RASFF de l'UE par l'Allemagne le 22 juin pour la présence de Listeria monocytogenes dans des fromages de brebis de France.

mercredi 21 juin 2023

Produits phytopharmaceutiques. Normes élevées d'évaluation des risques également en cas de mélanges, selon le BfR

«Produits phytopharmaceutiques - normes élevées d'évaluation des risques également en cas de mélanges», source communication n°025/2023 du 14 juin 2023 du BfR.

Les personnes sont exposés à une multitude de substances, y compris des produits chimiques naturels et artificiels. En cas de co-exposition simultanée on parle d'exposition à ce qu'on appelle des mélanges. Dans de nombreux cas, cela est inoffensif du point de vue de la santé. Autrement dit, soit parce que les substances ne sont pas présentes à des concentrations auxquelles des effets pertinents sur la santé pourraient se produire, soit parce que le corps les détoxifie, rendant les substances potentiellement dangereuses inoffensives.

Les mélanges ne deviennent pertinents sur le plan toxicologique que dans les cas où les effets des substances individuelles sont amplifiés à un degré préjudiciable à la santé humaine ou lorsque les substances interagissent les unes avec les autres de telle sorte que des effets dangereux peuvent se produire. Cela peut se produire quelle que soit la nature ou l'origine du mélange. Peu importe donc que le mélange en question ait été intentionnel ou accidentel, ni qu'il soit composé de substances naturelles ou «synthétiques-chimiques».

Cependant, les mélanges délibérément produits, c'est-à-dire les mélanges «intentionnels», ont une composition prédéfinie et sont en tant que tels plus simples à évaluer que les mélanges accidentels. Dans le cadre de sa mission de protection de la santé des consommateurs, l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) évalue également les mélanges. Les évaluations respectives font partie des bonnes pratiques toxicologiques dans la plupart des silos réglementaires pour les mélanges formulés ou dans les cas où une co-exposition à des substances critiques est prévisible.

L'évaluation des mélanges dits accidentels est également prise en compte, si elle est connue et pertinente, mais constitue un défi en raison du grand nombre de combinaisons de substances possibles. La première tâche ici consiste à identifier les substances qui peuvent interagir et pour lesquelles l'exposition est suffisamment élevée pour qu'une toxicité du mélange se produise potentiellement. Le BfR a développé un concept avec des suggestions pour l'identification d'éventuels mélanges pertinents pour la santé.

Sont également prises en compte selon l'état actuel de la science les substances pouvant avoir des effets à faible dose. Les données en attente seront idéalement évaluées selon des relations dose-réponse claires, car celles-ci s'appliquent également principalement aux mélanges. Dans les cas où une relation dose-réponse claire ne peut être établie, les évaluations respectives suivent généralement une prémisse de minimisation de l'exposition selon le principe ALARA («As Low As Reasonably Achievable»). Un cas particulier concerne les substances qui relèvent des critères dits d’exclusion réglementaires, c'est-à-dire qu'elles sont indésirables en raison de leurs effets. Ici, une utilisation ciblée est généralement exclue, les évaluations de ces substances, par exemple en tant que contaminants, étant d'autant plus strictes. Normalement, il s'agit de toutes les substances CMR de catégorie 1, c'est-à-dire des substances cancérigènes (cancérigènes), mutagènes (mutagènes) ou toxiques pour la reproduction (nuisibles à la fertilité et/ou au développement), y compris les perturbateurs endocriniens respectifs.

Les mélanges peuvent avoir des effets différents selon leur mécanisme d'action. Il existe essentiellement quatre façons dont les substances peuvent interagir dans un mélange. (1) Ils peuvent avoir des effets différents indépendamment les uns des autres ; (2) Leur effet peut s'additionner (effet additif) ; (3) Ils peuvent avoir un effet plus fort ensemble que la somme des effets individuels (effet synergique); (4) Ils peuvent affaiblir l'effet de l'autre (effet antagoniste). Dans le cas d'effets égaux/similaires, on suppose généralement que les effets seront additifs. La condition préalable est que les substances ingérées aient le même mécanisme d'action et qu'elles aient été ingérées en même temps ou dans une succession temporelle rapprochée.

Divers règlements de l'UE prescrivent déjà la prise en compte des effets cumulatifs et synergiques, par exemple, le Règlement UE (CE) n°1107/2009 concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Par conséquent et conformément à cette exigence, le BfR a élaboré une ligne directrice pour l'évaluation cumulative des produits phytopharmaceutiques, les procédures respectives étant établies depuis 2017. Essentiellement, les évaluations respectives suivent une approche nivelée pour l'évaluation cumulative des diverses substances actives, que ce soit dans les produits de protection des plantes ou dans des mélanges en cuve. En septembre 2020, les salariés et les tiers non impliqués (résidents et passants) ont également été inclus dans ces évaluations. Les études sur les effets des résidus multiples de produits phytopharmaceutiques ne permettent pas de supposer que les évaluations actuellement réalisées ne sont pas suffisamment conservatrices. Indépendamment de cela, les stratégies de test et d'évaluation respectives sont et ont été soumises à un développement continu et à des projets de recherche en cours, dont plusieurs auxquels le BfR a participé activement. Cela comprend EuroMix, PANORAMIX et PARC.

Dans le même temps, le BfR traite également d'autres questions pertinentes, par exemple, au sujet des substances perturbatrices endocriniennes (appelées perturbateurs endocriniens) pour lesquelles le BfR a publié des FAQs ainsi qu'une vidéo explicative.

Sensibilité de Campylobacter jejuni aux facteurs de stress dans le système agro-alimentaire et induction d'un état viable mais non cultivable

Une étude parue dans Applied and Environmental Microbiology a pour titre  «Susceptibility of Campylobacter jejuni to Stressors in Agrifood Systems and Induction of a Viable-but-Nonculturable State» (Sensibilité de Campylobacter jejuni aux facteurs de stress dans le système agro-alimentaire et induction d'un état viable mais non cultivable).

Résumé

De nombreuses bactéries peuvent devenir viables mais non cultivables (VMNC) en réponse à des facteurs de stress couramment identifiés dans les systèmes agroalimentaires. Campylobacter est capable d'entrer dans l'état VMNC pour échapper à des conditions environnementales défavorables, mais la façon dont la transformation des aliments peut inciter Campylobacter jejuni à entrer dans cet état et le rôle potentiel des aliments dans l'induction de l'état VMNC chez C. jejuni restent largement inconnus.

Dans cette étude, la cultivabilité et la viabilité des cellules de C. jejuni ont été étudiées sous traitement au chlore (25 ppm), stress aérobie (conditions atmosphériques) et conditions de basse température (4°C) imitant la transformation des aliments. De plus, les comportements des cellules de C. jejuni dans du lait UHT et pasteurisé ont également été surveillés pendant le stockage réfrigéré. Le nombre de cellules viables et cultivables de C. jejuni dans la culture bactérienne pure et les matrices alimentaires a été déterminé séparément par PCR quantitative (qPCR )au monoazide de propidium (PMA) et essai de mise sur plaque. Les cellules de C. jejuni ont perdu leur capacité de culture mais ont partiellement conservé leur viabilité (1% à 10%) une fois mélangées à du chlore. En comparaison, environ 10% des cellules de C. jejuni ont été amenées à entrer dans l'état VMNC après 24 h et 20 jours respectivement, dans des conditions aérobies et à basse température. La viabilité des cellules de C. jejuni est restée stable pendant le processus d'induction dans du lait UHT (> 10%) et pasteurisé (>10 %). Le nombre de cellules cultivables de C. jejuni a diminué rapidement dans le lait pasteurisé, mais des cellules cultivables pouvaient encore être détectées à la fin (jour 21). En revanche, le nombre de cellules cultivables de C. jejuni a lentement diminué et elles sont devenues indétectables après plus de 42 jours dans du lait UHT. Les cellules de C. jejuni ont répondu différemment à diverses conditions de stress et ont survécu en grand nombre à l'état VMNC dans les systèmes agroalimentaires.

Importance

L'état de VMNC des agents pathogènes peut présenter des risques pour la sécurité des aliments et la santé publique, car les agents pathogènes ne peuvent pas être détectés à l'aide de méthodes conventionnelles basées sur la culture microbiologique, mais peuvent ressusciter dans des conditions favorables pour développer une virulence. En tant que principale cause de gastro-entérite humaine dans le monde, C. jejuni peut entrer dans l'état de VMNC pour survivre dans l'environnement et la chaîne de transformation des aliments à forte prévalence. Dans cette étude, l'effet des conditions de transformation des aliments et des produits alimentaires sur le développement de l'état de VMNC chez C. jejuni a été étudié, fournissant une meilleure compréhension de l'interaction entre C. jejuni et l'agroécosystème. Les connaissances issues de cette étude peuvent aider à développer de nouvelles stratégies d'intervention pour réduire les risques de sécurité des aliments associés à ce micro-organisme.

De la protection de norovirus par des biofilms de bactéries présentes dans les légumes et fruits frais

Une étude parue dans Applied and Environmental Microbiology a pour titre «Protective Effect of Select Bacterial Species Representative of Fresh Produce on Human Norovirus Surrogates Exposed to Disinfecting Pulsed Light» (Effet protecteur de certaines espèces bactériennes représentatives des produits frais sur les substituts de norovirus humain exposés à la lumière pulsée désinfectante).

Résumé

La contamination des baies et des légumes-verts à feuilles par norovirus humain (HuNoV) est une cause majeure d'épidémies de gastro-entérites dans le monde. En utilisant un norovirus murin de type 1 (MNV-1) et le virus Tulane, nous avons étudié l'extension possible de la persistance de HuNoV par des bactéries épiphytes productrices de biofilm sur les produits frais. Neuf espèces bactériennes fréquemment présentes à la surface des baies et des légumes verts à feuilles (Bacillus cereus, Enterobacter cloacae, Escherichia coli, Kocuria kristinae, Lactobacillus plantarum, Pantoea agglomerans, Pseudomonas fluorescens, Raoultella terrigena et Xanthomonas campestris) ont été évaluées pour leur capacité à former des biofilms et dans des microplaques de 96 puits. Les bactéries formant un biofilm ont ensuite été testées pour la liaison avec le MNV-1 et le virus Tulane et leur capacité à les protéger contre la perte d'intégrité de la capside lors d'une exposition à une lumière pulsée désinfectante à une fluence de 11,52 J/cm2.

Sur la base des réductions virales, le MNV-1 n'a pas bénéficié de l'attachement au biofilm alors que le virus Tulane était significativement plus résistant que le témoin lorsqu'il était attaché aux biofilms de E. cloacae (P ≤ 0,01), E. coli (P ≤ 0,01), K. kristinae (P ≤ 0,01), P. agglomerans (P ≤ 0,05) ou P. fluorescens (P ≤ 0,0001). La dispersion enzymatique du biofilm et les observations microscopiques suggèrent que la composition de la matrice du biofilm peut contribuer à la résistance au virus. Nos résultats indiquent que l'interaction directe virus-biofilm protège le virus Tulane contre la lumière pulsée désinfectante, et que le HuNoV sur les produits frais pourrait donc résister à un tel traitement plus que ne le suggèrent les tests de laboratoire jusqu'à présent.

Importance

Des études récentes ont montré que des bactéries peuvent être impliquées dans la fixation de HuNoV à la surface des produits frais. Étant donné que ces aliments sont difficiles à désinfecter par les méthodes conventionnelles sans compromettre la qualité du produit, des désinfectants non thermiques non chimiques tels que la lumière pulsée sont à l'étude. Nous cherchons à comprendre comment HuNoV interagit avec les bactéries épiphytes, en particulier avec les biofilms formés par les épiphytes bactériens, avec les cellules et les substances polymériques extracellulaires, et à déterminer s'il échappe ainsi à l'inactivation par la lumière pulsée.

Les résultats de cette étude devraient faire progresser la compréhension des effets des biofilms épiphytes sur la persistance de l'intégrité des particules de HuNoV après un traitement par lumière pulsée et ainsi guider la conception de nouvelles stratégies de maîtrise des pathogènes dans l'industrie alimentaire.

mardi 20 juin 2023

Le communiqué le plus gonflé de la semaine, du mois, de l’année …

Selon le blog-notes d’Olivier Masbou, voici «Le communiqué le plus gonflé de la semaine, du mois, de l’année,…»

« Les écologistes sont les premiers soutiens du monde agricole » : tel est le titre du communiqué de presse envoyé le 16 juin par Europe Ecologie Les Verts. Le parti affirme tout à la fois son « soutien aux agricultrices et agriculteurs conventionnels, victimes d’un système agricole à bout de souffle, porté par un puissant lobby agro-industriel » et « à celles et ceux qui pratiquent l’agriculture paysanne (biologique, agroécologie, pastoralisme…). « A l’heure où la terre brûle, il est temps de sortir des postures, de dialoguer et d’accompagner la transition » ajoute le communiqué. « L’écologie est vue par certains acteurs comme une nouvelle contrainte pour l’agriculture. C’est au contraire la solution » ajoute le texte. Il faut oser.

Bilan en demi-teinte pour les réseaux de surveillance de l'UE : Les alertes à la fraude en augmentation mais une légère diminution des notifications de sécurité des aliments

«Les réseaux de l'UE voient les alertes à la fraude augmenter mais les notifications de sécurité sanitaires diminuer», source article de Joe Whitworth paru le 20 juin 2023 dans Food Safety News.

Le nombre de notifications du réseau européen de surveillance de la fraude alimentaire a augmenté en 2022, selon un rapport.

Le réseau d'alerte et de coopération (ACN pour Alert and Cooperation Network) comprend le réseau du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), le réseau d'assistance administrative et de coopération (AAC) et le réseau sur la fraude agroalimentaire (FFN).

L'AAC et le FFN ont enregistré le plus grand nombre de notifications jamais vu alors que les notifications aux RASFF étaient en baisse en 2021, en grande partie à cause d'une amélioration de la situation liée à l'oxyde d'éthylène.

Le rapport 2022 de l’ACN, publié par la Commission européenne, montre qu'il y a eu une augmentation significative de l'activité de fraude agroalimentaire au cours de l'année, mais le RASFF est resté le réseau le plus actif. Au total, 4 361 notifications ont été transmises via le RASFF liées à des risques pour la santé dans les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux.

En outre, 2 554 avis d'assistance administrative et de coopération ou de non-conformités à la législation de l'Union européenne, qui ne présentent pas de risque immédiat pour la santé, ont été signalés et 600 autres cas présumés de fraude ont été signalés.

Notifications d’alerte publiées dans le RASFF en baisse

Parmi toutes les notifications au RASFF en 2022, 3 904 concernaient des denrées alimentaires, tandis que les autres concernaient des aliments pour animaux et des matériaux en contact avec des denrées alimentaires. Près de 1 000 étaient liés à des résidus de pesticides dans les fruits et légumes ou les herbes et épices, ce qui était en baisse par rapport à 2021. Les pesticides les plus courants étaient le chlorpyrifos, l'oxyde d'éthylène et le 2-chloroéthane, et le chlorpyrifos-méthyl.

Les micro-organismes pathogènes étaient la deuxième catégorie de danger la plus signalée dans les aliments. Salmonella était le principal agent pathogène avec plus de 600 notifications, suivi de Listeria monocytogenes avec 132 et 41 pour E. coli, tous principalement détectés dans les produits d'origine animale. Au total, 190 notifications liées à la présence de Salmonella concernaient des produits à base de viande de volaille en provenance de Pologne, tandis que pour Listeria, la catégorie principale était le poisson et les produits de poisson.

En 2022, 41 notifications pour des intoxications alimentaire ont été publiées au RASFF. Une douzaine ont identifié Salmonella comme cause probable, sept étaient liées à Listeria monocytogenes, cinq à une intoxication à l'histamine et quatre à norovirus. Sept notifications concernaient des éclosions dans plusieurs pays.

Les mycotoxines constituaient la troisième principale catégorie de danger avec 485 notifications. Il s'agissait principalement de la détection d'aflatoxines, et la catégorie de produits était les fruits à coque, les produits de fruits à coque et les graines. L'origine était les États-Unis à 53 reprises. Les allergènes ont été mentionnés dans 210 notifications, les céréales et les produits de boulangerie étant la principale catégorie de produits et le lait l'allergène le plus fréquemment notifié.

Les rejets aux frontières étaient le seul type de notification qui a augmenté à partir de 2021. La principale base de notification signalée pour les marchandises détectées sur le marché était les contrôles officiels, suivis par le contrôle interne d'une entreprise et une plainte de consommateur. À 45 reprises, une intoxication alimentaire a été mentionnée.

Comme les années précédentes, l'Allemagne a été le pays notifiant le plus actif dans le RASFF avec 586 messages. Les Pays-Bas sont deuxième avec 559, suivis de la Belgique avec 428 et de la Pologne avec 320. La France a procédé à 267 notifications.

Les principaux pays de l'UE en termes de produits d'origine étaient la Pologne avec 312 notifications, les Pays-Bas avec 257 et la France avec 226. La Turquie figurait comme pays d'origine dans 557 notifications et l'Inde dans 299, principalement en raison de résidus de pesticides.

Près de 300 notifications RASFF ont été causées par des résidus de pesticides dans les fruits et légumes de Turquie et 190 par Salmonella dans les produits de viande de volaille de Pologne. Les problèmes avec les matériaux en contact avec les aliments en provenance de Chine étaient en troisième position. En quatrième était Salmonella dans les fruits à coque, les produits à base de fruits à coque et les graines du Nigéria, tandis que les aflatoxines dans cette catégorie de produits des États-Unis occupaient la cinquième place. Le sixième était Salmonella dans les herbes et les épices du Brésil.

Faits saillants de l'AAC et du FFN

L'Allemagne a créé plus d'un tiers de toutes les notifications dans le système AAC, suivie de la Belgique et de l'Autriche avec environ 10% chacune.

Deux tiers des avis concernaient des marchandises en provenance de l'UE et un tiers de l'extérieur de l'UE. Plus de 85% des notifications sont liées aux aliments. La catégorie de produits la plus signalée était celle des fruits et légumes. En second, les aliments diététiques, les compléments alimentaires et les aliments enrichis et, en troisième, les produits de viande autres que la volaille.

La principale non-conformité était un étiquetage ou des allégations défectueux, la composition non conforme venait en deuxième position, suivie d'un manque ou d'une documentation ou de contrôles inappropriés et de conditions de traitement ou de stockage défectueuses.

Les notifications dans le FFN sont passées de 407 à 600 en 2021. Les principaux pays signalant des soupçons de fraude étaient l'Allemagne, la Belgique et la France.

Près des trois quarts concernaient des marchandises en provenance de l'UE et un quart de l'extérieur de l'UE. Parmi les cas impliquant des produits d'origine non européenne, 21% concernaient la Chine, principalement des soupçons de falsification du miel, suivis d'une description erronée des produits de la pêche. Au total, 12% concernaient l'Inde, impliquant principalement une falsification alléguée de crevettes par addition non déclarée d'eau.

Pour les produits de l'UE, les cas en Espagne couvraient la contamination présumée des produits de calmar et l'étiquetage erroné d’huile d’olive en tant qu'huile d'olive extra vierge. Les incidents impliquant les Pays-Bas se sont concentrés sur la description erronée et la contrebande de produits d'origine animale.

Le suivi des activités frauduleuses transfrontalières suspectes a conduit au lancement d'actions telles que le plan de contrôle coordonné pour dissuader les pratiques de falsification du miel.

Des problèmes avec des animaux vivants et des chevaux continuent d'être enregistrés. Les cas concernent des envois d'animaux qui n'ont pas subi les contrôles nécessaires ou qui ne sont pas propres à la consommation humaine, mais qui sont introduits illégalement dans la chaîne alimentaire. Environ la moitié des demandes présentaient une falsification ou l'absence de passeports d'animaux et d'éléments d'identification tels que les puces électroniques, les certificats sanitaires ou l'enregistrement dans les bases de données nationales ou TRACES et l'autre moitié concernait la contrebande et le commerce illégal.

Les notifications concernant les produits de la pêche concernaient principalement des cas de substitution de poisson par des espèces de moindre valeur. D'autres cas récurrents étaient l'utilisation de traitements ou de processus non approuvés et non déclarés tels que les traitements de stabilisation de la couleur du thon pour suggérer une meilleure qualité.

Commentaire

Une légère baisse du nombre de notifications originales a ainsi été enregistrée entre 2021 et 2022 (- 5,9%). Cependant, 2022 s'est classée deuxième en termes de nombre le plus élevé de notifications originales transmises dans l'histoire du RASFF. Par rapport à 2021, les alertes (1 164 notifications) ont diminué de 20,4 %.

Une contamination par Listeria monocytogenes entraîne plusieurs rappels de fromages corses

«Retrait-rappel de fromages de la société Ottavi», source article créé le 16 juin 2023 par Préfecture de la Haute-Corse, mis à jour le 19 juin 2023.

Depuis le 15 juin 2023, la fromagerie Ottavi procède à un retrait de la vente et à un rappel de ses produits affinés à pâtes molles et à pâtes pressées suite à la mise en évidence d’une contamination par Listeria monocytogenes...

Ceci n’est pas tout à fait exact car selon RappelConso des fromages ont aussi été rappelés le 14 juin 2023.

Ce lien liste tous les produits rappelés par la société Ottavi depuis la création de RappelConso : 4 fromages le 20 juin, 1 tomme de chèvre et/ou brebis en libre service et à la coupe rappelée le 19 juin, 13 variétés de fromages rappelés le 15 juin et d'autres fromages rappelés le 14 juin 2023.

La préfecture de Haute-Corse diffuse un communiqué de presse de la Fromagerie Ottavi. C’est assez rare pour être signalé.

Le 15 juin 2023, la fromagerie Ottavi procède à un retrait de la vente et à un rappel de ses produits affinés à pâtes molles et à pâtes pressées suite à la mise en évidence d’une contamination par listeria monocytogenes.

Dans le cadre de notre plan d’action suite à une première alerte le 15 mai dernier, nous avons bloqué nos produits en cave et procédé à des auto-contrôles renforcés. Nous avons détecté la présence de cette bactérie au sein de notre zone d’affinage.

La souche bactérienne retrouvée est similaire à celle identifiée chez plusieurs patients présentant des symptômes de listériose.

Toutefois, bien qu’aucun lien n’ait pour l’instant pu être établi avec certitude entre ces cas humains et la consommation de nos fromages, par mesure de précaution et en lien permanent avec les autorités sanitaires (notamment la Direction générale de la Santé, la Direction générale de l’Alimentation, Santé publique France et l’Agence Régionale de Santé de Corse) nous rappelons l’ensemble de nos produits affinés (voir liste détaillée).

Il est recommandé aux personnes qui détiendraient ces produits de ne pas les consommer et de les détruire, ou de se les faire rembourser.

Les personnes qui auraient consommé les produits mentionnés ci-dessous et qui présenteraient de la fièvre, isolée ou accompagnée de maux de tête, sont invitées à consulter leur médecin traitant en lui signalant cette consommation.

Les femmes enceintes doivent être particulièrement attentives à ces symptômes, ainsi que les personnes immunodéprimées et les personnes âgées. Ces symptômes peuvent évoquer une listériose, maladie qui peut être grave et dont le délai d’incubation peut aller jusqu’à huit semaines.

Ce que ne dit pas le communiqué de la préfecture, ni celui de l’entreprise, c’est qu’il y a eu dans un passé très récent d’autres rappels de fromages :

- Le 2 juin 2023, rappels de pâte molle de chèvre 250g, pâte molle de chèvre 350g et tomme Marmanu 700g pour suspicion de Listeria monocytogenes.

- Le 19 mai 2023, rappels de pâte molle de brebis 350g et de pâte molle de brebis 350g pour contamination par Listeria monocytogenes.

Des personnes compétentes peuvent apporter leur concours à cette société car ce qu’elle rencontre a déjà été vécu par d’autres fromageries : respect strict des bonnes pratiques d’hygiène, de la gestion des flux et surtout validation du nettoyage-désinfection ...

A suivre ...

NB : La photo illustre un des fromages rappelés.

Mise à jour du 21 juin 2023
Un nouveau rappel de fromage de brebis Le Ghisoni le 21 juin 2023.

Complément
Publication d'une notification d'alerte au RASFF de l'UE par l'Allemagne le 22 juin pour la présence de Listeria monocytogenes dans des fromages de brebis de France.

Les belles histoires de RappelConso, aujourd'hui la viande hachée

Voici une histoire de rappel comme en rapporte quelques fois RappelConso. La précédente histoire avait pour sujet le poulet prêt à cuire ....

Il était une fois un consommateur qui a acheté de la viande hachée vendue au rayon boucherie traditionnelle entre le 02/06/2023 et 10/06/2023.

Le  19 juin 2033, il découvre que le produit est rappelé en raison de la présence de Listeria monocytogenes.

Que doit-il faire ? 

Il a, semble-t-il, trois options,

Ne plus consommer

C'est possible, mais pas raisonnable, car la viande hachée serait alors conservée dans son réfrigérateur au minimum depuis presque bientôt 9 jours. L'hypothèse plausible est qu'il l'a sûrement déjà consommée.

Rapporter le produit au point de vente

Là aussi, ce n'est pas raisonnable de conserver aussi longtemps (entre 9 et 13 jours) de la viande hachée réfrigérée. Il a dû la manger rapidement après son achat.

Contacter le point de vente

Notre consommateur, s'il est malade, doit plutôt contacter son médecin traitant. S’il n’est pas malade, et qu’il a consommé le produit, une option semble peut être d’obtenir des bons d’achat ...

Cela étant, il reste une dernière option, notre consommateur pris en exemple a choisi de congeler la viande hachée, la cause du rappel sera toujours présente lors de son utilisation ultérieure. Doit-il rapporter la viande hachée congelée au magasin ?

Pour la cuisson de la viande hachée et des produits à base de viande hachée, le blog conseille de bien faire cuire à cœur, c'est à dire à 70°C et de respecter les bonnes pratiques d'hygiène. Bien entendu, pour ce faire, il faut un thermomètre alimentaire ...