lundi 11 juillet 2022

Lien entre nitrites dans les charcuteries et cancer, selon un rapport de l'Anses à paraître

Après manger tue, voici que «La charcuterie tue, selon un rapport officiel», selon Le Point.
Avec un titre pareil, il ne me semble pas nécessaire d’aller plus loin ...
«L’Anses a publié un document, relayé par «Le Journal du dimanche», dans lequel elle démontre que les nitrites dans la charcuterie présentent un risque de cancer.»
D’autres médias semblent tout aussi affirmatif, «La charcuterie et le risque de cancer du côlon liés par l'Anses».
La charcuterie est déjà classée cancérogène pour l’Homme par l’OMS qui avait estimé en 2018 que près de 4000 cas de cancers du côlon étaient attribuables à sa consommation en France.

D’après différentes lectures, le chiffre de 4000 qui se répète à l’infini et qui devient par conséquent une certitude. Cela proviendrait d’une déclaration d’un ancien président de la Ligue contre le cancer, «On considère qu'il y a peut-être plus de 4000 cancers, en particulier des colorectaux, attribuables à la consommation de viande transformée. C'est simple, il faut en finir avec les nitrites »

Selon le JDD, «Un rapport officiel confirme que le jambon peut tuer». Là aussi on ne sait pas dans la dentelle ...

Dans un document qui a été communiqué cette semaine aux autorités, l’agence sanitaire Anses reconnaît l’existence d’un risque de cancer lié aux nitrites dans la charcuterie. Cette synthèse de onze pages reprend les conclusions d’un avis qui sera rendu public mardi 12 juillet.

Le ministère de l’Agriculture ne pourra plus dire qu’il ne sait pas. Mardi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) rendra publique son expertise sur les risques liés à la consommation de nitrites, les conservateurs qui donnent sa couleur rose au jambon et préviennent la formation de bactéries toxiques. Selon une synthèse de cet avis initialement attendu pour 2021 que s’est procurée le JDD, l’Anses semble se ranger désormais dans le camp des opposants à ces additifs chimiques présents dans 75% de la charcuterie vendue dans la grande distribution. Les treize chercheurs -toxicologues, épidémiologistes, microbiologistes ou chimistes- qui ont rédigé le rapport, ainsi que deux conseils scientifiques de l’agence et sa direction, confirment l’existence d’un risque et  préconisent «de réduire l’exposition de la population par des mesures volontaristes en limitant l’exposition par voie alimentaire », dans un objectif de « sécurité sanitaire ».

C’est pourquoi l’Anses préconise de produire des données scientifiques pour revoir les doses journalières admissibles (DJA) en prenant en compte la toxicité de ces substances. Elle suggère aussi de veiller à la qualité de l’eau du robinet, par endroits trop riche en nitrates. Enfin, l’agence invite à poursuivre les recherches sur d’autres pathologies, notant que des travaux scientifiques récents évoquent de possibles liens avec d'autres types de cancers. «Mais dans ce cas, le niveau de preuve n’est pas suffisant», nuance la même source.

Plus nuancé donc un peu plus exact, Le Figaro rapporte dans un article, «Un rapport confirme le lien entre nitrites dans les charcuteries et cancer».

L’Agence nationale de sécurité des aliments préconiserait de poursuivre la réduction déjà engagée des sels nitrités dans les recettes de jambon ou de saucisson.

L’Agence nationale de sécurité des aliments (Anses) doit publier mardi un rapport sur l’utilisation des sels nitrités dans la charcuterie. Ses conclusions devraient épicer encore un peu plus les débats entre partisans de leur maintien, comme les charcutiers, et ceux prônant son interdiction. Selon le Journal du dimanche, l’agence reconnaît «l’existence d’une association entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrites et aux nitrates», rejoignant ainsi les conclusions de 2015 du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). En même temps, poursuit la synthèse du rapport, «l’utilisation de ces additifs dans les charcuteries et salaisons permet une maîtrise efficace de la croissance de bactéries pathogènes» à l’origine d’infections alimentaires.

Plutôt que l’interdiction, qui couterait des millions d’euros aux industriels, le rapport préconise de poursuivre la réduction déjà engagée des sels nitrités dans les recettes de jambon et de saucisson. S’il peut apparaître comme une victoire des charcutiers industriels, il pourrait aussi sonner un revers pour ces derniers sur un point. Toujours selon l’Anses, certaines recettes alternatives développées par les industriels pour offrir des gammes «sans nitrites» ne «constituent pas une dimunution réelle du consommateur» à ces additifs.

L’Anses organise le 12 juillet à 9h30 une présentation des résultats de notre expertise sur les risques associés à la consommation de nitrates et de nitrites...

NB: Quand vous lisez OMS, lire Centre international de recherche sur le cancer ou CIRC, qui a publié en 2015 une monographie sur l’évaluation de la consommation de la viande rouge et des produits carnés transformés.

Mise à jour du 15 juillet 2022Le ministère de l'Agriculture indique dans un communiqué,

La santé des consommateurs français est l’unique boussole du Gouvernement dans l’analyse de l’ensemble des données et la prise de recommandations.  

Mise à jour du 20 juillet 2022. On lira l'article d'André Heitz paru dans ContrepointsNitrites et nitrates dans l’alimentation : gesticulations

On assiste à une volonté médiatique d’interdire les nitrites dans l’alimentation, mais les rapports scientifiques sont plus nuancés.

Nicolas Marcos, diététicien, a fait un commentaire sur Twitter qui me semble utile de lire.  

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a censuré le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

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