jeudi 14 février 2019

Quand l'Anses fait découvrir le risque Campylobacter à la DGAL


L'Anses a publié un avis le 12 octobre 2018 sur la « Contamination des poulets de chair par Campylobacter » ou plus exactement AVIS et RAPPORT de l'Anses relatif à l’état des connaissances sur la contamination des poulets de chair par Campylobacter et à l’évaluation de l'impact des interventions à différents stades de la chaîne alimentaire en France.

Ouf, il était temps … mais je ne sais pas s'il faut en rire ou pleurer, prendre cet avis avec humour ou de façon désespéré face au retard pris en France vis-à-vis de ce pathogène, à vous de juger ...
L’Anses a été saisie le 11 août 2016 par la Direction générale de l’alimentation (DGAL) d’une demande d’avis relatif à l’actualisation des connaissances sur la contamination par Campylobacter des volailles de chair afin d’établir une analyse coûts/bénéfices des mesures de maîtrise aux différentes étapes de la chaîne alimentaire au niveau national.

NB : Dans les citations du texte de l'Anses, les références bibliographiques ont été enlevés pour plus de clarté.

On apprend non sans surprise,
En France et en Europe, Campylobacter est la cause la plus fréquente de zoonoses alimentaires d’origine bactérienne avec une augmentation constante du nombre de cas au cours des quinze dernières années. Les plans de surveillance français montrent un niveau élevé de contamination par Campylobacter des volailles et des produits avicoles. En Europe, 50 à 80% des campylobactérioses humaines sont attribuées au réservoir « volailles » dans son ensemble selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments. À ce jour, la France n'a pas mis en place de plan national de maîtrise pour Campylobacter alors que plusieurs autres États membres de l'UE l’ont réalisé depuis plusieurs années, par exemple le Danemark et la Suède.

C'est le Danemark qui signale plus de notification au RASFF de l'UE de la présence de Campylobacter dans des produits de volaille de France : 12 notifications au RASFF de l'UE pour la présence de Campylobacter dans des produits de volaille de France.
Dans ce contexte, l'Anses a été sollicitée par la DGAL pour évaluer le risque de campylobactériose humaine et modéliser l'impact d'éventuelles mesures de maîtrise dans la filière volailles de chair.

L'Anses recadre la demande tout azimut de la DGAL et l'expertise a porté « sur les poulets de chair et non sur les autres types de production avicole. Pour l’ensemble de ce document, le terme Campylobacter est utilisé pour désigner l’ensemble des deux espèces C. jejuni et C. coli»
L’Anses souligne que Campylobacter constitue la première cause de maladie alimentaire d’origine bactérienne en France, avec 400 000 à 800 000 cas humains annuels de campylobactériose.

Il était donc plus que temps de s'en préoccuper à la DGAL !
Le règlement (CE) n°2073/2005 modifié comporte un critère d'hygiène des procédés pour Campylobacter applicable dans les abattoirs de poulets de chair. À compter du 1er janvier 2018, sur 50 échantillons composites de peau de cou, le nombre maximal d'échantillons dépassant 1000 UFC/g ne doit pas dépasser 20. Ce nombre sera de 15 en 2020 et de 10 en 2025. En cas de non-conformité, l’exploitant doit améliorer l’hygiène de l’abattage et réexaminer les mesures de maîtrise des procédés, l’origine des animaux et les mesures de biosécurité mises en place dans les exploitations d’origine.

Il y avait de quoi être inquiet :
À l’étape de la production primaire, selon l'enquête de référence européenne réalisée en 2008, Campylobacter a été isolé dans 77% des échantillons de contenus cæcaux avec en moyenne 108 UFC/g (70% chez les poulets de chair élevés en claustration et 100% chez les poulets de chair élevés en plein air). Les études françaises publiées en 2010, 2011 et 2014 confirment ces ordres de grandeur. Des auteurs ont rapporté que, en 2009, 87% des lots de poulets de chair testés avaient des Campylobacter dans leur cæcum après le transport à l'abattoir ; la charge moyenne était de 108 UFC/g.
À l’abattoir, une étude récente menée en France a évalué la concentration moyenne de Campylobacter sur les carcasses (après refroidissement par air ventilé). Le niveau moyen de contamination des échantillons composites de peau de cou a été évalué à 102,6UFC/g de juin à décembre, alors que ce niveau était significativement plus faible de janvier à mai (10 UFC/g).
Au stade de la distribution, dans une étude de 2013, la prévalence et le dénombrement de Campylobacter étaient respectivement de 90% et de 101,9 UFC/g sur les carcasses, de 85% et de 101,72 UFC/g sur les cuisses et de 53% et 100,82 UFC/g sur les filets.

L'objectif de réduction du risque Campylobacter connaît des limites car « il est difficile de savoir dans quelle mesure les situations expérimentales rapportées (dans des études) sont comparables à celle des autres élevages français. »
Par ailleurs, et peut-être plus grave, « les pratiques françaises ne sont pas connues avec précision et, la plupart du temps, il est difficile d'évaluer, si une intervention est déjà en place, dans quelle mesure elle est respectée, et quel serait son effet réel si elle était appliquée de façon systématique. »

Parmi les autres limites de l'étude de l'Anses,
Pour décrire la situation en France, le groupe de travail a utilisé les données des plans de surveillance de l’EFSA conduits en 2008 et 2009. Depuis 2009, des enquêtes de prévalence ont été conduites, mais pas à l’échelle nationale.

Las but not the least, l'Anses indique :
Les résultats présentés ci-dessus montrent qu'il existe manifestement une marge d’amélioration pour la protection de la santé publique vis-à-vis du risque lié à Campylobacter. Mais les résultats disponibles montrent également qu’une réduction majeure du risque relatif nécessiterait l'application d'interventions qui sont encore au stade de l'expérimentation et du développement (comme la vaccination), l'amélioration de la conception hygiénique des équipements d'abattage, ainsi qu'un meilleur respect des bonnes pratiques d'hygiène, tout au long de la chaîne alimentaire, consommateurs inclus.

Pour ma part, je regrette que dans l'avis de l'Anses ne signale pas que le gestionnaire du risque devrait mettre à contribution les distributeurs français pour des études de suivi en distribution, voir à ce sujet Surveillance de la contamination des viandes fraîches de volaille par Campylobacter au stade de la distribution : tout va si bien que ça et que fait la distribution ? et Campylobacter chez le poulet : pourquoi il faut mettre les distributeurs français à contribution.

Une troisième entreprise rappelle des produits de nutrition infantile d'une usine espagnole. Encore un rappel par précaution …

« Une troisième entreprise rappelle des produits de nutrition infantile d'une usine espagnole alors que l'épidémie se poursuit », source article de Joe Whitworth du 14 février 2019 paru dans Food Safety News.
Les Laboratorios Ordesa S.A. ont rappelé des produits de nutrition infantile à base de protéines de riz fabriqué dans une usine espagnole soupçonnée d'être à l'origine d'un foyer à Salmonella. Combinés avec le premier les rappels des deux premières sociétés, les préparations pour nourrissons impliquées auraient pu être vendues dans au moins 18 pays par l’intermédiaire de distributeurs et de vendeurs en ligne.

Les responsables de la société ont déclaré que seul le riz hydrolysé Blemil Plus était touché. Plusieurs lots de riz Blemil Plus 1 de 400 grammes et de riz Blemil Plus 2 de 400 grammes font partie du rappel, selon l'Agence espagnole de la Sécurité alimentaire et de la Nutrition (AESAN).

Les pharmacies avec des lots de produits concernés ont cessé de les vendre. Les consommateurs sont invités à retourner la préparation rappelée à la pharmacie.

Les Laboratorios Ordesa devient la troisième société à émettre un avis de rappel concernant l'épidémie. Sodilac et Lactalis ont déjà rappelé des préparations pour bébés de l'usine de production en Espagne.

Cinq cas de Salmonella Poona en France et un au Luxembourg et en Belgique sont confirmés. La France compte également neuf cas d'infections sur lesquelles elle poursuit son investigation. Sept bébés ont été hospitalisés pour une salmonellose mais se sont rétablis depuis. Aucun cas n'a été signalé en Espagne.

Le lait en poudre de marque Modilac produit en Espagne est lié à l'éclosion sur la base d'entretiens avec des parents d'enfants malades. Sodilac, la société qui commercialise ces produits, a retiré et rappelé des produits de nutrition pour nourrissons à base de protéines de riz et de préparations pour nourrissons fabriqués sur le site de production espagnol à partir du marché français.

Lactalis a ensuite rappelé 16 300 boîtes de lait Picot AR en France, car il avait également été fabriqué dans cette usine espagnole. Aucune maladie n'a été liée aux produits Lactalis.

Industrias Lacteas Asturianas SA (ILAS), propriétaire de la marque Reny Picot, a été désignée par les autorités comme le producteur espagnol et propriétaire de l’usine d’Anleo, une municipalité de la province des Asturies. Food Safety News a contacté l'entrepprise pour obtenir ses commentaires, mais celui-ci n'a pas encore répondu.

Des contrôles et des analyses ont été effectués par l'entreprise et les autorités, selon AESAN. Jusqu'à présent, les analyses sur les produits et les installations sont négatifs. Les travaux se poursuivent pour localiser la source potentielle de contamination par Salmonella Poona pouvant avoir altéré les produits fabriqués en usine.

Les autorités ont effectué plusieurs inspections et ont décidé, par mesure de précaution, de suspendre le fonctionnement de l'une des tours de séchage de l'usine et de retirer tous les articles à base de riz qui y sont produits.

La Belgique, le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Libye, le Luxembourg, le Maroc, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, la Roumanie, l'Espagne, la Suisse, la Syrie, la Tunisie, le Royaume-Uni et le Vietnam pourraient avoir des produits impliqué, notamment via des ventes en ligne telles qu'Amazon. selon le portail RASFF.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) procèdent à une évaluation conjointe rapide des flambées épidémiques de l'incident, dont les résultats devraient être connus le mois prochain.

La FDA publie son rapport sur l'épidémie liée à de la laitue romaine

Doug Powell du barfblog signale que « Scott Gottlieb et Frank Yiannas ont mis en ligne un communiqué sur le site de la FDA le 13 février détaillant les conclusions de l'investigation de l'agence sur plus de 50 cas de maladies à E. coli O157 à l'automne 2018. »
Nous annonçons aujourd’hui les résultats de cette investigation et nos meilleures hypothèses sur la manière dont cette contamination aurait pu se produire. Dans le cas d'une exploitation agricole ayant un prélèvement positif précédemment référencé, la FDA estime que la manière la plus probable de la contamination de la laitue romaine dans cette exploitation agricole spécifique a été l'utilisation de l'eau de ce réservoir en tant qu'eau agricole. On pense que cette eau est entrée en contact avec une partie récoltée de la laitue romaine, car la souche épidémique de E. coli O157:H7 a été retrouvée dans les sédiments du réservoir et dans aucun autre lieu prélevé. L’eau du réservoir n’explique pas en quoi la laitue cultivée dans d’autres exploitations agricoles identifiées par la traçabilité peut avoir été contaminée. Donc, cette exploitation agricole ne peut pas expliquer l'intégralité de l'épidémie. 
La découverte de la souche épidémique dans les sédiments du réservoir d’eau est importante, car des études ont montré que E. coli générique peut survivre dans les sédiments beaucoup plus longtemps que dans les eaux sous-jacentes. Il est possible que la souche épidémique ait été présente dans le réservoir d’eau de l'exploitation agricole pendant quelques mois, voire des années, avant que l’équipe d’investigation ait recueilli le prélèvement positif. Il est également possible que la souche épidémique ait été introduite à plusieurs reprises dans le réservoir à partir d'une source inconnue.

Les équipes ont trouvé des preuves d'une activité intense d'animaux sauvages, notamment de la sauvagine, des rongeurs, des coyotes, etc., et des terriers pour des animaux près du réservoir contaminé. Cela mérite probablement d'être considéré comme une source possible de l'agent pathogène humain présent dans le réservoir d'eau de l'exploitation agricole. C'est un autre facteur sur lequel nous allons travailler avec l'exploitation agricole. De plus, l’utilisation des terres adjacentes, y compris l’utilisation d’amendements du sol, ou le pâturage d’animaux sur des terres avoisinantes, pourraient avoir contribué à cette évolution.

Le rapport complet peut être trouvé ici.

Ma partie préférée du rapport, selon Doug Powell, est cette recommandation des enquêteurs:
Effectuez une analyse des causes profondes lorsqu'un agent pathogène d'origine alimentaire est identifié dans l'environnement de cultures, dans les intrants agricoles (par exemple, les amendements pour l'eau ou le sol agricoles), dans les produits agricoles bruts ou dans les produits fraîchement découpés prêts à être consommés. Une analyse de la cause fondamentale a pour objectif de déterminer la source probable de la contamination, si les mesures de prévention ont échoué et si des mesures supplémentaires sont nécessaires pour empêcher leur réapparition.

D'après mon expérience, cette approche d'analyse des causes fondamentales est aléatoire lorsque des agents pathogènes sont détectés au cours de prélèvements de routine (mais un lecteur de barfblog peut peut-être me fournir des détails pour savoir s'il sait que des personnes le font).

mercredi 13 février 2019

Les données de l’EFSA en accès libre. Un pas pour plus de transparence

En effet, dans le cadre de la revue du règlement général de la sécurité alimentaire (règlement CE N° 178/2002), il a été retenu de faciliter l'accès des citoyens aux informations scientifiques utilisées dans le cadre des différents processus d'autorisation européens au niveau de la chaîne alimentaire.
Par ailleurs la Commission aura les moyens pour demander des études de vérification à l'EFSA dans des cas de controverse scientifique. 
Les Etats membre de l'Union auront un rôle plus important à jouer au niveau de la gouvernance de l'EFSA et de la désignation des experts chargés de l'évaluation des dossiers scientifiques. 
La communication sur l'analyse des risques sera améliorée en impliquant EFSA, Commission et Etats membre. 
Bonne nouvelle, très bonne nouvelle même, « Les données de l’EFSA partagées sur une plateforme en libre accès », selon un communiqué de l'EFSA du 13 février 2018

L'EFSA dit avoir « franchi une étape importante dans ses efforts pour devenir une organisation scientifique totalement transparente en s'engageant à publier les données qu'elle utilise dans les programmes de surveillance et les enquêtes à l’échelle de l’UE, ainsi que dans bon nombre de ses évaluations du risque. »

ooOOoo

Dans un rapport publié, l'EFSA explique comment elle entend partager les données qu’elle collecte dans des domaines tels que les habitudes de consommation alimentaire, les résidus de pesticides dans les aliments, les contaminants chimiques et les additifs dans les aliments, les foyers épidémiques de maladies d'origine alimentaire ou encore la résistance aux antimicrobiens.

Les données seront disponibles sur la plateforme Knowledge Junction, un référentiel ouvert organisé par l'EFSA et créé pour améliorer la transparence, la reproductibilité et la réutilisation des preuves utilisées dans les évaluations des risques liés à la sécurité de l’alimentation humaine et animale. Les premiers fichiers de données seront publiés cette année.

La Knowledge Junction est une communauté de connaissances hébergée sur la plateforme Zenodo et elle est accessible à toute personne disposant d'un navigateur Web.

Mary Gilsenan, chef de l'unité chargée de la gestion des données à l’EFSA, commente : « La mise à disposition de ces données librement accessibles marque un jalon important pour les États membres qui fournissent une grande partie des données que nous utilisons dans nos travaux, et pour l’EFSA elle-même. »

« Pour la première fois, lorsque nous publierons certaines productions scientifiques, nous mettrons simultanément à disposition toutes les données utilisées lors de l'évaluation. Ceci aura pour résultat un processus de publication réactif qui permettra d’exploiter des données comparables, interopérables et accessibles. »

Outre le fait qu’elle remplisse un des objectifs stratégiques clés de l'EFSA – élargir son socle de preuves et maximiser l'accès aux données – cette initiative s'inscrit dans le cadre d’efforts plus vastes déployés par l'Union européenne pour promouvoir le libre accès du public aux données et aux informations.

Mary Gilsenan ajoute : « Le libre accès aux données est un facteur clé pour la transparence, la responsabilisation et une prise de décision éclairée. Passer d'un système d'accès aux données à la demande à une approche proactive de libre accès par défaut est une évolution positive pour l’EFSA et pour toutes nos parties prenantes. »

Le rapport a été rédigé par des spécialistes en données de l'EFSA, en étroite consultation avec des experts et des autorités des États membres de l'UE.

Le rapport passe également en revue les mesures prises individuellement par les pays pour fournir un accès public aux données gouvernementales. Les organisations nationales responsables de la sécurité de l’alimentation humaine et animale ont adopté différentes approches en la matière, mais la disponibilité des données augmente d'année en année.

« Nous espérons que ce rapport contribuera à promouvoir l'adoption d'une politique ouverte en matière de données dans le domaine de la sécurité alimentaire en Europe », a déclaré Mary Gilsenan. « Le libre accès aux données peut aider les consommateurs à faire des choix alimentaires sains, à améliorer les systèmes de surveillance de la sécurité des aliments et à stimuler l’innovation dans le secteur de la production alimentaire ».

Irlande : Un sondage révèle un comportement 'à risque' en matière de sécurité des aliments chez la plupart des consommateurs


Régulièrement, je vous entretiens de la situation en matière de sécurité des aliments en Irlande, le dernier article concernait L'Irlande est-il le pays de la fermeture des restaurants ?

Mais voici qu'« Un sondage en Irlande révèle un comportement 'à risque' en matière de sécurité des aliments chez la plupart des consommateurs », source article de Joe Whitworth du 13 février 2019 paru dans Food Safety News.

De mieux en mieux diraient certains ...

Selon un sondage de la Food Safety Authority of Ireland (FSAI), près de la moitié de la population irlandaise ne prête pas une attention toute particulière aux dates de péremption. Et plus de six personnes sur dix en Irlande laissent les restes refroidir du jour au lendemain.

L'étude de la FSAI sur la sécurité sanitaire et l'hygiène des aliments, les habitudes d'achat et les repas au restaurant, ainsi que les préoccupations concernant les aliments et l'industrie ont permis de mieux comprendre les attitudes des consommateurs en matière de sécurité des aliments.

Neuf personnes sur dix ont déclaré que les aliments étaient aussi sûrs qu'il ne l'était il y a cinq ans, mais les consommateurs ont admis qu'ils manifestaient des comportements à risque en matière de manipulation des aliments à la maison.

Comme les 45% qui ne prêtent pas attention aux dates de péremption, sept sur dix avaient déjà consommé des aliments au-delà de leur date de péremption. Près de la moitié de la population stocke les aliments au réfrigérateur sans aucune protection.

L'enquête nationale a été réalisée par Amárach en novembre 2018 auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 adultes âgés de 18 ans et plus.

La FSAI a également lancé une stratégie pour les cinq prochaines années. La stratégie 2019-2023 établit une feuille de route avec des critères de réalisation pour protéger les consommateurs des aliments fabriqués en Irlande et à l'étranger. Elle couvre l'application et la conformité aux règles, la science, l'expertise et les preuves, la communication et l'engagement, ainsi que l'excellence organisationnelle.

Pamela Byrne, directrice générale de la FSAI, a déclaré que la stratégie intégrait une approche moderne utilisant la collaboration avec des partenaires, ainsi que les meilleures données scientifiques et les preuves disponibles, pour une mise en application solide, proportionnée et équitable de la réglementation.

« Comment et où obtenons-nous nos aliments change constamment avec de nombreux facteurs ayant une incidence sur la sécurité des aliments. Notre stratégie définit notre ambition, nos priorités et nos actions claires pour que nous soyons prêts à nous adapter, à évoluer en permanence et à réglementer rapidement dans un environnement alimentaire en évolution rapide », a-t-elle déclaré.

« La recherche, les preuves et la science sont essentielles pour approfondir notre connaissance des risques connus et pour identifier les nouveaux risques pour la sécurité sanitaire et l'intégrité des aliments. Cela nous permet également de gérer les risques pour les consommateurs et en conséquence leur santé. »

Pour la première année, l'accent sera mis sur la préparation du nouveau règlement sur les contrôles officiels et le Brexit, construire la base des preuves, renforcer la résilience aux crises alimentaires et renforcer des relations avec les parties prenantes.

Catherine Byrne, ministre d'État chargée de la promotion de la santé, a déclaré que 2019 marque les 20 ans de travail de la FSAI dans la promotion de la sécurité des aliments et la protection de la santé publique.

« Je suis confiante que, grâce à leur nouvelle stratégie quinquennale, ils continueront de s’appuyer sur ce travail pour protéger le consommateur et renforcer la position de l’Irlande en tant que leader en matière de sécurité sanitaire et d’intégrité des aliments. »

Projet de sécurité alimentaire en Albanie

Une subvention de 5 millions d'euros soutiendra l'Albanie en tant que candidate à l'adhésion à l'Union européenne en renforçant les normes de sécurité des aliments, vétérinaire et phytosanitaire au cours des quatre prochaines années.

Le consortium comprend également l'autorité alimentaire finlandaise (Ruokavirasto), le ministère irlandais de l'agriculture, de l'alimentation et de la marine (DAFM) et CBS Creative Business Solutions - une organisation non gouvernementale albanaise gérée par Sustainable Food Systems Ireland (SFSI).

SFSI est un groupe de cinq agences agroalimentaires dirigées par DAFM, notamment Teagasc, Enterprise Ireland et Bord Bia ainsi que la FSAI.

Luigi Soreca, ambassadeur de l'UE en Albanie, a déclaré que le projet rapprocherait le pays des normes de l'UE et améliorerait la vie quotidienne et la santé des Albanais.

« Mais laissez-moi souligner un dernier avantage: cela contribuera à ouvrir le marché de l'UE aux produits albanais. Notre législation est très claire à ce sujet: les produits alimentaires ne peuvent être importés que s'ils respectent l'intégrité de la chaîne alimentaire de l'UE. »

Le programme fournira des experts dans les systèmes de sécurité des aliments, vétérinaires et phytosanitaires pour aider l'Albanie à harmoniser sa législation avec les normes de l'UE, renforcer la sécurité à tous les stades de la chaîne alimentaire et sensibiliser davantage les consommateurs et les entreprises aux problèmes de sécurité des aliments dans le pays d'Europe du Sud-Est.

Byrne, directrice générale de la FSAI, a déclaré que la collaboration avec d'autres pays pour améliorer les normes de sécurité des aliments permettrait à l'Irlande de protéger les consommateurs nationaux et étrangers.

« Grâce à l'engagement fort de tous nos partenaires du consortium, nous avons été en mesure de présenter une offre gagnante et de commencer à travailler avec l'UE pour aider l'Albanie à aligner son système de sécurité des aliments sur les normes de l'UE », a-t-elle déclaré.

mardi 12 février 2019

Plus de bébés infectés par Salmonella dans l'épidémie liée aux produits de nutrition infantile à base de protéines de riz

Par rapport à ce qu'a rapporté par Santé publique de France le 8 février 2019, il y aurait en fait « Plus de bébés infectés par Salmonella dans l'épidémie liée aux  produits de nutrition infantile à base de protéines de riz », source article de Joe Whitworth du 12 février 2019 paru dans Food Safety News.

Les autorités françaises enquêtent sur plus d'une douzaine de cas d'infection à Salmonella chez des bébés de moins de 19 mois. Les maladies sont liées aux produits de nutrition infantile à base de protéines de riz fabriqués en Espagne.

Santé publique France a annoncé que cinq de ses 14 bébés avaient été confirmés et neuf étaient en cours d’investigation. Sept des bébés ont été hospitalisés pour une salmonellose mais se sont rétablis depuis.

Le Luxembourg et la Belgique ont signalé un cas chacun lié à l'épidémie.
L'AFSCA a signalé que deux bébés malades en Belgique.-aa

Le Centre national de référence (CNR) pour Salmonella de l'Institut Pasteur en France a découvert cinq infections à Salmonella Poona chez des nourrissons dont les souches appartiennent au même groupe génomique. Le CNR a identifié neuf autres bébés atteints de Salmonella Poona. Les souches de ces bébés sont en cours d'investigation pour déterminer si elles appartiennent au même groupe.

Neuf des bébés sont des garçons et cinq des filles. Ils vivent dans 10 régions différentes de la France. Ils étaient âgés de 2 à 19 mois au moment des symptômes. Les dates d'apparition de la maladie vont de fin août 2018 au 23 janvier 2019.

Santé publique France interroge les parents de bébés malades sur leurs symptômes et leurs habitudes alimentaires avant qu'ils ne tombent malades. Les investigations menées à ce jour ont mis en évidence la consommation, dans les jours précédant les symptômes, du lait en poudre de marque Modilac produit par une seule usine en Espagne.

Sodilac, la société qui commercialise les produits et qui est une filiale de Savencia SA, a retiré et rappelé sa gamme de produits de nutrition infantile à base de protéines de riz et de toutes les préparations pour nourrissons fabriquées sur le site de production espagnol.

Lactalis a ensuite rappelé 16 300 boîtes de lait Picot AR, car il avait été fabriqué sur le même site espagnol. Aucun cas de maladie dans cette épidémie n'a été liée aux produits de chez Lactalis.

Les autorités belges ont signalé un cas d'infection à Salmonella chez un nourrisson lié à l'épidémie en France alors que les produits Modilac en cause n'étaient pas distribués sur le marché dans le pays.
Comme mentionné plus haut, il y aurait deux cas en Belgique -aa

Le Luxembourg a eu un cas d'infection à Salmonella Poona en janvier de cette année chez un enfant qui consommait la même marque de préparations pour nourrissons commandée sur Internet.

Les autorités italiennes ont déclaré que des responsables français leur avaient indiqué que certains des produits visés par l'alerte avaient été vendus via Amazon. En Italie, Amazon a vendu 48 boîtes en ligne au cours de 15 commandes.

La distribution comprend la Belgique, le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Libye, le Luxembourg, le Maroc, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, la Roumanie, l'Espagne, la Suisse, la Syrie, la Tunisie, le Royaume-Uni et le Vietnam, selon une alerte sur le portail du RASFF.
Je ne voudrais avoir l'air d'insister mais il n'y a pas eu de notification au RASFF de l'UE tant en 2018 qu'en 2019, à ma connaissance. -aa
De fait, ce qui s'est passé est que la notification par la France n'a eu lieu que sur le portail consommateur du RASFF, ce qui m'a induit en erreur. Voir donc ce lie ici.

La République tchèque a détecté quatre cas à Salmonella Poona en 2018. En janvier de cette année, elle a identifié une infection chez un enfant de 17 mois n'ayant pas consommé le lait présumé pour nourrissons.

L'Allemagne a signalé deux cas chez des nourrissons depuis le début de 2018. Les Pays-Bas ont enregistré un cas chez un enfant de 1 an en 2018. La Suisse a un cas chez un nourrisson dont les dates de prélèvement vont de décembre 2017 à mars 2018. Aucune information sur l'exposition était disponible pour l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse. Le séquençage est en cours en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas afin de déterminer si la souche spécifique de Salmonella est impliquée.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a demandé à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de réaliser une évaluation conjointe rapide de l'épidémie apparue lors de l'incident.

Quand Rylee & Rusty parlent de sécurité des aliments

C'est une communication à propos des risques embarrassante ? dit Doug Powell du barfblog et toute personne qui écrit en majuscule compense quelque chose ...

Stop Foodborne Illness a publié cette histoire l'autre jour à propos de Rylee & Rusty ...

Un jour, alors que Rylee et Rusty rentraient chez eux à pied de l’école, ce dernier a sorti une pomme de son sac et a commencé à en manger une bouchée. Rylee, attrapant son bras, lui a demandé « Hé! Tu as lavé ça? Je ne sais pas. Ma mère l'a probablement fait », répondit Rusty, complètement perplexe. 

« QUEL âge as-tu? » a demandé Rylee. Tu sais que la sécurité des aliments est la responsabilité de tous », s'est-elle exclamée avec exaspération. 

« Oh, Rylee! », répondit Rusty avec un haussement d'épaules. « Pourquoi en fais-tu TOUTE UNE AFFAIRE? »

Avec ses mains sur ses hanches, Rylee se renfrogna et éleva la voix. « POURQUOI est-ce que j'en fais TOUTE UNE AFFAIRE? » 

« Ouais, pourquoi? », demanda-t-il, toujours aussi calme. « Tu as entendu parler de E. coli O157:H7, n'est-ce pas? »

Pendant une minute, Rylee ressemblait à Mme Coffman, mais elle a ensuite ajouté, « Je suis assise à côté de toi tous les jours en classe de science de Rustin Archibald Brown. N'as-tu pas écouté? » 

« Rusty répondit avec un doute, « Non? » « Bien », a dit Rylee, 

« E. coli est une sorte de bactérie qui peut te rendre très malade. Tellement malade, en fait… que si tu devez choisir entre ranger ta chambre ou être malade à cause de E. coli, tu choisirait de ranger ta chambre tous les jours de la semaine! » 

« C'est d'être si malade que ça », a dit Rusty, « Je déteste ranger ma chambre » a continué Rylee, « Tu as le ventre comme si un éléphant se tenait dessus, tu vomis tes tripes, et ... eh bien, disons simplement que tu fais un gros bazar dans les toilettes. » 

« Que dis-tu au juste ? », pensa-t-il en lui-même Serrant son estomac, Rusty gémit: « Beurk! RY-LEE, arrête! » Rylee s'arrêta une seconde pour reprendre son souffle, puis Rusty n'intervint plus.

Un animateur de Fox News affirme ne pas s'être lavé les mains depuis 10 ans, « Les germes ne sont pas une réalité »


Il paraît que le président Trump écoute les nouvelles de cette chaîne. Un animateur de Fox News affirme ne pas s'être lavé les mains depuis 10 ans, « Les germes ne sont pas une réalité », source Doug Powell du barfblog.

Au grand dam de ses invités, un présentateur de Fox and Friends, Pete Hegseth, a déclaré dimanche matin au public de l’émission qu'il ne s'était pas lavé les mains depuis une décennie.
Katherine Hignett de Newsweek a écrit que la révélation est survenue après que les co-animateurs, Ed Henry et Jedediah Bila, aient interrogé Hegseth en dehors des caméras à propos de la consommation de pizza après le National Pizza Day, samedi. Hegseth avait soutenu que la pizza « dure longtemps ».

Bila se moqua alors de Hegseth et qu'il pourrait prendre un morceau de « n'importe quoi sur une table  « qui n’est pas cloué », y compris des tasses.

« Ma résolution pour 2019 est de dire des choses en direct que je dis en dehors du direct… Je ne pense pas que je me sois lavé les mains depuis 10 ans. Vraiment, je ne me lave pas vraiment les mains », a poursuivi Hegseth, provoquant le rire de ses collègues.

« Quelqu'un peut-il m'aider », a dit Bila. « Oh quel mec ».

« Je m'inocule moi-même. Les germes ne sont pas une chose réelle. Je ne peux pas les voir. Par conséquent, ils ne sont pas réels », a déclaré Hegseth.

« Vous êtes donc immunisé contre toutes les bactéries », répondit Bila en roulant des yeux. « Mon père a aussi cette théorie. »
Hegseth a ensuite partagé un Tweet pour soutenir son concept inhabituel de santé et d'hygiène avec le hashtag « DontWash ».

Mais le Centers for Disease Control and Prevention affirme que le lavage des mains est un moyen essentiel de prévenir la transmission des maladies. En vous lavant les mains, en particulier après avoir utilisé les toilettes, vous évitez la propagation de bactéries dangereuses, telles que Salmonella et E. coli, susceptibles de persister en petites particules invisibles d'excréments humains.

Il est également important de se laver les mains après avoir manipulé de la viande crue, car celle-ci peut héberger des germes provenant d'excréments d'animaux.

« Un gramme de fèces humains, ce qui correspond au poids d'un trombone, peut contenir un milliard de germes », indique le CDC.

Complément. Un internaute me signale cette information de 2015, Ce chimiste ne s'est pas douché depuis 12 ans: Il se lave avec des bactéries. Cet ingénieur en chimie a créé un spray à base de bactéries vivantes, qu'il utilise pour assurer son hygiène...


Complément du 18 août 2019. L'Est Républicain évoque ce sujet avec ce titre, Arrêter de se laver : une nouvelle tendance.
Pour rétablir leur équilibre corporel, de plus en plus de personnes ont décidé d'arrêter de se laver avec du savon.

Bien entendu, n'apporter aucun crédit scientifique à ce genre d'errements ...

lundi 11 février 2019

Bilan des toxi-infections alimentaires collectives pour l'année 2017 vu par la DGAL, y'a encore beaucoup de boulot

Une note de service de la DGAL, DGAL/MUS/2019-87 du 01-02-2019, traite de la « Publication du bilan et des statistiques des toxi-infections alimentaires collectives et des cas humains pour l'année 2017 ».
Ce bilan annuel des TIAC et cas humains permet une description statistique relative aux déclarations, aux pathogènes, aux aliments suspectés et aux investigations réalisées au cours de l'année 2017.

Ce bilan annuel des TIAC est en fait « Un bilan épidémiologique concernant les TIAC est publié annuellement par Santé Publique France (SPF). Ce bilan est établi en compilant les données émanant des DD(CS)PP (transmission d’un tableau de bord extrait de SIGAL, portail d'authentification du ministère en charge de l'agriculture ) avec celles émanant des ARS (agences régionales de santé). Le bilan 2016 est consultable sur le site de SPF ».

Le blog avait publié un article sur le bilan 2017 des TIAC par SPF ici. On pourra sans doute se demander pourquoi il n'y a pas eu qu'un seul rapport ... Le seul fait de se poser la question, c'est avoir des nuits blanches, des migraines, des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.

Qu'y a-t-il donc de nouveau car cette note de service signée par le directeur général de la DGAL est une curiosité car traditionnellement et rituellement, SPF diffuse le bilan avec plus ou moins de retard avec selon les années ...
En 2017, 1208 TIAC ont été déclarées (certaines TIAC peuvent correspondre à un repas pris en 2016). On note une légère diminution entre 2016 et 2017. Le nombre de malades, lui, a augmenté, passant de 13997 en 2016 à 14269 en 2017. Cette augmentation du nombre de malades est lié à l'augmentation du nombre de cas moyen par TIAC déclarée.
La principale origine des TIAC reste la restauration commerciale (39% en 2016, 40% en 2017), suivie par la restauration collective à caractère social (30% en 2016, 34% en 2017). La part de la restauration familiale est relativement stable: 25% en 2016, 21% en 2017.

On voit donc où doivent se situer les enjeux et le manque cruel de contrôles en restauration commerciale voir à ce sujet .le rapport 2019 de la Cour des comptes qui souligne qu'une entreprise de restauration est en moyenne contrôlé tous les15 ans par les services de l'Etat.

Que peut faire dans ces conditions le dispositif Alim'confiance, mal foutu dès le départ, et qui de plus ne fonctionne que sur un pied, la DGCCRF n'ayant pas encore adopté le dispositif. Les TIAC vont continuer à bien se porter contrairement à ce qui se passe à New York !

Une éclaircie tout de même car « La diminution observée du nombre global de TIAC est principalement expliquée par la diminution du nombre de TIAC déclarées en restauration commerciale (480 en 2017 contre 592 en 2016) et en milieu familial (258 en 2017 et 465 en 2016) ; par contre, le nombre est relativement stable en restauration collective (406 en 2017 contre 393 en 2016). »

On découvre aussi la difficulté de détecter un agent pathogène,
Un agent pathogène a pu être confirmé microbiologiquement dans l'aliment incriminé ou chez au moins une personne malade dans 229 TIAC alors qu'un agent a été suspecté dans 444 TIAC ; pour 364 TIAC, aucun agent n'a pu être identifié ou suspecté. Plus le délai de déclaration (délai entre la date de survenue des premiers symptômes et la déclaration) est court, plus on a de chance de retrouver l'aliment et l'agent en cause. Les délais de déclaration vont de 1 jour à plus de 2 semaines, le délai médian étant de 3 jours.

171 TIAC n'ont pas été retenues (?), étrange …
Dans 22 % des TIAC (c'est-à-dire dans 229 TIAC) où un agent pathogène a été suspecté ou confirmé, les aliments suspectés sont des aliments composés ou des plats cuisinés. Les viandes autres que volailles et les produits de charcuterie sont suspectés dans 16 % des cas puis viennent les poissons, les viandes de volailles et les végétaux. Aucun aliment n'a pu être suspecté dans 11,5 % des TIAC.
Par ailleurs,
Les TIAC à Salmonella ont été majoritairement associées à la consommation d’œufs ou de produits d’œufs et de viandes. Pour les TIAC à Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens, la consommation de plats cuisinés est le plus souvent suspectée. Enfin, les TIAC à virus entérique sont le plus souvent associées à la consommation de coquillages et de végétaux.

La note de service revient sur des dossiers marquants de l'année 2017 :

1- Intoxications alimentaires liées à la consommation de thon
Pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre avril et juillet 2017, 26 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) liées à la présence d'histamine dans du thon ont été déclarées en France et ont concerné 189 malades. Ces chiffres ont dépassé en quelques mois ceux de toute l'année 2016 (25 TIAC, 100 malades). Une enquête complexe a été conduite pour expliquer d'où provenait cette contamination. »

2- Augmentation anormale du nombre de malades liés à Salmonella Eastbourne
Là aussi, pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre août et décembre 2017, 36 cas humains de salmonellose impliquant le sérotype Eastbourne ont été identifiés par le CNR. »
L'interrogation des cartes de fidélité (des patients) a permis d'identifier que la plupart des malades avaient consommé du camembert. Plusieurs établissements producteurs étaient cités, l'un d'entre eux plus fréquemment.

Le lecteur intéressé lira les détails de ces enquêtes.

En conclusion, il est rappelé que « Ce bilan n'est toutefois pas exhaustif, dans la mesure où les TIAC restent encore sous-déclarées. »
Le nombre élevé de TIAC familiales (21% des TIAC, et probablement la catégorie la plus sous-déclarée) rappelle l'importance de l'information du consommateur sur les règles d'hygiène de base ainsi que sur les risques de certains aliments vis-à-vis de populations sensibles.

Enfin un aveu d'impuissance,
Salmonella reste un agent particulièrement préoccupant, suspecté dans plus de 10% des TIAC. Ce chiffre est à rapprocher des plus de 200 alertes « produits » pour présence de Salmonella enregistrées par la Mission des Urgences Saniataires en 2017. Les efforts sont donc à poursuivre sur ce pathogène, et ce sur l'ensemble de la chaîne alimentaire.

Bref, comme indiqué précédemment, y'a encore beaucoup de boulot !