mercredi 25 août 2021

Une étude décrit les points-clés pour une surveillance environnementale plus efficace

«Une étude décrit les points clés pour une surveillance environnementale plus efficace», source Food Safety News.

Les éléments essentiels d'un programme de surveillance de l'environnement de transformation ont été identifiés par un groupe d'experts de l’International Life Sciences Institute (ILSI) Europe.

L'objectif est d'aider l'industrie et les services réglementaires avec une surveillance environnementale ciblée en couvrant les informations sur les épidémies, les pathogènes dans les aliments à faible teneur en eau et les connaissances sur les indicateurs.

Les épidémies passées ont montré le rôle de l'environnement comme voie de contamination. Cependant, il y a encore des questions et un manque de clarté sur la façon de mettre en place un programme pour fournir des alertes précoces de contamination potentielle des produits, selon l'étude publiée dans International Journal of Food Microbiology. L’article disponible en intégralité fait 84 pages.

La majorité des éclosions et des rappels impliquant des aliments à faible teneur en eau tels que les fruits à coques, les épices et les aliments pour nourrissons sont dus à Salmonella, avec seulement quelques-uns liés à Bacillus cereus, Cronobacter, Listeria monocytogenes et E. coli.

Conception d’un programme

Deux récentes épidémies de préparations pour nourrissons liées à la contamination de l'environnement par Salmonella soulignent l'importance de surveiller l'espace de l'usine, ont déclaré les chercheurs. En 2019, les préparations pour nourrissons à base de riz étaient à l'origine d'une épidémie à Salmonella Poona qui a touché plus de 30 nourrissons. En 2017-2018, une épidémie à Salmonella Agona liée à des préparations pour nourrissons a rendu malade 40 jeunes enfanst.

Salmonella Poona n'a pas été retrouvé dans les produits alimentaires ou l'environnement de transformation, tandis que Salmonella Agona a été confirmé dans les aliments. Les deux incidents ont été causés par un isolat confirmé par séquençage du génome entier comme étant similaire à une souche précédemment impliquée dans des épidémies dans les mêmes installations plus d'une décennie auparavant.

Les chercheurs ont déclaré que les programmes de surveillance de l'environnement de transformation devraient être conçus pour identifier les points critiques à prélever régulièrement et pour rechercher et détruire les pathogènes préoccupants. Ils doivent être gérés et mis à jour. Une analyse des dangers doit être effectuée pour identifier les pathogènes pertinents pour le processus et le produit.

Les contrôles comprennent le zoning hygiénique ou la division par zones avec une séparation des zones de production, la conception hygiénique de l'équipement, le nettoyage et la désinfection et des contrôles.

La surveillance environnementale de la tranformation par écouvillonnage des surfaces est une approche proactive pour anticiper la contamination des produits. Les analyses sur les produits finis sont d'une valeur limitée pour identifier une contamination à faible prévalence, ce qui est principalement le cas pour les aliments à faible teneur en eau, car ils ne révèlent pas où les problèmes ont pu se produire.

Les prélèvements doivent tenir compte de la proximité et de la priorité du produit en fonction des conditions d'hygiène et du lieu dans le processus, par exemple avant ou après le traitement thermique. Les systèmes d'échantillonnage, les organismes cibles, les méthodes, les zones, les fréquences et les actions correctives dépendent du danger du produit et des conditions locales.

Besoin d’un suivi régulier

La surveillance de la contamination microbienne dans l'environnement de transformation doit être suivie de plans d'actions correctives et préventives. Les outils moléculaires aident à ces plans en fournissant des informations telles que le potentiel de capacité d'adhésion, la résistance aux agents de nettoyage-désinfection et à la chaleur et la formation de biofilm.

Selon les experts, la caractérisation génétique des isolats permet de comprendre la différence entre les souches résidentes et sporadiques dans un environnement de transformation.

Les analyses des organismes indicateurs peuvent fournir des informations sur les défaillances du processus, les sources de contamination possibles ou la formation de toxines et le niveau d'hygiène général, y compris la vérification du nettoyage et de la désinfection, et ils pourraient permettre des actions correctives avant que des pathogènes n'apparaissent. Cependant, ils ne remplacent pas les analyses des pathogènes, ont averti les scientifiques.

Des limites d'action ou des seuils pour des résultats acceptables et inacceptables sont souvent appliqués aux indicateurs. Cela permet d'afficher des signes avant-coureurs avant qu'un problème réel de sécurité sanitaire ou de qualité ne se produise. La définition des limites d'actions nécessite l'établissement d'une ligne de base au préalable. Cela peut être fait par plusieurs séries d'échantillons après et avant le nettoyage ainsi que pendant la production et tenir compte des variations saisonnières.

mardi 24 août 2021

Augmentation des cas d’infection à Campylobacter en Suède. Le poulet serait une source probable

«Augmentation des cas d’infection à Campylobacter en Suède. Le poulet serait la source probable», source Food Safety News.

Une augmentation du nombre de personnes malades à Campylobacter a été signalée ces dernières semaines en Suède. Depuis fin juillet jusqu'à la semaine dernière d’août, le nombre de personnes infectées par Campylobacter se situe entre 160 et 200 par semaine.

Le pic des cas humains a été précédé d'une augmentation de Campylobacter dans les troupeaux de poulets de chair, selon les données du National Veterinary Institute (SVA).

L'augmentation a été observée dans tout le pays et dans tous les groupes d'âge.

À partir de juillet, d’avantage de résultats positifs pour Campylobacter chez des poulets suédois élevés pour la production de viande ont également été enregistrés. L'infection chez l'homme et la présence dans les troupeaux de poulets de chair sont plus fréquentes en été.

Une comparaison avec les années précédentes est compliquée par l'impact de la pandémie de coronavirus mais le nombre médian de 2008 à 2019 varie entre 150 et 170 cas par semaine pour la même période, ce qui fait que les chiffres des dernières semaines n'ont que légèrement augmenté.

Cependant, l'été dernier, le nombre de cas a culminé à environ 150 pendant deux semaines lors d'une épidémie. De plus, l'effet pandémique n'est probablement pas aussi prononcé maintenant qu'il ne l'était l'année dernière.

Lien de nouveau avec la viande de poulet

Des études antérieures ont montré que les infections sont souvent liées à la viande de poulet crue, ce qui rend probable qu'une présence accrue de Campylobacter chez les poulets soit la cause de l'augmentation des cas humains, selon Folkhälsomyndigheten (l'Agence de santé publique de Suède).

Au cours des prochaines semaines, Folkhälsomyndigheten collectera des prélèvements chez des patients pour analyse et typage dans le cadre du programme de surveillance microbiologique afin d'identifier la présence de sources communes d'infection.

«Au cours des années précédentes, des comparaisons ont été faites entre Campylobacter provenant de poulet réfrigérés achetés en magasin pendant l'été avec Campylobacter provenant de cas de maladie humaine pendant la période correspondante. Ils ont montré qu'environ un tiers des cas peuvent être liés à la viande de poulet réfrigérée. Il y a beaucoup à suggérer que l'augmentation des cas chez l'homme et l'incidence dans les troupeaux de poulets de chair ont également maintenant un lien direct», a déclaré Rikard Dryselius, de Folkhälsomyndigheten.

Au total, 3 434 cas à Campylobacter ont été signalés en 2020, le nombre le plus faible depuis 1998.

Cependant, une épidémie majeure s'est produite jusqu'à la fin de l'automne et a contribué à une augmentation du nombre de personnes infectées en Suède au cours du second semestre de l'année. Il y a eu une augmentation des cas en août après qu'une proportion accrue de Campylobacter dans les troupeaux de poulets de chair a été notée. La source de l'infection était principalement liée à un grand producteur de poulets où des cages de transport mal nettoyées étaient citées comme une cause.

Rapport 2020 du RASFF, tout va-t'il si bien que ça dans l'UE en termes de sécurité des aliments ?

Le blog vous a déjà proposé quelques article sur le rapport 2020 du RASFF, ici, mais aussi au travers la communication dela commission européenne, ici.

On est heureux de l’apprendre car jusqu’à présent on ne nous l’avait pas rapporté de façon aussi nette. Voici donc ce qu’on peut lire dans l’introduction du rapport 2020 du RASFF.

En général, les notifications RASFF pour les aliments importés concernant les pesticides non autorisés ont explosé. Dans les dernières années, les autorisations de plusieurs pesticides très utilisés n'ont pas été renouvelées, à la suite d'un approche garantissant qu'aucun effet indésirable ne peut avoir lieu non seulement sur la santé publique, mais aussi pour le l'environnement et la biodiversité, conformément à la nouvelle stratégie de la ferme à la fourchette appelant à une façon de produire nos aliments.

En 2020, le RASFF a notamment été confronté à un incident majeur de contamination alimentaire lorsqu'en septembre la Belgique a signalé des niveaux élevés d'un pesticide non autorisé, l'oxyde d'éthylène, dans les graines de sésame d'Inde, une substance pour laquelle une limite maximale de résidus de 0,05 ppm est fixée dans la législation pour ce produit.

Il en est résulté une activité sans précédent au sein du RASFF échangeant des informations sur les découvertes d'oxyde d'éthylène, identifiant lots de produits concernés et en traçant leur distribution.

Comme l’a indiqué un rapport du Sénat, «Sur les retraits et les rappels de produits à base de graines de sésame importées d'Inde ne respectant pas les normes minimales requises dans l'Union européenne», il s’agit d’un nouvel exemple de la naïveté des autorités au sujet des importations de denrées alimentaires.

La crise provient, avant tout, de la libre circulation de graines de sésame non conformes aux normes européennes faute de contrôles à l’importation suffisants.

Est en cause la philosophie du système européen qui repose sur une confiance candide dans ses partenaires commerciaux. Les actions ne sont engagées, par le biais de contrôles renforcés, qu’en cas de défaillance avérée.
Or la confiance n’induit pas forcément la naïveté. Au contraire, le système serait plus robuste avec des contrôles largement accrus.

Par ailleurs pas un mot le délai entre la notification par la Belgique le 9 septembre et l’action des Etats memebre ainsi que la Commission européenne, minimum un mois ...

Bienvenue donc dans les contrôles de l’UE, bienvenue chez les bisounours …

Quelques éléments globaux

La catégorie la plus notifiée en 2020 est celle «des fruits et des légumes» avec 362 notifications. Cela est dû à l'augmentation des notifications de la Bulgarie sur les non-conformités en matière de pesticides principalement dans les produits de Turquie.

Un mauvais étiquetage a entraîné la publication de 1 094 notifications de non-conformité.

Le blog vous en avait parlé le 17 août 2021 avec cet article, Le RASFF a publié près de 500 alertes pour les fruits et légumes de Turquie en un peu plus d'un an pour cause de présence de pesticides interdits.

Les notifications au RASFF en 2020

En 2020, un total de 3 862 notifications originales ont été transmises via RASFF, dont 1 430 ont été classées comme alerte, 572 comme information de suivi, 791 comme information pour attention, 1 056 comme notification de rejet aux frontières et 13 comme notification d'actualité.

Par rapport à 2019, le nombre de notifications d'alertes, impliquant un risque sanitaire grave d'un produit circulant sur le marché, a augmenté de 22%. L'augmentation des alertes est significative pour la sixième année consécutive. La forte baisse des notifications de refus aux frontières (-30%) reflète très probablement l'impact de la pandémie de COVID-19 sur le commerce mondial plus que sur les contrôles eux-mêmes effectués.

En 2019, il y avait eu 4 118 notifications dont 1 175 alertes.

Notifications originales par pays notifiant 2018 à 2020

Pour ces trois années consécutives, les pays qui notifient le plus sont très nettement, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Italie.

Top 10 du nombre de notifications par pays notifiant

Nombre de notifications comptées pour chaque combinaison danger/catégorie de produit / pays notifiant.
Notifications au RASFF par pays d'origine en 2020
La France avec 239 notifications est en bonne compagnie avec la Pologne 377 notifications. Pour les pays hors UE, un trio souvent mis en avant, la Chine avec 215 notifications, la Turquie, 384 notifications et l’Inde avec 461 notifications,

Top 10 du nombre de notifications par pays d'origine

Nombre de notifications comptées pour chaque combinaison danger/catégorie de produit/ pays.
Micro-organismes pathogènes
788 notifications
Il y a eu une augmentation de 37% des notifications sur les micro-organismes pathogènes
en 2020 par rapport à 2019.
Pour les pays non membres de l’UE, il y a eu 289 notifications.

Salmonella

Salmonella est plus que jamais le pathogène le plus fréquent signalé dans les aliments en provenance des pays membres de l’UE. 537 notifications, en hausse de 45%.

Listeria monocytogenes

129 notifications
La contamination par Listeria monocytogenes se retrouve principalement dans les aliments d'origine animale (32 notifications dans les poissons et les produits de poissons, 31 dans la viande et les produits carnés, 25 dans le lait et produits laitiers, 21 les viandes de volailles et les produits de volaille). Listeria monocytogenes dans le poisson fumé à froid était encore une cause importante de foyers d'intoxication alimentaire
en 2020.

Norovirus

Il y a eu 50 notifications (+ 100 %) concernant norovirus, dont 27 ont signalé des norovirus dans huîtres vivantes de France ; principalement notifié dans le premier
trimestre 2020. Deux opérateurs ont été identifiés comme récurrent.

Résidus de pesticides

166 notifications (+ 492%)
Les résidus de pesticides se classent soudainement, selon le RASFF, au deuxième rang des 10 dangers pour les produits provenant des Etats membres. Ceci est principalement dû à l'incident concernant la détection d'oxyde d'éthylène dans le sésame graines importées d'Inde.
Pour les résidus de pesticides pour les pays non membres de l’UE, il y a eu 667 notifications (plus 164%) ?

Mycotoxines

400 notifications (baisse de 23%)

Mise à jour du 25 août 2021. On lira l'article de Joe Whitworth dans Food Safety NewsEthylene oxide recalls dominate report, à propos du rapport 2020 du RASFF.

lundi 23 août 2021

Nouveau concept du BfR pour identifier des combinaisons chimiques ayant des effets potentiellement bénéfiques pour la santé

«Nouveau concept du BfR pour identifier des combinaisons chimiques ayant des effets potentiellement bénéfiques pour la santé», source Communication BfR n°26/2021 du 17 août 2021.

Environ 350 000 produits chimiques sont enregistrés dans le monde. Certains d'entre eux peuvent contribuer à l'exposition à des substances et mélanges via des produits, des applications ou des aliments. Afin de protéger les personnes dans la vie quotidienne et au travail de produits chimiques potentiellement dangereux, le législateur a établi un cadre juridique complet. En particulier, les lois et règlements correspondants couvrent principalement l'évaluation de substances individuelles et de mélanges définis au sein de leur activités réglementaires respectifs. Les effets qui peuvant entraîner d'éventuelles co-expositions, par ex. l'utilisation simultanée de substances dans différentes réglementations ou en raison d'expositions de fond de l'environnement, en revanche, sont plus difficiles et ne sont généralement accessibles qu'en rétrospective. Pour la majorité de ces scénarios, ni une toxicité accrue des combinaisons de substances concernées, ni une protection insuffisante par le cadre réglementaire existant ne peuvent être supposés.

Dans un article récemment publié, l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) propose désormais pour la première fois un concept basé sur la recherche pour l'identification générique de combinaisons chimiques potentiellement pertinentes pour la santé.

Le concept répond aux questions suivantes : 1) Quels produits chimiques agissent réellement ensemble et 2) Laquelle de ces combinaisons a des effets potentiels sur la santé non adéquatement couverts par les concepts d'évaluation existants ?

L'objectif de la nouvelle approche est de fournir une approche réalisable pour identifier les mélanges pertinents pour la santé et expositions de fond.

L'article a été publié dans Nature Food le 15 juillet 2021.

Rapport RASFF 2020 est paru. Bienvenue aux contrôles bisounours !

C'est un premier jet sur ce sujet important, voici pour commencer ce qu'en dit la Commission européenne.

«Sécurité des aliments : le rapport annuel du RASFF montre une augmentation significative du nombre d'alertes», source Commission européenne du 23 août 2021.

Le rapport 2020 sur l'utilisation du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux publié aujourd'hui montre qu'un total de 3 862 notifications de risques liés aux denrées alimentaires ou aux aliments pour animaux par les Etats membres à la Commission européenne l'année dernière.

C'est un peu moins que le rapport de l'année dernière, probablement en raison de la pandémie en raison de moins de rejets aux frontières. 1 398 ont été classés comme «alerte», indiquant un risque pour la santé pour lequel une action rapide était requise par les opérateurs commerciaux ou les autorités. Au cours des sept dernières années, le nombre annuel de notifications d'alertes a doublé, montrant qu'au cours de cette période, le réseau est devenu beaucoup plus efficace pour détecter et signaler les denrées alimentaires et les aliments pour animaux présentant un risque important pour les consommateurs.

L'oxyde d'éthylène dans les graines de sésame est le problème le plus fréquemment signalé. Remarquable est que la plupart des contaminations à l'oxyde d'éthylène ont été signalées par des entreprises vérifiant leurs stocks (autocontrôles versus contrôles officiels).

Comme les années précédentes, la plupart des notifications en 2020 concernaient des produits alimentaires, avec un faible pourcentage des notifications relatives aux aliments pour animaux (6%) et aux matériaux en contact avec les denrées alimentaires (3%). Le RASFF a joué un rôle déterminant dans la recherche et le retrait des produits concernés du marché.

Plus d'information, Rapport 2020 sur l'utilisation du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux.

Pour mémoire, en 2019, il y avait eu 4 118 notifications dont 1175 alertes.

La bouse de vache en vente chez un distributeur ...

Passé les bornes, il n’y a plus de limites, décidément cet été sans souci est plein de surprises, avec ce distributeur de nature et de découvertes, mais on me dit qu'il y aurait du divin dans la bouse vache, alors ...

Stratégies de réduction de la transmission de norovirus lors de la récolte et du conditionnement de fruits et de légumes

Un article paru dans International Journal of Food Microbiology traite des stratégies de réduction de la transmission de norovirus lors de la récolte et du conditionnement simulés de produits alimentaires.

Faits saillants
  • Impact des employés infectés par norovirus sur la contamination des produits et les risques pour les consommateurs
  • Une conformité totale (100 %) au lavage des mains et un lavage des mains efficace (réduction de 5 log10) réduit le risque
  • Les gants seuls n'ont pas réduit le risque maximal en dessous de 0,032 infection/événement de consommation
  • Les interventions groupées ont entraîné les réductions les plus importantes du risque pour les consommateurs
  • L'équipement et les transferts ont contribué de façon minime à la contamination (rho= -0,091–0,057)

Résumé

Dans le cadre agricole, les éléments clés de la sécurité des aliments, tels que l'hygiène des mains et le congé des travailleurs, devraient réduire le risque de contamination par norovirus dans les produits frais. Cependant, l'effet de ces pratiques n'a pas été caractérisé. À l'aide d'un modèle quantitatif du risque microbien, nous avons évalué l'effet individuel et combiné de l'hygiène des mains dans l’exploitation agricole et des pratiques de congé des employés sur le risque maximal d'infection par norovirus de trois produits (laitue frisée, tomates en grappe et framboises). Plus précisément, nous avons testé deux scénarios dans lesquels le statut d'infection à norovirus d'un récolteur et d'un condtionneur était: 1) supposé positif ou 2) attribué sur la base des estimations de la prévalence de norovirus dans la communauté.

Dans le premier scénario avec un récolteur et un conditionneur positifs pour norovirus, aucune des interventions individuelles modélisées n'a réduit la contamination des produits en dessous de la dose infectieuse de norovirus. Cependant, des interventions combinées, particulièrement une conformité élevée au lavage des mains (100%) et une efficacité (élimination virale de 6 log10 obtenue en utilisant du savon et de l'eau pendant 30 secondes), ont réduit la contamination des produits à <1-82 virus résiduels.

En traduisant la contamination des produits en risque d'infection maximal pour les consommateurs, un lavage des mains à 100 % avec une élimination du virus de 5 log10 était nécessaire pour atteindre un risque d'infection inférieur au seuil de 0,032 infection par événement de consommation.
Lorsque les estimations communautaires de la prévalence de norovirus ont été appliquées au récolteur ou cueilleur et au conditionneur, les interventions uniques de lavage des mains à 100% avec 3 log10 d'élimination du virus (risque d'infection moyen de 0,02 par événement de consommation) ou de congé du conditionneur (risque d'infection moyen de 0,03 par événement de consommation) réduit le risque d'infection maximal en dessous du seuil de 0,032 pour tous les produits.

Les interventions groupées (congé des employés, 100% de conformité des gants et 100% de lavage des mains avec une réduction du virus de 1 log10) ont entraîné un risque maximal de 0,02 par événement de consommation pour tous les produits.

Ces résultats font avancer la base de preuves pour des normes mondiales de sécurité des produits en tant que stratégies efficaces de réduction des risques et de contamination par norovirus.

samedi 21 août 2021

Des chercheurs étudient pourquoi l'Allemagne a un taux de listériose si élevé

«Des chercheurs étudient pourquoi l'Allemagne a un taux de listériose si élevé», source article de Joe Whitworth paru le 21 août 2021dans Food Safety News.

L'incidence de la listériose en Allemagne est plus élevée que dans tous les pays voisins, à l'exception du Danemark, selon une étude.

Des chercheurs ont analysé les données de notification obligatoire sur les cas de listériose invasive en Allemagne de 2010 à 2019 pour décrire les tendances temporelles, les taux de létalité, la distribution démographique, les caractéristiques cliniques et diagnostiques et les tendances géographiques.

Au total, 5 576 cas de listériose ont été signalés au cours d’une période de 10 ans; 5 064 n'étaient pas associées à la grossesse et 486 étaient associées à la grossesse impliquant des mères et des nouveau-nés.

L'incidence annuelle la plus faible était en 2011 et la plus élevée en 2017. Il y a eu une augmentation constante de 2011 à 2017, mais le taux en 2019 était inférieur à celui des années précédentes. Identifier et contrôler avec succès les grandes épidémies, en particulier après l'introduction de la surveillance basée sur le séquençage du génome entier, pourrait expliquer pourquoi la hausse a pris fin après 2017, ont déclaré des chercheurs dans la revue du CDC, Emerging Infectious Diseases.

Des nombres exceptionnellement élevés ont été signalés aux troisièmes trimestres de 2016, 2017 et 2018 en raison d'épidémies à grande échelle.

Vieillissement de la population et popularité de la viande

Parmi les 5 064 patientes non associées à une grossesse, 2 032 étaient des femmes et 3 855 avaient plus de 65 ans. L'âge médian annuel des patients est passé de 72 ans en 2010 à 77 en 2019.

La plupart des patientes non enceintes ont été hospitalisées et 658 sont décédées. La listériose était la principale cause de décès pour 324 personnes et un facteur contributif pour 280. Cela fait un taux de mortalité des patients de 13%.

Un total de 32 pertes fœtales et 26 décès néonatals ont entraîné un taux de mortalité des patients de 19% pour les cas associés à la grossesse.

Le taux de mortalité des patients dans l'étude est inférieur aux 15,6 pour cent pour toute l'Europe et 21 pour cent aux États-Unis retrouvés dans d'autres travaux. Les scientifiques ont déclaré que cela pourrait être dû au fait que les décès survenant longtemps après les notifications initiales de la maladie n'avaient pas été signalés aux services de santé publique.

Les données de surveillance aux États-Unis indiquent plus de listériose chez les femmes et des proportions plus élevées de cas associés à la grossesse que dans l'étude allemande. Une explication pourrait être qu'en Allemagne, les produits carnés sont plus souvent consommés par les hommes et sont souvent des vecteurs d'épidémies, alors qu'aux États-Unis, plusieurs épidémies ont été causées par des aliments d'origine non animale ou du fromage.

Le vieillissement de la population en Allemagne peut expliquer en partie l'augmentation de la listériose et l'âge médian des patients. La listériose est également fortement associée à des conditions immunosuppressives documentées, selon l’étude.

Les chercheurs ont dit que les personnes présentant ces profils de risque devraient être ciblées dans les campagnes d'information sur la façon de consommer en toute sécurité des aliments prêts à consommer et éviter certains types de fromages, de produits de viande et de poisson fumé ou gravé, également connu sous le nom de poisson salé.

Une autre étude, examinant la traçabilité expérimentale comme méthode d'enquête sur les épidémies, a révélé qu'entre 2016 et 2020, environ 600 à 700 cas de listériose ont été signalés chaque année en Allemagne. Depuis 2018, l'utilisation accrue des méthodes WGS a révélé davantage de foyers épidémiques, bien que le nombre annuel de cas soit resté stable.

Les bilans des alertes «produits» en 2018 et 2019, des alertes et des rappels par centaines

Mieux vaut tard que jamais, la note de service DGAL/MUS/2021-625 du 12/08/2021 (31 pages) traite des «Bilans des alertes «produits» 2018 et 2019».

Cette note établit le bilan des alertes des denrées alimentaires et aliments pour animaux gérées en 2018 et 2019 par la mission des urgences sanitaires en liaison avec les DdecPP (services déconcentrés) et les acteurs de santé publique (DGS et Santé publique France).

Est paru aussi pou
r l
es amateurs des notes de services de la DGAL, le 13 août 2021, une note au titre énigmatique, Bilan 2020 du dialogue de gestion du programme 206 «Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation». Cette note s’adresse à l'ensemble de la communauté de travail de l'organisme DGAL.

Revenons aux bilans des alertes produits 2018 et 2019, plusieurs pages de préambules et de définitions pour arriver aux précautions sur l’interprétation du bilan et clef de lecture des données. On apprend donc,

Ces données ne permettent ni de tirer des conclusions sur la qualité sanitaire des produits mis sur le marché en France, ni d’effectuer des comparaisons avec celles d’autres pays ou avec celles du RASFF (rapid alert system for feed and food).

Le présent bilan présente les grandes tendances sur les alertes enregistrées à la Mission des urgences sanitaires mais n’a pas vocation à être exhaustif et n’est pas un outil de surveillance de la chaîne alimentaire.

Cela n’a pas vocation à être exhaustif car il y a toutes denrés alimentaires et produits gérés relevant de la DGCCRF. Nous voilà prévenus et pourtant,

Le nombre annuel d'alertes nationales a augmenté de 22% entre 2017 et 2018. Une assez forte augmentation du nombre des alertes portant sur des «produits» (essentiellement sur des denrées alimentaires) est donc identifiée en 2018.

On note d’ailleurs une stabilisation en 2019 voire une légère diminution.

En effet, quelle que soit l’année de référence, les alertes gérées en France sont avant tout détectées par des actions menées en France qu’il s’agisse d’autocontrôles, de contrôles officiels dont les plans de contrôles et les plans de surveillance, de contrôles aux frontières ou enfin d’enquête sur plainte de consommateurs.

Il vous faut savoir que «la grande majorité des alertes sont déclenchées par les signaux de surveillance collectés par les opérateurs.»

2018

1 273 alertes ont été déclenchées.

70% des alertes surviennent en 2018 à l’issue d’un autocontrôle et 12% des alertes des plans de surveillance ou plan de contrôle officiels conduits par la DGAL.

En 2018, Listeria monocytogenes (409 sur 1 273) constitue le danger le plus fréquent (32% des alertes), suivi par Salmonella (23% des alertes, 287 sur 1 273). Il va sans rappeler que l’on «ne trouve que ce que l’on cherche» et que cette omniprésence témoigne moins d’un problème massif de contamination que d’une pression d’autocontrôle pour ces dangers.

Les problématiques les plus fréquentes sont des contaminations bactériennes sur les produits carnés, soit 605 alertes : 236 alertes dues à Salmonella (soit une augmentation de 47%), 205 alertes dues à Listeria (171 en 2017 soit une augmentation de 20%).

Retraits-Rappels

348 rappels ont été effectués sur des denrées alimentaires, ce qui correspond à 27% des alertes.

Des communiqués de presse ont été publiés pour 16 alertes, soit pour 1,2% des alertes avec rappel. L'administration a pris en charge la publication du communiqué de presse dans 6 cas.

Nombre d’alertes ayant entraîné des rappels de produits en 2018, par contaminant (N=348). cliquez sur l'image pour l'agrandir.

2019

1 032 alertes ont été déclenchées (dont 666 alertes grâce aux autocontrôles) et une très large majorité des alertes gérées en France (909 alertes) sont aussi détectées à l’origine (et déclenchées) en France, qui est donc alors le lieu d’identification de la non-conformité sur un produit. Notons que 87 signaux d’alerte ont été déclanchés sur plainte du consommateur, bien avant les plans de contrôles et les plans de surveillance de la DGAL.

Les constats sur les dangers en 2019 corroborent les conclusions générales et celles également tirées en 2018.

Retraits-Rappels

En 2019, 599 retraits ont été mis en oeuvre ; 310 rappels ont été effectués sur des denrées alimentaires, ce qui correspond à 30% des alertes.

En 2019, la nature des dangers identifiés dans les 909 alertes produits est la suivante: Listeria monocytogenes, 319; Salmonella spp. et Salmonella Enteritidis ou Typhimurium, 219.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Le site indépendant Oulah!, en 2019, avait répertorié le rappel de 367 produits alimentaires, mieux que les données de la DGAL avec 310 rappels. Listeria monocytogenes représentait 26,43% des rappels.

L’avenir reste bien sombre en terme de rappels de produits alimentaires. Si l’on en croit toujours  le site Oulah!, pour 2020, il y aurait eu 1 105 produits alimentaires rappelés !

Last but not the least, la note de service signale que depuis 1er avril 2021, les rappels de produits alimentaires sont signalés sur le sur le site RappelConso.

On attend avec impatience le plan d'amélioration ...

Argentine: Le 19 août 2021 est la Journée nationale de lutte contre le syndrome hémolytique et urémique

Pour prévenir le syndrome hémolytique et urémique, il est essentiel de bien cuire à cœur la viande La maladie se transmet par la consommation de viande insuffisamment cuite, mais aussi par les jus et le lait non pasteurisé, les fruits et légumes mal lavés. Source Secretaría de Prensa y Comunicación d’Argentine.

Le 19 août est, en Argentine, la Journée nationale de lutte contre le syndrome hémolytique et urémique (SHU). L'objectif de la célébration est d'intensifier l'information sur cette maladie et les moyens de la prévenir.

Le SHU touche principalement les enfants de moins de 5 ans, les adolescents, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées.

C'est la principale cause d'insuffisance rénale aiguë chez les nourrissons et les enfants et la seconde d'insuffisance rénale chronique dans la population argentine. De plus, il est à l'origine de 20 % des greffes de rein chez les enfants et les adolescents.

Il s'agit d'une maladie grave mais évitable qui se transmet principalement par des aliments contaminés par diverses souches de la bactérie Escherichia coli, qui produit une toxine que l'on trouve généralement dans les matières fécales des animaux et des humains.

Divers facteurs favorisent la maladie, tels que la préparation des aliments sans manipulation appropriée, les activités dans les zones rurales, l'exposition au bétail, l'environnement et les eaux récréatives contaminées.

On estime qu'en Argentine, par an, il y a environ 5 000 cas d’infections à Escherichia coli et plus de 400 cas de SHU sont diagnostiqués. Parmi ces cas d’infections, 10% sont des enfants de moins de cinq ans, qui présentent un risque élevé en raison d'une maladie rénale aiguë et d'un besoin potentiel de transplantation rénale.

La Journée nationale de lutte contre le syndrome hémolytique et urémique a été instituée par la loi n°26 926 en 2013, en hommage au pédiatre et chercheur argentin Carlos Arturo Gianantonio, né le 19 août 1926 et décédé en 1995, reconnu comme précurseur de la lutte contre la maladie.

Aliments contaminés

  • Les aliments qui peuvent être porteurs de la bactérie sont : la viande, les crudités et les produits laitiers. Aussi, d'autres préparations telles que le wrap à la viande et le salami.
  • Pour éviter la contamination par la viande, celle-ci doit être bien cuite, jusqu'à ce que le jus rose disparaisse, notamment lorsqu'il s'agit de viande hachée.
  • Les légumes et les fruits à consommer crus doivent être lavés à l'eau potable.
  • Évitez de consommer du lait et des jus non pasteurisés, ou des produits à base de lait non pasteurisé.
  • Vérifiez la date de péremption des aliments transformés et vérifiez l'intégrité de l'emballage.
  • Il est recommandé d'acheter des produits d'origine animale et végétale dans des établissements répondant aux conditions d'hygiène et d'autorisation.
  • Lavez-vous toujours les mains à l'eau et au savon et surtout après avoir utilisé les toilettes, changé des couches, manipulé des animaux, manipulé de la viande et des légumes crus, avant de cuisiner et de manger.
  • Utilisez différents ustensiles de cuisine, pour la viande crue et la viande cuite.
  • Les aliments crus, en particulier les viandes, ne doivent pas entrer en contact avec les aliments cuits.
  • Il est recommandé de consommer de l'eau purifiée et de préserver la chaîne du froid alimentaire.
  • Évitez que les enfants de moins de cinq ans consomment des saucisses et des viandes d'animaux abattus à la maison.
  • Lorsque vous décongelez des aliments, faites-le au réfrigérateur ou au four, jamais à température ambiante.