«Incidence préliminaire et tendances des infections causées par
des pathogènes transmis couramment par les aliments. Données issues
du Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire
sur 10 sites aux Etats-Unis, 2016-2021», source MMWR
du 7 octobre 2021.
Sommaire
Que sait-on déjà sur ce sujet ?
En 2020, le nombre d'infections signalées au Réseau de surveillance
active des maladies d'origine alimentaire (FoodNet) a diminué par
rapport à la moyenne signalée de 2016 à 2018. Les mesures liées à
la pandémie ont probablement réduit l'occurrence de certaines
infections et limité la détection d'autres.
Qu'apporte ce rapport ?
En 2021, le nombre d'infections signalées à FoodNet a diminué de
8% par rapport à la moyenne de 2016-2018, probablement en raison de
la pandémie. La plupart des infections ont été causées par
Campylobacter ou Salmonella ; les cinq sérotypes de
Salmonella les plus courants sont restés prédominants.
L'utilisation de tests de diagnostic indépendants de la culture a
augmenté.
Quelles sont les implications pour la pratique de la santé
publique?
Des efforts considérables sont nécessaires pour améliorer la
sécurité des aliments. Des progrès substantiels sont nécessaires
pour atteindre les objectifs nationaux, en particulier pour
Salmonella et Campylobacter. Les cultures
traditionnelles restent essentielles pour la surveillance des
infections entériques.
Pour évaluer les progrès réalisés dans la prévention des
infections entériques aux États-Unis, le Foodborne Diseases Active
Surveillance Network (FoodNet) mène une surveillance active basée
sur la population pour les infections diagnostiquées en laboratoire
causées par Campylobacter, Cyclospora, Listeria,
Salmonella, Escherichia coli producteurs de
shigatoxines (STEC), Shigella, Vibrio et Yersinia
sur 10 sites aux États-Unis. Ce rapport résume les données
préliminaires de 2021 et décrit les changements dans l'incidence
annuelle par rapport à l'incidence annuelle moyenne pour 2016-2018,
la période de référence pour les objectifs du U.S.
Department of Health and Human Services’ (HHS), Healthy People
2030. En 2021, l'incidence des infections causées par Salmonella
a diminué, l'incidence des infections causées par Cyclospora,
Yersinia et Vibrio a augmenté, et l'incidence des
infections causées par d'autres pathogènes n'a pas changé. Comme
en 2020, les
modifications comportementales et les interventions de santé
publique mises en œuvre pour contrôler la pandémie de la
COVID-19 pourraient avoir réduit la transmission des infections
entériques. D'autres facteurs (par exemple, l'utilisation accrue de
la télémédecine et l'augmentation continue de l'utilisation des
tests de diagnostic indépendants de la culture) pourraient avoir
modifié leur
détection ou leur notification. Il reste encore beaucoup à
faire pour atteindre les objectifs du HHS (ministère de la Santé),
Healthy People 2030, en particulier pour les infections à
Salmonella, qui sont fréquemment attribuées aux produits de
volaille, et les infections à Campylobacter, qui sont
fréquemment attribuées aux produits de poulet.
FoodNet est une collaboration entre le CDC, 10 départements de santé
des États, le Food Safety and Inspection Service du ministère
américain de l’Agriculture (FSIS-USDA) et la Food and Drug
Administration (FDA). La zone de FoodNet (Connecticut, Géorgie,
Maryland, Minnesota, Nouveau-Mexique, Oregon, Tennessee et certains
comtés de Californie, du Colorado et de New York) comprend environ
15% de la population américaine (environ 50 millions de personnes en
2020).
En 2021, FoodNet a identifié 22 019 cas d’infection, 5 359
hospitalisations et 153 décès. L'incidence a été la plus élevée
pour Campylobacter (17,8 cas pour 100 000 habitants) et
Salmonella (14,2). Dans l'ensemble, 8% d'infections en
moins ont été signalées en 2021 par rapport à la moyenne de 2016
à 2018 ; l'incidence a diminué pour Salmonella, a augmenté
pour Cyclospora, Vibrio et Yersinia et est
restée inchangée pour Campylobacter, Listeria,
Shigella et STEC. Le pourcentage d'infections entraînant une
hospitalisation et le pourcentage d'infections associées à une
épidémie sont restés stables. Dans l'ensemble, 7% des infections
en 2021 ont étét étaient associées à des voyages internationaux,
contre 13% en 2016-2018.
Les deux tiers (67%) des infections bactériennes ont été
diagnostiquées à l'aide de tests indépendant de la culture (CIDT
pour culture-independent diagnostic tests) en 2021, contre environ la
moitié (49%) de 2016 à 2018. En 2021, 37% des infections
bactériennes ont été diagnostiquées en utilisant uniquement la
CIDT (c'est-à-dire que l'échantillon avait un résultat de culture
négatif ou n'était pas cultivé) contre 26% en 2016-2018. Une
culture a été réalisée pour 70% des infections diagnostiquées
par CIDT en 2021, comme en 2016-2018. Les tentatives de mise en
culture ont diminué pour Campylobacter, Listeria,
STEC, Vibrio et Yersinia. Le pourcentage de mise
en culture ayant donné un pathogène variait de 24% pour Yersinia
à 89% pour Listeria.
Parmi 6 110 isolats de Salmonella, 5 442 (89%) ont été
sérotypés en 2021. Les sept sérotypes les plus courants étaient
Enteritidis (908 ; 17%), Newport (596 ; 11%), Typhimurium (510 ; 9%),
Javiana (406 ; 7%), I 4,[5],12:i:- (304 ; 6%), Oranienburg (247 ; 5
%) et Infantis (232 ; 4 %). Par rapport à 2016-2018, l'incidence
était plus élevée pour Oranienburg (augmentation de 38,6% ;
intervalle de crédibilité [Icr] à 95% = 14,2% à 72,1%) et
Infantis (23,7% ; [Icr] 95% = 2,9% à 48,7%), plus faible pour I
4,[5],12:i:- (−33,4% ; [Icr] 95% = −45,4% à −17,9%),
Typhimurium (−29,2% ; [Icr] 95% = −35,7% à −22,4%), et
Enteritidis (−24,7 % ; [Icr] 95% = −33,6% à −15,6%), et
inchangé pour Javiana (−23,0% ; [Icr] 95% = −44,0% à 12,4%) et
Newport (−8,7% ; [Icr] 95% = −28,5% à 19,2%). Enteritidis,
Newport, Typhimurium, Javiana et I 4,[5],12:i:- font partie des cinq
sérotypes les plus courants depuis 2010. Infantis fait partie des 10
plus courants depuis 2013. En 2021, Oranienburg a provoqué une
épidémie liée à des oignons ; avant cela, Oranienburg figurait
pour la dernière fois parmi les 10 sérotypes les plus courants en
2009.
Parmi les 1 203 isolats de STEC en 2021, le sérogroupe O157 était
le plus courant (314 ; 26 %), suivi de O26 (179 ; 15%), O103 (140 ;
12%) et O111 (116 ; 10%). En 2020, FoodNet a identifié 49 cas de SHU
post-diarrhéique chez des enfants et adolescents âgés de moins de
18 ans (0,4 cas pour 100 000), dont 21 (43%) chez des enfants âgés
de moins de 5 ans (0,7 pour 100 000). L'incidence globale du SHU
était similaire à celle de 2016-2018 (variation de -7,6 % ;
[Icr] 95% = -21,1% à 8,4%). L'incidence des infections à STEC O157
en 2020 a diminué de 16,8% ([Icr] 95% = -25,0% à -9,3%) par rapport
à la moyenne de 2016 à 2018. Dans l'ensemble, 37 (76%) cas de SHU
présentaient des signes d'infection à STEC ; 18 des 23 (78 %) cas
de SHU avec infection à STEC confirmée par culture appartenaient au
sérogroupe O157.
L'image provient du CDC et représente les zones de surveillance de FoodNet.