lundi 9 janvier 2023

Nouveau scandale de la viande de cheval

«Les chevaux d'une ferme-laboratoire finissaient en boucherie», source La France Agricole avec l’AFP.

Strictement exclus de la consommation humaine, des chevaux réformés d'une ferme-laboratoire de Sanofi-Pasteur avaient pourtant terminé en boucherie : dans ce vaste dossier de fraude à la viande chevaline, 25 prévenus sont jugés à partir de ce lundi 9 janvier 2023, devant le tribunal correctionnel de Marseille. «Tromperie sur la qualité substantielle d'une marchandise», «faux dans un document administratif», entre autres chefs de renvoi: pendant trois semaines, marchands de bestiaux, grossistes en viandes et vétérinaires vont devoir s'expliquer sur ces «pratiques frauduleuses de grande ampleur» relevées par la juge d'instruction en charge de ce dossier au pôle de santé publique de Marseille.

Jusqu'en Italie et en Espagne
Sur le banc des parties civiles, les victimes : Sanofi-Pasteur, mais aussi l'ordre national des vétérinaires, des associations de consommateurs et des bouchers. Ouverte en 2012, sur la base d'une lettre anonyme, l'enquête a notamment démontré que des chevaux de la ferme-laboratoire de Sanofi-Pasteur d'Alban-la-Romaine (Ardèche) avaient été conduits à l'abattoir de Narbonne (Aude), mais aussi dans ceux de Vérone et de Barcelone, principalement pour le compte d’un grossiste en viandes fournissant une vingtaine de bouchers dans le sud de la France.

Ces animaux ayant servi à la fabrication de sérums antirabiques, antitétaniques ou antivenimeux, leur viande était pourtant strictement interdite à la consommation humaine. Selon la magistrate, le «principal acteur de cette fraude» récupérait ces chevaux auprès d’un commerçant et agriculteur dans le Gard. Celui-ci vendait à la ferme-laboratoire des trotteurs réformés des courses hippiques, au prix de 1000 à 1100 euros hors taxe. Au terme de leur exploitation pour la fabrication des sérums, ces animaux, destinés à une retraite paisible, lui étaient rétrocédés 10 euros par tête.

Lors des transactions suivantes, la mention «équidés définitivement retirés de l'abattage pour la consommation humaine» était supprimée des documents d'identification et des fiches de traitement médicamenteux des chevaux. Puis ils étaient revendus, abattus, pour finir dans les rayons des boucheries.

Un «risque toxicologique» faible
Sur les 185 chevaux réformés de Sanofi dont les enquêteurs ont retrouvé la trace, 80 avaient été cédés 300 à 800 euros par tête. Selon les enquêteurs, les animaux de Sanofi-Pasteur présentaient de volumineux ganglions et kystes au niveau de l'encolure, en raison des injections répétées. Des stigmates que les spécialistes de l'abattoir ne pouvaient pas ne pas voir.

Une expertise a cependant démontré une «absence significative de risque toxicologique» pour les consommateurs de cette viande, même crue. Mis en examen au départ pour tromperie, le vétérinaire et trois techniciens de l'abattoir de Narbonne, ont finalement bénéficié d'un non-lieu. S'il y a eu «un manque de diligence, voire une négligence» dans le contrôle des chevaux, «il n'est pas établi que (ces personnels) ont agi avec mauvaise foi», a noté la juge d'instruction.

Huit autres vétérinaires travaillant pour des marchands et rabatteurs de chevaux seront par contre jugés pour complicité de tromperie et faux dans un acte administratif. La plupart ont reconnu avoir fourni à leurs clients des feuillets de traitement médicamenteux vierges, ou avoir attesté de la bonne santé d'animaux destinés à l'exportation sans même les voir.

Des irrégularités sur les documents d'identification
Autant de malversations qui, selon l'accusation, ont permis de brouiller toute traçabilité de la viande. En lien avec le commerçant français, deux négociants espagnols auraient permis l'abattage en Espagne de chevaux ne pouvant l'être en France en raison de ces irrégularités dans leurs documents d'identification.

Ce procès intervient quelques mois après un précédent qui avait vu comparaître 18 prévenus français, belges et néerlandais, pour escroquerie et tromperie basée sur une fraude documentaire massive de passeports équins, là aussi pour faire rentrer de la viande interdite dans la filière de l'alimentation humaine. Dans ce dossier, jugé en juin, le tribunal correctionnel de Marseille rendra son jugement mercredi.

On lira aussi l’article du Figaro, en accès libre, «Nouveau scandale de la viande de cheval».

C'est un nouveau scandale qui éclabousse le monde de la viande, près d'un an après «l'affaire Spanghero», où de la viande de cheval avait été vendue pour de la viande bovine. Vingt et une personnes, dont quatre vétérinaires installés dans l'Aude, le Gard, la Drôme et le Cantal, ont été interpellées et placées en garde à vue lundi dans onze départements pour une affaire de vente de viande de cheval réputée impropre à la consommation. Une information judiciaire pour «fraude aux normes sanitaires» est ouverte depuis novembre au pôle santé publique du tribunal de Marseille.  

Mise à jour du 12 janvier 2023

Mise à jour du 17 janvier 2023
On lira dans Food Safety News , «Sentences handed out in French horse meat trial».

Mise à jour du 20 janvier 2023

Mise à jour du 28 janvier 2023
«Ce trafic a mis dans l'assiette du consommateur de la viande de cheval interdite à la consommation, c'est aussi simple que cela» : jusqu'à un an de prison ferme a été requis mardi au procès d'une vaste fraude impliquant notamment des chevaux d'une ferme-laboratoire de Sanofi-Pasteur.

Mise à jour du 3 mars 2023
Escroquerie à la viande chevaline : 24 prévenus condamnés à Marseille.
Ils avaient trompé bouchers chevalins et consommateurs en leur vendant une viande impropre à la consommation humaine provenant notamment de chevaux de laboratoire de la ferme Sanofi : vingt-quatre prévenus ont été condamnés mardi 28 février à Marseille, pour une vaste fraude commise il y a dix ans.

La viande avariée pourrait être plus facile à détecter grâce à un biocapteur conçu à l’Université Concordia

«La viande avariée pourrait être plus facile à détecter grâce à un biocapteur conçu à l’Université Concordia», source communiqué de l’Université Concordia.

L’équipe de recherche du laboratoire de microfluidique de Shih a élaboré un système à usage unique, rapide et fiable qui détecte la putrescine dans les échantillons de viande bovine.

La chaîne d’approvisionnement qui alimente le marché de la viande partout au monde est hautement complexe et généralement très efficace. Mais lorsque des perturbations survenant dans un coin de la planète peuvent entraîner des retards de transport vers des régions situées de l’autre côté de l’océan ou sur un autre continent, l’altération de la viande devient un risque bien réel pour les producteurs et les fournisseurs d’aliments de même que pour les consommateurs. Et cela est d’autant plus vrai lorsque les protocoles d’inspection des aliments sont laxistes.

Pour garantir la salubrité des aliments, un groupe de recherche de l’Université Concordia a mis au point une nouvelle technologie peu coûteuse, fiable et facile à utiliser qui permet de déceler la présence d’une toxine appelée putrescine dans la viande de bœuf. Comme le suggère son nom, la putrescine est responsable des odeurs nauséabondes que dégagent les viandes en putréfaction; si elle est consommée en grande quantité, elle peut causer des maux de tête, des vomissements, de la diarrhée et des palpitations cardiaques. Elle a également été associée à un risque accru de cancer colorectal.

Les membres de l’équipe de recherche expliquent dans un article de la revue Applied Bio Materials comment ils ont élaboré ce biocapteur synthétique sous forme de dispositif papier en utilisant une protéine présente dans la nature.

«La conception d’un biocapteur à action rapide et facile à utiliser qui donne aux gens la possibilité de vérifier la qualité des aliments qu’ils consomment est une réalisation très stimulante», affirme l’auteure principale de l’article Alaa Selim (M. Sc. 2022), actuellement doctorante à la Vaccine and Infectious Disease Organization de l’Université de la Saskatchewan. «Nous avons voulu créer un dispositif que tout le monde peut utiliser, jetable et exempt de toute substance toxique.»

Ses coauteurs sont ses anciens collègues doctorants au Laboratoire de microfluidique de Shih, soit James Perry, Mohamed Nasr et Jay Pimprikar, ainsi que Steve Shih, professeur agrégé de génie électrique et informatique.

Des résultats qui se précisent au fil du temps
La technique qui sous-tend le capteur se fonde sur la protéosynthèse acellulaire, qui consiste à générer une protéine en utilisant les mécanismes biologiques cellulaires sans avoir recours à une cellule vivante. Les chercheurs ont découvert que la protéine PuuR, qui agit comme répresseur de la putrescine et que l’on trouve dans la bactérie E. coli, pouvait être utilisée pour indiquer la présence de putrescine.

En laboratoire, de la putrescine a été ajoutée à une solution contenant le système acellulaire générant le répresseur, puis la solution a été placée sur un papier et exposé à la lumière ultraviolette afin de vérifier la présence de putrescine. Au bout d’une heure, les chercheurs ont noté que le biocapteur avait détecté la présence de putrescine; après quatre heures, ils ont acquis la certitude que leurs relevés étaient très précis.

L’équipe a ensuite procédé à un test sur un échantillon de viande. De minces tranches de bœuf conservées au congélateur, au réfrigérateur et à la température ambiante ont été comparées durant plusieurs jours pour déterminer la quantité de putrescine accumulée. Comme on pouvait s’y attendre, les échantillons conservés au congélateur et au réfrigérateur présentaient des taux de putrescine très bas, tandis que ces taux étaient très élevés pour la viande conservée à la température ambiante, suffisamment pour rendre une personne malade. L’équipe a ensuite comparé les résultats du biocapteur à ceux obtenus à l’aide des analyses chromatographiques de pointe utilisées dans l’inspection des aliments et a constaté une corrélation des résultats.

Une technologie fondamentale
Bien que l’arrivée sur le marché d’une version pleinement fonctionnelle du biocapteur ne soit pas pour demain, l’équipe de recherche est optimiste quant au potentiel du dispositif.

«Nous pensons que notre travail est un premier pas vers l’usage de capteurs dans l’industrie de la préparation de la viande», indique le Pr Shih, titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia sur la microfluidique aux fins d’analyses biologiques et chimiques. «De plus, nous croyons que cette technique peut être utilisée dans d’autres domaines comme la détection de la contamination environnementale par des métaux lourds et le diagnostic du cancer et d’autres maladies.»

Selon Alaa Selim, ce qui importe le plus aux consommateurs est leur santé et celle de leur famille. «J’aimerais que tous les consommateurs, quelles que soient leurs connaissances en technologies, soient en mesure d’utiliser cet outil, qu’il s’agisse d’un universitaire, d’une mère de famille occupée ou de personnes travaillant dans l’industrie de la restauration.»

Lisez l’article cité : «A Synthetic Biosensor for Detecting Putrescine in Beef Samples

NB : L’image est de Georgia E. Perry.

De nombreux rappels dès les premiers jours de 2023 ! The Recall Show Must Go On!

Les premiers jours de l’année 2023, avec les vœux de bonne année, et surtout de bonne santé, sont la règle, en se souhaitant des jours meilleurs, notamment en termes de sécurité des aliments.

Il est triste de dire que l’on n’a pas été déçu par la période couverte par les rappels des premiers jours de 2023 qui montre, à l’évidence, que la situation quittée en 2022 ne s’est guère améliorée, pas de transition en matière de sécurité des aliments, jugez plutôt, 31 rappels dont 18 (58%) en raison de la présence de norovirus, du 1er au 6 janvier de 2023, et ces données ne comptabilsent pas les oublis ...

Récapitulatif des rappels du 1er au 6 janvier 2023
Rien d’exceptionnel, une forme de routine de voir tant de rappels, surtout que ces rappels liés aux coquillages contaminés par norovirus risquent d’entraîner quelques désagréments ici et là. 

1er janvier 2023
- Huîtres de Bouzigues pour cause de présence de norovirus. Ces huîtres étaient commercialisées du 16/12/2022 au 29/12/2022. Un peu tardif ce rappel, non ? Le blog vous avait parlé de ce premier rappel de l’année ici. J’indiquais que ce rappel n’intervenait pas par hasard. Il faisait suite le 30 décembre 2022 à 10 rappels d’huîtres, neufs rappels pour cause de norovirus et un rappel pour cause de Salmonella.

2 janvier 2023
- Huîtres de Bouzigues pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres de Bouzigues pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres de Bouzigues pour cause de présence de norovirus.
- Coquillages filtreurs de l'étang de Thau (huîtres-moules-palourdes) pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres de Bouzigues pour cause de présence de norovirus.
- Huître creuse U n°3 x 24 pièces Thau pour cause de présence de norovirus.
A noter
- rappel le 2 janvier 2023 au Luxembourg d’huîtres de Méditerranée en provenance du bassin de Thau en raison de la présence potentielle de norovirus. Pas de notification au RASFF de l’UE.

3 janvier 2023
- Gourdes pomme fraise / pomme abricot sans sucre ajouté U Mat & Lou pour cause de présence de patuline. Pas de date de commercialisation.
- Cantal Entre-Deux au lait cru 1/8 de meule pour cause de présence de STEC O103:H2. Produit commercialisé du 29/12/2022 au 03/01/2023.

4 janvier 2023
- Gourdes pomme fraise / pomme abricot sans sucre ajouté U Mat & Lou pour cause de présence de patuline. Pas de date de commercialisation. Bis repetita ?
- Longe de thon pour cause présence d’histamine. Produit vendu du 22/12/2022 au 31/12/2022.
- Filet mignon cuit fumé en croûte pure beurre pour cause de présence d’allergènes. Produit vendu du 29/12/2022 au 30/12/2022.
- Box GrainPOP salée 9 sachets micro onde de maïs à éclater + 3 saveurs salées pour cause de présence de colorant sudan. Information non signalée sur le compte twitter de l’application RappelConso. Produit vendu du 28/11/2022 au 19/12/2022.
- Maïs à éclater en sachet micro onde saveur thym et zaatar pour cause de présence de colorant sudan. Information non signalée sur le compte twitter de l’application RappelConso. Produit vendu du 24/11/2022 au 16/12/2022.
A noter
- Oubli par RappelConso du rappel de bigorneaux vivants pour cause de présence de norovirus, source Auchan du 4 janvier.
- Oubli par RappelConso du rappel de bigorneaux, clams, moules pour cause de présence de norovirus, source Auchan du 4 janvier.

5 janvier 2023
- Tartinable au thon albacore, coriandre, citron vert pour cause de corps étrangers verre. Produit vendu du 04/07/2022 au 06/09/2022.
- Huîtres pour cause de présence de norovirus.
- Moules de bouchot pour cause de présence de norovirus.
- Clams pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres fines de Normandie N°4 pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres Fines de Normandie pour cause de présence de norovirus.
- Huître creuse fine U n°3 x24 pour cause de présence de norovirus.
- Saumon fumé élevé en Norvège 650g Casino pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Produit vendu du 17/12/2022 au 05/01/2023.
- Moules de bouchot de Normandie STU pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres de Normandie Ouest pour cause de présence de norovirus.
A noter
- 5 janvier 2023, une notification 2023.0101 au RASFF de l’UE par la France de la présence de norovirus dans les huîtres de France. Distribution Suisse, Italie et France.
- 5 janvier 2023, rappel au Luxembourg de coquillages vivants, bigorneaux et palourdes de la marque Kermarée, en raison de la présence potentielle de norovirus. Pas de notification à ce jour au RASFF de l’UE.

6 janvier 2023
- Huîtres de Normandie pour cause de présence de norovirus.
- Suprême de canard à l’orange pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Produit vendu du 21/12/2022 au 24/12/2022.
- Jambon cuit supérieur fumé pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Produit vendu du 13/12/2022 au 29/12/202.
- conserves l'aredienne (pâté de campagne, rillettes, pâté de tête, boudins, grattons, jambonneaux, confit de porc, pieds au vin, terrine de pieds farcis, pâté de couenne, patandouillettes, pâté de Noël) pour cause d’un problème de stabilité des conserves. Soit 106 lots rappelés ! Produits vendu du 01/01/2020 au 31/12/2022. Mieux vaut que jamais !
- Moules de bouchot pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres spéciales Normandie pour cause de présence de norovirus.
- Dés de truite fumée pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Produit commercialisé du 4 au 5 janvier 2023.
A noter
- 6 janvier 2023, une notification 2023.0127 au RASFF de l’UE par l’Italie de la présence de norovirus dans les huîtres de France.
- 6 janvier 2023, une notification d’alerte 2023.0129 au RASFF de l’UE par le Danemark concernant des huîtres de France, mais originaires d'Irlande, suspectées de provoquer des maladies d'origine alimentaire. 19 personnes concernées par cette intoxication alimentaire.
- Oubli par RappelConso, jambon cuit supérieur fumé vendu à la coupe pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Source Carrefour. Produit commercialisé au rayon traditionnel du 23/12/2022 au 06/01/2023.
- Oubli par RappelConso, petits pois doux bio surgelés de marque Saint Eloi en raison du risque de présence d’un corps étranger végétal (morelle). Source Netto. Il s’agit en fait d’un risque biologique d’intoxication alimentaire. Selon l’Anses, la morelle noire (Solanum nigrum), modérément toxique, ou la morelle douce-amère (Solanum dulcamara), à baies rouges, parfois surnommée «tue chien», toutes sont toxiques chez les humains comme chez les animaux domestiques. Le rappel est devenu effectif le 9 janvier pour RappelConso.
- Pas de rappel les 7 et 8 janvier 2023.

Synthèse des dysfonctionnements de RappelConso
- oublis de rappel,
- retards dans l’information des rappels (parfois bien après la période de commercialisation),
- non présence de certains rappels sur le compte twitter de l’application RappelConso,
- fautes d’orthographe, on dit ‘huîtres’ et non pas ‘huitres’ !

Le cas des huîtres en Europe : France, Irlande et Norvège
Cela rappelle étrangement une situation déjà vécue entre décembre 2019 et janvier 2020. Voir le document de Santé publique France sur la surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) en 2020 dans lequel il est noté

La principale source d’infection suspectée est la consommation de coquillages, notamment les huîtres. L’hiver 2019-2020 avait été particulièrement marqué par des TIAC provoquées par des virus entériques (norovirus principalement) avec 134 TIAC liées à la consommation d’huîtres notifiées sur le seul mois de décembre 2019 représentant la moitié des TIAC notifiées en décembre 2019. Ce phénomène a continué sur le mois de janvier 2020 avec 30 TIAC (22%) liées à la consommation d’huîtres signalées en janvier 2020. Du norovirus a été identifié dans des prélèvements de selles de malades, sur des prélèvements d’huîtres et sur des zones de pêche. Ces TIAC ont conduit à la fermeture d’une trentaine de zones de pêche en janvier 2020.

Pour l’Irlande, Le Centre for Food Safety (CFS) du Food and Environmental Hygiene Department a ordonné le 4 janvier 2023 de suspendre l'importation d'huîtres crues récoltées à Carlingford Lough (LH-CL-BN) en Irlande. Les professionnels devraient également cesser immédiatement d'utiliser ou de vendre le produit concerné s'ils le possèdent. Pas encore de notification au RASFF de l’UE. Voir la dernière alerte intoxication alimentaire suspectée (04/01/2023).

Lorsque Food Safety News a a demandé aux autorités irlandaises de commenter l'incident, elles ont déclaré: «La Food Safety Authority of Ireland, la Sea-Fisheries Protection Authority et le Marine Institute enquêtent sur la source présumée de deux cas groupés d'intoxication alimentaire survenus à Hong Kong, éventuellement liées à la consommation d'huîtres crues récoltées à Carlingford Lough, en Irlande. L'investigation est actuellement en cours.»

Pour la Norvège. Une notification d’alerte 2023.0133 au RASFF de l’UE par le Danemark rapporte que des huîtres de Norvège sont soupçonnées d'être à l'origine d'une épidémie de maladie d'origine alimentaire. 73 personnes seraient concernées, probalement norovirus inside !

Conclusion
L’année commence bien pour RappelConso !
Et avec en prime, The Show Must Go On!

dimanche 8 janvier 2023

Choses lues sur l'hygiène alimentaire à Paris en 2023 !

Je n'ai pas trouvé sur le site d'Alim'confiance de quand datait la dernière inspection sanitaire ...
Pour être précis, la Rotonde de Stalingrad est en fait  appelée Rotonde de la Villette, mais ça ne change rien au problème.

Des experts font progresser la compréhension de la quantité d'allergènes

«Des experts font progresser la compréhension de la quantité d'allergènes», source Food Safety News.

Des scientifiques ont amélioré leurs connaissances sur les doses d'allergènes alimentaires qui peuvent entraîner des réactions allergiques.

La consultation d'experts de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l'évaluation des risques liés aux allergènes alimentaires (Risk Assessment of Food Allergens) s'est réunie pour établir le niveau de plusieurs allergènes alimentaires qui ne devraient pas entraîner de risques graves pour la santé chez la majorité des consommateurs.

Le comité a examiné quatre approches pour définir les seuils : analytiques ; Dose maximale sans effet néfaste observé [NOAEL pour No Observed Adverse Effect Level] et facteur d'incertitude [UF] ; dose de référence [BMD benchmark dose] avec/sans marge d'exposition (MoE pour with/without margin of exposure) et évaluation probabiliste des dangers avant d'opter pour cette dernière dose et dose de référence sans MoE.

Ils ont convenu que les seuils, également appelés doses de référence (RfD pour reference doses), devraient être conformes à une définition de valeurs guides basées sur la santé.

Les experts ont noté la rareté de l'anaphylaxie alimentaire mortelle et ont observé qu'aucune réaction mortelle n'avait été signalée suite à une exposition égale ou inférieure aux quantités considérées pour la dose de référence. Le comité a convenu que, pour tous les allergènes prioritaires, la sécurité serait assurée en utilisant ED05 comme base pour définir les RfD. Les doses déclenchantes (ED pour eliciting doses) basées sur la population peuvent être exprimées en tant que ED05 ou ED01, respectivement en tant que doses provoquant des réactions chez 5% ou 1% des personnes.

Établir des seuils
Les RfDS résultants exprimés en milligrammes (mg) de protéines totales provenant de la source allergène étaient : 1 mg : noix et noix de pécan ; noix de cajou et pistache; et amande; 2 mg : cacahuète, graine de sésame, lait de vache et œuf ; 3 mg : noisette ; 5 mg : blé, poisson et 200 mg : crustacés comme les crevettes, les crevettes, les crabes et les homards.

Les doses de référence doivent être converties en niveaux d'action de tant de milligrammes de protéines totales provenant de la source allergène par kilogramme d'aliment.

L'objectif principal de la RfD est d'améliorer la gestion de la présence involontaire d'allergènes dans les aliments, ce qui comprend l'utilisation de l'étiquetage préventif des allergènes (PAL pour Precautionary Allergen Labeling). Il n'est pas destiné à être utilisé pour définir l'étiquetage sans allergène.

La connaissance des seuils est importante pour évaluer les risques liés aux allergènes et mettre en place des stratégies de gestion et de réduction des risques. Selon le rapport, les options de management des risques pourraient inclure la mise en œuvre du PAL, la surveillance des allergènes dans la chaîne d'approvisionnement ou dans les installations de production et le management des risques pour la santé liés à la présence involontaire d'allergènes.

Il s'agissait de la deuxième des quatre réunions d'experts. La première en 2020 a examiné et validé une liste d'allergènes prioritaires du Codex, la troisième partie en 2021 a examiné les preuves à l'appui de l'étiquetage de précaution et la quatrième partie en novembre 2022 a étudié les exemptions pour les allergènes alimentaires.

Les personnes impliquées dans la deuxième partie du rapport comprenaient Bert Pöpping, de FOCOS, Stephen Taylor, de l'Université du Nebraska-Lincolnn Patrick O'Mahony, de l'Autorité de la sécurité des aliments d'Irlande, Sébastien La Vieille de Santé Canada, et Lauren Jackson du CFSAN de la FDA.

samedi 7 janvier 2023

Le microbiome d'un centre commercial est le reflet de ses clients

Les centres commerciaux sont une plaque tournante de l'activité, tant pour les personnes que pour les agents pathogènes. De nouvelles recherches en microbiologie sur le microbiome des centres commerciaux sont publiées sur le site de l’American Society for Microbiology (ASM); cela montre que le microbiome d'un centre commercial reflète ses clients (A Shopping Mall’s Microbiome Mirrors Its Shoppers).

Faits saillants
- Des chercheurs ont analysé les populations microbiennes des surfaces de 20 centres commerciaux en Chine.
- Chaque microbiome du centre commercial était différent, mais l'étude a trouvé un noyau commun, comprenant de nombreux agents pathogènes.
- Une meilleure compréhension des microbiomes des centres commerciaux pourrait améliorer les stratégies de surveillance des menaces émergentes pour la santé publique.

Les gens affluent vers les centres commerciaux pour toutes sortes de raisons. Mais l'argent n'est pas la seule chose qu'ils laissent derrière eux, et les sacs à provisions ne sont pas les seules choses qu'ils rapportent à la maison.

Cette semaine dans mSystems, des chercheurs rapportent (Dynamics of Microbial Community and Potential Microbial Pollutants in Shopping Malls) que les sols, escaliers mécaniques et autres surfaces des centres commerciaux ont leurs propres communautés microbiennes, assemblées à partir des microbes des personnes qui les traversent. Le microbiome du centre commercial comprend une grande partie d'agents pathogènes potentiels, en particulier à l'intérieur du bâtiment, ce qui suggère que la transmission de surfaces à personne pourrait propager la maladie.

«Les surfaces des centres commerciaux agissent comme une voie par laquelle les microbes se déplacent entre les zones des centres commerciaux, même entre des régions très éloignées», a dit Xin-Li An de l'Institut de l'environnement urbain (IUE) de l'Académie chinoise des sciences, à Xiamen. Elle a codirigé l'étude avec Jian-Xin Xu, au même institut. «L'exposition de la population au microbiome du centre commercial modifie peut-être la trajectoire de la santé en mettant des personnes en contact avec des agents pathogènes», a-t-elle dit.

Les résultats suggèrent que le mouvement des agents pathogènes dans un centre commercial ne se limite pas aux rencontres de personne à personne, mais peut également se produire par le biais de transmissions de personnes aux surfaces ou de surfaces aux personnes.

Dans des études précédentes, des chercheurs en Chine ont rapporté que les centres commerciaux avaient été au centre de nombreuses épidémies locales de la Covid-19 pendant la pandémie. Ces études ont amené An et ses collègues à réfléchir au rôle des centres commerciaux, qui rassemblent des personnes pour diverses activités, dans la propagation des agents pathogènes en général.

«Les centres commerciaux pourraient être un environnement de propagation de la contamination microbienne», a dit An.

Les chercheurs ont prélevé des échantillons au printemps et à l'été 2022 sur les sols et les escaliers mécaniques de 20 centres commerciaux de Xiamen, Chine, ainsi que sur l'extérieur immédiat du bâtiment, y compris les sols de la ceinture verte et la poussière des routes. Ils ont utilisé le séquençage de l'ARNr 16s pour analyser les échantillons de populations bactériennes et l'amplification ITS (Internal Transcribed Spacer) pour identifier les espèces fongiques. Ils ont trouvé la plus grande richesse en espèces bactériennes dans les sols des centres commerciaux, suivis des escaliers mécaniques, puis de la poussière des routes, et enfin des sols de la ceinture de verdure.

Les environnements intérieurs ont montré des concentrations plus élevées d'agents pathogènes humains, ainsi qu'une proportion plus élevée de gènes associés à la résistance aux antimicrobiens, que les prélèvements extérieurs. Les espèces qui dominaient la population variaient selon la saison. Et bien que les microbiomes variaient d'un centre commercial à l'autre et d'une saison à l'autre, les chercheurs ont trouvé une communauté microbienne centrale qui était partagée dans plus de 80% des 274 prélèvements totaux. La plupart de ces microbes étaient associés à des agents pathogènes potentiels.

Ce noyau comprenait Acinetobacter baumannii, une bactérie Gram négatif à l'origine de nombreuses infections nosocomiales. Il y avait également Kocuria kristinae, une bactérie Gram positif habituellement inoffensive qui vit sur la peau et peut provoquer des infections chez les patients dont le système immunitaire est affaibli. Cladosprorium, une type de moisissure qui peut provoquer des allergies et, dans certains cas, des infections, faisait également partie de la communauté de base.

Les travaux d'An à l'IUE se concentrent sur les agents pathogènes humains, en particulier les virus et les bactéries dotés de gènes de résistance aux antimicrobiens, dans les environnements urbains. Outre les centres commerciaux, ces environnements comprennent les usines de traitement des eaux usées, les marchés humides et les fermes. Comprendre le microbiome du centre commercial est un élément important d'un objectif plus large de surveillance des menaces potentielles pour la santé publique. La prochaine étape consiste à collecter plus de données sur la façon dont un microbiome de centre commercial change dans le temps et dans l'espace, et à rechercher plus de points communs.

La nouvelle étude suggère une autre direction pour de nouvelles recherches, a ajouté An, pour étudier les expositions microbiennes qui surviennent par la respiration. Dans une future étude, les chercheurs prévoient de se concentrer sur le microbiome de l'air dans les centres commerciaux.

vendredi 6 janvier 2023

Une seconde épidémie au Royaume-Uni due à des pastèques importées révélée

«Une seconde épidémie au Royaume-Uni due à des pastèques importées révélée», source article de Joe Whitworth paru le 6 janvier 2023dans Food Safety News.

Le Royaume-Uni a été touché par deux épidémies liées à du melon en 2021, selon une étude récemment publiée.

On savait déjà que le Royaume-Uni faisait partie d'une épidémie à Salmonella Braenderup dans plusieurs pays avec 350 cas causés par des melons du Honduras.

Quatre personnes ont été malades aux États-Unis et deux au Canada. Il y avait aussi des cas de maladie en Suède, Belgique, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suisse, Autriche, République tchèque, Finlande, France, Irlande, Luxembourg et Norvège.

Cependant, il y a eu une autre épidémie due à E. coli O157 qui était également liée à des pastèques importées, selon une étude publiée dans Journal of Food Protection, Two Outbreaks of Foodborne Gastrointestinal Infection Linked to Consumption of Imported Melons, United Kingdom, March to August 2021.

Incident à STEC liés à des pastèques
En juillet et août 2021, il y a eu 17 cas à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O157:H7 au Royaume-Uni. L'examen des données du questionnaire de surveillance des STEC et l'analyse des réponses d'un questionnaire modifié générateur d'hypothèses impliquaient la consommation de pastèques prédécoupées d'un distributeur provenant d'Europe comme véhicule de l'infection.

Neuf patients étaient des femmes et les âges variaient de moins de 1 à 65 ans. Les patients vivaient dans toute la Grande-Bretagne, dont 10 en Angleterre, six au Pays de Galles et un en Écosse. Treize personnes ont signalé une diarrhée sanglante et des douleurs abdominales, huit des nausées, cinq des vomissements et trois de la fièvre. Six personnes ont été hospitalisées mais aucune n'a développé de syndrome hémolytique et urémique (SHU) et personne n'est décédé.

Sur huit patients qui ont déclaré avoir consommé de la pastèque précoupéee, cinq l'ont achetée chez le même distributeur. Les chercheurs ont déclaré que des questionnaires modifiés générateurs d'hypothèses devraient être utilisés au début des enquêtes pour capturer des antécédents d'exposition détaillés pendant que le patient est toujours disposé à participer, et pour réduire le biais du rappel. Ils ont également proposé une révision du questionnaire standard STEC, afin de fournir plus de détails sur les produits frais, y compris la variété, le distributeur, la marque et la gamme de produits.

Le distributeur de pastèques a dit avoir effectué des dénombrements de E. coli comme indicateur de contamination, sur un échantillon par production. Aucun échantillon ne contenait plus de 100 unités formant colonies par gramme (ufc/g). Le test pour E. coli O157 n'a été effectué que pour les échantillons contenant plus de 100 ufc/g. Deux distributeurs ont testé 209 et 359 produits contenant de la pastèque prédécoupée et n'ont signalé aucun échantillon supérieur à 100 ufc/g.

Les pastèques provenaient de trois entreprises en Espagne. La pastèque a été découpée dans une usine de fabrication en Angleterre et avait une durée de conservation de cinq à six jours. Aucun échantillon de pastèque entière ou prédécoupée en production dans les jours précédant l'apparition des symptômes chez les cas n'était disponible pour des tests.

Épidémie à Salmonella dans des melons
Entre mars et juillet 2021, il y a eu 113 cas à Salmonella Braenderup au Royaume-Uni. Des études épidémiologiques analytiques ont identifié les melons Galia comme véhicule de l'infection. La souche de l'éclosion a ensuite été isolée à partir de deux échantillons de melon Galia importés d'Amérique latine.

Plus de 100 patients vivaient en Angleterre, mais huit se trouvaient en Écosse et deux au Pays de Galles et en Irlande du Nord. Au total, 70 cas étaient des femmes et les patients étaient âgés de 6 mois à 101 ans. Quinze ont été hospitalisés et trois personnes étaient déjà hospitalisées lorsque les symptômes ont commencé.

Au cours de l'enquête sur l'éclosion, 200 échantillons de melon, y compris des variétés Galia, cantaloup ou miellat d'un fournisseur au Honduras, ont été testés dans les laboratoires UKHSA Food, Water, and Environment (FW&E) à York, Londres et Porton et deux melons Galia étaient positifs.

Les melons cantaloup ont également été identifiés comme des vecteurs potentiels d'infection et n'ont pas pu être exclus sur la base des résultats de l'étude et de la nature similaire des schémas de croissance, de transport, d'approvisionnement et de distribution. Il était possible que des similitudes dans l'apparence des melons Galia et cantaloup aient conduit à des cas identifiant de manière incorrecte le type qu'ils consommaient.

Les autorités du Honduras ont effectué une inspection sur place de l’exploitation agricole en juin 2021. Un plan de gestion des risques a été élaboré. Il y avait eu de fortes pluies pendant trois jours pendant la récolte. Salmonella Braenderup correspondant à la souche épidémique a été retrouvé à la surface d'une cuve de lavage dans l'une des installations honduriennes où des melons Galia étaient conditionnés.

«Une variété de sources de contamination étaient possibles ; le plus probable étant que des précipitations exceptionnellement élevées au Honduras pendant la période de récolte ont entraîné un débordement des eaux usées et que le ruissellement a contaminé l'eau utilisée pour irriguer les cultures de melons», ont dit les scientifiques.

Une contamination après récolte par un manipulateur infecté ou une contamination croisée par d'autres produits pendant le processus de transport pourrait également s'être produite.

«Étant donné la difficulté d'éliminer les agents pathogènes de la chair des fruits et légumes prêts à consommer, les interventions de santé publique devraient cibler toutes les étapes de la chaîne alimentaire avant la consommation, de la culture dans les champs à la transformation, l'emballage et la distribution», ont dit les chercheurs.

NB : Watermelon, en Français correspond à la pastèque, mais dans certains pays anglo-saxons et au Québec, il est question de melon d'eau.

Si la migration continue de Colletotrichum graminicola, l'agent causal de l'anthracnose du maïs

Échantillonnage mondial de Colletotrichum graminicola. Les cercles rouges indiquent le nombre d'isolats échantillonnés. Œuvre créée avec mapchart.net.

Il y a une migration continue de Colletotrichum graminicola (l'agent causal de l'anthracnose du maïs) entre des pays, peut-être en raison du mouvement de matériel végétal infecté. Ces découvertes ont des implications directes pour la gestion des maladies des plantes. L’étude, «Population Genomics Provide Insights into the Global Genetic Structure of Colletotrichum graminicola, the Causal Agent of Maize Anthracnose», est parue dans mBio, une revue de l’American Society for Microbiology.

Résumé
Comprendre la diversité génétique et les mécanismes sous-jacents à la variation génétique dans les populations d'agents pathogènes est crucial pour le développement de stratégies de contrôle efficaces. Nous avons étudié la diversité génétique et la biologie reproductive des isolats de Colletotrichum graminicola qui infectent le maïs en séquençant les génomes de 108 isolats collectés dans 14 pays à l'aide du séquençage de l'ADN associé au site de restriction (RAD-seq) et du séquençage du génome entier (WGS).

Des analyses de clustering basées sur des polymorphismes mononucléotidiques ont révélé trois groupes génétiques délimités par une origine continentale, compatibles avec une courte dispersion de l'agent pathogène et une subdivision géographique. Des migrations intra- et intercontinentales ont été observées entre l'Europe et l'Amérique du Sud, probablement associées au mouvement de matériel génétique contaminé. Une faible clonalité, des signes de recombinaison génétique et une grande diversité phénotypique ont été détectés. Nous montrons des preuves que, bien que cela soit rare (peut-être en raison de pertes de gènes associés à la reproduction sexuée et à la méiose), C. graminicola peut subir une recombinaison sexuelle. Nos résultats soutiennent les hypothèses selon lesquelles la migration intra- et intercontinentale des pathogènes et la recombinaison génétique ont un impact important sur la structure de la population de C. graminicola.

Importance
Les agents pathogènes des plantes entraînent des réductions significatives du rendement et de la qualité des cultures et causent d'énormes pertes économiques dans le monde entier. La réduction de ces pertes fournit une stratégie évidente pour augmenter la production alimentaire sans dégrader davantage les écosystèmes naturels ; cependant, cela nécessite une connaissance de la biologie et de l'évolution des agents pathogènes dans les agroécosystèmes. Nous avons utilisé une approche de génomique des populations pour étudier la diversité génétique et la biologie reproductive de l'agent pathogène de l'anthracnose du maïs (Colletotrichum graminicola) dans 14 pays. Nous avons constaté que les populations sont corrélées à leur origine géographique et que la migration entre les pays est en cours, peut-être causée par le mouvement de matériel végétal infecté. Ce résultat a des implications directes pour la gestion de la maladie car la migration peut entraîner le déplacement de génotypes plus virulents et/ou résistants aux fongicides. Nous concluons que la recombinaison génétique est fréquente (contrairement à la vision traditionnelle selon laquelle C. graminicola est principalement asexuée), ce qui a un impact important sur les mesures de contrôle et les programmes de sélection visant à contrôler cette maladie.

NB : L’image ci-dessous représente des symptômes d'anthracnose sur une feuille de sorgho, dus à Colletotrichum graminicola (Ces.) G.W. Wilson. Clemson University - USDA Cooperative Extension Slide Series, Bugwood.org.

Le Canada détecte du poliovirus dans des prélèvements d'eaux usées

«Le Canada détecte du poliovirus dans des prélèvements d'eaux usées», Brève du 5 janvier 2023 par Lisa Schnirring de CIDRAP News.

Deux jours avant Noël, le Canada a signalé à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le poliovirus de type 2 dérivé d'un vaccin (VDPV2) provenant de deux prélèvements d'eaux usées à l'Organisation mondiale de la Santé, l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) de l'OMS dans une mise à jour épidémiologique du 30 décembre.

 Les prélèvements canadiens qui ont été testés positifs pour le virus ont été collectés en août dans le cadre d'un échantillonnage ciblé sur des zones étroitement liées aux communautés de New York où des échantillons similaires positifs pour les eaux usées ont été trouvés plus tôt. Un troisième échantillon environnemental positif du Canada, également collecté en août, est en attente de confirmation par isolement du virus.

L'OPS a déclaré que les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis testaient les échantillons canadiens pour voir s'ils étaient génétiquement liés aux échantillons de VDPV2 (vaccine-derived poliovirus type 2) de New York.

Le Canada n'a signalé aucun cas de paralysie flasque aiguë (PFA) en 2022.

Prélèvements des eaux usées aux États-Unis
L'été dernier, le VDPV2 a été confirmé chez un jeune homme non vacciné sans voyage récent dans le comté de Rockland à New York qui a subi une PFA. L'affaire a marqué le premier cas aux États-Unis depuis 2013.

Un échantillonnage élargi des eaux usées à la suite du cas a identifié le virus dans plusieurs comtés voisins, y compris à New York, suggérant une propagation communautaire du virus. Au 30 décembre, New York avait identifié 99 échantillons positifs préoccupants, dont 92 avaient des liens génétiques avec le cas de PFA du comté de Rockland. L'échantillon positif le plus récent a été signalé en novembre dans le comté d'Orange.

En 2022, des résultats environnementaux similaires ont été signalés lors d'analyses des eaux usées à Londres et à Jérusalem. Début décembre, le CDC a annoncé un plan visant à étendre les tests de dépistage du poliovirus dans les eaux usées afin d'évaluer l'étendue de la propagation et de concentrer les efforts de vaccination, en commençant par le Michigan et Philadelphie.

Mise à jour du 7 janvier 2023
Pendant ce temps, trois pays africains signalent davantage de cas de poliomyélite dérivée du vaccin, source CIDRAP News du 6 janvier 2023.

jeudi 5 janvier 2023

La Chine va cesser de tester les aliments réfrigérés et surgelés pour la COVID à partir du 8 janvier 2023

Le vent semble tourner pour la Chine avec sa gestion de la pandémie liée à la Covid, avec ces quelques éléments,

Mais il y a plus, «La Chine va cesser de tester les aliments réfrigérés et surgelés pour la COVID à partir du 8 janvier 2023», selon Reuters.

En janvier 2022, le blog vous proposé un article, «La Chine intensifie les contrôles après la découverte de coronavirus dans des fruits»

Le commerce de la viande en Chine a applaudi vendredi la fin imminente des tests et la désinfection des aliments réfrigérés et surgelés pour la COVID-19, plus de deux ans après que Pékin ait commencé la pratique controversée, ajoutant des coûts substantiels au commerce.

L'Administration d'État pour la réglementation du marché cessera de tester les aliments réfrigérés et surgelés pour la COVID-19 à partir du 8 janvier, selon un avis vu par Reuters et confirmé par l'agence.

Elle n'exigera plus non plus que tous les aliments réfrigérés et surgelés importés entrent dans des entrepôts centralisés pour être désinfectés et testés avant d'atteindre le marché intérieur.

L'abandon des mesures fait suite à une annonce similaire de l'autorité douanière mercredi selon laquelle elle cessera de tester les aliments de la chaîne du froid arrivant dans les ports du pays.

«Cette politique signifie que nous aurons des coûts et des risques beaucoup plus faibles sur le stockage et le transport des produits», a dit un importateur de viande basé à Pékin qui achète du bœuf et du porc aux États-Unis et dans d'autres pays.

NB : C'était le 5700e article du blog !