jeudi 9 avril 2020

Il faut faire des tests, oui mais des tests PCR !


Le jeudi 2 avril 2020, le Premier Ministre a garanti une « montée en puissance rapide » du nombre de tests diagnostic du Covid-19, certifiant que de « plus de 20 000 tests par jour », on passera rapidement à 30 000 dépistages quotidiens. (source)

Oui mais quand ?

Là aussi il y a une ‘discussion’ d’experts et c’est aussi comme pour les médicaments ...
Dans les faits, les tests biologiques sont faillibles. « La qualité du prélèvement, c'est 90% de la qualité d'un test », a résumé Bruno Pozzetto, chef du service de virologie au CHU de Saint-Etienne, sur FranceInfo. Nicolas Lévêque, chef du service de virologie du CHU de Poitiers, a estimé que si le geste « est mal réalisé, il peut expliquer en bonne partie ce qu'on attribue par erreur à des 'faux négatifs'. » « On sait depuis un mois que lorsqu'on fait le test à partir d'un prélèvement nasal, dans 40% des cas c'est positif et dans 60% c'est négatif. Alors que si on fait un prélèvement profond, dans la trachée, dans les bronches […] dans 80% des cas, c'est positif », a expliqué Anne Goffard, virologue, sur France Inter. Et pour cause, à partir du septième ou huitième jour « l'infection entre dans les voies respiratoires basses », a précisé Bruno Pozzetto. Ainsi, le personnel soignant réalise sous endoscopie un « lavage broncho-alvéolaire ». Nicolas Lévêque a tempéré : « le prélèvement nasopharyngé suffit dans 99% des cas pour les formes banales de la maladie, d'autant qu'il est plus simple à manipuler en laboratoire. » In fine, les « faux négatifs » dépendraient de la technique et de la temporalité du test diagnostic.


Pour cet expert, le Pr Philippe Froguel, endocrinologue, dans un article paru dans Le Figaro.fr du 8 avril, « Pourquoi le Covid-19 surprend et divise les médecins eux-mêmes » indiquait,
Au moment où l’on discute les conditions du déconfinement, le doute s’installe sur les mesures à prendre : ainsi, il a fallu que les génomiciens de recherche lancent avec le CNRS et l’INSERM et avec le soutien de l’Académie de médecine une campagne publique pour qu’on les laisse enfin produire en masse les tests PCR de diagnostic du Covid-19 dont on a urgemment besoin. En effet, seuls les tests PCR diagnostiquent la présence de particules virales vivantes chez les porteurs malades ou sains. Ils sont irremplaçables. Pourtant, l’empirisme ambiant amène à penser que seuls les tests sérologiques qui mesurent les anticorps présents dans le sang devront être utilisés lors du déconfinement.
Or comme l’explique l’académie de médecine, si ces test ont un intérêt épidémiologique pour déterminer si une zone géographique donnée peut sortir du confinement, ils ne sont ni appropriés ni assez fiables pour servir de dépistage individuel:les anticorps apparaissent eviron 14 jours après l’infection. Ils disent donc si quelqu’un a été en contact avec e virus, mais pas s’il est guéri et même s’il est non contaminant.


L’Académie nationale de médecine indique dans un communiqué du 5 avril 2020, à propos de la sortie du confinement,
Que la décision sur la sortie du confinement ne soit pas fondée sur les résultats de tests biologiques individuels, dont la disponibilité et la fiabilité n’apparaissent pas assurées à brève échéance, et dont les implications opérationnelles seront sources de confusion ;

Cela a le mérite d’être clair …

Bref, pour revenir aux tests en France, sans savoir précisément lesquels, le site du CEBM de l’Université d’Oxford rapporte aujourd’hui, pour la France, les données suivantes :

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Si les chiffres pour la France sont exacts, ces données sont ridiculement faibles par comparaison à nos voisins européens, faire des tests, voilà l'urgence !

Pendant ce temps, l'IHU de Marseille en est à 66 225 tests. Sur l'utilité du dépistage voir ce lien de l'IHU de Marseille.

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