vendredi 7 août 2020

Dans la série baisse des contrôles de la DGCCRF, 'Étiquetage et traçabilité des viandes' où le taux d’anomalies s’élève à plus de 30%


Dans un document du ministère de l’agriculture et de l’alimentation du 28 mai 2020, « La transparence de l’information du consommateur sur les produits agricoles et alimentaires est renforcée », on peut y lire …
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances a quant a elle déclaré que « l’amélioration de l’étiquetage des produits alimentaires est indispensable pour permettre aux consommateurs de devenir de véritables «consom-acteurs». Nombreux sont les Français qui ont à cœur de favoriser les circuits courts, les productions de qualité et de soutenir nos agriculteurs. Cette traçabilité renforcée conforte notre politique en faveur du «Fabriqué en France» ».
En attendant que tout cela soit réalisé, un jour peut-être, la DGCCRF publie le 6 août 2020, « Étiquetage et traçabilité des viandes bovines, ovines, porcines et de volaille ».

Et qu’apprend-on ?
Au cours de l’année 2018, les enquêteurs ont contrôlé 1 926 établissements (grandes et moyennes surfaces, boucheries, grossistes, ateliers de découpe et de transformation, abattoirs, éleveurs pratiquant la vente directe, restaurants) et réalisé près de 2 150 actions de contrôle portant essentiellement sur l’étiquetage et la traçabilité des produits. Le taux d’anomalies s’élève à plus de 30 %.
Quel que soit le mode de distribution, les enquêteurs ont relevé des anomalies concernant l’origine nationale (des cas de « francisation »), des allégations relatives aux races, des messages quant à l’origine régionale des animaux et des signes de qualité utilisés de manière abusive. Dans près de 40 % des établissements contrôlés, les actions visant à vérifier la conformité aux règles d’origine et le respect des règles de traçabilité ont donné lieu à des suites (avertissements, injonctions, procès-verbaux).
Les constatations diffèrent selon le stade de la commercialisation.
Les procédures de gestion de la traçabilité sont parfois insuffisantes
Dans le cas des grandes et moyennes surfaces, chaque enseigne dispose de son propre logiciel de gestion de la traçabilité. Au sein d’une même enseigne, les procédures peuvent ne pas être appliquées uniformément.
Les enquêteurs ont constaté que parfois  :
  • les responsables des rayons boucherie ne savent pas analyser les données enregistrées,
  • il n’existe pas d’autocontrôles des procédures de traçabilité,
  • ni les mentions d’étiquetage (numéro de lot, numéros d’agrément) ni la cohérence des lots ne sont vérifiées,
  • les erreurs de saisies lors de l’enregistrement des lots à l’arrivée ou au moment de l’emballage ne sont pas détectées,
  • les personnels ne sont pas formés.
La loyauté de l’information n’est pas garantie en l’absence de traçabilité
Lorsque des manquements sont constatés dans les procédures de traçabilité des viandes,  cette  traçabilité ne permet plus d’assurer la loyauté de l’information fournie au consommateur, les caractéristiques alléguées n’étant pas garanties.
Dans le cadre de cette enquête qui date de 2018, il y a eu 1 926 établissements contrôlés avec 951 avertissements, 214 suites administratives et 164 procès-verbaux administratifs ou pénaux

Mais dans une précédente enquête de novembre 2014 de la DGCCRF, « Étiquetage et traçabilité de la viande bovine », il était rapporté 5 461 contrôles (50% de contrôles dans la restauration) et 4 798 établissements, ce qui a entraîné 1 978 avertissements, 271 procès-verbaux et 61 mesures de police administrative.

Dans une autre enquête de mars 2016 de la DGCCRF, « Étiquetage et traçabilité des viandes », on apprend qu’il y a eu 2 474 établissements visités et 2 804 contrôles effectués, ce qui a entraîné 1 134 avertissements, 102 mesures administratives et 210 procès-verbaux.

Ce rappel des enquêtes précédentes montre à l’évidence la baise de la pression de la DGCCRF sur les contrôles et les établissements, mais de cela, il n’en est toujours pas question …

On est passé ainsi d’année en année …


Année
Etablissements
Contrôles
2018
1 926
2 150
2016
2 474
2 804
2014
4 798
5 461


Mise à jour du 7 septembre 2020. Mieux vaut tard que jamais, selon Food Navigator du 4 septembre 2020, « One-third of meat products in France breach labelling and traceability requirements » (Un tiers des produits carnés en France enfreignent les exigences d'étiquetage et de traçabilité).

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.