jeudi 11 février 2021

Autopsie d'un rappel de produit alimentaire en retard !

Je ne sais pas si le futur et attendu dispositif RappelConso est «en bonne voie» et suivra l'exemple qui suit, mais il y a vraiment du souci à se faire, car un retard important quant à l'information du consommateur est encore en cause en ce qui concerne le rappel de produits alimentaires, jugez plutôt …

La DGCCRF nous informe du rappel le 11 février 2021 de «sandwich Bloomer potiron brebis de marque Monoprix».

Il est indiqué que ce rappel est réalisé «suite à la mise en évidence d’une présence de Listeria Monocytogenes dans l’une des matières premières du produit.»
On apprend aussi que le sandwich est garni de potiron, de fromage au lait pasteurisé de brebis, cranberries émincées séchées et cerneaux de noix.
Je donne cette dernière information pour ceux qui voudraient découvrir où se nicherait Listeria monocytogenes …, à mon avis, c'est assez facile ...
  • Premier souci, pas de nom du professionnel fabriquant le produit.
  • Deuxième souci, le communiqué du dit professionnel date du 2 février 2021.
  • Troisième souci, la DLC du produit va du 9 janvier au 9 février 2021. Cela signifie que lle produit ne doit plus être consommé après le 9 février 2021.
  • Quatrième souci, la date du communiqué de rappel de la DGCCRF est le 11 février 2021, soit deux jours après la fin de la DLC ! Quelle est son utilité ?
  • Cinquième souci, l'affichage du professionnel, indique que ce rappel est réalisé 'par principe de précaution', ce qui est bien entendu erroné, il s'agit d'une mesure de précaution, nuance donc …
  • Sixième souci, le produit se trouvait en vente chez Monoprix, ce distributeur, non seulement n'informe pas les consommateurs des rappels sur son site Internet, mais en plus, il continue à indiquer «Aucun produit n’est rappelé actuellement. Pour toute question, nous vous invitons à vous renseigner auprès du Service Clients au numéro Vert suivant : 0 800 05 8000 (appel gratuit depuis un poste fixe).»

Bien entendu, tout ceci n'existera plus demain grâce à RappelConso, dont je vous rappelle que pour les consommateurs, il débutera le 1er avril 2021, c'est déjà un gag !

Effets indésirables des compléments alimentaires, utilisez le site Nutrivigilance

L'Anses informe le 11 février 2021 d'un nouveau site de déclaration en ligne pour la Nutrivigilance.

Le dispositif de Nutrivigilance collecte les signalements d’effets indésirables liés à la consommation de certains produits alimentaires, dont les compléments alimentaires. Les professionnels de santé, les fabricants ou distributeurs et les particuliers peuvent désormais déclarer ces effets indésirables sur un nouveau site plus facile et rapide à utiliser. En déclarant sur le site, ils contribuent ainsi à améliorer la connaissance des produitset la sécurité des consommateurs.

La Nutrivigilance, un dispositif pour améliorer la sécurité des consommateurs

Porté par l’Anses depuis 2009, le dispositif national de Nutrivigilance a pour objectif d'améliorer la sécurité des consommateurs en identifiant rapidement d'éventuels effets indésirables liés à la consommation de certains aliments que sont les compléments alimentaires, les aliments ou boissons enrichis en vitamines, minéraux, extraits de plantes, les nouveaux aliments et nouveaux ingrédients ou encore les produits destinés à l'alimentation de populations particulières : nourrissons, patients souffrant de troubles du métabolisme, de dénutrition…

Pour cela, l’Anses s’appuie sur les déclarations en ligne effectuées par les professionnels de santé (médecins, pharmaciens…) et les fabricants ou distributeurs. Les particuliers peuvent aussi déclarer, il est cependant recommandé de prendre contact avec un professionnel de santé afin que ce dernier effectue la déclaration d’effets indésirables.

Un nouveau site à l’ergonomie optimisée pour faciliter les déclarations

La nouvelle ergonomie du site de télédéclaration permet au déclarant de remplir plus rapidement et de façon plus précise les informations concernant les produits consommés ou l’effet indésirable observé. Les signalements suffisamment renseignés sont ensuite analysés par un groupe de médecins qui évalue la sévérité de l’effet indésirable et la probabilité d’un lien entre la consommation du produit et la survenue de cet effet, c’est ce qu’on appelle l’imputabilité.

Ainsi, l’Anses a publié quinze avis concernant une large gamme de produits suivis par la nutrivigilance, notamment sur les risques liés à la consommation de certaines substances présentes dans des compléments alimentaires (spiruline, lutéine, zéaxanthine, synéphrine, levure de riz rouge, glucosamine et chondroïtine, mélatonine, etc.), de compléments alimentaires destinés aux sportifs, aux femmes enceintes, de boissons dites «énergisantes» ou encore de boissons autres que le lait maternel et ses substituts dans l’alimentation des nourrissons de moins d’un an.

Pour les particuliers, les compléments alimentaires ne sont pas des produits anodins. Pour connaître nos conseils sur la consommation de compléments alimentaires, consultez notre infographie.

Déclarez un effet indésirable sur le site Nutrivigilance.

Des scientifiques appellent à un changement des règles de l'UE sur les parasites dans les poissons

Cycle biologique des Anisakidae (Source Efsa, 2010).

«Des scientifiques appellent à un changement des règles de l'UE sur les parasites dans les poissons» source article de Joe Whitworth paru le 11 février 2021 dans Food Safety News.

Les résultats d'une étude sur les parasites dans les poissons soutiennent une modification de la réglementation européenne, selon des chercheurs.

Leurs travaux ont révélé un faible risque d'infection des larves d'Anisakis dans les produits de la pêche issus des activités maricoles européennes. La mariculture, un type d'aquaculture, implique la production d'aliments destinés à la consommation humaine en milieu marin.

Selon les auteurs de l’étude, la demande croissante de produits de la pêche crus ou insuffisamment cuits, fournis par l’aquaculture et la pêche, suscite des inquiétudes quant au risque de parasites zoonotiques des poissons. L'anisakiase, qui est causée par des larves de nématodes appartenant au genre Anisakis dans le milieu marin, est considérée comme la principale menace pour la santé humaine.

Règles actuelles de l'UE

La réglementation européenne stipule qu'il est obligatoire d'appliquer un traitement de congélation des produits de la pêche destinés à être consommés crus ou insuffisamment cuits mais exclut le saumon atlantique d'élevage. Cette exemption est basée sur un avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de 2010.

Les chercheurs de la revue Eurosurveillance ont déclaré que la dorade royale d'élevage, le bar européen, le turbot et la truite arc-en-ciel marine devraient également bénéficier de l'exemption du traitement par congélation.

De 2016 à 2018, une enquête a été menée sur 6 549 poissons d'élevage, dont 2 753 dorade royale, 2 761 bar européen et 1 035 turbot provenant de 14 fermes aquacoles en Italie, Espagne et Grèce. Ces trois espèces représentent 95% de la production maricole de l'UE à l'exclusion du saumon atlantique.

Deux cents truites arc-en-ciel en cage au Danemark, 352 dorades et 290 bars importés en Italie et en Espagne d'autres pays ont été examinés dans le cadre du projet ParaFishControl financé par l'UE qui s'est terminé en mars 2020. Aucun parasite zoonotique n'a été retrouvé dans aucun de ces poissons.

La découverte d'une larve du type Raphidascaris dans un bar européen d'une ferme aquacole italienne au cours de l'étude, a conduit à une enquête plus approfondie sur le site pour ce type de parasite qui, bien que non zoonotique, montre des voies de transmission similaires aux nématodes Anisakis. Plus de bar européens de la même ferme ont été analysées et jugées négatifs, de sorte que les chercheurs ont supposé que sa présence était accidentelle.

Surveillance et contrôles internes

Comme la transmission des larves d'Anisakis se produit tout au long de la chaîne, les principaux risques à surveiller sont liés à une bonne gestion de la ferme piscicole, en se concentrant principalement sur la mise en œuvre de protocoles d'alimentation corrects et une gestion appropriée des classes de taille des poissons.

L'approche de l'étude jette également les bases de la planification des activités de surveillance dans les systèmes de pisciculture de l'UE. Les méthodes de diagnostic peuvent être utilisées comme un outil dans un type de système HACCP.

Un tel système aiderait à identifier les points critiques à surveiller pendant la pisciculture et à documenter la surveillance parasitologique des parasites zoonotiques le long de la chaîne de production aquacole au fil du temps. Ce système de contrôle interne devrait garantir de meilleurs prix de marché pour les produits de la pêche à haut niveau de sécurité sanitaire et une modification progressive des plans d'échantillonnage de surveillance avec un nombre plus faible de poissons à examiner en interne, selon les chercheurs.

Avec la mise en œuvre d'un système de contrôle volontaire au niveau des exploitations, une surveillance épidémiologique à long terme sera utile pour surveiller le risque et garantir la sécurité alimentaire des produits aquacoles européens.

Les délires dangereux de Madame Pompili

Etiez-vous informés que nous allions changer de civilisation, de culture et de mode de vie ? Je le dis clairement et nettement, ce sera sans moi !

Avons-nous été consultés ?

Voilà, c'était une brève information, mais qui en dit long sur ce qui risque de nous arriver ...

Mise à jour du 11 avril 2021

mercredi 10 février 2021

L'OMS revient bredouille de son marché à Wuhan. Pouvait-il en être autrement ?

«Mission de l’OMS en Chine: le scénario le plus probable est que le SRAS-CoV-2 soit passé par un hôte intermédiaire», source article de Lisa Schnirring paru le 9 février 2021 dans CIDRAP News.

Des représentants de la Chine et une équipe de la mission conjointe internationale dirigée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Wuhan ont détaillé les résultats d'une enquête de 2 semaines sur la source zoonotique de l’épidémie, qui n'a pas révélé de source définitive mais a jeté une nouvelle lumière sur les événements.

Lors du briefing de près de 3 heures, les responsables ont exposé quatre théories principales, dont certaines sont moins probables. L'équipe de la mission conjointe de 10 personnes est en Chine depuis le 14 janvier et a suivi les conditions d'enquête qu'une équipe avancée de l'OMS a étoffées avec le pays au cours de l'été.

L'équipe a été mise en quarantaine pendant la première partie de son séjour, suivie de 12 jours de travail sur le terrain qui les ont emmenés dans des endroits de Wuhan, tels que des hôpitaux, le marché des produits de la mer qui aurait initialement déclenché les premières épidémies et l'Institut de virologie de Wuhan (WIV).

Voie la plus probable de l'hôte intermédiaire

Lors du briefing, Peter Ben Embarek, qui a dirigé l'équipe de l'OMS, a déclaré que l'introduction par l'intermédiaire d'une espèce hôte intermédiaire était le plus probable des quatre scénarios, selon CNN. La confirmation nécessitera davantage d'études et de recherches ciblées.

Ben Embarek a également déclaré que la transmission par la vente de produits surgelés était possible. La Chine a poussé la théorie de l'emballage de la chaîne du froid et a déclaré que le virus sur les aliments surgelés importés était une source probable de petites poussées qui ont suivi la première poussée du pays. Cependant, au cours des derniers mois, l'OMS a déclaré qu'il n'y avait aucune preuve que les personnes pouvaient contracter le virus à partir d'aliments ou d'emballages alimentaires.

La visite du marché des produits de la mer par le groupe a révélé que les vendeurs vendaient des produits animaux congelés, y compris des animaux sauvages d'élevage, et des études supplémentaires sur la chaîne d'approvisionnement pourraient être utiles, a-t-il déclaré, selon Reuters. «La voie possible de toutes les espèces animales originales jusqu'au marché de Huanan aurait pu prendre un chemin très long et compliqué impliquant également des mouvements à travers les frontières», a déclaré Ben Embarek.

Les deux autres possibilités, un débordement direct du réservoir animal et une possibilité d'incident en laboratoire, sont moins probables, a déclaré Ben Embarek. Le débordement est toujours considéré comme un sujet d'étude plus approfondie, tandis que les enquêteurs ont évalué la possibilité d'un incident en laboratoire comme la cause la moins probable du saut du SRAS-CoV-2 chez l'homme en raison des protocoles de sécurité en place dans l'installation.

Ben Embarek a déclaré que l'équipe avait été en mesure d'interroger les scientifiques et les administrateurs du laboratoire sur le travail sur les coronavirus effectué au laboratoire.

Certains cas ont précédé le cluster du marché des produits de la mer

Liang Wannian, chef de l'équipe chinoise, a déclaré que le marché des produits de la mer de Wuhan, qui est apparu pour la première fois comme la source potentielle de l'épidémie, n'était peut-être pas le premier endroit où le virus s'est transmis. Il a déclaré que la première apparition de la maladie chez un patient confirmé par COVID-19 était le 8 décembre 2019 et que la première apparition de la maladie liée au marché était le 12 décembre.

Ben Embarek a déclaré qu'un examen détaillé de la base de données des cas n'a trouvé aucune indication qu'il y avait eu de grandes épidémies de COVID-19 avant décembre 2019 à Wuhan ou ailleurs en Chine, selon Reuters.

Lors de la réunion d'information, les responsables chinois ont répété leurs affirmations précédentes selon lesquelles le virus aurait pu provenir de l'extérieur de la Chine, et Liang a déclaré que les enquêtes à venir ne devraient pas être limitées à aucun endroit, selon le New York Times. Bien qu'un certain nombre de scientifiques contestent cette possibilité, l'équipe de l'OMS a déclaré qu'elle évaluerait les rapports sur les premiers cas de COVID-19 survenus en dehors de la Chine.

D'autres études sont nécessaires chez les animaux de marché

Les enquêteurs ont également exhorté à davantage d'études sur les animaux vendus sur le marché des produits de la mer de Wuhan en lien avec le premier groupe de patients signalé. Peter Daszak, un membre de l'équipe des États-Unis qui travaille avec EcoHealth Alliance, a déclaré sur Twitter qu'il n'y avait pas eu de positif au SARS-CoV-2 chez les animaux sur le marché des produits de la mer, mais certains seraient sensibles aux coronavirus, y compris blaireaux et furets.

Certains remontent également aux fermes ou aux régions où des chauves-souris hébergent des coronavirus. «Ceci, pour moi, est un résultat critique.»

Il a également déclaré que l'équipe recommandait d'échantillonner les hôtes intermédiaires et les chauves-souris en Chine et en dehors, en gardant à l'esprit le rôle possible des animaux sauvages congelés qui auraient pu être infectés par le SRAS-CoV-2.

Liang a déclaré qu'aucun laboratoire de Wuhan ne travaillait sur le SRAS-CoV-2, bien que le WIV étudie les coronavirus des chauves-souris du sud-ouest de la Chine, y compris deux parents connus du SRAS-CoV-2, selon le Washington Post.

L'OMS a déclaré que l'équipe finaliserait un résumé du rapport dans les prochains jours et qu'elle publierait un lien vers les conclusions complètes, une fois le rapport publié.

Réévaluation du glyphosate, mode d'emploi selon le BfR

Rassurez-vous, cela se passe en Allemagne, car, en France, selon la doxa officielle, il est d’interdit d’avoir un avis distinct de celui de Madame Pompili, ci-devant ministre de l’écologie, sous peine rétroactive d’écocide …, prudence donc ...

«Glyphosate, que se passe-t-il ensuite et puis-je avoir mon mot à dire?», communication n°002/2021 du BfR du 1er février 2021.

Le glyphosate est actuellement approuvé pour une utilisation en tant que substance active dans les produits phytopharmaceutiques dans l'UE jusqu'au 15 décembre 2022. Le processus de renouvellement de l'approbation du glyphosate a commencé en décembre 2019. Selon le calendrier actuel de la procédure, il sera possible d’y participer activement en 2021. Dans ce contexte, l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) fournit des informations sur le processus.

Comme toute autre substance active dans les produits phytopharmaceutiques, le glyphosate est régulièrement réévalué dans le cadre de la réévaluation continue des substances actives au sein de l'UE. L'évaluation portera sur les risques pour la santé humaine et animale, l'environnement et l'efficacité des substances. Dans le cadre de ce processus, la tâche de rapporteur est régulièrement transférée à un autre État membre. Pour le glyphosate, il s'agit actuellement de quatre États membres, la France, la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède, en raison de la charge de travail prévue pour cette application. Ces pays préparent le rapport de réévaluation qui sert de base aux consultations et décisions ultérieures au niveau de l'UE.

L'approbation actuelle de la substance active glyphosate a été accordée par la Commission européenne en 2017 sur la base du rapport d'évaluation de synthèse de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). La décision respective incluait également le résultat de l’évaluation par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) de la classification et de l’étiquetage du glyphosate. Le rapporteur pour l'estimation et l'évaluation conjointes était la République fédérale d'Allemagne. Dans le cadre de ce processus, le BfR a été chargé en conséquence d'évaluer et d'évaluer les aspects de la toxicologie humaine.

Depuis la soumission du rapport d'évaluation révisé (addendum) à l'EFSA par l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL) en 2015, un grand nombre de nouvelles publications scientifiques ont été publiées. Au cours du processus de renouvellement, celles-ci doivent maintenant être examinés par les rapporteurs désignés, tout comme les études soumises par l'industrie. Les points vérifiés incluent la disponibilité de nouvelles données ainsi que la fiabilité scientifique et la pertinence pour l'évaluation du glyphosate en tant que substance active.

Pour toutes les personnes, organisations, associations ou autres parties intéressées intéressées, il y aura des occasions de commenter le public comme indiqué à la fin du document.

Une description graphique du processus européen peut être trouvée ici.

Parallèlement, une nouvelle proposition de classification et d'étiquetage est attendue. Cette proposition fera également l'objet de commentaires lors d'une consultation publique.

Des chercheurs identifient des facteurs à l'origine d'une épidémie à Listeria en Allemagne

«Des chercheurs identifient des facteurs à l'origine d'une épidémie à Listeria en Allemagne», source article de Joe Whitworth paru le 10 février 2021 dans Food Safety News.

Une étude a fourni plus de détails sur une épidémie à Listeria sur plusieurs années liée à des produits carnés d'une entreprise en Allemagne. Les États-Unis étaient l'un des 20 pays qui ont reçu la viande.

Le but de l’étude était de vérifier et de décrire un groupe de patients atteints de listériose et d'identifier les facteurs conduisant à l'éclosion. Le cluster a été nommé «Sigma1». Les résultats ont été publiés dans la revue Clinical Microbiology and Infection.

L'épidémie souligne la vulnérabilité des patients hospitalisés aux maladies d'origine alimentaire et montre que les aliments susceptibles de présenter un risque élevé de contamination par Listeria monocytogenes ne devraient pas être proposés aux personnes vulnérables, selon les chercheurs.

En Allemagne, il existe des recommandations sur la prise en charge des personnes dans les établissements de santé (de type EHPAD -aa) et autres institutions. Les experts ont déclaré que la charge de la listériose acquise dans les établissements de santé pourrait être réduit si les directives existantes pour une restauration sûre étaient correctement mises en œuvre par les opérateurs.

Trois décès en Allemagne; pas de cas de maladie ailleurs

L'épidémie de listériose a enregistré 39 cas génétiquement liés entre 2014 et 2019. Trois personnes sont décédées. Des maladies sont survenues dans 11 des 16 Etats fédéraux d'Allemagne. Aucun autre patient n'a été détecté après un rappel de produits carnés et la fermeture de Wilke Waldecker Fleisch und Wurstwaren en octobre 2019.

Les États-Unis étaient l'un des 20 pays répertoriés comme ayant reçu de la viande de Wilke, mais aucune cas de maladie n'a été signalée par aucun d'entre eux. Les chercheurs ont dit que cela était surprenant compte tenu du volume d'exportation des produits de la société et de la contamination sur le long terme dans l'usine de production.

En Allemagne, un cas précoce de maladie en 2014 a été détecté rétrospectivement, ainsi que quelques-uns en 2016 et 2017. Vingt et un cas liés à l’épidémie sont survenus en 2018 et neuf en 2019. La dernière apparition connue de symptômes chez un patient Sigma1 remonte à la mi-juillet 2019. .

Vingt et un cas liés à l’épidémie étaient des hommes et 18 des femmes. Ils avaient entre 31 et 91 ans. Il n'y a eu aucun cas associé à la grossesse. Dix-huit personnes sont décédées et la listériose a été signalée comme la principale cause de décès pour trois personnes. Vingt-cinq personnes ont été hospitalisées à cause de la listériose. Deux ont contracté une méningite et 16 ont développé une septicémie.

Sur 39 cas liés à l’épidémie, 25 ont été invités à un entretien, mais 19 ont refusé. Les données de six, un entretien de cas et cinq entretiens avec des parents ou des soignants, ont été récupérées. De ces entretiens, il n'y avait aucune indication d'aliments couramment consommés. Cependant, plusieurs cas se trouvaient dans des établissements de santé tels que des hôpitaux ou des centres de réadaptation avant le début de la listériose pour d’autres raisons médicales. Les cas d'épidémie n'étaient pas tous dans un établissement de soins de santé, mais se sont propagés dans de nombreux établissements différents, la plupart du temps avec un seul patient par établissement.

Fourniture aux établissements de santé

Au total, 13 cas ont été hospitalisés dans 12 établissements différents pendant la période d'incubation, huit ne l'ont pas été et les informations pour six cas n'étaient pas connues. Douze autres patients ont signalé un séjour dans un établissement de santé avant la listériose, mais il n'a pas été possible de vérifier si c'était pendant la période d'incubation de l'épidémie.

La distribution de produits de l'entreprise aux supermarchés et aux restaurants pourrait expliquer les cas d'épidémie sans liens connus avec un établissement de santé.

Les informations sur l'approvisionnement alimentaire dans six établissements de santé ont été récupérées par les autorités locales chargées de la sécurité des aliments. Les aliments prêts à consommer (PAC) qui ont une probabilité plus élevée de contamination par Listeria monocytogenes ont été classés par ordre de priorité et leur approvisionnement aux établissements de santé a été analysé.

Cela a identifié Wilke comme la société qui a fourni une gamme de différents produits de saucisses PAC aux six établissements de santé étudiés par le biais de différentes entreprises.

Listeria monocytogenes a été isolée des produits de chez Wilke et le séquençage a montré une relation très étroite entre les isolats cliniques Sigma1 et six isolats de saucisses et un isolat de l'environnement de production.

Les enquêtes de suivi menées par les autorités ont suggéré de graves manquements à l'hygiène et une contamination généralisée par Listeria monocytogenes dans l'usine de production.

Les travaux ont été financés dans le cadre du projet NOVA dans le cadre du programme conjoint européen One Health. Ce projet de trois ans qui a débuté en 2018 consiste à développer des outils et méthodes de surveillance et à harmoniser et optimiser l'utilisation des données des systèmes de surveillance existants.

L'Anses met à jour ses fiches sur Campylobacter et Listeria, mais des améliorations persistent ...

Il était temps de mettre ces fiches à jour, c’est désormais chose faite, il s’agit ci-après de deux avis de l’Anses:
L’avis relatif à Campylobacter jejuni et Campylobacter coli indique dans sa conclusion,
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail souligne que Campylobacter constitue la première cause de maladie alimentaire d’origine bactérienne en France, avec 400 000 à 800 000 cas humains annuels de campylobactériose.
L’Anses endosse la fiche de ce danger biologique transmissible par les aliments mise à jour par le CES BIORISK.
L’Agence rappelle également à l’occasion de la mise à jour de cette fiche qu’elle a émis en octobre 2018 un avis sur le sujet spécifique de la contamination de Campylobacter dans la filière poulets de chair et à l’impact des interventions à différents stades de la chaîne alimentaire, depuis la production primaire jusqu’aux préparations alimentaires domestiques. Des recommandations précises y avaient été émises relatives aux différentes étapes et des besoins d’amélioration pointés, notamment pour les phases associées à l’abattage. Elle renvoie donc les professionnels aux recommandations formulées à cette occasion qui complètent celles formulées de manière synthétique en page 4 de la fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments.

Pour information, les données sur les cas humains annuels de campylobactériose ont été publiés en janvier 2018 !

S’agissant de la fiche de description du danger biologique sur Listeria monocytogenes, les principales modifications concernent,

Recommandations aux opérateurs
  • Respecter les bonnes pratiques d’hygiène avec en particulier une bonne maîtrise de l’environnement de production. Une attention particulière doit être portée à la nettoyabilité des équipements agro-alimentaires et à l’efficacité des procédures de nettoyage-désinfection et de séchage.
  • Mettre en place un plan de surveillance de la contamination de l’environnement de production. - Respecter la chaîne du froid.
  • Appliquer les traitements d’inactivation appropriés.
  • Déterminer la date limite de consommation (DLC) des produits mis sur le marché par des tests de vieillissement, de croissance et/ou l’application de la microbiologie prévisionnelle, associés à l’historique des résultats de l’entreprise et au procédé de transformation.
  • Une attention particulière doit être portée aux aliments destinés à certaines populations sensibles.
J’aurais aimé voir figurer au lieu de «l’efficacité des procédures de nettoyage-désinfection et de séchage», la validation des procédures de nettoyage-désinfection et de séchage, car sans validation, on ne peut pas parler d'éfficacité ...

Recommandations aux consommateurs
  • Pour les aliments qui doivent être conservés au froid, le réfrigérateur doit être réglé à +4°C au plus. A chaque fois que des aliments ont souillé des surfaces, nettoyer ces dernières sans tarder. Ne pas poser d’aliments non emballés directement sur les étagères.
  • Respecter les règles de l’hygiène domestique : nettoyer ustensiles et surfaces de travail avant et après usage, se laver les mains après la manipulation de produits crus.
  • Bien laver les légumes et herbes aromatiques avant de les manger ou de les cuisiner.
  • Conserver les restes moins de 3 jours, et dans le cas d’aliments à consommer chauds, les réchauffer pour atteindre une température interne supérieure à +70°C.
  • Respecter les dates limites de consommation (DLC) pour les aliments conditionnés et s’il s’agit de produits à la coupe les consommer le plus rapidement possible.
  • Pour les femmes enceintes et les autres populations sensibles, il est recommandé d’éviter les aliments tels que certains produits de charcuterie cuite, les fromages à pâte molle à croûte fleurie (type camembert, brie) et à croûte lavée (type munster, pont l’évêque), surtout s’ils sont au lait cru, les fromages vendus râpés, la viande crue ou peu cuite, les coquillages crus, le poisson cru (sushi, sashimi, tarama), les poissons fumés et les crustacés décortiqués vendus cuits.

J’aurais aimé aussi voir figurer les légumes surgelés qui ne doivent pas être considérés comme des aliments prêts à consommer ...

Gestion des allergies alimentaires dans les services d'éducation et d'accueil pour enfants, selon le Luxembourg

Les autorités sanitaires du Luxembourg annoncent dans un communiqué du 2 février 2021 la parution d’un guide sur la «Gestion des allergies alimentaires dans les services d'éducation et d'accueil pour enfants».

Dans le cadre de son guide de bonnes pratiques d'hygiène alimentaire, la FEDAS (Fédération des acteurs du secteur social au Luxembourg ) a compilé une Annexe pour la gestion des allergies alimentaires dans les services d'éducation et d'accueil pour enfants.

L'annexe a été validée par la Ministre de la protection des consommateurs.

Cette annexe intitulée «Bonnes pratiques pour la gestion des allergies alimentaires dans les services d'éducation et d'accueil» donne des informations générales sur ce genre d’allergies et présente le projet d’accueil individualisé ou «PAI - allergies alimentaires». Elle introduit et explique avant tout les consignes pour l’application d’une «éviction simple» ou d’une «éviction stricte» des aliments auxquels un enfant a développé des allergies. L’intention est de fournir aux gestionnaires et essentiellement aux professionnels en contact journalier avec les enfants concernés, les notions et outils nécessaires pour que le séjour à la crèche ou à la maison relais se passe en toute sécurité en matière de repas.

Pour mémoire, voici la liste des substances pouvant provoquer des allergies alimentaires
Actuellement, l’Annexe II du Règlement UE n°1169/2011 énumère 14 substances ou produits provoquant des allergies ou intolérances : (22.11.2011 Journal officiel de l’Union européenne L 304/43).

  1. Céréales contenant du gluten, à savoir blé, seigle, orge, avoine, épeautre, kamut ou leurs souches hybridées et produits à base de ces céréales.
  2. Crustacés et produits à base de crustacés.
  3. Œufs et produits à base d’œufs.
  4. Poissons et produits à base de poissons.
  5. Arachides et produits à base d’arachides.
  6. Soja et produits à base de soja.
  7. Lait et produits à base de lait (y compris le lactose).
  8. Fruits à coque, à savoir: amandes, noisettes, noix, noix de cajou, noix de pécan, noix du Brésil, pistaches, noix de Macadamia et produits à base de ces fruits.
  9. Céleri et produits à base de céleri.
  10. Moutarde et produits à base de moutarde.
  11. Graines de sésame et produits à base de graines de sésame.
  12. Anhydride sulfureux et sulfites en concentrations de plus de 10 mg/kg ou 10 mg/litre en termes de SO2.
  13. Lupin et produits à base de lupin.
  14. Mollusques et produits à base de mollusques.
Cette liste n’est pas fixe, il est donc possible qu’elle soit complétée par la commission européenne si cela s’avérerait nécessaire.

mardi 9 février 2021

Les données 2020 de la FDA montrent les cinq principales catégories de non-conformités dans les entreprises alimentaires

«
Les données de la FDA pour 2020 montrent les cinq principales catégories de non-conformités dans les entreprises alimentaires», source Food Safety News.

Les données d'observation des inspections de la FDA pour l'exercice financier 2020 (FDA’s Inspection Observation Data for the Fiscal Year (FY) 2020), illustrant la fréquence à laquelle des non-conformités particulières ont été constatées lors des inspections d'installations alimentaires entre octobre 2019 et septembre 2020, sont publiées.

La société Registrar Corp., basée à Hampton en Virginie, a procédé à cette ventilation des données de la Food and Drug Administration et a fourni une analyse des cinq principales catégories de non-conformités citées par les inspecteurs de la FDA au cours de l'exercice 2020:

1. Programmes de conformité des fournisseurs étrangers

En vertu de la Loi sur la modernisation de la sécurité des aliments (FSMA), la FDA exige que la plupart des importateurs de produits alimentaires développent et maintiennent des programmes de vérification des fournisseurs étrangers (FSVPs pour Foreign Supplier Verification Programs) pour leurs fournisseurs. L'exigence est conçue pour aider à garantir que les fournisseurs soient conformes à la FDA et produisent des aliments de façon sûre.

Lors des inspections FSVP, la FDA attend des importateurs qu'ils présentent des FSVPs complets qui garantissent de manière adéquate la sécurité des aliments des fournisseurs. Au cours de l'exercice 2020, la FDA a cité 514 établissements qui n’ont pas développé de FSVP. Alors que la plupart des inspections des installations alimentaires ont été interrompues pendant la majeure partie de 2020 en raison de la pandémie de COVID-19, la FDA a continué à mener des inspections FSVP à distance. Les citations liés au FSVP ont augmenté de 51% par rapport à 2019. C'est la troisième année consécutive que l'incapacité à développer un FSVP était la non-conformité d'inspection la plus citée.

2. Analyse des dangers

En 2020, la FDA a cité 104 cas où les installations n'ont pas fourni une analyse des dangers adéquate. L'agence exige de la plupart des installations alimentaires qu'elles identifient les dangers biologiques, chimiques ou physiques potentiels pouvant survenir dans l'installation et établissent des contrôles préventifs pour ces dangers. C'est une autre façon dont la FDA s'assure que les installations respectent les protocoles de sécurité des aliments.

Ces dangers peuvent varier. Par exemple, une installation peut déterminer qu'il est possible que des pathogènes survivent au traitement destiné à les éliminer. Alternativement, l'établissement peut identifier les zones où un nettoyage inadéquat de l'équipement peut entraîner un contamination croisée avec des allergènes.

3. Lutte contre les nuisibles

Lors des inspections des installations, les inspecteurs de la FDA recherchent des signes d'infestations potentielles par des nuisibles. La FDA a cité 98 installations qui n’ont pas réussi à prévenir l’entrée des nuisibles dans leur installation alimentaire ou pour avoir abusé des pesticides d'une manière qui pourrait causer une contamination alimentaire potentielle.

4. Contrôles de la fabrication

Les contrôles de la fabrication, de la transformation, de l'emballage et du stockage représentent 95 des citations d'installations alimentaires en 2020. Cette citation indique qu'une installation n'a pas mené d'opérations dans des conditions qui minimiseraient les risques de croissance potentielle des micro-organismes, de contamination croisée par des allergènes ou de contamination et d’altération des aliments. La FDA exige que les installations fournissent des environnements contrôlés lors de la manipulation des produits alimentaires afin d'éviter les risques potentiels pour la santé des consommateurs.

5. Personnel

La cinquième non-conformité la plus citée lors des inspections alimentaires au cours de l'exercice 2020 était liée à des problèmes de personnel. Celles-ci peuvent inclure des problèmes d’hygiène ou d’autres bonnes pratiques de fabrication liées à la manipulation des produits alimentaires par les employés. La FDA a publié 87 citations pour cette non-conformité.

Nettoyage-désinfection

Bien qu'aucune citation en matière de nettoyage-désinfection ne figure à elle seule dans le top cinq, les citations en matière de nettoyage-désinfection représentent une part importante des non-conformités de l'exercice 2020 lorsqu'elles sont combinées avec d'autres non-conformités. Par exemple:

  • La FDA a cité 81 fois des installations de transformation des produits de la mer pour ne pas avoir correctement surveillé leurs pratiques de nettoyage-désinfection. Celles-ci pourraient inclure, mais sans s'y limiter, une surveillance insuffisante de «la salubrité de l'eau qui entre en contact avec les aliments, l'état et la propreté des surfaces en contact avec les aliments» ou «l'entretien des installations de lavage des mains, de désinfection des mains et des toilettes».
  • La FDA a cité 80 installations pour des problèmes d'entretien et de nettoyage-désinfection de l'entreprise. Celles-ci sont le résultat de l'incapacité à maintenir une installation alimentaire propre et salubre, ce qui peut également constituer des menaces environnementales pour les produits alimentaires. La FDA a cité des installations pour ne pas avoir désinfecté leur équipement 58 fois.
  • La FDA a cité 45 fois des installations concernant le nettoyage-désinfection des surfaces en contact avec les aliments. Cela signifie généralement que les ustensiles et les surfaces utilisés dans la préparation des aliments n'ont pas été correctement nettoyés pour éviter la contamination du produit.

Se préparer pour l'exercice 2021

Alors que les non-conformités au FSVP ont connu une augmentation significative, des autres principales citations ont été émises moins de fois au cours de l'exercice 2020 que de l'exercice 2019. Cela est probablement dû au report temporaire de la plupart des inspections des établissements alimentaires en 2020 en raison du COVID 19.

Pour 2020, les enregistrements d'installations alimentaires de la FDA ont totalisé 241 567 dans le monde. Les inscriptions pour 2021 sont en baisse d'environ 25% à 182 147.

Les experts en sécurité des aliments de Registrar Corp. aident les entreprises à réussir les inspections des installations et à se conformer aux autres réglementations de la FDA.