jeudi 20 octobre 2022

COVID 19: Le choc de mortalité mondial le plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, selon une étude

COVID 19: «Le choc de mortalité mondial le plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale», source article de Marie Van Beusekom dans CIDRAP News.

Deux nouvelles études révèlent l'impact profond de la pandémie de COVID-19 sur l'espérance de vie mondiale, l'une montrant des pertes substantielles et soutenues d’espérance de vie aux États-Unis et en Europe de l'Est, et l'autre trouvant un lien entre l’espérance de vie à 60 ans avant la pandémie et les décès excessifs au milieu du COVID-19 uniquement dans les pays à population plus âgée.

La durée de vie a encore diminué en 2021 dans 12 pays
Dans la première étude, une équipe dirigée par des chercheurs de l'Institut Max Planck pour la recherche démographique en Allemagne et de l'Université d'Oxford a utilisé la base de données sur les fluctuations de la mortalité à court terme pour examiner la mortalité toutes causes confondues et les changements dans l’espérance de vie dans 29 pays, dont les États-Unis. , la majeure partie de l'Europe et du Chili, depuis 2019. La recherche a été publiée cette semaine dans Nature Human Behavior.

Huit des 29 pays ont connu des rebonds substantiels par rapport aux pertes d’espérance de vie de 2020, dont la Belgique (+10,8 mois), la Suisse (+7,7), l'Espagne (+7,6), la France (+5,0), l'Angleterre et le Pays de Galles (+2,1), l'Italie (+ 5,1), la Suède (+7,5) et la Slovénie (+3,1).

Mais en plus des pertes de 2020, l’espérance de vie a encore baissé en 2021 dans 12 pays : Bulgarie (−25,1 mois), Chili (-8,0), République tchèque (-10,4), Allemagne (-3,1), Estonie (-21,5), Grèce (-12,4), Croatie (-11,6), Hongrie (-16,4), Lituanie (-7,9), Pologne (-12,1), Slovaquie -23,9) et États-Unis (-2,7). En Écosse et en Irlande du Nord en 2021, l’espérance de vie n'a montré aucun rebond à partir de 2020.

En 2021, la France, la Belgique, la Suisse et la Suède ont toutes complètement rebondi après les pertes substantielles de 2020. Trois pays, le Danemark, la Norvège et la Finlande, n'ont enregistré aucune perte d’espérance de vie en 2020, mais seule la Norvège avait une espérance de vie significativement plus élevé en 2021 qu'en 2019.

Tous les pays ont connu une espérance de vie inférieure aux attentes en 2021, alors que les tendances prépandémiques se poursuivaient. La Bulgarie, le Chili, la Croatie, la République tchèque, l'Estonie, l'Allemagne, la Grèce, la Hongrie, la Lituanie, la Pologne et la Slovaquie ont tous connu des déficits en espérance de vie bien plus élevés en 2021 qu'en 2020.

Les personnes âgées sont devenues moins vulnérables
En 2021, les décès dus à la pandémie se sont déplacés vers les groupes d'âge plus jeunes, la mortalité aux États-Unis pour les 80 ans et plus revenant aux niveaux prépandémiques, peut-être en raison d'une plus grande utilisation de la vaccination contre le COVID-19 dans ce groupe, mais les pertes d’espérance de vie s'aggravent à 60 ans et moins. Une augmentation des décès dans le groupe d'âge plus jeune a contribué à des pertes d’espérance de vie de 7,2 mois en 2021 par rapport à 2020, annulant les rebonds d’espérance de vie dans le groupe d'âge plus âgé et entraînant une baisse nette de 2,7 mois en 2021.

Les décès excessifs chez les Américains de moins de 60 ans étaient à l'origine de 58,9% des pertes d’espérance de vie depuis le début de la pandémie. Les pertes dans ce groupe d'âge, en particulier pour les hommes, étaient beaucoup plus élevées aux États-Unis que dans la plupart des autres pays en 2020.

Les femmes avaient une espérance de vie plus élevée dans tous les pays au milieu de la pandémie, avec une différence allant de 3,17 ans en Norvège à 9,65 ans en Lituanie, et l'avantage féminin a augmenté de manière significative dans 16 des 29 pays. La plus forte augmentation de l'écart entre les sexes s'est produite aux États-Unis, où il est passé de 5,72 à 6,69 ans.

Les décès dus au COVID-19 ont expliqué la plupart des pertes en espérance de vie en 2021 dans tous les pays, à l'exception des Pays-Bas, où les autres causes représentaient 51,7 % du déficit en espérance de vie. Une couverture vaccinale plus élevée d'ici octobre 2021 était liée à des déficits d’espérance de vie plus faibles au cours des 3 derniers mois de 2021 dans tous les pays et dans tous les groupes d'âge.

«Les populations humaines ont été confrontées à de multiples crises de mortalité au cours du XXe siècle, mais l'espérance de vie a continué d'augmenter à l'échelle mondiale à moyen et à long terme, en particulier dans la seconde moitié du XXe siècle , ont écrit les chercheurs. «Alors que COVID-19 a été le choc de mortalité mondial le plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, nous devrons attendre pour savoir si et comment les tendances d’espérance de vie à plus long terme sont modifiées par la pandémie.»

Dans un communiqué de presse de l'Université d'Oxford, le co-auteur Jose Manuel Aburto a déclaré que le Brésil et le Mexique [non inclus dans l'étude] ont connu des pertes d’espérance de vie encore pires en 2020 que les États-Unis. «Il est donc probable que ces pays aient continué à subir des impacts sur la mortalité en 2021, dépassant même potentiellement les 43 mois que nous avons estimés pour la Bulgarie», a-t-il déclaré.

Vieillissement et surmortalité
Dans une lettre de recherche publiée dans JAMA Network Open, des chercheurs de l'Université Jikei de Tokyo décrivent leur analyse de l'espérance de vie à 60 ans avant la pandémie et la surmortalité de janvier 2020 à décembre 2021 dans 158 pays.

Dans l'ensemble des pays, la proportion médiane de la population âgée de 60 ans ou plus était de 9,7 % (intervalle de 2,8 % à 34,0 %). Après ajustement dans 40 pays à population vieillissante, trois facteurs étaient liés à la surmortalité, dont l'espérance de vie à 60 ans, le produit intérieur brut par habitant et la proportion de résidents entièrement vaccinés. Mais dans une analyse de régression linéaire multiple, seule l’espérance de vie à 60 ans est resté significatif.

La probabilité de mourir d'une maladie cardiovasculaire, d'un cancer, du diabète ou d'une maladie respiratoire chronique entre 30 et 70 ans était la plus fortement associée à une surmortalité. Les taux de mortalité chez les personnes de 15 à 60 ans et les enfants de 5 à 14 ans, cependant, avaient des associations plus faibles avec la surmortalité, et le taux de mortalité chez les 5 ans et moins n'était pas associé.

«Les résultats suggèrent que la longue espérance de vie à un âge avancé dans les pays vieillissants peut être considérée comme une variable indirecte associée à des systèmes de soins de santé de haute qualité et à la résilience aux crises des soins de santé, y compris les pandémies», ont conclu les auteurs.

Imprégnation de la population Française par les mycotoxines

«Imprégnation de la population Française par les mycotoxines. Programme national de biosurveillance, Esteban 2014-2016», source Santé publique France, 14 octobre 2022.
Esteban : Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition.

Résumé
Les mycotoxines sont des substances secrétées par certaines souches toxinogènes de plusieurs espèces de moisissures (champignons microscopiques) telles qu’Aspergillus, Penicillium, Fusarium, Byssochlamys, Alternaria, etc. qui contaminent notamment les céréales et les végétaux avant et ou après la récolte. La toxicité des mycotoxines dépend de l’espèce et de la nature de la toxine. Elles sont en général thermostables, résistent aux procédés de transformation et peuvent se retrouver dans de nombreuses denrées alimentaires et être responsables d’intoxications aiguës ou chroniques chez l’homme ou les animaux. Sur les 300 à 400 mycotoxines connues, une dizaine d’entre elles peuvent être à l’origine de pathologies animales ou humaines : les aflatoxines (AF), l’ochratoxine A (OTA), les fumonisines le déoxynivalénol (DON), les toxines T-2 et HT-2, les trichotécènes (TC), la zéaralénone (ZEN) et les patulines qui contaminent les fruits notamment la pomme. En 1993, le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a classé les aflatoxines dans le groupe 1, cancérogène pour l’homme ; l’AFB1, considérée comme l’un des plus puissants cancérogènes génotoxiques naturels, est classé dans le groupe 1 (CIRC, 2002). L’organe cible est le foie. Quant à l’OTA, il est considéré comme peut-être cancérogène pour l’homme et classé dans le groupe 2B (1993) ; chez l’homme tout comme chez les animaux, le rein est le principal organe cible. L’OTA aurait aussi des effets immunotoxiques et neurotoxiques. De par leurs effets néfastes, l’exposition aux mycotoxines doit rester aussi faible que possible pour protéger la population. L’OMS encourage à surveiller les teneurs en mycotoxines dans les aliments car elles représentent un risque pour la santé humaine et animale. En France, les données d’imprégnation de la population française par les mycotoxines sont quasi inexistantes à l’exception d’une étude réalisée dans trois régions françaises, Alsace, Aquitaine et Rhône-Alpes. L’étude transversale Esteban (Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition) a permis de mesurer les niveaux d’imprégnation par les aflatoxines et l’OTA de la population en France continentale âgée de 6 à 74 ans entre avril 2014 et mars 2016. L’objet de cette note est de présenter les résultats de l’imprégnation par les AF et l’OTA, et d’analyser les déterminants de l’exposition à l’OTA chez les adultes. Les aflatoxines B1, B2, G1, G2, M1 n’étaient pas quantifiées, ni chez les enfants ni chez les adultes. Pour l’OTA, le pourcentage de quantification était égal à 45,5% chez les enfants et à 47,8% chez les adultes. Les moyennes géométriques des niveaux d’imprégnation par l’OTA étaient inférieures à la LOQ ou non fournies compte tenu du taux de censure important. La recherche des déterminants de l’exposition par l’OTA, essentiellement alimentaire, chez les adultes montrait une augmentation de l’imprégnation avec la consommation de charcuteries. Toutes les associations n’avaient probablement pas pu être identifiées du fait de la petite taille de l’échantillon. Une prochaine étude de biosurveillance pourrait permettre d’approfondir la recherche de déterminants des imprégnations observées et d’élargir la connaissance de l’imprégnation de la population française à d’autres mycotoxines.

Conclusion
Ces résultats malgré leurs limites restent importants car Esteban est la première enquête en population générale française qui décrit l’imprégnation de la population française aux aflatoxines et à l’OTA. Les résultats ne montraient pas d’exposition aux aflatoxines chez les adultes et chez les enfants. Cependant les résultats d’Esteban montraient une large exposition de la population à l’OTA qui est un néphrotique et un cancérigène possible (CIRC, groupe 2B). Il est probable que la non hydrolyse des échantillons avant le dosage ait eu un effet sur les résultats par une sous-estimation car la forme conjuguée de l’OTA a pu échapper au dosage. Malgré tout, l’OTA a été quantifiée dans les échantillons d’un individu sur deux aussi bien chez les enfants que chez les adultes. La comparaison des résultats de l’étude Esteban chez les adultes avec des études étrangères reste difficile à faire pour différentes raisons : taille d’échantillon faible, méthodes et performances analytiques. Par exemple, les limites de détection et de quantification utilisées lors du dosage de l’OTA dans Esteban étaient plus élevées que celles des études étrangères. Le caractère exploratoire de l’étude de l’imprégnation par les mycotoxines dans l’étude Esteban doit amener à interpréter avec précaution les résultats observés. Dans cette étude, L’imprégnation par l’OTA chez les adultes augmentait notamment avec la consommation de charcuterie. Les associations observées mériteraient d’être mieux étudiées lors des prochaines études de biosurveillance afin d’approfondir ou d’améliorer la connaissance des déterminants de l’imprégnation par l’OTA de la population française chez les adultes et d’en déterminer ceux chez les enfants. Par ailleurs, il serait souhaitable d’élargir la connaissance de l’exposition de la population aux mycotoxines et donc d’analyser d’autres mycotoxines qui sont aussi suspectés d’avoir des effets néfastes sur la santé humaine par exemple le déoxynivalenol (DON, effets immunotoxiques et hématologiques), le zéaralenone (ZEN, activité ostrogénique), la patuline (PAT, effets gastro-intestinaux, cytotoxique, immunotoxique, perturbations hormonales) ou encore la fumonisine B1 (FB1) comme c’est le cas dans d’autres études étrangères.

Norvège : Du saumon fumé à l'origine d'une éclosion à Listeria

Voici un cas complexe dinvestigation d’une éclosion de maladies d’origine alimentaire pas simple en Norvège, Listeria retrouvé dans des prélèvements environnementaux mais ce n’est pas la souche épidémique …

«Norvège : Du saumon fumé à l'origine d'une éclosion à Listeria», source article de Joe Whitworth paru le 20 octobre 2022 dans Food Safety News.

Du saumon fumé a été lié à une éclosion à Listeria en Norvège qui a rendu quatre personnes malades.

Des échantillons de patients ont été prélevés entre février et août de cette année et toutes les personnes malades ont été hospitalisées.

Les personnes concernées ont entre 50 et 90 ans. Les patients sont deux femmes et deux hommes qui vivent à Nordland, Trøndelag, Oslo et Viken.

L'Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet) a dit que des bactéries ayant le même profil génétique ont été retrouvées dans des échantillons des quatre patients, ce qui indique qu'ils ont été infectés par une source commune. Il y a aussi un cas suspect.

Troll Salmon a rappelé de la truite fumée et du saumon fumé en raison d'une éventuelle présence de Listeria monocytogenes après la découverte du pathogène dans l'environnement de la production.

FHI, les services de santé locaux et les laboratoires de microbiologie, l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire (Mattilsynet) et l'Institut vétérinaire ont enquêté pour savoir si les patients avaient une source commune d'infection.

Trois des quatre patients interrogés par l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire ont déclaré avoir mangé du saumon fumé ou de la truite fumée avant de tomber malade et deux d'entre eux ont nommé du saumon fumé du même producteur.

Listeria détecté ne correspond pas à la souche épidémique
Listeria a été retrouvé à de faibles niveaux dans un produit de Troll Salmon plus tôt dans l'année. Ce prélèvement correspondait à une analyse de routine effectuée dans le cadre du programme de surveillance de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments pour les produits prêts à consommer en 2022. Les responsables ont dit que la quantité de Listeria dans le prélèvement était si faible qu'elle ne posait aucun risque pour la santé.

Après une inspection à Troll Salmon, plusieurs prélèvements environnementaux ont été analysés à l'Institut vétérinaire. Listeria monocytogenes a été retrouvé dans certains d'entre eux, mais les isolats ne correspondaient pas à la souche de l'éclosion.

Cependant, l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire a demandé à l'entreprise de retirer plusieurs produits du marché.

Le rappel concerne certains numéros de lots de tranches de truite fumée avec des emballages de 250 g, 200 g et 100 g et de tranches de saumon fumé de 250 g, 120 g et 100 g. Les produits ont des dates d'expiration du 17 octobre au 10 novembre 2022.

Près de 20 000 sachets ont été envoyés aux chaînes de distribution Rema 1000, Coop et NorgesGruppen à travers le pays ou vendus en ligne.

Troll Salmon a conseillé aux consommateurs qui avaient acheté les produits de les jeter ou de les rapporter au lieu d'achat. L'entreprise prend des mesures pour retrouver la source de la souche épidémique et un nettoyage supplémentaire du site et de l'équipement a été effectué.

NB : L’image montre un des produits rappelés.

Dans la série, ce n'est pas une intoxication alimentaire mais une gastro, voici le cas de Singapour

Il n’y a pas qu’en France qu’une ou des suspicions d’intoxication alimentaire soient classées sans suite comme gastro ...

Un tweet de Joe Whitworth nous explique que ce genre de pratique existe aussi à Singapour, «C'est ennuyeux que Singapour dise toujours «gastro» et ne mentionne jamais l'agent spécifique.»

Voici l'histoire dans un article de cna du 19 octobre 2022, «Eng’s Wanton Noodles à Tanjong Katong Road a été condamné à une amende après que 68 symptômes de gastro-entérite se soient développés en 2021.»

Le titulaire de la licence d'Eng's Wanton Noodles a été condamné à une amende pour avoir vendu des aliments impropres à la consommation, a annoncé l'Agence alimentaire de Singapour (SFA) mercredi 19 octobre.

Le groupe Lao Huo Tang a été condamné à une amende de 3 300 dollars singapouriens (2150 euros, une broutille -aa) après qu'une enquête conjointe menée par la SFA et le ministère de la Santé (MOH) ait révélé que les produits alimentaires prêts à consommer dans l'un des points de vente Eng's Wanton Noodles, tels que le char siew et le choi sim, avaient n'a pas respecté les limites microbiologiques stipulées dans le cadre de la réglementation alimentaire de Singapour, a dit la SFA.

Eng's Wanton Noodles au 287 Tanjong Katong Road a été suspendu le 18 mai 2021 après que le ministère de la Santé et la SFA ont reçu des informations selon lesquelles 68 personnes présentaient des symptômes présumés de gastro-entérite après avoir consommé de la nourriture sur place entre le 14 et le 17 mai. Le point de vente a ensuite été autorisé à reprendre ses activités en juin de cette année-là.

La note en hygiène alimentaire du magasin a été ajustée de A à C à partir du 18 février, pour être revue 12 mois plus tard. Les locaux étaient également surveillés.

«La sécurité des aliments est une responsabilité commune», a déclaré la SFA.
«Alors que la SFA continue d'être vigilante et veille à ce que les mesures réglementaires soient en place et correctement appliquées, l'industrie et les consommateurs doivent également jouer leur rôle.»

En vertu de la loi sur la santé publique environnementale, les personnes reconnues coupables s'exposent à une amende pouvant aller jusqu'à 2 000 dollars singapouriens. Dans le cas d'une infraction continue, ils seront également passibles d'une amende supplémentaire n'excédant pas 100 dollars singapouriens pour chaque jour ou partie de jour pendant lequel l'infraction se poursuit après la condamnation.

A propos de la contamination des encres de tatouage commerciales

Environ 50% des encres de tatouage commerciales sont contaminées par des bactéries. Dans la revue MRA, des chercheurs rapportent la séquence du génome d'un membre du genre Metabacillus nouvellement proposé - retrouvé dans les sédiments marins et le sol forestier - qui a été isolé de l'encre de tatouage.  

Etats-Unis : Deux nouvelles éclosions à Salmonella dans plusieurs États liées à des dragons barbus

«Deux nouvelles éclosions à Salmonella dans plusieurs États liées à des dragons barbus», source CIDRAP News. Le dragon barbu est aussi appélé pogona ou agame barbu.

Le CDC a déclaré le 18 octobre que lui et ses partenaires de santé de l'État enquêtaient sur deux épidémies à Salmonella dans plusieurs États liées à des dragons barbus de compagnie. Les épidémies impliquent deux sous-types différents qui ont rendu malades 23 personnes dans 15 États depuis la fin mars. Dix des cas de maladie sont dues à Salmonella Vitkin et 13 sont liées à Salmonella IIIb 61:z52:z53.

Les dragons barbus de compagnie ont été à l'origine de plusieurs épidémies à Salmonella dans le passé, dont une annoncée en janvier qui était due à Salmonella Ouganda et qui a rendu malades 56 personnes de 26 États. Le CDC a déclaré l’épidémie terminée le 16 juin 2022.

Lors de la dernière épidémie, le CDC a utilisé PulseNet, la base de données nationale de séquençage, pour identifier les cas liés. Parmi les personnes atteintes de Salmonella Vitkin, six ont signalé avoir été en contact avec des dragons barbus. Parmi ceux-ci, quatre les avaient achetés dans différentes animaleries. Les enquêteurs étudient s'il existe un fournisseur commun. Les autorités enquêtent sur une source similaire d'animaux achetés par cinq personnes infectées par l'autre souche.

Les responsables de l'Utah ont identifié la souche épidémique à partir d'échantillons prélevés sur l'animal de compagnie d'un patient malade et son habitat.

Sur les 23 patients, 10 sont des enfants de moins de 1 an. Sur 17 personnes disposant d'informations disponibles, 8 ont été hospitalisées. Aucun décès n'a été signalé. La dernière apparition de la maladie a eu lieu le 13 septembre. Le séquençage de 22 prélèvements de patients a prédit une résistance à la ciprofloxacine.

Le CDC a déclaré qu'il travaillait avec l'industrie du dragon barbu et l'industrie des animaux de compagnie pour réduire les bactéries chez les dragons barbus. Il a exhorté les gens à se laver les mains après avoir manipulé les animaux et à éviter de les embrasser ou de se blottir contre eux. En outre, le CDC a conseillé aux propriétaires d'animaux de garder les dragons hors de la cuisine et de limiter le contact des jeunes enfants avec les animaux.

Où va l’agriculture française ?

«Où va l’agriculture française ?», source Académie d’Agriculture de France.

Les agriculteurs français sont préoccupés par l'évolution du monde. En effet, au-delà des difficultés conjoncturelles, que leur réserve l'avenir ? Quelles sont les difficultés auxquelles ils auront à faire face ? Quels sont les changements inévitables auxquels ils doivent se préparer ?

Une agriculture toujours en mouvement
- L’agriculture française n’est pas figée, bien au contraire. Elle évolue même sans cesse :
la surface agricole disponible diminue lentement, mais régulièrement ;
- la taille des exploitations augmente ;
- les divers statuts sociétaires prennent le pas sur l’exploitation familiale ;
- le capital investi dans les exploitations augmente, avec des machines plus performantes ;
- les producteurs s’adaptent à une demande des consommateurs qui change de plus en plus vite.

Comme elle le fait depuis plus d’un demi-siècle, l’agriculture française poursuit donc sa transformation et sa modernisation. Mais elle doit aussi intégrer la préparation des évolutions futures, qui vont nécessiter de profonds bouleversements dans toutes les exploitations et dans tous les systèmes de production.

De nombreux périls en perspective
Un monde extérieur lourd de menaces inquiète à juste titre les agriculteurs qui sont dans l’obligation d’y faire face :
- Les inéluctables changements climatiques s’accompagnent de graves dérèglements locaux, et peuvent expliquer le plafonnement des rendements de plusieurs cultures ;
- La demande des marchés français, européens et internationaux évolue vite, ce qui ne facilite pas les anticipations ;
- La concurrence européenne et internationale s’accroit rapidement et agressivement ;
- Il n’existe aucune protection contre la volatilité des prix de vente et celle des intrants ;
- La Politique Agricole Commune (PAC) apporte une aide bienvenue, mais au prix de beaucoup de complications administratives.

Les attentes des consommateurs et des citoyens
Les Français veulent protéger leur pouvoir d’achat, mais ils sont également soucieux de leur santé et donc de la qualité sanitaire des produits qu’ils consomment. Ils sont devenus très attentifs à la protection de la planète, mais aussi à celle de leur environnement proche.
Ces multiples préoccupations visent notamment à :
- La possibilité d’accéder à des prix bas pour tous;
- La disposition de produits sains, locaux et peu transformés;
- La contestation des méthodes de travail des agriculteurs, notamment l’usage de pesticides;
- La réduction de l’émission de gaz à effet de serre dans le secteur agricole.
- La réponse des agriculteurs à ces différentes revendications sera compliquée et toujours incomplète, laissant inévitablement de nombreux citoyens insatisfaits. En effet, protéger les sols et les eaux, respecter la biodiversité, améliorer le bien-être animal et lutter contre le réchauffement climatique, tout en produisant des aliments sains et bon marché, constituent un challenge difficile.

Les agriculteurs doivent donc se préparer à bien des difficultés
Le métier d’agriculteur n’a jamais été facile. Depuis deux ou trois générations, il reposait sur l’accroissement des rendements et de la productivité du travail ; or cette seule reproduction du passé ne suffit plus : il va falloir remettre en question toutes les certitudes, et innover dans un monde qui change vite.

Les voies de l’avenir
Les agriculteurs français ont assurément acquis une grande expérience professionnelle. C’est un atout qu’il faut préserver et valoriser.

L’agriculture française a su aussi tirer profit de la spécialisation des différentes régions ou terroirs, née des conditions naturelles et de l’acquis du passé. Dans ce contexte, les producteurs doivent donc continuer de faire ce qu’ils savent bien faire, et éviter les voltefaces ou les tentations de changements de pied complets.

Néanmoins, on a vu que d’importants changements se produiront dans les toutes prochaines années : il faut donc s’y préparer.

Le niveau des prix de marché reste déterminant pour tous les agriculteurs. Or ces prix semblent orientés à la hausse pour le futur. Cette tendance longue n’exclut toutefois ni une grande volatilité ni une recomposition entre les différentes productions. Ce sont des facteurs d’incertitudes pour tous les producteurs.

Les agriculteurs français doivent être à la fois inquiets et confiants pour l’avenir de leur métier. L’inquiétude est justifiée, car ils devront procéder à d’importants changements dans leurs exploitations et dans leurs modes de production. Il faut garder en tête qu’aucun gouvernement ne se désintéressera du secteur agroalimentaire, et que l’agriculture française a la capacité de conserver sa place dans le monde.

Accédez à l’intégralité de la publication en téléchargement ici.

Nouvelle-Zélande : Manifestation contre un projet de taxation des «pets» de vache»

Après En Nouvelle-Zélande, une police des pets de vaches ?, voici «Manifestation contre un projet de taxation des «pets» de vache», source AGIR du 20 octobre 2022.

Des fermiers ont manifesté jeudi en Nouvelle-Zélande contre un projet du gouvernement de taxer les émissions de gaz à effet de serre du bétail. Des convois ont convergé vers Wellington, Auckland, Christchurch et plusieurs autres communes de l'archipel.

Les participants demandaient au gouvernement de centre-gauche de renoncer à son projet de taxer «les pets et les rots» émis par les animaux d'élevage. La semaine dernière, la première ministre Jacinda Ardern a révélé un plan visant à mettre en place un impôt de ce type, ce qui constituerait une première mondiale.

Les gaz, comme le méthane, naturellement émis sous forme de pets et de rots par les 6,2 millions de vaches et 26 millions de moutons néo-zélandais, ainsi que le protoxyde d'azote contenu dans l'urine du bétail, figurent parmi les plus gros problèmes environnementaux du pays.

Vendre la viande plus chère
Le méthane est moins abondant et ne reste pas aussi longtemps dans l'atmosphère que le dioxyde de carbone, mais il constitue un facteur beaucoup plus puissant contribuant au réchauffement climatique.

Cette taxe est nécessaire pour ralentir le changement climatique, a fait valoir Mme Adern. Elle pourrait même bénéficier aux agriculteurs, qui pourront ainsi vendre une viande plus onéreuse, car respectueuse du climat.

Mais «nous n'allons pas l'accepter», lui ont répondu jeudi les fermiers. Des milliers de travailleurs du secteur agricole se sont joints à la manifestation pour décrier ce projet de loi.

«L'engagement idéologique du gouvernement en faveur de taxes punitives et contre-productives sur les émissions de la production agricole menace l'existence des communautés rurales», a déclaré Bryan McKenzie de Groundswell NZ, l'organisation à l'origine de cette manifestation.
Source : Agence Télégraphique Suisse (ATS)

Survie de Listeria monocytogenes et de Salmonella sur des surfaces dans l'environnement sec du conditionnement et efficacité du nettoyage à sec

«Survie de Listeria monocytogenes et de Salmonella sur des surfaces dans l'environnement sec du conditionnement et efficacité des processus de nettoyage à sec sur la réduction des pathogènes», source Center for Produce Safety. Il s'agit d'un programme de recherche proposé par Paul Dawson qui me semble utile d'où sa diffusion sur le blog. Merci à Food Safety News de m'avoir donné l'idée de cet article.

Points clés à retenir
- Le projet a examiné la survie de Listeria monocytogenes et de Salmonella sur des surfaces sèches d'ateliers de conditionnement de pêches simulées en laboratoire.
- Les chercheurs ont mesuré la mortalité de cellules séchées et de biofilms dans différentes conditions environnementales.
- La prochaine étape évaluera l'efficacité des désinfectants de qualité alimentaire sur les cellules et les biofilms en laboratoire.
- Conjugués aux essais en usine pilote, les résultats aideront à identifier les pratiques de management visant à réduire la présence de pathogènes dans un environnement sec.

Résumé
Salmonella et Listeria monocytogenes sont d'importants pathogènes d'origine alimentaire impliqués dans les épidémies d'origine alimentaire liées à la consommation de produits et de fruits frais. La contamination des produits frais est problématique car ces produits sont généralement consommés sans chauffage. Pour éviter les événements de contamination, l'industrie du conditionnement doit s'appuyer sur des pratiques rigoureuses de nettoyage-désinfection , y compris dans les zones sèches de l'atelier de conditionnement. Cette étude propose de développer des outils d'information sur les taux de mortalité des pathogènes exposés au stress matriciel. Des expériences permettront de réassembler les conditions du conditionnement. Des cellules planctoniques séchées et des biofilms séchés formés par le microbiote de l’atelier de conditionnement et L. monocytogenes ou Salmonella simuleront les surfaces et les conditions environnementales de l'industrie du conditionnement. Les expériences étudieront les conditions qui favorisent la transition des cellules planctoniques présentes sur les surfaces pour former des communautés intégrées ou des biofilms attachés, et la formation de cellules viables mais non cultivables. Les études d'inactivation fourniront des données sur les meilleures pratiques concernant la méthodologie de nettoyage à sec et de désinfection dans l‘atelier de conditionnement et l'élimination des pathogènes d'origine alimentaire. Ces résultats seront validés pour une utilisation pratique dans l'atelier de conditionnent, dans une grande étude d'usine pilote afin de réduire la charge de micro-organismes sur l'équipement et les produits. Les résultats de cette étude permettront d'améliorer la maîtrise des pathogènes en plus des bonnes pratiques agricoles de base.

Résumé technique
Le pourcentage de denrées alimentaires contaminées par des pathogènes d'origine alimentaire a augmenté au cours de la dernière décennie. Ces produits sont souvent consommés crus ou avec un minimum de transformation ou de préparation, ce qui contribue au risque de maladies d'origine alimentaire. Salmonella et Listeria monocytogenes sont deux pathogènes bactériens d'origine alimentaire préoccupants pour l'industrie des fruits et légumes. Une entreprise de conditionnement a émis en 2016 le premier rappel de certains fruits à noyau en raison d'inquiétudes concernant la contamination par Listeria monocytogenes. Un autre rappel dans plusieurs États de pêches en 2020 impliquait une contamination par Salmonella. De plus, Salmonella et Listeria monocytogenes sont des pathogènes importants pour d'autres produits tels que les légumes verts à feuilles, les tomates, les melons cantaloups et la mangue. En l'absence de toute pratique empêchant la survie des pathogènes sur le produit, l'exposition des produits frais à des surfaces de contact après récolte contaminées augmentera la probabilité de contamination et d'épidémies d'origine alimentaire. Dans certaines zones de l'atelier de conditionnement, la réglementation autorise l'utilisation de techniques de nettoyage à sec telles que l'aspiration ou la mise au rebut, suivies de l'utilisation de désinfectants secs pour les surfaces en contact avec les aliments ou les zones de la zone 1. L'utilisation ou la présence d'eau pourrait constituer un risque important de croissance de pathogènes d'origine alimentaire, de contamination croisée et de dissémination dans l'établissement. Cependant, les micro-organismes ont de multiples mécanismes d'adaptation microbienne et de survie dans des conditions sèches. La survie microbienne dans des conditions de faible humidité et de dessiccation présentes dans l'atelier de conditionnement peut entraîner une contamination croisée. De plus, des conditions sèches défavorables pourraient forcer les bactéries à entrer dans un état physiologique inactif, tel que viable mais non cultivable (VNC). La présence de cellules VNC a des implications sur la sécurité des aliments puisque ces micro-organismes peuvent ne pas être détectés lors d'un échantillonnage de routine pour la surveillance de l'environnement. Dans la recherche proposée, nous visons à déterminer la survie de cellules planctoniques associé à la surface sèche et des biofilms de L. monocytogenes et de Salmonella cultivés en combinaison avec la microflore généralement retrouvée sur des surfaces dans l'usine de conditionnement. Dans l'Objectif 1, les taux de mortalité des pathogènes seront déterminés ensemble pour des cellules planctoniques et des biofilms séchés sur des surfaces du conditionnement. Les expériences étudieront les conditions qui favorisent la transition des cellules planctoniques présentes sur les surfaces pour former des communautés intégrées ou des biofilms attachés (la question principale est de savoir quand et comment une cellule séchée devient un biofilm intégré). Les études d'inactivation dans l'objectif 2 fourniront des données sur les meilleures pratiques concernant la méthodologie de nettoyage à sec et de désinfection dans l’atelier de conditionnement et l'élimination des pathogènes d'origine alimentaire. L'Objectif 3, une étude en usine pilote, validera les résultats des Objectifs 1 et 2 pour une utilisation pratique dans l'usine de conditionnement, afin de réduire la charge de micro-organismes sur l'équipement et les produits. Ensemble, les données de laboratoire et les essais en usine pilote peuvent identifier les pratiques de management associées à une présence réduite de pathogènes dans l'environnement sec.

On pourra aussi retrouver une interview de Paul Dawson ici.

Types de données recueillies dans les investivations sur les éclosions d'origine alimentaire par le CDC

«Types de données recueillies dans les investivations sur les éclosions d'origine alimentaire», source CDC du 19 octobre 2022.

Trois types de données
Lorsqu'une éclosion ou une épidémie d'origine alimentaire est détectée, les responsables de la santé publique et de la réglementation travaillent rapidement pour recueillir autant d'informations que possible afin de découvrir ce qui rend les personnes malades.

Données épidémiologiques
Où et quand les personnes sont-ils tombées malades ? Le même germe a-t-il déjà causé des épidémies ? Si c'est le cas, qu'est-ce qui a rendu les personnes malades lors de ces épidémies ?
Quels aliments les personnes mangeaient-ils avant de tomber malades ?
À quels restaurants, épiceries ou événements les personnes malades se sont-elles rendues ?

Données de traçabilité
Existe-t-il un point commun dans la chaîne de distribution où les aliments auraient pu être contaminés ?
Y a-t-il quelque chose dans les installations de production alimentaire, les exploitations agricoles ou les restaurants qui rend les germes susceptibles de se propager ?

Données sur les analyses alimentaires et environnementales
Le germe à l'origine de l'épidémie se trouve-t-il également dans un aliment ou dans l'environnement de production alimentaire ?
Les germes trouvés dans les aliments ou dans l'environnement de production alimentaire ont-ils les mêmes empreintes ADN que les germes trouvés chez les personnes malades?

Actions pour arrêter l'épidémie
Les enquêteurs sur les éclosions prennent des mesures pour protéger le public lorsqu'il existe des informations claires et convaincantes montrant que des personnes sont tombées malades à cause du même aliment contaminé.
Les responsables de la santé alertent la population
Des entreprises rappellent des produits contaminés
Les restaurants ou les installations de production alimentaire ferment temporairement

Amélioration constante
Les enquêteurs ne résolvent pas toutes les épidémies. Parfois, les épidémies se terminent avant que suffisamment d'informations n'aient été recueillies pour identifier les aliments contaminés. Les enquêteurs sur les épidémies développent constamment de nouvelles façons d'enquêter et de résoudre les épidémies plus rapidemen
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