vendredi 31 mars 2023

Les sanctions sont méritées chez des récidivistes de la malpropreté. A propos de deux exemples chez nos voisins britanniques

Rien ne vaut un bonne amende ou interdiction à vie pour les récidivistes de la malpropreté afin de leur donner le goût d’appliquer la réglementation et d’assurer la sécurité sanitaire des consommateurs et d’éviter de jouer au chat et à la souris avec les agents chargés de faire respecter la réglementation.
En voici deux exemples aimablement fournis par Joe Whitworth et jugez plutôt ...

«Angleterre : Des non-conformité en matière d’hygiène et dans la lutte anti-nuisibles coûtent 84 000 euros à un supermarché», source Enfield Council du 28 mars 2023.

1. Fresh Valley Foods Ltd, opérant sous le nom de Yasar Halim Supermarket, et son propriétaire ont été condamnés à une amende totale de 74 000 £ (84 000 euros) pour avoir enfreint les réglementations en matière d'hygiène, de la lutte antinuisibles et de la contamination.

Le mardi 21 mars 2023, la société qui possède un supermarché situé à Hedge Lane, Palmers Green, a été condamnée à une amende de 48 000 £ (54 700 euros) et le propriétaire Mehmet Yasar Halim a été condamné à payer 26 000 £ (29 560 euros) par la Highbury Corner Magistrates Court, après une enquête de l’Enfield Council.

Les autres coûts comprenaient une suramende compensatoire de 190 £ (216 euros) et les frais du Conseil totalisant 4 400,62 £ (5002,58 euros).

Mehmet Yasar Halim a été reconnu coupable de ne pas avoir d'analyse des dangers et des points critiques pour leur maîtrise (HACCP), qui est un moyen de gérer les dangers pour la sécurité des aliments, aucun contrôle des nuisibles et aucune protection contre la contamination, malgré plusieurs visites et avertissements du service de santé environnementale des agents de l’Enfield Council.

Le supermarché et le propriétaire ont reçu un rapport détaillé de l’Enfield Council. sur les améliorations qui devaient être apportées aux locaux, mais des infestations de rats et de mouches, y compris des excréments, étaient toujours présentes lors des visites de suivi des agents.

Le dispositif Alim’confiance en France ne permet pas une nouvelle inspection, même si vous payez une visite des inspecteurs …

2. «Pays de Galles : Peines de prison avec sursis pour des exploitants d'une entreprise de fruits de mer basée dans le Pembrokeshire», source Pembrokeshire County Council du 30 mars 2023.

Le non-respect répété de la législation sur la sécurité des aliments et les non-conformités délibérées des avis statutaires signifiés par les agents de santé environnementale pour protéger la santé des consommateurs ont entraîné des peines de prison avec sursis pour deux exploitants du secteur alimentaire du Pembrokeshire.

Colin James Brown et Donna Brown, qui dirigent Shores Seafood au 16 India Row à Monkton, Pembroke, ont également reçu des ordonnances leur interdisant de gérer indéfiniment une entreprise alimentaire.

L'audience de détermination de la peine a eu lieu à la Swansea Crown Court le 24 mars 2023, après que le couple a plaidé coupable lors d'audiences antérieures à quatre infractions en vertu du Règlement de 2006 sur l'hygiène alimentaire (Pays de Galles) tel que modifié et du Règlement général sur les aliments de 2004 tel que modifié concernant :
- défaut de prendre des mesures pour protéger les aliments du risque de contamination
- mettre des aliments dangereux sur le marché
- ne pas se conformer à un avis d'action corrective
- exploiter leur entreprise sans autorisation après que l'autorisation de fournir leurs produits de la mer ait été suspendue.

La poursuite a été intentée par le Pembrokeshire County Council.

Le tribunal a appris que les infractions s'étaient produites au cours d'une période où l'entreprise, qui vendait des crabes et des homards, avait produit périodiquement des aliments contaminés par des niveaux élevés de bactéries dangereuses, Listeria monocytogenes, qui peuvent avoir de graves effets sur la santé par une maladie appelée listériose, en particulier dans les segments vulnérables de la population.

Malgré les efforts considérables déployés par les agents du Council pour travailler avec l'entreprise afin d'identifier les sources potentielles de contamination bactérienne et d'assurer la mise en œuvre des dispositions de management de la sécurité des aliments, le County Council a suspendu son autorisation de fournir ses fruits de mer à d'autres entreprises en avril 2021 à la suite d’inquiétudes quant à la capacité de l'entreprise à fournir des aliments sûrs.

Le Council a également signifié des avis de mesures correctives à l'entreprise empêchant la production de denrées alimentaires après qu'il est devenu clair que l'entreprise n'était pas en mesure de mettre en œuvre les contrôles nécessaires de manière continue et sans son intervention continue.

Cependant, en juillet 2021, le Council a appris que les exploitants de Shores Seafood continuaient de fournir leurs produits dans des établissements alimentaires locaux du Pembrokeshire en plus loin, en violation directe et flagrante des avis d'exécution en place dans l'entreprise.

Les agents de santé environnementale ont contacté les entreprises ayant reçu les produits dès que l'information a été révélée et ont retiré les produits du marché.

Ils ont également découvert des preuves que des entreprises avaient été approvisionnées en produits Shores Seafood à plusieurs reprises depuis qu'il leur avait été interdit de le faire.

Un rappel de produit a également été publié par la Food Standards Agency à la suite d'informations fournies par le County Council de Pembrokeshire, pour s'assurer qu'aucun produit ne restait à vendre.

À la suite de ces infractions, Colin Brown a été condamné à neuf mois de prison avec sursis pendant deux ans et a également dû effectuer 200 heures de travail non rémunéré. Donna Brown a été condamnée à six mois de prison avec sursis pendant deux ans, avec une condition d'activité de réadaptation de 15 jours.

Colin Brown et Donna Brown ont tous deux reçu des ordonnances leur interdisant de gérer indéfiniment une entreprise alimentaire, ce que le juge a indiqué comme étant à la fois nécessaire et proportionné.

En résumant la situation, le juge Walters a déclaré que les faits de l'affaire étaient «extrêmement peu attrayants et que l'autorité locale était engagée dans une opération du chat et de la souris avec l'entreprise ».

Commentaire
Je peux me tromper mais je ne crois pas qu'en France les sanctions auraient été de ce niveau.

Y aura-t-il des cerises cette année ?

«Des hypothèques sur le temps des cerises» par Emmanuelle Ducros de l’Opinion.
Les importations de cerises extra-européennes traitées aux pesticides interdits vont être suspendues.

Épidémie en Europe à Salmonella Virchow liée à des restaurants servant de la viande de type kebab. La France rapporte le plus de cas

«
Épidémie à Salmonella Virchow liée à des restaurants servant de la viande de type kebab», source ECDC du 30 mars 2023.

Depuis juin 2017, une épidémie transfrontalière persistante à Salmonella Virchow ST16 sévit dans cinq pays de l'Union européenne et de l’Espace économique européen (UE/EEE), au Royaume-Uni et aux États-Unis, selon une évaluation rapide de l'épidémie publiée par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). La majorité des cas ont été liés à des restaurants locaux servant de la viande de type kebab.

Au total, 210 cas ont été signalés dans les pays suivants : Danemark (2), France (111), Allemagne (26), Irlande (4), Pays-Bas (34), Royaume-Uni (32) et États-Unis (1).
Les informations disponibles issues des entretiens de cas, des enquêtes de traçabilité et de l'analyse des clusters par séquençage du génome entier (WGS) ont montré que les produits de viande de type kebab contenant de la viande de poulet contaminée sont les vecteurs probables d'infections et que le clone a circulé dans la chaîne de production de viande de volaille de l'UE. du moins en France, Allemagne, Irlande et Pays-Bas. En l'absence de numéros de lot des produits de kebab contaminés et d'informations sur les analyses de Salmonella connexes, la ou les sources d’infection n'ont pas pu être établies.

Johanna Takkinen, experte principale de l'ECDC sur les maladies d'origine alimentaire et hydrique, a déclaré :

«L'ECDC encourage les pays à séquencer les isolats de S. Virchow à partir d'infections humaines acquises au niveau national et à interroger les cas d'infections à S. Virchow ST16. Les investigations devraient se concentrer sur la consommation de viande de volaille et de produits connexes et être menées en étroite collaboration avec les autorités de sécurité des aliments. L'ECDC peut aider les pays dans le séquençage des isolats.»

Parmi les cas interrogés (55), les taux d'hospitalisation variaient de 16,7% (2/12) au Royaume-Uni à 29,4% (5/17) et 38,5 % (10/26) en France et en Allemagne, respectivement. Aucun décès n'a été signalé. Le nombre de cas confirmés ne représente qu'une petite proportion de toutes les cas d’infection dans l'UE/EEE, en partie en raison des capacités de séquençage variables des pays.

De nouvelles infections sont susceptibles de se produire dans l'UE/EEE, quel que soit le groupe d'âge, jusqu'à ce que des investigations supplémentaires soient menées pour identifier la ou les sources et les points de contamination tout au long de la chaîne de production de viande de poulet, y compris les chaînes de production primaire en amont. Cela permettra de mettre en place des mesures de contrôle appropriées.
Dans le rapport final de l’ECDC, la viande type kebab devient de la viande poulet, Multi-country outbreak of
Salmonella Virchow ST16 infections linked to the consumption of meat products containing chicken meat.

Dans ce rapport, on apprend concernant la France,

La France a signalé 111 cas à Salmonella Virchow HC5_82819 (HC5_82819 est le cluster hiérarchique dans les isolats de l’épidémie) depuis juin 2017 avec une nette augmentation du nombre de cas en 2022. Le cas le plus récent a une date de prélèvement de février 2023. Les cas ont un âge médian de 22 ans (fourchette <1 à 80 ans), avec une répartition par sexe de 60 hommes et 51 femmes. L'épidémie française de 2022 est principalement liée aux restaurants locaux de type kebab d'une région française. Quarante-deux cas (81%) résidaient dans une seule région. En 2021, une épidémie causée par la même souche de S. Virchow s'est produite en France, qui était associée à un seul restaurant de kebab dans une autre région.

En France, les résultats des questionnaires issus des entretiens avec les patients recensent la consommation de kebab avec de la viande de poulet, dans les jours précédant la date d'apparition des symptômes, par 19 des 24 cas interrogés (79%), dont 14 (74%) ont cité le même restaurant kebab dans une région

Le 11 janvier 2023, la France a publié une notification 2023.0274 au RASFF de l’UE pour informer les autorités de sécurité des aliments des enquêtes alimentaires liées à un cluster génomique d'infections causées par Salmonella Virchow. Au 9 mars 2023, 18 suivis validés par la Commission européenne étaient partagés par les pays via la plateforme RASFF.

Investigations en France
Suite à l'enquête de santé publique et aux informations sur l'exposition alimentaire des cas français, l'autorité française de sécurité des aliments (DGAL et DGS) a informé le RASFF que trois restaurants, à savoir un restaurant français A, un restaurant français B et un restaurant français C (visité par les cas entre août et novembre 2022) avaient été approvisionnés en viandes pour kebab par trois fournisseurs allemands. Plus précisément, la société allemande A approvisionnait le restaurant français A via le grossiste français A (notification au RASFF 2023.0274) ; la société allemande B approvisionnait le restaurant français B via le grossiste français B et la société allemande C approvisionnait le restaurant français C via le grossiste français C (notification au RASFF 2023.0274).

Deux autres restaurants ont été visités par les cas, à savoir le restaurant français D et le restaurant français E. Le restaurant français D était approvisionné par le grossiste français D qui recevait le kebab congelé de la société allemande D et par le grossiste français G qui recevait le kebab congelé de la société allemande E via le grossiste français E. Le restaurant français E a été approvisionné par le grossiste français F qui a reçu le kebab de la société polonaise F (notification au RASFF 2023.0274).

Le 20 janvier 2023, l'autorité de sécurité des aliments en France a informé que des isolats de S. Virchow génétiquement apparentés à la souche représentative du cluster ont été identifiés en 2022 dans deux élevages français dans le cadre du programme national de contrôle de Salmonella pour l'espèce Gallus gallus. Les poulets de chair de ces deux élevages français, à savoir l'élevage français A et l'élevage français B, avaient été abattus dans l'abattoir belge A en mai-juillet 2022 et septembre 2022 (élevage A), et en janvier 2022 et août-octobre 2022 ( élevage B) (notification au RASFF 2023.0274).

Recommandations et options de réponse
L'ECDC encourage les pays à séquencer les isolats de S. Virchow à partir d'infections humaines acquises au niveau national et à interroger les cas d'infections à S. Virchow ST16, en se concentrant sur la consommation de diverses viandes de poulet/volailles et de produits connexes.

L'EFSA encourage les États membres à effectuer le séquençage des isolats alimentaires de S. Virchow ST16 liés au présent groupe soit sur le plan microbiologique (sérotype ou ST) soit sur le plan épidémiologique (par exemple, consommation déclarée de produits à base de viande, y compris de viande de poulet, par des cas humains). L'EFSA recommande également la soumission des données génomiques des isolats de S. Virchow ST16 provenant de tout type de denrées alimentaires, d'aliments pour animaux, d'animaux et d'environnement connexe au système One Health WGS de l'EFSA. La préparation des produits à base de viande de kebab doit être effectuée conformément aux instructions des fabricants.

Commentaire
La notification 2023.0274 a disparu des radars du RASFF.
On découvre cette épidémie en France liée à des restaurants kebabs, ce qui montre que chez certains des restaurants impliqués la cuisson de la viande ne détruit pas Salmonella, étonnant, non ?
«Pour vivre heureux, vivons cachés», on consent à nous donner des informations. 111 personnes ont été contaminées en France, et pas d'information. En effet, chez nous, nos autorités sanitaires toutes réunies se sont bien gardées de nous en informer.
Ça tombe bien, j’évite les restaurants kebab.

NB : Les photos sont des illustration sans aucun lien avec les informations publiées.

jeudi 30 mars 2023

«Il faut stocker l'eau car sans eau il n'y a pas de vie», selon Mme Sylvie Brunel

«Il faut stocker l'eau car sans eau il n'y a pas de vie»
Sylvie Brunel, géographe, professeur à la Sorbonne, écrivain, auteur de «Nourrir - Cessons de maltraiter ceux qui nous font vivre ! » aux éditions Buchet Chastel

Rapport épidémiologique 2020 de la listériose, selon l'ECDC

«Rapport épidémiologique annuel de la listériose en 2020 (
Listeriosis Annual Epidemiological Report for 2020, source rapport de l’ECDC du 29 mars 2023.

Faits saillants
- En 2020, 29 États membres de l'UE/EEE ont signalé 1 931 cas confirmés de listériose.
- L'Allemagne, la France et l'Espagne comptaient le plus grand nombre de cas signalés.
- Le taux de notification standardisé selon l'âge dans l'UE et l’EEE était de 0,37 cas pour 100 000 habitants.
- Le taux le plus élevé a été détecté chez les personnes âgées de plus de 64 ans (1,5 cas pour 100 000 habitants).
- En 2020, une diminution du nombre de cas confirmés de listériose a été observée dans l'UE et l’EEE, ce qui était une conséquence possible de la pandémie de COVID-19.

Discussion
La listériose est une maladie relativement rare, mais c'est l'une des maladies d'origine alimentaire et hydrique les plus graves sous surveillance de l'UE. Il a la plus forte proportion de cas hospitalisés de toutes les zoonoses sous surveillance de l'UE. La surveillance européenne de la listériose se concentre sur les formes graves et invasives de la maladie, pour lesquelles les groupes à risque sont principalement les personnes âgées et les personnes immunodéprimées, ainsi que les femmes enceintes et les nourrissons. La notification des cas de listériose chez l'homme est obligatoire dans la majorité des États membres de l'UE et de l’EEE. La listériose peut également se manifester sous des formes plus bénignes provoquant des symptômes gastro-intestinaux, mais ces cas ne sont généralement pas notifiés au niveau national et ne relèvent pas non plus du champ d'application de la surveillance au niveau de l'UE et de l’EEE.

Bien qu'une diminution du nombre de cas de listériose ait été observée au niveau de l'UE en 2019-2020, la tendance globale de la listériose en 2016-2020 est restée stable. La baisse des cas signalés par rapport à l'année précédente est une conséquence probable de la pandémie de COVID-19 qui a largement occupé les ressources de santé publique de l'UE et l’EEE. Par conséquent, la capacité de surveillance d'autres maladies infectieuses dans certains États membres pourrait avoir été affectée. On peut également supposer que les mesures de contrôle du COVID-19, telles que la réduction des activités de plein air et l'augmentation du niveau d'hygiène générale, auraient pu avoir un effet sur la réduction des maladies gastro-intestinales. L'année 2020 était la deuxième année de la surveillance renforcée de la listériose par le WGS (séquençage du génome entier) à l'échelle de l'UE et de l’EEE qui a débuté en mars 2019. La pandémie de COVID-19 n'a pas affecté le nombre d'États membres communiquant de manière proactive des données sur la listériose, ni le nombre d'isolats avec des séquences qui ont été soumis. Cependant, il y a eu une réduction du nombre d'investigations urgentes lancées (20 en 2019 ; 13 en 2020), ainsi que des données de séquences fournies par les États membres lors de ces investigations (23 États membres ont fourni des séquences pour 512 isolats en 2019, tandis que 13 États membres ont fourni des séquences pour 77 isolats en 2020).

Les clusters microbiologiques détectés à partir de ces données montrent que, bien que les clusters dans plusieurs pays aient tendance à être petits et à n'affecter que quelques États membres (influencés par le faible nombre d'États membres soumettant des données), ils persistent aussi souvent pendant plusieurs années, voire des décennies. Cela indique que les efforts de détection de clusters microbiologiques combinés à d'autres données pertinentes, telles que les séquences d'isolats alimentaires et les données d'exposition, pourraient aider à localiser les sources de l'agent pathogène et permettre la mise en œuvre de mesures de contrôle pour réduire la charge de cette maladie particulièrement grave dans l'UE et l’EEE.

En 2020, L. monocytogenes a été identifié comme l'agent causal de neuf épidémies d'origine alimentaire à preuves solides et sept à preuves faibles qui, ensemble, ont causé la maladie chez 120 personnes dans l'UE, avec 83 cas hospitalisés (dont 34 en Allemagne) et 17 décès, tel que l’a rapporté à l'EFSA. Six des épidémies d'origine alimentaire à forte preuve ont été causées par «du poisson et des produits de la pêche» (deux aux Pays-Bas, deux au Danemark, une en Autriche et une en Allemagne), deux ont été causées par «de la viande et des produits à base de viande» (toutes deux en Finlande), et une a été causée par des «produits laitiers» (fromages). Étant donné que la majorité des épidémies d'origine alimentaire à forte preuve ont été causées par des produits de poisson, cela indique en outre que les produits à base de poisson sont un vecteur important de la listériose au niveau de l'UE. Sur les sept éclosions d'origine alimentaire à faible preuve, une était liée aux «produits laitiers» (autres que les fromages) et pour six, le véhicule alimentaire était inconnu.

Implications pour la santé publique
Malgré la stabilisation de la tendance du nombre de cas de listériose dans l'UE et l’EEE de 2016 à 2020, la gravité et la tendance à la hausse du nombre de cas au cours des années précédentes restent préoccupantes et appellent une plus grande attention à la prévention et le contrôle de la maladie et des épidémies qui en résultent. Il est important de sensibiliser les groupes à risque à la listériose et aux aliments à risque, en particulier chez les personnes âgées et les personnes immunodéprimées, où surviennent la majorité des cas, mais aussi chez les femmes enceintes et les nourrissons. En outre, une collaboration intersectorielle supranationale est essentielle pour lutter contre la présence de souches persistantes de L. monocytogenes chez l'homme.

Il était une fois l'histoire des rappels de grains de maïs bio façon puzzle au sein de l'UE

La Commission européenne vante la coopération entre les Etats-membres et aussi le succès du système d’alerte rapide pour les denrées alientaires et les aliments pour animaux, système d’alerte dit rapide pour ma part.
Nous allons vérifier une fois deplus que cela ne marche pas avec les différents rappels de petits grains de maïs bio au sein de l’UE.

Petit compte à rebours …

Notification 2023.2102 au RASFF de l’UE le 28 mars 2023 par les Pays-Bas de la présence d’aflatoxines dans des grains de maïs. Le produit a été distrivué en Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, République tchèque, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Irlande, Italie, Liban, Lituanie, Malte Pays-Bas, Irlande du Nord, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovénie, Espagne, Suède, Turquie, Royaume-Uni.

A ce jour, voici les pays ayant rappelé ce produit,
- Pays-Bas : rappel le 23 mars,
- Danemark : rappel le 28 mars,
Luxembourg : rappel le 17 mars,
- Belgique : rappel le 23 mars,
- France : rappels le 29 mars et le 31 mars

Etonnant résultat au sein de l'UE, trois pays ont publié un rappel avant la notification au RASFF de l'UE, un pays le jour où la notification a été publiée et un pays, la France, un jour après la notifcation.

Cela se passe comme cela au sein de l’UE, les rappels sont éparpillés façon puzzle !

Mise à jour du 4 avril 2023
Deux nouveaux rappels de pop corn, 1 et 2, le 4 avril 2023 pour cause de présence d'aflatoxines. La traçabilité elle est où ?

Nestlé Buitoni à Caudry, c'est fini définitivement !

C’est la suite logique de ce que le blog vous avait annoncé le 15 mars avec «Buitoni : Confirmation de la suspension temporaire de la production sur le site de Caudry».

«Pizzas contaminées: l'usine Buitoni de Caudry va fermer définitivement », source article d’Olivier Chicheportiche de Bfmtv avec AFP.

Nestlé a annoncé jeudi la fermeture définitive de l'usine dont l'activité est déjà suspendue depuis début mars.

C'est officiel. Le géant Nestlé a annoncé ce jeudi la fermeture définitive de l'usine Buitoni à Caudry aux 140 salariés. Cette usine avait été mise en cause dans le scandale des pizzas surgelées à pâte crue de la gamme Fraîch'Up, qui pourraient avoir provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres par la bactérie Escherichia coli.

L'activité de l'usine avait déjà suspendue en mars en raison, selon Nestlé, d'une chute des ventes.

«Aucun licenciement ne sera notifié avant le 31 décembre 2023», précise le groupe, qui «s'engage en parallèle à lancer un processus de recherche de solution de reprise solide et pérenne pour l'usine» et à proposer aux 140 salariés «une opportunité de reclassement interne».

«Je regrette que Nestlé n'ait pas trouvé de solution», mais ce n'est pas «la fin de l'histoire» pour le site, a réagi le ministre délégué à l'industrie Roland Lescure auprès de l'AFP.

«Nestlé s'est engagé à trouver un repreneur, je considère qu'il y a une obligation de résultat», a-t-il insisté.

Le groupe a aussi annoncé une contribution exceptionnelle de 3 millions d'euros en faveur de l'emploi sur le territoire du Cambraisis, doublant l'apport promis par l'Etat, a-t-il relevé.

«Pour retrouver du travail dans le coin, c'est compliqué», a déploré jeudi Stéphane Derammelaere, délégué Force ouvrière, qui évoque de nombreux salariés de plus de 50 ans et des couples dont les deux membres sont employés par Buitoni.

140 salariés sur le carreau
«Et vous imaginez sur un CV, 'Nestlé Buitoni' ? Est-ce que vous pensez que ça fait bien ? La réputation de l'usine ne va pas aider, alors que les salariés n'y sont pour rien», poursuit-il.

Tout a commencé en février 2022, quand Santé publique France (SPF) et la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) sont alertées d'une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par E. coli.

Le 18 mars, Nestlé rappelle ses pizzas et ferme les deux lignes de production. La préfecture interdit dans la foulée toute activité, les autorités sanitaires ayant établi un lien entre la consommation des pizzas et plusieurs cas graves de contamination.

Le groupe avance «une contamination de la farine» comme explication «la plus probable» de la présence de la bactérie sur ses pizzas. Mais d'autres causes possibles sont évoquées: selon la préfecture, des inspections des autorités sanitaires avaient mis en évidence «la présence de rongeurs» et le «manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication» dans l'usine.

L'usine rouvre partiellement mi-décembre, après neuf mois d'arrêt, seule la ligne de pizzas à pâte cuite, non concernée par le scandale étant autorisée à redémarrer.

Mais la réouverture ne tient qu'un temps: le groupe annonce début mars la suspension de l'activité en raison d'une chute des ventes de pizzas surgelées, qui «a d'autant plus impacté la marque Buitoni».

La Norvège demande une dérogation aux règles de l'UE sur la durée de conservation des œufs

«La Norvège demande une dérogation aux règles de l'UE sur la durée de conservation des œufs », source article de Joe Whitworth paru le 30 mars 2023 dans Food Safety News.

La Norvège espère une dérogation aux règles européennes sur l'étiquetage de la durée de conservation des œufs, en partie en raison de son bon bilan lié à Salmonella.

En décembre 2022, un règlement de l'UE est entré en vigueur qui a prolongé la période de vente des œufs au consommateur à 28 jours après la ponte des poules. Cependant, un autre changement a modifié une disposition sur la date de péremption des œufs de table vers les réglementations en matière d'hygiène, qui font partie de l'accord sur l’Espace économique Européen (EEE). La Norvège fait partie de l'EEE mais il n'est pas un État membre de l'UE. Comme la règle ne couvrait pas auparavant la Norvège, le pays utilise une durée de conservation des œufs de 35 jours après la ponte.

Deux ministères norvégiens estiment que la règle de la durée de conservation maximale de 28 jours est justifiée pour des raisons de santé publique dans de nombreux États membres de l'UE en raison de la présence de Salmonella dans les œufs. Cependant, en Norvège, l'incidence de Salmonella dans les œufs est très faible.

Impact sur l'industrie nationale
Ingvild Kjerkol, ministre de la Santé et des Soins, et Sandra Borch, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, ont précédemment envoyé une lettre à Stella Kyriakides, commissaire européenne à la santé et à la sécurité alimentaire à la mi-2022, exprimant leurs inquiétudes concernant les changements potentiels.

Avant que les amendements ne soient adoptés, ils ont été discutés à plusieurs reprises dans un groupe d'experts de la Commission européenne, où l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) a documenté la position du pays à plusieurs reprises, sans succès. La partie européenne a demandé les mêmes réglementations pour soutenir le marché intérieur et a voulu limiter les exemptions nationales.

Les ministères ont désormais commencé à travailler sur la demande de flexibilité basée sur les risques concernant l'étiquetage de la durée de conservation des œufs lors de la mise en œuvre du règlement.

«Il est absolument nécessaire que nous parlions avec l'UE, car un tel changement dans la réglementation aura des conséquences sur la production d'œufs norvégienne telle que nous la connaissons aujourd'hui et apportera des défis à l'industrie», a déclaré Borch.

La Norvège a une exigence nationale pour une chaîne du froid pour les œufs. Ils doivent être conservés à pas plus de 12°C à partir de la ponte jusqu'à ce qu'ils atteignent le public. Les consommateurs conservent aussi souvent les œufs au réfrigérateur. Une structure décentralisée de l'industrie signifie que de petits troupeaux sont répartis dans tout le pays.

Les œufs sont normalement collectés une fois par semaine en raison des grandes distances, ce qui signifie qu'ils pourraient perdre sept jours de durée de conservation avant d'atteindre l'installation d'emballage dans le cadre des plans de l'UE. Collecter les œufs plusieurs fois par semaine, comme c'est le cas dans d'autres pays européens, signifie des coûts plus élevés et des temps de transport plus longs, a déclaré l'Association norvégienne indépendante de la viande et de la volaille.

Résultats de la surveillance de Campylobacter
Pendant ce temps, la surveillance norvégienne en 2022 a montré que 106 troupeaux, soit 4,8%, étaient positifs pour Campylobacter. Ce chiffre est inférieur de 5,1% en 2019, 6,1 % en 2020 et 5,8 % en 2021 et est également faible par rapport à la plupart des autres pays européens.

Au total, 2 189 troupeaux de 515 exploitations ont été échantillonnés en 2022. De toutes les exploitations échantillonnées, 72 avaient au moins un troupeau positif, 12 avaient deux troupeaux positifs, huit avaient trois positifs et deux avaient quatre troupeaux positifs.

Les carcasses des troupeaux positifs ont été soit traitées thermiquement, soit congelées pendant au moins trois semaines avant d'être vendues.

La campylobactériose est la maladie infectieuse bactérienne la plus fréquemment signalée en Norvège. La consommation de viande de volaille a été identifiée comme un facteur de risque important. En 2022, il y a eu une augmentation des cas de campylobactérioses acquises à l'étranger alors que le nombre d'infections en Norvège était inférieur à celui de 2020 et 2021.

Le plan d'action sur Campylobacter implique Mattilsynet, qui est responsable de la mise en œuvre du programme de surveillance, tandis que l'Institut vétérinaire norvégien coordonne le programme, effectue des investigations en laboratoire, analyse les données et communique les résultats.

En 2022, tous les troupeaux norvégiens de poulets de chair abattus avant l'âge de 51 jours de mai à octobre ont été échantillonnés par le propriétaire ou l'éleveur. L'échantillonnage a été effectué au maximum six jours avant l'abattage. Un échantillon consistait en 10 écouvillons regroupés provenant de déjections fécales/cæcales fraîches. Les échantillons ont été analysés par PCR en temps réel pour Campylobacter.

Espagne : Des manipulateurs d'aliments infectés liés à une vaste épidémie à norovirus

«Espagne : Des manipulateurs d'aliments infectés liés à une vaste épidémie à norovirus», source article de Food Safety News du 30 mars 2023.

Selon une étude, des manipulateurs d'aliments infectés ont continué à travailler lors d’une vaste épidémie à norovirus en Espagne en 2021.

Lors de l'été 2021, une épidémie à norovirus a touché 163 patients, dont 15 manipulateurs d'aliments confirmés par norovirus, dans un hôtel de Murcie, dans le sud-est de l'Espagne. Une épidémie à norovirus similaire s'est produite dans le même hôtel en 2019.

L'enquête épidémiologique du dernier incident a révélé que la transmission de n
orovirus pourrait avoir été initiée par un manipulateur d'aliments infecté. Une inspection de la sécurité des aliments a révélé que certains manipulateurs d'aliments symptomatiques ont continué à travailler pendant leur maladie.

En juillet et août 2021, une épidémie a été signalée dans un hôtel de Murcie. Une souche rare de norovirus a été identifiée comme étant la cause. Le service régional de santé publique et l'autorité de sécurité des aliments ont enquêté pour identifier l’origine et mettre en place des mesures de maîtrise.

Au total, 163 cas ont été signalés : 156 clients et sept manipulateurs d'aliments. La tranche d'âge des patients était de 2 à 74 ans alors que plus de femmes étaient malades que d'hommes.

Aucun patient n'a été hospitalisé. Tous sauf un étaient en pension complète; ce qui signifie qu'ils vivaient et prenaient leurs repas à l'intérieur de l'hôtel, selon l'étude publiée dans la revue Microbiology Spectrum, «Rare Recombinant GI.5[P4] Norovirus That Caused a Large Foodborne Outbreak of Gastroenteritis in a Hotel in Spain in 2021.» L’article est disponible en intégralité.

Les premiers cas d’infection sont survenues en juillet et concernaient un client symptomatique probable et un manipulateur d'aliments symptomatique confirmé en laboratoire. Le lendemain, cinq manipulateurs d'aliments ont signalé des symptômes gastro-intestinaux, soutenant l'hypothèse selon laquelle ils auraient pu contribuer à la propagation initiale du virus.

L'épidémie aurait pu se propager davantage par contact de personne à personne et par contact direct avec des surfaces contaminées, ont déclaré les chercheurs.

Importance de ne pas travailler en cas de maladie
Quelques jours après qu'il a été constaté que certains membres du personnel continuaient de travailler pendant leur maladie, tous les manipulateurs d'aliments ont été temporairement suspendus de leurs fonctions. Début août, l'hôtel a fermé la cuisine et tous les services de restauration, mais deux semaines plus tard, des cas supplémentaires ont été signalés.

Une étude portant sur les aliments servis au restaurant de l'hôtel a été menée pour identifier la source de l'infection. Il comprenait 65 cas primaires probables et 14 témoins qui ont rempli le questionnaire, mais aucun aliment spécifique n'était associé à la maladie.

Au total, 17 échantillons de selles provenant de manipulateurs d'aliments symptomatiques et asymptomatiques et de clients symptomatiques étaient positifs pour le norovirus.

«Bien que la source spécifique de cette épidémie reste incertaine, sur la base de l'enquête épidémiologique, la transmission du norovirus pourrait avoir été initiée par des aliments qui avaient été manipulés manuellement par un manipulateur d'aliments infecté», ont dit des chercheurs.

«Cela souligne l'importance de l'exclusion immédiate des manipulateurs d'aliments symptomatiques, du respect des règles d'exclusion du travail par les manipulateurs d'aliments symptomatiques, des pratiques strictes d'hygiène des mains et de la décontamination des surfaces environnementales pour prévenir la contamination des produits alimentaires.»

Commentaire
Selon le CDC des Etats-Unis à propos de norovirus, le lavage des mains est La réponse:

Un désinfectant pour les mains ne fonctionne pas bien contre norovirus. Le lavage des mains est toujours préférable. Lavez-vous les mains à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes. Vous pouvez utiliser un désinfectants pour les mains en plus du lavage des mains, mais le désinfectant pour les mains ne remplace pas le lavage des mains à l'eau et au savon. voir «Handwashing: Clean Hands Save Lives.»

L'Italie interdit la viande synthétique. A quand la fin du Soleil vert ?

«
Viande synthétique en Italie, amendes pouvant aller jusqu'à 60 000 euros pour les contrevenants», source sky tg24.

En Conseil des ministres, l'exécutif est parvenu à un accord sur l'interdiction des aliments nés en laboratoire. «Dans la disposition, il n'y a pas d'attitude de persécution mais la ferme volonté de protéger la santé des citoyens», a déclaré le ministre de l'Agriculture Francesco Lollobrigida.

Le Conseil des ministres a approuvé le décret législatif interdisant la production et la commercialisation de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux synthétiques . Elle était l'une des mesures les plus attendues et contient «des dispositions concernant l'interdiction de la production et de la mise sur le marché de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux de synthèse». Après la farine de grillon, l'attention du gouvernement s'est donc portée sur la production et la commercialisation des aliments synthétiques. L'interdiction «inclut à la fois les aliments destinés à la consommation humaine et les aliments destinés à la consommation animale.»

Les opérateurs qui enfreignent les dispositions seront passibles d'une sanction administrative pécuniaire «d'un minimum de 10 000 euros jusqu'à un maximum de 60 000 euros  ou jusqu'à 10% du chiffre d'affaires annuel total réalisé au cours du dernier exercice clôturé avant la constatation de l'infraction, lorsque ce montant est supérieur à 60 000 euros, en plus de la confiscation du produit illicite.»

Complément
On lira dans la France Agricole, «Viande in vitro. L’Italie dit non aux aliments de synthèse.»
De même cet article, Italie: Le gouvernement veut interdire la viande de synthèse. Le gouvernement italien a adopté mardi soir un projet de loi visant à interdire la production et la vente d'aliments de synthèse, et notamment la viande artificielle.