jeudi 29 juin 2023

Quand TF1 fait de l'agribashing : Les tomates sous serre et les pesticides

Des chercheurs disent que des chauves-souris du Royaume-Uni hébergent de nouveaux coronavirus

Nouvel exemple où il n’est nul besoin d’anticipation chère à l'Anses sur les liens entre santé humaine et santé animale. En effet, «Des chercheurs disent que des chauves-souris du Royaume-Uni hébergent de nouveaux coronavirus», source article de Stéphanie Soucheray paru le 28 juin 2023 dans CIDRAP News.

Dans Nature Communications, des chercheurs décrivent la découverte de quatre espèces de coronavirus en circulation, dont deux nouvelles espèces, parmi 16 espèces de chauves-souris indigènes au Royaume-Uni.

Bien qu'aucune ne soit actuellement capable d'infecter les humains, les virus présentent des similitudes avec ceux qui causent la COVID-19 et le MERS (Middle East respiratory syndrome ou syndrome respiratoire du Moyen-Orient).

Les virus ne sont pas susceptibles d'infecter les cellules humaines

La surveillance a été effectuée dans le cadre de travaux réguliers de conservation qui impliquaient la collecte de 48 prélèvements fécaux. Dix-sept espèces de chauves-souris vivent et se reproduisent au Royaume-Uni. Parmi les échantillons prélevés sur 16 espèces, deux espèces d'alphacoronavirus ont été détectées, un coronavirus lié au MERS-CoV et un sarbecovirus. Le SRAS-CoV-2, qui cause la COVID-19, est un sarbecovirus.

Pour voir si l'un des virus pouvait infecter les humains, les chercheurs ont ensuite créé des «pseudovirus», qui transportent la protéine que le virus utilise pour se lier aux cellules hôtes, mais ils ne peuvent pas se répliquer. Aucun des pseudovirus ne pouvait infecter les cellules humaines, ont-ils découvert. Cependant, l'un des sarbecovirus retrouvés chez la petite chauve-souris en fer à cheval a pu se lier à l'ACE2, le récepteur que le virus SARS-CoV-2 utilise pour pénétrer dans les cellules humaines, a expliqué un communiqué de presse.

Mais le virus ne pourrait pénétrer dans les cellules humaines que dans des conditions de laboratoire et nécessiterait probablement d'autres adaptations avant de constituer une menace pour la santé humaine.

«Nous avons trouvé une forte prévalence de recombinaison génétique parmi les sarbecovirus, en particulier dans le gène de pointe», ont dit les auteurs, «ce qui peut faciliter les adaptations virales pour surmonter la barrière génétique pour un saut zoonotique.»

Les experts disent que les résultats ne sont pas inattendus

Plusieurs experts ont commenté l'étude sur le site Internet du Science Media Center, suggérant qu'il faut faire preuve de prudence avec ces résultats.

«Nous ne devrions pas interpréter cette étude comme montrant que la prochaine pandémie proviendra du Royaume-Uni, ou que le risque des chauves-souris britanniques est plus élevé que nous ne le pensions auparavant», a dit Dan Horton, professeur de virologie vétérinaire à l'Université de Surrey. «Ce que cela montre, c'est le travail de virologues et d’écologistes des chauves-souris travaillant ensemble, la nécessité de mieux comprendre les risques, et que nous avons les outils et l'expertise disponibles pour le faire.»

Alice Hughes de l'Université de Hong Kong, a dit que les résultats étaient à prévoir. «En regardant, nous trouverons plus de coronavirus chez les chauves-souris, en particulier les chauves-souris en fer à cheval dans tout l'Ancien Monde», a-t-elle dit. «Cela ne devrait pas être considéré comme une cause d'inquiétude ; les chauves-souris ont coévolué avec les coronavirus, et pour l'instant nous n'en connaissons que trois qui se soient propagés aux humains (SRAS, MERS et SRAS-CoV2), et tous avaient un effet Hôte intermédiaire.»

Rachael Tarlinton de l'Université de Nottingham, a dit: «Il est extrêmement peu probable que la prochaine pandémie de coronavirus provienne de chauves-souris britanniques ... Ces coronavirus ne présentent pas un risque particulièrement élevé de se croiser avec d'autres espèces.»

«Le risque pour la santé publique reste très faible», a ajouté Graham Smith, scientifique principal au National Wildlife Management Centre avec l'Agence de la santé animale et végétale.

Et l'épidémiologiste Olivier Restif de l'Université de Cambridge, a ajouté : «Il n'y a aucune preuve que l'un des virus identifiés par cette étude puisse provoquer une maladie ou même une épidémie au Royaume-Uni. En fait, tous les virus sauf un se sont avérés être incapable de reconnaître les cellules humaines dans des conditions de laboratoire, ce qui suggère qu'elles seraient inoffensives.»

Royaume-Uni : Éclosion à Salmonella en cours avec 130 personnes malades et fin de I’incident lié à Listeria

«Royaume-Uni : Éclosion à Salmonella en cours avec 130 personnes malades et fin de I’incident lié à Listeria», source Food Safety News du 29 juin 2023.

Selon la Food Standards Agency (FSA), des investigationssur sur une épidémie à Salmonella sont en cours, mais une éclosion à Listeria est terminée.

Plus de 130 personnes sont atteintes par Salmonella Mbandaka après avoir mangé des produits de poulet d'Ukraine. Quatre patients ont été hospitalisés et une personne est décédée.

En réponse à la non-conformité répétée des produits de poulet partiellement cuits en provenance d'Ukraine, un système de contrôles officiels intensifiés a été lancé en avril. Cela incluait une exigence selon laquelle les 10 prochains envois importés de l'établissement concerné seraient soumis à des inspections supplémentaires.

En raison des non-conformités continues des exigences en matière de sécurité des aliments, cela a été transformé en contrôles imposés en mai. Ces inspections physiques, documentaires et d'essais resteront en place jusqu'à ce qu'un minimum de 30 résultats favorables consécutifs soient obtenus.

L'importateur britannique a interrompu la réception du produit de poulet cuit à la vapeur jusqu'à ce que le problème soit résolu et teste tous ses produits non cuits à leur arrivée au Royaume-Uni pour détecter la présence de Salmonella. Une investigation menée par les autorités ukrainiennes a abouti à la prise de mesures de management des risques dans les installations du fabricant.

Fin 2022, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a signalé que la Finlande comptait 89 cas tandis que quelques patients vivaient également en République tchèque, en Estonie, en France, en Allemagne, en Irlande, aux Pays-Bas et en Israël.

Incident lié à Listeria

Dans une éclosion à Listeria, il y avait trois patients confirmés liés par la microbiologie et les antécédents alimentaires à un type de fromage. Une personne est décédée. L'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) a dit que l'éclosion était terminée.

Les enquêtes ont tracé la source de tous les patients jusqu'à un producteur de fromage Baronet et cinq rappels de produits ont été émis. Plus de 70 entreprises ont été identifiées dans la chaîne d'approvisionnement. Les efforts consistaient à prévenir toute nouvelle contamination croisée là où le fromage avait été ouvert et coupé.

Les patients étaient âgés de 59 ans ou plus et venaient du sud de l'Angleterre ou de Londres. Une personne est tombée malade en novembre 2022, tandis que les deux autres sont tombées malades en février 2023.

The Old Cheese Room a dit avoir changé un système de test mensuel en une libération positive, ce qui signifie que chaque lot de fromage est testé avant de quitter les lieux.

Lors d'une récente réunion du conseil d'administration, la FSA a noté que l'incidence des maladies d'origine alimentaire revenait à des niveaux pré-pandémiques ou plus élevés. Des travaux sont en cours sur les facteurs potentiels influençant les données. Cependant, il a été mentionné que les conditions météorologiques ont contribué à une éclosion à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC).

Cas de fraude alimentaire

La National Food Crime Unit (NFCU) continue d'enquêter sur les soupçons de fraude à la viande dans le cadre de l'opération Hawk. La FSA a été alertée d'allégations de fraude en août 2021 et des millions de documents ont été saisis.

En mars 2023, un mandat a été ordonné dans une entreprise et trois suspects ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête liée aux produits de charcuterie. De nouveaux documents et fichiers numériques ont été récupérés.

En mai, la FSA a organisé une table ronde et des groupes de travail avec l'industrie pour se protéger contre les activités criminelles frauduleuses. Cela couvrait l'aide aux lanceurs d'alerte pour signaler les préoccupations, le rôle des audits tierce partie dans la transmission d'informations aux services réglementaires pour prévenir la fraude et la manière dont l'agence peut partager des alertes basées sur le renseignement avec l'industrie.

Dans le cadre d'une autre enquête, un suspect a comparu devant le tribunal en mai, inculpé de quatre chefs de complot en vue d’un vol et d'un blanchiment d'argent. Une date de procès a été fixée pour juillet 2024.

L'opération Aspen enquête sur une série de fraudes présumées à la distribution européenne, la valeur des produits alimentaires obtenus atteignant 600 000 £ (695 000 euros). En mars, le suspect a été inculpé de cinq infractions liées à la criminalité alimentaire.

La FSA, le ministère de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales (Defra), l'Agence de santé animale et végétale (APHA) et les autorités sanitaires portuaires de Londres ont également été confrontées à l'exportation illégale de viande de volaille destinée à la consommation humaine provenant d'oiseaux provenant d'une zone de protection du virus de la grippe aviaire. La viande a été rappelée au Royaume-Uni et n'a jamais atteint sa destination finale.

France : Fin de la vague de grippe aviaire après l'abattage de près de 10 millions d'oiseaux en 2023. Le vaccin devrait arriver en octobre

Le ministère de l’Agriculture communique le 28 juin 2023 sur l’«Influenza aviaire : la situation en France».

Depuis le mois de mars 2023, la France a connu un fort ralentissement de l’accroissement du nombre de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) sur son territoire. Face à la diminution du risque de diffusion du virus, la décision a été prise fin avril 2023 d’abaisser le niveau de risque de «élevé» à «modéré» sur l’ensemble du territoire métropolitain. Les mesures de prévention et de lutte renforcées depuis l’automne 2022 ont porté leurs fruits en limitant l’impact de l’épizootie en comparaison de l’année précédente.

La vigilance et le respect des règles de prévention restent impératifs pour éradiquer tout nouveau foyer qui viendrait à se déclarer.

À cet égard, après avoir connu une période sans foyers d’IAHP sur son territoire depuis le 14 mars, la France a confirmé à partir du 4 mai la présence du virus au sein de plusieurs élevages du Sud-Ouest. Les mesures de gestion sont mises en place afin d’assainir les foyers qui ont été révélés et de conserver un haut niveau de maîtrise du risque lié à cette maladie.

Si l‘on souhaite avoir plus d’informations, il faut aller voir ailleurs ...

La dernière vague d'IAHP en France se termine avec l'abattage de 10 millions d'oiseaux selon Reuters

Les responsables du ministère français de l'agriculture ont annoncé la fin d'une récente vague de grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), entraînant l'abattage d'environ 10 millions d'oiseaux au cours de la saison en cours (16 millions de volailles abattues en France depuis novembre, un triste record, selon O.-F. du 2 mai 2023). Environ 22 millions d'oiseaux ont été abattus lors de la dernière grande épidémie d'IAHP en France entre 2021 et 2022 et les responsables ont également confirmé les plans annoncés précédemment pour commencer un programme de vaccination contre l'IAHP cet automne, selon un article de Reuters . Les vaccins de trois sociétés ont été autorisés à être utilisés, bien qu'une décision finale sur le programme et le vaccin gagnant soit attendue le mois prochain, ajoute l’article.

Une vague de foyers de grippe aviaire en France le mois dernier s'est arrêtée après l'abattage de 10 millions d'oiseaux cette saison, a annoncé le ministère de l'Agriculture, en confirmant qu'il lancerait la vaccination contre le virus à l'automne.

La France a été l'un des pays les plus touchés par la propagation sans précédent de l’influenza aviaire, communément appelée grippe aviaire, qui a tué des centaines de millions d'oiseaux au cours des deux dernières années, perturbant l'approvisionnement en viande de volaille et en œufs.

Quelque 22 millions d'oiseaux ont été abattus en France lors de la saison 2021/22.

La vaccination contre la grippe aviaire débutera en octobre et sera obligatoire pour tous les canards à travers la France, ce qui en fait le premier pays au monde à lancer une campagne de vaccination nationale, ont déclaré aux journalistes des responsables du ministère de l'Agriculture.

La durée de la campagne de vaccination, que ce soit toute l'année ou seulement en automne et en hiver, reste à déterminer, en fonction du budget alloué, ont indiqué les responsables.

L'Agence française du médicament vétérinaire (ANMV) a autorisé l'utilisation de vaccins à trois sociétés, la française Ceva Santé animale, l'allemande Boehringer Ingelheim et la société américaine Zoetis Animal Health (ZTS.N), ont-ils déclaré.

Mise à jour du 12 juillet 2023

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire. 

mercredi 28 juin 2023

Le Val d'Oise encore et toujours à la pointe de la lutte contre les récalcitrants de l'hygiène

Enfin le carnet d'amendes est de sortie. Les récalcitrants de l'hygiène ne comprennent souvent que ça ! 

 Cette transaction fait suite à des infractions relevées précédemment par la DDPP qui avaient amené à 2 fermetures administratives successives du restaurant :
- aux règles d’hygiène de l’établissement, aux équipements et au personnel ;
- aux températures réglementaires de conservation des denrées alimentaires ;
- aux exigences réglementaires d’information des consommateurs sur la présence des allergènes et sur l’origine des viandes.
Mise à jour du 12 juillet 2023
La punition est salée. Le restaurant le Roi des gambas 2, situé dans le centre commercial du Pont de Pierre à Garges-lès-Gonesse, vient de se voir infliger une amende de 6 000 euros par l’administration pour «infractions aux règles d’hygiène relatives à l’établissement, aux denrées et au personnel». Une décision qui fait suite à deux séries de contrôles menés à l’été 2022 par la direction départementale de la protection des populations (DDPP 95) au sein de l’établissement spécialisé dans les woks, grillades, plats cuisinés asiatiques et formules buffet à volonté... source Le Parisien du 11 juillet 2023.   

Qui est l’un des plus grands experts de la listéria dans l’agroalimentaire ?

Le texte du titre est issu d’un article du Parisien qui traite surtout de l’état d’esprit d’une femme enceinte, victime de la listériose en raison de la consommation de fauxmages de chez Jay&Joy, et aussi de la suite de l’entreprise qui a été reprise ...

Le 30 mai 202, je vous faisais déjà part d’un Retour sur les spécialités végétales et bio de Jay&Joy contaminées par Listeria, après un reportage sur RMC. Nos impôts ont été très mal utilisés !

Concernant ces produits, des fauxmages ou des spécialités végétales bio, le communiqué de la direction générale de la Santé du 20 janvier 2023 indiquait,

Les autorités sanitaires ont été informées de la survenue en France de 5 cas graves de listériose, dont 4 chez des femmes enceintes ayant présenté des accouchements prématurés. Ces 5 personnes, infectées par la même souche de Listeria, ont signalé des symptômes entre avril et décembre 2022.

Voici donc un intéressant reportage dans Le Parisien de Stéphanie Forestier, Le «préjudice effroyable » de Fanny, contaminée par la listeria découverte dans les produits Jay&Joy.

Cette mère de famille de Lyon (Rhône) fait partie des quatre femmes enceintes qui ont accouché prématurément après avoir consommé des produits de la crémerie végane de l’Oise. Elle raconte ce qu’elle a vécu et réagit à l’annonce de la reprise de la production dans cette entreprise.

Près d’un an après son hospitalisation en urgence à Lyon (Rhône), Fanny, 36 ans, ne peut oublier ce qu’elle a vécu. «Je consommais régulièrement des produits végétaux, je ne me suis pas méfiée une fois enceinte, au contraire.» Mais en juillet 2022, à 8 mois de grossesse, elle ressent des crampes, puis perd littéralement le contrôle de son corps. «En trois jours, j’ai eu les ongles des doigts violets, j’étais en train de partir.»

Les médecins pensent à une septicémie, puis diagnostiquent une listériose. «Je pleurais, je me disais que ma plus grande allait devenir orpheline.» La jeune femme accouche prématurément, un mois avant le terme. Si aujourd’hui, tout le monde se porte bien, «j’étais dévastée», raconte-t-elle.

«On a mis ma parole en doute en me traitant de menteuse»

L’Agence régionale de santé la contacte ensuite, pour savoir où elle était allée, ce qu’elle a mangé, et lui conseille de consulter la liste des produits rappelés par les autorités. Quand elle découvre que Jay&Joy est concernée, cela fait tilt. «C’était le même produit, les mêmes dates, la même souche de bactérie», soupire-t-elle.

On apprend aussi que «la crémerie végane Jay&Joy va relancer sa production».

Leader en Europe du fromage végane bio en 2022, cette entreprise a son site de production installée à Lacroix-Saint-Ouen (Oise). En avril puis en juillet 2022, deux produits ont été rappelés, une partie de la production stoppée pendant l’été et «cinq cas graves» de listériose, la maladie causée par la listéria, ont été détectés parmi les consommateurs, dont quatre femmes enceintes qui ont accouché prématurément. Parmi elles, Fanny. La jeune femme décide alors de contacter la crémerie Jay&Joy. Difficilement, elle parvient à les avoir. «Je voulais qu’ils communiquent pour que ça n’arrive pas à d’autres, mais on m’a embrouillée au téléphone, c’était odieux. On a mis ma parole en doute en me traitant de menteuse.» Si elle et son enfant vont bien, «mon préjudice moral est effroyable», estime Fanny.

La production doit reprendre cet été chez Jay&Joy

Fin janvier 2023, la Direction départementale de la protection de la population (DDPP) a réalisé un nouveau contrôle et découvert la persistance de la bactérie sur une spatule de confection des fromages. Toute la production a alors été arrêtée. Depuis, un nouveau directeur a pris les rênes de l’entreprise et entend relancer la production dès cet été, après l’aval de la DDPP. César Augier promet des contrôles internes récurrents et assure être conseillé par « l’un des plus grands experts de la listéria dans l’agroalimentaire ».

«Je n’ai plus confiance en rien»

Pas de quoi rassurer Fanny. «Désormais, dès que je fais des courses, je n’ai plus confiance en rien, jure la mère de famille, qui n’est pas pour autant revancharde. J’ai appris que Jay&Joy avait été reprise. Ces gens ne sont pas responsables de ce qu’il s’est passé avant. Ils ne doivent pas payer pour les autres. Mais ils vont devoir être plus transparents.»

Commentaire

Si les anciens dirigeants de Jay&Joy ne paraissaient pas très compétents et voulaient surfer sur la vague végan, sans réelle maîtrise du risque de contamination microbiologique des produits fabriqués au sein de l'usine, que dire du nouveau directeur ?

Le nouveau directeur «promet des contrôles internes récurrents». Les contrôles internes récurrents sont une obligation réglementaire, il n’y a donc rien à promettre, mais à les faire, et si possible s’intéresser à l’environnement de fabrication ...

Le nouveau directeur «assure être conseillé par «l’un des plus grands experts de la listéria dans l’agroalimentaire». Dans une autre interview, le nouveau directeur a dit «on a un expert qualité à la pointe». J’avoue ne pas savoir qui c’est, mais si c’est «l’un des plus grands experts de la listéria», chapeau bas, et les Listeria ne tarderont à s’en aller, peut-être …

Enfin, last but not the least, l’entreprise a levé 2 millions d’euros auprès de auprès de High Flyers Capital (un fonds spécialisé dans le futur de l’alimentation). J’espère cette fois-ci que bpiFrance n’y a pas participé, mais rien n’est sûr. 

Pour l'alimentation d'aujourd'hui, il n'y a pas d'argent, mais pour l'alimentaion du futur, oui, quelle tristesse de perdre son argent ainsi ...

NB : Merci à Joe Whitworth d'avoir signalé cette information.


Complément
Où est la justice dans cette affaire ?

Se baigner dans la Seine à Paris peut-il comporter des risques sanitaires ?

Mise à jour du 29 juin 2023
Propreté de Paris a réagi en ces termes,
Nous avons pris connaissance de ces images. Ces méthodes ne font évidemment pas partie de nos procédures de travail. Un rappel à l’ordre a été fait. 5 000 agents œuvrent chaque jour à la propreté de Paris et de la Seine. Nous exerçons cette mission avec la plus grande exigence. 

SUBLIM : Pour meilleure maîtrise du risque de contamination des ateliers agroalimentaires par Listeria monocytogenes

Dans le cadre des programmes de travaux de recherche pour 2023, l’Anses parle de SUBLIM en ces termes,

projet SUBLIM pour Listeria monocytognes pour les surfaces d’ateliers) permettant de mieux définir et caractériser la nature et la complexité des exposomes

L’ANR indique qu’il s’agit d’«Améliorer la sécurité sanitaire en utilisant des indicateurs biologiques et environnementaux pour prédire les risques de contamination des surfaces industrielles par Listeria monocytogenes.»

Plus concrètement, le centre Actalia rapporte dans une communication du 26 juin 2023, «SUBLIM : Détermination et évaluation d’indicateurs pour une meilleure maîtrise du risque de contamination des ateliers agroalimentaires par Listeria monocytogenes».

L’objectif du programme SUBLIM est de définir des indicateurs biologiques et environnementaux qui pourraient être ciblés pour qualifier les surfaces agroalimentaires vis-à-vis du risque d’implantation de Listeria monocytogenes.

De nombreuses études se sont concentrées sur les mécanismes moléculaires intrinsèques de L. monocytogenes pour expliquer son établissement et sa survie à long terme sur les surfaces agroalimentaires, mais ce phénomène doit être considéré comme le résultat d’une combinaison complexe de plusieurs facteurs, y compris des facteurs extrinsèques plutôt que d’un seul trait génétique ou individuel. Dans le cadre de SUBLIM, des prélèvements de surface seront réalisés au sein d’entreprises volontaires issus de 3 filières alimentaires (charcuteries, produits de la pêche et végétaux), à partir desquels il sera possible d’identifier les indicateurs corrélés ou non à la présence de L. monocytogenes sur les surfaces d’atelier. Ces indicateurs pourraient se référer à des consortia bactériens spécifiques, à des conditions physico-chimiques particulières (présence de résidus de biocides, niveau de température ou degré d’hygrométrie), et/ou à certains déterminants génétiques.

- Notamment, les analyses réalisées dans SUBLIM nous permettront de déterminer le contenu taxonomique et fonctionnel de la flore de surface, de caractériser les isolats de L. monocytogenes par séquençage du génome entier complété par des analyses ciblées de protéomique, et d’aller plus loin sur la compréhension des mécanismes impliqués dans le maintien des populations de L. monocytogenes sur les surfaces.

Les méthodologies développées pour la détection et la quantification de ces indicateurs seront à la disposition de tous les acteurs des filières agroalimentaires, et permettront la mise en place de mesures de maîtrise adaptées et efficientes pour prévenir de manière durable le risque de contamination des ateliers agroalimentaires par L. monocytogenes.

Commentaire

Plein succès à ce programme même si cela ne va pas être simple ...

Danemark : Retour à la normale pour les maladies infectieuses d’origine alimentaire en 2022

«Danemark : Les chiffres des maladies d'origine alimentaire augmentent avec un retour aux niveaux d'avant la pandémie », source article de .Joe Whitworth paru le 28 juin 2023 dans Food Safety News.

Le nombre de personnes malades a augmenté au Danemark, mais le nombre de foyers de cas est resté stable en 2022, selon des données récemment publiées.

En 2022, il y a eu 5 142 cas à Campylobacter et 899 cas à Salmonella, versus 3 740 et 692 en 2021. Parmi les cas à Campylobacter et à Salmonella au cours de l'année écoulée, 28% et 40 % étaient liés à des voyages.

Selon le rapport annuel sur les zoonoses au Danemark, les chiffres globaux ont augmenté pour la deuxième année consécutive et sont revenus au même niveau qu'avant la pandémie de COVID-19.

Au total, 63 foyers de cas d'origine alimentaire, avec 1 284 patients, ont été signalées en 2022, contre 63 foyers de cas et 1 257 patients en 2021. L'incident le plus important en 2022 a touché 125 personnes.

Norovirus était la principale cause d'épidémies d'origine alimentaire, provoquant 14 éclosions affectant 614 personnes. La façon la plus courante de contracter l'infection était l'exposition à des porteurs sains symptomatiques ou asymptomatiques parmi le personnel de cuisine. Quatre foyers étaient liés aux huîtres.

Salmonella, Listeria et E. coli

Salmonella a causé 11 éclosions en 2022, avec un tiers d’incidents internationaux. Le plus important était dû à Salmonella Enteritidis, avec 24 cas signalés entre mars et septembre. La source n'a pas pu être identifiée, mais des produits de poulet en provenance de Pologne ont été suspectés.

Salmonella Enteritidis et Salmonella Typhimurium, y compris le variant monophasique, étaient les principaux types de Salmonella impliqués parmi les cas de maladie. Six cas ont été enregistrés dans une épidémie internationale à Salmonella Jukestown et trois dans une épidémie à Salmonella Ball.

Au total, 86 cas de listériose ont été signalés en 2022, contre 62 en 2021. Cela comprenait six éclosions, la source a été identifiée pour deux des plus grandes épidémies. Les sources probables étaient des rouleaux de viande épicés et tranchés prêts à consommer, connus sous le nom de rullepølse, qui ont rendu neuf personnes malades, et des galettes de poisson, qui en ont affecté 10.

Pour six éclosions plus anciennes, deux cas ou plus ont été identifiés en 2022. Trois autres éclosions ont vu huit à 14 cas au cours des trois à cinq dernières années, mais les sources restent inconnues.

Il y a eu 1 330 cas à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC), contre 927 en 2021. Lorsque les informations sur le type étaient connues, il s'agissait le plus souvent de O157, suivi de O26, O103 et O146. Un incident à STEC O26 et à Campylobacter a touché cinq personnes qui buvaient du lait cru de vache.

Focus sur Campylobacter

Le groupe central de gestion des épidémies, qui comprend le DTU National Food Institute, le Statens Serum Institut et la Danish Veterinary and Food Administration, a enquêté sur 11 épidémies à Campylobacter, dont cinq causées par de la viande de poulet danoise contaminée. L'année dernière, le groupe s'est concentré sur la détection précoce des éclosions.

«Le seuil d'enquête sur les épidémies de Campylobacter a été abaissé en 2022 à cinq cas enregistrés. Cela signifie que nous avons enquêté sur plus d'épidémies à Campylobacter que les années précédentes», a dit Annette Perge, de l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise (Fødevarestyrelsen).

En 2022, un nouveau plan d'action pour Campylobacter a été mis en place. Un aspect est que chaque abattoir sera responsable de sa capacité à garantir que la présence et la concentration de bactéries dans les produits de poulet sont maintenues en dessous de certains seuils et abaissées en dessous du niveau précédent de l'abattoir.

«Depuis 2019, la Danish Veterinary and Food Administration et le Statens Serum Institut surveillent Campylobacter dans les sources et les humains grâce au séquençage du génome entier, qui est une méthode d'analyse de l'ADN des micro-organismes. Pour cette raison, nous avons détecté de nombreuses autres épidémies et avons constaté que la source est très souvent la viande de poulet», a dit Luise Müller, épidémiologiste au Statens Serum Institut.

Les cas à Yersinia enterocolitica sont passés de 454 à 747 en 2022. Deux épidémies ont rendu 15 personnes malades mais les sources n'ont pas été trouvées.

Deux éclosions dues à des lectines étaient liées à une école et un jardin d'enfants. Dans l'école, 25 personnes sont tombées malades après avoir mangé des lentilles vertes. Au jardin d'enfants, 74 personnes sont tombées malades après avoir mangé une soupe de haricots beurre.

Commentaire

Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France.

Les STEC vus par l'Anses

«Infections alimentaires à E. coli : comment protéger davantage de consommateurs ?», source communiqué de l’Anses du 27 juin 2023.

Les bactéries Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC) sont responsables d’infections d’origine alimentaire parfois sévères, principalement chez les jeunes enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées. Dans une nouvelle expertise (63 pages), l’Anses classe les souches de la bactérie responsables des formes graves d’infection. Elle émet des recommandations pour améliorer la surveillance des risques de contamination dans les produits en amont de leur mise sur le marché. L’Agence rappelle à cette occasion l’importance de continuer à respecter les mesures d’hygiène et les recommandations de cuisson et d’éviction de certains aliments par des populations sensibles.

Les EHEC sont responsables d’infections alimentaires

Si la plupart des souches d’E. coli sont sans danger pour la santé, certaines souches comme les E. coli entérohémorragiques ou EHEC sont pathogènes car elles produisent une toxine, nommée shigatoxine. Elles sont aussi dénommées STEC (Shigatoxin-producing E. coli).

Les EHEC sont responsables de troubles variés, allant d’une diarrhée bénigne à des formes plus graves, comme des diarrhées hémorragiques et des atteintes rénales sévères appelées syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les infections touchent principalement les jeunes enfants, surtout de moins de 5 ans, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. Chaque année, environ 140 cas de SHU infantiles sont recensés.

Les EHEC se transmettent principalement par l’alimentation. En France, les aliments les plus souvent mis en cause lors d’épidémies d’infections à EHEC sont les steaks hachés, consommés crus ou insuffisamment cuits, et les fromages au lait cru. Les farines pouvant également être contaminées, la consommation de pâte à pizza crue ou insuffisamment cuite a été à l’origine d’une épidémie en 2022. 

L’Anses propose une nouvelle classification des souches en quatre groupes en fonction de leur potentiel de virulence, c’est-à-dire en fonction de leur capacité à induire des formes cliniques graves (syndrome hémolytique et urémique - SHU, diarrhée sanglante). La classification ainsi proposée intègre les nouvelles connaissances sur les déterminants de la virulence des STEC, ainsi que les données sur les caractéristiques des souches à l’origine des cas d’infections en France (2017-2021). Cette classification, cohérente avec les résultats des travaux internationaux, met en exergue la virulence accrue des souches STEC possédant les sous-types stx2a et/ou stx2d. A la différence de la précédente basée sur les données de SHU infantiles, la nouvelle classification de l’Anses prend également en compte les cas de SHU chez l’adulte. L’Agence va d’ailleurs intégrer ces résultats pour actualiser sa fiche de danger microbiologique relative aux STEC, dont la dernière édition date de 2019.

L’Anses constate que les sources de contamination ne sont que rarement identifiées lors d’investigations épidémiologiques des cas d’infection. Or, les épidémies récentes en France et à l’étranger pointent vers de nouvelles sources (p.ex. Farines). … l’Anses recommande de conduire des études d’attribution des sources afin d’identifier et de quantifier la contribution relative des réservoirs animaux, de l’environnement et des aliments au fardeau sanitaire.

La liste de recommandations de l’Anses ne me paraît pas assez complète, voici celle provenant de Santé publique France, pour qui «Une prévention du SHU basée sur l’hygiène et l’éviction de certains aliments à risque».

Quelques conseils simples pour limiter les risques de transmission :

En cuisine :

- Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas ;
- les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur pour atteindre 70°C (et non pas rosées ou saignantes) ;
- le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé) ;
- les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites ;
- les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas échéant ;
- les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant consommation ;
- les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou les fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.

Lors des activités et loisirs : 
- Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, rivière, étang, etc.).
- Il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne porte ses doigts à sa bouche.

Commentaire

J’ajouterais que les graines crues et germes de graines crues ne doivent être consommées par les personnes à risques dont les enfants.

Pour la cuisson, comment atteint 70°C à cœur sans thermomètre alimentaire, la question n’est toujours pas résolue …

Concernant le nombre de cas de SHU pédiatriques, l’Anses coupe la poire en deux en signalant 140 cas (curieux), car Santé publique France évoque de 100 à 160 cas de SHU pédiatrique par an. L’année 2022, hélas, mettra tout le monde d’accord, avec, me semble-t-il, une nette hausse.

A noter aussi que l’Anses souhaite intégrer tous les SHU, pédiatriques et adultes, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Enfin, rappelons qu’un article paru dans NEJM en 2017 rapportait que «la farine a été le vecteur présumé d'éclosion d'infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) depuis 2009, lorsqu'une éclosion de maladies d'origine alimentaire dans plusieurs États des États-Unis a été liée à la pâte à cookies préemballée.» On savait donc depuis 2009 ...

Les références de cette éclosion est dans l’article suivant :

Il me semble aussi qu’il était enfin temps d'aller sur le terrain, l’Anses et l’Actia engagent un partenariat (ouf !).


Last but not the least, le titre du communiqué, comment protéger davantage de consommateurs, ne me semble pas le reflet de cet expertise.