lundi 10 juillet 2023

Défaut d’hygiène et présence de rats : un restaurant et le drive d’un supermarché fermés en Vendée

Deux exemples au programme avec, pour commencer, cette information relativement détaillée provenant de Vendée. 

1. «Défaut d’hygiène et présence de rats : un restaurant et le drive d’un supermarché fermés en Vendée», source O.-F. du 9 juillet 2023.

Le préfet de Vendée a décidé la fermeture de deux établissements en Vendée, après des contrôles de la Direction départementale de la protection des populations. En cause : des problèmes d’hygiène et de conservation pour le restaurant, des traces de la présence de rats dans le drive.

La période estivale marque l’intensification des contrôles de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Avec des conséquences parfois importantes : deux fermetures administratives d’urgence viennent d’être prononcées par le préfet de Vendée, qui n’en précise pas la localisation. Il qualifie les manquements de «graves» mais «heureusement exceptionnels».

«Désordre général» et risque de «contaminations microbiennes»

La première fermeture concerne un restaurant contrôlé le 16 juin. «Les locaux de travail présentaient un état de désordre général, un manque d’hygiène important ne permettant pas la prévention de contaminations microbiennes des denrées, conservées sans être protégées des souillures, à des températures nettement supérieures aux limites autorisées», indique la préfecture dans un communiqué.

«Rongeurs dans l’espace de stockage»

Dans le second cas, il s’agit du drive d’un supermarché. Et plus précisément, de ses réserves : «La quantité massive d’excréments observés, démontrait la présence de rongeurs (rats) dans l’espace de stockage des denrées alimentaires et les réserves attenantes dédiées aux autres produits. Les denrées alimentaires étaient régulièrement consommées et souillées par les rongeurs», décrit le communiqué, qui précise que «cette infestation ne semblait pas toutefois avoir impacté les réserves du magasin et l’espace de vente du supermarché».

300 contrôles pendant l’été 2022

Durant l’été 2022, plus de 300 contrôles avaient été réalisés. Ils avaient donné lieu à 139 avertissements, 24 mesures de police administrative, 2 fermetures et 8 procès-verbaux.

Commentaire

A ma connaissance les opérations dites de renforcement des contrôles, comme l’opération alimentaion vacances, ont disparu du paysage français, et avec elles, le renforcement des contrôles, mais je peux me tromper …

Le nom de l’enseigne concernée, dont le drive a été «fermé en urgence», n’a pas été indiqué par la préfecture, qui considère ces «manquements graves» comme «heureusement exceptionnels». Soyez transparents pour les consommateurs M. Le Préfet !

Pourtant, il est indiqué, «Dans le cadre du programme Action publique 2022 visant à transformer en profondeur l’action publique de l’État, le gouvernement s’est fixé, parmi plusieurs objectifs prioritaires, celui d’améliorer la qualité des services publics, en développant une relation de confiance entre les usagers et des administrations engagées à délivrer une information plus transparente sur la qualité de leurs services.» 

De bien belles paroles ...

2. Autre entreprise au tableau d’honneur, mais information plus courte en raison des droits d'accès, une succursale d’une chaîne de plus de 450 enseignes en France, «Francheville : fermeture administrative de la boulangerie ‘Marie Blachère‘ pour raison d’hygiène.»

Un arrêté de fermeture administrative vient d’être pris pour des «manquements graves aux règles d’hygiène» dans l’établissement «Café Marie Blachère». Source Le Progrès du 5 juillet 2023.

Un arrêté de fermeture administrative vient d’être pris par la préfecture du Rhône pour des «manquements graves aux règles d’hygiène» constatés ce mardi 4 juillet au matin dans l’établissement de boulangerie/pâtisserie/restauration rapide « Café Marie Blachère », sis 42 Avenue du Chater à Francheville.

dimanche 9 juillet 2023

Les agents pathogènes transmis par les tiques et les encéphalites à tiques en France

L’Anses avait indiqué le 15 juin 2023, «Mieux connaître et combattre les agents pathogènes transmis par les tiques».

Il existe près de 1 000 espèces de tiques dans le monde, seules quelques-unes sont vectrices d’agents pathogènes. Celles-ci représentent néanmoins les vecteurs qui transmettent la plus grande variété d’agents pathogènes (bactéries, virus et parasites) au monde. Elles sont responsables de maladies infectieuses pour les humains et les animaux et sont le principal vecteur d’agents pathogènes pour les animaux en Europe.

Quelles maladies sont liées aux tiques ?

Les maladies liées aux tiques peuvent être d’origine :
- bactérienne : maladie de Lyme, rickettsiose, tularémie, bartonellose, etc. ;
- virale : encéphalites à tiques, fièvres hémorragiques telle que la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, louping-ill du mouton, etc. ;
- parasitaire : piroplasmose canine, babesiose bovine, anaplasmose, etc.

En France, la principale maladie humaine liée aux tiques est la maladie de Lyme qui est transmise par Ixodes ricinus. L’Anses étudie à la fois les tiques et les agents pathogènes qu’elles transmettent, afin de les identifier, de les caractériser et de lutter contre leurs effets nocifs.

Voici que Santé publique France rapporte le 7 juillet 2023 à propos de l’«Encéphalite à tiques en France : premier bilan des cas recensés par la déclaration obligatoire entre 2021 et 2023».

Santé publique France publie le bilan des deux premières années de surveillance par la déclaration obligatoire des cas d’encéphalite à tiques (TBE) sur la période mai 2021 à mai 2023.

Chiffres clés des encéphalites à tiques en France hexagonale sur la période 2021-2023

- 71 cas ont été notifiés entre mai 2021 et mai 2023, (30 en 2021, 36 en 2022 et 5 en 2023).
- 86% des cas était des cas d’infection «autochtone» (61 cas) et 14% (10 cas) avaient été infectés dans un pays «à risque», à l’occasion d’un voyage ou parce qu’il s’agissait de leur lieu habituel de résidence.
Sur les 71 cas notifiés :
- 4 cas étaient des enfants de moins de 16 ans et 15 étaient âgés de plus de 65 ans ;
- 94% des cas ont été hospitalisés ;
- aucun décès survenu au moment de la déclaration.
- 15% des cas exerçaient des professions les exposant particulièrement à des piqures de tiques : éleveur ou famille d’un éleveur ou ouvrier d’élevage de chevaux ou ruminants (n=7), agent de l’Office National des Forêts (ONF) (n=1), horticulteur (n=1), forestier (n=1), étudiant en lycée agricole (n=1).
- La Haute-Savoie est le département ayant rapporté le plus de cas au cours de ces deux années, alors que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu’en Alsace.
- La région Auvergne-Rhône Alpes est dorénavant une zone importante de circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque, tels que le Forez. La zone de circulation du virus atteinte au sud l’Ardèche, département qui devrait faire l’objet d’une vigilance particulière.

Comment se protéger des piqûres de tiques ? 

Petites par leur taille, les tiques sont difficiles à repérer. Lorsque l’on se promène en forêt, dans des prés ou lorsque l’on jardine, quelques conseils à suivre permettent de se protéger des piqûres :
- se couvrir, en portant des vêtements longs qui recouvrent les bras et les jambes, un chapeau et rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ;
- rester sur les chemins et éviter les broussailles, les fougères et hautes herbes ;
- utiliser des répulsifs cutanés.
En rentrant chez soi après une balade en forêt ou après avoir jardiné, il est conseillé de :
- s’examiner et vérifier soigneusement l’ensemble de son corps ;
- en cas de piqûre, retirer le plus rapidement possible la ou les tiques avec un tire-tique ou à défaut une pince fine.

La vaccination contre l’encéphalite à tiques

La vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez les voyageurs adultes et enfants exposés en pays très endémique.

Food Standards Agency : Les projets concernent les évaluations en ligne de l’hygiène des aliments et le redressement suite à la COVID-19

«Les projets de la FSA couvrent les évaluations en ligne de l’hygiène des aliments et le redressement suite à la COVID-19», source Food Safety News du 9 juillet 2023.

Le taux de scores en hygiène alimentaire affichés par les entreprises en ligne est très faible, selon un projet de la Food Standards Agency (FSA).

La FSA souhaite rendre obligatoire l'affichage des évaluations du système de notation de l'hygiène alimentaire (FHRS pour Food Hygiene Rating Scheme) des entreprises en ligne. L'affichage physique est obligatoire au Pays de Galles et en Irlande du Nord, mais pas en Angleterre.

Un échantillon de 1 500 comprenait des hôtels, des pubs, des restaurants, des cafés, des cantines et des plats à emporter. Le projet était en 2021 mais les résultats n'ont été rendus publics que récemment.

Plus de la moitié de l'échantillon avait un site internet d'entreprise et il a été estimé que la prévalence de l'affichage en ligne était d'environ 3%. Les plats à emporter étaient plus susceptibles que les autres types de points de vente d'afficher une note, tandis que les pubs étaient moins susceptibles.

Tous les sites internet affichaient une note de 5, à l'exception d'un, qui n'était en fait pas le site internet de l'entreprise. Une comparaison avec les notes réelles a révélé que deux sites ont été notés 4.

Vers l'affichage en ligne

Les données de Google Places ont été comparées à un échantillon d'entreprises issues des données ouvertes du FHRS. Seul le site internet d'un établissement a été inclus, de sorte qu'une page des réseaux sociaux ou une présence sur un agrégateur tel que Deliveroo n'ont pas été prises en compte. Les images du site internet ont été comparées aux images de référence des évaluations FHRS, bien que des faux positifs et des faux négatifs aient été retrouvés avec l’'algorithme utilisé.

Une législation pour l'affichage en ligne obligatoire est à l'étude. Une version a été rédigée en Irlande du Nord en 2017, mais a échoué en raison de la suspension du parlement. Une évaluation d'impact pour le déploiement de l'affichage obligatoire, y compris en ligne en Angleterre, a suggéré un coût pour les entreprises d’être en conformité et aussi pour les autorités locales chargées de l'application.

Les chercheurs ont examiné un sous-échantillon de 100 entreprises sans site internet d'entreprise. Parmi ceux-ci, 37 avaient une page Facebook et sept affichaient une note. Cependant, c'était le score erroné dans quatre cas.

«Les difficultés rencontrées pour trouver la présence en ligne des entreprises alimentaires fourniraient un certain soutien pour exiger des entreprises qu'elles fournissent ces informations, au moment de l'enregistrement ou de l'inspection, et pour que les autorités locales les soumettent avec leur déclaration FHRS», indique le rapport.

Deuxième évaluation du plan de redressement

La FSA a également publié la deuxième partie d'une évaluation sur un plan de relance en raison de la pandémie. Le plan COVID-19 de relance des autorités locales a débuté en juin 2021 et s'est appliqué en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord jusqu'à la fin mars de cette année.

La première période d'évaluations s'est déroulée entre avril et juillet 2022 en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. Une deuxième période de janvier à mars 2023 en Angleterre comprenait sept collectivités locales.

Cinq des sept autorités locales sont entrées dans la période de récupération en juillet 2021, certains agents étant toujours détournés vers l'application des réglementations liées à la COVID-19 et la gestion des épidémies locales. Cependant, au moment des évaluations, tous les agents avaient repris le travail d'application de la législation alimentaire.

La plupart des autorités ont pu atteindre ou dépasser les jalons du plan de rétablissement. Lorsque les délais d'intervention sur site avaient été dépassés, c'était pour des raisons indépendantes de leur volonté.

À partir d'avril 2023, les autorités locales ont dit qu'elles entreraient dans le nouvel exercice avec un nombre important d'interventions en retard en matière d'hygiène alimentaire à faible risque et de normes alimentaires à risque moyen et faible en raison de la pandémie.

Une autorité a signalé une augmentation significative de la charge de travail pendant la période de reprise, en raison d'un plus grand nombre d'activités associées à la délivrance de certificats sanitaires d'exportation après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Tous les conseils locaux évalués ont signalé une augmentation des niveaux de non-conformité des entreprises alimentaires pendant la période de reprise, en raison du roulement élevé du personnel et des problèmes de recrutement d'employés pour certaines entreprises et de l'impact de la crise du coût de la vie. Parmi les autres raisons présumées de la diminution de la conformité figuraient un manque de connaissances commerciales et le temps prolongé entre les interventions.

Une augmentation significative des demandes de réévaluation a été constatée en raison des plates-formes d'agrégation exigeant une note FHRS minimale de 3. Les incitations financières pour les entreprises liées à l'utilisation de plates-formes de vente de produits alimentaires en ligne ont été un moteur important pour améliorer les niveaux de conformité en matière d'hygiène alimentaire pour certaines entreprises.

Les trois quarts des collectivités ont eu recours occasionnellement ou tenté à des interventions à distance. Lorsqu'elles étaient utilisés, les conseils adoptaient une approche basée sur les risques et, dans la plupart des cas, elles étaient destinés à des contrôles de vérification à faible risque, dans des entreprises à faible risque ou pour fournir des conseils aux entreprises avant des interventions sur site. Le verdict a été que les contrôles à distance introduisaient des étapes supplémentaires dans le processus et n'amélioraient pas l'efficacité des inspections sur site.

La plupart des autorités ont soutenu le plan de relance, mais une a estimé qu'il était axé sur les questions d'hygiène alimentaire et qu'une reconnaissance limitée était accordée aux contrôles des normes alimentaires.

Commentaire

En France après avoir réduit considérablement les inspections depuis plus de 10 ans, la police sanitaire va faire appel au privé pour rattraper le retard et peut-être atteindre fin 2024 le niveau actuel des inspections en Belgique
On lira aussi l'article du 27 juin 2023 de Que Choisir , « Sécurité sanitaire des aliments. Vers une privatisation rampante des contrôles».  Ça va coûter un pognon de dingue, soit environ 32 millions d’euros ...

France : 26e rappel de fromage de chèvre pour cause de suspicion ou de présence de STEC depuis le début de l'année 2023

Le 8 juillet 2023, 26e rappel de fromage de chèvre en France depuis le début de l’année 2023 pour cause présence ou de suspicion de  Escherichia coli producteurs de shigatoxine ou STEC pour Shiga-toxin producing E. coli.

Ce dernier rappel comme indiqué ci-dessous est lié la présence de E. coli STEC hautement pathogène. Non inclus ceux rappelé pour cause de présence de Listeria monocytogenes Il a été commercialisé du 26/06/2023 au 03/07/2023 ...

samedi 8 juillet 2023

La filière cerise est en crise !

Face à la crise, il n'y a que de bonnes paroles ... 

Lactalis et lait contaminé. Que reproche la justice ?

«Scandale du lait contaminé : défaut d’hygiène, tromperie… Que reprochent les juges d’instruction à Lactalis ?», source Sud-Ouest du 8 juillet 2023.

Après plusieurs cas d’intoxication alimentaires de nourrissons en 2017, Lactalis est poursuivi pour trois infractions.

Plusieurs dizaines de nourrissons avaient été atteints fin 2017 en France de salmonellose, des intoxications alimentaires qui peuvent s’avérer graves chez les plus faibles

«Défaut d’hygiène», consommateurs «trompés», déficit de «réaction»… En mettant en examen en février le numéro un tricolore de l’agroalimentaire Lactalis pour le scandale du lait contaminé de 2017, les juges d’instruction ont énoncé une large liste de charges.

Selon des éléments de l’enquête dévoilés samedi, le groupe, qui a intégré en 2022 le top 10 mondial de l’agroalimentaire, et qui vend les camemberts Président, la mozzarella Galbani ou le fromage à trous Leerdammer, est poursuivi pour trois infractions, à la satisfaction des parties civiles, parmi lesquelles l’Association des familles de victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS).

Plusieurs dizaines de nourrissons avaient été atteints fin 2017 en France de salmonellose, des intoxications alimentaires qui peuvent s’avérer graves chez les plus faibles. Le lien avait été fait avec leur consommation d’un produit pour enfant, essentiellement de marques Milumel ou Picot, sorti de l’usine de Craon (Mayenne). Lactalis dénombre aujourd’hui 37 enfants victimes.

Une probable souche résistante

Ces infections valent d’abord à la société une mise en examen pour blessures involontaires sur au moins 28 enfants, par «violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité». L’entreprise dirigée par Emmanuel Besnier avait évoqué comme cause de la contamination des «travaux réalisés courant 1er semestre 2017».

Mais le site de Craon avait déjà subi une précédente contamination à la salmonelle en 2005, affectant 146 nourrissons, alors qu’il n’appartenait pas encore à Lactalis. L'Institut Pasteur avait ensuite conclu que la bactérie présente à Craon avait subsisté entre 2005 et 2017, ce qu’un rapport d’octobre 2022 a semblé corroborer, évoquant une «probable […] souche résidente dans un ou plusieurs points du site».

Pour les experts auteurs du document, restreindre la contamination à un seul événement épisodique «est certainement abusif». Ils privilégient «une dégradation progressive de la maîtrise de l’hygiène». Le document pointe un «manque de vigilance voire de clairvoyance» de l’entreprise «vis-à-vis des signaux négatifs répétés qui alertaient sur une perte de sécurité de fabrication» et «des plans d’actions/réactions peu lisibles et n’ayant pas permis le rétablissement de cette maîtrise».

Tromperie aggravée et retrait chaotique

Les juges les ont suivis : ils reprochent au groupe de n’avoir pas pris «les mesures nécessaires pour identifier les causes» et «corriger» les problèmes d’hygiène détectés en 2017. Ils mettent donc en cause Lactalis pour tromperie aggravée, deuxième délit, notamment sur «les risques inhérents à l’utilisation» de certaines poudres de lait fabriquées à Craon.

Car pour les juges, troisième infraction, Lactalis n’a «pas engagé immédiatement les procédures de retrait» de lots fabriqués à Craon malgré «des raisons de penser que ceux-ci étaient préjudiciables à la santé». Le processus de retrait avait été chaotique : le 2 décembre 2017, les autorités sanitaires avaient rappelé douze références de laits infantiles fabriqués dans l’usine de Mayenne, puis Bercy avait publié le 10 décembre une liste de plus de 600 lots rappelés, interdits à la consommation et à l’exportation.

Après plusieurs semaines de crise, le groupe, réputé pour sa culture du secret, avait retiré mi-janvier 2018 la totalité de ses laits infantiles produits à Craon. La production avait été suspendue pendant plus de six mois. Devant les juges en février, le directeur juridique Fabrice Collier a assuré que Lactalis était «pleinement conscient du préjudice subi par les enfants et leurs parents», pour «la plupart […] indemnisés». «Nous souhaitons, tout autant que ces victimes, que la vérité soit faite sur les causes et origines» de cette contamination, a ajouté le groupe.

Mais Lactalis a aussi critiqué en interrogatoire deux des principales pièces à charge, des rapports de 2018 et 2019 de la DGCCRF, les estimant dépourvus d'«explications» des «techniciens mis en cause». «Lactalis n’a jamais mis sur le marché un produit qu’elle savait contaminé», a ajouté Fabrice Collier, ajoutant qu’il demeurait dans l’enquête «un travail sur la preuve important à réaliser».

Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

Belgique : L'usine Ferrero d'Arlon fermée temporairement après la découverte de la présence de Salmonella dans l'environnement de fabrication

«Belgique : une usine Ferrero fermée temporairement après la découverte de salmonelle», source TF1. Il s’agit d’un prélèvement de l’environnement. Le blog en a parlé ici le 29 juin.

- Les activités de l'usine Ferrero d’Arlon ont été suspendues vendredi, après la découverte de salmonelle.
- Le site assure, à lui seul, 7% de la production mondiale de Kinder.

Une mesure préventive. Quelques jours après la découverte de traces de salmonelle sur le site, lors de procédures de contrôle, l'usine Ferrero d'Arlon a annoncé vendredi fermer ses portes à titre provisoire. Près d'un an après le scandale, l'activité du site, qui assure près de 7% de la production mondiale de Kinder, va cesser pendant un mois. Néanmoins, cette fois, c'est dans l'environnement, et plus précisément des «plinthes au mur», qu'a été détectée la salmonelle, précise un porte-parole de Ferrero France, au Parisien

Aucun aliment n'est infecté

Pour l'heure, aucun produit infecté n'a été découvert. Mais, pour éviter toute (nouvelle) propagation, la firme a décidé de ne prendre aucun risque. Elle va ainsi interrompre temporairement et «à titre préventif les lignes de production le temps de procéder au nettoyage et à l’assainissement nécessaire», souligne l'entreprise. Le microbe, à l'origine de gastro-entérites, a été décelé «très loin des chaînes de production», continue-t-elle. «Par mesure de précaution, aucun produit ne sera bien sûr livré» mais «il ne faut donc pas inquiéter les consommateurs», appelle-t-elle encore. 

«Aucun produit final qui pourrait être suspect n’a atteint le consommateur», confirme l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire belge (Afsca), joint par nos confrères. «Il va de soi que si l’Afsca constate des faits ou apprend des informations au cours de cette enquête qui nécessitent des mesures supplémentaires afin de garantir la protection des consommateurs ; elle n’hésitera pas à les prendre sans délai», ajoute l'instance. 

Les 725 salariés du site belge ne vont pas être placés en chômage technique. Ils continueront donc d'être rémunérés normalement pendant cette période.

Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

Selon DH de Belgique, «Une partie des lignes de production de l'usine Ferrero d'Arlon est toujours suspendue, une semaine après la découverte d'un cas de salmonelle dans l'environnement de l'usine, a indiqué jeudi le fabricant de produits alimentaires par voie de communiqué.»

Par ailleurs, on apprenait :

Le Parquet du Luxembourg a indiqué qu’en tout six perquisitions ont été menées ce mercredi (6 juin 2023) sur les sites Arlon et de Bruxelles ainsi qu’au Grand-Duché de Luxembourg, où se trouve le siège de la multinationale «Casa Ferrero». «Elles ont été menées simultanément par la police judiciaire fédérale et les agents de l’AFSCA, en étroite collaboration avec les autorités judiciaires et policières luxembourgeoises», précise encore le communiqué du Parquet. Des documents et du matériel informatique ont été saisis en vue d’être analysés par les enquêteurs.

Manger bio signifie-t-il manger mieux ?

Etats-Unis : Augmentation sensible des infections à Cyplospora. Á propos d'une note du terrain sur une épidémie liée à de la salade en Floride.

«Notes du terrain : Doublement des cas de cyclosporose partiellement attribuables à un kit de salade en Floride, 2021-2022», source MMWR du 7 juillet 2023.

Le CDC publie cette note du terrain qui souligne l’importance du parasite Cyclospora aux Etats-Unis.

La cyclosporose est une infection gastro-intestinale causée par un parasite protozoaire, Cyclospora cayetanensis. Cette espèce n'est connue que pour infecter les humains et est acquise lorsque les oocystes sont ingérés par des aliments ou de l'eau contaminés par des matières fécales contenant le parasite. La maladie a été signalée pour la première fois en 1979, et l'organisme a été identifié et nommé en 1994. Historiquement, les infections étaient généralement acquises en dehors des États-Unis ou à partir de produits importés aux États-Unis. Ces dernières années, le nombre de cas signalés aux États-Unis a augmenté : les cas ont plus que doublé, passant de 537 en 2016 à 1 194 en 2017, puis ont presque triplé pour atteindre 3 519 cas en 2018 ; en 2019, 4 703 cas de cyclosporose ont été signalés. Récemment, le parasite a été retrouvé sur des produits cultivés localement et des infections ont été attribuées à ces aliments. Le lavage des produits diminuera mais n'éliminera pas le parasite.

Investigation et résultats
En Floride, le nombre de cas signalés de cyclosporose a augmenté au cours des 10 dernières années† ; 254 cas ont été signalés en Floride en 2021, et le nombre a doublé pour atteindre 513 en 2022, dont 486 (95%) cas confirmés en laboratoire et 27 (5%) cas probables. Des prélèvements de 276 (54 %) patients atteints de cyclosporose ont été soumis au projet de génotypage de Cyclospora du CDC, dont 211 (76%) qui ont été appariés à un code de cluster génétique temporel spécifique. Parmi les 513 cas signalés en 2022, 469 (91%) patients ont signalé un début de maladie entre le 1er mai et le 31 août 2022, avec un pic début juillet.

Le Florida Department of Health a exigé que le personnel de santé publique du comté remplisse le questionnaire national de génération d'hypothèses sur la cyclosporose du CDC (CNHGQ pour CDC Cyclosporiasis National Hypothesis Generating Questionnaire) pour tous les patients dont la maladie est apparue entre le 1er mai et le 31 août 2022. Parmi les 457 questionnaires remplis, 330 (72%) répondants ont déclaré des informations sur l'exposition sans voyage international, dont 200 (61%) qui ont déclaré avoir été exposés à de la salade en sachet, un sachet de salade prélavée produit commercialement. Parmi les répondants ayant déclaré avoir été exposés à de la salade heten sac, 85 (43 %) ont mentionné une marque spécifique de kits de salade César contenant uniquement de la laitue romaine, d'une chaîne spécifique de magasins. Les dates d'apparition de ce cluster de cas se sont produites entre le 23 juin et le 16 juillet, avec une date médiane d'apparition de la maladie du 1er juillet. 76 personnes supplémentaires atteintes de cyclosporose ont déclaré avoir été exposées à des kits de salade César, mais ces personnes ne pouvaient pas se souvenir des marques de salade ou avaient achetés auprès d'une chaîne différente pour un total de 161 cas potentiellement liés. Des éclosions de cyclosporose ont déjà été associées à des salades en sachet dans le passé. Cette activité a été examinée par le CDC.

Le CDC utilise un outil de génotypage pour faciliter le couplage épidémiologique des cas en temps quasi réel. Parmi 211 spécimens génotypés avec succès de Floride, 153 (73%) ont été assignés au même groupe génétique temporel (2022_001), dont 43 (96%) des 45 spécimens génotypés liés au cluster de salade en sachet et 30 (39%) des 76 les personnes déclarant des kits de salades César sans autre information d'identification. Ces informations ont été partagées avec la Food and Drug Administration ainsi que des informations sur l’origine du produit impliqué de la chaîne de magasins afin de faciliter la traçabilité du produit ; cependant, la source du produit probablement contaminé n'a pas été identifiée.

Conclusions préliminaires

Dans cette investigation, les résultats de l'analyse de génotypage ont démontré une forte concordance entre les données de génotypage et épidémiologiques. La combinaison du CNHGQ rempli et des données génétiques renforce les preuves pour identifier les cas potentiellement liés à la même source d'infection et peut guider les futures enquêtes.

NB : La photo est du CDC.

Des chercheurs créent un test pour détecter le SARS-CoV-2 dans n'importe quelle espèce animale

«Des chercheurs créent un test pour détecter le SARS-CoV-2 dans n'importe quelle espèce animale», source article de Mary Van Beusekom paru le 6 juillet 2023 dans CIDRAP News.

Une équipe dirigée par des chercheurs de l'Université de l'Illinois a mis au point un test qui, selon eux, peut détecter le SRAS-CoV-2 chez n'importe quelle espèce d'animal sauvage ou domestique.

Leur étude, publiée dans mSphere, détaille le développement et la validation de leur test immunoenzymatique (bELISA) basé sur des anticorps monoclonaux (mAb), qui, selon les auteurs de l'étude, est un outil utile pour identifier de nouveaux réservoirs animaux potentiels afin de prévenir de futurs épidémies de coronavirus.

Le test cible la protéine N du virus

La plupart des tests d'anticorps sont conçus pour les humains et reposent sur des réactifs chimiques spéciaux spécifiques à l'espèce, dont la plupart ne sont pas disponibles dans le commerce, ce qui entrave la recherche pan-espèce. Mais celui-ci détecte les anticorps dirigés contre la protéine N du virus, ce qui est constant d'une espèce à l'autre, ce qui en fait une meilleure cible que les protéines virales liées à la membrane habituellement utilisées dans ces tests.

«La protéine N est plus abondante et plus conservée que les protéines utilisées dans la plupart des tests», a dit l'auteure principale Ying Fang, dans un communiqué de presse de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign.

En plus des humains, le SRAS-CoV-2 est connu pour infecter les chats, les chiens, les cerfs, les visons, les lions, les léopards des neiges et les tigres. «Ces découvertes suscitent de grandes inquiétudes quant au potentiel de transmission d'homme à animal et d'animal à homme, ainsi qu'à l'apparition de mutations virales en tant que propagation du virus entre les espèces», ont écrit les auteurs.

Outil de surveillance utile

Les chercheurs ont créé le test en enduisant une plaque ELISA de la protéine N du virus de type sauvage et en ajoutant un échantillon de sérum regroupé de 24 chats infectés expérimentalement par les variants Alpha, Delta ou Omicron du SRAS-CoV-2. S'il est infecté par le SRAS-CoV-2, le sérum de l'animal contiendra des anticorps anti-protéine N, qui se lieront à la plaque.

L'équipe lave ensuite la plaque et ajoute un mAb secondaire marqué à la biotine (vitamine B) qui cible la protéine N. Si l'animal est infecté, ses anticorps empêcheront les anticorps secondaires de se lier à la protéine N. S'ils ne sont pas infectés, les mAb se fixent à la plaque enduite et génèrent un signal de couleur lorsque certains produits chimiques sont ajoutés à la plaque.

Les chercheurs ont validé l'outil à l'aide d'échantillons de sérum d'animaux dont le statut infectieux était connu, obtenant une sensibilité diagnostique de 97,8% et une spécificité diagnostique de 98,9%.

La sensibilité est la probabilité qu'un test identifie correctement tous les cas positifs ; plus la sensibilité est élevée, plus la probabilité de résultats faussement négatifs est faible. La spécificité, d'autre part, est la capacité d'identifier ceux qui n'ont pas de condition ; plus la spécificité est élevée, plus le risque de résultats faussement positifs est faible. L'aire sous la courbe du test, qui représente la précision, était de 0,998, démontrant une grande précision.

Les auteurs de l'étude ont déclaré que le test présente une répétabilité élevée, déterminée par un faible coefficient de variation, ou rapport de l'écart type à la moyenne, entre les séries (7,2%), au sein des séries (4,9%) et dans la plaque (3,2%). Le test a pu détecter les anticorps du SRAS-CoV-2 chez les chats infectés expérimentalement dès 7 jours après l'infection et chez deux des trois chiens présentant des symptômes de type COVID traités dans une clinique vétérinaire.

«Le panel de mAbs générés dans cette étude fournit des réactifs précieux pour le diagnostic des maladies et les études de pathogenèse virale», ont écrit les chercheurs. «Le bELISA basé sur les mAbs pourrait être un outil utile pour la surveillance sur le terrain afin de déterminer la prévalence de la COVID-19 dans les populations animales et d'identifier de nouveaux réservoirs animaux potentiels.»