« Une
étude écossaise améliore la compréhension des
STEC non-O157 », source
article
de Joe Whitworth paru le 24 mars 2020 dans Food Safety News.
Des
chercheurs en Écosse ont accru leurs connaissances sur les E.
coli producteurs de shigatoxine (STEC) non-O157 dans le pays dans
le cadre des travaux sur la gravité des maladies causées par ces
souches bactériennes.
La
Food
Standards Scotland a commandé une étude pour améliorer la
compréhension des STEC non-O157. Elle
apporte
une ressource pour la surveillance et lors de futures éclosions
d'infection.
Les
STEC non-O157 représentent 30 pour cent de toutes les STEC isolés
en Écosse, mais aucune épidémie avec plus de cinq cas n'a été
identifiée dans le pays. Les STEC non-O157 sont des souches de
E.
coli
qui produisent également des
shigatoxines
(stx).
Cependant, comme les souches non-O157 peuvent être plus difficiles à
détecter, on connaît moins la gravité des maladies qu'elles
provoquent. Les shigatoxines
sont
l'un des principaux facteurs de virulence, qui provoquent la
diarrhée, la colite hémorragique et le syndrome hémolytique et
urémique (SHU).
Un
avis
récent de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)
a
révélé que toutes les souches de
E.
coli
producteurs
de shigatoxines
sont pathogènes et potentiellement associées à une maladie grave.
Sérotypes
trouvés
Le
laboratoire de référence écossais des E. coli O157/STECS,
le SERL, est responsable de l'identification et du typage des E.
coli O157 et des autres STEC. En 2017, le SERL a
introduit le séquençage du génome entier (WGS) comme principale
méthode de typage pour cette étude.
Le
SERL a séquencé le génome entier des isolats historiques de
patients pour examiner le profil génétique des organismes impliqués
dans la maladie en Écosse. Cela comprenait la recherche de
différents gènes susceptibles d'être associés à une maladie plus
grave, des gènes pouvant conférer une résistance aux
antimicrobiens (RAM) et une parenté génétique des différentes
souches.
Un
total de 522 STEC non-O157 ont été identifiés sur une période de
16 ans et 88 sérotypes différents ont été retrouvés.
Les sérotypes les plus courants étaient E.
coli
O26:H11 et E.
coli
O103:H2. Ce sont également les principaux sérotypes STEC non O157
en Europe et aux États-Unis. E.
coli
O145:H28 était le troisième sérotype le plus fréquemment détecté
et a été responsable de petites éclosions écossaises.
E.
coli O26:H11 représentait 27 pour cent, ou 141 sur 522, de tous
les sérotypes observés de février 2002 à février 2018. Les
sérotypes suivants les plus courants étaient O103:H2 avec 49 et
O145:H28 avec 45. 47 sérotypes ont été retrouvés une seule fois.
Les
5 premiers sérotypes représentent 53% de tous les STEC analysés
dans l'étude. E. coli O26 a été détecté chaque année
depuis 2002 ; E. coli O103:H2 a été retrouvé chaque année
depuis 2005 et E. coli O145:H28 a été identifié chaque
année depuis 2007.
Gènes
liés à une maladie grave
Les
résultats indiquent que les souches non-O157 portant une série
de
différents types de stx
et
celles dépourvues du gène eae
(intimine)
sont capables de provoquer la maladie, montrant que ces marqueurs ne
peuvent pas être utilisés isolément pour déterminer la
pathogénicité.
Un
total de 21 profils de sous-types stx
différents ont été détectés. Stx1a
seulement était le profil de sous-type le plus courant avec 176 sur
522 ou 33,7%, suivi de stx2a
seulement avec
78 et stx2a
stx1a
avec
60. Près de 8% de la collection écossaise de
STEC
non-O157 portait le
variant stx2f.
Sur
les 176 STEC non-O157 hébergeant stx1a, 48,3% étaient
O26:H11 et 26,7% étaient O103:H2. Sur 78 isolats ne contenant que du
stx2a, 52,5% ou 41 d'entre eux étaient O145:H28.
Au
total, 89 gènes de virulence (à l'exclusion des gènes stx)
ont été détectés parmi les isolats.
Des
gènes de résistance aux aminosides ont été retrouvés
dans 85 des 92 isolats présentant une résistance. Des gènes de
résistance aux sulfamides ont été retrouvés
dans 75 des 92 isolats. Des gènes de résistance aux
tétracyclines
se sont produits dans 45 isolats. Aucun gène n'a été associé à
la résistance à la colistine. Sur 92 isolats porteurs de gènes de
résistance, 63 étaient multi-résistants, de même que la
résistance à trois classes d'antibiotiques ou plus.
Une
deuxième phase du projet va comparer le potentiel de maladie prévu
avec les symptômes réels de chaque patient afin de déterminer si
une approche d'évaluation du risque moléculaire pourrait appuyer
les décisions sur les interventions de santé publique pour
l'infection à STEC à l'avenir.
L'étude
soutient la recherche de Health Protection Scotland pour comparer le
profil génétique des STEC non-O157 dans les cas cliniques du pays
avec les symptômes rapportés par ces patients. Cela fournira un
aperçu de la gravité de la maladie causée par des souches STEC
non-O157, aidant les autorités à avoir une approche moléculaire
plus détaillée pour évaluer les risques associés à la détection
des STEC dans les aliments.
NB : En
2019, en France métropolitaine, il faut noter une épidémie de SHU
pédiatrique à E. coli O26 en lien avec la consommation de fromages
Saint Marcellin et Saint Félicien qui a touché 15 enfants et un
adulte, selon Santé
publique de France.
Voir ici
pour les données 2018 en France du syndrome hémolytique et
urémique.
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